Tous les articles par Damien Bancal

Damien Bancal, expert reconnu en cybersécurité Damien Bancal est une figure incontournable de la cybersécurité, reconnu à l’international pour son expertise et son engagement depuis plus de 30 ans. Fondateur de ZATAZ.com en 1989 (et DataSecurityBreach.fr en 2015), il a fait de ce média une référence majeure en matière de veille, d’alertes et d’analyses sur les cybermenaces. Auteur de 17 ouvrages et de plusieurs centaines d’articles pour des médias comme Le Monde, France Info ou 01net, il vulgarise les enjeux du piratage informatique et de la protection des données personnelles. Lauréat du prix spécial du livre au FIC/InCyber 2022, finaliste du premier CTF Social Engineering nord-américain (2023), et vainqueur du CTF Social Engineering du HackFest Canada (2024), il est reconnu pour sa capacité à allier pratique du terrain et transmission pédagogique. Le New York Times ou encore Le Big Data ont salué son parcours, et l’agence Tyto PR l’a classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023. Il est aujourd’hui 9ᵉ influenceur cyber en Europe. Chroniqueur à la radio et à la télévision (France Info, RTL, M6, Medi1...), il est également réserviste citoyen au sein de la Gendarmerie Nationale (Lieutenant-Colonel - Unité Nationale Cyber) et de l'Éducation Nationale (Hauts-de-France). Médaillé de la Défense Nationale (Marine) et des réservistes volontaires, il poursuit son engagement au travers de son entreprise veillezataz.com, lancée en 2022.

Yahoo! piraté via la faille Bash ?

La faille Bash Bug, annonçait la semaine dernière comme particulièrement grave, aurait été exploitée contre les géants de l’Internet Yahoo! et Lycos.

Un Bash est une commande qui se trouve sur l’OS Unix et qui autorise les utilisateurs à entrer un ordre sous forme de texte convertit en commande, à laquelle l’OS répondra. Il est présent sur Linux et MAC OS (OS X). Bash a été créé voilà 25 ans. Une faille de taille, baptisée Bash Bug ou encore Shellshock, a été découverte dans ce dernier en septembre. Sa dangerosité est comparée à la faille Heartbleed. Voilà quelques jours, un chercheur en sécurité informatique, Johnathan D. Hall, il est le responsable de Future South Technologies, a annoncé avoir découvert que des pirates avaient trouvé le moyen d’exploiter Bash Bug sur deux serveurs de Yahoo! (api118.sports.gq1.yahoo.com et dip4.gq1.yahoo.com). Il a découvert un chan IRC qui diffusait des serveurs faillibles au Bash Bug. Des serveurs mis à jour à partir de scripts malveillants cachés sur le web, dont un sur le site de la société WinZip Computing, la même qui produit le logiciel de compression WinZip. Yahoo a confirmé l’intrusion et enquête pour connaitre son importance. Yahoo! indique cependant que les pirates auraient exploité une autre faille.

Bash Bug plus grave que prévue ?
Cette vulnérabilité pourrait avoir des répercussions bien plus graves et importantes que Heartbleed. Ce dernier permettait « uniquement » à un pirate de voler des données via un processeur d’authentification (SSl/TLS). BashBug permet à des malveillants d’exécuter arbitrairement des commandes grâce à cette faille de sécurité. Ce qui est bien plus dangereux que de voler des données et réaliser des attaques sophistiquées. BashBug a la capacité de pénétrer le réseau de n’importe quelle entreprise, alors que Heartbleed organisait des attaques « aléatoires ». Le hacker devait faire plusieurs tentatives, au hasard, avant d’accéder à un serveur contenant des données ayant une valeur. BashBug est une faille beaucoup plus « agressive ». Dès qu’une cible est identifiée et vulnérable, une simple commande suffit pour exécuter un ordre malveillant. Avec Heartbleed, il était clair pour l’opinion publique que les données sensibles des utilisateurs est un enjeu, alors que l’impact du Shellshock pour n’importe quel utilisateur est encore flou. Shellshock est une faille « technique » qui préoccupera davantage la communauté Technique. De plus, il n’est pas aisé de détecter quelles applications utilisent Bash.

