Tous les articles par Damien Bancal

Damien Bancal, expert reconnu en cybersécurité Damien Bancal est une figure incontournable de la cybersécurité, reconnu à l’international pour son expertise et son engagement depuis plus de 30 ans. Fondateur de ZATAZ.com en 1989 (et DataSecurityBreach.fr en 2015), il a fait de ce média une référence majeure en matière de veille, d’alertes et d’analyses sur les cybermenaces. Auteur de 17 ouvrages et de plusieurs centaines d’articles pour des médias comme Le Monde, France Info ou 01net, il vulgarise les enjeux du piratage informatique et de la protection des données personnelles. Lauréat du prix spécial du livre au FIC/InCyber 2022, finaliste du premier CTF Social Engineering nord-américain (2023), et vainqueur du CTF Social Engineering du HackFest Canada (2024), il est reconnu pour sa capacité à allier pratique du terrain et transmission pédagogique. Le New York Times ou encore Le Big Data ont salué son parcours, et l’agence Tyto PR l’a classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023. Il est aujourd’hui 9ᵉ influenceur cyber en Europe. Chroniqueur à la radio et à la télévision (France Info, RTL, M6, Medi1...), il est également réserviste citoyen au sein de la Gendarmerie Nationale (Lieutenant-Colonel - Unité Nationale Cyber) et de l'Éducation Nationale (Hauts-de-France). Médaillé de la Défense Nationale (Marine) et des réservistes volontaires, il poursuit son engagement au travers de son entreprise veillezataz.com, lancée en 2022.

Une faille dans le cœur d’Android

Six vulnérabilités dans le fonctionnement d’Android pourraient permettre à un pirate de prendre la main sur votre matériel. Des chercheurs de l’Université Américaine de l’Indiana, secondés par leurs mécènes (Microsoft), ont découvert plusieurs vulnérabilités dans l’OS de Google, Android.

Les ingénieurs expliquent qu’il serait possible à un pirate de prendre la main sur les privilèges de la machine via des applications malveillantes… et autorisées par Google et les utilisateurs. Bilan, les Applis prennent le pouvoir quand de nouvelles fonctionnalités apparaissent dans Android.

Des fonctions qui s’intègrent automatiquement dans les applications quand l’OS se met à jour. De nouvelles fonctions que les utilisateurs subissent et ne peuvent contrer. Des privilèges imposés qui ont rapidement été repérés par des malveillants. Les chercheurs ont diffusé une application piégée sur Google Play et l’AppStore d’Amazon pour leur démonstration. « Ces vulnérabilités affectent tous les appareils Android dans le monde » expliquent les chercheurs, soit plusieurs centaines de millions d’utilisateurs.

En gros, quand une application est installée, vous découvrez la liste des autorisations de la dite application (faut-il encore lire la liste, ndr). Quand l’OS se met à jour, et propose de nouvelles fonctionnalités, ces dernières sont intégrées dans les applications… sans que vous en soyez au courant.Bilan, des « bonus » qu’exploitent certaines applications sans que vous en soyez alerter.

Google avait déjà corrigé une faille de ce type, en 2013. Une vulnérabilité, découverte par la société Bleubox, qui visait Android depuis 4 ans.

L’équipe de l’Epitech remporte le 2ème Steria Hacking Challenge

Dans la nuit du 21 au 22 mars 2014, plus de 150 étudiants de grandes écoles et universités se sont affrontés lors d’un « serious game » organisé par Steria autour des cinq grandes thématiques de la cyber-sécurité. Pour cette deuxième édition, les 34 équipes issues de 16 écoles ont tenté de démanteler des gangs virtuels dans une compétition informatique : une occasion pour les étudiants de mettre en pratique leurs acquis et pour Steria de détecter les talents les plus prometteurs.  Dans les locaux de Steria France, du vendredi 21 mars 22h30 au lendemain matin 6h30, plus de 150 étudiants issus de 16 grandes écoles et universités spécialisées en sécurité ont pu mettre à l’épreuve leurs talents de hackers pour résoudre une à une les énigmes, déjouer les systèmes de sécurité, démanteler les gangs virtuels du « serious game » entièrement imaginé et développé par les experts en sécurité de Steria.

