Faille BlueBorne : quand le danger est dans la poche

Faille BlueBorne – Suite à la découverte par le spécialiste de la sécurité Armis d’un vecteur d’attaque et de 8 vulnérabilités zero-day qui touchent quasiment l’ensemble des appareils connectés, retour sur la vulnérabilité BlueBorne.

La faille BlueBorne, vous en avez très certainement entendu parler. Elle vise le Bluetooth, ce moyen de connexion sans fil qui s’affiche dans nos smartphones, TV et autres objets connectés. Les vulnérabilités peuvent permettre, par exemple, de forcer l’exécution d’une action pirate ou encore d’intercepter les informations qui transitent entre l’appareil et l’extérieur. La société Armis pense que plus de 5 milliards d’appareils peuvent être concernés. L’attaque, qui touchent iOS, Android et Linux, doit s’orchestrer dans la zone de diffusion du Bluetooth, pas de possibilité d’une infiltration à plus longue distance.

Christophe Badot, directeur général France de Varonis revient sur ce problème de taille XXL. « L’attaque BlueBorne est préoccupante non pas en raison de sa nature, mais parce qu’elle affecte un grand nombre des terminaux qui nous accompagnent désormais au quotidien. Et nombre de ces appareils resteront vulnérables dans les années à venir. Certaines personnes ont déjà des difficultés à mettre à jour leurs ordinateurs (système d’exploitation, logiciels, etc.), alors si on ajoute une douzaine de périphériques IoT dans l’équation, on réalise assez vite qu’il sera presque impossible de garantir que chaque produit et système reçoive son correctif. On peut même affirmer que certains de ces appareils ne se verront pas proposer de correctifs du tout. » Voilà qui n’est pas rassurant !

Si BlueBorne concerne les smartphones et ordinateurs Android, IoS, Windows, Linux et les appareils qui utilisent ces systèmes, cette vulnérabilité pointe vers un problème beaucoup plus important et beaucoup plus difficile à résoudre, qui est la manière avec laquelle les mises à jour et les correctifs de système d’exploitation sont distribués aux périphériques IoT. Cette vulnérabilité est un nouvel avertissement concernant la sécurité des appareils IoT. Il appartient désormais aux fabricants de faire attention et de bien prendre en compte la sécurité et les mises à jour de leurs produits avant plutôt que de les commercialiser rapidement pour profiter de l’engouement du grand public pour ces objets.

« Les cybercriminels continueront à développer rapidement des exploits pour pirater les appareils IoT afin de nous espionner, de voler nos informations, d’utiliser ces appareils pour des attaques (DDoS), voire même pour mettre notre vie en danger. Etant donné que nous sommes de plus en plus dépendants de nos terminaux mobiles, et que le monde devient de plus en plus automatisé, des attaques comme BlueBorne qui frappent spécifiquement des puces et des composants deviennent beaucoup plus dangereuses. »

Pourquoi la Corée du Nord est-elle si intéressée par le bitcoin?

Quand la Corée du Nord louche sur les bitcoin ! En 2016, nous avons commencé à observer des acteurs que nous pensons être nord-coréens, qui utilisent leurs capacités d’intrusion pour mener à bien des cybercrimes, cibler les banques et le système financier mondial. Cela a marqué un écart par rapport à l’activité précédemment observée des acteurs nord-coréens employant un cyberespionnage pour les activités traditionnelles de l’État national.

Étant donné la position de la Corée du Nord en tant que nation paria, coupée d’une grande partie de l’économie mondiale – ainsi que d’une nation qui emploie un bureau du gouvernement pour mener une activité économique illicite – ce n’est pas tout à fait surprenant. Avec le contrôle étroit de la Corée du Nord sur ses capacités militaires et de renseignement, il est probable que cette activité ait été menée pour financer les caisses de l’État ou personnelles de l’élite de Pyongyang, car les sanctions internationales ont contraint le royaume ermite.

