Tous les articles par Damien Bancal

Damien Bancal, expert reconnu en cybersécurité Damien Bancal est une figure incontournable de la cybersécurité, reconnu à l’international pour son expertise et son engagement depuis plus de 30 ans. Fondateur de ZATAZ.com en 1989 (et DataSecurityBreach.fr en 2015), il a fait de ce média une référence majeure en matière de veille, d’alertes et d’analyses sur les cybermenaces. Auteur de 17 ouvrages et de plusieurs centaines d’articles pour des médias comme Le Monde, France Info ou 01net, il vulgarise les enjeux du piratage informatique et de la protection des données personnelles. Lauréat du prix spécial du livre au FIC/InCyber 2022, finaliste du premier CTF Social Engineering nord-américain (2023), et vainqueur du CTF Social Engineering du HackFest Canada (2024), il est reconnu pour sa capacité à allier pratique du terrain et transmission pédagogique. Le New York Times ou encore Le Big Data ont salué son parcours, et l’agence Tyto PR l’a classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023. Il est aujourd’hui 9ᵉ influenceur cyber en Europe. Chroniqueur à la radio et à la télévision (France Info, RTL, M6, Medi1...), il est également réserviste citoyen au sein de la Gendarmerie Nationale (Lieutenant-Colonel - Unité Nationale Cyber) et de l'Éducation Nationale (Hauts-de-France). Médaillé de la Défense Nationale (Marine) et des réservistes volontaires, il poursuit son engagement au travers de son entreprise veillezataz.com, lancée en 2022.

Le métier de SSIAP : rôle et missions essentielles de la sécurité incendie

Le Service de Sécurité Incendie et d’Assistance à Personnes, plus connu sous son acronyme SSIAP, joue un rôle crucial dans la sécurité des établissements recevant du public (ERP) et des immeubles de grande hauteur (IGH). La sécurité des personnes et des biens, dont l’environnement informatique, en cas d’incendie ou d’incidents majeurs, est au cœur des préoccupations des agents SSIAP, chargés de veiller, prévenir et intervenir.

Mais qu’est-ce exactement le SSIAP ? Quelles sont les missions de ce service et pourquoi est-il si indispensable ? Dans cet article, nous découvrirons en profondeur les responsabilités des agents SSIAP, leur formation et leur quotidien, pour mieux comprendre leur importance dans la sécurité incendie.

Qu’est-ce que le SSIAP ?

Le SSIAP, ou « Service de Sécurité Incendie et d’Assistance à Personnes », est une qualification spécifique dédiée à la sécurité incendie, particulièrement dans les bâtiments accueillant du public et dans les immeubles de grande hauteur. SSIAP signification : cela renvoit à une spécialisation en sécurité incendie pour laquelle un personnel qualifié est formé et certifié. Les agents SSIAP sont formés pour réagir de manière efficace face aux incendies, garantir une évacuation rapide des lieux, sécuriser les installations, et fournir une assistance immédiate aux personnes en situation de danger.

Il existe trois niveaux de certification SSIAP : SSIAP 1, SSIAP 2, et SSIAP 3, chacun correspondant à un niveau de responsabilité et de compétences accru. Le SSIAP 1 forme les agents de sécurité incendie à l’exécution des tâches de base de prévention et d’intervention. Le SSIAP 2 qualifie les chefs d’équipe pour la supervision des agents, tandis que le SSIAP 3 désigne les chefs de service, chargés de la gestion globale de la sécurité incendie au sein d’un établissement.

Les missions principales d’un agent SSIAP

Les missions d’un agent SSIAP sont diversifiées et demandent une vigilance constante, une capacité d’anticipation ainsi qu’une réactivité sans faille. Dans les grandes lignes, leurs missions se répartissent en quatre grands axes : la prévention des incendies, l’assistance à personnes, l’intervention en cas d’incendie, et la gestion des installations de sécurité incendie.

