Archives de catégorie : Emploi

Enregistrement obligatoire des blogueurs avec plus de 10 000 abonnés : ce qu’il faut savoir

Le Service fédéral de surveillance des communications, des technologies de l’information et des communications de masse (Roskomnadzor) Russe a publié le premier document officiel sur l’enregistrement des blogueurs ayant une audience de 10 000 abonnés ou plus.

Selon ce document, les blogueurs ayant une telle audience sont tenus de s’inscrire auprès de Roskomnadzor dans un registre spécial et de fournir des informations sur :

Nom complet du blogueur (propriétaire de la page personnelle).
Date de naissance.
Données de passeport ou données d’un autre document d’identification.
Adresse email.
Numéro de téléphone du contact.
Le nom du réseau social ou de la plateforme (par exemple, VKontakte, Telegram, YouTube, etc.).
Un lien vers une page personnelle ou un compte comptant plus de 10 000 abonnés.
Confirmation que le nombre d’abonnés dépasse le seuil des 10 000 personnes.
Informations sur le fournisseur d’hébergement et l’adresse IP (le cas échéant).
La nature du contenu.
Les blogueurs s’engagent également à vérifier l’exactitude des informations publiées et à ne pas enfreindre les lois de la Fédération de Russie (par exemple, les lois sur les fausses nouvelles et l’extrémisme). En cas de violation, ils s’exposent à des amendes ou à d’autres sanctions prévues par la législation de la Fédération de Russie. À son tour, Roskomnadzor a la possibilité de surveiller les informations diffusées par les principaux blogueurs pour garantir leur conformité avec les lois russes.

Statistiques

Les statistiques sur le nombre de blogueurs en Russie comptant plus de 10 000 abonnés changent constamment. Ainsi, les blogueurs comptant plus de 10 000 abonnés sont classés parmi les micro-influenceurs, qui représentent une part importante du marché. En 2022, il y avait environ 1,5 million de blogueurs en Russie avec différents niveaux d’abonnés. Parmi eux, les micro-influenceurs (10 000 à 50 000 abonnés) représentent plus de 50 %, les influenceurs intermédiaires (50 000 à 100 000 abonnés) – environ 20 %.

Les chiffres exacts changent constamment, mais le total des blogueurs avec une audience de plus de 10 000 personnes peut être estimé à des centaines de milliers uniquement sur les principales plateformes : VKontakte, Odnoklassniki, Telegram, LiveJournal, Pikabu, Pinterest, Rutube, Yandex.Zen, Twich, Discorde et Yappy. Des plateformes telles qu’Instagram et TikTok, qui sont bloquées en Russie (mais accessibles via un VPN), pourraient également tomber sous le coup de ces règles si elles opèrent officiellement en Russie.

A noter que Roskomnadzor a supprimé le document de son portail quelques heures aprés sa diffusion.

Le CAC 40 en tête des entreprises les plus dynamiques dans le monde

Les réglementations (loi de programmation militaire, RGPD…) et le besoin de confiance numérique ont incité les entreprises à développer une véritable culture du risque et à investir massivement dans des dispositifs de cybersécurité. Toutefois, si 100% des entreprises du CAC 40 agissent désormais en matière de cybersécurité, plaçant ainsi la France dans le peloton de tête des pays les plus actifs sur le sujet, la portée du risque sur l’activité des entreprises est encore sous-évaluée. Une réalité qui se constate aussi dans les innovations technologiques des entreprises, qui font souvent l’impasse sur la cybersécurité. C’est ce que révèle une étude du cabinet Wavestone sur les niveaux de maturité des entreprises dans le domaine de la cybersécurité. Pour cette nouvelle édition, les experts ont analysé les communications financières (notamment via leur rapport annuel et leur document de référence), publiés au 1er juin 2019, de 260 entreprises cotées dans le principal indice boursier des pays où Wavestone est présent : CAC 40, Dow Jones, FTSE 100, BEL20, SMI, HSI. Les résultats de cette étude unique donnent un aperçu du niveau de maturité déclaré des entreprises et de son évolution, sur différents aspects : implication des comités exécutifs, investissements en cybersécurité, RGPD…

