AirChat : Anonymous joue avec la FM

Un collectif Anonymous, via une filiale baptisée Lulz Lab, vient d’annoncer sur GitHub la création du projet AirChat. Dans une vidéo mise en ligne sur Vimeo, Lulz Lab explique que « nous croyons fermement que les communications devraient être libres. Libre autant que l’air lui-même. » AirChat a pour mission d’aider ceux qui n’ont pas les moyens de communiquer. Pauvres, dissidents, ONG, … « Maintenant le feu de notre liberté se consume. Nos voix sont soumises à des contrôles innombrables : financier, brevets, droits, règlements, censure…« 

L’outil se compose d’une radio, d’un ordinateur, de quelques outils faits maison. AirChat permet de communiquer gratuitement, sans passer par Internet, ni d’un réseau de téléphonie cellulaire. C’est du moins ce que propose, sur le papier, AirChat. Il s’appuie sur une liaison radio disponible « ou tout autre appareil capable de transmettre de l’audio » souligne Lulz Lab.

Pour le moment, le projet n’est qu’en mode « papier », même si les inventeurs annoncent des essais sur plusieurs centaines de kilomètres de distance. « Ce projet a été conçu de nos leçons apprises lors d »es révolutions égyptienne, libyenne et syrienne« . Des appareils radios bon marché, des minis ordinateurs de poche « Fabriqués en Chine ». Voilà un projet qui pourraient être utilisés par un grand nombre de personnes dont les libertés sont baffouées. On ne peut qu’applaudir des deux mains.

Jusqu’à présent, Lulz Lab a pu jouer à des jeux interactifs d’échecs avec des personnes situées à plus de 200 kilomètres de distance. « Nous avons partagé des photos et établies des chats chiffrés. Nous avons pu aussi lancer une impression 3D sur des distances de 80 miles (128km) et transmis des dossiers médicaux à des distances de plus de 100 miles (160km). »

0day pour Internet Explorer

La faille a été annoncée par un expert en sécurité informatique, ce week-end. Le 0day, vulnérabilité utilisée par des pirates mais qui n’est pas publique, vise toute la famille des Internet Explorer, de la version 6 à la dernière la monture, la V. 11. Il faut, pour l’activer, visiter un site/serveur qui permettra l’exécution d’un code malveillant mal interprété par les navigateurs. Un pirate injecte son code et permet au navigateur, sans que l’internaute ne puisse s’en rendre compte, infiltrer son logiciel espion dans la machine du piégé. Selon FireEye, des pirates informatiques ont exploité ce 0day dans une opération malveillante à l’encontre d’entreprises financières et de la défense baptisée « Operation Clandestine Fox ».

Vade Retro présente « isitphishing », un moteur d’exploration de pages web

Lors de la dernière conférence Messaging Malware Mobile Anti Abuse Working Group (M3AAWG) à San Francisco, Vade Retro Technology, spécialisée dans le développement et la distribution de solutions pour la protection et la classification intelligente de la messagerie, a présenté « isitphishing.org », un moteur d’exploration de pages web. A cette occasion, l’éditeur en a profité également pour annoncer l’ouverture d’une filiale à San Francisco.

« isitphishing.org » est un moteur d’analyse et d’émulation de sites web qui permet de lutter contre le phishing. Ce service collaboratif est développé par Vade Retro Technology et proposé gratuitement (pour une utilisation non commerciale) à la communauté. « En développant notre propre moteur, cela nous permet d’obtenir des performances d’analyse supérieures à celles proposées sur le marché jusqu’à présent » précise Adrien Gendre, Chef Produit de Vade Retro Technology.

Comment ça marche ?
Lorsqu’une requête est effectuée, le service vérifie dans la liste d’URL de phishing déjà connue par les services de Vade Retro si celle-ci est déjà présente. Si l’URL n’est pas connue, le moteur affiche un bouton vert confirmant ainsi que l’adresse ne renvoie pas vers un site frauduleux. Dans le cas contraire, le bouton est rouge confirmant la malveillance de l’adresse URL. Le moteur s’appuie sur différents brevets, règles heuristiques et profils définis par les ingénieurs du laboratoire de Vade Retro. « L’ensemble du scénario s’effectue en moins de 10 secondes et lorsque le moteur reconnaît l’aspect frauduleux d’un site web, il affiche le statut PHISHING » ajoute Adrien Gendre, Chef Produit de Vade Retro Technology.