Encadrés par les experts en tests d’intrusion de Steria, les étudiants se sont affrontés par équipe dans des épreuves liées aux 5 grands domaines de la cyber-sécurité: cryptographie, reverse engineering, forensic, stéganographie et hacking web. Au-delà des épreuves, l’intrigue a passionné et tenu en haleine les étudiants jusqu’au dénouement. Avant le concours, une visio conférence avec votre serviteur et quelques conseils pour tricher 🙂 Pendant toute la durée du concours, les équipes ont pu suivre en direct, sur un écran dédié, la progression des autres équipes ainsi que le live-tweet de l’événement.

Après une nuit d’efforts, l’équipe Crêpes au Jambon de l’école Epitech (certains conccurrents ont remporté les challenges du FIC ou encore du HackNowLedge Contest) s’est imposée et a remporté la victoire.

Les experts en cyber-sécurité de Steria au plus près des étudiants
Les experts en cyber-sécurité de Steria ont mis au point les différentes épreuves de ce concours exceptionnel afin de faire découvrir, lors d’une compétition ludique et thématique, les différents aspects de la cyber-sécurité et de mettre en pratique les connaissances théoriques acquises en formation. Au-delà de ce travail pédagogique incarné par un « serious game », le Hacking Challenge permet à Steria de détecter les talents les plus prometteurs.

« Aujourd’hui, la sécurité informatique est un enjeu majeur pour tous les écosystèmes: grands groupes, administrations, PME innovantes, etc. En tant qu’acteur incontournable de la sécurité, le rôle de Steria est d’éduquer, prévenir les attaques, savoir les détecter et les contrer. Mais plus encore, nous devons contribuer à faire éclore les talents et partager notre savoir-faire auprès de ceux qui affronteront les menaces de sécurité de demain », commente Florent Skrabacz, Responsable de l’activité Sécurité de Steria.

« La forte participation et l’enthousiasme tout au long de la deuxième édition du Steria Hacking Challenge montrent que l’intérêt des étudiants est réel. Ils se sont montrés déterminés à résoudre les épreuves que nous leur avons proposées, ils ont apprécié le scénario et l’univers du jeu vidéo que nous leur avons réservé. Ils ont beaucoup appris sur la cyber-sécurité et sur eux-mêmes. Et ils nous disent déjà : à l’année prochaine ! », conclut Kevin Ducroq, responsable de l’activité « Tests d’intrusion » de Steria France. (Merci à @geeketteland)

 

 

 

De l’importance de la formation des employés dans la sécurité en entreprise

Forrester montre que les Européens sont maintenant plus connectés que jamais, la plupart possédant deux terminaux au moins. Puisque l’utilisation des terminaux personnels sur le lieu de travail continue de croître, la formation des employés va devenir essentielle. Beaucoup d’habitudes prises lors de l’utilisation de ces appareils personnels représentent un danger pour les entreprises, donc les employés doivent comprendre l’importance de sécuriser les données. Ils sont la plus grande menace en termes de fuites de données. Le fait que Dropbox soit actuellement utilisé dans 95% des entreprises du Fortune 500 signifie que, dès à présent, une part énorme des données professionnelles sont vulnérables.

Malheureusement pour les responsables informatiques, il ne suffit pas d’installer une solution mobile sécurisée pour protéger les données. En plus de devoir mettre en œuvre un changement technologique, les entreprises doivent également lancer un changement culturel au sein du lieu de travail. Les employés doivent avoir une meilleure connaissance du moment où les données  professionnelles sont en sécurité ou non. Un des plus grands enjeux que les organisations doivent affronter est l’envoi par les employés des documents d’entreprise sensibles sur leur messagerie personnelle. Une fois qu’un document est divulgué, il n’est plus sous le contrôle de l’organisation, sa sécurité ne peut plus donc être contrôlée.

