Tous les articles par Damien Bancal

Damien Bancal, expert reconnu en cybersécurité Damien Bancal est une figure incontournable de la cybersécurité, reconnu à l’international pour son expertise et son engagement depuis plus de 30 ans. Fondateur de ZATAZ.com en 1989 (et DataSecurityBreach.fr en 2015), il a fait de ce média une référence majeure en matière de veille, d’alertes et d’analyses sur les cybermenaces. Auteur de 17 ouvrages et de plusieurs centaines d’articles pour des médias comme Le Monde, France Info ou 01net, il vulgarise les enjeux du piratage informatique et de la protection des données personnelles. Lauréat du prix spécial du livre au FIC/InCyber 2022, finaliste du premier CTF Social Engineering nord-américain (2023), et vainqueur du CTF Social Engineering du HackFest Canada (2024), il est reconnu pour sa capacité à allier pratique du terrain et transmission pédagogique. Le New York Times ou encore Le Big Data ont salué son parcours, et l’agence Tyto PR l’a classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023. Il est aujourd’hui 9ᵉ influenceur cyber en Europe. Chroniqueur à la radio et à la télévision (France Info, RTL, M6, Medi1...), il est également réserviste citoyen au sein de la Gendarmerie Nationale (Lieutenant-Colonel - Unité Nationale Cyber) et de l'Éducation Nationale (Hauts-de-France). Médaillé de la Défense Nationale (Marine) et des réservistes volontaires, il poursuit son engagement au travers de son entreprise veillezataz.com, lancée en 2022.

Piratage d’utilisateurs de TeamViewer : la faute aux utilisateurs

Un nombre conséquent d’utilisateurs de TeamViewer se sont plaints du piratage de leur compte. La société américaine indique que les utilisateurs sont responsables… de leur négligence.

De nombreuses sociétés Internet comme Reddit ont dû modifier les mots de passe de certains de leurs utilisateurs, 100.000 pour Reddit, à la suite du piratage massif des données de Myspace, LinkedIn… Pourquoi ? Les utilisateurs exploitaient le même mot de passe sur différents supports numériques. Autant dire du pain béni pour les pirates. Parmi les victimes, le fondateur de Facebook. Lui, il cherchait doublement les ennuis, son mot de passe n’était rien d’autre que « dadada« . Bref, à force de penser que cela n’arrive qu’aux autres, le danger vous tombera dessus, un jour ou l’autre, et plus rapidement que vous pourriez le penser.

TeamViewer, l’outil qui permet de se connecter sur un ordinateur, à distance, vient d’alerter ses utilisateurs. Un grand nombre de clients TeamViewer s’étaient plaints du piratage de leur compte. L’entreprise a utilisé le terme de « négligence » pour définir les récents problèmes.

TeamViewer a mis en place, la semaine dernière, un nouveau système de sécurité pour renforcer les connexions : la double authentification. Le porte-parole de TeamViewer a indiqué que le développement des outils de sécurité avait commencé, il y a quelques semaines, lorsque les premiers rapports de vols de compte ont émergé du web.

Espionnage : Facebook et le microphone de votre appareil mobile

Facebook a fermé les rumeurs selon lesquelles il utilise le microphone de votre appareil mobile pour écouter les conversations afin de mieux cibler les annonces publicitaires qu’il commercialise.

Microphone de votre appareil mobile utilisé par Facebook ? Dans un communiqué publié le 2 Juin, Facebook a déclaré qu’il « n’utiliser pas le microphone de votre téléphone mobile pour analyser et diffuser des annonces publicitaires ou pour changer ce que vous voyez dans les nouvelles diffusées par RSS. » La compagnie explique de montrer que des annonces basées sur les intérêts des utilisateurs et d’autres informations diffusées par les utilisateurs. Facebook répond directement aux allégations formulées par Kelli Burns, professeur de communication à l’Université de Floride du Sud. Burns pensait que Facebook avait secrètement mis sur écoute les conversations de ses utilisateurs. Si l’idée est loin d’être farfelue, après tout Google enregistre bien votre voix lors de l’utilisation de la recherche vocale, Facebook réclame un accès au micro pour enregistrer le son des vidéos. C’est l’utilisateur qui lui donne l’autorisation. A noter que des appareils tels que l’Echo d’Amazon ou encore certaines nouvelles télévisions connectées écoutent, non stop leurs utilisateurs.

