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La France, 1ère cible des attaques DDoS de botnet en Europe au 2ème trimestre 2015

Les trois quarts des ressources attaquées au deuxième trimestre de 2015 par des botnets se situent dans 10 pays seulement, selon les statistiques du système Kaspersky DDoS Intelligence.

En tête du classement, les États-Unis et de la Chine enregistrent un grand nombre d’attaques à cause du faible coût d’hébergement de ces pays. Cependant, les changements dans les autres positions du classement et le nombre croissant de pays affectés par ce type d’attaque prouvent qu’aucun territoire n’est sécurisé face aux attaques DDoS. Le nombre de pays où les ressources attaquées ont été localisés a augmenté de 76 à 79 au cours du deuxième trimestre de 2015 ; Dans le même temps, 72% des victimes se situaient dans seulement 10 pays ; Cependant, ce chiffre a diminué comparé à la période précédente, avec 9 victimes sur 10 présentes dans le top 10 au premier trimestre.

Le top 10 du deuxième trimestre incluait la Croatie, tandis que les Pays-Bas ont quitté le classement. La Chine et les Etats-Unis ont gardé leurs positions dominantes ; la Corée du Sud a fait descendre le Canada de sa troisième place. La cause en est une explosion des activités de botnets, la plupart ciblant la Corée du Sud. En outre, la proportion d’attaques localisées en Russie et au Canada a diminué comparé au trimestre précédent.

Une forte augmentation du nombre d’attaques a été observée dans la première semaine de mai, tandis que la fin du mois de juin montrait la plus faible activité. Le pic d’attaques par jour (1960) a été enregistré le 7 mai ; Le jour le plus « calme » a été le 25 juin avec seulement 73 attaques enregistrées ; Dans le même temps, la plus longue attaque DDoS du trimestre a duré 205 heures (8,5 jours).

Concernant la technologie sur laquelle sont basées les attaques, les cybercriminels impliqués dans le développement de botnets DDoS investissent de plus en plus dans la création de botnets d’appareils de systèmes de réseaux comme les routeurs et modems DSL. Ces changements annoncent sûrement une augmentation du nombre d’attaques DDoS utilisant des botnets à l’avenir.

Alerte du CERT US

Le CERT USA a lancé une alerte à ce sujet, le 17 août 2015. Même alerte pour l’Internet Crime Center (IC3) qui rajounte que des campagnes d’extorsion menacent les entreprises avec un déni de service (distribué DDoS). Si les entreprises ne paient pas une rançon, ils sont attaqués. La menace vient généralement par mail, et les rançons varient. Elles sont généralement exigées en Bitcoin. Dans les attaques connues et référencées par l’IC3, elle se composait principalement de Discovery Protocol (Simple SSDP) et NTP (Network Time Protocol). La plupart des attaques ont duré une à deux heures avec 30 à 45 gigaoctets de données envoyées. Le FBI pense que plusieurs personnes sont impliquées dans ces campagnes et que les attaques vont s’étendre d’autres industries en ligne. Selon MarketWatch, un site hors service peut coûter jusqu’à 100.000 dollars de l’heure pour certains établissements financiers. Des attaques de plus en plus simples à mettre en place, sans aucune connaissance technique préalable.

DDoS : plus loin, plus fort

Une nouvelle enquête étudie les conséquences des attaques par DDoS et qualifie la réaction des entreprises face aux menaces actuelles.

Corero Network Security, spécialiste des solutions de sécurité contre les attaques par DDoS avec Première Ligne de Défense, publie les résultats d’une enquête menée lors d’Infosecurity en Europe et de la Conférence RSA 2015 aux Etats-Unis. Plus de la moitié des professionnels de la sécurité (52%) déclarent que la perte de confiance des clients est la conséquence la plus néfaste des attaques DDoS pour leurs entreprises. En outre, un cinquième des répondants (22%) indique que les attaques DDoS ont un impact direct sur leurs résultats – perturbant la disponibilité du service et empêchant que l’activité soit génératrice de revenus.

« La capacité d’une entreprise à maintenir la disponibilité du service pendant une attaque DDoS est primordiale pour conserver la clientèle, ainsi que pour gagner de nouveaux clients, sur un marché très concurrentiel », déclare à DataSecurityBreach.fr Dave Larson, CTO et Vice-Président Produits chez Corero Network Security. « Quand un utilisateur final se voit refuser l’accès à des applications Internet ou si des ralentissements le gênent, le résultat financier est immédiatement impacté. »

Un cinquième des personnes interrogées citent l’infection par virus ou par logiciel malveillant comme la conséquence la plus destructrice d’une attaque DDoS, alors que pour 11%, le vol de données ou la perte de propriété intellectuelle résultant d’une attaque DDoS reste le plus préoccupant.  Les attaques par DDoS sont souvent utilisées comme technique de diversion avec une arrière-pensée. Leur intention n’est pas toujours le déni de service. Il s’agit plutôt d’un moyen détourné, destiné à affaiblir les défenses sécuritaires, submerger les outils de logging et distraire les équipes informatiques tandis que diverses formes de malware se faufilent.

Près de la moitié des personnes interrogées admettent n’agir que par réaction aux attaques DDoS. Lorsqu’on leur demande comment elles savent qu’elles ont subi une attaque DDoS, 21% citent comme indicateur de l’attaque les plaintes des clients pour un problème de service, 14% les pannes d’infrastructure (par exemple, lorsqu’un pare-feu tombe), tandis que 14% évoquent les défaillances des applications, tel un site Web en panne pour les alerter qu’un DDoS est en cours. En revanche, moins de la moitié des répondants (46%) est capable de détecter par avance le problème, grâce à l’utilisation d’autres outils de sécurité réseau, remarquant les pics élevés de bande passante, signe avant-coureur qu’une attaque est imminente.

«  C’est malheureux – mais encore bien trop fréquent – que ce soit vos clients qui vous alertent d’une interruption de service. D’un point de vue technique, il est beaucoup plus difficile de faire face à une panne si vous n’êtes pas sur la défensive. La protection en temps réel est réellement le seul moyen pour combattre de manière proactive les attaques DDoS qui ciblent l’entreprise », remarque Dave Larson. « L’utilisation d’un centre de nettoyage hors site pour la mitigation des attaques DDoS revient à jouer au chat et à la souris. Avec 96% des attaques DDoS qui ne dépassent pas les 30 minutes, lorsque la demande de défense est engagée, il est déjà trop tard et les dommages sont faits. »

Environ 50% des personnes qui ont répondu comptent sur les infrastructures informatiques traditionnelles, comme les pare-feu ou les systèmes de prévention contre les intrusions pour se protéger des attaques DDoS ou bien dépendent de leur fournisseur en amont pour faire face aux attaques. Seulement 23% des personnes interrogées ont une protection dédiée contre les DDoS, via une technologie basée sur des appliances sur site ou provenant d’un fournisseur de services cloud anti-DDoS. Il semble cependant que de nombreuses organisations aient pris la mesure des conséquences des attaques DDoS, puisque 32% indiquent qu’elles ont l’intention d’adopter une solution de défense anti-DDoS dédiée pour mieux protéger leur entreprise à l’avenir.

Les attaquants inventent de nouvelles façons d’appliquer la tactique des DDoS et de masquer les logiciels malveillants et autres exploits de vulnérabilité, ce qui montre que le DDoS est un type de menace en mutation que l’entreprise connectée à Internet ne peut pas se permettre de négliger. On ne peut pas décider de compter sur l’infrastructure traditionnelle ou les services en amont pour se protéger contre les fréquentes attaques DDoS de plus en plus sophistiquées. Une technologie dédiée à la protection contre les DDoS, déployée en périphérie immédiate du réseau, ou l’appairage (peering) en mode Internet peut effectivement inspecter tout le trafic Internet et mitiger les attaques DDoS en temps réel, éliminant ainsi la menace sur votre entreprise avant que des dommages ne lui soient infligés.
L’enquête menée par Corero Network Security a étudié l’avis de 100 professionnels de la sécurité informatique présents aux conférences Infosecurity en Europe et RSA aux Etats-Unis. RSA s’est déroulée à San Francisco, en Californie du 20 au 24 Avril 2015 tandis qu’Infosecurity Europe a eu lieu à Londres du 2 au 4 Juin 2015.

DDoS : diversion et intox

Pour des objectifs souvent très différents, de courtes attaques DDoS jouent un rôle de profilers réseau. Observant la stratégie de défense et de sécurité du réseau de leur cible, les DDoS – éclaireurs collectent des renseignements qui permettront à des attaques ciblées complexes et sophistiquées de contourner les outils de cyber-sécurité de l’entreprise visée. DDoS et APT, même combat.

Le paysage des menaces DDoS change. Historiquement, DDoS (distributed denial of service attack) était le nom donné aux attaques qui bloquaient ou ralentissaient l’accès aux sites web ou aux solutions basées sur le web. Bien que ce soit encore vrai dans bien des cas, les entreprises subissent
aujourd’hui un nouveau type d’attaque par DDoS. Celles-ci sont désormais opportunistes (i.e. les attaques qui ont suivi les événements de janvier 2015 en France) et ciblées. Les motivations sous-jacentes sont multiples : cyber-terrorisme, politique et idéologie, fraude, rançon, appât du gain, exfiltration de données et même avantage compétitif… Avec autant d’intérêts en jeu, les attaques sont nombreuses et la menace croît.Par exemple, au dernier trimestre 2014, Corero Network Security a observé que ses clients, hébergeurs, data centers, FAI et entreprises en ligne, tous professionnels expérimentés, ont subi en moyenne près de 4 tentatives journalières d’attaques par DDoS ! En particulier, un seul et même client, dans un environnement de multi-data center, a supporté 12 attaques/jour, en moyenne, pendant trois mois.

Les fournisseurs de mitigation des DDoS publient aussi des informations à ce sujet, bien sûr axées sur le cloud. Très intéressants en ce qui concerne les attaques DDoS à grande échelle, ces rapports ne parlent cependant que d’une fraction du trafic DDoS auquel chaque entreprise doit faire face
quotidiennement.

Les nouvelles attaques DDoS risquent de passer inaperçues ! Mais le mal est fait

Les attaques DDoS font régulièrement la une des journaux. La majorité des non-spécialistes pensent qu’il n’existe qu’un seul type d’attaque par DDoS. Pour eux, DDoS est synonyme de volume important et de longue durée. C’est malheureusement faux. Certaines attaques dont ont été victimes les hébergeurs, les data centers, les FAI et les entreprises en ligne évoqués dans notre propos, ont duré moins de cinq minutes et 96% d’entre elles ont été inférieures à 30 minutes ! Ce qui remet en cause ce que l’on savait sur le sujet. De toute évidence, cette nouvelle tendance constitue un changement radical. Nous avons désormais affaire à de courtes explosions de trafic et de moins en moins à des attaques prolongées. Une seconde tendance est synonyme de plus grand danger encore. Nous assistons actuellement à des attaques par saturation partielle des liaisons et non plus par inondation totale du réseau. Si l’on se réfère à l’exemple des clients de Corero, 87% des tentatives d’attaques utilisaient moins de 1 Gbps de bande passante. L’attaque est conçue pour laisser suffisamment de bande passante disponible pour d’autres attaques qui sont très sophistiquées et multi-vectorielles avec comme objectif principal l’exfiltration de données. C’est une méthode furtive où l’on vole sous la couverture radar. Si ce type d’attaque DDoS n’est pas atténué ou bloqué au niveau du réseau, il peut ne pas être remarqué par les solutions de sécurité traditionnelles et passer complètement inaperçu. L’attaque DDoS visible est en réalité un subterfuge, une intox qui masque la réalité : une autre attaque, discrète et dangereuse se prépare à partir des renseignements obtenus sur la stratégie de sécurité de la cible grâce à ce déni de service.

Des attaques DDoS multi-vectorielles et adaptables à leur cible

Les DDoS sont historiquement considérés comme des attaques volumétriques. Ce n’est pas surprenant. Les attaques avec une consommation élevée de la bande passante sont plus facilement identifiables par les solutions de défense sur site ou basées dans le cloud ou par la combinaison des deux. Mais les choses changent et les attaques s’affinent. La tendance qui se profile montre que les attaquants mettent en œuvre des méthodes multi-vecteur qui s’adaptent à leur cible afin de profiler la défense du réseau visé. Fort des renseignements obtenus, ils lancent ensuite une seconde voire une troisième attaque qui contournera les couches de protection de l’entreprise. Si les attaques volumétriques demeurent encore le type d’attaque le plus courant, les attaques adaptatives sont de nouvelles menaces dont il faut tenir compte et qui ciblent de plus en plus d’entreprises(1).

Quelle défense adopter ?

Les entreprises ont besoin de moyens de défense supplémentaires pour se prémunir contre un tel risque. A peine de courtes rafales de trafic illégitime sont-elles observées qu’il faut décider de la nécessité d’une intervention. Va-t-on basculer ou non vers le service anti-DDoS basé dans le Cloud ? Le temps de détection du trafic illégitime additionné au temps de lancement des mesures de mitigation peut durer plus d’une heure. Compte tenu, nous l’avons déjà dit, que 96% des attaques DDoS ont une durée de 30 minutes ou moins, le temps que la défense à la demande soit engagée, le mal est fait. De plus, ce n’est pas une surprise, le coût substantiel d’une approche de défense à la demande pour chaque attaque DDoS de courte durée à saturation partielle devient un vrai problème.

Défense anti-DDoS en temps réel

L’exécution précise de la politique de mitigation contre le trafic des attaques DDoS doit s’accomplir avec une efficacité maximum et conserver une haute disponibilité des réseaux. Sur site ou en ligne, la technologie est conçue pour gérer les différents types de DDoS en temps réel. Du fait de leur capacité en bande passante et de leur volume de clients, les attaques DDoS et les cyber-menaces constituent un important challenge pour les fournisseurs de service internet, particulièrement visés.

Les solutions en ligne de protection préventive contre les DDoS et les cyber-menaces permettent aux hébergeurs, aux data centers et aux FAI de répondre au défi des DDoS. Ils protègent non seulement leur infrastructure mais aussi celle de leurs clients des DDoS. Les fournisseurs des services internet peuvent ainsi étendre leur offre en proposant des services de sécurité à valeur ajoutée contre les menaces à leurs clients hébergés. Dans l’entreprise, une solution sur site de protection contre les DDoS devra être déployée en complément des pare-feu traditionnels ou de nouvelle génération, des IPS, des ADC et de tous les dispositifs de sécurité des infrastructures. Il est en effet indispensable d’empêcher que le trafic non désiré des attaques accède au réseau. Les risques sont alors réduits et les interruptions de service du site web à la suite d’une attaque DDoS diminuées. Les attaques par déni de service sont une réelle menace. Elles deviennent de plus en plus sophistiquées depuis quelques années. Les attaques deviennent multi-vectorielles et intelligents ; elles débordent les mécanismes traditionnels de défense et les contre-mesures. Comme l’expérience de certains fournisseurs l’indique, la régularité de la progression et de la virulence de ces attaques souligne simplement le besoin croissant d’une protection adaptée pour les vaincre à la périphérie du réseau. Tout le monde sur ce sujet est d’accord : rien n’est plus important que d’assurer la fluidité de l’accès à l’entreprise connectée à Internet ou aux fournisseurs d’accès Internet eux-mêmes. (Par Adrian Bisaz, Vice President Sales EMEA de Corero Network Security)

Le rapport trimestriel complet Tendances et analyse des DDoS.

Un lycéen risque 5 ans de prison pour DDoS

A 17 ans, un lycéen fait face à des accusations qui pourraient l’entrainer en prison. L’adolescent a payé un service pour lancer une attaque DDoS.