  1. La prévention des incendies
    La prévention est le pilier central des missions des agents SSIAP. Avant même de devoir intervenir, ils sont chargés de veiller à ce que les normes de sécurité incendie soient respectées. Cela inclut des rondes régulières pour détecter tout risque potentiel, le contrôle des issues de secours, des dispositifs d’alarme incendie, et des extincteurs. La prévention passe également par une sensibilisation continue du personnel et des occupants aux consignes de sécurité, pour garantir une évacuation rapide et ordonnée en cas de sinistre.
  2. L’assistance à personnes
    En cas d’incendie, les agents SSIAP sont responsables de l’évacuation et de l’assistance aux personnes en situation de danger. Ils s’assurent que les procédures d’évacuation sont bien appliquées, viennent en aide aux personnes en difficulté (personnes à mobilité réduite, enfants, personnes paniquées), et veillent à leur sécurité jusqu’à ce qu’elles soient hors de danger. Leur présence et leur action immédiate sont essentielles pour réduire les risques de blessure et rassurer les occupants pendant l’évacuation.
  3. L’intervention en cas d’incendie
    Lorsqu’un incendie se déclare, la rapidité d’intervention est essentielle pour éviter sa propagation et minimiser les dégâts. Les agents SSIAP suivent une formation poussée pour éteindre les incendies avec des moyens appropriés et utiliser les équipements de sécurité tels que les extincteurs, les lances à incendie et les systèmes de désenfumage. Ils collaborent avec les pompiers en leur fournissant des informations cruciales (plans d’évacuation, accès aux points névralgiques) pour faciliter leur intervention.
  4. La gestion des installations de sécurité incendie
    Un autre aspect fondamental de leur mission est la vérification et la maintenance des installations de sécurité incendie, comme les détecteurs de fumée, les alarmes, les dispositifs de désenfumage et les portes coupe-feu. Cette surveillance régulière permet de s’assurer que ces équipements sont toujours en parfait état de fonctionnement et qu’ils répondent aux normes légales. En cas de dysfonctionnement, les agents SSIAP sont responsables de signaler et de coordonner les réparations pour éviter tout risque.

Les qualités et la formation d’un agent SSIAP

Devenir agent SSIAP nécessite de suivre une formation spécifique, réglementée par la loi. La formation SSIAP comprend des cours théoriques et pratiques pour acquérir les compétences en sécurité incendie, en évacuation, et en gestion de crise. Cette formation inclut des simulations d’incendies, des exercices d’évacuation et des études de cas pour préparer les agents aux situations les plus diverses.

Les qualités requises pour ce métier sont nombreuses : une excellente condition physique, un sens aigu de l’observation, de la rigueur, un bon esprit d’équipe, et une capacité de gestion du stress. En effet, en situation d’urgence, il est crucial pour un agent SSIAP de garder son sang-froid, de rester concentré, et de prendre des décisions rapides pour assurer la sécurité des personnes. Un bon agent SSIAP est également doté d’une grande capacité de communication, car il est en contact direct avec le public et doit savoir transmettre des consignes claires en cas d’évacuation.

Un maillon indispensable de la sécurité incendie

Les agents SSIAP sont aujourd’hui des acteurs incontournables dans la prévention et la gestion des incendies. Grâce à leur présence et à leurs actions, ils contribuent à éviter des drames humains et matériels au sein des établissements qu’ils surveillent. Ils jouent également un rôle pédagogique en sensibilisant régulièrement les occupants et en veillant à ce que les règles de sécurité soient respectées.

Ainsi, le SSIAP ne se limite pas à une simple intervention en cas d’incendie : il assure un rôle de veille, de prévention, et de sécurité permanente. En garantissant un environnement sécurisé et en étant préparés à gérer l’inattendu, les agents SSIAP incarnent une assurance de tranquillité pour les établissements recevant du public et les immeubles de grande hauteur. Leur mission est essentielle pour la protection des individus et des biens, prouvant que la sécurité incendie est bien plus qu’un simple protocole, mais un engagement quotidien au service de tous.

Les fuites d’informations personnelles en Russie : un pays en crise

Au cours des deux dernières années, les principales sources de fuites d’informations personnelles sur les citoyens Russes ont été les magasins en ligne et les établissements médicaux, tandis que les organismes bancaires ne représentaient que 2 % de l’ensemble des fuites.

Stanislav Kuznetsov a décrit la situation en matière de protection des données en Fédération de Russie comme « déplorable », affirmant qu’au cours de cette période, les données personnelles d’au moins 90 % de la population adulte ont été rendues publiques. Cette statistique choquante souligne la vulnérabilité des systèmes de sécurité dans plusieurs secteurs cruciaux.

La majorité des fuites proviennent de secteurs tels que le commerce en ligne et les établissements médicaux, et non des institutions bancaires.

Un pic des fuites en 2023

Le vice-président a souligné que 2023 a été l’année la plus critique pour les fuites de données confidentielles. En 2024, même si le nombre d’incidents a diminué, les conséquences restent importantes. Sberbank prévoit que les dommages économiques liés aux incidents de cybersécurité atteindront environ 1 000 milliards de roubles pour la période 2023-2024. Le montant estimé des vols par les escrocs et cybercriminels en 2024 s’élève à 250 milliards de roubles.

Cette situation alarmante montre que malgré les efforts des institutions financières, la fuite des données et le vol de fonds continuent d’afficher une tendance à la hausse.