Depuis, nous assistons à une deuxième vague de cette campagne: les acteurs parrainés par l’État cherchant à voler le bitcoin et d’autres monnaies virtuelles afin d’échapper aux sanctions et d’obtenir des devises fortes pour financer le régime. Depuis mai 2017, nous avons observé que les acteurs nord-coréens visaient au moins trois échanges de crypto-monnaies en Corée du Sud avec l’intention suspecte de voler des fonds. Le spearphising que nous avons observé dans ces cas, ciblent souvent les comptes de courrier électronique personnels des employés dans les échanges de devises numériques, en utilisant fréquemment des leurres à thème fiscal et en déployant des logiciels malveillants (PEACHPIT et des variantes similaires) liés à des acteurs nord-coréens soupçonnés d’être responsables des intrusions dans les banques mondiales 2016.

Ajoutez à cela les liens entre les opérateurs nord-coréens et le compromis d’un site de nouveaux bitcoin en 2016, ainsi qu’un exemple d’utilisation d’un mineur crypto-courant clandestin. On commence à voir l’intérêt nord-coréen pour les crypto-monnaies, une catégorie dans laquelle le bitcoin a augmenté de plus de 400% depuis le début de cette année.

L’activité nord-coréenne 2017 contre les cibles des crypto-monnaies sud-coréennes
22 avril – Quatre portefeuilles sur Yapizon, un échange de crypto-monnaie sud-coréen, sont compromis. (Il est intéressant de noter que certaines des tactiques, techniques et procédures employées au cours de ce compromis étaient différentes de celles que nous avons observées dans les tentatives d’intrusion suivantes et, jusqu’à présent, il n’y a pas d’indications claires de la participation nord-coréenne).

26 avril – Les États-Unis annoncent une stratégie de sanctions économiques accrues contre la Corée du Nord. Les sanctions de la communauté internationale pourraient conduire l’intérêt nord-coréen pour la crypto-monnaie, comme cela a été mentionné précédemment.

Début mai – le démarrage du spearphishing contre l’échange sud-coréen n ° 1 commence.

Fin mai – échange sud-coréen n ° 2 compromis par spearphish.

Début juin – Une activité nord-coréenne plus suspectée visant des victimes inconnues, considérées comme des fournisseurs de services de crypto-monnaie en Corée du Sud.

Début juillet – Exchange sud-coréen n ° 3 ciblé via le phishing de lance à un compte personnel.

Les avantages à cibler les crypto-monnaies
Alors que les échanges de bitcoin et de crypto-monnaies peuvent sembler des cibles étranges pour les acteurs de l’État-nation intéressés à financer les coffres de l’État, certaines des autres actions illicites de la Corée du Nord continuent de démontrer l’intérêt de mener des crimes financiers au nom du régime. L’Office 39 de la Corée du Nord participe à des activités telles que la contrebande d’or, la contrefaçon de monnaie étrangère et même l’exploitation de restaurants. En plus de l’accent mis sur le système bancaire mondial et les échanges de crypto-monnaie, un rapport récent d’un institut sud-coréen a souligné la participation des acteurs nord-coréens dans le ciblage des guichets automatiques avec des logiciels malveillants.

Si les acteurs compromettent un échange (par opposition à un compte ou un portefeuille individuel), ils peuvent potentiellement déplacer les crypto-monnaies sur des portefeuilles en ligne, les échanger contre d’autres crypto-monnaies plus anonymes ou les envoyer directement à d’autres portefeuilles sur différents échanges pour les retirer dans des devises tels que le won sud-coréen, le dollar américain ou le renminbi chinois. Sachant que l’environnement réglementaire autour des crypto-monnaies émerge encore, certains échanges dans différentes juridictions peuvent avoir des contrôles de lutte contre le blanchiment d’argent, ce qui facilite le processus et rend les échanges plus attrayants pour ceux qui cherchent une monnaie forte.