Problème de confidentialité pour le site My pension

Le site Belge Mypension.be souffre d’un problème de confidentialité. Un utilisateur pensant être déconnecté… le reste sans le savoir.

problème de confidentialité – Les cookies sont de petits fichiers permettant de rendre « unique » l’utilisation d’un site Internet. Il permet de garder en mémoire une session après l’utilisation d’un identifiant de connexion ; de garder en mémoire les choix que vous avez pu effectuer sur un forum, une boutique… Le cookie peut aussi être un problème, surtout si ce dernier est mal géré.

C’est ce qui vient d’arriver au site Internet du gouvernement Belge, Mypension.be. Cet espace du service public du royaume ne prend pas en compte l’ordre pourtant donné par le bouton « deconnexion ». Bilan, si une personne surfe sur un ordinateur public ou semi public (bureau…) un second internaute, face au clavier, peut se retrouver connecter aux informations privées et sensibles du propriétaire légitime. « Une solution technique est en préparation et sera déployée aussitôt qu’elle aura été validée. La sécurité est en effet essentielle pour nos utilisateurs. » infique le site des pensions belges au journal Le Vif.

Espérons pour ce site qu’aucune faille de type XSS (Cross-Site Scripting) existe. Une XSS permet de dérober, par le biais d’un lien particulièrement formulé, d’intercepter les données d’un cookie, donc dans ce cas, de connexion d’un belge utilisateur de My Pension. Une attaque qui peut faciliter, pour un malveillant, l’accès aux données d’une cible pensant être déconnectée de son administration.

Télécom Lille propose un Mastère Spécialisé « Ingénierie de la Cybersécurité »

Télécom Lille propose un Mastère Spécialisé  « Ingénierie de la Cybersécurité »  accrédité par la Conférence des Grandes Ecoles en septembre 2016.

Ingénierie de la Cybersécurité – Les entreprises et les organisations privées et gouvernementales font face chaque jour à de nouveaux enjeux en matière de protection de leurs patrimoines et de sécurisation de leurs infrastructures. En effet, l’omniprésence de la technologie sans fil, les systèmes d’information répartis, le cloud computing, le nomadisme, ont profondément modifié et accentué les risques touchant à la sécurité des données.

Télécom Lille, grande école d’ingénieurs dans le domaine du numérique, a fait de la sécurité l’un de ses axes majeurs de formation et de recherche depuis plus de 20 ans. Pour répondre aux besoins croissants de ce secteur, elle proposera à partir de la rentrée 2016 une formation diplômante en « Ingénierie de la Cybersécurité », accréditée Mastère Spécialisé par la Conférence des Grandes Ecoles.
Cette formation, conçue en partenariat avec les entreprises, s’appuie sur 522 heures d’enseignements théoriques, de travaux pratiques et de travaux de groupes et sur une thèse professionnelle de 5 mois à réaliser en entreprise.

Elle vise l’acquisition des connaissances méthodologiques, théoriques et techniques nécessaires pour maîtriser la mise en place de la sécurité du système d’information, l’identification des risques et l’élaboration des plans de sécurité destinés à  protéger les ressources vitales de l’entreprise contre les agressions internes et externes de toutes natures. De grandes entreprises leaders du secteur de la Cybersécurité/Cyberdéfense soutiennent ce nouveau Mastère et participeront à la formation à travers l’intervention de leurs experts.

Pour plus d’informations sur les conditions de candidatures : consulter le site web ou par tél  03.20.33.55.79

Le ransomware : une histoire de business criminel

Le ransomware est un modèle économique criminel, et non un problème de malware.

L’Unité 42 publie sa dernière analyse en date sur les ransomware, qui représentent l’une des cybermenaces les plus sérieuses auxquelles sont aujourd’hui confrontées les entreprises aux quatre coins du monde. Véritable modèle économique, le ransomware, ou rançongiciel, se révèle extrêmement efficace pour enrichir les cybercriminels tout en causant un préjudice opérationnel significatif aux entités touchées. Il ne fait pas de distinction entre ses victimes, sévit partout dans le monde et frappe les principaux marchés verticaux. Petites structures, grandes entreprises, particuliers : tous sont des cibles potentielles.