L’essor des escroqueries téléphoniques

Entre février et mars 2024, Sberbank a enregistré un pic record de 20 millions d’appels frauduleux par jour. À l’heure actuelle, ce chiffre reste élevé, avec entre 6 et 7 millions d’appels quotidiens. Les escrocs, de plus en plus habiles, perfectionnent leurs techniques et adoptent des approches toujours plus sophistiquées pour tromper leurs victimes. Un représentant d’une institution financière a déclaré qu’au cours des deux dernières années, les données personnelles d’au moins 90 % de la population adulte de la Fédération de Russie étaient devenues librement accessibles sur Internet.

La majorité des appels frauduleux proviennent de numéros masqués ou internationaux, renforçant la difficulté de leur détection par les victimes.

Malgré cela, les systèmes de sécurité des banques bloquent actuellement environ 99 % des tentatives de transfert frauduleux. Cette statistique montre l’efficacité relative des mesures prises par les institutions financières, mais aussi la nécessité de rester vigilant face aux nouvelles méthodes des criminels.

Amende en cas de fuite de données

Le chef du ministère russe du Développement numérique, Maksut Shadayev, a déclaré que la décision d’introduire des amendes en cas de fuite de données confidentielles serait prise par la Douma d’État et le gouvernement de la Fédération de Russie avant la fin de cette année. Le ministre a fait la déclaration correspondante lors de son discours lors de l’événement en cours SOC Forum 2024.

Maksut Shadayev a déclaré qu’aujourd’hui le volume total des fuites d’informations personnelles sur les citoyens russes dépasse toutes les limites acceptables. À cet égard, on s’attend à ce que les autorités russes décident d’introduire des amendes négociables pour de tels incidents de sécurité de l’information avant la fin de 2024, d’autant plus que le projet de loi correspondant a déjà été adopté en première lecture à la Douma d’État.

Le ministre du Développement numérique, lors de son discours, a également souligné qu’en Russie, il était depuis longtemps nécessaire d’introduire des mesures économiques sérieuses visant à empêcher les fuites de données confidentielles. De plus, nous parlons non seulement des données personnelles des citoyens russes, mais également des informations sur les entreprises, qui présentent également un grand intérêt pour les fraudeurs et les cybercriminels. Maksut Shadayev est convaincu que les entreprises devraient assumer une responsabilité financière importante dans les fuites d’informations confidentielles, surtout si elles concernent les données personnelles des citoyens russes.

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BlueNoroff : la nouvelle menace contre les cryptomonnaies sur macOS

Le groupe nord-coréen BlueNoroff, spécialisé dans les cyberattaques ciblant les sociétés de cryptomonnaies, a lancé une campagne massive baptisée Hidden Risk. Utilisant un malware multi-étapes sophistiqué, ce groupe vise les systèmes macOS en exploitant un mécanisme de persistance indétectable par les dernières versions de l’OS.

BlueNoroff utilise des e-mails de phishing pour attirer ses victimes, exploitant l’intérêt croissant autour des actualités liées aux crypto-monnaies. Les messages se présentent comme des communications d’influenceurs reconnus, renforçant ainsi leur crédibilité aux yeux des destinataires. Chaque e-mail contient un lien soi-disant associé à un document PDF informatif sur les événements récents, mais qui redirige en réalité vers le domaine contrôlé par les attaquants, « delphidigital[.]org ».

Point clé : le phishing reste une des méthodes les plus efficaces pour infiltrer des systèmes et accéder à des données sensibles.

Les experts de SentinelLabs ont découvert que le malware déployé par BlueNoroff utilise un mécanisme de persistance novateur qui ne déclenche aucune alerte sur les dernières versions de macOS. Ce logiciel malveillant ouvre un shell distant sur les appareils compromis, permettant aux cybercriminels d’effectuer des actions à distance sans que l’utilisateur ne le soupçonne.

L’URL malveillante est configurée pour distribuer un document apparemment inoffensif sur le Bitcoin ETF, mais elle sert également à déployer un package d’application intitulé « Le risque caché derrière la nouvelle flambée des prix du Bitcoin« .

La première étape de l’attaque repose sur une application compte-gouttes signée et notariée avec un identifiant de développeur Apple légitime, « Avantis Regtech Private Limited (2S8XHJ7948)« , qui a été révoqué par Apple depuis. Une fois lancé, le programme télécharge un faux fichier PDF à partir d’un lien Google Drive, l’ouvrant dans une visionneuse standard pour occuper la victime, tandis qu’en arrière-plan, la charge utile principale est téléchargée depuis « matuaner[.]com ».

cette campagne s’appuie sur un document de recherche authentique de l’Université du Texas, soulignant le niveau de détail et de planification de l’attaque.