Dropbox est un cauchemar pour les départements informatiques car il génère un stockage dans le Cloud et la synchronisation des dossiers hors des entreprises. Dropbox fourni un service pratique pour les employés, mais a eu un grand nombre d’intrusions médiatisées. On en retrouve notamment en 2012 lorsque des mots de passe volés ont été utilisés pour accéder à un certain nombre de comptes Dropbox, ou encore lorsqu’en 2011 Dropbox avait éteint la fonction mot de passe, laissant toutes les données stockées sans aucune protection. Cependant, malgré ces failles médiatisées, les employés continuent d’utiliser ce service pour stocker des données sensibles. Des recherches récentes effectuées par Spiceworks Research ont constatées que 40% des employés dans l’informatique utilisent Dropbox, ou ont l’intention d’utiliser Dropbox en tant que service approuvé de partage de fichiers pour leur entreprise.

IBM a récemment interdit l’usage de Dropbox, d’iCloud et le transfert d’emails professionnels par leurs employés vers leur boite d’emails personnelle. La raison de cela est qu’il s’est avéré que ses employés avaient un manque de connaissances énorme sur ce qui constitue un risque actuellement.

Les trois raisons les plus importantes pour lesquelles les employés deviennent une menace de sécurité sont :
– L’utilisation de programmes non-autorisés sur des appareils ou du matériel d’entreprise
– Le transfert de dossiers entre les ordinateurs professionnels et personnels afin de travailler de chez soi
– La mauvaise utilisation des mots de passe – le partage de mots de passe ou l’utilisation du même mot de passe pour les applications professionnelles et personnelles

Les gens trouveront toujours un moyen d’utiliser l’appareil ou l’application qu’ils veulent, en dépit des conséquences sur la sécurité. Pour cette raison ils doivent être formés à utiliser la technologie d’une manière nouvelle qui puisse assurer aussi la sécurité des données. Les entreprises doivent faire quelques concessions, bien sûr. La connaissance – des appareils et applications – est vitale et elles doivent assurer la formation sur la sécurité des données et sur les bonnes pratiques autour de la sécurité de l’information. Si on offre une meilleure expérience d’utilisation en toute sécurité aux employés, alors ils sont moins enclins à trouver des moyens pour les contourner. Combiné à des recommandations de sécurité, les entreprises peuvent mettre en place une mobilité sécurisée sans employer une stratégie de contrôle fort.

Une approche “conteneur” de la sécurité mobile supprime la grande majorité des possibilités de fuites de données. Les employés peuvent exploiter au maximum un terminal pendant leur temps personnel et peu importe ce qu’ils font avec, les données d’entreprise sensibles resteront compartimentées en toute sécurité au sein de l’appareil. Pour poursuivre notre exemple concernant le partage de fichier, Box a une application sécurisée via une plateforme de sécurisation professionnelle. Celle-ci est contenue dans un compartiment sécurisé, afin de prévenir toute fuite de données, mais permet un accès aux documents professionnels à tout moment et de partout. (Par Florian Bienvenu, VP Europe Centrale et Europe du Sud de Good Technology)

Surveillance de masse : Graves complicités françaises publiques et privées

Communiqué de presse de la Quadrature du Net – Depuis mai 2013, notamment grâce aux documents fournis par le lanceur d’alerte Edward Snowden, les révélations concernant les pratiques extra-légales des autorités françaises en matière de surveillance des communications Internet se multiplient. Après le vote de la loi de programmation militaire fin 2013 [1] et les dernières révélations [2] concernant la collaboration entre les services de renseignement et l’opérateur Orange, le gouvernement doit mettre fin à son silence assourdissant pour permettre la tenue d’un débat démocratique sur l’étendue des pratiques de surveillance. Au-delà, la France doit œuvrer à réformer sa législation afin de respecter le droit international en matière de protection de la vie privée.