Cybersécurité : Le CAC 40 progresse encore…

Pour évaluer le niveau de maturité des entreprises dans le domaine de la cybersécurité, les équipes du cabinet ont mis au point le financial communication cybermaturity index. Celui-ci permet d’évaluer les enjeux et les risques, la gouvernance et la réglementation, ainsi que les actions de protection mises en place dans les entreprises. Sur la base de cet index, les entreprises du CAC 40, qui étaient en dessous de la moyenne en 2017, progressent en 2018 (10,07/20 + 1,07 VS 2017).

Ainsi, ce sont 100 % des entreprises du CAC 40 qui mentionnent les enjeux de sécurité dans leur rapport annuel et qui se mobilisent sur le sujet de la protection des données personnelles (RGPD) (+42 points VS 2017). Ce sujet majeur pour les entreprises concerne désormais une majorité des comités exécutifs : 50% (+25 points VS 2017) des groupes du CAC 40 adressent la problématique de la cybersécurité au niveau du comité exécutif.

Une prise de conscience qui se constate aussi dans la nette progression de la prise de fonction de DPO (Data Protection Officer) dans les entreprises (52,5 % en 2018 VS 13% en 2017).

Plus encore qu’en 2017, les secteurs de la finance (14,77 % / +3,89 pts VS 2017) et des technologies de l’information (12,05% / +0,89 pts VS 2017) sont les locomotives du niveau de maturité des entreprises du CAC 40.

… et caracole en tête des entreprises les plus matures dans la prévention des cyber-risques dans le monde

Parmi les 260 entreprises analysées sur les 6 places de marché (CAC 40, Dow Jones, FTSE 100, BEL20, SMI, HSI), le CAC 40 se place dans le peloton de tête des entreprises les plus matures sur la prise en compte de la cybersécurité dans les communications financières (10,07/20), juste derrière les Etats-Unis (10,15/20).

Si la France et les Etats-Unis s’illustrent dans le secteur de la finance, c’est le secteur des technologies de l’information qui dominent au Royaume-Uni et en Belgique.

Les résultats dévoilent aussi des cultures et des pratiques différentes autour de la cybersécurité : c’est aux Etats-Unis que l’implication du COMEX sur les problématiques en lien avec la cybersécurité est le plus fréquemment citée dans les rapports d’activité des entreprises (83%), devant le Royaume-Uni (61%), la France et la Belgique (50%). D’autre part, avec 46% de mentions faites sur les niveaux d’investissements en matière de cybersécurité, le Royaume-Uni valorise les investissements via des programmes de cybersécurité, contre 30% à 35% en France et aux Etats-Unis et 15% en Belgique.

Avec l’entrée en vigueur du règlement général sur la protection des données européen (RGPD), les entreprises françaises du CAC 40 mettent la Privacy à l’honneur, en affichant leurs ambitions sur la problématique dans l’ensemble de leurs rapports d’activité.

Alors que l’exemple français aurait pu susciter un éveil des autres pays européens sur la mise en place du RGPD, ce sont finalement les Etats-Unis (87%) qui se rapprochent de la France (100%) dans le domaine de la Privacy, suivis par la Belgique (75%) et le Royaume-Uni (71%).

Des investissements conséquents sur des programmes de cybersécurité, des actions en cybersécurité plus rares dans les technologies innovantes

Si les rapports d’activités font rarement mention des niveaux d’investissements engagés par les entreprises du CAC 40, le cabinet Wavestone a observé une augmentation des entreprises qui font état d’investissements conséquents dans des programmes de sécurité (35% / +22,5 pts VS 2017). Pourtant, dans le même temps, les entreprises font preuve d’un certain attentisme lorsqu’il s’agit d’investir dans des plans d’actions unitaires (45% en 2018 / – 35 pts VS 2017).