S’il fallait faire simple, le DDoS n’a rien d’un acte de piratage informatique. S’il fallait comparer, un pirate informatique va crocheter la serrure de votre porte de maison et réussir à ouvrir cette dernière en exploitant une faille technique et humaine. Le DDoS n’a rien de technique et ne demande pas le moindre « savoir-faire » de pirate informatique. L’utilisateur de DDoS ne sait pas crocheter la porte, bilan, il va recouvrir la porte de déchets, histoire d’empêcher que quelqu’un puisse sortir/entrée dans la maison.

Un adolescent de 17 ans a cru la jouer grand pirate informatique en employant cette méthode. Il va payer un service dédié pour paralyser le West Ada school district, un établissement de l’Idaho (États-Unis). Le jeune homme a été retrouvé et arrêté. Il risque aujourd’hui jusqu’à 5 ans de prison ferme (dont 180 jours dans un établissement pour adolescents, NDR).

Le blocage par ce Déni Distribué de Service a empêché des élèves d’étudier en ligne, d’accéder aux cours. Le corps professoral et le personnel ont eu des problèmes d’accès aux systèmes administratifs. En outre, la famille du lycéen est responsable des actes de l’adolescent. Autant dire que l’amende s’annonce salée. 50 écoles ont été perturbées par ce DDoS.

Aujourd’hui, acheter des attaques DDoS est aussi simple qu’un clic de souris comme l’a démontré, dernièrement, ZATAZ.COM.

Augmentation des attaques par réflexion basées sur le protocole SSDP

Le rapport de NSFOCUS sur les menaces causées par les dénis de service distribué (DDoS) dévoile que les dispositifs connectés à l’Internet des objets contribuent à l’augmentation des attaques par réflexion basées sur le protocole SSDP.

NSFOCUS a publié son rapport semestriel sur les menaces causées par les DDoS qui dévoile les résultats sur les nouvelles attaques et les menaces croissantes dont les organisations devraient avoir conscience en 2015. Tandis que le volume des attaques par déni de service distribué continue à augmenter, l’expansion de l’Internet des objets (IdO) et l’arrivée massive de dispositifs connectés au réseau, tels que des webcams ou des routeurs, entraînent une plus grande intensité des attaques basées sur le protocole Simple Service Discovery Protocol (SSDP).

Les résultats des analyses statistiques et des principales observations sont fondés sur des données de véritables incidents causés par des attaques DDoS ayant eu lieu au deuxième semestre 2014. Ces données ont été recueillies auprès d’un ensemble de multinationales, de prestataires de services Internet, d’opérateurs régionaux de téléphonie et de fournisseurs d’hébergement Internet.

—  L’augmentation des dispositifs connectés à l’IdO est responsable de
la hausse des attaques par réflexion basées sur le SSDP : avec la
prolifération de l’Internet des objets, tout dispositif connecté au
réseau avec une adresse IP publique et un système d’exploitation
vulnérable va augmenter le nombre de dispositifs susceptibles d’être
utilisés pour lancer des attaques par réflexion basées sur le SSDP.
Ce type particulier d’attaque DDoS a été considéré comme la
deuxième menace principale, après les attaques basées sur le
protocole NTP, au cours du deuxième semestre 2014. Plus de 30 pour cent
des dispositifs mis en danger par des attaques SSDP étaient des
dispositifs connectés au réseau tels que des routeurs domestiques et
des webcams. Les résultats révèlent également qu’à l’échelle
mondiale, plus de 7 millions de dispositifs contrôlés par le protocole
SSDP pourraient potentiellement être utilisés.

—  Les attaquants sont de plus en plus rusés : alors que 90 pour cent des
attaques DDoS ont duré moins de 30 minutes, une attaque a duré 70
heures. Cette stratégie d’attaques plus courtes est utilisée pour
améliorer l’efficacité et détourner l’attention du personnel
informatique des véritables intentions d’une attaque : déployer des
logiciels malveillants et voler des données. Ces techniques indiquent
la tendance actuelle des attaquants à être de plus en plus rusés et
sophistiqués.

—  Les détaillants, médias et jeux en ligne restent les cibles
principales : alors que les détaillants et les sociétés de
divertissements et de jeux utilisent de plus en plus d’environnements en
ligne, les consommateurs demandent une qualité de service du plus haut
niveau. En ralentissant ou en inondant ces serveurs, les attaquants
cherchent à tirer parti des activités en ligne par toute une gamme de
moyens qui englobe le chantage, la concurrence déloyale et le vol
d’actifs.

Yonggang Han, directeur des opérations internationales de NSFOCUS, a déclaré à DataSecurityBreach.fr « Nous observons l’évolution des technologies d’attaque qui deviennent ni plus ni moins que des tactiques de ‘harcèlement’ (attaques par inondation) et de ‘profit tiré’ (épuisement des ressources) renforçant l’impact via l’utilisation de la bande passante du réseau. Pour contrer ces attaques, les organisations doivent se tourner vers des dispositifs qui nettoient le trafic et sont associés à d’autres protocoles de sécurité. »

Du déni de service au contournement de la cyber-sécurité

Premier rapport trimestriel de Corero Network Security : du déni de service au contournement de la cyber-sécurité. Des attaques plus fréquentes et avec de nouvelles visées, voilà le constat inquiétant du premier rapport publié par Corero et réalisé à partir des données de ses clients.

Corero Network Security, éditeur de solutions de sécurité contre les attaques par DDoS comme Première Ligne de Défense, publie aujourd’hui la première édition de son étude trimestrielle sur les tendances et l’analyse des DDoS. En analysant les données des clients du quatrième trimestre 2014, Corero constate que les pirates ont évolué dans leur utilisation des attaques DDoS. Celles-ci servent désormais à contourner les solutions de cyber-sécurité des entreprises, à perturber la disponibilité des services et à infiltrer les réseaux des victimes.

Le Rapport trimestriel Corero sur les tendances et l’analyse des DDoS s’appuie sur des données provenant de ses clients – hébergeurs, data centers, FAI et entreprises en ligne – du monde entier et sur l’analyse de l’état de l’art faite par le SOC (Security Operations Center) de la société.

Des attaques plus courtes et à saturation partielle
DDoS était précédemment le nom consacré pour ces attaques car elles déniaient l’accès aux sites web ou aux solutions basées sur le web. Bien que ce soit encore le cas en certaines circonstances, les organisations sont également visées par un nouveau type de trafic d’attaque par DDoS. Les données des clients de Corero montrent deux nouvelles tendances : de courtes explosions du trafic au lieu d’épisodes qui se prolongent et des attaques par saturation partielle des liaisons au lieu de l’inondation complète du réseau, comme le terme déni de service l’évoquait historiquement.

Au lieu de longues attaques, environ 96% des attaques DDoS ciblant les clients de SmartWall Threat Defense System (TDS) de Corero ont duré 30 minutes ou moins. Le problème provient du fait que les clients Corero observent en moyenne 3,9 tentatives d’attaques journalières. Pour les organisations qui s’appuient sur des défenses hors bande ou sur le nettoyage anti-DDoS pour réacheminer le trafic après qu’une attaque ait été identifiée, cela peut prendre jusqu’à une heure pour que la solution cloud de mitigation des DDoS prenne le relais avec succès. Ce temps de réponse assez long signifie que même les principaux outils du cloud pour la défense contre les DDoS pourraient complètement rater une attaque. Les organisations subiraient alors les pannes que ces solutions sont censées prévenir.

En outre, 79% des tentatives d’attaque DDoS ciblant les clients de Corero entre le 1er Octobre et le 31 Décembre 2014 avaient des pics d’utilisation de la bande passante inférieurs à 5 Gbps. Ces attaques visaient à partiellement saturer la liaison Internet et détourner l’attention des équipes de sécurité de l’entreprise, tout en laissant suffisamment de bande passante disponible pour qu’une attaque ultérieure permette d’infiltrer le réseau de la victime et d’accéder aux données sensibles ou à la propriété intellectuelle du client.

Des DDoS à des fins de profilage
Alors que les attaques volumétriques par DDoS sont plus faciles à identifier et recueillent souvent la plus grande attention, Corero a constaté que les attaquants commencent à démultiplier les attaques multi-vecteur et adaptables à leur cible. Cela leur permet de profiler la stratégie de défense de la sécurité du réseau de la victime, puis de lancer de nouvelles attaques qui contourneront les outils de cyber-sécurité de l’organisation.

« Les attaques par déni de service ont été une menace pour la disponibilité du service pendant plus d’une décennie. Plus récemment, ces attaques sont devenues plus sophistiquées et multi-vectorielles, débordant les mécanismes traditionnels de défense ou les contre-mesures réactives », déclare à DataSecurityBreach.fr Dave Larson, CTO et vice-président Produits de Corero Network Security. « Comme les expériences de nos clients l’indiquent, la régularité de ces attaques souligne simplement le besoin croissant d’une protection adaptée pour vaincre les attaques DDoS à la périphérie du réseau et assurer l’accessibilité nécessaire à l’entreprise connectée à Internet ou aux fournisseurs d’accès Internet eux-mêmes. »

Pour que les organisations se défendent à la fois contre les méthodes d’attaque DDoS traditionnelles et évolutives, Corero préconise de mettre en œuvre une technologie pour détecter, analyser et répondre aux attaques DDoS en inspectant le trafic Internet brut par le débit de la ligne, pour identifier et bloquer les menaces dès les premiers paquets d’une attaque donnée. Mettre en place une stratégie de sécurité multicouche mettant l’accent sur la visibilité continue et l’application de la politique de sécurité pour installer une première ligne de défense proactive capable de lancer la mitigation des attaques DDoS, tout en maintenant une connectivité de plein service et la disponibilité du trafic légitime. Veiller à la visibilité totale des couches applicatives et du réseau lors événements de sécurité DDoS. Cette bonne pratique permet également l’analyse forensique des menaces passées et permet de disposer des rapports de conformité de l’activité de sécurité. (Le rapport)

« Etat des lieux de l’Internet » du 4ème trimestre 2014

Akamai Technologies, Inc. fournisseur en services de réseaux de diffusion de contenu (CDN), vient de publier son Rapport « Etat des lieux d’internet » du 4ème trimestre 2014. Établi à partir des données recueillies par l’Akamai Intelligent Platform™, ce rapport permet de mieux comprendre les principales statistiques mondiales, notamment les vitesses de connexion et adoption du haut débit sur les réseaux fixes et mobiles, le trafic global des attaques, préparation des réseaux au format 4K, épuisement des adresses IPv4 et mise en œuvre d’IPv6. Le rapport analyse aussi plusieurs failles de sécurité très connues, dont les failles Poodle et de type DNS flood, et les attaques UpnP et Yummba Webinject.

« En 2014, nous avons observé une croissance globale de tous nos principaux indicateurs : connectivité Internet, adoption du haut débit et préparation au passage à la vidéo 4K », indique à DataSecurityBreach.fr David Belson, l’auteur du rapport. « Ces tendances positives sont un encouragement au vu d’une étude récente qui révèle que 4,4 milliards de personnes n’ont pas accès à l’Internet. Il est donc plus que nécessaire de continuer nos efforts pour améliorer et déployer l’infrastructure Internet dans le monde. »

Vitesses moyennes de connexion et connectivité haut débit : la croissance positive à long terme se poursuit en Europe
Pour le 3ème trimestre consécutif, la vitesse de connexion moyenne dans le monde est restée supérieure au seuil du haut débit (fixé à 4 Mbps), avec 4,4 Mbps, soit une augmentation de 0,7 % par rapport au trimestre précédent. Avec une vitesse de connexion moyenne de 14,6 Mbps au 4ème trimestre (en hausse de 3,5 %), la Suède devance de peu la Suisse, et se classe en tête des pays européens pris en compte dans l’étude. La Suisse, qui détenait la première place depuis trois trimestres consécutifs, se place au 2ème rang, avec, 14,5 Mbps, comme au trimestre précédent. Ces deux pays, ainsi que les Pays-Bas, l’Irlande, la République tchèque, la Finlande, le Danemark, la Roumanie, la Norvège, le Royaume-Uni et la Belgique, enregistrent une vitesse de connexion moyenne supérieure au seuil de 10 Mbps, qui définit le très haut débit.

Par rapport à l’année précédente, les vitesses de connexion moyennes sont unanimement à la hausse en Europe. L’augmentation la plus faible concerne l’Autriche, avec 3,9 %, et la plus forte la Roumanie, avec un taux de croissance annuel de 61 %. En outre, la Finlande, la Suède et le Portugal enregistrent des augmentations de plus de 30 % par rapport au quatrième trimestre 2013.

Le pic moyen de vitesse de connexion a légèrement augmenté au 4ème trimestre, passant à 26,9 Mbps, soit 8,4 %. En Europe, les variations de ce trimestre oscillent de 1,3 % au Portugal (44,3 Mbps) à 14 % en Roumanie (67 Mbps). Les modifications par rapport à l’année précédente sont également à la hausse. L’Autriche, avec une augmentation de 9,4 %, est le seul pays européen à rester en dessous d’un taux de croissance annuelle de 10 %, tandis que la Finlande fait un impressionnant bond en avant de 40 %.

Les taux d’adoption du très haut débit (>10 Mbps) sont en hausse de 2,9 % au 4ème trimestre, faisant suite à un léger déclin au 3ème trimestre. En Europe, dans trois des pays analysés, plus de la moitié des adresses IP individuelles se connectaient à Akamai à plus de 10 Mbps en moyenne. La Roumanie, avec une hausse de 11 % par rapport au trimestre précédent, est repassée à un taux d’adoption du très haut débit de 55 %, rejoignant la Suisse (56 %) et les Pays-Bas (56 %). Le taux de croissance trimestriel a varié entre 1 % en Norvège et 17 % en Espagne. L’examen de la croissance par rapport à l’année précédente fait état d’une augmentation de 8 % ou plus dans tous les pays européens analysés. En outre, le Portugal et la Roumanie ont constaté des taux d’adoption du très haut débit qui ont plus que doublé depuis l’an dernier.

Le taux d’adoption du haut débit (>4 Mbps) a légèrement baissé au 4ème trimestre, soit une perte de 0,7% qui l’a stabilisé à 59 %. Au cours du trimestre, ce taux a atteint 90% ou plus dans trois pays européens : la Suisse (93 %), le Danemark (92 %) et les Pays-Bas (91 %). Dans tous les autres pays analysés, plus de 60 % des adresses IP individuelles se connectaient à Akamai à des vitesses moyennes supérieures à 4 Mbps.

Le 4ème trimestre a été marqué par une série d’annonces qui devraient dynamiser les initiatives autour du haut débit dans toute l’Union européenne. En novembre dernier, le gouvernement hongrois a ainsi déclaré son intention de consacrer une enveloppe de €586 millions pour implanter l’Internet haut débit sur tout le territoire d’ici 2018. La Commission européenne a pour sa part annoncé un plan de €315 milliards destiné à améliorer l’infrastructure et le haut débit.

Préparation au format 4K : la connectivité ultra-rapide de plus en plus accessible et répandue
Akamai avait intégré un nouvel indicateur, celui de la « Préparation à la technologie 4K », à son Rapport Etat des lieux de l’internet – 1er trimestre 2014. Il continue à dresser la liste des pays susceptibles de supporter des vitesses de connexion supérieures à 15 Mbps, car les streamings vidéo Ultra HD à débit adaptatif exigent généralement une bande passante comprise entre 10 et 20 Mbps. Les résultats obtenus ne tiennent pas compte des autres facteurs de préparation, tels que l’existence de contenu 4K ou de téléviseurs et lecteurs médias compatibles 4K.

Au 4ème trimestre 2014, dans neuf des pays européens analysés, au moins une adresse IP sur cinq se connectait à Akamai à des vitesses moyennes supérieures à 15 Mbps : la Suède, la Suisse, les Pays-Bas, la Roumanie, la Norvège, le Royaume-Uni, le Danemark, la Finlande et la République tchèque.