Si les rançongiciels existent, sous diverses formes, depuis plusieurs décennies, les criminels en ont perfectionné les principaux aspects au cours de ces trois dernières années. Résultat : les nouvelles familles de malware se sont multipliées, rendant cette technique particulièrement redoutable, et de nouveaux acteurs prennent aujourd’hui part à ces procédés très lucratifs.

Pour mener à bien une attaque de ce type, un pirate doit se conformer à la procédure suivante :
1.     Prendre le contrôle d’un système ou d’un équipement.
2.     Empêcher le propriétaire de l’équipement contrôlé d’y avoir accès, en partie ou en totalité.
3.     L’avertir que l’accès à son équipement lui sera restitué, moyennant le versement d’une rançon, et lui préciser les modalités de règlement de celle-ci.
4.     Accepter le paiement effectué par le propriétaire de l’équipement.
5.     Restituer au propriétaire un accès intégral à son équipement une fois le paiement perçu.

Si le pirate néglige l’une de ces étapes, il ne parviendra pas à ses fins. Bien que le concept de ransomware existe depuis plusieurs décennies, la technologie et les techniques requises pour s’acquitter de ces cinq étapes à grande échelle étaient encore inaccessibles il y a quelques années. La déferlante d’attaques imputables à l’exploitation de cette procédure a eu des répercussions sur les entreprises du monde entier qui, pour nombre d’entre elles, n’étaient pas préparées à les esquiver.

Multiplication des plates-formes
Les rançongiciels ont d’ores et déjà migré de Windows à Android, et un cas sous Mac OS X a été recensé. Aucun système n’est à l’abri de ce genre d’attaques, et tout équipement susceptible d’être détourné pour faire l’objet d’une demande de rançon sera une cible à l’avenir. Ce phénomène s’affirmera encore avec l’essor de l’Internet des objets (IoT). Si un pirate est en mesure d’infecter un réfrigérateur connecté à Internet, peut-être est-il plus délicat de monnayer cette intrusion. Pourtant, le modèle économique du ransomware peut s’appliquer à ce cas de figure, et plus largement, à partir du moment où le pirate est en mesure de s’acquitter des cinq étapes citées pour mener à bien ce type d’attaque. Une fois le réfrigérateur infecté, le pirate en question pourrait parfaitement désactiver à distance le circuit de refroidissement et ne le réactiver qu’en contrepartie d’un petit pécule versé par la victime.

Rançons très élevées
Dans le cadre d’attaques mono systèmes de type ransomware, des rançons allant de 200 à 500 $ sont exigées, mais les montants peuvent être nettement plus élevés. Si des pirates réalisent avoir compromis un système stockant de précieuses informations, et que l’entité infectée a les moyens de payer, ils reverront à la hausse le montant de leurs exigences. Nous avons d’ores et déjà constaté ce phénomène avec plusieurs attaques ultra-médiatisées dirigées contre des hôpitaux en 2016 : les rançons acquittées dépassaient largement les 10 000 $.

Attaques ciblées avec demande de rançon
Une intrusion ciblée sur un réseau s’avère intéressante pour un pirate à plus d’un titre. La revente ou l’exploitation d’informations dérobées est une technique usuelle, mais qui nécessite souvent une infrastructure « back-end » supplémentaire et des préparatifs pour pouvoir les monnayer. Les attaques ciblées avec ransomware représentent un réel potentiel pour ces pirates susceptibles de ne pas savoir comment autrement monétiser leur intrusion. Une fois le réseau infiltré, rien ne les empêche d’isoler des fichiers très lucratifs, bases de données et systèmes de sauvegarde, puis de crypter simultanément l’ensemble de ces données. De telles attaques, qui font appel au logiciel malveillant SamSa, ont d’ores et déjà été observées et se sont révélées très rentables pour les adversaires les exécutant.

L’Insee et la Drees ouvrent le code source d’Ines

L’Insee et la Drees mettent leurs données à disposition depuis de nombreuses années. Le 14 juin, ils iront encore plus loin et partageront le code source d’un de leurs outils de simulation, le modèle Ines, qui fête ses 20 ans cette année.

Cette ouverture sera précieuse pour tous ceux qui souhaitent utiliser un modèle fiable et éprouvé, afin de mener des évaluations de politiques publiques. Elle le sera également pour l’Insee et la Drees qui pourront améliorer le modèle grâce aux contributions libres.