En témoignent aussi, des programmes d’innovation qui font toujours l’impasse sur la cybersécurité. En effet, alors que les projets liés à la 5G font leur apparition dans les entreprises du CAC 40, seul 1 projet fait le lien avec la cybersécurité. Une tendance qui se confirme aussi dans les domaines de l’IoT et de l’IA où seuls 2 chantiers sont liés à la cybersécurité, alors que le nombre de projets innovants ne cesse de croître dans ces domaines (58% pour l’IA / +12 pts VS 2017 – 45% pour l’IOT / +10 pts VS 2017). La cybersécurité reste toujours absente des projets dans le domaine de la Blockchain.

« Même si les résultats montrent une progression de la prise en compte de la cybersécurité, la France et le CAC40 restent en retrait sur la mobilisation effective des fonctions dirigeantes de l’entreprise. Alors que c’est une condition sine qua none au succès des programmes de cybersécurité ! », déclare Gérôme Billois, Partner cybersécurité et confiance numérique au sein de Wavestone.

Equifax : le piratage à plus de 1,4 milliard de perte

Le piratage informatique a un vrai coût qu’il est difficile de quantifier tant les ramifications venant s’y greffer ne se découvrent pas du jour au lendemain. Un exemple avec le piratage de 2017 de la compagnie Equifax. Deux ans après l’intrusion, la facture ne cesse de gonfler.

Le piratage informatique est déjà psychologiquement difficile à vivre pour toute personne et entreprise impactée par cette malveillance. L’aspect financier l’est encore plus, d’autant que la facture peut continuer à gonfler durant des mois, des années. La banque Equifax en fait les frais depuis 2017. Entre mai et juillet 2017, un pirate s’est invité dans ses informations. Quelques mois plus tard, la société américaine spécialisée dans les crédits à la consommation, révélait une infiltration informatique et le vol des données personnelles d’environ 150 millions de clients.

Elle ne s’était même pas rendue compte du vol. C’est le Department of Homeland Security (DHS) qui informait la société d’une vulnérabilité logicielle ayant permis la ponction.

1,4 milliard de perte depuis 2017

Le dernier Comité d’Entreprise a annoncé une perte de 1.4 milliard de dollars. Perte liée à ce piratage. Cerise sur le gâteau, la société de crédit doit faire face à plusieurs centaines de procès devant des tribunaux Américains, canadiens, Anglais, sans oublier le FTC de l’Oncle sam. Le CEO a tenté de rassurer les actionnaires en indiquant, par la bouche du directeur général, Mark Begor, que plusieurs plaintes avaient été levée via des accords de règlement avec certains recours collectifs et enquêteurs du gouvernement.

Bref, l’assureur a payé ! Il reste encore 2 500 plaintes de consommateurs, des recours collectifs internationaux et nationaux, des litiges entre actionnaires et des actions en justice intentées par des gouvernements et des villes américaines (clientes Equifax). A noter que l’enquête sur ce piratage est toujours en cours aux USA et à l’étranger.

Plus de 2 500 plaintes

Début mai, un groupe de membres du Congrès a présenté un nouveau projet de loi proposant certaines modifications réglementaires qui imposeraient des peines plus lourdes pour toutes les infractions futures liées aux données des américains. Cette modification exige aussi des inspections de cybersécurité et une obligation d’indemnisation des consommateurs en cas de vol de données. La loi propose qu’un bureau de la cybersécurité soit mis en place à la FTC.

Il aurait pour mission d’inspecter et superviser la cybersécurité des structures telles que les agences de notation. Du côté des pénalités, imposer des sanctions obligatoires en matière de responsabilité pour les violations impliquant des données. Une pénalité de base de 100 dollars pour chaque consommateur pour lequel un élément personnel (PII) compromis. 50$ pour chaque PII supplémentaire.

En vertu de ce projet de loi, Equifax aurait payé une amende d’au moins 1,5 milliard de dollars.

Cybersécurité : la DGSI communique sur l’ingérence économique

La Direction Générale de la Sécurité Intérieur, la DGSI (ex. DST), vient de publier un flash évoquant l’ingérence économique dont des sociétés françaises sont régulièrement victimes. Les chasseurs d’espions de la République reviennent sur plusieurs exemples qui additionnent malveillances, mails et informations d’entreprises emportées par des sous-traitants.