Comme le bitcoin et les autres crypto-monnaies ont augmenté en valeur au cours de la dernière année, les États-nations commencent à prendre connaissance du phénomène. Récemment, un conseiller du président Poutine en Russie a annoncé son intention de recueillir des fonds pour augmenter l’implication de la Russie dans l’extraction du bitcoin. Les sénateurs du parlement australien ont proposé de développer leur propre crypto-monnaies nationale.

Par conséquent, il ne faut pas être surpris si les crypto-monnaies, en tant que classe d’actifs émergents, deviennent une cible d’intérêt pour un régime qui fonctionne de plusieurs façons, comme une entreprise criminelle. Alors que la Corée du Nord est actuellement un peu différente de la volonté de s’engager dans la criminalité financière et de la possession de capacités d’espionnage cybernétique, l’unicité de cette combinaison ne durera probablement pas à long terme, car les cyber-pouvoirs augmentent et pourraient y voir un potentiel similaire. Les cybercriminels pourraient ne plus être les seuls acteurs néfastes dans cet environnement. (par FireEye)

cryptomonnaie : Quand les cybercriminels s’enrichissent à votre insu

ESET a découvert une nouvelle vague de code JavaScript utilisé par des cybercriminels pour miner de la cryptomonnaie depuis le navigateur des visiteurs de sites non compromis.

Quand de la cryptomonnaie est « fabriquée » par des pirates dans votre navigateur ! Comme la plupart des navigateurs activent JavaScript par défaut, il suffit aux cybercriminels d’insérer un script d’extraction sur les sites Internet qui génèrent un trafic important. En effet, il est plus facile d’atteindre un nombre significatif de machines en infectant des sites Internet qu’en infectant directement les machines des utilisateurs.

Les recherches d’ESET montrent que les cybercriminels ciblent les sites Internet de films en streaming et de jeux vidéo, car ces internautes ont tendance à rester longtemps sur une même page. Les scripts d’exploitation fonctionnent donc plus longtemps, ce qui augmente la qualité du minage des cryptomonnaies Feathercoin, Litecoin et Monero. « Cette technique est moins efficace que le minage réalisé avec un logiciel, car elle est 1,5 à 2 fois plus lente. Cependant, le nombre d’utilisateurs disponibles contrebalance cette lenteur », explique Benoît Grunemwald, Cybersecurity Leader chez ESET.

Certains considèrent que miner de la cryptomonnaie sur la machine d’un utilisateur sans son consentement équivaut à une intrusion. Pour que cela soit légal, il conviendrait d’avertir clairement l’utilisateur avant de commencer le minage, ce que les cybercriminels ne font pas en détournant des annonces publicitaires en mineurs.

Les chercheurs ESET dressent les recommandations à suivre pour se protéger contre ce type de menace :

• activer la détection des applications potentiellement dangereuses et des applications potentiellement indésirables (PUA). Cette fonctionnalité est disponible dans les solutions ESET.

• mettre à jour sa solution de sécurité.

• installer un bloqueur d’annonces dans le(s) navigateur(s) utilisé(s) (uBlock par exemple).

• installer un bloqueur de scripts tel que NoScript. Attention, l’installation du blocage des scripts dans le navigateur peut désactiver certaines fonctionnalités de sites Internet.

Testé pour vous la Secure-K, une clé USB sécurisée

La clé USB Secure-k couple une clé USB chiffrée, un digicode, un OS sécurisé, de quoi transporter ses données privées en toute sécurité.

Si vous êtes à la recherche d’un système d’exploitation portable chiffré et puissant qui peut être chargé sur n’importe quel ordinateur, la clé USB Secure-K de chez Mon-K que j’ai reçu début août est peut-être la réponse que vous recherchez pour chiffrer et sécuriser les données que vous souhaitez transporter.