Au cours de ce trimestre, la Suède s’est classée première en Europe, avec le plus haut taux de préparation au 4K : 31 %. Elle reste toutefois talonnée de près par la Suisse et les Pays-Bas avec des taux de 30 %. Par rapport à l’année précédente, de fortes hausses de la préparation au 4K ont été observées dans tous les pays européens. Trois d’entre eux ont vu leur taux plus que doubler par rapport au quatrième trimestre de 2013 : la Roumanie (320 %), le Portugal (204 %) et l’Espagne (102 %). Dans huit autres pays européens, ce taux a dépassé une hausse annuelle de 40 % : la Hongrie (94 %), la Slovaquie (68 %), la Suède (61 %), la Finlande (55 %), le Danemark (50 %), la Suisse (50 %), la Norvège (50 %) et le Royaume-Uni (42 %).

Attaques et sécurité : les attaques contre le port 23 ont plus que doublé
Akamai gère un ensemble distribué d’agents anonymes, déployés sur tout l’Internet, et dont la mission est de consigner les tentatives de connexion pouvant être considérées comme des attaques. S’appuyant sur ces données, Akamai peut ainsi identifier les principaux pays à l’origine des attaques et les ports visés en priorité. Toutefois, le pays d’origine identifié par son adresse IP source n’est pas forcément celui dans lequel réside le hacker.

Au 4ème trimestre 2014, Akamai a observé des attaques en provenance de 199 pays ou zones géographiques distincts. Comme vu précédemment, la Chine reste loin devant les autres pays avec un taux de 41 %. Elle est ainsi à l’origine de trois fois plus d’attaques que les États-Unis (13 %). Ce trimestre, l’Allemagne a rejoint le groupe des 10 principaux pays incriminés, avec un taux d’attaques de 1,8 % de la totalité observée (soit une hausse de 0,6 % au 3ème trimestre). La majorité des attaques a cependant pour épicentre la région Asie Pacifique (59 %), suivie de l’Europe (19 %) soit une forte hausse (11 % au trimestre précédent).

Au total, les attaques visant les 10 ports principaux ont représenté 79 % du trafic au 4ème trimestre, soit une hausse de 38 % par rapport au trimestre précédent. Le Port 23 (Telnet) reste la cible favorite, avec 32 % des attaques constatées, soit une hausse 2,5 fois supérieure aux niveaux antérieurs. Les Ports 445 (Microsoft-DS), 8080 (HTTP Alternate), 3389 (services Microsoft Terminal) et 22 (SSH) ont également fait l’objet d’attaques.

Attaques par déni de service distribué (DDoS) en hausse en Europe ce trimestre
Le rapport comprend également une étude des attaques DDoS s’appuyant sur les observations de ses clients. Ces derniers ont signalé 327 attaques au 4ème trimestre 2014, soit une augmentation de plus de 20 % par rapport au trimestre précédent. Les secteurs du commerce et des grandes entreprises sont majoritairement visés.

En Europe, les attaques DDoS sont en hausse de 18 % par rapport au trimestre précédent. Une comparaison avec l’année précédente montre que le taux de ces attaques est beaucoup plus élevé en Europe qu’aux Amériques et en Asie Pacifique, soit une augmentation de 28 % (167 attaques en 2013 contre 214 attaques en 2014).

IPv4 et IPv6 : les pays européens restent les leaders de l’adoption d’IPv6
Au 4ème trimestre 2014, environ 803 millions d’adresses IPv4 originaires de 239 pays/zones géographiques différents étaient connectées à l’Akamai Intelligent Platform. Le nombre d’adresses IPv4 individuelles détectées dans le monde par Akamai a augmenté d’environ 12 millions d’un trimestre sur l’autre. Se classant parmi les 10 premiers au 4ème trimestre, le Royaume-Uni et la Corée du sud affichent les hausses les plus importantes, avec respectivement 8,1 % et 6,6 % par rapport au trimestre précédent.

Les pays européens ont confirmé leur domination en matière d’adoption de l’IPv6, en se classant parmi les 10 premiers dans le monde. Un nouveau-venu, la Norvège, a enregistré un spectaculaire bond en avant de 88 % de son trafic Ipv6 par rapport au trimestre précédent. La Belgique reste cependant le chef de file, avec 32 % de demandes de contenu transitant par IPv6, soit plus du double de l’Allemagne. Comme aux trimestres précédents, les opérateurs câble et téléphonie mobile restent la principale source des demandes IPv6 adressées à Akamai. Beaucoup d’entre eux sont des leaders de l’adoption IPv6 dans leurs pays respectifs. Les Belges Verizon Wireless et Brutele transmettent plus de la moitié des demandes à Akamai via IPv6, talonnés par Telnet. Quant aux opérateurs allemands Kabel Deutschland, Kabel BW et Unitymedia, au 4ème trimestre, plus d’un quart de leurs demandes à Akamai passent par IPv6.

Le site du gouvernement hollandais HS durant 10 heures

Le site du gouvernement hollandais a été victime d’une attaque DDoS assez massive ayant entrainée une perte de service durant presque 10 heures. Les techniques utilisées sont des techniques de nouvelle génération. Les différentes équipes sécurité ainsi que les différents partenaires sécurité du gouvernement hollandais ont eu du mal à contenir cette attaque DDoS d’un nouveau genre. Il a fallu que toutes ces équipes analysent plus finement l’attaque pour la contenir le mieux possible.

Le simple volume de bande passante pouvant être exploité par une attaque est bien sûr problématique. Avec une consommation qui tutoie fréquemment les centaines de gigabits par seconde grâce à la combinaison dévastatrice des attaques par amplification et par réflexion, de nombreuses entreprises visées par une agression DDoS réalisent que leur connectivité à Internet représente un sérieux handicap face à ces menaces. Alors que des technologies émergentes telles que les architectures définies par logiciel (SDN) ou les réseaux virtuels permettent de répondre immédiatement à des besoins de capacité supplémentaire pour les services liés au réseau, il n’en reste pas moins que si la connectivité est compromise, l’ajout de capacité additionnelle au-delà du périmètre de l’entreprise a peu de chances d’être d’une quelconque utilité. En d’autres termes, si un hacker peut injecter des informations malveillantes en quantité suffisante pour saturer complètement votre connectivité Internet, une solution sur site ne sera à elle seule d’aucun secours. C’est pourquoi nombre d’analystes de renom recommandent la mise en œuvre d’une approche hybride pour affronter ces attaques DDoS.

L’approche DDoS hybride
Une approche hybride associe un service de détection et d’atténuation des attaques DDoS hors site (déployées sur le Cloud) à un ensemble de protections sur site. En permettant aux entreprises de tirer parti de la large bande passante disponible à proximité de la dorsale Internet — où résident la plupart des lanceurs d’attaques DDoS sur le Cloud lorsque des attaques « sur-souscrivent » leur propre connectivité tout en maintenant un haut niveau de sécurité sur site pour contrer la plupart des attaques volumétriques —, une telle approche est également adaptée aux attaques DDoS plus insidieuses, qui sont amorcées au niveau de la couche applicative.

Des solutions hybrides apportent la résilience et l’envergure des solutions basées sur le Cloud avec, en plus, la granularité et les fonctionnalités opérationnelles en permanence qui caractérisent les solutions déployées sur site. Plus important, une architecture DDoS hybride bien intégrée permet aux entreprises de faire face de manière plus efficace et plus rentable à des menaces qui se produisent rarement ; mais sont beaucoup plus dangereuses.

De plus, ces attaques sont rendues plus dangereuses par la façon dont les entreprises réagissent (naturellement) face à une attaque DDoS. Il est relativement courant qu’une entreprise qui se trouve sous le feu d’une agression concentre ses efforts sur la prévention des interruptions de service. Étant donné que les services de sécurité reposant sur de coûteuses ressources informatiques affichent rapidement leurs limites face au volume du trafic, la réaction consiste souvent à les fermer purement et simplement. Cela signifie que les systèmes de protection des identités (IPS), les pare-feu applicatifs et les systèmes de détection anti-fraude — entre autres — sont éliminés du chemin critique. Le trafic DDoS qui emprunte le réseau peut, dans une large mesure, être détecté et rejeté mais soudain, les attaques lancées au niveau de la couche applicative qui sont cachées dans les attaques volumétriques ont toute latitude pour « revenir » au niveau des applications. Fondamentalement, les défenses de la couche applicative sont traitées comme du lest dont on se débarrasse pour maintenir un bateau, c’est à dire le réseau, à flot.

Une approche hybride peut tirer parti de la capacité supplémentaire disponible sur le Cloud pour que les entreprises ne soient pas submergées par le volume excessif généré par certaines attaques, tout en leur permettant de se protéger contre des agressions plus fréquentes, mais plus faciles à maîtriser. Il est sans nul doute difficile de mettre en œuvre une solution anti-DDoS exclusivement déployée sur le Cloud si elle est utilisée pour contrer les attaques DDoS une par une, mais le jeu en vaut la chandelle en cas d’opération de grande envergure.

Une approche hybride constitue à n’en pas douter la meilleure approche architecturale dont disposent actuellement les entreprises pour limiter de manière rentable et efficace les risques associés aux attaques DDoS au sens large : une solution intégrée qui associe les outils déployés sur site et sur le Cloud représente la clé d’un processus d’intégration parfaitement transparent.

État des lieux de la sécurité sur internet du 4ème trimestre 2014

Sale ambiance numérique pour le dernier trimestre de 2014. Akamai indique que le nombre d’attaques DDoS a pratiquement doublé en un an ; le trafic DDoS a diversifié ses sources à l’échelon mondial et que près de la moitié des attaques DDoS ont exploité plusieurs vecteurs.

Akamai Technologies, l’un des principaux fournisseurs de services de cloud, d’optimisation et de sécurisation de contenus en ligne et d’applications professionnelles, annonce la publication du rapport « Etat des lieux de la sécurité sur internet » du 4ème trimestre 2014 sur les attaques DDoS. Produit par le PLXsert (Prolexic Security Engineering and Research Team), aujourd’hui rattaché à Akamai, qui rassemble des experts des services et stratégies de protection contre les attaques DDoS et de sécurisation cloud, il livre une analyse trimestriel et un éclairage sur les cyber-menaces et attaques à l’échelle mondiale, y compris sur les attaques DDoS observées sur le réseau PLXrouted.

« Un nombre impressionnant d’attaques DDoS ont eu lieu au 4ème trimestre, près du double par rapport à ce que nous avions observé à la même période un an plus tôt », souligne à DataSecurityBreach.fr John Summers, vice president, Security Business Unit chez Akamai. « Le déni de service est une menace répandue qui vise de nombreuses entreprises. Le trafic d’attaques DDoS n’a pas été cantonné à un secteur donné, comme celui du divertissement qui a pu faire la une des medias en décembre. Les attaques ont, au contraire, porté sur de multiples secteurs d’activité. »

Akamai a également observé une hausse de 52 % du débit moyen des attaques DDoS en comparaison du 4ème trimestre de l’année précédente. De volumineux paquets de trafic indésirable peuvent très vite anéantir la capacité d’une entreprise à traiter les requêtes légitimes de ses clients, et ce déni de service entraîner ainsi des pannes. Or, la plupart des sites non protégés sont incapables de résister à une attaque DDoS classique. Par conséquent, les attaques DDoS font aujourd’hui partie intégrante du paysage des menaces et de la cybersécurité que toute entreprise présente sur le Net se doit d’anticiper dans une évaluation des risques.

Le phénomène DDoS-for-hire et la montée en puissance des attaques par réflexion et multi vecteurs. Les suites de booters DDoS-for-hire, ont engagé peu de moyens puisqu’elles ont mis à profit des attaques DDoS par réflexion. Près de 40 % des attaques DDoS en tous genres ont fait appel à ces techniques, qui s’appuient sur des protocoles Internet pour générer un trafic en réponse considérablement amplifié et dispensent le hacker de prendre le contrôle du serveur ou du device.

La généralisation de services DDoS-for-hire a permis à des hackers amateurs d’acheter ces services prêts à l’emploi. L’essor de ce marché a également été propice à l’utilisation de campagnes multivectorielles, l’innovation des attaques étant stimulée par la concurrence. Les attaques multivecteurs observées ont été considérablement plus nombreuses – en hausse de 88 % par rapport au quatrième trimestre 2013. Plus de 44 % des attaques de toute nature ont exploité plusieurs vecteurs.

Répartition mondiale des cibles et des sources d’attaques DDoS
Le rythme des attaques DDoS a été plus homogène au 4ème trimestre lié à un nombre croissant de cibles importantes dans des zones géographiques jusqu’alors sous-représentées. Par ailleurs, l’origine géographique du trafic malveillant s’est déplacée. Les États-Unis et la Chine ont continué à répondre de la plupart du trafic DDoS, mais à la différence du 3ème trimestre 2014 marqué par la domination du groupe BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), le trafic d’attaques DDoS, au 4ème trimestre 2014, a émané, pour l’essentiel, des États-Unis, de la Chine et de l’Europe occidentale. Quelques faits et chiffres marquants :

Par rapport au 4ème trimestre 2013
– Nombre d’attaques DDoS : + 57 %
– Débit crête moyen : + 52 %
– Nombre crête moyen de paquets par seconde : – 77 %
– Attaques de couches applicatives : + 51 %
– Attaques de couches d’infrastructure : + 58 %
– Durée moyenne des attaques : + 28 %
– Nombre d’attaques multivecteurs : + 84 %
– Attaques à plus de 100 Gb/s : + 200 % (9 contre 3)

Par rapport au 3ème trimestre 2014
– Nombre d’attaques DDoS :+ 90 %
– Débit crête moyen des attaques : + 54 %
– Nombre crête moyen de paquets par seconde : – 83 %
– Attaques de couches applicatives : + 16 %
– Attaques de couches d’infrastructure : + 121 %
– Durée moyenne des attaques : + 31 %
– Nombre d’attaques multivecteurs : + 38 %
– Attaques à plus de 100 Gb/s : – 47 % (9 contre 17)

Les botnets à la loupe
Les logiciels malveillants sont souvent utilisés pour favoriser la propagation des botnets DDoS. Leurs caractéristiques – infection multiplate-forme, détection du système d’exploitation et maliciels destructifs – sont exposées dans le Rapport de sécurité. Akamai a, par ailleurs, défini le profil de plusieurs botnets d’attaques visant des applications web au moyen d’une nouvelle technique d’analyse tirant parti de données glanées sur Akamai Intelligent Platform™. Les botnets en question visaient à automatiser la découverte de vulnérabilités dans ces applications web face à des attaques par injection de commandes RFI (Remote File Inclusion) et OS (Operating System). Les experts Akamai ont établi leur profil en isolant des URL et charges utiles de code malveillant identiques entre des attaques apparemment sans lien. Une charge utile a servi à regrouper les données et à cartographier l’activité des botnets, les acteurs en lice et les applications web victimes de ces attaques. Cette technique de profilage permettra de recenser d’autres sources d’attaques.

Neutralisation des bots, scrapers et autres spiders
Si les attaques par déni de service ralentissent considérablement les performances d’un site, les robots d’indexation ont, eux aussi, une incidence, mais dans un degré moindre. Les plus mal codés peuvent même s’apparenter à du trafic DDoS. Akamai établit un classement des robots d’indexation en fonction de leur intérêt et de leur impact sur les performances des sites. Le Rapport de sécurité documente la hiérarchisation et la neutralisation de leurs effets.(Le rapport)

Recrudescence des attaques DDoS en France au lendemain des marches contre le terrorisme

Le 15 janvier, le vice-amiral Arnaud Coustillière, officier général à la cyberdéfense faisait état d’une montée en flèche des attaques contre des sites Web français : « Parlant d’une vague sans précédent, le vice-amiral Arnaud Coustillière, officier général de la cyberdéfense à l’état-major des armées françaises, a déclaré que 19 000 sites Web français avaient été la cible de cyberattaques ces derniers jours, … ». Une attaque que révélait le site zataz.com.