Vade Retro utilise cette technologie depuis plus de 2 ans pour détecter les phishing sur l’ensemble des retours de ses clients et ses propres honey pots. « Dès qu’un utilisateur qualifie de « Courrier indésirable » un email, celui-ci remonte directement au sein de l’équipe de filtrage de Vade Retro Technology qui l’intègre à son algorithme de score. A ce jour, nous traitons 6 à 7 millions de « Courriers indésirables » par jour » explique Adrien Gendre. « Nous avons décidé de mettre à disposition ce service gratuitement afin de partager notre savoir-faire sur le phishing et pour en faire profiter tous les acteurs dans le but d’aller encore plus loin dans la lutte contre le phishing », commente Adrien Gendre, Chef Produit de Vade Retro Technology.

« isitphishing.org » s’adresse à la fois aux routeurs qui veulent s’assurer de ne pas transmettre de phishing (pour disposer d’une base clients propre et améliorer ainsi la délivrabilité des emails) ; aux hébergeurs qui souhaitent identifier les pages web frauduleuses pour assainir la base de sites web hébergés ; aux éditeurs de solutions de filtrage d’URL pour compléter leur liste d’URL de phishing ; aux FAI pour leur permettre de confirmer les retours utilisateurs et identifier les comptes émettant du phishing et aux banques et autres entités les plus victimes du phishing.

En ouvrant une filiale à San Francisco, Vade Retro Technology souhaite prendre des parts de marché sur le territoire américain. « Il s’agit d’un projet ambitieux pour Vade Retro Technology. Trois personnes seront présentes dès l’ouverture de la filiale. Le but est de s’imposer auprès des hébergeurs et des FAI comme nous avons su le faire en France et sur le continent nord américain, notamment avec OVH », conclut Georges Lotigier, Président de Vade Retro Technology.

 

Prosodie-Capgemini agréé hébergeur de données de santé à caractère personnel par le Ministère de la Santé

Prosodie-Capgemini, spécialiste des applications « Front Office », annonce aujourd’hui son agrément en tant qu’hébergeur de données de santé à caractère personnel. Prosodie-Capgemini a obtenu cet agrément grâce au caractère hautement sécurisé de son activité d’hébergement, sa solidité financière et une pratique éthique de ses affaires commerciales. La dématérialisation croissante des données médicales, l’évolution des systèmes d’information centralisés vers des systèmes collaboratifs, ou encore la multiplication des parties prenantes intervenant sur les actes de santé (usagers, patients, médecins, entreprises…) sont autant de facteurs qui poussent les professionnels de la santé qui souhaitent externaliser l’hébergement de leurs données à caractère personnel, à se tourner vers des partenaires technologiques disposant de systèmes d’hébergement sécurisés.

Prosodie-Capgemini travaille depuis quinze ans sur les processus de gestion de la sécurité, et adresse très sérieusement les questions de disponibilité, intégrité, confidentialité et traçabilité des données de santé tout au long de leur cycle de vie. Cette démarche implique une adhésion humaine forte, engageant la responsabilité des intervenants de Prosodie-Capgemini sur le respect des obligations relatives à la protection des données de santé à caractère personnel. Elle se traduit par une politique de sécurité des données de santé, par une organisation interne spécifique sur le plan des ressources humaines (personnel accrédité) de la communication (campagnes régulières de sensibilisation) et du contrôle (audits internes réguliers), et par la mise en place de mesures de sécurité physiques et logiques avancées. La biométrie, par exemple, fait partie des mesures de sécurité logique mises en place pour renforcer la fiabilité des données et des applications.

« Grâce à notre grande maîtrise des processus de sécurité, nous avons obtenu cet agrément en moins de sept mois de procédure. Prosodie-Capgemini, porteur de cet agrément pour le Groupe, poursuit son investissement sur des solutions à forte valeur ajoutée qui répondent aux attentes des professionnels de la santé ou d’autres secteurs, tant sur le plan de l’innovation que celui de l’accélération de mise sur le marché de nouvelles offres de service » déclare Nicolas Aidoud, CEO de Prosodie-Capgemini.