Secure-K est intéressante sur plusieurs points. D’abord, c’est une clé USB chiffrée. Il existe de nombreuses solutions, gratuites et payantes, comme « L’intégral » CryptoDual ou encore KryptKey. La Secure-K propose aussi un système d’exploitation chiffré (environnement linux, moteur graphique gnome). Bilan, protection de l’environnement sans sacrifier la facilité d’utilisation de l’outil de sécurité.

 

Pour lancer le petit singe (Mon-k étant le nom de la société, ca donne Monkey), il faut d’abord l’activer en rentrant un code pin d’au moins 8 chiffres. Au bout de 10 essais infructueux, la clé se met en alerte et il n’est plus possible de l’utiliser. Les 8 bons chiffres fournis, vous pouvez configurer cette protection du hardware jusqu’à 15 chiffres, il suffit d’allumer l’ordinateur et lui permettre de lire une clé USB au boot. Le lancement de la clé est très rapide. Une second mot de passe est réclamé. Ici, lettres, chiffres, signes de ponctuation sont à votre convenance. Le précieux sésame va active l’OS et l’ensemble des outils proposés par la clé.

La clé est chiffrée, d’abord en mode hardware. L’environnement USB est chiffré en mode « sécurité militaire » FIPS 140-2. Le hardware est chiffré en AES 256 et en ce qui concerne l’OS et les fichiers, de l’AES 512 bits. Autant dire qu’avec une telle armure, il est déconseillé de paumer ses mots de passe.

Secure-K transporte une suite complète d’applications chiffrées : chat, vidéo, outils VOIP, TOR, et tout ce qui est indispensable pour travailler avec une suite bureautique et image. La société propose aussi, en option, de sauvegarder les données dans un cloud chiffré. Je déconseille, dans tous les cas, de sauvegarder ses informations ailleurs que dans un espace de stockage que vous contrôlez et avez sous les yeux. Le reste du fonctionnement de la Secure-K ne perturbera pas les utilisateurs, comme moi, de Tails.

Quelques points négatifs à noter, mais ils sont loin d’être éliminatoires. D’abord la taille des touches du digicode. Il est conseillé d’avoir les doigt d’un minimoys pour enfoncer les boutons rikikis. Autre point noir et vraiment casse pied. La clé permet de se mettre en mode sécurisé. Comprenez qu’il faut rentrer un mot de passe quand la Secure-K passe en mode « pause ». Sauf que si vous tapez votre mot de passe en « azerty » lors de l’installation de votre password, ce dernier passe en « qwerty » une fois la clé activée. Autant dire que mon mot de passe Qponz157!=#7awq c’est transformé en Aponw157!=#7qza.

Lors des tests, les logs des sites visités étaient incapables de cibler le point de connexion de la machine sous Secure-K. Aucune traces, non plus, dans les machines utilisées pour les tests. Seul bémol, les fichiers téléchargés sur la clé USB Secure-K ont pu être transférés sur une autre clé USB, connectée en même temps, sans que les documents ne soient chiffrés sur le nouveau support. Cela implique donc qu’il ne faut jamais quitter la machine des yeux, même quelques secondes. La clé Dunky m’a permis de copier des fichiers RTF en quelques secondes, automatiquement.

Le supplément de sécurité proposé par Secure-K devrait plaire aux voyageurs et internautes sensibles à la sécurité de leur vie numérique. Au DSI aussi. Ce type de clé répond au nouveau Règlement Général sur la sécurité des Données Personnels, le RGPD. L’article 32 sur la « Sécurité du traitement » indique que l’entreprise doit garantir la sécurité des données grâce à la mise en place d’un chiffrement des données personnelles, d’être dans la capacité d’assurer la confidentialité et l’intégrité permanentes des données, et avoir une disponibilité et une résilience du système, par une restauration rapide afin d’accéder aux données personnelles, rapidement, en cas d’accident physique ou technique.