Dans son édition du 21 mars dernier, Le Monde s’appuie sur les documents fuités par Edward Snowden pour lever un peu plus le voile sur les pratiques des autorités françaises en matière de surveillance d’Internet. Le journal met notamment en exergue la collaboration [2] de l’opérateur Orange et les services de renseignement français, lesquels disposeraient « d’un accès libre et total à ses réseaux et aux flux de données qui y transitent » en dehors de tout cadre légal. Ces informations témoignent des dérives auxquelles aboutit le passage au secteur privé des hauts fonctionnaires en charge de fonctions régaliennes liées à la sécurité nationale.

Elles s’ajoutent aux informations déjà publiées concernant notamment le transfert massif de données entre les services français et la NSA américaine (accord LUSTRE [3]), ou la mise en place [4] d’un large dispositif d’interception des flux circulant sur les réseaux internationaux avec l’appui d’entreprises comme Alcatel-Lucent ou Amesys. Le Monde indique être en possession de nombreuses pièces encore inexploitées et à partir desquels ses journalistes poursuivent leur travail d’investigation.

Alors que depuis plus de huit mois est détaillée l’étendue des pratiques de surveillance d’Internet par les États-Unis et le Royaume-Uni, mais aussi par leurs alliés comme la France ou l’Allemagne, l’absence de toute réaction politique substantielle au niveau français est révélatrice de l’hypocrisie des autorités. Ainsi, le président de la République François Hollande s’est adonné à de ridicules gesticulations politiques en réclamant sans succès un accord [5] encadrant les pratiques d’espionnage des dirigeants entre les États-Unis et les pays de l’Union européenne et en appuyant l’appel [6] d’Angela Merkel à l’édification d’un « Internet européen ».

Pour autant, il se refuse à soutenir la seule mesure de poids immédiatement applicable et efficace pour œuvrer à la protection des données personnelles des citoyens européens, à savoir la suspension de l’accord « safe-harbor » [7] entre l’Union européenne et les États-Unis, et que défend [8] le Parlement européen.

Quant au gouvernement, le lancement de son opération de communication politique [9] pour vanter son action dans le domaine numérique ne doit tromper personne : le projet de loi sur les « libertés numériques » promis il y a un an s’annonce [10] comme un texte avant tout répressif (le mot « liberté » semble d’ailleurs avoir opportunément disparu de son intitulé), tandis que le premier ministre Jean-Marc Ayrault se fait l’avocat de politiques inconséquentes [11] en matière de chiffrement des correspondances électroniques. Dans le même temps, les responsables politiques français ont l’audace de se doter d’une législation d’exception en matière de surveillance d’Internet au travers de la scandaleuse Loi de programmation militaire [12], tout en refusant de collaborer avec la commission d’enquête du Parlement européen consacrée aux révélations d’Edward Snowden [13]. Ce jeu de dupes doit cesser.

« Depuis des mois, l’exécutif français s’enferme dans un silence assourdissant pour échapper au débat démocratique sur la surveillance d’Internet. Cette position n’est plus tenable au vu des éléments qui s’accumulent et qui démontrent l’inquiétante fuite en avant dans ce domaine. Il est grand temps que l’ensemble des acteurs institutionnels – qu’il s’agisse de François Hollande, du gouvernement, du Parlement, de l’autorité judiciaire ou même de la CNIL – soient mis devant leurs responsabilités pour que ces graves violations des droits fondamentaux cessent et que leurs responsables soient condamnés », déclare Félix Tréguer, cofondateur de La Quadrature du Net.