Dans son flash du mois de février 2019, la Direction Générale de la Sécurité Intérieur (DGSI) montre du doigt un problème récurent qu’il est possible de croiser dans de nombreuses sociétés : les consultants extérieurs. « De nombreuses entreprises ont recours à des consultants externes à l’entreprise aux fins de sous traiter des missions de conseil dans des domaines spécifiques (ressources humaines, management, finances, RSSI, réorganisation, etc.). » indique la DGSI. Les missions de ces consultants peuvent parfois se dérouler au sein de sociétés stratégiques ou innovantes. « Certains consultants, totalement intégrés aux équipes et présents au sein de l’entreprise pendant plusieurs mois, voire parfois plusieurs années, peuvent néanmoins avoir accès à des informations sensibles, induisant une potentielle vulnérabilité pour le patrimoine informationnel de la structure hébergeante« .

Sous-traitants malveillants !

Parmi les exemples, une entreprise spécialisée dans le transport de matières premières qui découvre qu’un ingénieur consultant, prestataire pour le compte d’une société de conseil, avait exfiltré des données confidentielles portant sur des technologies innovantes. Un autre cas, un téléphone portable volé au sein d’une unité à accès réglementé d’une grande entreprise française. Dans le smartphone, une carte « micro SD » contenant des informations et des logiciels portant sur une technologie innovante de l’entreprise.

P4R4Risque, un support ludique dédié à la sensibilisation cybersécurité

C’est à Quebec que j’ai rencontré Christopge Jolivet le concepteur d’un support de sensibilisation à la cybersécurité baptisé P4R4Risque. Un support de sensibilisation sous la forme d’un jeu de plateau efficace.

S’il fallait définir rapidement P4R4Risque, je pourrai le traduire comme un jeu de plateau dédié à la cybersécurité. Des cases, des pions, des cartes et des dés. Mais la comparaison s’arrêtera là.

Christophe Jolivet indique que son support est dédié à la sensibilisation par le jeu. Un mode ludique pour parler d’une thématique cybersécurité au sein de son entreprise. « Par des séances de sensibilisation, explique l’auteur, vous stimulerez l’interaction entre les participants en les confrontant à des situations réelles« . Et c’est toute la force de P4R4Risque.

Des questions reprenant des situations que peuvent vivre les entreprises, les salariés, … Les participants sont dans la peau d’une compagnie fictive qui possède des actifs. Parmi ces actifs, l’information stratégique ou confidentielle (renseignements personnels) des clients. L’objectif est de protéger adéquatement l’information de votre compagnie contre les scénarios de risques qui se présenteront à vous à tour de rôle par l’acquisition et la mise en place de mesures stratégiques, tactiques, opérationnelles et complémentaires.

22 scénarios proposés. Ils regroupent 7 familles de risques d’affaires. Il n’y a pas de gagnant ni de perdant ! La finalité étant que ce support ludique déclenche des échanges entre les employés. L’auditoire comprend ce qu’est la gestion de risques (accepter, mitiger, transférer). Il comprend que ces mesures S/T/O/C atténuent les risques et qu’elles ne sont pas gratuites.

Une vision internationale de la gestion de risques basée sur ISO27005 et ISO31000. Vous pouvez y retrouver aussi, par exemple, une version RGPD ou encore PCI-DESS. P4r4risque est commercialisé à partir de 99 $ canadiens (66€).

Espionnage des conducteurs de voiture via leur autoradio

Les habitudes d’écoute de milliers de conducteurs de voitures surveillées, sans consentement, durant 3 mois. But final, diffuser des publicités ciblées !