Avec l’aide de l’observatoire ATLAS, la société Arbor Networks nous a permis de constater les répercussions de conflits du monde réel sur l’espace numérique. ATLAS reçoit des données anonymes du trafic relatives aux incidents DDoS provenant de plus de 330 fournisseurs d’accès Internet partenaires à travers le monde. Nous nous sommes intéressés aux attaques DDoS survenues avant et après le dimanche 11 janvier. Afin de jauger cette riposte, nous comparons les attaques DDoS observées entre le 3 et le 10 janvier à celles recensées du 11 au 18 janvier inclus.

Fréquence des attaques
Entre le 3 et le 18 janvier, au total 11 342 attaques distinctes ont été signalées contre la France, soit en moyenne 708 par jour. La série suivante de graphiques illustre la fréquence et l’ampleur des attaques DDoS durant les 8 jours ayant précédé et suivi la date du 11 janvier à 00:00:00 GMT. Nous observons une augmentation de 26 % du nombre d’attaques DDoS dans la période qui a suivi le 11 janvier.

Ampleur des attaques
Nous constatons une hausse de 35 % de l’ampleur moyenne des attaques DDoS après le 11 janvier. En effet, dans les huit jours précédant le 11 janvier, la moyenne était de 1,21 Gbit/s. Après le 11 janvier, elle est passée à 1,64 Gbit/s.

Répartition de l’ampleur des attaques
247 (5 %) des attaques DDoS sur la période antérieure au 11 janvier ont dépassé 5 Gbit/s, chiffre qui est passé à 678 (11 %) après le 11 janvier. Tandis que la Figure 2 indique une augmentation de 35 % de l’ampleur moyenne des attaques le 11 janvier, le pourcentage d’attaques supérieures à 5 Gbit/s a, quant à lui, plus que doublé.

Pics d’attaques
Le 9 janvier s’est déroulée une attaque à 40,96 Gbit/s, tandis qu’une attaque à 63,02 Gbit/s a été signalée le 11 janvier. L’attaque du 11 janvier a donc été 54 % plus violente que celle du 9 janvier.

Le 11 janvier, la plus grande manifestation depuis la libération, a vu des millions de personnes marcher pour lutter contre le terrorisme dans tout le pays[5]. Le 15 janvier, le vice-amiral Arnaud Coustillière a fait état d’une vague sans précédent de cyberattaques contre des sites Web français, parlant d’une « riposte aux manifestations de masse ». Les données Arbor ATLAS présentées ci-dessus paraissent corroborer ces affirmations.

Les comparaisons des statistiques d’attaques DDoS durant les huit jours ayant précédé et suivi le 11 janvier font en effet apparaître une hausse de 26 % du nombre d’attaques, une augmentation de 35 % de l’ampleur moyenne des attaques, un doublement du nombre d’attaques supérieures à 5 Gbit/s et un accroissement de 54 % de l’ampleur de l’attaque la plus violente entre les deux périodes. Il s’agit là d’un nouvel exemple frappant d’une recrudescence des cyberattaques en écho à des événements géopolitiques.

Pour une approche mixte de la protection des données contre les attaques DDoS à venir

Pour de nombreuses entreprises qui veulent mettre en œuvre une stratégie de défense anti-DDoS, se pose le dilemme d’une réelle efficacité : doivent-elles déployer des appliances sur site ou s’abonner à un service cloud anti-DDoS ? Cette décision ne peut pas être prise à la légère ni sans analyser le vaste champ des nouvelles menaces DDoS.

Les plus visibles sont les attaques volumétriques par force brute qui cherchent à saturer le réseau et perturber les services et les opérations, tandis que les attaques ‘low et slow’ qui s’en prennent à la couche applicative, sont plus difficiles à détecter. Quelle que soit la taille ou la complexité de l’attaque, l’arrêt de l’activité provoqué par un DDoS entraîne d’importantes baisses d’activité et des pertes de revenus. On estime qu’un incident peut coûter plusieurs centaines de milliers d’euros. Sans parler des conséquences et du nécessaire examen des faits pour déterminer quelles infractions ont eu lieu et comment gérer les dommages survenus auprès des clients.

Solution cloud anti-DDoS
Les attaques volumétriques massives se produisent quand l’agresseur sature la  bande passante du réseau en envoyant énormément de trafic. Les attaques par saturation sont largement médiatisées et le plus souvent associées à un DDoS,  car elles sont le plus évident et le plus manifeste exemple de ces vecteurs d’attaque de plus en plus subtils. Avec un service cloud de défense à la demande contre les DDoS qui se trouve hors site, l’intervention humaine joue un rôle-clé. Lorsqu’une attaque est détectée, le Responsable de la Sécurité doit prendre la décision d’activer la bascule vers le fournisseur Cloud de service anti-DDoS. Le temps moyen entre la détection et la mitigation d’une attaque est variable et peut atteindre une heure. Or, la majorité des attaques volumétriques consommant une grande quantité de bande passante ne dure pas plus d’une demi-heure : le temps que la défense à la demande se mette en place, l’attaque est terminée et le mal est fait.

De plus, avec une solution Cloud anti-DDoS hors site, la visibilité de l’attaque et l’analyse correspondante commencent seulement après que le trafic ait été re-routé vers le service de nettoyage, ce qui fournit très peu d’informations sur l’événement de sécurité. Certaines entreprises qui subissent des attaques volumétriques* à grande échelle, souscrivent à un service cloud anti-DDoS continu. Cette solution apporte évidemment plus de sécurité, mais elle génère des coûts très importants.

Défense sur site en temps réel
Les solutions de défense DDoS sur site, conçues à cet effet, sont des produits de sécurité des réseaux basés sur des appliances déployées entre Internet et le réseau de l’entreprise. Cette approche crée une première ligne de défense qui empêche les pannes de réseau et de service provoquées par les attaques DDoS. Comment ? En inspectant la fréquence du trafic de la ligne et en bloquant les attaques en temps réel, tout en laissant circuler les « bons » flux, sans les interrompre. La défense sur site a comme avantage de procurer une visibilité complète et sophistiquée, tout en fournissant les renseignements de sécurité sur l’attaque DDoS (et toutes les autres cyber-menaces) qui ciblent les services exposés à Internet.

Une fois connue la nature du déploiement, l’exécution de la politique de mitigation contre le trafic dû aux attaques doit être réalisée sans faux-positifs, avec un niveau de débit performant et une efficacité maximale en termes de sécurité. La technologie sur site est conçue pour gérer les attaques volumétriques du réseau par DDoS, de type SYN Flood, les attaques par réflexion et usurpation amplifiées** frauduleuses, utilisant par exemple les protocoles DNS et NTP ou les attaques de la couche applicative qui sont presque impossibles à détecter avec les solutions hors site de mitigation des attaques DDoS.

L’ approche mixte est sans doute la solution
Comme l’a mentionné récemment le SANS Institute, « des solutions anti-DDoS composées d’équipements sur site, d’équipements des fournisseurs d’accès à Internet et/ou d’architectures de mitigation sont près de quatre fois plus efficaces que les solutions sur site seules ou les solutions de services seuls. La sophistication croissante des attaques DDoS et le caractère sensible de la perturbation des services marchands exigent à la fois une protection locale et une protection en amont, travaillant en totale synchronisation « . L’expérience des entreprises qui ont mis en place avec leur fournisseur de service à la demande un système assis sur la visibilité des attaques apportée par les solutions sur site montrent toute la pertinence de cette analyse
Autre avantage d’une telle approche : le dispositif local réduit considérablement la fréquence de passage à la mitigation cloud, ce qui allège les coûts associés à ces basculements et fournit toujours une protection contre toutes les formes d’attaques par DDoS.

Cette nouvelle stratégie de lutte contre les DDoS fournit aux entreprises le meilleur des deux mondes, en combinant la résilience et la dimension des solutions du cloud computing avec la protection en temps réel, la visibilité sophistiquée et l’inspection granulaire du trafic des solutions sur site. Ce type d’approche constitue une véritable ligne de défense avancée contre la panoplie des menaces DDoS qui évoluent en permanence. (Par Adrian Bisaz, Vice President Sales EMEA de Corero Network Security))

*Les attaques à volume important représentent moins que 20% des attaques par déni de service. La plupart sont inférieures à la bande passante de l’accès.
**En quoi consiste une attaque par réflexion ? C’est une attaque où le pirate ment sur son adresse IP. Il envoie des paquets avec une adresse IP source qui n’est pas la sienne. Les réponses à ces paquets mensongers sont envoyées à l’adresse IP source indiquée, c’est-à-dire celle de la victime. Le trafic reçu par la victime peut être énorme en raison de l’amplification. Les attaques par déni de service par réflexion utilisent un protocole comme DNS ou NTP.

Se protéger des attaques DDoS

Les organisations doivent arrêter de compter sur leurs fournisseurs de services Internet pour les protéger des attaques DDoS et doivent prendre les choses en main. (Par Christophe Auberger, Directeur Technique France chez Fortinet pour datasecuritybreach.fr)

Les attaques par Déni de Services Distribués (DDoS) sont l’une des menaces Internet les plus anciennes et continuent d’être le principal risque pour les réseaux à travers le monde. En même temps que les protections ont évolué, la technologie utilisée par les hackers s’est adaptée et est devenue beaucoup plus sophistiquée. De nouveaux types d’attaques ciblent désormais les applications et services, et sont souvent cachées dans les couches 3 et 4, ce qui les rend difficilement détectables.

En matière d’attaques DDoS, le secteur financier est l’une des cibles privilégiées des cybercriminels, suivie de près par le secteur public. Outre le fait de perturber les opérations Internet par un assaut brutal de données, les attaques DDoS ont récemment été utilisées pour recueillir des informations financières et relatives au commerce en ligne. Ces attaques ont souvent pour objectif de perturber les opérations, principalement en détruisant l’accès à l’information.

Il y a généralement trois catégories de motivations derrière les attaques DDoS: politique, de représaille et financière. Les attaquants politiques ciblent ceux qui ne sont pas d’accords avec leurs convictions politiques, sociales ou religieuses. Lorsqu’un botnet ou un important réseau cybercriminel est démantelé, cela peut déclencher des attaques de représailles contre ceux qui ont aidé ou assisté les autorités. Les attaques motivées par l’argent suivent un schéma « pay-to-play » dans lequel les hackers sont compensés par une tierce partie qui leur demande de mener l’attaque pour elle. Quelle que soit la motivation, le résultat est le même – votre réseau et services en ligne deviennent indisponibles, et peuvent rester ainsi pendant un long moment.

Méfiez-vous des attaques DDoS avancées visant la couche applicative
Il existe de nombreux types d’attaques DDoS largement utilisés aujourd’hui, allant des anciennes méthodes des débuts de l’Internet aux dernières attaques avancées visant la couche 7 et ciblant les applications. L’inondation de requêtes SYN et HTTP GET sont les plus communes et utilisées pour surcharger les connexions réseau ou les serveurs derrière les pare-feux et système de prévention d’intrusion (IPS).

Toutefois, le plus inquiétant est que les attaques visant la couche applicative utilisent des mécanismes beaucoup plus sophistiqués pour attaquer les services et réseau des organisations. Plutôt que d’inonder simplement un réseau avec du trafic ou des sessions, ces types d’attaques ciblent des services et applications spécifiques pour épuiser lentement les ressources au niveau de l’application (couche 7).

Les attaques visant la couche applicative peuvent être très efficaces en utilisant peu de volumes de trafic, et peuvent être considérer comme tout à fait normales par la plupart des méthodes de détection DDoS traditionnelles. Cela rend les attaques visant la couche applicative beaucoup plus difficiles à détecter que les autres types d’attaques DDoS basiques.

Les options en matière de protection DDoS
La plupart des FAI offrent une protection DDoS des couches 3 et 4 pour empêcher les liens des organisations d’être inonder lors d’attaques volumétriques de masse. Cependant, ils n’ont pas la capacité de détecter les plus petites attaques visant la couche 7. Ainsi, les centres de données ne devraient pas uniquement compter sur leur FAI pour bénéficier d’une solution complète DDoS, dont la protection de la couche applicative. Au lieu de cela, ils devraient envisager de mettre en place une des mesures suivantes:

1. Les fournisseurs de services DDoS: Il existe beaucoup de solutions hébergées DDoS basées sur le cloud qui fournissent des services de protection des couches 3, 4 et 7. Elles vont des projets peu couteux pour les petits sites Web jusqu’à ceux pour les grandes entreprises qui requièrent la couverture de plusieurs sites Web. Elles sont en général très faciles à mettre en place et fortement poussées auprès des petites et moyennes entreprises. La plupart offre des options de tarification personnalisée et beaucoup ont des services de détection avancée de la couche 7 à disposition des grandes organisations qui nécessitent que des capteurs soient installés dans le centre de données. Beaucoup d’entreprises choisissent cette option, mais certaines d’entre elles doivent faire face à des frais excédentaires importants et imprévus lorsqu’elles sont frappées par des attaques DDoS en masse. Par ailleurs, la performance n’est parfois pas à la hauteur car les fournisseurs de services redirigent le trafic DDoS vers les centres de protection au lieu de les stopper en temps réel, ce qui est particulièrement problématique pour les attaques de courte durée, qui sont celles généralement rencontrées.

2. Pare-feu ou IPS: Presque tous les pare-feux et système de prévention d’intrusion (IPS) modernes revendiquent un certain niveau de défense DDoS. Les pare-feux nouvelles générations avancés  (NGFW) offrent des services DDoS et IPS et peuvent protéger de nombreuses attaques DDoS. Avoir un dispositif pour le pare-feu, IPS et DDoS est plus facile à gérer, mais peut être submergé par des attaques volumétriques DDoS, et peut ne pas avoir les mécanismes sophistiqués de détection pour la couche 7 que d’autres solutions ont. Un autre compromis à prendre en compte est que l’activation de la protection DDoS sur le pare-feu ou l’IPS peut impacter la performance globale du seul dispositif, entrainant des débits réduits et une augmentation de la latence pour les utilisateurs finaux.

3. Appliances dédiées à la protection d’attaques DDoS: Ce sont des dispositifs matériels qui sont déployés dans un centre de données et utilisés pour détecter et stopper les attaques DDoS basiques (couche 3 et 4) et avancées (couche 7). Déployées au point d’entrée principal pour tout le trafic Web, elles peuvent à la fois bloquer les attaques volumétriques en masse et surveiller tout le trafic entrant et sortant du réseau afin de détecter les comportements suspects des menaces visant la couche 7. En utilisant un dispositif dédié, les dépenses sont prévisibles car le coût est fixé quelque soit la fréquence des attaques, que l’entreprise soit attaquée une fois en six mois ou tous les jours. Les aspects négatifs de cette option sont que ces dispositifs sont des pièces matérielles supplémentaires à gérer, que les unités à faible bande passante peuvent être submergées lors d’attaques volumétriques en masse, et que de nombreux fabricants nécessitent des mises à jour fréquentes en matière de signatures.

Les solutions matérielles dédiées de protection des attaques DDoS existent en deux versions principales – celle pour les opérateurs télécoms et celles pour les entreprises. Les premières sont des solutions complètes conçues pour les réseaux mondiaux des FAI et sont très couteuses. La plupart des organisations qui veulent protéger leurs centres de données privés optent habituellement pour les modèles entreprises qui offrent une détection et protection DDoS rentable. Les modèles d’aujourd’hui peuvent gérer des attaques volumétriques en masse et assurer une protection à 100% des couches 3, 4 et 7 ou peuvent être utilisés pour compléter une protection fournie par le FAI contre les attaques DDoS en masse et assurer une détection et protection avancées de la couche 7. Bien que ces dispositifs nécessitent un investissement initial, ce qui n’est pas le cas des solutions hébergées, ils sont généralement beaucoup moins chers à long terme si l’on prend en compte les frais excédentaires dans le budget total.

