La CNIL alerte sur la sécurité des grandes bases de données

Les fuites massives de données en 2024 ont exposé les failles de sécurité des grandes bases contenant des millions de données personnelles. La CNIL émet ses consignes pour muscler la cybersécurité.

En 2024, la France a été le théâtre d’une vague inédite de violations de données personnelles. Ces incidents, souvent dus à des négligences techniques et à des pratiques de sécurité insuffisantes, ont mis en lumière la fragilité des systèmes traitant des volumes massifs d’informations comme a pu le prouver ZATAZ.COM dès septembre 2023. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a publié une série de recommandations destinées à renforcer les mesures de sécurité. Une démarche devenue cruciale, à l’heure où les bases de données numériques, qu’elles soient publiques ou privées, cristallisent un enjeu majeur de souveraineté, de confiance et de résilience numérique.

Des failles structurelles mises à nu par une année noire

L’année 2024 aura servi de révélateur brutal. Des millions de personnes ont vu leurs données personnelles exposées à la suite d’attaques informatiques ciblant aussi bien des organismes publics que des entreprises privées. Le site ZATAZ.COM, référence de l’actualité dédiée à la lutte contre la cybercriminalité, avait lancé l’alerte dès 2023. Ces fuites ne sont pas l’œuvre de cybercriminels d’élite, mais bien d’attaques dites « opportunistes », facilitées par des failles répétitives : comptes usurpés protégés par de simples mots de passe (les pirates ont exploité dans la plupart des cas des infos stealers), surveillance inexistante des intrusions (une veille qui ne doit pas être négligée), ou encore sous-traitants négligents. Selon les rapports de la CNIL, près de 80 % des violations majeures enregistrées proviennent d’identifiants compromis.

Ces lacunes soulignent un déséquilibre préoccupant : les systèmes manipulant les données de plusieurs millions d’individus ne bénéficient pas toujours des dispositifs de sécurité à la hauteur des risques encourus. Or, ces bases de données géantes – qu’il s’agisse de CRM, de services cloud ou de plateformes clients – concentrent une mine d’informations sensibles : identités, coordonnées, historiques de consommation, voire données bancaires.

80 % des violations massives en 2024 ont été rendues possibles par des identifiants volés et une absence d’authentification renforcée.

Des mesures à la hauteur des enjeux

Face à cette situation alarmante, la CNIL insiste sur la nécessité d’une « défense en profondeur » pour les grandes bases de données. Il ne s’agit plus seulement de protéger la périphérie d’un système, mais bien d’organiser sa sécurité de manière holistique. Cela inclut des couches successives de protection, une surveillance active, une journalisation rigoureuse des activités et une politique d’accès strictement contrôlée.

L’autorité rappelle que les articles 5.1.f et 32 du Règlement général sur la protection des données (RGPD) imposent aux responsables de traitement comme aux sous-traitants de garantir une sécurité adaptée à la nature des données traitées et aux menaces qui les guettent. Cela implique une mise à jour constante des dispositifs techniques, mais aussi une réflexion en amont sur les architectures et les processus organisationnels.

La CNIL recommande notamment l’intégration systématique de l’authentification multifacteur (2fa/mfa) pour tout accès à distance à des données massives. Elle pointe également l’importance de limiter les capacités d’extraction de données en cas d’intrusion, ainsi que la nécessité de mettre en place des dispositifs de journalisation performants permettant de détecter rapidement toute activité anormale.

Multifacteur et journalisation : piliers de la nouvelle sécurité

La double authentification constitue aujourd’hui un rempart incontournable face à l’explosion des attaques par hameçonnage ou par réutilisation d’identifiants compromis (credential stuffing). Ce dispositif, qui combine mot de passe et preuve de possession (comme un code envoyé sur un téléphone ou une application dédiée), réduit considérablement le risque d’accès frauduleux… mais n’empêche aucunement l’accumulation de données personnelles. Les pirates ont compris depuis bien longtemps comme accéder à des espaces privées via, par exemple, le social engineering.

La CNIL n’ignore pas les contraintes opérationnelles que peut engendrer sa mise en œuvre, notamment pour les structures peu dotées en ressources humaines ou techniques. Mais l’autorité considère cet effort comme proportionné aux risques encourus. Surtout, elle prévient que l’absence d’une telle mesure sur des bases sensibles pourra, à compter de 2026, justifier l’ouverture de procédures de sanction.

Autre axe fort : la journalisation des activités. Les responsables de traitement sont appelés à mettre en place une traçabilité fine des accès, actions et flux de données. L’objectif est double : détecter les intrusions le plus tôt possible et disposer d’éléments d’analyse en cas d’incident. Les logs doivent être conservés entre six mois et un an, selon des modalités qui garantissent leur intégrité et leur exploitation. L’enjeu n’est pas tant d’accumuler des volumes de données que de savoir les interpréter et d’agir rapidement. Des logs qui pourront permettre de savoir si l’ennemi ne vient pas de l’intérieur !

La CNIL exigera dès 2026 l’authentification multifacteur sur toutes les grandes bases de données accessibles à distance, sous peine de sanctions.

Former pour anticiper : la vigilance humaine en première ligne

La technique ne peut à elle seule garantir la sécurité des données. Les erreurs humaines, trop souvent à l’origine des incidents, doivent être anticipées. La CNIL encourage les entreprises à organiser régulièrement des sessions de formation et de sensibilisation adaptées à chaque profil d’utilisateur : employés, développeurs, prestataires, décideurs. Data Security Breach, par le biais de son fondateur, Damien Bancal, propose des rendez-vous de sensibilisation [contact]. L’implication des utilisateurs est cruciale. Dans bien des cas, un simple doute exprimé par un salarié aurait pu éviter une fuite. D’où l’importance de disposer de référents identifiés et de canaux de remontée d’alerte efficaces. La CNIL considère que l’absence de telles mesures constitue un manquement à part entière.

Un point de vigilance majeur concerne la chaîne de sous-traitance. Les bases de données de grande ampleur sont souvent hébergées ou gérées par des prestataires externes, parfois situés à l’étranger. La CNIL rappelle que le RGPD impose de formaliser, par contrat, l’ensemble des obligations sécuritaires, incluant les clauses sur les violations de données, l’usage de sous-traitants secondaires et la transparence sur les mesures techniques employées.

Le responsable de traitement reste, dans tous les cas, redevable du niveau de sécurité. Il lui revient de s’assurer que le prestataire respecte les recommandations de l’autorité, dispose des certifications nécessaires et se soumet à des audits réguliers. Cette exigence vaut aussi bien pour les sous-traitants directs que pour les fournisseurs cloud, très présents dans l’hébergement de données massives.

La CNIL recommande notamment d’annexer au contrat la politique de sécurité de l’information du prestataire, ainsi que les preuves de ses certifications. Elle insiste sur l’importance d’un suivi continu, et non ponctuel, du niveau de conformité du sous-traitant. Bref, rien de nouveau. Cela devrait être inclus depuis la mise en place du RGPD, en mai 2018 !

2025 : le virage de la fermeté

Avec son plan stratégique 2025-2028, la CNIL franchit un cap dans son approche de la cybersécurité. Elle annonce une intensification de ses contrôles, en ciblant plus particulièrement les structures manipulant des données à très grande échelle. Un accompagnement est prévu, mais la pédagogie laissera peu à peu place à une exigence renforcée de conformité.

L’autorité prévient : les entreprises ayant déjà connu des fuites et qui n’auraient pas renforcé leur sécurité s’exposent à des sanctions accrues. Le message est clair : les incidents passés doivent servir de leçon. Les organismes ont désormais à leur disposition tous les outils pour anticiper, prévenir et réagir.

Les sanctions, qui peuvent atteindre 10 millions d’euros ou 2 % du chiffre d’affaires mondial, ne sont pas une menace théorique. Elles ont déjà été prononcées par la CNIL à plusieurs reprises ces dernières années. À l’avenir, le non-recours à l’authentification multifacteur sur des bases critiques sera considéré comme une négligence inacceptable.

Vers une maturité numérique collective ?

Ce tournant amorcé par la CNIL marque une volonté claire de responsabiliser l’ensemble de l’écosystème numérique. À l’heure où les données personnelles deviennent une ressource stratégique, leur protection ne saurait être une option. Elle est le socle de la confiance numérique, et donc de la compétitivité des entreprises comme de la légitimité des institutions.

Mais une question demeure : les acteurs économiques, souvent contraints par des logiques de rentabilité et de rapidité, seront-ils prêts à consacrer les ressources nécessaires à cette sécurisation ? Et au-delà des injonctions, la culture de la cybersécurité peut-elle réellement s’ancrer durablement dans les pratiques quotidiennes des organisations surtout face à des pirates informatiques qui ont du temps pour réfléchir à comment rentrer chez vous !

OpenDNS coupé en Belgique : une bataille entre justice, streaming et liberté numérique

Depuis le 11 avril 2025, OpenDNS n’est plus accessible aux internautes belges, conséquence d’une décision judiciaire liée à la lutte contre le piratage. En toile de fond : DAZN, le streaming sportif et la neutralité technologique.

Le bras de fer entre les ayants droit du sport et les services de contournement numérique franchit une nouvelle étape en Belgique. OpenDNS, service alternatif de résolution DNS appartenant à Cisco, a suspendu ses activités dans le pays suite à une décision du tribunal de commerce francophone de Bruxelles. En cause : une plainte déposée par la plateforme DAZN contre des centaines de sites de streaming illégaux, accusés de diffuser sans autorisation des contenus sportifs. Cette décision judiciaire impose désormais à des services technologiques comme OpenDNS d’empêcher l’accès à ces plateformes illicites. Face à cette injonction, Cisco a choisi de retirer complètement son service DNS du territoire belge, soulignant un débat crucial sur la neutralité du Net.

DNS : la boussole d’Internet que l’on oublie trop souvent

Pour comprendre l’affaire, il faut d’abord saisir ce qu’est un DNS. Le Domain Name System (DNS) est un système fondamental d’Internet créé par David Ulevitch il y a bientôt 20 ans : il convertit les noms de domaine que nous tapons — comme datasecuritybreach.fr ou netflix.com — en adresses IP, compréhensibles par les machines. En d’autres termes, il s’agit d’un annuaire géant qui permet à nos navigateurs de retrouver les sites web. Sans DNS, il faudrait mémoriser les séries de chiffres correspondant à chaque site, une tâche irréalisable pour la plupart des internautes.

Traditionnellement, les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) proposent leurs propres serveurs DNS. Mais de nombreux utilisateurs, pour des raisons de performance, de sécurité ou de confidentialité, préfèrent des services alternatifs comme OpenDNS, Cloudflare ou Google DNS. Ces services, souvent plus rapides, filtrent aussi les contenus malveillants, protègent contre les attaques et permettent de contourner certaines restrictions géographiques.

OpenDNS, racheté par Cisco en 2015 pour 635 millions de dollars (environ 595 millions d’euros), offrait une alternative rapide et sécurisée aux serveurs DNS traditionnels.

OpenDNS, justement, se distingue depuis sa création en 2006 par sa capacité à sécuriser les connexions et à accélérer la navigation. Depuis son acquisition par Cisco, géant américain des infrastructures réseau, le service est resté gratuit pour les particuliers. Mais c’est cette même accessibilité qui le rend aujourd’hui problématique dans le contexte juridique belge.

La plainte de DAZN : une lutte contre le piratage massif

DAZN, plateforme spécialisée dans la diffusion de compétitions sportives, a porté plainte devant la justice belge contre plusieurs centaines de sites diffusant illégalement ses contenus. Pour les ayants droit, ces plateformes représentent une perte de revenus colossale et menacent le modèle économique des retransmissions sportives, où les droits audiovisuels se chiffrent en milliards. Dazn a déjà agi, avec plus ou moins de réussites, en France, en Espagne, Etc.

C’est dans ce cadre que le tribunal a rendu une ordonnance obligeant les fournisseurs d’accès, mais aussi certains services de résolution DNS, à bloquer l’accès à une longue liste de sites jugés illégaux. Concrètement, cela signifie que des entreprises comme Cisco doivent manipuler leur infrastructure DNS pour empêcher les utilisateurs belges de se connecter à ces sites.

Or, pour Cisco, cette demande va à l’encontre de la neutralité technologique. Dans un communiqué, l’entreprise a exprimé son désaccord avec cette approche. Elle estime que la responsabilité d’un tel blocage devrait incomber aux hébergeurs ou aux plateformes de contenu, pas aux intermédiaires techniques comme les services DNS.

Plutôt que de modifier ses services pour répondre à cette obligation spécifique à la Belgique, Cisco a fait le choix radical de suspendre complètement l’accès à OpenDNS dans le pays. Une décision inédite, qui suscite de nombreuses réactions, tant sur le plan juridique que technologique.