Les différentes cibles de BashBug
Pour les entreprises, la plus grande menace est si vos serveurs sont opérés par Linux. Aujourd’hui c’est un standard de sécurité pour les entreprises de séparer leurs serveurs web de ceux qui contiennent des données sensibles, ce qui diminue significativement les risques d’intrusion via la faille Bash. Ces serveurs ont beaucoup d’autres mécanismes de défenses qui préviennent contre les attaques de BashBug.

Pour les particuliers, Heartbleed a représenté un risque potentiellement élevé et immédiat pour les particuliers, car les données bancaires et mots de passe statiques pouvaient être interceptés par les pirates. Dans le cas de la faille Bash, il est peu probable que les hackers s’attaquent à de simples ordinateurs à usage privé, car il existe des méthodes d’attaque bien plus puissantes, déjà utilisées et à grande échelle. Il s’agit notamment des attaques de type phishing, malware ou encore social engineering.

La version Bêta de Windows 10 communique vos frappes clavier à Microsoft

Alors que vous testez la nouvelle version de Windows, sous forme de bêta, Microsoft intercepte vos frappes clavier… pour votre bien.

Les internautes qui ont téléchargé la version bêta de Windows 10, la technical preview, n’ont pas intérêt à taper trop d’informations personnelles et sensibles au risque d’avoir une mauvaise surprise. Comme l’explique le « Privacy Statements for Windows Technical Preview » de WIN10, bref la notice d’utilisation du nouveau bébé de Microsoft, la voix, mais aussi les frappes claviers sont communiqués à Microsoft.

Microsoft collects information about you, your devices, applications and networks, and your use of those devices, applications and networks. Examples of data we collect include your name, email address, preferences and interests; browsing, search and file history; phone call and SMS data; device configuration and sensor data; and application usage.

Un espionnage qui a pour mission d’enrichir le fonctionnement des futures options de Win10. Microsoft indique à WinBeta que cette « absorption » d’information ne sera activée que dans cette version de « démonstration », Windows 10 définitif n’aura pas cette big brother attitude.

Il ne faut cependant pas se voiler la face. Une commande clavier ou manipulation extérieure pourrait réactiver la « fonction » magique dans la condition ou cette dernière est implantée d’origine dans Windows 10. A moins que Microsoft le retire du code source, mais ça, personne ne pourra le vérifier.

Bash Bug : mesures urgentes et nécessaires pour les entreprises

Bash Bug ou ShellShock : voilà le nom de la nouvelle faille de sécurité qui vient d’être découverte au sein du programme Bash, un interpréteur en ligne de commande présent sur plusieurs systèmes Linux mais aussi Unix et OS X.

Cette vulnérabilité serait générée par l’exécution d’un code malicieux permettant de prendre le contrôle du système d’exploitation et de ce fait, d’accéder à toutes les données stockées sur les différents équipements. Des rapports avancent que de nombreux programmes exécutent le shell Bash en tâche de fond et que l’attaque est déclenchée dès que le code supplémentaire est ajouté au code Bash. Bien qu’elle vienne tout juste d’être identifiée, la faille serait du même niveau de gravité que Heartbleed révélée en avril dernier, ce qui signifie qu’un très grand nombre de systèmes et d’appareils vont très probablement être touchés.

Jean-Pierre Carlin, Directeur Europe du Sud chez LogRhythm, a fait les commentaires suivants : « Les entreprises vont devoir réagir et prendre les mesures nécessaires rapidement face à cette nouvelle attaque car il semblerait que de très nombreux appareils connectés soient exposés à d’importants risques. Si la faille est exploitée par les hackers, ils auront une longueur d’avance pour récupérer les données sensibles et confidentielles, mettre la main sur tout type d’information, des identifiants en passant par les mots de passe ou encore les données bancaires et personnelles. Il est clair que les conséquences d’une telle attaque peuvent être très graves et un nombre considérable d’individus et d’organisations sont susceptibles d’être touchés. »