Les entreprises devraient considérer des appliances de protection d’attaques DDoS qui utilisent des méthodes d’adaptation basées sur le comportement pour identifier les menaces. Ces appliances apprennent les bases de référence de l’activité normale des applications et ensuite surveillent leurs trafics par rapport à ces bases. Cette approche d’adaptation/d’apprentissage a l’avantage de protéger les utilisateurs des attaques zero-days inconnues puisque que le dispositif n’a pas besoin d’attendre que les fichiers signatures soient mis à jour.

Les attaques DDoS sont en hausse pour presque toutes les organisations, grandes ou petites. Les menaces potentielles et volumes augmentent à mesure que de plus en plus d’appareils, y compris les téléphones mobiles, accèdent à Internet. Si votre organisation a une propriété Web, la probabilité de subir une attaque n’a jamais été aussi élevée. La nature évolutive des attaques DDoS signifie que les entreprises ne peuvent plus compter uniquement sur leur FAI pour se protéger. Les organisations doivent commencer à effectuer des changements dès à présent pour une plus grande prévoyance et bénéficier de défenses plus proactives pour les services au niveau des applications et du réseau.

Evolution des attaques par Déni de Service

Symantec vient de dévoiler une analyse expliquant l’évolution des attaques par Déni de Service (DDoS) ; des attaques toujours plus rapides et plus intenses, devenant davantage contraignantes pour les entreprises et les consommateurs.

En plus de rappeler les objectifs qui motivent généralement ce type d’attaque, ainsi que les différentes méthodes pour en atténuer les conséquences, l’analyse met en avant une augmentation de 183 % des attaques par amplification DNS, entre janvier et août 2014 ; A partir de 5 dollars (La rédaction de DataSecurityBreach.fr a pu constater de son côté des prix bien plus bas, NDLR), des pirates proposent de louer leurs services et de lancer des attaques DDoS sur n’importe quelle cible ; l’Inde est le pays d’où sont originaires le plus grand nombre d’attaques DDoS (26 %), devant les États-Unis (17 %) ;

Pour la première fois, une attaque a été détectée à hauteur de 400 Gigabitss par seconde, tandis qu’en 2013, la plus lourde attaque observée n’était “que” de 300 Gigabits/seconde. Bien qu’elles ne se déroulent pas à grande échelle pour le moment, il est probable qu’une augmentation des attaques DDoS provenant des smartphones et objets connectés devienne une réalité. [Symantec]

Nombre record d’attaques DDoS au 1er semestre 2014

Le premier semestre 2014 a connu plus de 100 attaques supérieures à 100 Gbit/s, c’est le chiffre étonnant qui ressort du dernier rapport de la société Arbort Network.

Deux fois plus d’attaques dépassant 20 Gbit/s ont été enregistrées durant les six premiers mois de 2014 que dans l’ensemble de l’année 2013. Les attaques par réflexion NTP représentent près de 50 % de celles de plus de 100 Gbit/s. Arbor Networks Inc., société de fourniture de solutions de sécurité et de gestion de réseaux d’entreprises et d’opérateurs, a publié dans ses statistiques mondiales relatives aux attaques DDoS un retour sur expérience qui laisse présager des mois encore plus difficile. Son étude est issue de son observatoire des menaces ATLAS. ATLAS s’appuie sur une collaboration avec près de 300 opérateurs qui partagent des données anonymes de trafic avec Arbor Networks afin d’offrir une vue globale complète du trafic et des menaces.

ATLAS collecte des statistiques représentant 90 Tbit/s de trafic Internet et fournit les données de Digital Attack Map, un site créé en coopération avec Google Ideas dans le but de cartographier les attaques au niveau mondial.

Principales observations d’ATLAS au premier semestre 2014
Le premier semestre 2014 a connu un nombre record d’attaques DDoS volumétriques, avec plus de 100 d’entre elles supérieures à 100 Gbit/s.
En juin 2014, le nombre d’attaques dépassant 20 Gbit/s était deux fois supérieur à celui relevé sur l’ensemble de l’année 2013.
L’attaque de plus grande ampleur enregistrée au 2ème trimestre 2014 a été mesurée à 154,69 Gbit/s, soit une baisse de 101 % par rapport au 1er trimestre. Il s’agissait d’une attaque par réflexion NTP dirigée contre une cible en Espagne.
Si les attaques par réflexion NTP demeurent importantes, leur taille et leur étendue sont en recul par rapport au 1er trimestre 2014. Les volumes moyens de trafic NTP sont en baisse au niveau mondial, mais sans revenir aux niveaux de novembre 2013 (avant le début de la prolifération des attaques NTP).

Au 2ème trimestre 2014, les attaques de très grande envergure ont été moins nombreuses, avec une taille moyenne inférieure de 47 % comparée au 1er trimestre. « Dans le sillage de la tempête d’attaques par réflexion NTP observée au 1er trimestre, les attaques DDoS volumétriques ont continué d’être un problème durant une bonne partie du 2ème trimestre, avec un chiffre sans précédent d’une centaine d’attaques dépassant 100 Gbit/s depuis le début de l’année. Par ailleurs, nous avons déjà enregistré au moins deux fois plus d’attaques supérieures à 20 Gbit/s que le total relevé sur l’ensemble de l’an passé », commente Darren Anstee, responsable de l’équipe d’architectes en solutions d’Arbor Networks. « La fréquence des attaques de très grande ampleur demeure préoccupante et les entreprises doivent donc adopter une solution de protection intégrée sur plusieurs niveaux. Même celles disposant d’une capacité élevée d’accès à Internet peuvent désormais la voir saturée assez facilement par les attaques qui font rage sur le réseau. »

Les attaques se multiplient

Arbor Networks signale un pic sans précédent dans l’ampleur des attaques DDoS sous l’effet d’abus NTP. La plus forte attaque a atteint 325 Gbit/s au premier trimestre 2014. 72 attaques ont dépassé 100 Gbit/s et le nombre d’attaques dépassant 20 Gbit/s a été multiplié par 1,5 au cours de ce trimestre par rapport à l’ensemble de l’année 2013. NTP est un protocole reposant sur UDP et servant à synchroniser les horloges sur un réseau informatique. Tout service UDP (DNS, SNMP, NTP, chargen, RADIUS) est un vecteur potentiel d’attaques DDoS car il s’agit d’un protocole « sans connexion ». Les adresses IP sources peuvent ainsi être usurpées par des pirates ayant pris le contrôle de systèmes hôtes infectés par des botnets, sur les réseaux non protégés par des mesures « antispoofing » élémentaires. NTP est très répandu en raison de son facteur élevé d’amplification (de l’ordre de 1000). En outre, les outils d’attaque sont de plus en plus accessibles, ce qui facilite l’exécution de ces attaques.

ATLAS s’appuie sur une collaboration avec près de 300 opérateurs qui partagent des données anonymes de trafic avec Arbor Networks afin d’offrir une vue globale complète du trafic et des menaces. ATLAS collecte 80 Tbit/s de trafic et fournit les données de Digital Attack Map, un site créé par Google Ideas pour cartographier les attaques au niveau mondial.

Faits marquants sur les attaques NTP
Le trafic NTP moyen au niveau mondial, qui était de 1,29 Gbit/s en novembre 2013, a atteint 351,64 Gbit/s en février 2014. Si NTP intervient dans 14 % des attaques DDoS au total, cette méthode se retrouve dans 56 % et 84,7 % de celles dépassant respectivement 10 Gbit/s et 100 Gbit/s. Les Etats-Unis, la France et l’Australie ont été les cibles les plus fréquentes des attaques dans leur ensemble. Les Etats-Unis et la France ont été les pays les plus ciblés par les attaques de plus grande ampleur. « Arbor Networks surveille et neutralise les attaques DDoS depuis l’an 2000. Le pic dont la taille et la fréquence des attaques de grande ampleur observé jusqu’à présent en 2014 est sans précédent », commente Darren Anstee, directeur des solutions architecturales pour Arbor Networks. « Ces attaques atteignent une telle dimension qu’elles représentent une menace très sérieuse pour les infrastructures d’Internet, depuis les FAI jusqu’aux entreprises. »

Les jeux en ligne menacés par les attaques DDoS

L’industrie des jeux en ligne, et notamment celle des éditeurs européens et américains qui accueillent des millions de joueurs sur leurs sites comme Origin, Steam, League of Legends, Battle.net, SOE, Arena.net, est fragilisée par les attaques répétées d’une bande organisée de pirates.

Plusieurs éditeurs de jeux viennent d’être confrontés à ce problème. Les joueurs ne pouvaient plus se connecter à leurs services en ligne ou subissaient des interruptions ou des ralentissements de connexion. Leurs serveurs ont été visés et parfois sévèrement touchés ces derniers jours, tout comme le Playstation Network. Il semble que ce soit le même groupe de hackers qui ait coordonné les attaques. Pourquoi en quelques jours ces attaques DDoS ont-elles pris pour cible la plupart des gros services de jeux en lignes européens et nord-américains ? On ne connait pas réellement les motivations des pirates. Voulaient-ils faire part de leur mécontentement ? Préparer un chantage au déni de service ?   Si les raisons sont assez peu claires, les faits sont là, des attaques avérées, avec de fortes perturbations de services allant jusqu’à l’arrêt des serveurs de jeu. Il semble bien que les systèmes de sécurité en place étaient insuffisants et manquaient de capacité de détection et de protection efficaces.

Les éditeurs concernés doivent faire face à une perte financière directe non négligeable, mais aussi assumer un déficit d’image, ce qui est toujours difficile à corriger, avec des répercussions sur le long terme. Ces actes de sabotage de plus en plus courants pénalisent en effet les joueurs, les empêchent de poursuivre une partie en cours, les privent de leur passe-temps favori et déstructurent des groupes de joueurs qui existent depuis longtemps. Et les joueurs, ce sont les clients… L’impact pour l’éditeur peut être désastreux.

Méthode d’attaque
Derrière la force des attaques DDoS qui ont secoué l’industrie du jeu vidéo se cachait une nouvelle méthode de hacking, dont les gestionnaires vont devoir tenir compte à l’avenir. Comment les hackers ont-ils pu faire chuter autant de cibles, aussi rapidement et avec autant de conséquences ? Pour parvenir à leurs fins, les pirates n’auraient pas submergé les cibles de requêtes, selon la méthode habituelle, mais les auraient attaquées indirectement en passant par le Network Time Protocol. Le NTP est utilisé par les serveurs de jeu pour synchroniser leur horloge. En adressant des flots de demandes dont les identifiants ont été manipulés pour sembler provenir de l’entreprise, la force de l’assaut est multipliée. Chaque envoi de 8 bits se répercute par une réponse de 468 bits vers les services de jeu concernés. Les pare-feu n’ont pas été conçus pour la détection de ce genre d’attaques, pas plus que les antivirus ou les systèmes traditionnels. Une fois la brèche ouverte, les serveurs sont inondés et incapables de faire face. Pour l’utilisateur, c’est l’arrêt, la déconnexion, la partie en cours bloquée et l’impossibilité d’enregistrer ses performances. Pour les passionnés, c’est l’angoisse totale !

Placer les attaques sous contrôle
En attendant que la lumière soit faite sur les auteurs, on ne peut que conseiller aux éditeurs de jeux en ligne de se prémunir contre le risque de rupture de la continuité de service de leur portail de jeux  avec une solution active 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. L’idéal est une solution technologique de prévention d’intrusion et de défense anti-DDoS, située en périphérie du SI, afin de contrer, avant qu’elles n’y pénètrent, les attaques destinées à perturber le jeu en ligne. Cette première ligne, outre la lutte contre les DDoS, permet de lutter contre les intrusions sur le réseau, en détectant et bloquant de nombreuses autres attaques, comme des injections SQL ou un cross-site scripting, dont le but est d’exploiter les applications de jeux et compromettre les bases de données. Une Première Ligne de Défense met aussi un terme à toutes sortes de hacks exécutés par certains joueurs pour tricher en ligne, tout en assurant la fluidité de jeu indispensable. Une réelle qualité de service doit être assurée ! Cette disponibilité permanente, cette réactivité totale est le cœur de métier de ces prestataires.  Pour ce faire, il faut disposer d’une prévention totale contre les intrusions par attaque malveillante utilisant le contenu comme vecteur. Il faut aussi éviter que des données personnelles soient compromises au cours des attaques.  C’est tout l’intérêt d’une Première Ligne de Défense qui protégera les actifs tout en assurant la continuité des activités. Au-delà du service lui-même, c’est en effet le contenu et l’activité des serveurs (gestion, paiement, archives…) qui peut se trouver affecté, volé ou détruit. Pour une entreprise de jeu en ligne, c’est la mort annoncée. (Par Adrian Bisaz, Vice President Sales EMEA de Corero Network Security)

Une banque en ligne attaquée et bloquée

La NatWest, service bancaire en ligne, touchée par une attaque DDOS. Qui a souhaité bloquer la NatWest ? Pour le moment personne ne sait vraiment. Un ou des pirates informatiques ont lancé un DDoS, un Déni Distribué de Service (plusieurs milliers d’ordinateurs tentent de communiquer avec un serveur. La masse sature le service). Les clients ont été incapables d’accéder à leurs comptes en ligne. « En raison d’une hausse du trafic internet délibérément dirigée sur le site NatWest, certains de nos clients n’ont pu avoir un accès à nos sites Web. » a indiqué le service presse. Il y a quelques semaines RBS, dont NatWest est une filiale, était tombée sous les coups d’un autre DDoS. (Mirror)

Piratage : Bitcoins dans la ligne de mire

Décidément, la monnaie Bitcoins, monnaie virtuelle qui peut se transformer rapidement en argent sonnant et trébuchant, connait un regain d’intérêt chez les pirates informatiques. La place d’échange Bitcoin danoise BIPS est la dernière victime en date. Une attaque DDoS qui a permis aux attaquants de dérober près de 1 million de dollars. Au moins deux attaques DDoS (les 15 et 17 novembre) ont précédé ce piratage et il était logique de penser que de nouvelles tentatives seraient menées.

La popularité du Bitcoin, monnaie virtuelle dont l’utilisation au niveau mondiale ne cesse de croitre a vu son cours progresser significativement au cours des derniers mois. Le cours du Bitcoin est passé, en octobre de 137 euros à… 647 euros en cette fin du mois de novembre (20 dollars, il y a un – La monnaie a grimpé jusqu’à 1000 dollars, mercredi). Bilan, après le piratage de mining.bitcoin.cz, de Inputs.io, voici donc le DDoS contre un Danois. « Les cyberattaques les plus conséquentes sont capables de mettre hors service les applications critiques d’une entreprise et peuvent avoir des impacts financiers importants, souligne Laurent Pétroque ingénieur chez F5 Networks, Les entreprises qui dépendent de leur présence en ligne pour leur activité se doivent absolument d’investir dans des solutions de sécurité que ce soit pour elles, leur personnel ou les clients et utilisateurs finaux et ce afin de les protéger contre ces vecteurs d’attaque. »

Que ce genre d’attaques DDoS soient l’œuvre de fauteurs de troubles, de rivaux effectuant des tentatives de sabotages ou tout simplement de cybercriminels appâtés par des opportunité de gains faciles, il est plus que flagrant que la défense contre ces dernières ne concerne plus uniquement une faible proportion d’entreprises des secteurs privés et public. Ces attaques sont devenues plus fréquentes, ce sont amplifiées ces derniers mois et nous pouvons nous attendre à en voir beaucoup plus, avec encore plus de puissance, dans les tous les secteurs en 2014. « Les autres places d’échange Bitcoin à travers le monde devraient, si ce n’est pas déjà fait, faire le nécessaire rapidement pour se prémunir d’attaques similaires. » termine l’informaticien.