BlueNoroff, déjà connu pour ses vols de cryptomonnaies, met en œuvre des stratégies de plus en plus complexes, ciblant directement l’écosystème macOS qui, jusqu’ici, restait moins affecté par ce type d’attaques. Cette campagne met en lumière la nécessité pour les entreprises et les utilisateurs de rester vigilants et de renforcer leur sécurité.

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Compromettre les données d’identification

Les attaques visant à compromettre les données d’identification se multiplient, avec plus de 600 millions de tentatives chaque jour.

Les cyberattaques axées sur le vol de données d’identification connaissent une croissance exponentielle. Chaque jour, ce ne sont pas moins de 600 millions d’attaques qui ciblent des comptes personnels et professionnels. L’obtention d’un premier accès est le point de départ de nombreuses cyberattaques majeures.

Les pirates mènent ces attaques pour voler les données d’accès aux réseaux sociaux, comptes bancaires et professionnels. Cet accès initial ouvre la voie à des stratégies plus complexes, telles que le phishing, l’installation de logiciels espions ou de rançongiciels.

Les mots de passe : la cible principale

Selon les statistiques, près de 99 % des attaques contre les données d’identification impliquent la compromission d’un mot de passe. Les logiciels spécialisés utilisés par les attaquants permettent de déchiffrer ces mots de passe de manière automatisée, augmentant ainsi le nombre total d’attaques.

L’avènement de l’IA et des logiciels d’automatisation a radicalement changé la donne pour les pirates informatiques. Ils n’ont plus besoin de tenter manuellement de deviner les mots de passe, car un programme le fait pour eux en un temps record. Ainsi, le volume d’attaques peut être multiplié grâce à la capacité du logiciel à traiter simultanément de nombreux mots de passe.

L’avenir des cyberattaques et la riposte nécessaire

Une augmentation de 15 à 20 % par an du nombre d’attaques, alimentée par l’amélioration constante des outils automatisés pourrait rapidement apparaitre. Pour se protéger, datasecuritybreach.fr recommande de renforcer la sécurité des comptes par :

  • L’utilisation de mots de passe complexes et leur mise à jour régulière.
  • L’adoption de la technologie MFA (authentification multi-facteurs).
  • La segmentation régulière du réseau.
  • La limitation et la répartition stricte des droits d’accès.

Le modèle « Zéro confiance » : une tendance de sécurité à surveiller

Une tendance majeure pour 2025 sera l’adoption croissante du modèle de « zéro confiance ». Ce modèle prévoit l’absence d’accès par défaut aux éléments de l’infrastructure informationnelle. Bien que cette approche minimise les risques de fuites de données et d’opérations malveillantes, elle peut ralentir les processus métiers si la configuration des accès est mal gérée.

Augmentation des attaques de comptes Azure par pulvérisation de mots de passe depuis août 2023

Depuis août 2023, Microsoft a observé une intensification des attaques de pirates ciblant les comptes Azure en utilisant la technique de pulvérisation de mots de passe (brute force).

Ces attaques furtives, souvent couronnées de succès, sont associées au botnet CovertNetwork-1658, connu également sous les noms de xlogin et Quad7 (7777). Ce botnet est principalement composé de routeurs TP-Link SOHO infectés par des portes dérobées et fonctionnant comme relais.

La durée moyenne d’activité des nœuds de ce botnet est d’environ 90 jours. Les attaques par ‘brute force’, pulvérisation de mots de passe est un terme amusant pour traduire brute force, impliquent simultanément environ 8 000 adresses IP, et dans 80 % des cas, chaque adresse effectue une tentative de piratage par jour.

Pour installer une porte dérobée, les attaquants exploitent des vulnérabilités dont la nature exacte reste incertaine. Une fois l’exploit réalisé, l’appareil est configuré pour fonctionner comme proxy.

Les informations d’identification compromises par CovertNetwork-1658 sont ensuite utilisées pour lancer des attaques ciblées. Le piratage des comptes cloud Azure permet aux cybercriminels de progresser plus en profondeur dans le réseau, d’établir des points d’ancrage à l’aide de RAT (Remote Access Trojans) et de commencer à voler des données.

Cette activité est particulièrement prisée par un groupe de cybercriminels opérant en Amérique du Nord et en Europe, surveillé par Microsoft sous le nom de Storm-0940.

L’activité de CovertNetwork-1658 a toutefois diminué ces derniers mois, probablement en raison de l’attention accrue de la communauté de la sécurité de l’information, notamment à travers les publications Sekoia, par exemple, consacrées à Quad7.

Les opérateurs du botnet auraient décidé de mettre à jour leur infrastructure en modifiant leurs empreintes numériques pour échapper à la détection et revenir à une activité plus discrète.

Pendant ce temps, avec l’IA, chasse au 0Day

Les experts de GreyNoise ont identifié deux vulnérabilités zero-day dans les caméras réseau PTZ (panoramique/inclinable/zoom).