$ env x='() { :;}; echo vulnerable’  bash -c « echo this is a test »

Alors que les antivirus et les firewalls sont les logiciels de base utilisés par les entreprises pour assurer leur sécurité informatique, ils ne suffiront pas pour arrêter les pirates et pour lutter contre cette cyberattaque. Ainsi, aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire que les organisations adoptent des solutions de sécurité complémentaires pour limiter des dommages qu’une telle faille peut engendrer. Une mesure efficace pour protéger ses ressources serait la mise en place d’outils permettant de fournir une visibilité complète de l’activité réseau. Non seulement les entreprises peuvent mettre ces solutions en place relativement rapidement, un enjeu majeur en raison du contexte, mais elles peuvent également bénéficier d’alertes en temps réel en cas d’activité anormale. Elles sont dès lors en mesure de réagir et de remédier aux éventuelles menaces immédiatement, avant que les conséquences ne soient trop lourdes.

Les cyberattaques contre les entreprises deviennent de plus en plus fréquentes et il n’y a aujourd’hui rien qui excuse les organisations de ne pas disposer des moyens de défense adéquats pour y faire face. Il est encore difficile de savoir si cette faille baptisée Bash Bug ou ShellShock peut être entièrement corrigée dans la mesure où de nombreux appareils considérés comme anciens ne pourront pas recevoir de patchs de sécurité. Dans ce cas, les organisations doivent se protéger du mieux qu’elles le peuvent en utilisant des outils qui leur permettront d’avoir une visibilité accrue de ce qu’il se passe sur leur réseau en temps réel. Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir si une entreprise sera attaquée mais quand, et si les mesures nécessaires ne sont pas prises pour remédier à ce Bash Bug, cela se produira encore plus rapidement.

Phishing : que peut bien cacher ce lien ?

Proofpoint a récemment évoqué les problèmes liés à une campagne de phishing sophistiquée, qui utilisait un système de distribution de trafic et des kits d’exploitation pour diffuser différentes charges malveillantes, variant selon les attributs du terminal à l’origine du clic.

Ce genre de campagne est capable d’afficher une page Web générique de type « Quelques conseils pour perdre du poids » dès qu’un utilisateur clique sur l’URL à partir d’un Mac ou d’un système de « recherche de logiciels malveillants », ou de le rediriger vers une page de phishing d’informations d’identification. Si, en revanche, cette même URL est activée à partir d’un système Android, une page d’erreur apparaît et invite l’utilisateur à télécharger un patch de sécurité, derrière lequel se cache en réalité le logiciel malveillant « Notcom ». Cette campagne, qui continue à évoluer, est caractéristique du nouveau type de campagnes de phishing « à plusieurs variantes », synonymes de nouveaux risques de sécurité pour les entreprises.

L’analyse des données des courriers électroniques par Proofpoint révèle que les campagnes à plusieurs variantes ont permis aux courriers non sollicités d’évoluer. Ces derniers comprennent notamment les courriers indésirables, les e-mails commerciaux (newsletters et offres marketing ciblées) et les campagnes de phishing. En analysant les URL détectées dans les courriers électroniques non sollicités, nous constatons que la part des URL malveillantes y figurant atteint systématiquement plus de 15 %. Autrement dit, chaque semaine, près d’une URL sur 6 intégrée à un message non sollicité redirige vers un site malveillant.

L’étude statistique des moyennes hebdomadaires (Fig. 1) révèle que la proportion de liens malveillants dans les courriers non sollicités en 2014 est déjà supérieure à 15 % sur une période de 10 semaines et dépasse, en moyenne, le seuil de 20 % sur une période de 2 semaines entières. L’analyse des pourcentages quotidiens indique même une fréquence d’URL malveillantes supérieure dans les courriers non sollicités, comme l’illustre le graphique ci-dessous.