Donnée de santé à caractère personnel : information relative à la santé d’une personne physique identifiée ou qui peut être identifiée, directement ou indirectement, par référence à un numéro d’identification ou à un ou plusieurs éléments qui lui sont propres.

Le décret n°2006-6 du 4 janvier 2006 définit les conditions d’agrément des hébergeurs de données de santé à caractère personnel sur support informatique. Cet agrément est délivré après une évaluation des capacités des candidats portant sur des aspects financiers, d’éthiques et de sécurité de leur activité d’hébergement.

 

Intrusion massive de la DGSE dans les communications des clients d’Orange : libertés en danger !

Dans un dossier publié le 20 mars dernier, Le Monde a révélé – sur la base d’un document de 2010 du GCHQ britannique (Government Communications Headquarters) – que la DGSE avait accès « libre et total » aux réseaux d’Orange et flux de données qui y transitent. L’article « Espionnage : comment Orange et les services secrets coopèrent » [2] montre par ailleurs que les agents de la DGSE et d’Orange coopèrent à casser le chiffrement des flux de données correspondants. Ces activités ont lieu hors de tout cadre légal et judiciaire. Il est sidérant que ces informations n’aient donné lieu à aucune réponse du gouvernement. L’Observatoire des libertés et du numérique (OLN) exige que des réponses politiques, légales et pénales soient apportées à ces agissements.

L’échelle exacte de recueil des informations n’est pas connue mais le fait que « la DGSE dispose, à l’insu de tout contrôle, d’un accès libre et total [aux] réseaux [d’Orange] et aux flux de données qui y transitent » dépasse toutes les craintes précédemment exprimées sur le développement de la surveillance généralisée dans le cadre français. Cet accès porte aussi bien sur les citoyens français qu’étrangers, et la collaboration avec le GCHQ en aggrave les conséquences.

Les révélations du Monde, non démenties, n’ont donné lieu à aucune déclaration du (précédent) gouvernement, mais uniquement à une réponse dilatoire de Stéphane Richard, Président d’Orange, selon lequel « des personnes habilitées secret-défense peuvent avoir à gérer, au sein de l’entreprise, la relation avec les services de l’État et notamment leur accès aux réseaux, mais elles n’ont pas à m’en référer. Tout ceci se fait sous la responsabilité des pouvoirs publics dans un cadre légal » (extrait de l’article du Monde). On aimerait savoir quel cadre légal.

En réalité, il semble bien que ce soit une véritable opération de surveillance généralisée conjointe conduite par des agents de la DGSE et d’Orange, issus des mêmes corps d’État, et passant de l’une des organisations à l’autre qui ait été mise en place. L’existence de ce type de dispositif renforce toutes les inquiétudes dont nous avions déjà fait état à propos des dispositions de l’article 20 de la Loi de programmation militaire. Que vaut la soi-disant protection résultant de ce que l’accès au réseau passe par des demandes à l’égard des opérateurs, dans un contexte où certains de leurs agents travaillent main dans la main avec les services de renseignement en vue d’une surveillance de masse hors de tout cadre légal ?

À la lumière de ces révélations, le recours à des partenariats public-privé pour la mise en place d’une plateforme centralisée pour les interceptions sur mandat judiciaire, la PNIJ (Plateforme Nationale des Interceptions Judiciaires), soulève elle aussi de graves inquiétudes. L’Observatoire des libertés et du numérique (OLN) alerte les citoyens et interpelle avec force le gouvernement et les parlementaires sur ces révélations. C’est l’État de droit et la démocratie qui sont menacées lorsque tout citoyen voit ses communications et ses expressions personnelles surveillées hors de toute cadre légal. Le gouvernement a une obligation immédiate de faire toute la lumière sur ces dérives, de dire comment il entend y mettre un terme, et d’indiquer quelles procédures pénales seront engagées.