Dernier point, la clé a été testée en zone humine (Thaïlande), elle a résisté sans problème à la mousson. Cependant, ne l’oubliez pas dans une poche de pantalon, là, elle va s’y noyer.
Plusieurs clés Secure-K sont proposées, la personnelle et l’entreprise, 8 Go, 16 Go, 32 Go et 64 Go sont disponibles d’ici peu au prix de départ de 99€.

Après le test et le mode d’emploi pour utiliser l’outil de chiffrement gratuit et open source Diskcryptor, découverte d’une autre solution de sécurité, VeraCrypt. Elle va permettre de protéger les données dans votre ordinateur, et lors du transport des précieuses informations. En savoir plus. ; La sécurisation de nos données est devenue indispensable aujourd’hui. Piratage, espionnage, malveillance, sont légions et nous sommes tous, potentiellement, des cibles. Je vais vous expliquer comment chiffrer vos supports de sauvegarde afin de les rendre illisibles sans votre accord avec le logiciel Diskcryptor. En savoir plus.

cyberattaques : Get rich or die tryings

Un ressortissant nigérian vivant près de la capitale du pays a organisé une vague de cyberattaques contre plus de 4 000 entreprises dans les secteurs du pétrole et du gaz, des mines, de la construction et du transport.

Check Point Software Technologies Ltd. vient de révéler l’identité du criminel à l’origine d’une série de cyberattaques qui semblaient avoir été parrainées par l’État, ciblant plus de 4 000 entreprises dans les secteurs de l’énergie, des mines et des infrastructures.

La campagne a débuté en avril 2017 et a ciblé certaines des plus grandes entreprises internationales dans les secteurs du pétrole, du gaz et de la fabrication, de la banque et de la construction. L’ampleur de la campagne et les entreprises ciblées suggèrent qu’un gang spécialisé ou qu’une agence parrainée par l’État en est à l’origine, mais elle n’est en réalité que le travail d’un seul ressortissant nigérian âgé d’une vingtaine d’années, vivant près de la capitale du pays. Sur son compte Facebook, on peut lire la devise « Get rich or die trying ».

Sa campagne de cyberattaques utilisait de faux mails semblant provenir du géant du pétrole et du gaz Saudi Aramco, le second producteur de pétrole au monde, et ciblait le personnel des services financiers de certaines entreprises pour les inciter à communiquer les informations bancaires de leur entreprise, ou ouvrir une pièce jointe infectée par un logiciel malveillant.

Il utilisait NetWire, un cheval de Troie d’accès à distance qui permet le contrôle total des machines infectées, et Hawkeye, un programme d’enregistrement des frappes. La campagne s’est soldée par 14 infections réussies qui ont rapporté des milliers de dollars au cybercriminel.

Maya Horowitz, Threat Intelligence Group Manager chez Check Point, déclare : « Bien que cette personne utilisait des emails de phishing de mauvaise qualité et des logiciels malveillants génériques faciles à trouver en ligne, sa campagne a pu infecter plusieurs entreprises et cibler des milliers de personnes dans le monde entier« . Cela montre à quel point il est facile pour un pirate informatique relativement peu qualifié de lancer une campagne de grande envergure capable de franchir avec succès les défenses des grandes entreprises, et de commettre des délits.

Cela illustre bien la nécessité pour les entreprises d’améliorer leur sécurité afin de se protéger contre le phishing ou les escroqueries commises via de faux emails professionnels, et d’enseigner aux collaborateurs à faire preuve de prudence avant d’ouvrir des emails, même s’ils proviennent d’entreprises ou de personnes qu’ils reconnaissent.

Depuis la découverte de la campagne et de son origine, l’équipe de recherche de Check Point a informé les autorités nigérianes et internationales, et leur a communiqué ses conclusions.

Les attaques de type « Business Email Compromise » (BEC), appelées également communément « arnaques au Président », se sont considérablement développé au cours des 18 derniers mois. Le FBI rapporte une augmentation de 270 % du nombre de victimes depuis le début de l’année 2016 et un coût de plus de 3 milliards de dollars pour les entreprises de 2013 à 2016. Il estime également que les victimes de ce type d’attaques perdent en moyenne 50 000 dollars.