Pour les défenseurs des libertés numériques, cette affaire illustre les dérives potentielles d’une régulation trop intrusive. Le fait qu’un service mondial soit contraint de modifier son fonctionnement à l’échelle d’un pays, voire de cesser ses activités, pose la question de la souveraineté numérique mais aussi de l’universalité d’Internet. À l’inverse, les ayants droit et les acteurs de l’audiovisuel saluent une décision qui donne enfin des moyens concrets pour lutter contre le piratage.

Dans les faits, cette suspension d’OpenDNS crée une zone grise pour les internautes belges. Beaucoup se tournent désormais vers d’autres services DNS ou utilisent des VPN pour contourner cette nouvelle restriction. Une ironie, puisque la mesure censée freiner l’accès au contenu illégal pourrait, à terme, encourager encore davantage les pratiques de contournement.

Un précédent inquiétant pour les technologies neutres ?

Le cas belge pourrait-il devenir un cas d’école ? C’est l’une des préoccupations majeures des acteurs du numérique. Si chaque pays peut exiger d’un prestataire DNS ou d’un autre service technique d’intervenir dans le filtrage du web, cela ouvre la porte à une fragmentation d’Internet. Un Internet à plusieurs vitesses, où l’accès aux services dépendrait de critères géopolitiques ou juridiques.

La neutralité du Net, un principe fondateur d’Internet, en sort fragilisée. Ce principe veut que tous les flux de données soient traités de manière égale, sans discrimination ni interférence. En demandant à un service neutre comme OpenDNS d’exclure certains sites, la justice belge brouille cette ligne de séparation entre contenu et infrastructure.

Mais les défenseurs du droit d’auteur rappellent que l’impunité ne peut plus durer. Le streaming illégal prive les créateurs de revenus légitimes, et les plateformes comme DAZN ont besoin de recours concrets pour protéger leurs investissements.

Données et intelligence artificielle : un duo sous haute surveillance

La dernière étude de Cisco révèle une confiance accrue dans la protection des données, mais pointe les tensions croissantes entre souveraineté numérique, innovation et gouvernance de l’IA.

Alors que l’intelligence artificielle transforme en profondeur les pratiques numériques, la protection des données personnelles se positionne plus que jamais comme un enjeu stratégique. Dans son “Data Privacy Benchmark 2025”, Cisco explore un équilibre fragile : celui entre la promesse d’une IA performante et les exigences d’une confidentialité renforcée. Réalisée auprès de 2 600 professionnels dans 12 pays, l’étude confirme un paysage en pleine mutation, tiraillé entre prudence réglementaire, volonté de souveraineté et dépendance à l’expertise technologique mondiale. Si la confiance envers les fournisseurs de solutions globales semble s’intensifier, les craintes entourant les dérives potentielles de l’IA, notamment générative, rappellent la nécessité impérieuse d’une gouvernance responsable.

La souveraineté numérique à l’épreuve de la mondialisation

Les résultats du rapport 2025 de Cisco témoignent d’un paradoxe bien réel : les entreprises plébiscitent la localisation des données pour des raisons de sécurité, tout en continuant de faire confiance à des acteurs mondiaux pour leur traitement. En effet, 91 % des organisations interrogées estiment que stocker les données localement renforce leur sécurité, malgré les coûts supplémentaires que cela implique. Dans le même temps, 90 % reconnaissent la fiabilité des fournisseurs globaux pour garantir la confidentialité de leurs données. Ce double constat illustre la complexité du contexte actuel, dans lequel la souveraineté numérique cohabite difficilement avec la logique d’un cloud globalisé.

La dynamique va plus loin qu’un simple enjeu de contrôle. Elle reflète aussi une stratégie de reconquête de la confiance des clients. Comme le souligne Harvey Jang, Directeur de la confidentialité chez Cisco, « l’engouement pour la localisation traduit une volonté affirmée de reprendre le contrôle. Mais une économie numérique performante repose aussi sur des échanges fluides et sécurisés à l’échelle mondiale ». Des initiatives comme le Global Cross-Border Privacy Rules Forum apparaissent alors comme des mécanismes essentiels pour concilier interopérabilité, respect des lois nationales et compétitivité internationale.

La réglementation comme levier d’innovation

Contrairement aux idées reçues, la réglementation sur la confidentialité ne freine pas l’innovation : elle l’encadre. Et pour beaucoup d’entreprises, elle s’impose même comme un facteur de performance. Le benchmark 2025 souligne ainsi que 85 % des répondants considèrent que les lois sur la protection des données ont un impact positif sur leur activité. Mieux encore, 95 % affirment que les investissements en matière de confidentialité se révèlent rentables, tant sur le plan de la sécurité que de la fidélisation client.

En France, cette tendance s’ancre dans une réalité culturelle et politique plus large. D’après l’édition 2024 de l’enquête Cisco sur la vie privée des consommateurs, 73 % des Français déclarent connaître les lois en matière de confidentialité — un taux largement supérieur à la moyenne mondiale. Plus révélateur encore, 92 % estiment que ces lois sont efficaces pour protéger leurs données personnelles. Ces chiffres témoignent d’un environnement où la conscience citoyenne et la régulation vont de pair, imposant aux entreprises une rigueur accrue… mais aussi une opportunité de renforcer leur capital confiance.

95 % des entreprises interrogées considèrent que leurs investissements en protection des données sont rentables, bien au-delà des exigences de conformité.

L’IA générative, une avancée technologique sous surveillance

Avec la montée en puissance de l’IA générative, un nouveau front s’ouvre pour les responsables de la sécurité des données. Si cette technologie est perçue comme un levier d’accélération, elle suscite également des inquiétudes croissantes : fuites de données, mésusages, intrusions involontaires… Le rapport de Cisco montre que seules 48 % des entreprises françaises se déclarent très familières avec l’IA générative, un chiffre qui traduit à la fois la jeunesse de cette technologie et la prudence avec laquelle elle est accueillie.

Les inquiétudes ne sont pas infondées : 70 % des professionnels interrogés redoutent des fuites accidentelles de données sensibles via des outils d’IA. Un tiers d’entre eux reconnaissent même avoir déjà saisi des informations confidentielles dans ces interfaces.

Gouverner l’intelligence artificielle par la donnée

Le virage vers l’intelligence artificielle n’est plus une hypothèse, mais une certitude. Cisco prévoit un quasi-doublement des budgets informatiques consacrés à l’IA dans les mois à venir. Ce redéploiement s’accompagne d’un transfert stratégique : 97 % des répondants envisagent de réaffecter une partie de leur budget dédié à la confidentialité vers des initiatives IA. Ce mouvement n’est pas un désengagement, mais une évolution : gouverner l’IA, c’est désormais garantir la confidentialité par la conception.

Cette perspective est portée par une vision de long terme, dans laquelle les outils d’IA ne peuvent se déployer qu’à la condition d’être régulés et maîtrisés. L’intelligence artificielle ne remplace pas la gouvernance, elle la complexifie. Les entreprises doivent ainsi bâtir des structures hybrides, capables d’intégrer à la fois les impératifs réglementaires, les exigences technologiques et les attentes sociétales. Cette transversalité redéfinit le rôle des équipes sécurité et juridique, qui deviennent des acteurs clés de l’innovation responsable.

Une équation à plusieurs inconnues

À l’échelle internationale, l’étude de Cisco offre un instantané précieux d’un écosystème en pleine transformation. Les lignes bougent, les certitudes vacillent. Alors que les données deviennent le carburant de l’économie numérique, leur protection ne relève plus uniquement de la conformité légale, mais d’un véritable projet d’entreprise. Dans cette équation, chaque acteur — décideur, technicien, juriste, utilisateur — détient une partie de la solution.

Le défi des prochaines années sera donc de conjuguer plusieurs impératifs : localiser sans isoler, innover sans exposer, automatiser sans déresponsabiliser. Car la confidentialité des données, loin d’être un frein, peut devenir un accélérateur de transformation — à condition de la penser comme une démarche globale, éthique et transparente.

Dans un monde de plus en plus piloté par des algorithmes, la confiance reste le meilleur des algorithmes.

Réseaux sociaux : quand l’exposition numérique devient un risque réel

Les réseaux sociaux façonnent notre quotidien, mais leur usage insouciant peut avoir des conséquences inattendues. Une bonne hygiène numérique devient indispensable pour se protéger des dangers invisibles mais bien réels de l’exposition en ligne.

Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer la vie sans réseaux sociaux. Facebook, Instagram, TikTok, X (ex-Twitter), et consorts font partie intégrante de notre routine. Ils nous relient à nos proches, nous informent, nous instruisent, et nous permettent même de révéler nos passions ou de développer une activité professionnelle. Mais cette vitrine numérique, aussi attrayante soit-elle, est à double tranchant. En partageant notre vie en ligne, souvent de manière inconsciente, nous exposons aussi une partie de notre intimité à des inconnus. Ces données, anodines en apparence, peuvent devenir de véritables outils pour des personnes mal intentionnées. Alors, comment profiter des réseaux sociaux tout en protégeant sa vie privée ? Le défi est plus actuel que jamais.

Les réseaux sociaux ont redéfini la manière dont nous interagissons avec le monde. Ils offrent une multitude de fonctionnalités, allant du simple partage de photos jusqu’à la monétisation de contenus artistiques ou pédagogiques. À mesure que les plateformes se perfectionnent, elles deviennent de plus en plus intuitives et incitent l’utilisateur à publier toujours plus de contenus. Mais cette facilité d’expression masque un danger grandissant : celui de livrer, sans le savoir, des informations sensibles à des inconnus, voire à des cybercriminels.

L’insouciance avec laquelle certaines personnes publient des détails sur leur vie privée alimente un vivier d’informations pour ceux qui cherchent à en tirer profit. Une adresse, un lieu de vacances, une date d’anniversaire ou encore le nom d’un animal de compagnie : autant de données qui peuvent servir à usurper une identité ou à forcer un mot de passe. Car il faut bien le comprendre : tout ce qui est publié sur Internet peut, tôt ou tard, tomber entre de mauvaises mains.

« Les cybercriminels privilégient les cibles faciles : une bonne sécurité de base suffit souvent à les décourager. »

C’est pourquoi il est crucial d’instaurer des règles de base en matière de sécurité numérique. La première étape, souvent négligée, est celle de la confidentialité. Les paramètres de confidentialité permettent de contrôler qui peut voir quoi. Or, bon nombre d’utilisateurs laissent leur profil en accès libre, pensant à tort qu’ils n’ont rien à cacher. Pourtant, cette ouverture facilite le travail des programmes automatisés utilisés par les pirates informatiques, capables de scanner des centaines de profils en quelques secondes à la recherche de failles ou d’informations exploitables.

Limiter l’accès à son profil, c’est déjà réduire les risques de manière significative. Les plateformes comme Facebook, Instagram ou TikTok offrent des options assez poussées pour définir précisément les personnes autorisées à voir les publications. Il est donc recommandé de configurer son compte de façon à ce que seules les personnes de confiance aient accès aux contenus personnels. Cela permet également d’éviter que des inconnus utilisent vos photos ou vos publications pour créer de faux profils ou alimenter des arnaques. Mais soyons honnêtes ! Les dérives du « follows » ; des « J’aime » ; du fantasme de devenir un/une « influenceur/influenceuse » font que la sécurité n’est pas la priorité des utilisateurs.

Vient ensuite la question du contenu publié. Il ne s’agit pas de censurer sa présence en ligne, mais plutôt d’adopter une approche réfléchie. Avant de poster, il est bon de se demander à qui s’adresse le message et quelles informations il contient réellement. Publier une photo de son nouveau logement peut sembler anodin, mais elle peut dévoiler des éléments d’ameublement, un code postal ou même un plan du quartier. De même, annoncer un départ en vacances à l’avance peut signaler une absence prolongée et donc un domicile vide.

La prudence est également de mise lorsqu’on parle d’autres personnes. Une simple publication évoquant un collègue, un enfant ou un ami peut, dans certains cas, engager la responsabilité de l’auteur. En France comme ailleurs, le droit à l’image et le respect de la vie privée sont protégés par la loi. Il est donc nécessaire d’obtenir l’accord explicite des personnes concernées avant toute publication les impliquant.

Mais la prudence ne s’arrête pas aux publications visibles. L’un des aspects les plus critiques de la sécurité numérique repose sur la gestion des mots de passe. Trop souvent, les utilisateurs choisissent des mots de passe évidents, comme une date de naissance, un prénom ou une combinaison simple. Ces informations sont souvent disponibles publiquement ou peuvent être devinées à partir des contenus partagés. Pour minimiser les risques, il est essentiel d’adopter des mots de passe complexes, uniques pour chaque plateforme, et de les changer régulièrement, idéalement tous les deux à trois mois.