Environ 90 000 conducteurs de véhicules General Motors ont été surveillés par le constructeur de voitures. Les propriétaires et leurs passagers ont été surveillés durant 3 mois alors qu’ils voyageaient sur les routes de Chicago et de Los Angeles. C’est l’équipe Detroit Free Press qui a révélé cet espionnage qui s’est déroulé en 2017. General Motors a confirmé cette « écoute » qui aurait été mis en place dans le cadre de son programme de suivi de radio. La société a reconnu collecter des données afin de les utiliser manière intelligente. Bref, traduisez par la diffusion de publicités ciblées. Vous comprenez maintenant pourquoi le fait de savoir que Renault a choisi Google comme moteur de recherche peut inquiéter les utilisateurs. Google connaîtra l’ensemble des comportements des conducteurs de voiture de la marque française. Qwant aurait été parfait pour éviter ce ciblage.

Via le Wi-Fi des voitures

Pour général Motors, lors de son test de trois mois, l’espionnage a utilisé le Wi-Fi proposé dans les voitures pour suivre les habitudes de certains de ses conducteurs dans l’espoir de voir s’il existait un lien entre ce que les conducteurs écoutent et ce qu’ils achètent. GM, avec 10 millions de voitures en circulation, est l’un des premiers constructeurs à entreprendre une telle étude. A noter que les 90 000 conducteurs de Los Angeles et de Chicago impactés avaient accepté de participer à une « proof of concept » sans connaitre la finalité de cette preuve de concept. « Les données sont ensuite agrégées et anonymisées. Les résultats obtenus sur un très grand échantillon et n’incluent aucune information personnellement identifiable » indique General Motors.

Espionnage dans nos voitures

L’espionnage, via les automobiles, n’est pas une nouveauté. Je vous passe les contenus que sont capables de stocker les « clés » sans fil des voitures. En 2015, Chevrolet proposait aux parents un logiciel d’espionnage, Teen Driver, intégré dans ses voitures. Raison invoquée, permettre aux parents de suivre leurs enfants conducteur ! Mais aussi être averti si la vitesse est dépassée (vitesse choisie par les parents). Recevoir des rapports sur les véhicules. Limiter le volume audio de l’auto radio.

Élaborer une stratégie de sécurité des données – pourquoi les acteurs du marché doivent collaborer

D’ici 2025, près de 90 % des données créées dans le monde nécessiteront un certain niveau de sécurité, mais moins de la moitié seront sécurisées.

L’augmentation de l’influence des données sur nos données personnelles, nos vies personnelles et professionnelles au cours des dernières années a été plus rapide que ce que l’on pouvait imaginer. Le rythme du changement devrait se poursuivre : selon le rapport Data Age 2025 d’IDC et de Seagate, d’ici 2025, le volume de données mondial pourrait atteindre 163 zettaoctets et 90 % de ces données nécessiteront un certain niveau de sécurité, mais moins de la moitié seront sécurisées. Face aux cas de violation de données et de cybercriminalité qui font beaucoup parler d’eux dans les médias, les entreprises de différents secteurs, tels que la finance, le transport, la santé et la distribution, reconnaissent le besoin urgent d’investir dans la sécurité des données.

Comme on pouvait s’y attendre, ce regain d’intérêt pour les produits de sécurité des données n’a pas échappé au marché de la sécurité. Celui-ci est à présent sous de nouvelles offres de produits et solutions qui prétendent répondre aux préoccupations des entreprises et aux nouvelles réglementations gouvernementales, telles que le règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne. Selon un récent rapport de MarketsandMarkets, le marché mondial de la cybersécurité pourrait atteindre 231 milliards de dollars d’ici 2022.

Manque de vision d’ensemble

Bien que l’augmentation des dépenses puisse être une bonne chose pour la sécurité des données, il est à craindre que, dans la course visant à être le premier à commercialiser de nouveaux produits et services, les fournisseurs du secteur de la sécurité n’aient pas de vision d’ensemble. La sécurité est un cercle et non une ligne : il incombe à chaque acteur impliqué dans la gestion et le traitement des données de garantir leur sécurité. Concrètement, cela implique de recentrer l’attention sur les domaines de la protection matérielle et logicielle qui n’ont jamais été au centre des préoccupations ou fait l’objet d’importants investissements de la part des entreprises, la sécurité au niveau des disques étant à cet égard un parfait exemple.