* Références *
1. L’Observatoire des libertés et du numérique regroupe le Cecil, Creis-Terminal, la Ligue des droits de l’Homme, le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des Avocats de France et La Quadrature du Net.
2. http://www.lemonde.fr/international/article/2014/03/20/dgse-orange-des-liaisons-incestueuses_4386264_3210.html
3. https://www.laquadrature.net/fr/intrusion-massive-de-la-dgse-dans-les-communications-des-clients-dorange-libertes-en-danger

104 vulnérabilités corrigées pour Oracle

Le géant américain de la base de données, Oracle, vient de corriger 104 vulnérabilités dans ses logiciels. La dernière mise à jour de sécurité visant les produits Oracle n’aura pas fait dans la demi-mesure. Pas moins de 104 failles, dont certaines critiques, ont été colmatées pour Java SE, Virtual Box, Oracle Fusion, Oracle iLearning, Oracle Siebel CRM, MySQL… 37 patchs, dont 4 critiques, s’attaquent à des problèmes dans Java SE. MySQL se voit gratifié de la correction de deux vulnérabilités critiques. La version Windows permet à un pirate de compromettre l’ensemble du système attaqué. Il faut cependant que le malveillant soit authentifié. Autant dire que les mises à jour sont obligatoires. Il est bon de rappeler l’article 34 de la loi Informatique et Libertés qui impose au responsable de traitement de prendre les mesures nécessaires pour sécuriser les données à caractère personnel. Le responsable de traitement doit se tenir informé et réagir lorsqu’une faille est découverte. « Ne pas corriger une faille de sécurité connue et pour laquelle des correctifs sont proposés est susceptible de constituer un manquement à l’obligation de sécurisation imposée aux responsables de traitement. » indique la CNIL.

Une victime de Windigo témoigne

Retour sur l’affaire Windigo, qui a été découverte il y a quelques semaines par l’équipe de chercheurs en sécurité d’ESET, en collaboration avec le CERT-Bund (Allemagne), l’agence nationale suédoise de recherche sur les infrastructures réseau (SNIC) et d’autres agences en sécurité. Pour rappel, cette importante opération, contrôlée par un gang de cybercriminels, a généré  des attaques sur plus de 25 000 serveurs UNIX dans le monde entier. A l’apogée de Windigo, ont été envoyés 35 millions de pourriels par jour et 500.000 internautes ont été redirigés vers des sites malveillants. Pour plus d’informations sur Windigo : Communiqué de presse Opération Windigo

Pierre-Marc Bureau, Directeur du programme Security Intelligence d’ESET déclare : «  ESET a investi des mois d’efforts pour analyser, comprendre et expliquer l’Opération Windigo. A l’acmé des analyses, 6 chercheurs ont enquêté. Nous sommes très fiers des résultats actuels et continuons de surveiller la situation. Tous les serveurs n’ont pas été nettoyés et le gang malveillant à l’origine de l’opération contrôle toujours des ressources importantes. Il y a encore beaucoup de travail à effectuer ! »

Résumé de l’entretien avec François Gagnon*, dirigeant d’une entreprise dont les serveurs en France et au Canada ont été les victimes de ces attaques pendant plusieurs semaines. Il explique comment une entreprise internationale peut devenir la proie de cybercriminels sans s’en apercevoir : « Comme toutes les entreprises de notre taille, nous savons que nous sommes la cible de cybercriminels, mais nous n’avions jamais fait l’objet d’une attaque sérieuse. Au début nous n’avions pas mesuré l’ampleur de cette attaque. C’était subtil. Personne n’avait jamais volé nos bases de données. Mais nous ne ressentions pas cela comme une attaque offensive, le malware a été exécuté silencieusement. Je pense que c’est pourquoi il avait infecté tant de serveurs avant que les gens commencent à réagir (…) La première chose que l’on sait dans n’importe quelle entreprise IT est que rien n’est impossible (…) Je suppose que nos serveurs ont été infectés quelques semaines avant. Lorsque nous nous en sommes aperçus, nous avons poussé l’enquête. C’est là que nous nous sommes rendu compte que les serveurs ont été infectés après l’ouverture de tickets avec cPanel. Leurs serveurs étaient infectés et ils ont donc infectés les nôtres via une connexion SSH. (…) Nous avons d’abord pensé à une attaque ciblée, puis nous nous sommes aperçus que beaucoup d’autres entreprises se posaient les mêmes questions avec des récits de comportements étranges sur de nombreux forums. (…) Nous avons rapidement été contactés par ESET qui nous a informé de l’ampleur de l’infection, nous avons très vite été en étroite collaboration. ESET nous a conseillé de nettoyer et réinstaller nos serveurs. Certains serveurs ont été utilisés pour aider les chercheurs à comprendre l’infection. (…) Nous avons été une cible, tout simplement parce que nous avons beaucoup de serveurs, et de nombreux clients en France et au Canada (…). Nous remercions  ESET qui a été réactif pour nous venir en aide (…), nous n’avons pas souffert de graves pertes financières. La réputation de notre entreprise n’a pas été impactée. (…)  Nous sommes pleinement opérationnels aujourd’hui. »