« Un mot de passe trop simple, même s’il semble pratique, peut transformer un compte sécurisé en une porte grande ouverte. »

Data Security Breach rappelle qu’à cela s’ajoute un outil de plus en plus indispensable : la double authentification. Présente sur la plupart des grandes plateformes, cette fonctionnalité ajoute une couche de sécurité en exigeant une confirmation supplémentaire, généralement via un SMS ou une application d’authentification. C’est une barrière simple mais redoutablement efficace contre les tentatives d’intrusion.

Les cybercriminels, pour leur part, ne perdent pas leur temps avec les comptes bien protégés. Lorsqu’un pirate ne parvient pas à pénétrer un profil après plusieurs tentatives, il passe souvent à une autre cible. En ce sens, adopter de bonnes pratiques de cybersécurité agit comme un filtre : vous devenez une cible moins attrayante, et donc moins vulnérable.

Il ne faut pas non plus oublier que l’ingénierie sociale reste une méthode très répandue. Cela consiste à manipuler psychologiquement une personne pour obtenir des informations confidentielles. Et dans ce domaine, les réseaux sociaux sont une mine d’or. Un pirate peut par exemple se faire passer pour un ami, un collègue ou un membre de la famille afin d’obtenir des données sensibles ou de vous amener à cliquer sur un lien malveillant. Un VPN permettra de protéger votre géolocalisation. La vigilance reste donc de mise, même dans les interactions les plus banales.

Enfin, la question de l’éducation numérique prend toute son importance. Les jeunes générations, nées avec un smartphone dans les mains, sont souvent plus à l’aise avec les outils numériques mais pas forcément mieux informées sur les dangers qu’ils comportent. Il est essentiel de sensibiliser dès le plus jeune âge à la notion de vie privée en ligne, et d’instaurer une culture du doute et de la vérification. Votre serviteur propose des ateliers et rendez-vous dans les écoles sur ce sujet.

La confiance numérique ne se décrète pas : elle se construit au fil du temps, par des choix réfléchis et une gestion rigoureuse de son image en ligne. Dans un monde où les données personnelles valent de l’or, chaque utilisateur a la responsabilité de préserver sa propre sécurité, mais aussi celle de son entourage.

Votre smartphone, cible numéro un : comment le transformer en forteresse numérique

La banalisation des smartphones les a rendus indispensables, mais aussi terriblement vulnérables. En 2025, ils concentrent nos vies numériques… et attirent les cybercriminels.

Avec l’arrivée des assistants basés sur l’intelligence artificielle, la gestion financière, les communications, l’identification biométrique, la double authentification, les pièces d’identité numérisée et l’accès aux services critiques passent désormais par nos smartphones. Véritables clones numériques, ces objets du quotidien sont devenus les points d’entrée favoris des pirates informatiques. La menace ne se limite plus à quelques codes malveillants : aujourd’hui, les attaques s’appuient sur des deepfakes réalistes, des intelligences artificielles offensives et des logiciels espions indétectables. Pourtant, il suffit de quelques gestes simples mais efficaces pour transformer votre appareil en véritable citadelle. Data Security Breach vous propose un tour d’horizon des pratiques essentielles à adopter — que vous soyez utilisateur lambda ou professionnel aguerri.

Le mot de passe, première ligne de défense

Vous utilisez encore un code PIN à quatre chiffres ou un schéma de verrouillage rudimentaire ? Vous ouvrez une brèche béante dans vos défenses. En 2025, les experts en cybersécurité recommandent des mots de passe longs, complexes, composés de lettres majuscules et minuscules, de chiffres et de caractères spéciaux. Un mot de passe de huit caractères constitue le minimum vital. En complément, les technologies biométriques telles que l’empreinte digitale ou la reconnaissance faciale ajoutent une couche de sécurité précieuse, difficilement contournable.

Mais le mot de passe seul ne suffit plus. La double authentification (2FA) est devenue incontournable. En cas de fuite de votre mot de passe, un code supplémentaire généré par une application dédiée (comme Google Authenticator) ou une clé physique de type Fido empêchera l’accès non autorisé à vos comptes. Cette mesure est aujourd’hui déployée par tous les grands acteurs du numérique, de Google à Apple.

80 % des piratages sont dus à des systèmes ou applications non mis à jour

Autre point crucial : la gestion des notifications. Beaucoup d’utilisateurs laissent apparaître sur leur écran verrouillé des messages contenant des codes de validation ou des alertes bancaires. Ce détail en apparence anodin peut offrir sur un plateau des informations sensibles à un observateur malveillant. Un paramétrage minutieux des notifications est donc essentiel pour ne rien laisser filtrer. Cela évitera l’utilisation de techniques de Social Engineering pour mettre la main sur ces informations sensibles.

Applications intrusives et permissions excessives

Chaque application que vous installez peut être une porte d’entrée pour des cyberattaques. Trop souvent, des applications anodines — un simple réveil ou une lampe torche — réclament des accès injustifiés à vos contacts, votre géolocalisation ou votre micro. La vigilance doit être permanente. Vérifiez régulièrement les autorisations accordées à vos applications, en particulier l’accès à la caméra, au micro et à la localisation. Sur Android, cela se fait via le menu « Paramètres → Applications → Autorisations » ; sur iOS, par « Réglages → Confidentialité ».

La prudence s’impose également lors des téléchargements. Privilégiez les stores officiels (Google Play et App Store), qui procèdent à des contrôles réguliers pour écarter les applications malveillantes. Les fichiers APK provenant de sources inconnues sont, quant à eux, des nids à logiciels espions. Même si le risque zéro n’existera jamais, ces boutiques sont plus sécurisées que des boutiques « externes« .

Le « jailbreaking« , retirer la sécurité imposée par les opérateurs ou les marques est fortement déconseillé. Retirer les couches de sécurité ouvrent des portes malveillantes insoupçonnées.

Le chiffrement, bouclier invisible

L’un des atouts majeurs contre le vol de données est le chiffrement intégral de l’appareil. Sur iOS, ce chiffrement est activé par défaut dès que vous définissez un mot de passe. Sur Android, il doit être activé manuellement dans les paramètres de sécurité. Il empêche toute extraction lisible des données, même si l’appareil est physiquement compromis. Un élèment qui a d’ailleurs remué de nombreux pays dont certains députés souhaitaient « affaiblir » les chiffrements. Le Royaume-Uni, par exemple, a affaibli iCloud à la demande d’une loi votée concernant la sécurité intérieure.

Autre bouclier numérique : le VPN. En vous connectant à un réseau Wi-Fi public, vous exposez votre trafic à des interceptions. Les cybercriminels rôdent dans les aéroports, les cafés et les hôtels, à l’affût d’un appareil vulnérable. L’utilisation d’un VPN fiable permet de chiffrer vos échanges et de préserver la confidentialité de vos activités en ligne. Prudence aux VPN qui font BEAUCOUP de publicités dans les médias et sur Youtube. Enfin, pensez à désactiver la connexion automatique aux réseaux Wi-Fi. Un smartphone qui se connecte sans votre accord à une borne inconnue peut être dirigé vers un faux hotspot conçu pour intercepter vos données. Bref, le VPN est INDISPENSABLE.

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Mettez vos mots de passe à l’abri

Naviguer sur le web avec des mots de passe enregistrés dans le navigateur revient à stocker ses clés sous le paillasson. Pour éviter cela, optez pour un gestionnaire de mots de passe. Ces outils chiffrent vos identifiants, génèrent des mots de passe complexes et vous permettent de les retrouver facilement en toute sécurité. Les mises à jour sont également une étape souvent négligée. Pourtant, 80 % des cyberattaques exploitent des failles déjà corrigées par les éditeurs. Si vous n’avez pas mis à jour votre système ou vos applications depuis plusieurs mois, vous devenez une cible facile. Activez les mises à jour automatiques pour vous assurer de bénéficier des derniers correctifs de sécurité.

En 2025, le smartphone est la porte d’entrée de votre identité numérique

Les entreprises, souvent premières visées par les cyberattaques, doivent aller plus loin. Les solutions MDM (Mobile Device Management) permettent un contrôle centralisé des appareils professionnels : effacement à distance des données, restriction des applications installées, renforcement des politiques de mots de passe… Autant de leviers pour renforcer la sécurité des flottes mobiles. Certaines de ces options sont présentes dans les appareils pour le grand public.

Quand l’attaque a déjà eu lieu

Malgré toutes les précautions, aucune protection n’est infaillible. Si vous suspectez un piratage, agissez immédiatement. Retirez la carte SIM. Coupez l’accès à internet en activant le mode avion. Modifiez en priorité les mots de passe de vos comptes critiques, notamment la messagerie et les services bancaires. Une modification a effectuer sur un ordinateur sécurisé. Procédez ensuite à une réinitialisation complète du smartphone afin de supprimer les éventuelles menaces. Enfin, restaurez avec précaution. L’ennemi se cache peut-être dans la sauvegarde.

Et pour éviter de nouvelles attaques, remettez à plat vos habitudes. Faites régulièrement une auto-évaluation : utilisez-vous le même mot de passe pour plusieurs comptes ? Vos mises à jour sont-elles à jour ? Vos mots de passe sont-ils stockés dans votre navigateur ? Avez-vous téléchargé un VPN gratuit ? Quatre réponses positives sont déjà le signe d’un risque accru.

Bref, la sécurité mobile ne s’improvise pas, elle se construit jour après jour. Il ne suffit pas d’adopter une fois quelques bonnes pratiques : elles doivent devenir des réflexes. Vérifiez régulièrement les autorisations de vos applications, ne négligez jamais une mise à jour, utilisez des outils de chiffrement et de connexion sécurisée, et surtout, restez informé. Et vous, à l’heure où nos téléphones deviennent le cœur de nos vies numériques, êtes-vous prêt à en faire une forteresse imprenable ?

L’Australie frappe fort contre les escroqueries financières en ligne

L’Australie a révoqué les licences de 95 entreprises soupçonnées d’être impliquées dans des escroqueries financières, marquant un tournant décisif dans la lutte contre les fraudes aux investissements.

Alors que les arnaques aux investissements prolifèrent sur internet, les autorités australiennes passent à l’offensive. Le régulateur financier national, l’Australian Securities and Investments Commission (ASIC), a obtenu en mars dernier l’approbation d’un juge fédéral pour radier 93 sociétés soupçonnées d’activités frauduleuses et prévoit de liquider deux autres entreprises disposant encore d’actifs. Ces entités sont accusées d’avoir trompé des consommateurs en leur faisant miroiter des gains dans des domaines spéculatifs comme le marché des changes, les cryptomonnaies ou les matières premières. Une opération d’envergure qui s’inscrit dans un contexte où les cyberescroqueries gagnent en sophistication et en audace. Cette décision illustre la volonté des autorités de restaurer la confiance des épargnants et de freiner l’hémorragie financière causée par ces manœuvres frauduleuses.

La décision de l’ASIC d’éradiquer ces sociétés s’appuie sur une vaste enquête révélant que la majorité d’entre elles utilisaient de faux directeurs — souvent inscrits à leur insu — et des adresses fictives. Dans certains cas, les entreprises affichaient une façade officielle en utilisant des logos et des bureaux de représentation, mais ceux-ci se révélaient déserts ou inexistants. Cette stratégie vise à duper les investisseurs en leur donnant l’illusion de traiter avec des institutions légitimes et solides.

Parmi les entreprises visées, Titan Capital Markets fait figure de cas emblématique. Connue pour avoir sponsorisé le club de football anglais Fulham, la société semblait jouir d’une certaine notoriété. Mais derrière cette vitrine, les apparences étaient trompeuses. Une enquête sur place menée à Canberra, supposée abriter les bureaux de Titan, a révélé un local vide, avec du courrier systématiquement retourné. Des investisseurs, principalement originaires d’Inde, ont adressé pas moins de 80 courriels aux liquidateurs, exprimant leur inquiétude et soulignant les sommes importantes qu’ils avaient engagées. Titan Capital Markets, malgré les sollicitations, est restée silencieuse.

Êtes-vous dans les petits papiers des pirates ?

« Ces escroqueries sont comme des hydres : on en coupe une, deux autres surgissent », a déclaré Sarah Court, vice-présidente de l’ASIC. Une image forte, qui résume bien le défi auquel fait face le régulateur australien. Chaque semaine, ce dernier fait fermer environ 130 sites frauduleux, mais les plateformes illicites renaissent presque aussitôt ailleurs, souvent sous une nouvelle identité ou via des entités de couverture.