Un problème de silos

Comme pour bon nombre d’autres questions liées aux technologies de l’information, le problème commence par les silos. Aujourd’hui, les données se déplacent fréquemment, ce qui augmente les problèmes de sécurité. Pour le moment, tous ceux impliqués dans la gestion et le traitement des données – des opérateurs de réseaux aux fabricants de matériel en passant par les éditeurs de logiciels Cloud – ont chacun leurs propres techniques pour sécuriser leur petite partie de la chaîne de valeur des informations et vont rarement plus loin.

Cela devient un réel problème à l’heure où l’environnement mondial des données gagne en complexité. Nous assistons à l’essor de l’IdO, des systèmes embarqués, de l’apprentissage automatique et de l’analyse en temps réel, qui peuvent tous être en fonction dans des systèmes complexes tels que les véhicules autonomes et les drones. Plus il y a d’étapes dans le transfert de données, plus il y a de risques d’infiltration de malfaiteurs dans le système.

Pour fournir à leurs clients les environnements les plus fiables, les fournisseurs du secteur de la sécurité devront garder une longueur d’avance sur plusieurs aspects : la manière dont les entreprises mettent en œuvre leurs technologies, quels sont les autres produits utilisés dans la même pile et comment ces différents produits peuvent fonctionner ensemble pour créer une boucle de protection des données des clients.

Données personnelles : sécurité au niveau des disques

Dans un monde où les propriétaires d’informations sont constamment sous les attaques de type WannaCry, il est important de s’assurer que chaque maillon de la chaîne de sécurité est en place et que tous les éléments matériels et logiciels qui gèrent des contenus sensibles disposent de fonctions de sécurité adéquates. Selon un récent rapport Thales Data Threat, les outils de protection des données inactives sont systématiquement considérés comme le meilleur moyen de protéger les données après l’infiltration d’attaquants. Le chiffrement des données inactives fonctionne comme une dernière ligne de défense : si un malfaiteur parvient à violer des couches de sécurité externes en utilisant des informations d’identification piratées ou frauduleuses, le chiffrement au niveau du matériel peut protéger l’entreprise contre le vol de données.

Cependant, malgré les avantages évidents, ce type de chiffrement est en retard sur d’autres domaines, tels que la sécurité des réseaux et des terminaux, en termes d’investissement. Selon le rapport Thales Data Threat mentionné précédemment, en 2016, la sécurité des données inactives figurait au bas de l’échelle de l’augmentation des dépenses : +44 %, contre +62 % pour la sécurité des réseaux et +56 % pour la sécurité des terminaux.

Données personnelles : boucler la boucle

Selon l’étude Cost of Cybercrime d’Accenture, le nombre de violations de données a augmenté de 27,4 % en 2017 par rapport à 2016. Il devient de plus en plus difficile de se protéger contre ce type d’attaques.

Pensons, par exemple, à la multitude d’entreprises qui utilisent des services hébergés dans un Cloud. Compte tenu de l’augmentation des données stockées dans le Cloud, les entreprises doivent se préparer à faire face à des problèmes de sécurité majeurs en cas de défaillance de la technologie du Cloud. Et il y en a de nombreux exemples. De même, le développement rapide de la technologie de la chaîne de blocs (blockchain) et les attaques de logiciels malveillants tels que WannaCry présentent des menaces beaucoup plus graves que celles auxquelles les entreprises s’habituent.

Il n’y a pas de réponse unique à ces différentes menaces, et c’est vraiment le point le plus important. À l’époque où nous vivons, la sécurité dans cette nouvelle ère exige que plusieurs systèmes de défense complexes fonctionnent harmonieusement les uns avec les autres. Ces systèmes, y compris le chiffrement au niveau des disques, doivent communiquer entre eux et former une boucle de sécurité autour des données sensibles. Les acteurs du marché de la sécurité doivent collaborer et être compétitifs pour pouvoir servir efficacement leurs clients. (Par Raghavan Srinivasan, directeur de l’entité Enterprise Data Solutions chez Seagate Technology pour DataSecurityBreach)

Californie : une loi interdit les mots de passe trop légers

Finis les mots de passe de type 123456, password, admin, 000 … C’est ce que vient de décider l’Etat de La Californie via une loi qui contraint les entreprises à fournir des mots de passe sérieux dés la sortie d’usine.