Ils ont été aidés en cela par un outil d’IA spécialement créé pour les besoins de la cyberintelligence. L’assistant intelligent intégré au système Honeypot de chasse aux menaces répondait clairement au trafic suspect. L’analyse a révélé qu’il s’agissait d’une tentative d’exploitation automatisée.

La vulnérabilité critique CVE-2024-8956 est causée par une mise en œuvre incorrecte des mécanismes d’authentification et permet l’accès aux noms d’utilisateur, aux mots de passe hachés (MD5), aux données de configuration et à d’autres informations confidentielles. La vulnérabilité CVE-2024-8957 ouvre la possibilité d’injection de commandes. Lorsqu’il est utilisé conjointement avec CVE-2024-8956, il vous permet de prendre le contrôle de la caméra à distance et sans authentification, de visualiser et d’arrêter le flux vidéo en temps réel, d’apporter des modifications et également de connecter l’appareil à un botnet DDoS.

Les problèmes concernent les caméras PTZ haute résolution avec des versions de micrologiciel inférieures à 6.3.40, en particulier pour les appareils de PTZOptics, Multicam Systems SAS et SMTAV Corporation basés sur des processeurs SoC Hisilicon Hi3516A. Ils sont souvent utilisés dans des installations critiques : production robotique, établissements médicaux, agences gouvernementales (par exemple, dans les salles d’audience), ainsi que pour des présentations en ligne et des vidéoconférences. (Greynoise)

Les cybercriminels abandonnent les liens dans les emails malveillants au profit des pièces jointes

Les distributeurs de logiciels malveillants par courrier électronique ont presque cessé d’utiliser des liens. Selon les statistiques, au troisième trimestre 2024, 99,1 % des mails malveillants contenaient une pièce jointe, le plus souvent sous la forme d’un fichier archivé. Les analystes expliquent ce changement par le désir de réduire les frais.

L’utilisation d’URL nécessite la création ou la location d’un stockage Web pour le code malveillant, tandis que les pièces jointes sont moins susceptibles d’éveiller des soupçons et sont plus directes à manipuler. Bilan, les pirates réfléchissent avec leur argent : combien va coûter une attaque, combien doit leur rapporter cette attaque.

Bien que l’usage des liens dans les envois de masse ait considérablement diminué, cette méthode reste prisée lors des attaques ciblées. Dans ces cas, les attaquants dressent le profil d’une victime potentielle et peuvent vérifier qui clique sur un lien et dans quelles conditions. Sur la base des résultats de leur social engineering, les attaquants peuvent fournir une charge utile malveillante ou un fichier factice.

Les fichiers d’archives, principalement aux formats ZIP et RAR, sont les types de pièces jointes malveillantes les plus courants. La part des fichiers PDF et DOCX a augmenté de 2,4 points de pourcentage par rapport au deuxième trimestre, atteignant 8,8 %, tandis que l’utilisation des fichiers XLS a notablement diminué. Ces documents contiennent souvent des logiciels espions tels que Formbook. AgentTesla, un autre logiciel malveillant très répandu dans les canaux de courrier électronique, a vu sa présence multipliée par quatre au cours de la même période, surpassé par Formbook et le cheval de Troie multifonctionnel DarkGate.

Lorsqu’on analyse la répartition par classe de logiciels malveillants, les logiciels espions fournis en tant que service (Malware-as-a-Service, MaaS) restent les plus populaires, représentant 63 % des envois malveillants, bien que ce chiffre soit en baisse de 8 points de pourcentage par rapport au trimestre précédent. La part des programmes de téléchargement est passée de 10 % à 23 %, tandis que celle des portes dérobées a chuté à 8 %.

Enfin, la popularité des services de messagerie gratuits parmi les cybercriminels continue de diminuer, ne représentant plus que 2,6 % des mails malveillants, plus de la moitié étant envoyés depuis des adresses Gmail. Les attaquants créent également des domaines spécifiques (COM, FR, NET, ORG) et utilisent le spoofing pour dissimuler leur véritable identité.

Nvidia met en garde contre des vulnérabilités critiques dans ses cartes graphiques

Aprés des failles sérieuses pour Android de Google, c’est au tour de NVIDIA, le géant de la carte graphique, d’alerter de problèmes de sécurité visant certains de ses hardwares.

Dans un récent rapport de sécurité, le principal développeur de GPU et SoC, Nvidia, met en garde les utilisateurs contre les vulnérabilités critiques de ses cartes graphiques.