L’analyse, par Proofpoint, du trafic des courriers électroniques a permis de révéler qu’en 2014, le pourcentage d’URL malveillantes dans des courriers non sollicités avait déjà dépassé 15 % pendant 63 jours (Fig. 2). Par ailleurs, en 2014, le pourcentage des URL malveillantes dans des courriers indésirables a dépassé 25 % pendant 12 jours et 30 % pendant 2 jours.

En résumé, l’année 2014 est marquée par la forte présence d’URL malveillantes dans les courriers non sollicités, une menace persistante si vaste que les entreprises peuvent s’attendre à recevoir régulièrement, certains jours, des courriers non sollicités dans lesquels 1 URL sur 4 redirige vers une charge malveillante.

Il est peu probable qu’il s’agisse d’un phénomène passager, étant donné que les auteurs de spams s’apprêtent à tirer parti de la simplification de l’accès aux logiciels malveillants ainsi que de leur rentabilité. La contamination des ordinateurs représente une source de revenu non négligeable pour les personnes à l’origine des attaques de phishing, qui ont la possibilité de vendre leurs prestations à des services de génération de monnaie virtuelle, de fraude au clic, de distribution de spams et de tout autre nature. L’automatisation et l’utilisation de logiciels criminels à la demande ont plus que jamais simplifié l’accès aux programmes malveillants pour tous les spammeurs, même les moins doués. L’intégration, par les spammeurs nigérians à l’origine de la fraude « 419 », de liens malveillants dans leurs courriers électroniques frauduleux illustre l’évolution importante des programmes malveillants.

Plus de 200 milliards de spams par mois, en 2014

Enfin, la forte présence d’URL malveillantes dans des courriers électroniques non sollicités intervient dans un contexte caractérisé par l’envoi massif de spams. Au cours du premier semestre 2014, plus de 200 milliards de spams par mois ont été recensés à l’échelle internationale. Ce volume a même atteint 260 milliards en juillet, un niveau record depuis 2010, qui correspond à deux fois plus que la moyenne normale.

Les campagnes de phishing à plusieurs variantes contribuent à renforcer la présence de liens malveillants dans les courriers non sollicités. Prenons par exemple une campagne de phishing à plusieurs variantes classique : les pirates envoient aux entreprises un courrier électronique au premier abord inoffensif. Ce courrier ne contient aucune pièce jointe et redirige généralement vers un site commercial fiable bien que non sollicité, comme un site dédié à la perte de poids. Lorsqu’ils sont examinés en premier lieu par des passerelles de gestion de courriers électroniques sécurisées, le message et l’URL qu’il contient sont considérés comme inoffensifs. Le courrier électronique est donc autorisé ou, au mieux, placé en quarantaine, où les utilisateurs finaux peuvent continuer à le consulter et à cliquer sur l’URL en question. Cependant, ce genre de liens permet aux pirates d’acheminer l’URL vers un système hébergé de distribution de trafic, une ancienne technologie aujourd’hui largement utilisée dans le cadre de campagnes de courriers malveillants. Sachant qu’une attaque composée de 10 messages autorisés seulement a plus de 90 % de chance d’attirer un clic (cf Verizon 2014 DBIR, p 47), lorsqu’un utilisateur final clique dessus, il est redirigé vers la charge appropriée en fonction de l’heure, du navigateur utilisé, de son entreprise et d’autres facteurs. Par ailleurs, les pirates ont la possibilité de modifier le contenu d’une URL à tout moment, ce qui signifie qu’une URL figurant dans un courrier électronique peut régulièrement passer d’un site malveillant à un site fiable.

Les travaux de recherche menés par Proofpoint révèlent que les pirates tirent parti du manque de vigilance des contrôles dont font généralement l’objet les spams pour infiltrer les organisations. Jusqu’à présent, les spams et les campagnes de phishing ont toujours été dissociés, de par leur nature, et traités à des niveaux de sécurité différents par les systèmes de protection. En s’appuyant sur la disponibilité instantanée des kits d’exploitation, les cybercriminels n’ont plus besoin de posséder de connaissances approfondies pour lancer des attaques sophistiquées. Malgré leur formation, les professionnels en charge de la sécurité au sein des entreprises ne parviennent pas toujours à détecter les messages malveillants parmi les courriers non sollicités. Ils n’ont donc pas d’autre choix que de les considérer tous comme dangereux.