OPERATION WINDIGO

Plus de 500 000 ordinateurs infectés chaque jour par 25 000 serveurs UNIX piratés par un cheval de Troie. L’équipe de chercheurs en sécurité d’ESET®, en collaboration avec le CERT-Bund (Allemagne), l’agence nationale suédoise de recherche sur les infrastructures réseau (SNIC) et d’autres agences en sécurité, ont découvert une vaste campagne d’attaques cybercriminelles qui a pris le contrôle de plus de 25 000 serveurs UNIX dans le monde entier. Baptisée « Windigo » par les experts en sécurité informatique cette campagne d’une ampleur inédite a généré l’envoi de millions de pourriels par les serveurs infectés. Le piratage de ces serveurs n’est en réalité que la 1ère étape de cette opération complexe qui a pour finalité l’infection et le vol d’information des ordinateurs qui s’y connectent.

*A sa demande et pour des raisons de sécurité, le blog WeliveSecurity a utilisé un faux nom pour notre interlocuteur. Le gang derrière Windigo est toujours en fuite et les représailles sont une possibilité. Ce témoignage a été recueilli par Pierre-Marc Bureau.

Heartbleed : Risques et recommandations face à une potentielle exploitation

Une semaine après la révélation du bug Heartbleed, de nombreux rapports ont fait part de l’exploitation de la faille de sécurité et de cyber-attaques ciblant cette vulnérabilité. Bien que les fabricants de serveurs soient en train de fournir des correctifs à appliquer en urgence sur les équipements pour protéger les utilisateurs, les attaques commencent à se multiplier.

Au Canada, le site du fisc qui avait été fermé par mesure de précaution le 8 avril avant de le rouvrir 13 avril, vient d’annoncer avoir été victime du vol de 900 numéros d’assurance sociale. A noter que le pirate présumé, un internaute de 19 ans, a été arrêté. Au Royaume-Uni, la faille a été utilisée sur le site dédié aux parents Mumset pour accéder aux données de plus de 1,5 millions d’usagers du forum. Pour rappel, il était indiqué, au lancement des alertes, que le piratage ne pouvait se détecter.

Si en France aucune attaque n’a encore été relevée, le Centre gouvernemental de veille, d’alerte et de réponses aux attaques informatiques (CERT-FR) a remis à jour hier le bulletin d’alerte émis le mardi 8 avril, pour prévenir des risques liés à Heartbleed et indiquer les mesures à prendre pour se protéger. Jean-Pierre Carlin, Directeur Europe du Sud chez LogRhythm, indique que « Nous étions probablement nombreux à prédire qu’il finirait par y avoir une faille comme celle-ci, et si Heartbleed semble être exploité aux Etats-Unis et au Canada, nous ne tarderons peut-être pas à assister à la publication de rapports similaires en France. » A noter que la CNIL a diffusé d’une page dédiée à cette faille et aux règles à tenir par les administrateurs.

La situation est clairement préoccupante dans la mesure où les données sensibles sur la mémoire d’un serveur cloud peuvent comprendre de nombreuses informations comme des noms d’utilisateurs, des mots de passe ou encore des numéros de comptes et des clés privées. Et comme si cela ne suffisait pas, l’exploitation de cette faille est extrêmement facile et il n’y a pas besoin d’être un hacker professionnel pour y parvenir, même les non-expérimentés seront susceptibles d’y arriver.