IoT et sécurité : un couple encore maudit

Les objets connectés IoT sont de plus en plus utilisés par les cybercriminels pour former des réseaux de botnet. Il n’y a pas de segmentation des cibles : les IoT (Internet of Things – Internet des Objets) des particuliers sont autant ciblés que ceux des professionnels.

Une fois que l’objet connecté est piraté, il agit comme un zombie et dépend des commandes reçues par l’attaquant. Les cyberattaques basées sur des armées d’IoT piratées peuvent ainsi se multiplier et perpétrer des vols de données de santé ou d’informations personnelles.

Cas pratiques : exemples d’attaques ciblées
En septembre 2016, l‘hébergeur OVH est victime d’une attaque DDoS. Près de 145 000 objets connectés sont pilotés à l’insu de leurs utilisateurs par un serveur botnet. Cette attaque massive sature les serveurs de l’hébergeur et perturbe la distribution des services auprès de ses clients. Quelques semaines plus tard, c’est au tour du serveur DNS Dyn, acteur stratégique de l’Internet aux États-Unis, d’être ciblé. Des millions de caméras de sécurité, routeurs et autres objets connectés deviennent le vecteur d’attaque (réseau botnet) d’un serveur central.

Les IoT en chiffres : estimations et constats
En 2014, IDC annonce qu’il existe à travers le monde 200 milliards d’objets capables de se connecter à Internet. 14 milliards d’entre eux (soit 7%) communiquent déjà via Internet et représentent 2% des données numériques mondiales. D’ici à 2020, IDC prévoit entre 30 et 50 milliards d’IoT, représentant à eux seuls 10% du volume total de données générées. Fin juillet 2015, les différentes études menées par HP Fortify portant sur la sécurité des IoT révèlent que les montres connectées sont une nouvelle cible pour les pirates. 100% des appareils testés présentent des vulnérabilités. Celles-ci mettent en évidence la mauvaise protection des données personnelles (authentification et chiffrement insuffisants par exemple).

Deux ans plus tard, où en sommes-nous ?
Les attaques augmentent et les techniques progressent. Le malware Mirai utilisé pour corrompre des IoT se fait doubler par Hajime, un logiciel malveillant aux mêmes fonctions, mais plus puissant. À l’échelle mondiale, 100 000 IoT seraient infectés par Hajime.

Chaque mois, de nouvelles cyberattaques DDoS apparaissent. Sur le blog d’ESET (WeLiveSecurity.com), les chercheurs relèvent qu’un botnet P2P de 2003 a été mis à jour pour s’adapter aux nouveaux agents connectés. Il semblerait que les botnets autrefois sur ordinateurs se dirigent vers les mobiles… Et prochainement sur les objets connectés.

La sécurisation des IoT : négligence des constructeurs ?
Les constructeurs d’IoT concentrent leurs efforts sur la technologie de leur appareil. Les coûts de fabrication de la plupart d’entre eux sont faibles, permettant ainsi de proposer un produit accessible au public. Administrer des systèmes de sécurité dans ces appareils est long, coûteux et compliqué. Or, les constructeurs veulent rentabiliser rapidement la commercialisation de leur IoT. La partie sécurité n’est donc généralement pas prise en compte. Heureusement, tous ne sont pas dans ce cas de figure.

D’ici 2018, IDC prévoit que 34% des dépenses en sécurité se feront sur la protection des données à caractère personnel. À cette date, chaque particulier disposera au total d’une trentaine d’objets connectés : smartphone, voiture connectée, montre, réfrigérateur, box, jouet pour enfants…

Quelles solutions pour se prémunir des attaques ciblant les IoT ?
Bien que certaines normes soient en place, aucune réglementation n’oblige les constructeurs à mettre en place des mesures de sécurité sur les IoT. En attendant, la première étape serait d’acheter des objets connectés de qualité conformes aux normes de sécurité actuelles. Les experts ESET conseillent également de mettre à jour les logiciels et de tester les appareils. Ceci permettra de détecter d’éventuelles vulnérabilités (mots de passe mis par défaut) et d’y remédier. Enfin, la sécurisation du réseau est indispensable.