Il n’est plus possible, aujourd’hui, de se contenter de considérer les messages non sollicités comme une simple nuisance. Tous ceux qui franchissent les filtres d’une entreprise sont susceptibles de contenir un lien malveillant, d’autant plus que la technologie sur laquelle reposent les campagnes de phishing à plusieurs variantes empêche désormais de distinguer rapidement les 15 %, 20 % ou 30 % de liens malveillants du reste. Pour lutter contre cette nouvelle réalité, il est indispensable de se doter de systèmes de défense capables de distinguer plus précisément les menaces dès leur réception, voire de protéger les systèmes ultérieurement contre toutes celles qui auraient échappé aux différents contrôles et sur lesquelles les utilisateurs risquent de cliquer. (Ismet Geri, Directeur de Proofpoint France et Europe du Sud)

L’Etat Français condamné par l’Europe pour atteinte à la vie privée

Le Système de traitement des infractions constatées (STIC) vient d’être montré du doigt par l’Europe. La France condamnée à 3000€ de réparation pour avoir conservé des données de manière disproportionnée.

Dans un arrêt du 18 septembre 2014, la justice européenne des droits de l’homme a jugé coupable la France d’avoir violé l’article 8 de la convention européenne des droits de l’homme qui indique que « toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance ».

Comme l’indique Legalis, la cour européenne a stipulé que « l’État défendeur a outrepassé sa marge d’appréciation en la matière, le régime de conservation des fiches dans le STIC, tel qu’il a été appliqué au requérant, ne traduisant pas un juste équilibre entre les intérêts publics et privés concurrents en jeu. Dès lors, la conservation litigieuse s’analyse en une atteinte disproportionnée au droit du requérant au respect de sa vie privée et ne peut passer pour nécessaire dans une société démocratique. ».

Tout avait débuté après une dispute de couple. L’homme avait été fiché dans le STIC et avait réclamé que soient effacées les données après la conclusion « positive » de cette affaire familiale. La justice française avait refusé. Bilan, l’Europe condamne la France à payer 3.000€ de réparation à l’homme contrarié.

Le Wi-Fi peut-il garantir la sécurité de l’Internet des Objets ?

En matière d’Internet des Objets, on se satisfait souvent du fait que le système fonctionne, pourtant, la connexion physique et la sécurité inhérente sont des aspects non négligeables.  Le Wi-Fi est et restera le mécanisme de connexion prépondérant pour L’Internet des Objets, car l’infrastructure permettant de l’exploiter de façon sécurisée existe déjà. Les autres modes de connectivité, tels que le Bluetooth Low Energy, sont moins répandus, et donc plus difficiles à pirater. Chacun a son propre niveau de sécurité, mais nécessite la mise en place d’une infrastructure sous-jacente. Pour permettre le déploiement étendu de L’Internet des Objets grâce au Wi-Fi, il faut s’attaquer à d’importantes problématiques, parmi lesquelles la sécurité des réseaux.

Que ce soit à la maison ou en entreprise, tout le monde utilise un seul et même réseau sans fil et utilise la même clé pré-partagée afin de s’y connecter. Dans ce contexte, la problématique se situe dans le partage répété de cette clé, et donc dans la nécessité de définir le niveau de sécurité adéquat pour les nouveaux périphériques se connectant au réseau afin de ne pas devenir une proie facile pour les pirates.  L’important n’est pas la sécurité du réseau, mais celle des périphériques s’y connectant. Ces périphériques sont en général des appareils low cost, bien plus que les clients Wi-Fi traditionnels, et disposent de bien moins de fonctionnalités pour assurer leur protection et celle du réseau Wi-Fi auquel ils se connectent. Ces appareils doivent être facilement paramétrables, ce qui rend leur piratage plus simple, les identifiants utilisés pour accéder au réseau étant plus vulnérables.