Data security breach revenait, il y a peu, sur les attaques à l’encontre de Bitcoin et des utilisateurs de cette monnaie virtuelle. Depuis plusieurs mois, les attaques se sont intensifiées : botnet, kit exploit, phishing, DDoS. Certains pirates, comme le montre datasecuritybreach.fr affiche des transactions malveillantes de plusieurs dizaines de milliers de dollars/euros. Au cours des dernières années, la capacité de voler le fichier wallet.dat, le portefeuille Bitcoin, a été ajoutée à plusieurs familles de logiciels malveillants comme Zeus, Zbot, Dorkbot,  Khelios. Et ce n’est plus le mot de passe Bitcoin qui semble être un frein aux malveillants professionnels. A noter que des botnets IRC s’exécutent sur la base du « AthenaIRCBot », un code source qui a la capacité de voler le fameux fichier portefeuille. Bref, l’hiver s’annonce… chaud, d’autant plus que le Ministère de la Justice américaine et le SEC (le gendarme de la bourse US) ont déclaré au Sénat de l’Oncle Sam que le Bitcoin était un moyen de paiement légitime. A chypre, il est dorénavant possible de payer ses cours en Bitcoin.

 

 

Recrudescence des attaques de DNS

Recrudescence des attaques de DNS : de la nécessité de repenser ses stratégies de sécurité par Rodolphe Moreno, Directeur Général France d’Infoblox pour DataSecurityBreach.fr.

Le DNS est un canal de communication à la fois fiable et furtif, ce qui en fait un vecteur idéal pour les programmeurs mal intentionnés. L’infrastructure DNS conditionne l’accès au Web : il est impossible d’accéder à un domaine Internet quand le serveur DNS qui l’administre est en panne. Commençant à entrevoir les opportunités potentielles de ces failles, les pirates se sont mis à concevoir des programmes malveillants qui exploitent les DNS pour communiquer avec des bot masters afin d’accomplir diverses activités frauduleuses. Une nouvelle génération de botnets et de menaces persistantes avancées (Advanced Persistent Threats, APT) est ainsi née, qui utilise les DNS pour infecter des machines et les contrôler, lancer des attaques réseau sophistiquées ou couvrir des activités criminelles.

Quantité de réseaux sont chaque jour piratés via les DNS, cibles faciles pour les cybercriminels car accessibles et très peu sécurisés. Ils figurent parmi les rares services quasi systématiquement autorisés à traverser les pare-feux, la plupart du temps par des proxies DNS locaux désignés. Par ailleurs, la moindre intensité du trafic DNS, au regard du trafic Web ou des e-mails, explique aussi qu’il est moins rigoureusement filtré.

Il est essentiel, désormais, que les entreprises intègrent la protection des systèmes de noms de domaine dans leur stratégie de sécurité.

Nous avons donc voulu consacrer cet article aux principaux vecteurs de menace des DNS et aux solutions dont disposent les décideurs IT pour renforcer la sécurité des réseaux de leur entreprise et de leurs fournisseurs de services.

On distingue généralement deux types d’attaques :

· celles qui visent à provoquer une interruption de services DNS, telles que les attaques par déni de service / déni de service distribué (Denial of Service, DOS / Distributed Denial of Service, DDOS), empoisonnement de cache, manipulation de réponses ou encore interception (Man-inthe- Middle, MITM) ;

· et celles qui exploitent indirectement les DNS, comme les attaques par botnets, détournement de noms de domaine, APT ou détournement de DNS (tunneling). Les principaux vecteurs utilisés par les cybercriminels : Empoisonnement de cache : l’attaquant envoie de fausses réponses DNS à un résolveur DNS, lequel les stocke dans le cache DNS pendant la durée de vie prédéfinie. L’ordinateur considère que le serveur DNS empoisonné est légitime et incite alors l’utilisateur à télécharger, sans le savoir, des contenus malveillants.

Exploitation d’anomalies dans le protocole DNS : l’attaquant envoie des requêtes ou réponses DNS mal formées au serveur DNS visé afin d’exploiter les anomalies d’implémentation du protocole du logiciel du serveur. Cette technique permet de déclencher des dénis de service, d’empoisonner le cache ou de compromettre les serveurs ciblés.

Redirection de DNS (MITM) : le protocole DNS sur UDP étant sans état, il est vulnérable aux attaques MITM, de type DNS Changer, DNS Replay ou redirection illégitime, principalement utilisées à des fins de hacktivisme, de phishing, de défacement de sites Web ou de vol de données.

Détournement de DNS (DNS Tunneling) : l’attaquant exploite le DNS tel un canal caché pour contourner les mécanismes de sécurité classiques. Les données sortantes et entrantes communiquées sont respectivement encapsulées dans des requêtes et réponses DNS. Le programme malveillant installé sur un hôte peut alors contacter son opérateur (le serveur de commande et de contrôle) et transférer les données dérobées ou exécuter des commandes sur l’hôte sans être détecté.

Détournement de noms de domaine : l’attaquant dirige l’utilisateur vers un domaine piraté imitant un domaine légitime, généralement celui d’une institution financière ou d’une agence de voyage, afin de recueillir frauduleusement des données sensibles, comme des identifiants et codes d’accès, des numéros de sécurité sociale, des codes PIN ou les numéros de cartes de paiement.

DOS / DDOS : ces attaques ont gagné en ampleur, en rapidité et en sophistication en 2012. Il en existe principalement deux variantes : · celles qui ciblent directement les serveurs d’infrastructure DNS, elles incluent également les attaques récursives, par falsification d’adresse source et par saturation de serveurs DNS, déclenchées par les botnets ; · celles qui utilisent un serveur DNS pour lancer des attaques de type DDOS par amplification ou par réflexion. L’attaquant transmet de fausses requêtes au serveur DNS pour qu’il envoie massivement des réponses DNS non sollicitées à la machine visée. Il peut également envoyer de petites requêtes DNS à plusieurs serveurs DNS pour lancer discrètement une attaque DDOS massive par amplification.

Fast Flux : le fast flux consiste à modifier rapidement et fréquemment l’adresse IP d’un hôte en raccourcissant la durée de vie des enregistrements DNS. Le domain fluxing consiste quant à lui à attribuer plusieurs noms de domaine complets (Fully Qualified Domain Names, FQDN) à une même adresse IP, celle du serveur de commande et de contrôle (C&C).

Menaces persistantes avancées (Advanced Persistent Threats, APT) : ces attaques consistent à accéder à un réseau sans y être autorisé et sans être détecté pendant de longues périodes. Comme leur nom l’indique, les APT sont des programmes malveillants avancés, persistants par nature, entièrement dédiés à un objectif spécifique. Parmi ceux-ci figurent Conficker A/B/C, Torpig, Kraken ou encore TDSS/TLD4, plus récent, qui exploitent des DNS pour communiquer avec des serveurs C&C distants afin de collecter des codes malveillants et instructions pour mener à bien leurs attaques.

Vous l’aurez compris : les vecteurs d’attaques de DNS sont si nombreux et variés qu’une seule technologie ne saurait les contrer tous. La protection complète de l’infrastructure et des services DNS suppose donc une stratégie de sécurité fondée sur plusieurs mécanismes de défense : des pare-feu DNS (systèmes qui analysent le trafic en quête de menaces, détectent les anomalies et protègent le réseau en temps réel contre les domaines malveillants) ; la mise en œuvre de DNSSEC (signature numérique des enregistrements DNS) ; des systèmes de protection contre les DOS/DDOS, des systèmes de prévention des fuites de données et d’autres protocoles, des systèmes dédiés de détection des APT (mécanismes heuristiques et autres techniques d’analyse comportementale permettant de déceler les programmes APT qui utilisent le DNS pour communiquer avec des serveurs C&C).

Les serveurs DNS apparaissent donc comme des cibles de choix pour les cybercriminels et programmeurs mal intentionnés, qui y voient un moyen simple de contourner les mécanismes de défense traditionnels pour satisfaire leurs ambitions de guerre virtuelle, d’espionnage industriel, de hacktivisme, de soutien ou de contestation politique, de vol de données, de distribution de spams ou encore d’attaques DDOS coordonnées. Les pare-feux de nouvelle génération n’offrent pas une sécurité suffisante. Seule une stratégie de défense multidimensionnelle permettra aux entreprises de se prémunir contre ces programmes malveillants et les techniques modernes qui contournent les dispositifs de sécurité grâce au DNS.

L’ampleur moyenne des attaques DDoS a considérablement augmenté en 2013

Arbor Networks Inc., fournisseur de solutions de sécurité et de gestion de réseaux d’entreprises et d’opérateurs, vient de transmettre à datasecuritybreach.fr les dernières tendances en matière d’attaques DDoS pour le premier semestre 2013. Ces statistiques révèlent que ces attaques continuent de représenter une menace importante à l’échelle mondiale et que leur ampleur, leur fréquence et leur complexité sont en nette augmentation par rapport à la même période l’an dernier.

« ATLAS nous procure une formidable visibilité de bout en bout sur Internet », commente à datasecuritybreach.fr Darren Anstee, architecte en solutions pour Arbor Networks. « Nous observons quotidiennement une progression dans l’ampleur, la fréquence et la complexité des attaques DDoS. C’est un vecteur d’attaque de plus en plus populaire. Avec tous les outils aujourd’hui disponibles il est facile de lancer des attaques ou d’y participer. »

En hausse

– L’ampleur moyenne des attaques en bits par seconde (bit/s) est en hausse de 43% au premier semestre : 46,5% des attaques dépassent à présent 1 Gbit/s, soit une augmentation de 13,5% par rapport à 2012. – La proportion des attaques comprises entre 2 et 10 Gbit/s a plus que doublé, passant de 14,78% à 29,8%. – La proportion des attaques supérieures à 10 Gbit/s a augmenté de 41,6% au premier semestre. – Enfin, le nombre total d’attaques enregistrées dépassant 20 Gbit/s a plus que doublé comparé à l’ensemble de l’année 2012.

En baisse

– La durée des attaques tend à se raccourcir : 86% d’entre elles durent désormais moins d’une heure. – La taille des attaques en paquets par seconde (PPS) paraît être en diminution, inversant ainsi la forte tendance à la hausse observée fin 2011 et tout au long de 2012.

« Le volume croissant des attaques de grande visibilité, mêlant notamment des attaques à motivation politique, des actes de guerre électronique commandités par des Etats, des actions militantes, des crimes organisés ou de simples actes de malveillance sans véritable motif, s’explique par la facilité d’accès des bots ou botnets, disponibles en location, et des outils d’attaque distribués en crowdsourcing », termine à datasecuritybreach.fr Jeff Wilson, analyste principal en sécurité réseau chez Infonetics Research.

Un nouveau Kit pour bloquer des sites web

Nous ne donnerons pas le nom de l’outil, histoire de ne pas voir débouler les zozos du web et éviter des attaques DDoS contre des sites web qui ne demandent rien. Un internaute, qui semble être franco/belge, vient d’annoncer sur un forum dédié au piratage, la commercialisation d’un Bot, que DataSecurityBreach.fr a baptisé Le Chat Fou, capable de lancer des attaques électroniques sous la forme de Déni Distribué de Service (DDoS) : UDP, TCP, HTTP et Slowloris.

« Basé sur une source d’un simple HTTP botnet, Axxx Cxx est un projet personnel que j’ai débuté il y a 5 mois, à pu lire DataSecurityBreach.fr. Ce bot a été fait pour soutenir un grand nombre d’autres bots. » L’objet est commercialisé. Le codeur d’A.C. commercialise son outil « Le prix est de 40 € pour le panel + serveur + mises à jour + support« . Il est réclamé 10 € pour une installation sur un hébergement personnel et 1€ pour modifier les DNS.

Une option assez étonnante est proposée par A.C. Il est possible d’accéder à l’espace d’administration depuis son iPhone et de lancer des attaques. Ce bot est diffusé dans sa version 1.2. Bref, un outil qui risque de permettre aux pousses bouton de dire : T’es mort, t’as vu !

Eviter les Attaques DDoS

Une stratégie de défense multi-couches, une protection du serveur DNS et une visibilité sur l’ensemble de l’infrastructure IT épargneront les entreprises des conséquences et des coûts engendrés par des attaques par déni de services. (Par Christophe Auberger, Responsable Technique chez Fortinet pour Data Security Breach).

Au début, les attaques DDoS étaient de simples attaques par déni de services lancées à partir d’un seul ordinateur. Cependant, avec la prolifération des botnets, elles ont évolué pour devenir l’une des plus grandes menaces dans le monde de la sécurité. Verizon, dans son rapport annuel sur la Violation des Données 2012 (2012 Data Breach Investigations Report), a caractérisé ces attaques comme étant “plus effrayantes que les autres menaces, qu’elles soient réelles ou supposées.”

Le cabinet de recherche Stratecast dans une récente étude a également constaté que les attaques DDoS augmentent de 20% à 45% par an, les attaques DDoS applicatives connaissant, elles, une croissance à trois chiffres. Stratecast a ajouté que les attaques DDoS représentent l’un des outils de prédilection des hackers, souvent dans le cadre d’une stratégie d’attaques multi-techniques.

Plus récemment, les chercheurs ont constaté que les attaques DDoS ont évolué non seulement en termes de fréquence, mais également en termes de bande passante et de durée. Il y a 10 ans, par exemple, des attaques de 50 Gbps étaient observées quelques fois par an seulement. Dorénavant, de telles attaques peuvent se produire presque toutes les semaines.

En outre, les attaques sont plus intelligentes parce qu’elles sont dorénavant mieux maitrisées. Plutôt que de lancer un flux automatisé de données, les assaillants commencent une opération, puis peuvent adapter le type d’attaques ou la cible en fonction du résultat.

Les attaques DDos vont continuer à proliférer alors que de plus en plus d’entreprises autorisent les appareils mobiles au sein de leur réseau. L’équipe de recherche des menaces FortiGuard Labs de Fortinet a constaté que les botnets sur mobiles, tel que Zitmo, ont de nombreuses caractéristiques et fonctionnalités identiques aux traditionnels botnets sur PC. FortiGuard Labs prévoit qu’en 2013, de nouvelles formes d’attaques par déni de services apparaitront, tirant profit à la fois des appareils mobiles et PC.

Et, elles représentent d’énormes pertes. En plus des pertes de revenus dues à l’inaccessibilité, les entreprises doivent supporter les coûts liés à la remise en service et à l’analyse IT, la perte du rendement, les sanctions financières résultant des accords de SLA non tenus, ou encore à l’atteinte à la réputation de la marque.

L’évolution des attaques DDoS souligne l’urgence pour les entreprises à adopter une stratégie de sécurité appropriée. Il y a des mesures proactives que les organisations peuvent prendre pour renforcer les défenses et réduire le risque d’attaques. Plutôt que de viser à supprimer entièrement le trafic DDoS, une stratégie DDoS doit chercher à maintenir les services – en particulier les services critiques – avec un minimum d’interruption. Pour ce faire, les entreprises peuvent commencer par évaluer l’environnement réseau et définir un plan d’intervention. Entres autres, le plan devrait comprendre des efforts de remise en état et de sauvegarde, une surveillance supplémentaire, et des moyens pour restaurer le service aussi rapidement et efficacement que possible.

Pour la protection proactive, les trois principales étapes à suivre sont l’implémentation d’une stratégie de défense multi-couches, la protection des serveurs DNS et autres infrastructures critiques, ainsi que le maintien de la visibilité et du contrôle sur l’infrastructure IT.