Mais qu’est Ines ?
Créé en 1996, Ines est l’acronyme d’« Insee-Drees », les deux organismes qui développent conjointement le modèle. Le modèle Ines simule les prélèvements sociaux et fiscaux directs et les prestations sociales à partir de données représentatives de la population française que fournit l’enquête Revenus fiscaux et sociaux. Il est largement mobilisé par l’Insee et la Drees pour éclairer le débat économique et social dans les domaines de la redistribution monétaire, la fiscalité ou la protection sociale.

A partir d’Ines, l’équipe Insee – Drees  publie chaque année un dossier dans France Portrait Social qui décrit l’impact des mesures fiscales et sociales de l’année précédente sur le niveau de vie moyen et les inégalités.   Ines permet également l’estimation des indicateurs avancés du taux de pauvreté monétaire et des inégalités.  Il est aussi utilisé comme outil d’appui à la réflexion, notamment en réponse aux sollicitations des ministères de tutelles, de divers Hauts Conseils, ou d’organismes de contrôle (IGF, Cour des Comptes, Igas).

Pour en savoir plus sur le modèle Ines .

Que pourra-t-on faire à partir du code source d’Ines ?  
Mener des travaux de recherche à partir d’un outil performant et éprouvé. Fort de ses vingt ans d’existence, le modèle Ines est un modèle de référence en matière de simulation des prélèvements obligatoires et des prestations sociales. Le mettre à disposition, c’est permettre aux  équipes de recherche ayant accès aux données sur lesquelles s’appuie le modèle, de mener des travaux pointus et approfondis, notamment à des fins d’évaluation de politiques publiques.  De plus, l’Insee et la Drees joignent au code source une documentation très complète et continuellement alimentée via un wiki, pour permettre à chacun une utilisation autonome du modèle.

Contribuer à l’amélioration du modèle
L’Insee et la Drees se réjouissent de pouvoir bénéficier ainsi des contributions d’experts extérieurs à la conception du modèle Ines. Un dispositif sera mis en place dès le 14 juin pour recueillir les propositions d’amélioration. Les utilisateurs pourront communiquer entre eux et s’adresser à l’équipe qui administre le modèle pour signaler des erreurs dans le code et/ou proposer des améliorations, via un forum dédié. Ces propositions seront étudiées par l’équipe Insee – Drees et pourront être intégrées au modèle.

La reconnaissance d’un « droit du sampling » en faveur de Madonna

Jeudi 2 juin 2016, la chanteuse Madonna a remporté une nouvelle victoire, non pas de la musique mais sur le plan judiciaire. En effet, elle avait été accusée par la maison de disque VMG Salsoul d’avoir abusé de l’art du « sampling » qui consiste à incorporer un très court extrait de la musique d’un autre dans son propre morceau.

En l’espèce, c’est dans sa version pour radio de la chanson « Vogue » sortie en 1990 que la Madonne a repris à cinq reprises un sampling d’une mélodie de cuivres extraite du morceau « Ooh I Love it (Love Break) » du Salsoul Orchestra, une groupe de funk américain qui étais sorti au début des années 80’. C’est le producteur de cette dernière chanson qui avait collaboré avec Madonna pour enregistrer ce qui est ensuite devenu un tube planétaire.

Sampling : la légitimité de l’action contre Madonna en vertu du droit d’auteur
La magistrate Susan Graber n’a pas remis en cause le fait que même de courts extraits de morceaux, qui pourraient donc potentiellement servir à d’autres artistes sampleurs, sont protégées par le droit d’auteur. C’est pourquoi elle est revenue sur la décision des juges du fond qui avaient considéré que les poursuites engagées par la maison de disque étaient déraisonnables.

Cependant, la juge a estimé que « le grand public [ne pouvant pas] de détecter l’origine des cuivres », le groupe Salsoul Orchestra n’avait aucune légitimité à réclamer des royalties, c’est-à-dire des redevances au titre de l’utilisation par Madonna d’une partie de leur morceau.

Des limites apportées au droit d’auteur en faveur de la créativité musicale
C’est donc de manière très concrète que cette affaire a été abordée. On part du postulat que tout artiste peut s’opposer au sample de ses chansons, mais sa demande ne sera accueillie que si le public est en mesure de faire un lien direct entre les deux morceaux. L’atteinte au droit d’auteur n’est donc pas automatique, ce qui est très favorable à la création musicale.