Selon l’ASIC, le mécanisme est désormais bien rodé : les fraudeurs créent des entreprises enregistrées légalement, mais qui n’ont aucune activité réelle. Elles servent uniquement à donner une crédibilité artificielle à des plateformes de trading fictives ou à des offres d’investissement fallacieuses. En plus de flouer des particuliers, ces structures compliquent le travail des enquêteurs en créant un labyrinthe juridique et administratif difficile à démêler.

L’intervention de la justice fédérale est donc une réponse musclée, mais nécessaire. En ordonnant la radiation immédiate de 93 entreprises et la liquidation surveillée de deux autres, la cour entérine la volonté de l’État australien de reprendre la main sur un secteur miné par les abus. Et l’enquête est loin d’être terminée : selon les documents judiciaires, l’ASIC continue de creuser les ramifications financières et légales de ces sociétés, dans le but de démanteler entièrement le réseau de fraude.

Cette baisse, bien que significative, ne saurait masquer l’ampleur du phénomène. L’Australie fait face à une vague mondiale de cybercriminalité financière, où les escrocs exploitent les nouvelles technologies, les lacunes réglementaires et parfois même la naïveté des investisseurs pour amasser des fortunes. La promesse de rendements élevés dans un contexte d’incertitude économique agit comme un aimant, notamment dans des pays où les systèmes de régulation sont moins robustes et où les victimes se comptent par milliers.

C’est dans ce climat tendu que s’inscrit la stratégie de l’ASIC. Plutôt que de poursuivre chaque site individuellement, l’organisme cible désormais les structures légales qui permettent à ces arnaques de prospérer. En coupant l’accès à l’enregistrement officiel d’entreprises frauduleuses, le régulateur cherche à tarir la source même de leur légitimité apparente.

Les répercussions de cette opération pourraient se faire sentir bien au-delà des frontières australiennes. Nombre des victimes identifiées dans le cas de Titan Capital Markets ne résident pas en Australie. Cela démontre que les escroqueries opérées depuis un pays peuvent avoir des conséquences mondiales, touchant des particuliers à des milliers de kilomètres. L’Inde, en particulier, semble avoir été une cible privilégiée pour certaines de ces entreprises frauduleuses, qui promettaient des retours sur investissement rapides dans des secteurs à la mode comme le trading de devises ou les actifs numériques.

La dimension internationale de ces fraudes pose également un défi en matière de coopération judiciaire et de traçabilité financière. Les fonds investis par les victimes sont souvent rapidement transférés vers des comptes offshore ou blanchis à travers un réseau complexe de sociétés-écrans. Cela rend leur récupération extrêmement difficile, voire impossible, pour la majorité des investisseurs floués.

Mais la lutte contre ces arnaques ne peut pas reposer uniquement sur l’action des autorités. Elle exige aussi une sensibilisation accrue du public. Trop souvent, les victimes sont attirées par des offres trop belles pour être vraies, sans prendre le temps de vérifier les antécédents des sociétés ou les garanties proposées. Une éducation financière de base, couplée à une vigilance constante, constitue une première ligne de défense essentielle contre ces pratiques malveillantes.

Si les mesures prises par l’ASIC sont saluées par les défenseurs des consommateurs, elles n’en soulèvent pas moins une question cruciale : cette stratégie d’élimination des sociétés frauduleuses peut-elle réellement freiner une industrie souterraine en constante mutation, qui semble toujours avoir un temps d’avance ? Dans un monde où les escrocs deviennent de plus en plus technophiles et agiles, la régulation peut-elle suivre le rythme sans se contenter de colmater les brèches ?

Voici la liste complète des entreprises dont la liquidation ou la radiation a été ordonnée dans le cadre de l’affaire ASIC v 24-U Pty Ltd [2025] FCA 321. [Compilation datasecuritybreach.fr)

24-U Pty Ltd
Rootie Tech Solutions Pty Ltd
Aleos Capital Markets Pty Ltd
Aleos Capital Pty Ltd
Cloud Bridge Capital Pty Ltd
Como Trade Pty Ltd
Discovery Capital Group Pty Ltd
Enclave Prime Pty Ltd
Extreme Global Pty Ltd
Extrend Cap International Pty Ltd
Gaoman Capital Group Trading Pty Ltd
Gold Rush Global Group Pty Ltd
Gold Rush Group Pty Ltd
Goldwell Global Pty Ltd
GTS Energy Markets Group Pty Ltd
Invdom Pty Ltd
Khama Capita Pty Ltd
QRS Global Pty Ltd
Rayz Liquidity Pty Ltd
Topmax Global Pty Ltd
Tradewill Global Pty Ltd
Tshan Markets Pty Ltd
Upone Global Financial Services Pty Ltd
19 Securities Pty Ltd
Ausfit Mart Pty Ltd
Aximtrade Pty Ltd
Caitu International Securities Pty Ltd
Genesis Capital Resources Pty Ltd
Gongde International Pty Ltd
Great Plan Service Pty Ltd
Great Virtue Pty Ltd
Guang Quan International Pty Ltd
Guofa International Pty Ltd
Guotai International Pty Ltd
Jinhou International Pty Ltd
Jinte Net Blockchain Pty Ltd
Juncheng Trade Pty Ltd
Nasd Trading Group Pty Ltd
Oceanus Wealth Securities Pty Ltd
Rac Markets Pty Ltd
Rich Gold Group Pty Ltd
Ridder Trader Pty Ltd
Rising Sun Capital Pty Ltd
RN Prime Pty Ltd
Ruifu International Pty Ltd
Ruisen Securities Pty Ltd
Shan Yu International Pty Ltd
Tradehall Pty Ltd
Trillion Global Capital Pty Ltd
Tuotenda Capital Group Pty Ltd
Yinrui International Pty Ltd
Zhongke Global Pty Ltd
Zhongying Global Pty Ltd
Audrn Financial Group Pty Ltd
Aus Financial Australia Pty Ltd
Compilation zataz.com
BHP Markets Pty Ltd
CLSA Capital Group Inv Pty Ltd
Katy Capital Pty Ltd
Rena Markets Pty Ltd
Sophie Capital Financial Trading Pty Ltd
Aleos Capital Pty Ltd
Aximtrade Pty Ltd
Caitu International Securities Pty Ltd
CLSA Capital Group Inv Pty Ltd
Cloud Bridge Capital Pty Ltd
Discovery Capital Group Pty Ltd
Enclave Prime Pty Ltd
Extrend Cap International Pty Ltd
Gaoman Capital Group Trading Pty Ltd
Genesis Capital Resources Pty Ltd
Gongde International Pty Ltd
Great Plan Service Pty Ltd
Great Virtue Pty Ltd
Guang Quan International Pty Ltd
Guofa International Pty Ltd
Guotai International Pty Ltd
Invdom Pty Ltd
Jinhou International Pty Ltd
Jinte Net Blockchain Pty Ltd
Juncheng Trade Pty Ltd
Khama Capita Pty Ltd
Mercury Securities Group Pty Ltd
Nasd Trading Group Pty Ltd
Oceanus Wealth Securities Pty Ltd
Compilation zataz.com
Rac Markets Pty Ltd
Rayz Liquidity Pty Ltd
Ridder Trader Pty Ltd
Rising Sun Capital Pty Ltd
RN Prime Pty Ltd
Rootie Tech Solutions Pty Ltd
Ruifu International Pty Ltd
Ruisen Securities Pty Ltd
Seventy Investech Pty Ltd
Shan Yu International Pty Ltd
Tradehall Pty Ltd

La Russie légalise la saisie de cryptomonnaies

Le gouvernement russe a approuvé une réforme des codes pénal et de procédure pénale, reconnaissant les cryptomonnaies comme des biens saisissables, une étape dans la lutte contre la criminalité numérique.

Longtemps entourée d’un flou juridique, la question du statut des cryptomonnaies dans le droit pénal russe vient de connaître un tournant décisif. Le 14 avril 2025, la commission gouvernementale a validé des amendements permettant de reconnaître officiellement les actifs numériques, y compris les cryptomonnaies, comme des biens. Cette reconnaissance ouvre la voie à leur saisie, leur confiscation et leur traitement comme preuves matérielles dans les enquêtes criminelles. Annoncé dès mars par le ministère de la Justice, ce projet entend combler les lacunes qui compliquaient jusqu’alors les procédures judiciaires. Mais si cette avancée clarifie certains points, elle soulève aussi de nouvelles interrogations sur l’efficacité du mécanisme d’application dans un univers décentralisé et transfrontalier.

Le flou juridique autour des cryptomonnaies n’est plus. Avec les nouvelles modifications adoptées, les actifs numériques accèdent au statut de « bien » dans le droit pénal russe, au même titre que les comptes bancaires, les voitures ou les biens immobiliers. Le texte, dont l’approbation officielle a été confirmée le 14 avril par une commission gouvernementale, met fin à des années d’incertitude pour les autorités chargées des enquêtes criminelles. Jusque-là, les enquêteurs pouvaient se heurter à un véritable casse-tête lorsqu’il s’agissait d’intervenir sur des flux financiers illicites transitant par la blockchain.

Le président du conseil de l’Association des juristes de Russie, Vladimir Grouzdev, a salué une initiative « nécessaire et attendue« , rappelant que la cryptomonnaie était déjà considérée comme un bien dans les lois relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent et la corruption. Mais cette reconnaissance n’avait pas encore pénétré l’ensemble du corpus pénal. Ce vide juridique, source de multiples contradictions, freinait considérablement le travail des forces de l’ordre, notamment dans les affaires de cybercriminalité.

« La reconnaissance des cryptomonnaies comme bien permettra leur saisie et leur confiscation dans les procédures pénales, ce qui jusqu’ici relevait d’une zone grise du droit« , explique Alexandre Redkine, avocat. Il précise que, dans la pratique, des tentatives de saisie existaient déjà, mais sans base légale claire. Le nouveau cadre légal permettra d’unifier les pratiques, d’officialiser les protocoles d’arrestation des fonds et de combler un vide qui profitait largement aux criminels.

Dans le détail, les amendements apportés au Code de procédure pénale définissent les procédures spécifiques que doivent suivre les autorités pour opérer des saisies d’actifs numériques. Comme a pu le lire DataSecurityBreach.fr, tout dépendra du type de portefeuille utilisé. Si le suspect détient un « wallet » dit froid, c’est-à-dire hors ligne, ce sont les supports matériels eux-mêmes (clés USB, disques durs) qui seront confisqués. En revanche, pour les portefeuilles « chauds », connectés à Internet, les fonds devront être transférés vers un compte sécurisé contrôlé par l’État.

Mais là encore, les limites du système apparaissent rapidement. Les mécanismes de compensation des victimes – en cas de confiscation de cryptomonnaies – ne sont pas encore pleinement définis. Surtout quand ces victimes sont basées dans des pays pas vraiment dans les petits papiers du Kremlin. Et c’est sans parler de la difficulté majeure que constitue l’identification des détenteurs de ces actifs, souvent anonymes ou dissimulés derrière de multiples intermédiaires.

Cette problématique est d’autant plus complexe que l’univers des cryptomonnaies fonctionne selon des logiques radicalement différentes des circuits bancaires classiques. Leur caractère transfrontalier, l’absence d’intermédiaires centralisés et l’existence de réseaux comme le dark web rendent les enquêtes particulièrement ardues. Le suivi des transactions cachées représente aujourd’hui l’un des plus grands défis de la justice numérique, et quelque soit le pays. Ces opérations, souvent fractionnées et masquées, rendent difficile la traçabilité de l’origine des fonds.

Quid des huissiers ! Les huissiers de justice ne disposent pas d’outils efficaces pour confisquer directement la cryptomonnaie. Bien souvent, ils sont contraints de convertir les cryptoactifs en monnaie fiduciaire, avec tous les risques que cela comporte, notamment la perte de valeur ou les fluctuations soudaines du marché. Le risque d’erreurs ou de manipulations est d’autant plus élevé que les compétences techniques nécessaires pour ce type d’opérations restent rares au sein des services publics.

La sécurité des applications ne se limite pas à leur code

Les applications d’entreprise sont devenues des cibles privilégiées des pirates informatiques. Pourtant, sécuriser leur code ne suffit plus : l’humain et les usages non contrôlés, notamment liés à l’IA, représentent des menaces tout aussi critiques.

À l’heure où l’intelligence artificielle générative s’immisce dans les processus métiers, les entreprises doivent repenser leur approche de la cybersécurité. Si l’audit de code reste un pilier technique essentiel, il ne peut à lui seul garantir la sécurité des applications. La sensibilisation des collaborateurs et la gestion du Shadow IT, amplifié par l’usage non encadré de l’IA, sont devenues des enjeux majeurs pour prévenir les risques cyber.