Défense Multi-Couches

En matière de protection DDoS, une stratégie multi-couches est essentielle, impliquant des solutions dédiées sur sites, conçues pour combattre et minimiser les menaces provenant de n’importe quelle partie du réseau. Ces outils doivent fournir des techniques empêchant l’usurpation tout en permettant l’authentification des hôtes, le positionnement de seuils spécifiques pour les applications et le trafic, la vérification des protocoles et états, la mise en application des gabarits, les contrôles d’accès basés sur la géolocalisation et les listes noires/blanches.

Lorsqu’elles envisagent des solutions dédiées DDoS, les organisations doivent s’assurer que celles-ci leur permettront de détecter également les attaques DDoS applicatives et de bloquer efficacement tous les modèles et techniques des attaques DDoS, qu’ils soient classiques, génériques ou personnalisés. Egalement, ces solutions doivent « apprendre » à reconnaitre les types de comportement basés sur le flux du trafic, qu’ils soient acceptables ou anormaux. Ce profilage de trafic est essentiel car cela permet de détecter et de freiner plus rapidement les menaces tout en réduisant les faux positifs.

Pour une meilleure efficacité opérationnelle, les entreprises doivent également envisager des solutions DDoS qui offrent des fonctionnalités de virtualisation et de géo-localisation avancées.

Grâce à la virtualisation, les administrateurs des politiques peuvent établir et surveiller plusieurs domaines indépendants de politiques dans un seul dispositif, empêchant les attaques affectant un segment de réseau d’impacter les autres. Ce mécanisme est également efficace dans l’escalade de la défense – plutôt que de s’appuyer sur un seul ensemble de politiques, les administrateurs IT peuvent en définir plusieurs à l’avance, ce qui permet d’appliquer un ensemble de politiques plus rigoureux si les précédentes sont insuffisantes.

Les technologies de géolocalisation, d’autre part, permettent aux entreprises de bloquer le trafic malveillant en provenance de sources inconnues ou étrangères et suspectes. Cela réduit la consommation d’énergie et de charges sur les serveurs backend en éliminant le trafic des régions qui ne sont pas concernées par le marché et la couverture géographique de l’organisation.

Protéger les serveurs DNS

Dans la cadre d’une stratégie globale défensive, les organisations doivent protéger leurs infrastructures et actifs critiques. De nombreuses entreprises maintiennent leurs propres serveurs DNS pour assurer la disponibilité Web, cependant ces serveurs sont souvent les premiers systèmes ciblés lors d’une attaque DDoS. Une fois que les serveurs DNS sont touchés, les assaillants peuvent facilement stopper les opérations Web d’une organisation, créant une situation de déni de services. Les solutions de protection DNS disponibles sur le marché aujourd’hui peuvent protéger contre les mécanismes d’intrusion utilisant l’authentification des transactions ou l’application de ports sources aléatoires.

Maintenir le Contrôle et la Visibilité sur l’Infrastructure

Les organisations doivent rester vigilantes et surveiller leurs systèmes avant, pendant et après une attaque. Ce n’est un secret pour personne, avoir une représentation globale de l’environnement IT permet aux administrateurs de détecter les aberrations du trafic réseau et de détecter les attaques plus rapidement, tout en leur fournissant des analyses et renseignements pour mettre en œuvre des techniques de prévention et de minimisation des attaques appropriées. Les meilleures défenses intègreront une surveillance continue et automatisée, avec des systèmes d’alertes qui sonnent l’alarme et déclenchent le plan d’intervention en cas de détection de trafic DDoS.

Il est important d’avoir une visibilité et un contrôle précis sur le réseau. Cette visibilité sur le comportement réseau aide les administrateurs à trouver la cause de l’attaque et à bloquer le trafic des flux tout en permettant au trafic légitime de passer librement. Cela permet également aux administrateurs d’analyser les attaques de manière historique et en temps réel dans le cadre d’enquêtes approfondies. En outre, les caractéristiques avancées de suivi des sources peuvent aider les efforts de défense en localisant l’adresse d’une attaque non-usurpée, et peuvent même contacter l’administrateur du domaine du contrevenant.

Attirer l’Attention des Entreprises

Les attaques DDoS – comme d’autres menaces de sécurité – continueront de croitre et seront plus effrénées dans le futur. La nature évolutive des technologies DDoS obligera les entreprises à changer de mode de pensée, impliquant une plus grande prévoyance et des défenses plus proactives. Par conséquent, les organisations doivent renforcer leurs plans d’intervention et évaluer leur infrastructure réseau vis-à-vis des menaces DDoS actuelles. Cela passe par le renforcement des défenses des serveurs critiques et par la priorisation des données. Il faut également implémenter des moyens de gestion et de surveillance pour une compréhension globale de l’ensemble du réseau. Enfin, les administrateurs IT devraient être capables de mettre en oeuvre des mesures de protection qui identifient rapidement la source de la menace, minimisent l’impact de l’attaque, et rétablissent le service dès que possible.

Ce ne sont qu’avec ces mesures que les entreprises cesseront de s’inquiéter des attaques DDoS, aussi paralysantes soient-elles,  et pourront se recentrer sur leur activité.

Le pirate de SpamHaus arrêté dans un bunker informatique

La police espagnole aurait arrêté l’auteur du piratage informatique de SpamHaus, un informaticien de 35 ans. Jeudi dernier, la police espagnole a arrêté un informaticien Néerlandais de 35 ans,  Sven Olaf Kamphuis, accusé d’être l’auteur du piratage informatique ayant visé SpamHaus. Un DDoS d’une telle ampleur que certains experts expliquaient que l’Internet avait ressenti, un peu, la secousse numérique malveillante.

Arrêté à son domicile de Granollers, banlieue de Barcelone, la police ibérique explique être tombé dans une maison transformée en véritable bunker informatique. L’homme a été présenté au tribunal de Madrid. Placé en prison, il attend son extradition vers les Pays-Bas. Une enquête internationale avait été lancée après ce Déni Distribué de Service ressenti aux USA, aux Pays-Bas et Royaume Uni. Une fiche Europol avait été lancée contre Sven Olaf Kamphuis. L’homme se déplaçait dans une camionnette qu’il utilisait comme un bureau informatique mobile. A première vue, le pirate a cru jouer au plus malin avec une tentative de Social Engineering bancale.

La police espagnole a expliqué qu’il s’était d’abord présenté comme un diplomate, puis comme le ministre des Télécommunications et des Affaires étrangères de la république Cyberbunker. Dans ce « bunker » (sic!), deux ordinateurs portables et des disques durs ont été saisis. Bref, pas de quoi crier à la cyber guerre ! Vous remarquez la photographie du présumé pirate, arborant le tee-shirt du Parti Pirate. Autant dire que l’amalgame est intéressant à visionner.

Cyber-attaques d’entreprises : de plus en plus d’inquiétude

Datasecuritybreach.fr a reçu une étude indépendante, commandée par Corero Network Security, leader mondial des systèmes de défense contre les attaques par déni de service (DoS/DDoS) et les intrusions en première ligne de défense, qui indique que les entreprises redoutent plus que jamais de devenir la cible d’attaques par déni de service distribué (DDoS).

Cette enquête réalisée auprès d’entreprises britanniques révèle que 41% des responsables informatiques sont « très » ou « extrêmement » préoccupés et craignent d’être victimes d’une attaque, contre 29% en 2012. Réalisée par l’Institut de sondages Vanson Bourne, l’enquête compare l’attitude de 100 moyennes et grandes entreprises, au cours des deux dernières années. Ce sondage dévoile également que le nombre d’entreprises ayant eu à faire face à des attaques a atteint 25% en 2013, contre 18% en 2012. Les responsables informatiques du secteur financier sont les plus inquiets. Actuellement, 56% d’entre eux expriment un niveau de préoccupation élevé ou extrême contre 28% l’année dernière.

Une impression de protection trompeuse 31% des personnes interrogées disent avoir déjà mis en place une technologie anti-DDoS spécialisée. 36% déclarent ne compter que sur leur pare-feu pour les protéger des attaques DDoS et ne projettent pas d’accroître leur protection. Par contre, 24% disent avoir l’intention d’acquérir une technologie anti-DDoS spécifique en plus du pare-feu en place.

Les analystes s’accordent à penser que les entreprises estiment être protégées contre les attaques ciblées comme les DDoS, alors qu’en fait, elles se réfèrent à des technologies de sécurité traditionnelles. Il semblerait que beaucoup comprennent l’évolution des menaces actuelles mais surestiment leur propre capacité à les contrer.

Fun, argent et espionnage Une évolution majeure par rapport au sondage de l’année dernière, porte sur les motivations des attaques. En 2012, les motifs politiques ou stratégiques étaient le plus souvent invoqués. C’était la principale motivation pour 33% des personnes interrogées. En 2013, 36% des sondés estiment également que c’est « juste pour rire ». Cependant, les motivations varient radicalement d’un secteur économique à l’autre. Les secteurs de la distribution et des finances considèrent que l’extorsion d’argent est la motivation principale des attaques, le secteur industriel pour sa part invoque unanimement les raisons politiques. Une autre conclusion intéressante de l’enquête est la variété des attaques ciblées et leur sophistication croissante. 33% des attaques ciblées sont des attaques DDoS de la couche applicative, 37% des attaques volumétriques et 30% des attaques d’un autre type ou des attaques zero-day. Emmanuel Le Bohec, Regional Manager de Corero Network Security en France, commente à Data Security Breach : « Il est intéressant de noter qu’en dépit de l’augmentation significative de protection contre les attaques par déni de service au cours de l’année passée, les responsables informatiques redoutent plus que jamais la menace d’une attaque. Il ressort en outre clairement de cette enquête que les responsables IT n’appréhendent toujours pas la variété et la sophistication des attaques DDoS ainsi que les risques pris par leurs entreprises en faisant confiance à leur seul pare-feu pour les protéger. »

Cyber-attaques : la menace s’amplifie, la résistance s’organise

Dire que les attaques par DDoS (Déni de Service Distribué) sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus graves est une lapalissade. La menace est diffuse, souvent discrète, mais bien réelle. La gravité du phénomène est difficile à cerner avec précision, mais on peut affirmer que la plupart des grandes entreprises et administrations ont subi des intrusions. Plusieurs études révèlent en effet que 65 à 70 % des entreprises ont été victimes de cyber-attaques ciblées en 2012. Une enquête de Ponemon Institute aux Etats-Unis dévoile que l’année dernière, les deux tiers des banques et entreprises du secteur financier  ont été frappées par des attaques DDoS. Pourtant, seules 17% d’entre elles se disent bien protégées.

L’alerte est donnée Autrefois, servant exclusivement dans les tentatives d’intrusion pour désactiver des équipements réseau ou sécurité, puis plus récemment utilisées comme moyen d’expression idéologique par les Anonymous – bien que ce but annoncé puisse parfois laisser dubitatif – les cyber-attaques apparaissent désormais comme un problème beaucoup plus grave et plus global, devenu surtout géopolitique et économique. Bien que peu d’entreprises admettent encore publiquement en être la cible, certains éléments montrent qu’il s’agit d’un phénomène généralisé. La question est assez préoccupante pour que l’administration américaine ait donné l’alerte et milite activement pour une meilleure protection des infrastructures du pays En effet, les États-Unis, particulièrement concernés, prennent la chose très au sérieux. Les responsables des services de renseignement ont récemment fait part au Sénat de la vulnérabilité de la nation face au cyber-espionnage, au cyber-crime et à la destruction des réseaux informatiques, à la suite d’attaques menées par certains états, par les cyber-terroristes, les cybercriminels ou encore les hacktivistes. En France, on note un certain retard de prise de conscience de la menace malgré l’alerte donnée par Jean-Marie Bockel et la montée en puissance de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI), appartenant aux services du Premier Ministre. Dans son rapport, le sénateur critique les moyens alloués par l’Etat pour se défendre contre des attaques informatiques de grande ampleur et contre une cyber-guerre. On ne peut que s’inquiéter de cette situation. Bercy, l’Elysée – tout comme des institutions publiques de plusieurs pays – n’ont-ils pas déjà été l’objet d’attaques ?

Le risque du chaos La lutte contre les cyber-attaques s’inscrit dans une conception globale de défense. Elle est aujourd’hui devenue prioritaire, au même titre que la lutte contre le terrorisme ou la prolifération nucléaire, et tout ce qui risque de mettre en cause la sécurité nationale. La remise prochainement au gouvernement du Livre blanc « Sécurité & Défense 2013 » insiste bien, à la fois sur cette nécessité et sur le retard pris par la France. Des mesures de protection propres aux activités socio-économiques doivent être prises, tout comme elles le sont pour la sécurité du territoire ou la garantie des institutions. Cela devrait se traduire en particulier par la prise de dispositions rendant obligatoire la mise en place d’outils de sécurité sur les systèmes d’information. L’attaque des systèmes d’information ne pourrait-elle pas conduire à la prise de commande des organes vitaux de la Nation, via les fameux Opérateurs d’Importance Vitale (OIV), menant au chaos dans les transports, l’énergie, la distribution, les médias et la finance ? Cette éventualité est prise très au sérieux et ne relève pas d’un scenario de film catastrophe.

Data Securit Breach se pose la question : Mensonge ou aveuglement ? Devons-nous craindre un manque de moyens de défense face à la multiplication des agressions subies par les entreprises ? On observe une lente mobilisation des Etats et une prise de conscience encore très limitée des entreprises dans le monde. Beaucoup, lorsqu’elles n’y sont pas obligées, ne signalent pas les attaques qu’elles subissent, craignant pour leur image. Ce qui est potentiellement dangereux pour leurs clients, leurs partenaires… et tous ceux qui échangent régulièrement avec elles. La prise de conscience n’est pas partagée par tous et le déni des attaques s’apparente à l’aveuglement, allant même jusqu’au mensonge sur la gravité des faits.

Aux Etats-Unis, les 27 plus grandes entreprises américaines cotées en bourse, ont nié avoir enregistré des pertes financières importantes à cause des attaques subies. Cela est contraire aux affirmations des autorités fédérales américaines pour lesquelles des milliards de dollars de secrets confidentiels ont été dérobés par ce biais. Le décalage s’explique. Les sociétés déclarent qu’elles ont été attaquées mais minimise les conséquences.

Le rapport Bockel préconise également l’obligation de déclarer les attaques importantes du système d’information. Informer qu’on a été attaqué est sans aucun doute une démarche responsable. Bien qu’elles soient encore trop peu, on note que de plus en plus d’entreprises prennent vraiment conscience des dangers du piratage informatique, en révélant les tentatives des hackers pour infiltrer leurs réseaux et dérober des données sensibles. C’est le cas par exemple d’EADS et ThyssenKrupp, qui selon Der Spiegel ont été les cibles, l’année dernière, de cyber-attaques venues de Chine. Officiellement, EADS confirme qu’il s’agit d’une « attaque standard » sans conséquence. Mais pour l’hebdomadaire allemand, la cyber-attaque a été jugée suffisamment importante pour que le groupe aéronautique et aérospatial civil et militaire alerte le gouvernement allemand.