« Au delà d’un débat inévitable sur la surveillance d’Internet et la nécessaire souveraineté sur nos infrastructures, la maîtrise de nos communications ne sera possible que par l’utilisation de logiciels libres, du chiffrement de bout en bout et de services décentralisés. En parallèle, une réforme législative s’impose afin que la France respecte le droit international [14] et que les services de renseignement fassent l’objet d’un contrôle adéquat. », conclut Benjamin Sonntag, cofondateur de La Quadrature du Net.

* Références *
1. https://www.laquadrature.net/fr/lpm-promulguee-la-derive-du-politique-vers-la-surveillance-generalisee
2. https://www.laquadrature.net/fr/lemonde-espionnage-comment-orange-et-les-services-secrets-cooperent
3. https://www.laquadrature.net/fr/lemonde-surveillance-la-dgse-a-transmis-des-donnees-a-la-nsa-americaine
4. http://reflets.info/amesys-dgse-drm-et-si/
5. https://www.laquadrature.net/fr/silicon-hollande-a-obama-les-ecoutes-de-la-nsa-c-est-deja-oublie
6. https://www.laquadrature.net/fr/francetvinfo-pourquoi-l-internet-europeen-d-angela-merkel-ne-rime-a-rien
7. https://fr.wikipedia.org/wiki/Safe_Harbor
8. https://www.laquadrature.net/fr/la-commission-europeenne-doit-entendre-lappel-du-parlement-contre-les-programmes-de-surveillance
9. http://www.pcinpact.com/news/86409-l-executif-prepare-offensive-communicationnelle-sur-numerique.htm
10. http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0203381114149-les-premieres-pistes-de-la-loi-numerique-658053.php
11. http://www.numerama.com/magazine/28502-les-e-mails-de-france-seront-chiffres-et-stockes-en-france.html
12. https://www.laquadrature.net/fr/lpm-la-derive-du-politique-vers-la-surveillance-generalisee
13. Le rapport de la commission d’enquête du Parlement européen, adopté le 12 mars dernier, indique ainsi que « les parlements britannique et français n’ont (…) pas souhaité participer aux travaux de la commission » et précise que les responsables de la DGSE et de la DGSI ont refusé d’être auditionnés :
http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+REPORT+A7-2014-0139+0+DOC+XML+V0//FR#title5
14. https://fr.necessaryandproportionate.org/text

Affaire Orange: Le gouvernement (enfin) à l’écoute des Français

Suite aux révélations des services secrets techniques britanniques (GCHQ) sur la collaboration d’Orange avec la DGSE dans la collecte de données, l’eurodéputée Françoise Castex réagit: « Vu de Bruxelles, ces révélations ne sont malheureusement qu’une demi-surprise! Le Parlement européen a pointé du doigt, la semaine dernière, dans son rapport sur le programme d’espionnage massif de la NSA, certains États membres, à commencer par la France. »

Le rapport Moraes, voté mercredi 12 mars à Strasbourg, demandait en effet à la France et cinq autres pays européens de clarifier les allégations de surveillance massive, et notamment les éventuels accords entre services de renseignement et entreprises de télécommunications sur l’accès et l’échange de données personnelles – et leur compatibilité avec la législation européenne.

Pour Françoise Castex « à la lumière de ces révélations, on comprend mieux le manque d’empressement du gouvernement français à dénoncer le scandale de la NSA, et qu’il ait mis plus d’un an et demi à transmettre aux eurodéputés français un semblant de position sur le paquet données personnelles en cours de négociation au niveau européen. »

Pour l’eurodéputée Nouvelle Donne: « La France doit revoir sa législation nationale afin de garantir que la DGSE soit soumise à une vraie surveillance publique par le biais d’un contrôle parlementaire et judiciaire effectif. »

« Au lieu d’écouter les Français, le gouvernement ferait mieux d’entendre leurs préoccupations réelles, à commencer par le respect de leurs droits fondamentaux! » conclut l’élue du Gers.