La Californie vient de décider que toutes les entreprises capables de proposer des objets connectés (IoT) seront dans l’obligation de le faire avec un mot de passe sérieux dès la sortie d’usine. A partir de 2020, ce qui laisse le temps aux sociétés locales de régler leurs configurations respectives, fini les mots de passe de type 123456, 0000, admin, welcome, password ou… rien.

Les nouvelles règles de ce projet de loi décidé par le gouverneur Jerry Brown indiquent que chaque appareil sera équipé d’un mot de passe unique, préprogrammé. L’autre option, la plus rapide à mettre en place, obliger les utilisateurs à mettre en place un mot de passe fort.

Peu de détails supplémentaires sur la façon dont spécifiquement les vendeurs vont devoir s’y prendre pour sécuriser leurs produits. Petit détail, de taille, la loi n’oblige pas les fabricants à publier de nouvelles améliorations pour accroître la sécurité de leur technologie, par exemple en envoyant régulièrement des correctifs de sécurité faciles à installer pour les vulnérabilités connues.

Pour conclure, saluons quand même ce premier pas vers une sécurisation des comportements des consommateurs qui oublient bien trop souvent de modifier leurs identifiants de connexion.

Parmi les autres obligations, la Loi sur l’amélioration de la cybersécurité de l’internet des objets, qui obligerait les entreprises à fournir certaines assurances quant à la sécurité des appareils IoT vendus au gouvernement fédéral. En 2016, la société GData avait analysée 12 000 routeurs domestiques en 2016 a démontré que 15% des périphériques utilisaient des mots de passe particulièrement faibles.

La fraude dans les centres d’appels a augmenté de 350% en 4 ans

Fraude dans les centres d’appels : Les secteurs des assurances, des banques et du commerce de détail sont les industries les plus ciblées par cybercriminels.

La Fraude dans les centre d’appels prendrait de l’ampleur selon une étude récemment sortie. La société Pindrop, spécialiste de la sécurité et de l’authentification vocales, annonce dans son rapport sur l’intelligence vocale (Voice Intelligence Report 2018) que la fraude vocale est en hausse. Entre 2016, où 1 appels sur 937 était une tentative de fraude, et 2017, 1 appel sur 638. Le taux global de fraude vocale a augmenté de 47%. Une tendance à la hausse de 113% par rapport à 2016. Au cours des quatre dernières années, le taux de fraude a ainsi grimpé de plus de 350%. Aucun signe de ralentissement se fait sentir ! Aux Etats-Unis, le centre de ressources sur le vol d’identité (Identity Theft Resource Centre) a détecté jusqu’à 1 300 cas de fuites de données. Des chiffres à prendre avec des pincettes. Un grand nombre de fuites reste inconnu. En outre, les fraudeurs sont devenus plus sophistiqués, tirant parti de l’approche du shopping omni-canal. Par exemple, un fraudeur peut utiliser l’ingénierie sociale pour réinitialiser un mot de passe sur le compte d’une victime, puis utiliser ce mot de passe pour commettre une fraude en ligne.

Pindrop Labs a récemment mené une enquête méticuleuse sur les Serveur Vocaux Interactifs (SVI) dans une entreprise du fortune 500. Il a ainsi découvert que l’activité suspecte sur les serveurs vocaux interactifs représentait l’indicateur principal de la fraude multicanal. En moyenne, une activité suspecte sur les SVI donne lieu à une tentative de transaction frauduleuse dans les 15 jours suivants. Pour plus de 85% des transactions frauduleuses provenant d’un SVI, le délai de mise œuvre ne dépassait pas 24 heures.