Le cyber-espionnage s’amplifie Les attaques DDoS augmentent en fréquence mais aussi en gravité. Au-delà des attaques impliquant un très gros débit, ce sont surtout les attaques par déni de service applicatif qui ont le vent en poupe. Plus faciles à mettre en œuvre, plus discrètes, elles n’en sont pas moins dévastatrices et représentent désormais entre 60 et 80% des attaques, selon les études. Et la tendance ne semble pas prête à s’inverser. Mais le plus important est de comprendre que les attaques par déni de service, quel que soit leur type, ne sont que la partie émergée de l’iceberg. L’attaque vise en réalité à pénétrer le réseau de l’entreprise-cible. D’ailleurs, les entreprises sont les premières visées car détentrices de brevets, de données personnelles, financières, géographiques, météorologiques, sanitaires… Et, chaque attaque par déni de service majeure a donné lieu par la suite, à une seconde vague prenant la forme d’une divulgation d’informations volées au moment de l’attaque. Comme si, au cas où les effets du DDoS n’auraient pas été suffisamment remarqués et la réputation de l’entreprise entachée, l’attaquant voulait s’assurer que ses actions éclatent bien au grand jour et soient révélées au plus grand nombre. Chaque entreprise, PME ou grand compte, est une cible potentielle pour les criminels informatiques. A la demande de Corero Network Security, le Ponemon Institute a mené une enquête. 650 professionnels de l’informatique et de la sécurité, représentant 351 banques dont les plus importantes au monde, ont été interrogés. Il s’avère que 64% des professionnels sondés révèlent que leur banque a subi de multiples attaques DDoS en 2012 et 78% d’entre eux s’attendent à ce que le phénomène persiste voire s’amplifie. Les attaques DDoS et les attaques zero-day –  qui exploitent une vulnérabilité jusqu’alors inconnue – sont les menaces les plus graves. On observe d’ailleurs de plus en plus la combinaison des deux. Une personne sur deux interrogées dans le cadre de l’enquête, déclare que la pénurie de personnels compétents, le manque de technologies de sécurité efficaces et l’insuffisance de ressources budgétaires sont les obstacles majeurs qui empêchent de contrer les attaques par déni de service distribué.

Toute entreprise connectée à Internet peut subir une attaque DDoS. Pourtant, on s’aperçoit avec inquiétude que la grande majorité des organisations compte sur des solutions inefficaces (parce que non conçues pour cela) comme les anti-virus et les pare-feu pour se protéger contre ces attaques par DDoS.

Chaque technologie doit pouvoir jouer son rôle Face à ce danger omniprésent, l’inquiétude est légitime. Nos entreprises sont-elles bien préparées à contrer les attaques de nouvelle génération ? Font-elles les bons choix techniques et stratégiques de défense ? Des solutions nouvelles existent pour résister à la déferlante des attaques DDoS, des attaques ciblées, des botnets, des attaques force-brute et empêcher la fuite et le vol de données. Datasecuritybreach.fr vous rappelle qu’il s’agit d’unités qui filtrent les flux et éliminent le trafic de l’attaque avant qu’il ne frappe le réseau et sans que le trafic légitime ne soit ralenti ou bloqué. Parce que les attaques DDoS visent de plus en plus fréquemment la couche applicative du système d’information, une nouvelle approche est nécessaire pour se défendre. La technologie traditionnelle des pare-feu, proxies et IPS détectant sur signatures, n’a pas été conçue pour arrêter les attaques visant la couche applicative et cherchant à simuler des acteurs légitimes. Les attaquants le savent.

De plus, l’attaque par DDoS n’est parfois qu’une diversion pour pénétrer sur le réseau et effectuer une invasion plus insidieuse. Pour ce faire, les pirates ciblent le pare-feu, mis en place par l’organisation pour se protéger et qu’ils utilisent contre elle ! Aussi convient-il de disposer une première ligne de défense – moyen simple pour bloquer le trafic indésirable avant qu’il n’atteigne le pare-feu et l’IPS – laissant ces derniers faire le travail pour lequel ils ont été conçus. Pourquoi s’en priver ? Les attaques n’arrivent pas qu’aux autres. Par Emmanuel Le Bohec, pour Data Security Breach, Regional Manager chez Corero Network Security.

Un DDoS géant perturbe Internet

Une attaque informatique à l’encontre d’un spécialiste de la lutte contre les spams perturbe l’Internet. Spamhaus, une entité basée en Suisse qui s’est donnée pour mission de publier des « listes noires » de serveurs utilisés dans des diffusions massives de spams, des courriels non sollicités. 80% des blocages des pourriels seraient réussis grace à SpamHaus. Depuis quelques jours, une attaque de type DDoS (Dénis Distribués de Service) perturbe le fonctionnement de SpamHaus… et du réseau des réseaux. Matthew Prince, de chez CloudFlare, indique n’avoir jamais vue une attaque prendre une telle ampleur. Tout a débuté la semaine derniére, les Suisses ont placé dans la liste noire du moment le site internet néerlandais Cyberbunker. Motif, le portail serait un repére de pirates et autres spammeurs. « Spamhaus n’a pas été en mesure de prouver ses allégations » indique CyberBunker.

Le New York Times fait parler un « porte-parole » des pirates assaillants. Sven Olaf Kamphuis indique que l’attaque est en représaille contre Spamhaus, qui « abuse de son influence« . L’attaque DDoS a une telle impacte qu’elle aurait « freinée » le débit web, en Europe. A l’AFP Johannes Ullrich, de l’institut de technologie américain SANS, explique que cette attaque est dix fois plus puissantes que les derniérs DDoS enregistrés. Il est vrai que se manger 300 gigabytes de données par seconde, ca à de quoi bloquer des serveurs ! Data Security Breach trouve que le plus inquiétant n’est pas l’attaque en elle même, mais sa facilité de mise en place. Les pirates ont tout simplement profité des vulnérabilités des serveurs DNS. Bilan, chaque attaque est multipliée par 100. Voir Open Resolver Project pour en savoir plus.

Internet a-t-il failli être coupé par une attaque de grande ampleur ?

A cette question que tout le monde se pose en ce moment, la réponse est oui. Avec les attaques qui ont eu lieu récemment et on encore lieu à certaines échelles, Internet a été, tout au moins, déstabilisé pendant plusieurs heures. Que vous ayez un téléphone portable en 3G, un ordinateur pour surfer sur votre site préféré ou voulu recevoir des mails d’outre atlantique, vous avez peut être tous senti à plus ou moins grande échelle des ralentissements.

L’attaque informatique derrière cette déstabilisation est connue, mais n’avait jamais été menée à cette ampleur. Les DDOS et plus spécifiquement les DrDOS sont des attaques par amplification de trafic, ou pour faire simple, les attaquants utilisent des serveurs et des réseaux mal configurés comme des amplificateurs. Ils transforment une ou plusieurs connexions de tailles honorables (mais que tout le monde peut s’offrir pour quelques dizaines d’euros par mois) en canons à trafic de très grande ampleur. Pour prendre une image plus parlante, cela revient à transformer une balle de pistolet en une pluie de munitions. Avec une telle arme, pour chaque « balle » tirée à l’origine, plusieurs centaines de milliers de projectiles arrivent à destination…

Il est important de comprendre cependant qu’aussi puissantes soient ces attaques, elles sont temporaires par essence. Leurs durées de vie se comptent en heures, en dizaines d’heures au maximum, Internet n’est donc pas en risque d’être définitivement « cassé » mais en risque d’être très embouteillé, pendant un long moment. Une question de fond demeure, ces embouteillages dureront-ils très longtemps et seront-ils fréquents ou bien les autorités vont-elles réagir et forcer la prise de mesures concrètes ?

Le laxisme et l’avidité au cœur du problème

Car ce qui rend possible ces attaques, ce sont deux problèmes fondamentaux, tous deux possibles à régler. En effet, ces attaques sont rendues possibles par des serveurs mal configurés. Cette fois-ci ce sont les serveurs DNS qui sont concernés, l’un des services indispensable au fonctionnement d’Internet, qui convertit les noms (comme www.datasecuritybreach.fr) en adresse numériques (dites IP) compréhensibles par les ordinateurs et serveurs. En l’occurrence, ces DNS « ouverts » étaient parfois laissés accessibles en tant que service à la communauté, souvent laissés ouverts par d’autres administrateurs moins compétents par manque de connaissance ou de temps.  Mais auparavant, c’était les protocoles utilisés par les serveurs de jeux sur Internet et d’autres sources sont également possibles à exploiter par les pirates. Le point commun à tous ces supports d’attaques est que les personnes ayant soit développé soit déployé ces services ont mal configuré leurs serveurs et permis à ces attaques d’avoir lieu.

Le second problème est lui très matériel. Il y a des grands bénéficiaires à ces flux démesurés. Pour commencer par le point important, ces attaques ne devraient pas exister et sont simplissimes à bloquer. Il suffit à chaque entité participant au réseau Internet de n’acheminer que les paquets légitimes, provenant réellement de son réseau. Actuellement ce n’est pas le cas. En effet, de très nombreux opérateurs (dont les plus grands Français, Allemands et US) ne filtrent pas les paquets transitant par leurs réseaux et acheminent des paquets qu’ils savent illégitimes.

Ces attaques reposent sur un mécanisme central clé : le fait que l’adresse source, l’identité numérique de l’attaquant est faussée. Cette méthode, appelée le spoofing, est laissée libre à l’utilisation de chacun alors qu’il n’est que normal et logique que chacun ne transporte que les paquets réellement issus de son réseau. Cela revient exactement au même que de transporter des valises d’inconnus que l’on vous aurait remis à l’aéroport. Pourquoi le font-ils ? Car les opérateurs de niveau 2 se facturent le trafic envoyés entres eux. En résumé, plus ils envoient de trafic, plus ils facturent le voisin qui reçoit ce trafic. DataSecurityBreach.fr le confirme, c’est donc une raison très monétaire qui les motive plus qu’une très théorique impossibilité technique derrière laquelle ils se cachent pour ne pas résoudre le problème.

La guerre des boutons 2.0

Cette attaque est par bien des aspects uniques. Unique car elle a visé les plus gros « tuyaux » d’Internet (les tiers 1), ce qui est atypique et à bien failli couper tout le réseau pendant quelques heures. Elle est aussi unique par la violence et son ampleur. A notre connaissance, aucune attaque n’avait encore atteint une telle ampleur, avec près de 300 Gbps de trafic vu par les grands opérateurs par moment. Les plus gros points d’échange d’Internet n’acceptent que 100 Gbps, là où cette attaque a dépassé les 300 Gbps par endroits dans le réseau mondial…

Cela représente, disons 1 million de voitures circulant sur une route où l’on en attend 100 000 en général au grand maximum. C’est l’équivalent de plusieurs dizaines de milliers de connexions ADSL classiques qu’il faudrait réunir à plein débit à un instant donné pour atteindre un tel volume. Un très gros canon à paquet donc et cela n’est encore qu’une partie du trafic maximal généré par cette attaque. Unique enfin par sa cible et son origine. Pour une cause qui ne nécessite très probablement pas une telle Vendetta, le spam, Internet a été déstabilisé quelques heures. On ne règle pas les bagarres de gamins dans une cours de récré à coup de taser et de flashball, on ne règle pas un différend avec Spamhaus avec une DDOS de cette taille, cela est déraisonnable.

Unique, cette attaque à malheureusement de grande chance de ne pas le rester car rien n’est fait à l’heure actuelle par les autorités pour forcer des configurations plus efficaces des réseaux opérateurs et des services clef d’Internet. Les solutions sont connues, la volonté de les appliquer manque. Elle ne restera pas unique car mener une telle attaque n’est pas extrêmement complexe, les méthodes sont connues et les personnes capables de les mener se comptent en dizaines de milliers dans le monde, à minima. Bien sûr la très grande majorité d’entre elles sont des personnes raisonnables, mais il suffit d’une seule en l’occurrence pour atteindre un tel résultat…

La structure de base d’internet la rend résiliente à beaucoup de dangers différents, mais d’un autre côté,  certains points clés sont toujours très fragiles et les milieux underground le savent …

Moi vouloir tuer Internet L’architecture principale du DNS peut être mise à terre. Ce n’est pas chose aisée mais un DDOS massif peut la faire plier et donc casser le système de résolution de nom et le processus de diffusion, entrainant ainsi un situation très inconfortable. Le second point que je voulais souligner est que la faille dévoilée par Dan Kaminsky durant l’été 2008 est encore présente sur presque un quart des DNS mondiaux et permet une attaque par cache poisoning, aussi simple que redoutablement efficace.

BGP. Cette partie est aussi sensible et fragile. Les membres de la DFZ (Default Free Zone) sont supposés se faire confiance les uns aux autres les yeux fermés. Nous prenons des routes depuis d’autre AS et diffusons notre routage aux autres membres…Mais si des paquets étranges sont envoyés dans le pré-carré, ils peuvent faire chuter l’ensemble, comme par exemple ce fameux mois d’août 2010, durant lequel le Ripe à mener une expérience qui tourna mal, brisant ainsi beaucoup de routes et dérangeant une partie du trafic Internet pour plusieurs minutes. Les Chinois ont aussi commis leur « erreur », générant un des plus spectaculaires détournements de trafic de l’histoire d’Internet. Il est dit que c’était une erreur (par ceux qui l’ont commise 🙂 ) mais il apparait tout de même comme rien de moins que le plus large et important piratage jamais réalisé sur internet, montrant une fois encore que les piliers d’Internet peuvent encore facilement « trembler sur leurs bases.

L’IPV4 est le plus fondamental des protocoles d’Internet. Il est présent depuis des décennies et à été attaqué de tellement de façon différentes que je ne peux imaginer donner un chiffre pertinent à fournir dans cet article. Quelques points sont cependant sûr concernant IPV4, le protocole est utilisé partout (moins de 8% d’internet est prêt pour IPV6), il comporte de nombreuse erreurs de conceptions, il permet de nombreuse attaque par DDOS, spoofing, sniffing et chacun l’implémente « à sa sauce ». Tout cela fait d’IPV4 le plus utilisé des protocoles de niveau 3 du monde et, bien entendu, le plus connu, testé, reversé et attaqué…

Une lutte de pouvoirs ?

CloudFlare après sa méga panne plongeant des centaines de milliers de sites dans le noir le plus total avait bien besoins d’une énorme publicité. En aidant cette fois des « gentils », c’est pour eux l’occasion rêvée pour redorer cette image ternie. Il n’y a pas que les attaques qui peuvent être amplifiées, il y a aussi les paroles. Oui, car contrairement à ce que raconte certains ahuris, le trafic Internet en Europe n’a pas bougé d’un pouce : chiffres à l’appui. Quant aux évènements, il s’agit bien d’un règlement de compte entre Spamhauss et de véritables cybercriminels aguerris qu’il vaut mieux éviter de chicaner, même pour plaisanter.

Spamhauss est sauvé, CloudFlare devient un super-héros auprès des gentils mais laisse une ouverture béante aux whitecollars du CB-31337 qui ne se font pas prier pour récupérer habillement l’histoire en diabolisant à nouveau Spamhauss (ouvertement critiqué pour avoir le cul entre deux chaises et pour ses méthodes de cowboys) et gagnant ainsi de nouveaux clients. Si vous n’avez pas encore compris, Internet va bien, très bien même. Business is business… Cependant ça démontre une nouvelle fois les faiblesses connues qui peuvent (mais ça ce n’est pas nouveau, disons « qu’ils osent ») être utilisées dans d’autres types d’attaques. Avec ces escarmouches, ils ne font que frapper du poing, peut être un avertissement comme tu le soulignes,… ou simplement une évaluation. Ces gens là ont largement la capacité de mener des offensives nettement supérieures (avec dégâts). A mon sens, il faut se souvenir d’une chose très importante : il n’est pas possible d’évaluer les capacités offensives avec certitude de l’ensemble des acteurs en présence car ils sont connectés indirectement avec divers milieux, autres que l’underground traditionnel. Ils peuvent changer de facette l’espace d’un instant et devenir un bras armé. Mettez une dose d’agences de renseignements, une pincée de politiques… et très franchement, je doute que les moyens déployés, même extra-ordinaires, depuis les claques Estoniennes, Géorgiennes,… suffisent à contre-carrer des attaques disons.. hors normes. Quoiqu’ils pourront certainement mener des investigations, compter les morceaux et tenter de recoller ce puzzle bordélique mais ça sera définitivement trop tard. Rassurez-vous, tant qu’il y aura des enjeux financiers, rien de tout cela n’arrivera. (Avec NBS-SYSTEM)