En effet, cette décision montre qu’à partir du moment où un artiste créé une œuvre musicale assez originale pour qu’on ne puisse pas détecter l’utilisation d’un sample, alors il n’a pas à verser de royalties au titulaire des droits d’auteur sur le morceau original. A l’inverse, l’artiste qui en quelques sortes ne camoufle pas assez le sample à travers sa propre création de telle sorte qu’on peut reconnaître l’origine du court extrait repris devra rémunérer l’auteur original.

Sampler n’est pas forcément plagier : Une solution française déjà établie
Cette décision américaine fait écho à une jurisprudence établie en France depuis une affaire qui avait confronté Les inconnus à Maceo Parker en 1993 et qui a été confirmée par un arrêt du 5 juillet 2000 du Tribunal de grande instance de Paris. Les juges français ont en effet considéré que « le caractère reconnaissable de l’emprunt par un auditeur moyen » constitue le critère de qualification de l’acte de contrefaçon quand le sample n’a pas fait l’objet d’une autorisation préalable. Cela permet de concilier les intérêts des artistes samplés comme des artistes sampleurs.

En conclusion, il est à espérer que l’alignement des États-Unis sur la solution française entrainera l’avènement d’un véritable « droit au sample » dans le monde. Les artistes recourent de plus en plus, et ce depuis l’apparition du Hip Hop, à cette technique et les sanctionner à ce titre lorsqu’ils ont fait un sérieux effort de création serait préjudiciable à l’ensemble de l’industrie musicale. (Par Maitre Antoine Chéron, avocat spécialisé en propriété intellectuelle et NTIC, fondateur du cabinet ACBM).

Lutte contre le cyber-terrorisme : vie privée et sécurité nationale

Une étude révèle des attitudes et des avis différents dans la région EMEA quant à l’utilisation des données personnelles et la lutte contre le cyber-terrorisme.

Une étude initiée par F5 Networks et menée à l’échelle européenne auprès de 7 000 personnes (1) révèle que 75 % des individus n’ont aucune confiance dans les réseaux sociaux et les entreprises marketing, en ce qui concerne la protection de leurs données personnelles. 70 % des individus se disent « préoccupés » lorsqu’ils partagent leurs données avec des entreprises et 64 % inquiets pour leur vie privée. Seuls 21 % sont convaincus que les entreprises peuvent protéger efficacement leurs données contre le piratage.

Lutte contre le cyber-terrorisme : Une confiance sous conditions
Sur l’ensemble du panel, plus de la moitié des individus sont prêts à partager leurs données – date de naissance (53 %), statut matrimonial (51 %) et intérêts personnels (50 %) en échange de l’utilisation gracieuse de services. En France, ils sont 55 % à être prêts à communiquer leurs intérêts personnels (contre seulement 35 % au Royaume-Uni).

Pourtant, près d’un cinquième des répondants (18 %) déclare qu’ils ne partageraient jamais leurs données contre un service, ce qui est le cas de 21 % des français et de 33 % des britanniques. En fait, sur la région EMEA, les habitants du Royaume-Uni sont les moins disposés à communiquer leurs données.

Un degré de confiance différent selon le secteur d’activité de l’entreprise
Les individus considèrent les banques comme les sociétés les plus dignes de confiance (76 %) et leur font davantage confiance pour protéger leurs données (73 %) que les entreprises d’autres secteurs. Il reste toutefois une insatisfaction concernant les méthodes utilisées pour protéger les données. Les utilisateurs trouvent ainsi que les banques (77 %), les organismes de santé (71 %), de même que le secteur public et le gouvernement (74 %), ont besoin de renforcer leurs systèmes d’authentification pour atteindre un plus haut niveau de sécurité.

« Les acteurs traditionnels tels que les banques sont, par leur activité, considérés comme de confiance », commente Antoine Huchez, responsable marketing Europe du Sud chez F5 Networks à DataSecurityBreach.fr. « Pourtant, cela ne nous empêche pas les consommateurs de partager des informations sur les réseaux sociaux, alors qu’ils considèrent ceux-ci comme peu fiables, en matière de protection des données personnelles. Les utilisateurs étant de plus en plus sensibilisés sur les risques, les entreprises doivent mettre en place une infrastructure de sécurité et de protection des données – technologie, éducation et processus – suffisamment rigoureuse pour répondre aux inquiétudes de leurs utilisateurs et garder la confiance de leurs clients ».