Le Shadow IT et l’IA générative : une combinaison à haut risque

Le Shadow IT, ou informatique fantôme, désigne l’utilisation par les employés de logiciels ou services non approuvés par la direction des systèmes d’information. Avec l’essor de l’IA générative, ce phénomène prend une nouvelle dimension. Selon une étude récente, 68 % des employés utilisent des outils comme ChatGPT sans en informer leur DSI, exposant ainsi l’entreprise à des risques accrus de fuite de données et de non-conformité réglementaire.

L’utilisation non encadrée de ces outils peut entraîner la divulgation involontaire d’informations sensibles, la violation de normes telles que le RGPD, et la fragmentation du système d’information. Les entreprises doivent donc mettre en place des politiques claires et des outils de surveillance pour détecter et gérer ces usages non autorisés.

Face à ces menaces, l’audit de code source s’impose comme une démarche essentielle pour identifier et corriger les vulnérabilités des applications. En analysant le code, les entreprises peuvent détecter des failles de sécurité, améliorer la maintenabilité et s’assurer de la conformité aux bonnes pratiques de développement.

Des exemples de démarches d’audit de code source montrent que cette pratique permet non seulement de renforcer la sécurité, mais aussi d’optimiser les performances et la scalabilité des applications. En intégrant l’audit de code dès les premières phases de développement, les entreprises adoptent une approche proactive de la cybersécurité.

La sensibilisation des collaborateurs : un bouclier du quotidien

Cependant, la sécurité ne repose pas uniquement sur des mesures techniques. Les collaborateurs jouent un rôle crucial dans la protection des systèmes d’information. Une erreur humaine, comme l’ouverture d’un e-mail de phishing ou l’utilisation d’un mot de passe faible, peut compromettre l’ensemble du réseau.

Pour renforcer la vigilance des employés, des formations proposées par le groupe Inside permettent de sensibiliser aux bonnes pratiques en matière de cybersécurité. Ces programmes abordent des thématiques telles que la gestion des mots de passe, la reconnaissance des tentatives de phishing, et les comportements à adopter en cas de suspicion d’incident.

La combinaison d’audits de code réguliers et de formations continues des collaborateurs constitue une stratégie efficace pour renforcer la sécurité des applications. En intégrant ces deux dimensions, les entreprises peuvent anticiper les menaces, réagir rapidement en cas d’incident, et instaurer une culture de la cybersécurité à tous les niveaux.

Cette approche intégrée nécessite une collaboration étroite entre les équipes techniques et les départements métiers. En favorisant la communication et en mettant en place des processus clairs, les entreprises peuvent réduire les risques liés au Shadow IT et à l’utilisation non encadrée de l’IA.

La sécurité des applications ne peut plus se limiter à une simple analyse du code. Dans un environnement numérique en constante évolution, les entreprises doivent adopter une approche globale, combinant mesures techniques et sensibilisation des collaborateurs. En intégrant ces deux dimensions, elles pourront mieux anticiper les menaces et protéger efficacement leurs actifs numériques.

INAUBI, l’expert Google au service du cloud éducatif et professionnel

Spécialiste des solutions Google, INAUBI accompagne entreprises et établissements dans leur transformation numérique grâce à une expertise certifiée sur l’ensemble des outils collaboratifs et cloud de la firme de Mountain View.

À l’heure de la numérisation accélérée du travail et de l’enseignement, les solutions cloud de Google s’imposent comme des leviers essentiels de performance. INAUBI, entreprise française partenaire officiel de Google, se positionne comme un expert incontournable pour les organisations souhaitant intégrer ces technologies de façon stratégique. Forte d’une double certification — Google Cloud Partner et Google for Education Partner —, INAUBI propose un accompagnement global : conseil, configuration, matériel, formation et support. Son approche personnalisée permet de répondre aux besoins spécifiques de chaque structure, qu’il s’agisse d’une PME, d’un groupe international ou d’un établissement scolaire. Un partenaire technologique de proximité qui conjugue innovation, expertise et adaptabilité.

INAUBI s’est forgé une réputation solide en tant que partenaire exclusif Google, en apportant des solutions cloud sur-mesure à des organisations très diverses. À travers ses certifications Google Cloud Partner et Google for Education Partner, l’entreprise s’inscrit dans une dynamique d’expertise et de confiance, en lien direct avec les équipes de Google. Revendeur Google Workspace Inaubi intervient auprès de ses clients comme un véritable conseiller stratégique dans la sélection et l’implémentation des outils numériques collaboratifs.

Au centre de son offre, les suites Google Workspace — Business et Education — constituent des outils puissants de collaboration et de productivité. INAUBI accompagne ses clients dans le choix, la configuration et le déploiement de ces outils, en fonction de leurs objectifs, de leur taille et de leur secteur d’activité. Cet accompagnement sur mesure garantit un usage optimal des fonctionnalités, adaptées à chaque contexte organisationnel.

L’entreprise ne se contente pas d’un rôle de conseil. Elle intervient dans l’implémentation concrète, assure un suivi technique, forme les équipes et reste en veille permanente sur les mises à jour Google. Objectif : garantir une adoption fluide et pérenne des outils numériques. Les utilisateurs gagnent ainsi en autonomie et en efficacité dans un environnement sécurisé et cohérent.

Dans le secteur de l’éducation, INAUBI apporte une réponse concrète aux établissements souhaitant moderniser leur approche pédagogique. Grâce à Google Workspace for Education, Chrome Education Upgrade et Jamboard, les enseignants disposent d’outils interactifs tandis que les administrateurs gèrent plus simplement les équipements numériques. Là encore, INAUBI adapte l’offre à la structure, au budget et aux contraintes pédagogiques de chaque établissement.

La dimension matérielle constitue également un volet clé de l’offre INAUBI. L’entreprise propose des solutions basées sur Chrome Enterprise, incluant Chromebooks, écrans interactifs et outils de visioconférence. INAUBI prend en charge la sélection du matériel, son paramétrage et le déploiement, avec un suivi technique constant.

Ce positionnement global — outils, matériel, formation et support — permet à INAUBI de se démarquer. Plutôt que de proposer une solution standardisée, l’entreprise conçoit des environnements numériques personnalisés, évolutifs et alignés sur les priorités des organisations. Elle répond aux enjeux actuels : cybersécurité, souveraineté des données, collaboration à distance ou encore gestion centralisée des appareils.

Grâce à son statut de partenaire certifié, INAUBI bénéficie d’un accès anticipé aux nouveautés Google, ainsi qu’à des ressources exclusives. Elle peut ainsi proposer à ses clients les dernières innovations dès leur sortie, et les accompagner dans leur adoption rapide. Ce lien privilégié avec Google constitue un avantage stratégique important dans un secteur en évolution permanente.

Enfin, INAUBI se distingue par sa proximité et son écoute. Chaque projet commence par un diagnostic précis, suivi d’une mise en œuvre progressive et adaptée. Une méthode agile, centrée sur les besoins réels des utilisateurs et orientée vers la montée en compétence durable.

Dans un monde où le numérique devient un pilier du quotidien professionnel et éducatif, INAUBI apparaît comme un acteur clé de la transition cloud. Son expertise Google, sa capacité d’adaptation et sa vision centrée utilisateur en font un partenaire de choix pour bâtir les environnements de travail et d’apprentissage de demain.

Partouche en croisade contre les jeux illégaux en ligne

Le Groupe Partouche tire la sonnette d’alarme face à la recrudescence des fraudes en ligne exploitant son image. Une lutte d’envergure s’engage contre les jeux illégaux, en collaboration avec les géants du web.

Depuis plusieurs mois, un phénomène inquiétant prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux : des escrocs exploitent sans scrupule l’image du Groupe Partouche pour rediriger les internautes vers des plateformes de jeux en ligne illégales. Ces contenus frauduleux, le blog ZATAZ, référence des actualités Cyber Sécurité s’en était fait l’écho en mars 2025, souvent habilement conçus, abusent de la notoriété du groupe pour piéger des joueurs en quête de gains rapides. Face à cette vague de détournements d’image et à l’essor des offres illicites, Partouche réagit avec fermeté. L’entreprise entame une collaboration inédite avec META afin de mieux identifier et supprimer ces contenus nocifs. Un pas déterminant dans la lutte contre une menace numérique qui fragilise la sécurité des joueurs et mine la légitimité des opérateurs légaux.

Dans l’univers en constante mutation des jeux d’argent, une nouvelle bataille s’est engagée, et elle ne se joue pas dans les casinos, mais dans l’arène numérique. Depuis plusieurs mois, le Groupe Partouche – acteur historique du secteur du divertissement en France – est la cible d’une campagne massive d’usurpation de son identité sur les réseaux sociaux. Des escrocs se font passer pour l’entreprise, ses dirigeants, ou ses salariés, dans le but de rediriger les internautes vers des plateformes de jeux illégaux opérant en toute clandestinité. Ce phénomène, aussi inquiétant que sophistiqué, prend une ampleur inédite et menace à la fois les consommateurs et l’équilibre du marché des jeux en ligne.

À travers des publications sponsorisées, des comptes usurpateurs ou des vidéos truquées, les fraudeurs exploitent l’image de Partouche pour instaurer une illusion de confiance. Le blog ZATAZ avait d’ailleurs lancé plusieurs alertes auprès des « influenceurs » et autres bloggeurs sur des approches « d’agence de communication » venue proposer, contre de l’argent, des articles. [Lire ICI et LA]. Ces articles cachés des liens vers des casinos illicites, voir clairement malveillants.

Derrière cette façade mensongère, ce sont des sites hébergés à l’étranger, échappant à toute régulation française, qui proposent des jeux d’argent sans contrôle, sans encadrement, et sans aucune garantie de sécurité. L’objectif est clair : piéger les internautes avec des promesses de gains rapides et les faire entrer dans un cercle vicieux d’addiction, sans que ceux-ci n’aient les moyens de s’en protéger.

« L’usurpation d’identité en ligne n’est pas seulement une fraude, c’est une attaque contre la confiance du public », déclare un représentant du groupe.

L’Autorité Nationale des Jeux (ANJ), qui supervise le secteur en France, a elle-même tiré la sonnette d’alarme. Dans ses derniers rapports, elle met en garde contre une croissance inquiétante des offres illégales accessibles aux joueurs français, notamment via les réseaux sociaux et certaines plateformes vidéo. Ces offres se développent dans l’ombre du cadre légal, profitant du flou juridique et de la difficulté à contrôler le flux d’informations sur Internet. Le danger est double : non seulement les joueurs ne bénéficient d’aucune protection, mais ils deviennent également vulnérables à d’autres dérives, telles que les arnaques bancaires ou l’exploitation de leurs données personnelles.

Conscient de ces enjeux, le Groupe Partouche a décidé de passer à l’action. Une collaboration stratégique vient d’être lancée avec META, maison mère de Facebook et Instagram. Ce partenariat vise à faciliter le signalement et la suppression rapide des contenus frauduleux. En s’associant directement avec l’une des plus grandes entreprises technologiques du monde, Partouche espère obtenir des résultats concrets et freiner la prolifération de ces arnaques numériques.

Cette alliance s’inscrit dans une démarche plus large : celle d’un engagement en faveur d’un jeu responsable et sécurisé. Car contrairement à ces plateformes pirates, les établissements de jeux autorisés en France sont soumis à des obligations strictes. Ils doivent garantir l’équité des jeux, encadrer la publicité, protéger les joueurs vulnérables et prévenir le jeu excessif. C’est précisément cette rigueur que contournent les opérateurs illégaux, mettant en péril des années de régulation patiemment construites.

Les plateformes illégales de jeux en ligne échappent à toute régulation, exposant les joueurs à des risques accrus de fraude, d’addiction et de perte de données personnelles.

Mais au-delà des conséquences pour les joueurs, cette guerre numérique soulève une autre question : celle de la souveraineté réglementaire face à des acteurs opérant hors des frontières. La France, comme d’autres pays européens, se heurte à la difficulté de faire appliquer son droit sur Internet, espace sans frontières par excellence. Même avec le soutien de grandes entreprises comme META, les mesures de blocage ou de suppression restent souvent lentes et partielles. Il faut alors repenser les outils de régulation à l’échelle européenne, voire internationale.

Dans ce contexte, le rôle des acteurs comme Partouche devient central. Non seulement ils participent à alerter les autorités, mais ils prennent aussi une part active dans la lutte contre la désinformation, les faux profils, et la promotion de contenus illégaux. L’engagement du groupe est clair : défendre les valeurs d’un divertissement encadré, où chaque joueur peut s’amuser en toute confiance. Et cela passe aussi par une vigilance accrue sur la réputation numérique des marques.