Changement de mot de passe
Nous sommes dans une situation où réagir de manière hâtive et radicale pourrait bien être le contraire de ce qu’il faut faire. Si votre fournisseur est toujours vulnérable, c’est-à-dire que le problème n’a pas été corrigé et qu’il n’y a pas eu de patch installé, et que vous changez vos mots de passe comme certains vous recommandent de le faire, vous allez rendre le nouveau mot de passe vulnérable. La situation est telle qu’il vaut mieux prendre le temps de la réflexion et porter une attention particulière aux informations communiquées par les entreprises qui détiennent vos données et agir en conséquence.

Confiance dans les sites sécurisés
Cette situation illustre parfaitement le niveau de confiance qui peut être accordé à la sécurité des technologies telles que les protocoles SSL. Les utilisateurs partent du principe que s’il y a un cadenas visible sur le site, leurs données sont protégées et transmises de façon sécurisée. Cela est vrai dans la plupart des cas mais le risque zéro n’existe pas. Nous encourageons les internautes à être plus méfiant en sécurité en général et d’agir comme s’il y avait toujours la possibilité d’être la cible d’un hacker.

Impératif de surveillance en continue et temps réel
Alors que nous entrons dans la phase d’exploitation potentielle de la faille, chaque entreprise doit surveiller de manière continue et en temps réel la moindre activité sur ses réseaux. Si des clés secrètes sont volées, la personne à l’origine de l’attaque pourra prendre le contrôle du trafic destiné aux applications et accéder à des échanges des données privées et sensibles  – comme lors de  transactions financières. La seule manière d’y remédier est d’être capable de surveiller méticuleusement le réseau et d’identifier les comportements anormaux. Nous pourrions bien être témoins d’attaque à grande échelle et les organisations doivent être vigilantes à la fois pour se protéger et protéger leurs clients. »

Google montre les dents
Google serait sur le point d’intégrer le chiffrement à sa liste de critères de référencement, favorisant ainsi le développement massif des sites chiffrés. Cette méthode basée sur le cryptage et censée renforcer la protection des sites et des navigateurs est en pleine explosion. Elle pourrait pourtant remettre en question les stratégies de sécurité des entreprises ; en effet, les employés seront de plus en plus amenés à naviguer sur sites chiffrés (et donc opaques), leur entreprise ayant peu de moyens d’évaluer leur niveau de malveillance. Si aujourd’hui la volumétrie moyenne de flux chiffrés est souvent comprise entre 20 et 40% de la totalité trafic de surf, il est fort à parier qu’une telle initiative fera rapidement croître ce pourcentage de manière significatif.

Plus le surf chiffré est important, moins les solutions mises en place dans les entreprises contre les menaces provenant du web seront efficaces ? Les solutions de sécurité  et les investissements liés seront de moins en moins pertinents. C’est d’autant plus vrai que selon le dernier rapport du NSS Lab, déchiffrer les flux fait chuter les performances des équipements de sécurité  de près de 74%. Les entreprises doivent-elles se préparer à être aveugle sur plus de la moitié des trafics de surf de leurs collaborateurs ?

Des solutions existent et permettent aux entreprises de bénéficier de technologies dédiées au déchiffrement et de gérer la volumétrie croissante et les besoins en termes de bande passante. Préserver la performance sans générer de latence. D’alimenter plusieurs solutions de sécurité en simultanée (Un déchiffrement unique pour plusieurs technologies). De mettre en place une politique de déchiffrement adaptée aux réglementations locales. C’est donc un enjeu crucial auquel sont confrontées les entreprises et qui doit désormais être pris en considération afin de garantir un niveau élevé de protection contre les menaces tout en respectant les obligations de traçabilité imposées par les différentes réglementations.