Russie / Ukraine : La guerre sur le web

Plusieurs banques russes touchées par une attaque informatique. Des hacktivistes ukrainiens montrés du doigt. L’Ukraine affirme qu’elle « ne cessera pas sa lutte pour la libération de la Crimée ». Voilà des propos que certains hacktivistes ont pris à la lettre en s’attaquant à deux importantes banques russes. Un moyen, pour des pirates informatiques qui seraient originaires d’Ukraine, de manifester la signature par le président russe, Vladimir Poutine, du traité rattachant la région autonome de Crimée à la Russie. Les deux banques, les plus importantes du pays, VTB et Alfa Bank. Des attaques DDoS qui ont eu pour mission de bloquer les accès entrant et sortant des entreprises financières publiques. Des blocages de courte durée (-1h). La banque centrale russe a été attaquée vendredi. 15 sources (Russie, Brésil, …) ont été identifiées dans cette attaque DDoS. Pendant ce temps, les hacktivistes du groupe CyberBerkout ont mis à mal le site de l’OTAN, toujours à grand coups de Dénis Distribués de Service.

 

Les objets connectés vont-ils inviter virus et pirates à la maison ?

Nous avons beaucoup entendu parler dernièrement de l’Internet des Objets et des implications, en termes de sécurité, que sous-entendrait l’émergence de 50 milliards d’objets connectés d’ici 2020. Les experts de Symantec ont déjà détecté un ver nommé Linux.Darlloz, qui ciblait initialement les ordinateurs domestiques, décodeurs et routeurs, et qui infecte désormais les ordinateurs à la recherche de monnaies cryptographiques – à savoir Mincoins et Dogecoins.

Ce qu’il est intéressant de souligner ici est l’évolution parallèle entre un tel maliciel ayant la capacité de se répandre dans l’Internet des Objets, et le défi grandissant de sécuriser ce nouvel espace tout en restant au-devant des dangers menaçant les outils que nous utilisons tous les jours et sur lesquels nous nous reposons quotidiennement.

L’objet connecté en cheval de Troie du Big Data?
Pour Stéphane Darracq, PDG de makazi group, au-delà des services immédiats qu’ils rendent à leurs utilisateurs et de leur rôle de canal de communication, la vocation des objets connectés est aussi de collecter des données en très grande quantité. Température de la maison, rythme cardiaque du sportif, vitesse d’un véhicule, géo-localisation de son utilisateur : autant de données d’une grande diversité dont il ne fait pas de doutes qu’elles iront bientôt constituer des bases de données et enrichir l’information déjà collectée sur les utilisateurs. Il n’y a alors qu’un pas à franchir pour conclure que la véritable valeur de ces objets connectés réside dans leur capacité à collecter des données récentes, variées, d’une très grande richesse d’information et en très grande quantité. L’utilisation de celles-ci conduira logiquement à de nouveaux modèles d’affaires créateurs de valeur pour toutes les parties prenantes.

Comment sinon justifier le prix impressionnant de 2,3 milliards de dollars payé par Google pour le rachat de la société Nest Labs au début de l’année 2014 ? Au-delà des thermostats design de cette société installés dans les maisons californiennes par des propriétaires soucieux d’économies d’énergie, il ne fait aucun doute que ce n’est pas le chiffre d’affaires de quelques dizaines de millions de dollars de la société qui justifie une telle valorisation : ce sont bien les flux d’informations collectés chez leurs utilisateurs qui intéressent Google dans la cadre de sa stratégie d’agrégation de données et vont lui permettre à terme de croiser ces données du monde physique – la maison, la voiture, l’environnement visuel – avec les milliards de données digitales qu’il collecte déjà depuis ses débuts.

L’idée de Google est claire: ajouter un nouveau point d’entrée au sein des foyers – américains dans un premier temps – pour décrypter de façon encore plus précise les habitudes, les usages et les comportements des utilisateurs, via l’analyse des données collectées par les thermostats conçus par Nest Labs. Les spécialistes du marketing digital y auront reconnu le fameux « cookie » physique ou marqueur des comportements et des activités des consommateurs dans le monde réel …. Passerelle vers l’enrichissement d’autres données purement digitales.