Une équipe de chercheurs du cabinet de conseil Context Information Security a récemment pu confirmer ce risque en cherchant à démontrer la vulnérabilité des systèmes d’éclairage intelligent. En obtenant l’accès à l’ampoule principale, ils ont pu contrôler l’ensemble des ampoules connectées, et ainsi découvrir les configurations réseau des utilisateurs.

Généralement, ces ampoules et autres périphériques se connectent au réseau à l’aide d’une clé pré-partagée. Le problème au sein des réseaux sans fil traditionnels vient justement du fait qu’il n’y a qu’une seule clé : les organisations sont ainsi contraintes à créer un réseau Wi-Fi distinct pour chaque appareil à connecter à l’Internet des Objets. En outre, et comme l’ont démontré les chercheurs du cabinet Context, il est facile de découvrir une clé pré-partagée. Les identifiants étant potentiellement menacés, il apparaît donc logique qu’ils disposent de droits limités sur le réseau. Pourquoi ? La principale problématique avec l’Internet des Objets est la capacité des appareils à enregistrer des identifiants, surtout lorsque l’on considère tout ce que ces informations permettent de faire à l’arrivée, de la gestion de l’éclairage au contrôle autonome de la température par les réfrigérateurs, en passant par les équipements sportifs envoyant des informations personnelles à d’autres terminaux.

Si l’on utilise une clé pré-partagée pour se connecter au réseau, il faut alors que le réseau en question soit verrouillé et que les fonctionnalités de l’appareil soient limitées. En utilisant des clés pré-partagées privées, une organisation peut utiliser différentes clés pour ses différents appareils, et avec des droits spécifiques sur le réseau. Un groupe de clés pourrait ainsi être utilisé pour les accès en mode invité ou le BYOD, tandis qu’un autre pourrait permettre la gestion des bâtiments en s’appuyant sur une stratégie de pare-feu très contrôlée autorisant uniquement les changements effectués par les systèmes automatisés, et refusant ceux provenant de toute autre personne connectée au réseau. Les systèmes d’éclairage pourraient être contrôlés par un autre groupe de clés, avec éventuellement une stratégie de pare-feu propre permettant aux employés d’ajuster l’éclairage en salles de réunion, mais pas dans les couloirs.

Cette approche permettrait aux utilisateurs de disposer de milliers de clés pré-partagées différentes pour un seul réseau et avec différents profils de connexion, y compris via des pare-feu et des réseaux locaux virtuels. Dans ce scénario, si l’intégrité d’une ampoule venait à être compromise, la menace ne pourrait s’étendre aux autres, car la clé pré-partagée utilisée pour l’une n’aurait pas les privilèges nécessaires pour cela. La menace liée à cette compromission serait par conséquent limitée.

Il est également absolument essentiel que les informations d’identification utilisées n’aient qu’une faible utilité pour tout individu piratant le réseau. Il est donc nécessaire de disposer d’une méthode d’authentification et d’identification des appareils simple et sécurisée. En autorisant les périphériques sur le réseau et en leur fournissant un accès approprié à leur catégorie, les organisations doivent pouvoir gérer la menace une fois l’intégrité des identifiants compromise, afin de s’assurer qu’ils ne présentent qu’une valeur limitée pour toute personne s’en servant pour  découvrir et pirater le réseau.

La méthode la plus évidente pour cela serait de placer les certificats sur les appareils afin de bien les authentifier, mais il s’agit là d’une approche coûteuse et complexe. Pour éviter ces inconvénients, les entreprises devraient alors préférer l’utilisation de différents réseaux pour leurs différents types d’appareils, ce qui représenterait un gaspillage de temps et de ressources, davantage de complexité pour l’utilisateur, ainsi qu’un ralentissement des performances globales. Il faut donc pouvoir surmonter cet obstacle plus simplement afin de s’assurer que tous les périphériques soient gérés de façon sécurisée depuis un point d’accès. En matière de Wi-Fi, l’Internet des Objets est le BYOD d’aujourd’hui, et les organisations rencontrent exactement les mêmes problèmes sur le plan de  la sécurité.