La démarche de Partouche s’inscrit également dans une volonté pédagogique. Le groupe rappelle régulièrement aux internautes qu’aucune offre de jeux d’argent en ligne ne peut être proposée légalement en France sans l’agrément de l’ANJ. Il invite les joueurs à vérifier systématiquement la légalité des plateformes qu’ils utilisent, à se méfier des offres trop alléchantes, et à ne jamais communiquer leurs données bancaires ou personnelles à des sites douteux.

Partouche s’allie à META pour identifier et faire supprimer plus rapidement les contenus frauduleux sur Facebook et Instagram.

Le combat est donc aussi culturel. Il s’agit de sensibiliser le public aux dangers réels des jeux illégaux, bien souvent minimisés par la légèreté des mises en scène en ligne. En jouant sur l’image de marques reconnues, les escrocs cherchent à désarmer la méfiance des internautes, surtout les plus jeunes ou les moins informés. Or, les conséquences peuvent être dramatiques : pertes financières, endettement, isolement, ou encore exposition à des réseaux criminels.

À l’heure où la digitalisation transforme en profondeur tous les secteurs économiques, le monde du jeu n’échappe pas à la règle. Il est donc plus que jamais nécessaire d’instaurer un dialogue constant entre les opérateurs, les régulateurs, et les plateformes technologiques. L’exemple de Partouche montre qu’une action coordonnée est possible. Mais elle doit s’accompagner d’un renforcement des moyens de contrôle, d’un partage plus efficace des données entre institutions, et d’une volonté politique affirmée de protéger le public.

Le Groupe Partouche, en lançant cette offensive contre les arnaques numériques, ne défend pas seulement son image. Il défend aussi un modèle de divertissement encadré, où le plaisir du jeu ne rime pas avec insécurité. Dans cette bataille de longue haleine, chaque acteur a un rôle à jouer. Reste à savoir si l’ensemble de l’écosystème numérique acceptera de faire front commun pour enrayer la vague des jeux illégaux en ligne.

Cybersécurité : la Russie lance un test grandeur nature pour protéger ses systèmes

Depuis 1er avril 2025, la Russie entame un vaste programme pour tester et renforcer la sécurité de ses systèmes d’information gouvernementaux.

Dans un contexte de tensions géopolitiques persistantes et d’accélération de la numérisation des services publics, la Russie inaugure un projet ambitieux : un test de grande ampleur destiné à évaluer et renforcer la sécurité de ses systèmes d’information étatiques. Ce programme, qui s’étendra jusqu’à la fin de l’année 2027, implique les principaux organes du pouvoir exécutif ainsi que leurs établissements subordonnés. L’objectif est clair : garantir l’inviolabilité des données publiques et affirmer la souveraineté numérique du pays face aux menaces cybernétiques croissantes.

Au cœur de cette initiative se trouve la volonté d’instaurer une évaluation indépendante et rigoureuse de la sécurité des systèmes informatiques gouvernementaux. Plus de quarante plateformes numériques seront passées au crible, en particulier celles qui manipulent des volumes importants de données personnelles, comme les services administratifs en ligne, les registres d’État ou encore les bases de données fiscales. Cette opération vise à détecter d’éventuelles failles, à évaluer la résilience des systèmes en cas d’attaque et à renforcer les protocoles de sécurité déjà en place. Il faut dire aussi que les données des Russes ont particulièrement soufferts ces derniers mois, attirant les pirates informatiques locaux et extérieurs, sans oublier les hacktivistes.

Les experts mobilisés auront pour mission de simuler différents scénarios d’attaque, afin d’identifier les vulnérabilités techniques et organisationnelles. L’objectif ne se limite pas à la prévention des cyberattaques : il s’agit aussi de limiter les risques de fuites d’informations, de garantir l’intégrité des données et de préserver la continuité des services en cas d’incident. Ce processus s’inscrit dans une démarche proactive, à l’heure où les cybermenaces se multiplient et gagnent en complexité.

« Ce test contribuera à poser les bases d’une nouvelle architecture de cybersécurité nationale », a déclaré un représentant du ministère du Développement numérique.

Mais ce n’est pas seulement une affaire de technique : à travers ce projet, les autorités russes entendent aussi réaffirmer leur stratégie en faveur du « souverainisme numérique ». Dans un monde où les grandes puissances se livrent une guerre technologique discrète mais intense, la Russie veut se doter de standards propres en matière de cybersécurité, moins dépendants des solutions occidentales, et adaptés à son propre écosystème numérique. Les différentes censures américaines obligent le pays à se tourner vers ses propres solutions.

Le programme prévoit ainsi la mise en place de nouveaux protocoles d’échange d’informations entre administrations, afin de renforcer l’interopérabilité tout en assurant la confidentialité des données. La création de ces circuits sécurisés vise non seulement à optimiser l’efficacité administrative, mais aussi à limiter les points de vulnérabilité, souvent situés aux interfaces des systèmes. La modernisation des infrastructures informatiques de l’État est aussi au cœur du projet, avec un accent particulier sur l’automatisation des contrôles de sécurité et la généralisation des technologies de chiffrement.

Un cap vers le souverainisme numérique ?

L’un des aspects les plus significatifs du programme est sa dimension géostratégique. En effet, l’enjeu de la cybersécurité dépasse désormais le cadre purement technique pour devenir un levier d’indépendance politique et économique. Dans ce contexte, le renforcement de la souveraineté numérique devient un objectif stratégique central pour la Russie. Cela passe par le développement de solutions locales, la réduction de la dépendance aux logiciels étrangers et la promotion de standards nationaux dans la gestion des systèmes d’information.

La volonté de bâtir une infrastructure numérique souveraine se traduit également par le soutien accru à l’écosystème technologique russe. Les entreprises nationales spécialisées dans la cybersécurité, le développement logiciel et les solutions d’intelligence artificielle sont largement mobilisées (et motivées à l’être) dans le cadre de ce test. Il s’agit non seulement de renforcer les compétences locales, mais aussi de stimuler l’innovation dans un secteur considéré comme critique pour l’avenir du pays.

Par ailleurs, le programme vise à renforcer la culture de la cybersécurité au sein même des institutions publiques. Les agents administratifs seront formés aux nouvelles procédures, aux réflexes de protection des données et à la gestion des incidents. Cette dimension pédagogique est jugée essentielle, car la sécurité d’un système ne repose pas uniquement sur ses outils techniques, mais aussi sur les comportements humains qui l’entourent.

La mise en œuvre du test devrait également s’accompagner d’un suivi transparent. Un rapport annuel présentera les avancées du programme, les vulnérabilités identifiées et les solutions mises en place. Ce suivi permettra d’impliquer l’ensemble des acteurs du numérique public dans une dynamique d’amélioration continue, fondée sur l’évaluation et l’adaptation permanente.

Dans ce cadre, la conversion des solutions technologiques en normes officielles est prévue à l’issue de l’expérimentation. Cela signifie que les méthodes ayant démontré leur efficacité pourront être généralisées à l’ensemble de l’appareil d’État.

Vers la fin des certificats SSL longue durée

À partir de 2029, les certificats SSL/TLS ne seront valides que pendant 47 jours. Une révolution discrète mais cruciale dans la sécurité du web vient d’être actée.

C’est un changement majeur dans l’infrastructure invisible du web. Le CA/Browser Forum, organe central réunissant les géants du numérique et les autorités de certification, a voté pour une réduction drastique de la durée de validité des certificats SSL/TLS. Actuellement fixée à 398 jours, cette durée sera ramenée à seulement 47 jours d’ici mars 2029. L’objectif affiché : améliorer la sécurité des connexions HTTPS en limitant la période pendant laquelle un certificat compromis pourrait être exploité. Si cette évolution bénéficie du soutien unanime des grands noms du secteur – Apple, Google, Microsoft et Mozilla en tête – elle suscite aussi l’inquiétude des administrateurs système. Car derrière cette décision technique se cache une transformation radicale de la gestion des certificats numériques, qui exigera des entreprises une adaptation rapide vers des systèmes d’automatisation plus robustes.

Le web est en mutation. Si l’internaute lambda ne remarque jamais les certificats SSL/TLS, ces petits fichiers sont pourtant les garants de la confidentialité et de la sécurité de ses échanges en ligne. En garantissant qu’un site est bien celui qu’il prétend être et en chiffrant les données échangées, ces certificats sont au cœur de l’architecture du HTTPS, le protocole sécurisé devenu standard sur internet.

15 mars 2026 : nouveaux certificats émis, y compris leur validation de contrôle de domaine (DCV), devront être renouvelés tous les 200 jours.
15 mars 2027 : Cette durée de validité sera réduite à 100 jours.
15 mars 2029 : nouveaux certificats SSL/TLS limités à 47 jours, et les DCV à seulement 10 jours.

Jusqu’ici, les certificats pouvaient être valides pendant plus d’un an. Mais dès le 15 mars 2026, cette durée tombera à 200 jours. Et trois ans plus tard, en 2029, la validité maximale sera divisée par plus de huit : un certificat SSL/TLS ne pourra être émis que pour 47 jours. La validation de contrôle de domaine (DCV), qui garantit que le demandeur du certificat contrôle bien le nom de domaine, tombera quant à elle à 10 jours.

« Le soutien unanime des grandes plateformes numériques montre à quel point la sécurité est devenue une priorité absolue. »

Cette décision n’est pas un coup de tête. En réalité, elle s’inscrit dans une tendance amorcée il y a plusieurs années. En 2020, Apple avait déjà pris l’initiative de refuser, via Safari, les certificats valables plus de 13 mois. Depuis, la firme de Cupertino n’a cessé de pousser pour une réduction encore plus sévère de cette durée, arguant que des certificats plus courts limitent les risques d’exploitation en cas de compromission.

Le raisonnement est simple : si un certificat est volé ou compromis, plus sa durée est courte, moins l’attaquant peut l’exploiter. Un certificat valable 398 jours donne aux cybercriminels plus d’un an de champ libre. Un certificat valable 47 jours, c’est autant de jours de moins pour commettre des attaques ou intercepter des données. De quoi limiter significativement les dégâts potentiels en cas de faille.

Mais ce changement a un coût. Pour les autorités de certification, c’est l’assurance d’un marché plus dynamique, avec des renouvellements plus fréquents. Cela pourrait sembler cynique, mais dans les faits, des acteurs comme Let’s Encrypt proposent déjà des certificats gratuits valables seulement 90 jours – et encouragent même l’automatisation complète de leur renouvellement. Leur modèle, basé sur des API et des scripts, montre que l’approche est viable, à condition d’avoir une infrastructure moderne.

C’est justement là que le bât blesse. Car toutes les entreprises ne sont pas prêtes. Dans les forums spécialisés comme Reddit, les réactions des administrateurs système oscillent entre résignation et colère. Beaucoup soulignent que dans un monde idéal, entièrement automatisé, ce changement ne poserait pas de problème. Mais dans la réalité quotidienne des infrastructures informatiques, souvent vieillissantes ou dépendantes de systèmes propriétaires rigides, la mise en place de processus de renouvellement automatique représente un défi de taille.

« La réduction à 47 jours est un pari sur l’avenir, mais elle oblige les entreprises à revoir en profondeur leurs pratiques de gestion des certificats. »

Certains équipements industriels, notamment dans les secteurs de l’énergie, de la santé ou des transports, reposent encore sur des systèmes où le renouvellement d’un certificat est une opération manuelle, parfois lourde, parfois risquée. La multiplication des certificats courts risque donc, à court terme, de générer un surcroît de travail et des coûts d’adaptation non négligeables.

Les cinq abstentions au sein du CA/Browser Forum – Entrust, IdenTrust, Japan Registry Services, SECOM Trust Systems et TWCA – reflètent cette tension entre idéal de sécurité maximale et réalité de terrain. Aucun acteur n’a voté contre, mais l’unanimité n’était pas totale. Cela montre que, malgré les avantages évidents sur le plan de la sécurité, tous ne sont pas convaincus de la faisabilité immédiate d’une telle transition.

Du côté des éditeurs de navigateurs, en revanche, le consensus est clair. Apple, Google, Microsoft et Mozilla ont tous approuvé la réduction drastique. Leur position est stratégique : en imposant ces règles via leurs navigateurs, ils forcent de facto tout l’écosystème à s’adapter. Les entreprises qui ne suivent pas verront leurs sites marqués comme non sécurisés, ce qui, à l’heure de la confiance numérique, est un désastre d’image.

Cette pression par le haut s’accompagne toutefois d’une certaine souplesse dans le calendrier. En introduisant une étape intermédiaire en 2026, le CA/Browser Forum espère laisser le temps aux entreprises de moderniser leurs outils. L’enjeu est aussi de préparer le web à des menaces futures, notamment celles que pourrait faire peser l’arrivée de l’informatique quantique sur les systèmes cryptographiques actuels. La flexibilité offerte par des certificats à courte durée permettra de réagir plus vite à de nouveaux risques.