Dans ce contexte, comment détecter les nombreuses menaces issues de milliards d’appareils ? Est-ce faisable en mode proactif et dès leur création ? Les gestionnaires de risque des grandes entreprises déclarent travailler en moyenne avec une cinquantaine de solutions de sécurité. Combien sont réellement adaptées aux cybermenaces que représente l’emploi de l’IoT ?

Le spyware Igexin infecte plus de 500 app mobiles sur Google Play

Les applications infectées par Igexin ont été téléchargées plus de 100 million de fois dans l’écosystème Android.

L’équipe de recherche de Lookout, le leader mondial de la sécurisation de la mobilité vient d’annoncer dans un article de blog la mise à jour d’un SDK publicitaire appelé Igexin qui a infecté plus de 500 applications mobiles légitimes du portail Google Play afin de permettre l’installation d’un spyware sur les smartphones et tablettes.

Igexin permettait d’installer sur les appareils un plugin espionnant les actions des utilisateurs et, l’équipe de spécialistes en sécurité mobile de Lookout confirme que ce sont au moins 500 applications Android qui sont concernées et que celles-ci ont été téléchargées plus de 100 millions de fois dans l’écosystème Android.

Les applications android concernées incluaient des jeux (dont l’un téléchargé plus de 50 millions de fois), des applications météorologiques (dont une téléchargée plus de 1 million de fois), des webradios, des éditeurs de photographie (dont l’un téléchargé plus de 1 million de fois) ou encore des applications utilitaires.

L’équipe de spécialistes en sécurité mobile de Lookout a notamment observé le téléchargement de fichiers chiffrés depuis Igexin permettant l’installation a posteriori de malwares en contournant les mécanismes de surveillance habituels détectant la présence de logiciels malveillants dans les applications disponibles sur le portail de Google Play.

Les utilisateurs de Lookout sont protégés de ce spyware. Lookout a informé Google des fonctionnalités d’Igexin, et les applications ont été enlevées du portail Google Play, ou remplacées par des versions mises à jour ne contenant ce spyware invasif. Plus de renseignements sur Igexin peuvent être retrouvés dans l’article de blog.

Une mise à jour plante des milliers de télévisions connectées Samsung

Des milliers de télévisions connectées de marque Samsung sont aux abonnés absents. Les propriétaires font les frais d’une mise à jour qui a tout planté.

Des milliers de propriétaires de télévisions connectées haut de gamme Samsung se sont plaints après une mise à jour logicielle qui a laissé leur écran sourd et muet. La raison, une mise à jour bancale. L’alerte a été lancée par le quotidien britannique « The Guardian« . La société coréenne a déclaré aux clients qu’elle travaillait pour résoudre le problème, mais que jusqu’à présent (soit plus d’une semaine, Ndr) rien n’est encore sorti pour corriger le « bug ». Le problème semble affecter les derniers modèles de la marque car les propriétaires d’anciens téléviseurs Samsung ne signalent aucun soucis. Une fois encore, le géant Samsung montre de léger dérapage dans sa structure. En 2016, l’entreprise proposait dans ses téléviseurs vendus au Royaume-Uni l’application BBC iPlayer. Sauf que l’entreprise avait omis d’en acquérir les droits. La diffusion des images étaient donc impossibles pour les acquéreurs des coûteux écrans. Un étonnant bug qui apparaît alors que Samsung a lancé, ce 23 août, son Samsung Note 8.

Les services secrets britanniques savaient que Marcus Hutchins allait être arrêté par le FBI

L’internaute qui a permis de bloquer l’attaque Wannacry, arrêté début août par le FBI, était dans le collimateur des autorités depuis plusieurs semaines.