La récente publication de la mise à jour du pilote 566.03 de Nvidia corrige un certain nombre de vulnérabilités critiques qui menacent la sécurité des propriétaires de cartes graphiques Nvidia. Parmi les vulnérabilités les plus dangereuses figure CVE-2024-0126, avec un score CVSS de 8,2, qui pourrait permettre aux attaquants d’exécuter du code arbitraire, d’élever les privilèges et de voler des données sur les appareils vulnérables. Cette vulnérabilité affecte les cartes graphiques des séries Nvidia RTX, Quadro, NVS et Tesla, ainsi que les produits GeForce sur les systèmes Windows et Linux.

Les vulnérabilités CVE-2024-0117, CVE-2024-0118 et d’autres ont également été découvertes, qui permettent à des utilisateurs non privilégiés d’interférer avec le système, provoquant des plantages et pouvant potentiellement obtenir un accès complet aux données.

Les pirates utilisant ces vulnérabilités peuvent obtenir un accès non autorisé aux systèmes de l’entreprise en exécutant du code à distance et en obtenant des privilèges élevés. Cela peut entraîner une fuite de données confidentielles, un sabotage des processus métier et de graves perturbations des services critiques. De plus, de telles attaques peuvent provoquer des temps d’arrêt, endommager les réseaux d’entreprise et nuire à la situation financière et à la réputation d’une entreprise si les données des clients sont compromises.

Google signale de nouvelles vulnérabilités critiques dans Android

Google a alerté la communauté sur une exploitation active de la vulnérabilité CVE-2024-43093, découverte dans le framework Android. Cette vulnérabilité permet aux attaquants d’accéder de manière non autorisée aux répertoires sensibles « Android/data », « Android/obb » et « Android/sandbox » ainsi qu’à leurs sous-répertoires. Bien que les détails spécifiques des attaques n’aient pas encore été rendus publics, Google souligne que l’exploitation reste limitée à des cibles précises.

Outre cette vulnérabilité, Google a mis en lumière la CVE-2024-43047, une autre faille critique exploitée activement. Celle-ci est associée aux chipsets Qualcomm et résulte d’une erreur d’utilisation après libération (use-after-free) dans le processeur de signal numérique (DSP), menant potentiellement à une corruption de la mémoire. Cette vulnérabilité a été confirmée par les chercheurs de Google Project Zero ainsi que par Amnesty International le mois dernier.

Bien que Google n’ait pas encore clarifié si les deux vulnérabilités pouvaient être exploitées conjointement pour créer une chaîne d’attaques, la possibilité qu’elles soient utilisées à des fins d’espionnage ciblant des membres de la société civile est évoquée.

La vulnérabilité CVE-2024-43093 est la deuxième faille critique du framework Android activement exploitée cette année, suivant de près la CVE-2024-32896, corrigée cet été. Initialement, cette dernière affectait uniquement les appareils Pixel, mais il a été révélé plus tard qu’une plus large gamme d’appareils Android était concernée.

Les pirates nord-coréens utilisent une nouvelle variante de FASTCash pour cibler les distributeurs de billets

Une nouvelle menace émerge dans le monde de la cybersécurité alors que des pirates informatiques nord-coréens exploitent une variante Linux du malware FASTCash pour infiltrer les systèmes de commutation de paiement des institutions financières et effectuer des retraits d’espèces non autorisés aux distributeurs automatiques (DAB). Ce développement marque une extension des capacités de ce malware, initialement conçu pour les systèmes Windows et IBM AIX (Unix), désormais adapté aux distributions Linux, notamment Ubuntu 22.04 LTS.

Le malware FASTCash a été utilisé pour la première fois en 2016 pour voler des fonds à des institutions financières en Asie et en Afrique. Il permettait aux pirates de manipuler les systèmes bancaires et d’autoriser des retraits massifs et simultanés aux DAB. En 2017, FASTCash a permis le retrait simultané d’espèces dans 30 pays, suivi d’un incident similaire en 2018 dans 23 autres pays.

L’attaque repose sur l’exploitation des commutateurs de paiement, des systèmes centraux qui gèrent la communication entre les guichets automatiques, les terminaux de paiement (PoS) et les banques. En interférant avec les messages de transaction ISO8583, un protocole utilisé pour traiter les paiements par carte de crédit et de débit, les pirates peuvent modifier les réponses aux transactions et approuver des retraits d’argent, même lorsque le compte de la carte n’a pas suffisamment de fonds.

Variante Linux de FASTCash

Repérée pour la première fois en juin 2023 par le chercheur en sécurité HaxRob sur VirusTotal, cette variante Linux présente des similarités avec les versions Windows et AIX. Le malware se dissimule sous la forme d’une bibliothèque partagée, injectée dans un processus actif sur les serveurs de la banque à l’aide de l’appel système ptrace. Il se connecte ensuite aux fonctions réseau du système, permettant aux pirates de manipuler les messages de transaction.