Dans ce contexte, les entreprises doivent désormais considérer la gestion des certificats non plus comme une tâche ponctuelle, mais comme un processus intégré à part entière dans leur politique de cybersécurité. Les outils d’automatisation comme Certbot, déjà largement utilisés avec Let’s Encrypt, devraient devenir la norme. De nouveaux standards d’orchestration et d’intégration dans les pipelines DevOps sont également en cours d’élaboration pour accompagner cette transition.

Ce tournant technique, bien que discret, marque un changement de paradigme. La sécurité n’est plus une barrière à franchir une fois pour toutes, mais une boucle continue, un processus dynamique qui s’adapte en permanence. Et les certificats SSL/TLS, autrefois perçus comme de simples formalités, deviennent les marqueurs de cette nouvelle exigence.

La vraie question, désormais, est de savoir si l’ensemble des acteurs du web seront capables de suivre le rythme imposé par cette évolution. Car si les grandes plateformes disposent des moyens pour s’adapter rapidement, ce sont les petites structures, les administrations et les secteurs aux infrastructures figées qui risquent de se retrouver en difficulté.

La réduction à 47 jours des certificats SSL/TLS pourrait bien renforcer la sécurité du web, mais elle impose une refonte complète des pratiques de gestion des certificats. Dans un monde numérique en perpétuelle évolution, les entreprises sauront-elles faire preuve de l’agilité nécessaire pour relever ce défi ?

Sécurité en alerte : Microsoft corrige 126 failles, dont une déjà exploitée

Microsoft a publié une mise à jour de sécurité massive pour corriger 126 vulnérabilités, dont une, critique, est déjà activement exploitée par des groupes de hackers.

C’est un rituel désormais bien rôdé : chaque deuxième mardi du mois, Microsoft déploie son « Patch Tuesday », la grande mise à jour mensuelle de sécurité de ses produits. Mais celle d’avril 2025 a fait l’effet d’un coup de semonce dans le secteur. Avec pas moins de 126 failles comblées, dont 11 jugées critiques, 112 importantes et 2 de moindre gravité, le géant de Redmond montre l’ampleur des menaces qui pèsent aujourd’hui sur les utilisateurs de ses systèmes. Surtout, une vulnérabilité particulièrement dangereuse, identifiée sous le code CVE-2025-29824, attire toutes les attentions : déjà exploitée activement dans la nature, elle concerne un composant central de Windows et laisse des millions d’appareils à la merci de pirates.

La faille CVE-2025-29824 touche le pilote Windows CLFS (Common Log File System), un composant chargé de la gestion des journaux système. La nature de la brèche est connue : il s’agit d’une erreur de type use-after-free, un bug de gestion de mémoire bien documenté qui permet, dans certains cas, à un attaquant local de prendre le contrôle complet de la machine. Le plus inquiétant est que cette faille ne nécessite pas de droits administrateur pour être exploitée. Un simple accès local suffit pour élever ses privilèges au niveau système, ouvrant la voie à toutes les dérives, notamment l’installation de rançongiciels. Microsoft a confirmé que cette vulnérabilité était déjà utilisée dans des attaques réelles.

La faille critique CVE-2025-29824, activement exploitée, permet à un utilisateur local d’obtenir un contrôle total sur un système Windows sans droits d’administrateur.

Ce type d’attaque n’en est pas à son premier coup d’essai. Depuis 2022, c’est la sixième vulnérabilité du même genre exploitée dans CLFS, ce qui souligne une faiblesse structurelle dans le composant. En réaction à la menace, la CISA (Cybersecurity and Infrastructure Security Agency) américaine a ajouté cette faille à son catalogue des vulnérabilités activement exploitées. Elle impose aux agences fédérales de déployer le correctif avant le 29 avril 2025, une mesure exceptionnelle qui traduit l’urgence de la situation.

Mais tout le monde ne peut pas encore respirer. Le correctif de Microsoft n’est pas disponible pour certaines versions de Windows 10, en particulier les éditions 32 et 64 bits, toujours largement utilisées dans le monde professionnel comme chez les particuliers. Cela signifie que des millions d’appareils restent vulnérables à cette faille, sans solution immédiate. Pour ces utilisateurs, la seule défense reste la prudence et la limitation des accès physiques aux machines.

Outre CVE-2025-29824, la vague de correctifs d’avril couvre un large éventail de services et d’applications critiques. Des failles ont été corrigées dans des protocoles d’authentification comme Kerberos, dans le bureau à distance RDP, le service LDAP, la suite bureautique Microsoft Office (dont Excel), ainsi que dans la pile réseau TCP/IP de Windows et l’hyperviseur Hyper-V. Plusieurs de ces vulnérabilités permettaient l’exécution de code à distance, ce qui, dans les mains d’un pirate, peut se traduire par une prise de contrôle totale du système ciblé.

Certaines failles corrigées ce mois-ci permettaient l’exécution de code à distance, ouvrant la porte à des compromissions totales de système.

Ces failles, combinées à la montée en puissance des attaques par rançongiciel, posent de sérieuses questions sur la résilience des infrastructures informatiques. Aujourd’hui, les cyberattaques ne visent plus seulement les grandes entreprises ou les institutions : elles touchent aussi les PME, les collectivités, les hôpitaux et les particuliers. Chaque faille non corrigée devient une porte d’entrée potentielle pour des groupes cybercriminels de plus en plus organisés, souvent liés à des États.

La publication de cette mise à jour n’est pas un événement isolé. Avril 2025 a vu un véritable branle-bas de combat dans l’ensemble de l’industrie technologique. Outre Microsoft, des entreprises comme Adobe, Google, Apple, Cisco, HP, AMD, Mozilla, Fortinet, SAP, Zoom et les éditeurs de distributions Linux ont également publié des mises à jour de sécurité importantes. Cela montre à quel point les failles sont omniprésentes, souvent découvertes par des chercheurs en cybersécurité, mais aussi parfois après avoir été utilisées à mauvais escient.

Pour les professionnels de l’IT et les responsables de la sécurité, cette cascade de correctifs signifie des heures de travail supplémentaires pour tester, déployer et vérifier les mises à jour dans des environnements parfois complexes. Le moindre oubli, le moindre retard peut avoir des conséquences dramatiques. Dans ce contexte, les politiques de gestion des correctifs (patch management) deviennent une composante essentielle de la stratégie de cybersécurité d’une organisation.

Microsoft, de son côté, continue d’améliorer ses systèmes de détection et de réponse face aux menaces. L’entreprise s’appuie sur des données récoltées à travers son vaste écosystème pour repérer rapidement les nouvelles attaques. Mais face à l’ingéniosité des cybercriminels, la simple réactivité ne suffit plus. Il faut une approche proactive, avec des audits réguliers, une réduction de la surface d’attaque et une sensibilisation constante des utilisateurs aux bons comportements.

À moyen terme, la dépendance à des composants anciens et parfois mal sécurisés comme CLFS interroge sur la durabilité des architectures logicielles actuelles. Faut-il réécrire des pans entiers du code de Windows pour éviter les mêmes erreurs ? Est-il encore viable de maintenir autant de versions du système d’exploitation en parallèle ? Ces questions, stratégiques, dépassent le cadre technique et engagent l’ensemble de l’écosystème numérique.

Enfin, cette actualité rappelle une réalité trop souvent ignorée : la cybersécurité n’est plus un sujet réservé aux experts. C’est une préoccupation quotidienne, qui touche directement la vie des utilisateurs et la stabilité des entreprises. Face à des menaces de plus en plus sophistiquées, la seule stratégie gagnante reste la vigilance.

Faux convertisseur PDF : adieu vos cryptomonnaies !

Un paquet malveillant déguisé en convertisseur PDF a été utilisé pour pirater les portefeuilles de cryptomonnaies Atomic Wallet et Exodus, exposant des milliers d’utilisateurs à une fraude invisible.

 Un paquet open source diffusé via le gestionnaire npm, baptisé pdf-to-office, prétendait offrir une fonction anodine de conversion de fichiers PDF vers des formats Microsoft Office. En réalité, il s’agissait d’un cheval de Troie sophistiqué, conçu pour infiltrer deux des portefeuilles de cryptomonnaies les plus populaires — Atomic Wallet et Exodus — et rediriger subrepticement les transactions vers des adresses contrôlées par les cybercriminels. Cette attaque ciblée souligne à nouveau les failles béantes de la chaîne d’approvisionnement logicielle dans l’univers de la blockchain, où la confiance peut être compromise par une simple ligne de code.

Ce n’est pas la première fois que des paquets npm sont détournés à des fins malveillantes, mais l’attaque révélée se distingue par sa précision chirurgicale et son camouflage élaboré. Le paquet pdf-to-office ne suscitait a priori aucun soupçon : ses métadonnées semblaient légitimes, sa description technique cohérente, et il remplissait même partiellement sa promesse en convertissant certains fichiers PDF. Mais une fois installé sur la machine d’un développeur ou d’un utilisateur peu méfiant, le vrai travail du code malveillant commençait.

Dès l’exécution, le script inspectait le système local pour détecter la présence des portefeuilles Atomic Wallet ou Exodus. En fonction de la version installée, il allait modifier directement certains fichiers critiques au sein de leurs répertoires. Le plus inquiétant : les applications continuaient à fonctionner normalement, sans éveiller la moindre alerte de la part de l’utilisateur. L’interface restait identique, les soldes n’étaient pas altérés, les fonctions paraissaient intactes. Pourtant, à l’envoi de fonds, l’adresse du destinataire était discrètement remplacée par une adresse appartenant à l’attaquant.

« Même supprimé, le virus continue d’agir dans l’ombre : seul un reformatage complet des portefeuilles permet d’en venir à bout. »

Cette technique d’injection silencieuse est particulièrement dangereuse, car elle détourne des fonds en toute discrétion, souvent sans que les victimes ne s’en rendent compte avant que le mal ne soit fait. Ce type d’attaque est difficile à détecter à l’œil nu, car elle ne repose pas sur un simple keylogger ou une interception réseau, mais sur la modification interne des composants de logiciels de confiance.

Le script malveillant effectuait un archivage de fichiers provenant de la configuration d’AnyDesk, un logiciel populaire de prise de contrôle à distance. Ces archives étaient ensuite exfiltrées vers un serveur externe, ce qui pourrait indiquer soit une tentative de nettoyage de traces, soit la préparation d’une attaque plus vaste ciblant des environnements professionnels ou des infrastructures critiques. Ce volet secondaire de l’attaque suggère un niveau de sophistication élevé, digne de groupes de cybercriminalité organisés.

L’attaque met en lumière les faiblesses structurelles de l’écosystème npm, qui repose sur la confiance entre développeurs.

À l’heure actuelle, le paquet pdf-to-office a été retiré de la plateforme npm. Mais les conséquences persistent. Car même après la suppression du paquet et son désinstallation manuelle, les fichiers infectés dans les portefeuilles restent actifs. En d’autres termes, le logiciel reste compromis à moins d’être complètement réinstallé depuis des sources officielles. Cette persistance pose un défi majeur pour la remédiation : de nombreux utilisateurs n’imaginent pas qu’une simple dépendance de développement puisse infecter leur portefeuille crypto, et continuent à utiliser leur logiciel sans se douter du détournement.

Les versions officielles d’Atomic Wallet et Exodus, disponibles sur les sites des éditeurs, n’ont pas été affectées. Seules les installations locales ayant incorporé ce paquet via une chaîne de dépendances contaminée sont concernées. Cela n’empêche pas de tirer une sonnette d’alarme : une fois de plus, c’est l’intégrité de la chaîne d’approvisionnement logicielle qui est en jeu. Une menace devenue récurrente, après des scandales retentissants comme celui de SolarWinds ou de l’attaque contre 3CX.

Coupure brutale dans la cybersécurité : la base CVE s’éteint

Le gouvernement américain a mis fin au financement de la base de données CVE, pilier mondial de la cybersécurité, provoquant sa fermeture immédiate et laissant un vide critique dans la détection des vulnérabilités… pour faire marche arrière ensuite !

C’est un tournant inquiétant pour l’écosystème de la cybersécurité mondiale. Ce mercredi, la célèbre base de données CVE (Common Vulnerabilities and Exposures), référence universelle en matière d’identification des failles informatiques, s’éteint. En cause : la fin du contrat entre la MITRE Corporation, organisme à but non lucratif gestionnaire du projet, et la CISA, l’agence fédérale américaine chargée de la cybersécurité. Un non-renouvellement abrupt, inscrit dans une politique budgétaire restrictive menée par l’administration Trump, qui provoque l’interruption immédiate de cette infrastructure pourtant essentielle. Depuis 1999, le système CVE permettait une classification claire et standardisée des failles de sécurité. Sa disparition temporaire bouleverse le fonctionnement quotidien de milliers de professionnels à travers le monde.