2,6 millions de CB piratés chez Michaels

En mars dernier, plusieurs grandes enseignes américains annonçaient le pirate de plusieurs millions de données bancaires. Des pirates informatiques étaient passés par là. Alors que les chiffres tombés, la société Michaels étaient averti du probable passage dans ses serveurs d’un visiteur malveillant. L’entreprise, après deux mois d’enquête, vient de confirmer le vol d’environ 2.6 millions de données de cartes de paiement. Les données compromises : numéros de CB, la date d’expiration pour les cartes de paiement. Michaels indique dans son communiqué de presse « Qu’il n’existe aucun preuve de la consultation (par le pirate, Ndr) des noms, codes PIN et autres adresses des adresses ». Le piratage aurait eu lieu entre le 8 mai 2013 et le 27 Janvier 2014. L’entreprise déclare que ce piratage n’a touché que 7% des cartes utilisées dans les magasins Michaels au cours de cette période. A noter que, toujours selon le service presse de l’enseigne, une filiale de l’enseigne Aaron Brothers a également été touchée entre le 28 juin 2013 et le 27 février 2014. Une violation informatique qui a ciblé 54 de ses boutiques pour environ 400.000 cartes. La société parle d’un malware « identifié et bloqué. Ce malware ne présente plus aucune menace lors de vos achats chez Michaels ou Aaron Brothers« .

Selon une étude publiée par le Pew Research Center (1), 18% des américains ont été victimes en 2014 d’un vol de données en ligne. Il s’agit notamment d’informations sensibles telles que des numéros de sécurité sociale, des numéros de cartes de crédit et d’autres infos bancaires. Le chiffre est en augmentation de 11% par rapport à 2013. Cette hausse des vols a touché tous les groupes d’âge, bien que les utilisateurs les plus impliqués aient entre 18 et 29 ans. La recherche PEW a également montré que 5 % des Américains sont préoccupés par la quantité de renseignements personnels en ligne. Le pourcentage était de 33% en 2009. La hausse n’est toutefois pas surprenante, étant donnée l’utilisation croissante des réseaux sociaux et autres services en ligne.

Sécurité: le vol de données en ligne se développe aux États-Unis
Au-delà de ces mauvaises nouvelles, cette information a le mérite de sensibiliser les utilisateurs sur la nécessité et le devoir de naviguer en toute sécurité. Outre l’affaire Heartbleed et après les 2,9 millions de comptes impliqués dans l’attaque sur Adobe en octobre dernier et les 4,6 millions de comptes Snapchat piratés en février, les utilisateurs se doivent être de plus en plus conscients des enjeux.

A noter qu’en France, peu ou pas de communication des sociétés victimes de fuites, piratages, … Ne pensez pas que ce genre d’attaque n’existe pas, bien au contraire, malheureusement. Nous vous en parlons souvent. Il est bon de rappeler l’article 34 de la loi Informatique et Libertés qui impose au responsable de traitement de prendre les mesures nécessaires pour sécuriser les données à caractère personnel. Le responsable de traitement doit se tenir informé et réagir lorsqu’une faille est découverte. « Ne pas corriger une faille de sécurité connue et pour laquelle des correctifs sont proposés est susceptible de constituer un manquement à l’obligation de sécurisation imposée aux responsables de traitement. » indique la CNIL.

Piratage chez SEDO ?

Avec plus de 2 millions de membres du monde entier et des échanges de domaines en plus de 20 langues, Sedo est la première plate-forme mondiale d´achat-vente de noms de domaine. Autant dire qu’elle attire les regards des « financiers » du web, des webmasters mais aussi des pirates informatiques. Il semble que ces derniers soient rentrés dans la danse, ce samedi 12 avril. « Nous tenons à vous informer que le site Sedo a été la cible d´une attaque informatique révélant une faille de notre système de sécurité, jusqu’alors inconnue, souligne l’entreprise basée à Cologne. Ainsi un email intitulé « Activation de votre compte » a été envoyé illicitement à un nombre limité de nos clients« .

Une enquête immédiate à ce sujet a révélé que les adresses mails exploitées ont été trouvées directement dans le service proposé par Sedo. « Aucunes autres données n’ont été compromises : aucun mot de passe ou autres informations associées au compte n´ont été rendus publics » indique le géant du web. Les services de Sedo ont pallié à cette faille dès que celle-ci a été détectée et tout accès non autorisé a été bloqué. « Vous n’avez pas besoin de prendre d´ultérieures mesures pour protéger les données renseignées dans votre compte. Enfin si vous avez cliqué sur le lien contenu dans l’email non autorisé, cela n´aura aucune conséquence nuisible« .

 

Petites entreprises, grandes menaces : restez informés, restez protégés

Quitter la version mobile