Plus précisément, FASTCash intercepte les transactions refusées pour insuffisance de fonds, remplaçant les réponses de « rejet » par des réponses « approuvées ». Ces réponses modifiées permettent aux mules d’argent, travaillant en collaboration avec les pirates, de retirer des sommes importantes aux DAB, allant de 350 à 875 dollars.

Une menace furtive et en constante évolution

L’un des aspects les plus inquiétants de cette nouvelle variante Linux est sa capacité à contourner les mécanismes de sécurité des systèmes de détection de malware. Lorsqu’elle est apparue sur VirusTotal, elle n’a été détectée par aucune solution de sécurité, ce qui a permis aux pirates d’opérer sans être perturbés.

En plus de cette version Linux, une nouvelle version de FASTCash pour Windows a été repérée sur VirusTotal en septembre 2024, démontrant que les attaquants continuent d’améliorer et de diversifier leur arsenal pour cibler plusieurs systèmes d’exploitation.

Le malware FASTCash a longtemps été attribué au groupe de hackers nord-coréen Hidden Cobra, également connu sous le nom de Lazarus ou APT38. Ce groupe est soupçonné d’être responsable de vols massifs d’argent et de cyberattaques sophistiquées visant les institutions financières du monde entier, notamment un vol de plus de 1,3 milliard de dollars.

En 2020, le US Cyber Command a relancé les avertissements concernant la menace de FASTCash 2.0, signalant une intensification des activités de Lazarus. Par ailleurs, en 2021, des accusations ont été portées contre trois ressortissants nord-coréens impliqués dans ces stratagèmes, soulignant le lien entre ce groupe de cybercriminels et le gouvernement nord-coréen.

Le gouvernement américain a montré du doigt, en 2021, plusieurs pirates informatiques Nord-Coréens qui semblent être cachés derrière ces nouvelles cyberattaques. Le ministère américain de la Justice affichait alors deux citoyens nord-coréens associés au groupe de hackers Lazarus (alias Hidden Cobra, Dark Seoul et APT28). L’acte d’accusation s’étendait également aux accusations déposées en 2018 contre Park Jin Hyok (alias Jin Hyok Park et Pak Jin Hek), le pirate informatique nord-coréen qui serait responsable des attaques massives du ransomware WannaCry en 2017 contre la Banque centrale du Bangladesh en 2016 ou encore la société Sony (vengeance pour le fait que le studio ait sorti le film « The Interview »). Park se retrouvait alors fiché avec Jon Chang Hyok et Kim Il. Les malveillants auraient aussi créé une fausse société de cryptomonnaie et le token Marine Chain.

Le ministère américain de la Justice estime que ce système permettait aux utilisateurs d’acheter des options dans des navires maritimes, et que la Corée du Nord pouvait à terme avoir accès aux fonds des investisseurs et contourner les sanctions américaines.

CISA et FBI alertent sur les bonnes pratiques sécurité dans les logiciels

Le monde numérique repose sur une infrastructure vaste et complexe de logiciels qui régissent presque tous les aspects de la vie moderne. Cependant, cette dépendance croissante aux produits logiciels expose également les infrastructures critiques, les entreprises et les particuliers à des risques de sécurité potentiellement dévastateurs.

Le 26 octobre 2024, la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) des États-Unis, en collaboration avec le Federal Bureau of Investigation (FBI), a dévoilé une série de recommandations sur les pratiques de sécurité à éviter dans le développement des produits logiciels, appelées « mauvaises pratiques » (« Bad Practices »). Ces pratiques représentent des faiblesses importantes dans les produits finaux et compromettent leur sécurité et leur fiabilité.

Dans un contexte où la cybersécurité est un impératif pour le bon fonctionnement des infrastructures critiques, la CISA et le FBI invitent le public, les professionnels de la cybersécurité, et les fabricants de logiciels à contribuer en partageant leurs commentaires et suggestions sur ce document de bonnes pratiques. Cette initiative, intitulée « Secure by Design », vise à encourager une approche proactive où la sécurité est intégrée dans les produits dès leur conception.

Les « Mauvaises Pratiques » Identifiées

Les directives mises en avant par la CISA et le FBI identifient des pratiques courantes dans le développement de produits, qui sont souvent négligées en matière de sécurité et exposent les systèmes à des vulnérabilités graves. L’une des principales préoccupations est la manière dont les développeurs abordent la sécurité au cours du cycle de vie des produits, en particulier les choix de conception, les configurations par défaut et les failles de sécurité non corrigées.