À mesure que ce système s’affirmera comme la nouvelle vague en matière de réseaux, l’industrie trouvera un certain nombre de solutions afin de résoudre ces problèmes. Mais il faut cependant garder en tête que l’Internet des Objets va changer et se développer, et que dans ce contexte, il  sera difficile de s’assurer que l’infrastructure puisse faire face à différents scénarios en même temps. Bien que l’on s’intéresse aujourd’hui aux failles de sécurité de l’Internet des Objets en matière de gestion des bâtiments et d’interfaces personnelles d’accès au réseau, il reste cependant un large éventail de scénarios relevant également de l’Internet des Objets dans d’autres secteurs, tels que l’automobile et les infrastructures. Une fois que nous aurons pris en compte ces types de scénarios, les problématiques en matière de sécurité se feront plus nombreuses, et les solutions permettant d’y faire face revêtiront un caractère de plus en plus urgent. (Par Benoit Mangin, Directeur Commercial Europe du Sud, Aerohive pour datasecuritybreach.fr)

Google et Doubleclic exploités dans une diffusion malveillante

La méthode est connue, utilisée depuis des années : des pirates exploitent les réseaux publicitaires pour diffuser des codes malveillants dans les ordinateurs des visiteurs de site Internet. Des cyber-criminels ont exploité la puissance de deux réseaux de publicité en ligne pour infecter et infiltrer des millions de potentielles victimes.

Lors de vos visites sur le site web, des publicités peuvent s’afficher. Des pirates informatiques ont rapidement compris le potentiel intérêt de ces supports pour diffuser leurs malveillances informatiques. Il y a quelques jours, les réseaux de DoubleClick et de l’agence de publicité Zedo, affiliée à Google, ont diffusé des publicités malveillantes qui avaient pour mission d’installer un logiciel espion dans les ordinateurs des visiteurs.

Un récent rapport publié par les chercheurs de la société Malwarebytes suggère que les cybercriminels ont pu profiter d’affiches piégés sur un certain nombre de sites web, y compris le Times d’Israël, le Jérusalem Post et encore le  site de streaming musical Last.fm.

L’attaque a été détectée à la fin du mois août dernier. Depuis, des millions d’ordinateurs ont probablement été exposés au code malveillant Zemot. Un microbe que les antivirus mis à jour détectent les yeux fermés. Google a confirmé l’attaque et a fermé l’ensemble des serveurs permettant la diffusion des publicités piégées. Ce qui est intéressant, dans ce cas, est la facilité déconcertante qu’ont eu les pirates à pirater les administrations de diffusion, à installer leurs publicités et à permettre la mise en ligne sans que personne ne puisse s’en inquiéter.

Les pirates ont exploité de nombreux sites supports, les publicités renvoyaient sur ces espaces. Des sites qui déclenchaient ensuite l’installation d’un kit pirate. Beaucoup de sites étaient basés au Pays-Bas (.nl), Suisse (.ch) et quelques pays de l’Est.

Zemot a été détecté, pour la première fois, en novembre 2013. Rien qu’en juin 2014, Microsoft annonçait 45.000 machines piégées ; plus de 35.000 en juillet, 27.000 en août. Zemot se concentre sur des ordinateurs exécutant Windows XP, mais il peut aussi infecter les systèmes d’exploitation plus modernes s’exécutant sur des machines tournant en x86 et 64 bits. Zemot est conçu pour contourner la sécurité d’un système avant d’infecter les ordinateurs avec des logiciels malveillants supplémentaires.

Facebook : voler nom, mail et jeton de connexion

Deux chercheurs en sécurité informatique, evil_xorb et Michał Bentkowski, ont découvert une faille qui permettait de mettre la main sur le nom, le mail et le jeton de connexion d’un utilsateur de Facebook. Le bug partait du plugin FriendFeed. Après avoir cliqué sur le bouton « Enregistrer », une requête POST à ​​redirect_uri était délivrée. Cette requête contenait les données de l’utilisateur. Rien n’était chiffré. Nom, mail et le jeton d’accès accessibles. Une vulnérabilité sensible au Clickjacking. Le bug a été signalé à Facebook et a été corrigé assez rapidement. (Bentkowski)

Faille pour Twitter : effacer les données bancaires

Plusieurs failles permettent de faire disparaître les données bancaires enregistrées dans Twitter par les annonceurs publicitaires.