Un tournant que Datasecuritybreach.fr avait mis en avant, en février et mars 2025. La Maison Blanche ayant mis une pression économique auprès de plusieurs structures dédiées à la cybersécurité, dont la CISA.

La scène se passe presque dans le silence. Pas de conférence de presse ni de communiqué tapageur. Pourtant, l’arrêt de la base de données CVE constitue l’un des événements les plus marquants de ces dernières années pour la cybersécurité internationale. Des millions de professionnels s’appuyaient sur cette base pour identifier, référencer et corriger les vulnérabilités affectant les logiciels, les systèmes d’exploitation ou les composants matériels. L’arrêt de sa mise à jour signifie que les vulnérabilités découvertes à partir d’aujourd’hui ne seront plus répertoriées de manière centralisée, unique et accessible à tous.

Depuis plus de deux décennies, le CVE a été l’épine dorsale de la coordination dans la réponse aux menaces. À l’origine, le projet avait été lancé pour mettre fin au chaos régnant dans les années 1990, où chaque entreprise utilisait ses propres référentiels, rendant les échanges sur les failles complexes et peu efficaces. Grâce au CVE, une faille se voyait attribuer un identifiant unique – une sorte de matricule – permettant à toutes les équipes de cybersécurité, quels que soient leurs outils ou leur pays, de parler le même langage.

« La fin du CVE n’est pas seulement symbolique, elle est structurelle : c’est la disparition d’un standard global sans équivalent immédiat. »

Mais le contrat entre la MITRE Corporation et le ministère de la Sécurité intérieure américain, via la CISA, prend fin ce mercredi, sans reconduction. Cette décision, confirmée par le gouvernement, s’inscrit dans une logique de réduction budgétaire engagée par l’exécutif, au détriment de certains outils considérés comme coûteux ou non prioritaires. Et c’est là que le bât blesse : le coût de fonctionnement du programme CVE, pourtant relativement modeste à l’échelle des budgets fédéraux, est jugé superflu dans le cadre de cette politique d’austérité numérique.

Ce choix soulève l’incompréhension chez de nombreux acteurs du secteur, tant publics que privés. Car si la base de données CVE était officiellement américaine, sa portée, elle, était universelle. Des centaines de chercheurs, de laboratoires, de grandes entreprises de cybersécurité, mais aussi d’organisations gouvernementales et non gouvernementales du monde entier y contribuaient. Le modèle collaboratif du CVE en faisait un bien commun numérique, sans équivalent dans sa structuration et sa portée.

La fermeture brutale du système a pris de court nombre de professionnels. Si les anciennes données restent disponibles via des archives sur GitHub, elles ne seront plus mises à jour tant qu’aucune solution alternative n’aura été trouvée. Et c’est bien là que se situe le danger : selon les chiffres récents, plus de 25 000 nouvelles vulnérabilités ont été enregistrées dans la base CVE rien qu’en 2023. Leur absence de référencement officiel risque d’entraver sérieusement les réponses coordonnées à venir.

L’impact pourrait être particulièrement sévère pour les petites et moyennes entreprises, ainsi que pour les institutions publiques ne disposant pas de moyens pour accéder à des services commerciaux de suivi de vulnérabilités. De nombreuses solutions logicielles de gestion des risques ou de patching automatisé s’appuient directement sur les identifiants CVE pour détecter et corriger les failles. Sans ces repères, les délais de réaction risquent de s’allonger, laissant la porte ouverte à des cyberattaques d’envergure.

« Sans CVE, chaque organisation devra réinventer sa propre méthode de suivi des failles, avec les risques d’erreurs et de lenteurs que cela implique. »

Dans l’urgence, plusieurs pistes sont envisagées pour pallier ce vide. Certains évoquent la création d’un consortium international qui prendrait en charge la continuité du projet, sur un modèle similaire à celui de l’ICANN pour la gouvernance des noms de domaine. D’autres misent sur une reprise du flambeau par des entreprises majeures du secteur, comme Google, Microsoft ou encore IBM, qui disposent des moyens techniques et humains pour maintenir une base à jour. Mais ces options posent aussi des questions éthiques et politiques. Une base gérée par une entreprise privée pourrait perdre sa neutralité, tandis qu’une gouvernance internationale impliquerait des négociations complexes, longues et souvent ralenties par des logiques géopolitiques divergentes.

Dans l’intervalle, certains acteurs, notamment européens, pourraient saisir l’opportunité pour développer une alternative ouverte et souveraine. La question d’une autonomie stratégique en cybersécurité est de plus en plus discutée sur le Vieux Continent, et la fin de la base CVE pourrait accélérer cette dynamique. Un projet européen, financé par des institutions comme l’ENISA ou la Commission européenne, aurait le mérite de réduire la dépendance aux infrastructures américaines et de redonner une impulsion aux politiques de cybersécurité européennes.

Mais rien de tout cela ne sera immédiat. La construction d’une base de données fiable, exhaustive et reconnue prend du temps. Il faudra recréer des réseaux de contributeurs, des protocoles d’évaluation et des processus d’attribution normalisés. En attendant, le secteur devra composer avec une zone grise, où l’identification et la diffusion des vulnérabilités se feront de manière fragmentée.

Certains experts alertent d’ailleurs sur le risque d’une recrudescence de failles non signalées ou mal documentées dans les semaines à venir. Dans ce contexte d’instabilité, les cybercriminels pourraient profiter de cette désorganisation pour exploiter des brèches non encore corrigées. Une situation que les gouvernements comme les entreprises redoutent particulièrement.

Alors que le numérique structure aujourd’hui tous les pans de notre société – santé, finance, énergie, transports – la cybersécurité n’a jamais été aussi stratégique. Or, l’arrêt d’un outil aussi fondamental que le CVE fragilise un édifice déjà sous pression constante. Cette décision marque aussi un signal politique inquiétant : la cybersécurité ne semble plus figurer parmi les priorités stratégiques immédiates des États-Unis, du moins dans sa dimension coopérative et ouverte.

Le CVE n’est pas qu’une base de données. Il est le socle invisible sur lequel repose la coordination mondiale en matière de sécurité informatique. Sa disparition, même temporaire, doit alerter sur la fragilité des infrastructures numériques essentielles lorsqu’elles dépendent d’un unique acteur public ou privé. C’est l’un des paradoxes de notre ère numérique : à l’heure où tout est interconnecté, les outils critiques reposent encore sur des fondations institutionnelles trop peu résilientes.

Alors que le monde cherche une solution de remplacement à la base CVE, une question persiste : la cybersécurité mondiale peut-elle continuer de reposer sur des initiatives isolées, ou est-il temps d’envisager une gouvernance réellement collective et pérenne de la sécurité numérique ?

Mise à jour : La CISA (Cybersecurity and Infrastructure Security Agency) a finalement prolongé mardi soir son contrat avec le programme CVE (Common Vulnerabilities and Exposures), géré par le MITRE.

Le programme CVE, utilisé depuis 25 ans pour identifier et cataloguer les failles de cybersécurité à l’échelle mondiale, risquait de perdre ses financements dès mercredi. Heureusement, un prolongement de 11 mois a été acté in extremis pour éviter une interruption des services critiques.

Cependant, des tensions apparaissent : une partie du conseil du programme CVE envisage de créer une nouvelle entité indépendante, la CVE Foundation, pour garantir la neutralité et la pérennité du programme, actuellement trop lié à un financement gouvernemental unique.

Ce rebondissement intervient alors que la CISA fait face à des réductions budgétaires, des résiliations de contrats et des critiques politiques, notamment sur son rôle durant les élections de 2020. La secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem souhaite une réduction de taille et de dépenses pour rendre l’agence « plus efficace et agile« .

Mise à jour : des rebondissements qui ont permis à l’Europe de sortir de la cave https://euvd.enisa.europa.eu/– au moment de cette mise à jour, le site attend de passer en … 2025 !

Logiciel juridique : comment choisir le meilleur ?

Le choix d’un logiciel juridique soulève une série d’interrogations légitimes. Un professionnel du droit ne peut se permettre de sélectionner un outil au hasard. Il doit s’assurer de sa pertinence, de sa compatibilité avec ses méthodes de travail et de son efficacité à long terme. L’enjeu dépasse le simple confort d’usage. Il touche à la qualité même de l’activité juridique, à sa fiabilité, à sa rigueur. Un bon logiciel juridique ne se contente pas d’automatiser des tâches. Il doit renforcer l’expertise de l’utilisateur, sans jamais la remplacer. L’objectif est donc clair : opter pour une solution qui respecte les exigences du métier, tout en s’adaptant aux évolutions technologiques et réglementaires.

Comprendre les spécificités de l’activité juridique

L’univers juridique repose sur la précision, la chronologie et l’argumentation. Un logiciel juridique performant doit respecter ces trois piliers. Il ne s’agit pas uniquement de stocker des données, mais de les classer, de les retrouver rapidement, de les relier entre elles avec rigueur. Chaque clause, chaque jurisprudence, chaque acte doit pouvoir être consulté sans délai, dans sa version exacte et à jour.

Certains cabinets manipulent des volumes très différents selon leur taille ou leur domaine de spécialisation. Un cabinet de droit social n’aura pas les mêmes besoins qu’un cabinet d’affaires. La capacité d’un logiciel à s’adapter à la structure d’un cabinet devient alors un critère de choix décisif. Le logiciel doit accompagner la pratique sans jamais l’entraver.

Évaluer la fiabilité des éditeurs de solutions juridiques

Le marché regorge de solutions proposées par des éditeurs aux profils très hétérogènes. Certains se concentrent uniquement sur les professions juridiques, tandis que d’autres développent des outils plus généralistes avec un module juridique intégré. Cette distinction a des conséquences concrètes. Un éditeur spécialisé proposera souvent une ergonomie mieux pensée pour un professionnel du droit, ainsi qu’un accompagnement plus ciblé.

Un autre critère de fiabilité repose sur la fréquence des mises à jour. Le droit évolue sans cesse. Un logiciel obsolète devient rapidement un risque pour le praticien. Il faut donc évaluer le sérieux du suivi technique, la qualité du support client et la réactivité en cas de dysfonctionnement. Le professionnalisme de l’éditeur doit rassurer, pas inquiéter.

Intégration avec l’environnement numérique du cabinet

Un logiciel juridique ne fonctionne jamais seul. Il s’insère dans un écosystème composé de multiples outils numériques : messagerie, traitement de texte, gestion électronique des documents, agenda partagé. L’interopérabilité du logiciel avec ces autres outils doit être fluide. Si l’interface impose des manipulations répétitives ou des exportations complexes, elle deviendra vite un frein.

La centralisation de l’information constitue également un enjeu majeur. Lorsqu’un document est modifié, l’ensemble des outils connectés doit en tenir compte instantanément. Une mauvaise synchronisation peut entraîner des erreurs coûteuses. L’utilisateur doit pouvoir naviguer entre les modules sans interruption logique. Ce critère d’intégration mérite d’être examiné de très près.

Sécurité des données et conformité réglementaire

Dans le domaine juridique, la confidentialité des données est une obligation stricte. Un logiciel juridique doit garantir une protection maximale des fichiers, courriels, pièces jointes, et éléments sensibles. Il est impératif que l’hébergement des données réponde aux normes en vigueur, notamment le RGPD en Europe. Cette conformité n’est pas un simple argument commercial. Elle engage la responsabilité du professionnel.

L’authentification des utilisateurs, la traçabilité des connexions et la sauvegarde automatique sont des fonctions que tout logiciel digne de ce nom doit offrir. Au moindre doute sur la solidité de ces aspects techniques, le choix du logiciel devient compromis. Le juriste doit pouvoir exercer sa mission sans craindre pour la sécurité des informations confiées par ses clients.

Souplesse d’usage et évolutivité de la solution

Un bon logiciel juridique ne doit jamais enfermer son utilisateur dans un fonctionnement rigide. Il doit au contraire s’ajuster à ses besoins, ses méthodes, son rythme. Cette souplesse se vérifie à l’usage : personnalisation des modèles, organisation des dossiers, configuration des alertes. Plus la solution est flexible, plus elle permet un travail efficace.

L’évolutivité représente une autre dimension essentielle. Un cabinet peut évoluer, croître, se réorganiser. Un logiciel qui semble adapté à un instant donné peut ne plus convenir un an plus tard. Il faut donc anticiper cette perspective. Une solution évolutive permet d’ajouter des fonctionnalités, d’intégrer de nouveaux modules ou de s’adapter à un changement de structure, sans devoir tout recommencer.