Les pratiques jugées comme les plus risquées incluent :

Absence de sécurisation par défaut : Dans de nombreux cas, les produits logiciels sont expédiés sans configuration de sécurité active par défaut, laissant ainsi aux utilisateurs la responsabilité de mettre en place eux-mêmes des paramètres de sécurité adéquats.
Stockage et Transmission des Données Non Sécurisées : L’utilisation de méthodes non sécurisées pour le stockage ou la transmission de données sensibles, telles que des mots de passe ou des informations d’identification personnelle, ouvre la porte aux cyberattaques.
Absence de Mises à Jour Automatiques ou de Patches Réguliers : Les produits qui ne disposent pas de mécanismes automatiques pour les mises à jour de sécurité sont particulièrement vulnérables, car les utilisateurs ne sont souvent pas informés des mises à jour critiques, augmentant ainsi les risques d’attaques réussies.
Les Dangers pour les Infrastructures Critiques
Ces pratiques concernent en premier lieu les infrastructures critiques, un ensemble de systèmes essentiels pour le bon fonctionnement d’une société, comme l’approvisionnement en énergie, les télécommunications et les soins de santé. Les cyberattaques ciblant ces infrastructures peuvent entraîner des conséquences potentiellement désastreuses, y compris des pannes de courant, des interruptions de services de communication, et des atteintes à la sécurité des patients dans les hôpitaux. La CISA et le FBI soulignent que les produits logiciels destinés à ces infrastructures devraient bénéficier d’une attention de sécurité renforcée.

Ces mauvaises pratiques représentent également un risque pour les petites et moyennes entreprises (PME) qui, souvent, n’ont pas les ressources pour se protéger efficacement des menaces de cybersécurité. En utilisant des produits vulnérables, les PME exposent non seulement leur propre système, mais peuvent également servir de point d’entrée pour des attaques de plus grande ampleur visant des entreprises partenaires ou des réseaux plus larges.

« Secure by Design » : Intégrer la Sécurité dès la Conception

La campagne « Secure by Design » de la CISA et du FBI met l’accent sur une approche proactive de la sécurité dans la conception des produits. Cette approche incite les développeurs à prévoir des mesures de sécurité dès le début du processus de création d’un produit. L’idée est de ne pas considérer la sécurité comme une simple mise à jour ou un patch appliqué en fin de cycle, mais comme un élément fondamental intégré dans chaque phase de développement. Les recommandations encouragent les entreprises technologiques et les développeurs à adopter des pratiques comme :

Des Paramètres de Sécurité par Défaut : Assurer que les produits sont configurés de manière sécurisée dès l’installation, pour éviter que les utilisateurs finaux n’aient à modifier manuellement ces paramètres.
Des Protocoles de Chiffrement Solides : Utiliser des méthodes de chiffrement de pointe pour le stockage et la transmission des données sensibles, réduisant ainsi le risque de compromission.
Des Mises à Jour Automatisées et Simples d’Accès : Faciliter la gestion des mises à jour de sécurité en intégrant des processus automatisés qui alertent les utilisateurs en temps réel des correctifs nécessaires.
En agissant ainsi, la CISA et le FBI espèrent que les produits sécurisés dès la conception deviendront une norme, non seulement pour les infrastructures critiques, mais aussi pour tous les secteurs qui reposent sur des technologies numériques avancées.

Commentaires Publics et Implication de l’Industrie

L’une des étapes clés de cette initiative est l’appel aux commentaires publics, ouvert jusqu’au 16 décembre 2024. Cet appel invite les fabricants de logiciels, les experts en cybersécurité, ainsi que toute partie prenante du domaine à examiner les directives publiées et à contribuer par des suggestions. L’objectif est de créer une base de pratiques sécurisées partagées et appliquées par l’ensemble de l’industrie.

Cet effort collaboratif vise à renforcer la sécurité à tous les niveaux, de la petite entreprise à la grande infrastructure critique, pour développer une cyber-résilience commune. L’implication de l’industrie dans ce processus est essentielle pour s’assurer que ces pratiques de sécurité soient non seulement adoptées, mais aussi constamment améliorées et adaptées aux menaces émergentes.

La Responsabilité Partagée pour un Futur Plus Sûr

En somme, la publication de ces mauvaises pratiques par la CISA et le FBI représente une étape significative vers un renforcement de la cybersécurité globale. En encourageant des pratiques sécurisées dès la conception des produits, cette initiative vise à réduire les risques auxquels les infrastructures et les utilisateurs sont confrontés. Les commentaires publics permettront d’enrichir et de peaufiner ces recommandations, et d’établir un consensus sur les meilleures pratiques en matière de développement de logiciels.

Pour les entreprises, développeurs, et utilisateurs finaux, cette démarche de la CISA et du FBI rappelle que la sécurité numérique est une responsabilité partagée. Le respect de ces directives contribuera à la construction d’un écosystème numérique plus sûr et plus résilient, dans lequel chaque acteur joue un rôle crucial pour se prémunir contre les cybermenaces.