Twitter permet d’enregistrer des données bancaires dans la partie ads.twitter.com, le service publicitaire du gazouilleur 2.0. Un internaute, qui se fait appeler Security Geek, a découvert comment faire disparaître les données des cartes bleues sauvegardées dans Twitter Ads par les annonceurs. La vulnérabilité était très critique car il suffisait de posséder l’identifiant de la carte de crédit pour la supprimer. Un identifiant composé uniquement de 6 chiffres tels que « 098289 ». Il aurait suffit qu’un malveillant travaille sur un petit code en python, qui aurait utilisé une simple boucle sur 6 chiffres, pour supprimer les CB qui lui seraient passés sous la souris. Un moyen de calmer le chiffre d’affaire publicitaire de Twitter. « Le plus drôle est que la page de réponse, après la manipulation, affichait une erreur « 403 forbbiden », s’amuse l’inventeur de la faille, Ahmed Aboul-Elamais. La carte de crédit était réellement supprimée du compte« . Une seconde faille permettait de faire croire à Twitter la mauvaise utilisation d’une CB. Bilan, le piaf effacé la vraie CB du compte officiel qui l’employait.

Protection contre les périphériques USB piégés

Les codes malveillants qui ciblent les ordinateurs à la connexion d’une clé USB infectée existent depuis plusieurs années. Lors de la conférence Black Hat de Las Vegas, des chercheurs du Berlin Security Reaserch Labs (SRLabs) ont démontré une nouvelle méthode d’attaque. En modifiant le microprogramme (firmware) d’un périphérique USB, celui-ci peut prétendre être n’importe quel dispositif lors de sa connexion dans le système. Une clé USB en apparence anodine peut ainsi se connecter au système en tant que clavier et saisir des lignes de commande nocives. L’attaquant est alors en mesure de prendre le contrôle du système infecté. Les experts du G DATA SecurityLabs répondent à cette nouvelle menace en proposant gratuitement l’outil G DATA USB KEYBOARD GUARD.

La démonstration, lors de la conférence Black Hat, de cette méthode d’attaque met en lumière un nouveau type sérieux de menaces. « Si le firmware est réécrit, un périphérique USB peut se transformer en une source potentielle de danger. Dans le pire des cas, des virus USB pourraient être créés», explique Ralf Benzmueller, Directeur du G Data SecurityLabs. « Le moyen le plus efficace pour l’exécution d’une attaque consiste à usurper un clavier. Ainsi maquillé, le périphérique USB manipulé peut saisir des instructions dans une interface de commande telle que PowerShell par exemple. L’attaquant peut alors facilement prendre le contrôle de l’ordinateur. Les actions réelles de clavier n’étant pas analysées par les mécanismes de sécurité des solutions antivirus, l’attaque peut passer sous les radars de détection. »

Le contrôle des claviers comme première protection
G DATA a réagi et développé G DATA USB KEYBOARD GUARD. Il offre une protection contre la forme la plus probable de l’attaque en détectant les périphériques USB qui prétendraient être un clavier. La solution détecte l’apparition d’un nouveau clavier dans le système et en avertit l’utilisateur. Si à cet instant il n’est pas en train de connecter un clavier à son ordinateur, mais un autre dispositif USB, il sait alors que ce périphérique a été manipulé et peut alors en bloquer définitivement l’accès à l’aide de la solution G DATA.  « Le système d’exploitation est incapable de distinguer fausse et vraie saisie clavier. Avec G DATA USB KEYBOARD GUARD, nous offrons une protection efficace contre ce type d’attaque » conclut Ralf Benzmueller.

Cet outil gratuit est indépendant d’une solution de sécurité et compatible avec l’ensemble des antivirus.