Le débat lutte contre le cyber-terrorisme : confidentialité ou protection ?
Le règlement européen sur la protection des données personnelles (General Data Protection Regulation – GDPR), récemment approuvé par le Parlement européen, donne aux citoyens le droit de se plaindre et d’obtenir réparation si leurs données sont mal utilisées au sein de l’UE. Lorsqu’on leur demande ce qu’ils considèrent comme un mauvais usage de leurs données, plus des deux tiers (67 %) des individus mentionnent le partage de leurs données avec des tiers sans leur consentement. A noter que sur les pays Européens si ce partage de données sans consentement est une mauvaise pratique pour 75 % des consommateurs britanniques, les français sont seulement 59 % à le penser – les polonais (71%), les allemands (68 %) et les habitants du Benelux (62 %).

Dans le sillage du débat entre Apple et le FBI concernant le déverrouillage d’un smartphone, 43 % des individus sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle les entreprises sur le marché des nouvelles technologies devraient accorder la priorité à la sécurité nationale plutôt que sur la vie privée et fournir aux organismes gouvernementaux l’accès aux périphériques verrouillés. Les chiffres sont encore plus élevés au Royaume-Uni (50 %), au Benelux (49 %) et en France (46%) mais plus faibles en Allemagne (38 %) et en Arabie Saoudite (37 %).

La sécurité nationale passe devant le droit à la vie privée avec une différence de 12 points, mais pour 43% des individus, la responsabilité de protéger les citoyens contre les menaces cyber-terroristes incombe à leur gouvernement et un cinquième (21 %) des personnes interrogées pensent que chacun devrait être responsable de sa protection. « Les individus prennent ainsi conscience qu’ils peuvent jouer un rôle dans la sécurité nationale mais les responsabilités ne sont pas encore clairement établies », conclut à DataSecurityBreach.fr Antoine Huchez, responsable marketing Europe du Sud chez F5 Networks.

(1)L’étude, menée par Opinium Research, a interrogé plus de 7 000 individus à travers le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, le Benelux, les Émirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite et la Pologne, afin de recueillir leur avis quant à la sécurité et l’utilisation des données personnelles.

Football : Euro 2016 et sécurité informatique

Euro 2016 – Les événements sportifs mondiaux ont toujours constitué un terrain de chasse idéal pour les cybercriminels. L’Euro 2016, qui débute le 10 juin prochain, ne devrait pas déroger à la règle.

Euro 2016 – Voici quelques éléments clés à retenir, amateur de football, de l’Euros 2016 ou non. Se méfier du spam et autre fausses « bonnes affaires » (places pour assister aux matchs à des prix défiant toute concurrence, par exemple). Ces mails peuvent contenir une pièce jointe infectée contenant un malware accédant au PC et interceptant les données bancaires des internautes lorsqu’ils font des achats en ligne. Ils peuvent également contenir un ransomware, qui verrouille et chiffre les données contenues dans le PC et invite les victimes à verser une rançon pour les récupérer.

Détecter les tentatives de phishing (vente de tickets à prix cassés voire gratuits, offres attractives de goodies en lien avec l’évènement,…) en vérifiant l’URL des pages auxquelles le mail propose de se connecter et en ne communiquant aucune information confidentielle (logins/mots de passe, identifiants bancaires, etc.) sans avoir préalablement vérifié l’identité de l’expéditeur.

Être prudent vis à vis du Wi-Fi public pour éviter tout risque de fuite de données, par exemple en désactivant l’option de connexion automatique aux réseaux Wi-Fi. Les données stockées sur les smartphones circulent en effet librement sur le routeur ou le point d’accès sans fil (et vice-versa), et sont ainsi facilement accessibles.

Redoubler de vigilance vis-à-vis des mails invitant à télécharger un fichier permettant d’accéder à la retransmission des matchs en temps réel. Il s’agit en réalité de logiciels malveillants qui, une fois exécutés, permettent d’accéder aux données personnelles stockées dans le PC (mots de passe, numéro de CB, etc.) ou utilisent ce dernier pour lancer des procédures automatiques comme l’envoi de mails massifs. (TrendMicro)