Les services secrets britanniques ont été informés, à l’avance, de cette action.Comme vous avez pu le lire sur ZATAZ et sur le compte Twitter, l’affaire de Marcus Hutchins, l’informaticien qui a pu stopper l’attaque Wannacry en achetant un nom de domaine oublié par les auteur de ce ransomware, a été arrêté à l’aéroport de Las Vegas, après le rassemblement la DEF CON. Il est accusé d’avoir modifié et utilisé un logiciel espion du nom de Kronos. Une arrestation liée sa participation présumée dans le développement d’un outil voleur de données bancaires. L’informaticien a plaidé non coupable. Il doit rester aux USA, avec un bracelet électronique. Il a été annoncé que les Services Secrets britanniques étaient au courant que Hutchins était sous surveillance.

Le Government Communications Headquarters (GCHQ) avait été informé que l’informaticien allait être arrêté par le FBI, sur le sol américain. Ce n’est pas la première fois que l’Angleterre refuse l’extradition d’un de ses ressortissants. Voilà peut-être pourquoi Hutchins a été cueilli à la fin de la DEF CON. Pourquoi à la fin de ce rassemblement américain de hackers, professionnels de la sécurité informatique et autres bidouilleurs ? Il y a de forte chance que le tueur de Wannacry a été suivi, mis sur écoute et espionné durant son séjour à Las Vegas. Comme le précise le Sunday Times, l’arrestation de Marcus Hutchins a retiré un mal de tête à la justice et au gouvernement britannique.

En 2012, la Premiére Ministre Theresa May (Ministre de l’Intérieur de l’époque) avait bloqué l’extradition de Gary McKinnon, un fan d’extraterrestre de 51 ans, accusé d’avoir piraté de nombreux serveurs de la NASA et de l’armée US (il cherchait des preuves de l’existence d’extraterrestre sur terre). Une extradition refusée en raison du diagnostique médical indiquant qu’il était atteint du syndrome d’Asperger, un type d’autisme. (The Times)

Un pirate écume les loteries américaines et remporte 25 ans de prison

Un pirate informatique vient d’être condamné à 25 ans de prison pour avoir « joué » avec l’informatique des loteries de plusieurs états américains. Il aurait détourné plus de 14 millions de dollars.

En avril 2015, je vous parlais du pirate informatique Eddie Raymond Tipton. Cet informaticien travaillait comme programmeur pour la loterie du Texas. Il sera arrêté pour avoir piraté les machines dédiées à ce « jeu de hasard » afin d’empocher 14,3 millions de dollars. L’homme vient de connaitre sa sentence définitive : 25 ans de prison fédérale. Il a été découvert que Tipton avait piraté et manipulé les systèmes informatiques dans trois autres États Américains : Colorado, Iowa et le Wisconsin. Sa manipulation lui aurait permis d’engranger 2,2 millions de dollars supplémentaires. Une escroquerie informatique qui aura durée six ans. Timpton n’était pas n’importe qui, il était le responsable de la sécurité de la Multi-State Lottery Association (MUSL).

La MUSL fournit des systèmes informatiques destinés aux loteries pour quasiment l’ensemble des États-Unis, y compris les îles Vierges américaines et Porto Rico.

Tipton avait codé une clé USB qui lui permettait de générer les nombres aléatoires qui déterminaient les gagnants de la loterie. Employé par la MUSL, Timpton ne pouvait pas jouer et encore moins retirer l’argent. L’argent du billet gagnant de 14 millions de dollars ne sera pas retiré durant un an. Timpto va créer une entreprise « fantôme » à Belize afin de réclamer le prix, via un avocat de New York. C’est la caméra de vidéo surveillance d’une boutique ou avait été acheté le billet qui perdra le pirate.

Petites entreprises, grandes menaces : restez informés, restez protégés

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