Assurance, Banque et Commerce de détail : les secteurs cibles des fraudeurs

Cet intervalle de temps dans l’activité est typique des fraudeurs qui peuvent utiliser les SVI pour vérifier les listes de comptes compromis achetés dans le black market. L’intention peut alors être d’affiner et de revendre cette liste. Cette activité aide les cybercriminels à tirer profit des fuites de données personnelles sans prendre le risque de commettre des fraudes.

Les compagnies d’assurance connaissent le fort taux d’augmentation de fraude vocale, avec 36% de 2016 à 2017 et de 248% depuis 2015 ! Les banques arrivent en deuxième position. Les assurances, avec une augmentation de la fraude de 20% d’une année sur l’autre et une hausse record de 269% au cours des quatre dernières années ! Le secteur du commerce de détail les suit de près, avec une augmentation de 15% sur l’année et de 134% sur 4 ans. L’utilisation de la technologie vocale par les entreprises triplera au cours des douze prochains mois. Cependant, la révolution « Internet of ears » – qui désigne le phénomène par lequel de plus en plus d’objets connectés sont capable d’écouter ce qui se passe dans leur environnement et de répondre éventuellement à des instructions vocales – est bien parti pour être la plus grande menace.

Une menace grandissante

« Une des principales raisons pour lesquelles les taux de fraude augmentent est que la plupart des organisations luttent pour trouver le bon équilibre entre sécurité et service client. indique Vijay Balasubramaniyan, CEO et co-fondateur de Pindrop. Lorsque des mesures de sécurité traditionnelles plus strictes sont mises en place, ces mesures ont généralement un impact sur l’expérience client – souvent au détriment de l’organisation. La prolifération des technologies vocales continuera de mettre en danger la sécurité et l’identité des consommateurs. Actuellement, les fraudeurs peuvent facilement contourner les méthodes d’authentification existantes. Comme les entreprises adoptent les dernières technologies vocales pour la majorité des interactions avec leurs clients, il y aura un besoin parallèle de sécurité de premier ordre. »

Le rapport « Voice Intelligence Report 2018 » révèle que la voix synthétique est probablement l’une des technologies les plus excitantes aujourd’hui, et potentiellement la plus terrifiante pour la sécurité des données des consommateurs. Les entreprises utilisent déjà l’apprentissage automatique, ou machine learning, pour faire correspondre entre eux des dispositifs, des comportements et des voix. Cependant, les fraudeurs ont toujours une légère longueur d’avance. Ils utilisent l’apprentissage automatique pour créer des discours synthétiques, pour usurper des indentifications automatiques de numéros (ANI) et effectuer des appels automatisés pour attaquer en masse et pirater le SVI d’une organisation afin de vérifier les informations des comptes volés.

Votre patron peut ouvrir vos fichiers personnels et privés

La cours européenne des droits de l’homme indique qu’un dirigeant d’entreprise peut ouvrir les fichiers personnels de ses salariés, sur un poste professionnel, si les documents ne sont pas identifiés de manière précise comme « privé ».

Vous pensiez qu’un dossier personnel, sur le poste informatique prêté par votre employeur, suffisait à protéger le contenu du document ? Vous pensiez qu’indiquer « données personnelles » permettait de ne pas autoriser la lecture du mail par le patron ? La cours européenne des droits de l’homme confirme, dans un arrêt du 22 février 2018, qu’un « employeur peut consulter les fichiers d’un salarié, en son absence, s’ils ne sont pas identifiés comme étant privés. » Comme l’indique Legalis qui diffuse le rendu du jugement, le salarié avait inscrit dans le dit dossier les mots « données personnelles ». Pas suffisant pour la CEDL. Pour la petite histoire, il s’agit d’une affaire concernant un ancien employé de la SNCF. Son employeur, lors de son absence, avait ouvert ses fichiers, dont un personnel. A l’intérieur : 1 562 images pornographiques et une fausse attestation pour un logement ! Les fichiers en question n’ont pas été dûment identifiés comme « privé » en référence à la charte d’utilisation.