De multiples opportunités de nouveaux modèles d’affaires pour les acteurs économiques
Dans ce futur ou tout objet pourra être connecté les vainqueurs ne seront pas les seuls fabricants de ces objets connectés. Il y a fort à parier que les entreprises qui parviendront à imaginer des services répondant aux besoins identifiés grâce à ces données et qui sauront trouver de nouveaux modèles économiques créateur de valeur à partir des montagnes de données collectées seront les véritables bénéficiaires de cette révolution en marche de l’« Internet of everything ». A ce titre, l’utilisation des données à des fins de communication ou de ciblage publicitaire compte parmi les pistes les plus avancées : en s’équipant de plateformes logicielles de gestion des données (ou DMP pour « Data Management Platform » selon l’acronyme consacré), les grands annonceurs publicitaires seront très vite à même d’enrichir leur communication avec leurs clients grâce aux informations spécifiques remontées via les capteurs de la maison ou de la voiture connectée par exemple.

Le juge de paix sera le consommateur final
Il ne fait aucun doute que les objets connectés vont modifier en profondeur notre quotidien. Que ce soit dans le domaine de la santé, du sport, de l’automobile, le grand public va adopter ces objets utiles ou répondant à de nouveaux besoins. Attention toutefois aux risques juridiques et de réputation que font prendre aux entreprises l’utilisation de données souvent personnelles ou rattachées à des données personnelles ! Seul le respect des règles juridiques régissant l’utilisation des données personnelles par les entreprises feront disparaître les réticences du grand public devant la pertinence ou l’attractivité des nouveaux services proposés grâce à l’utilisation intelligente de ces données. L’enjeu est double pour  les entreprises qui sauront mener cette démarche, avec la création de valeur grâce à de nouveaux services ciblés à destination de leurs clients mais aussi la création d’un véritable « capital data ».

Paquet Télécom: « Internet n’est pas privatisable! »

La Député Socialiste Françoise Castex s’indigne du vote de la Commission Industrie du Parlement européen qui a écarté le volet « neutralité du net » du paquet télécom. Mardi 18 mars, les membres de la Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE) du Parlement européen ont adopté (30 pour, 12 contre, 14 abst.) le rapport Pilar Del Castillo (ES, PPE) relatif au marché unique européen des communications électroniques. Françoise Castex, qui avait contesté dès janvier 2013 les propositions de Neelie Kroes[1], s’indigne que ses collègues parlementaires n’aient pas voté un texte fort et contraignant sur la neutralité du net.

En cause, notamment, l’alinéa 2 de l’article 23 (voté par 33 membres de la Commission ITRE contre 23) de la proposition de règlement concernant la fourniture de services spécialisés d’un niveau de qualité supérieure. « Avec ce texte, les opérateurs en ligne pourront lier l’accès des utilisateurs à la toile au subventionnement de « services spécialisés« , souligne Françoise Castex. « C’est la porte ouverte à des offres différenciées d’accès à Internet, à un Internet bridé par des fournisseurs d’accès devenus eux-mêmes fournisseurs de contenus. »

Avant d’ajouter: « C’est la menace d’une transformation de la ressource publique mondiale que constitue Internet en un réseau de distribution privé pour le seul bénéfice de quelques acteurs. »

« Cela risque de détruire la concurrence et de favoriser les monopoles extracommunautaires déjà en place, comme Google et Facebook », poursuit l’eurodéputée Nouvelle Donne. »

La Commission ITRE a rejeté à une voix près le mandat de négociation interinstitutionnel (30 pour, 26 contre, 1 abst.). Tout se jouera donc lors de la mini-plénière de Bruxelles le 3 avril prochain. Sur Twitter, l’eurodéputée du Sud-Ouest a d’ores et déjà appelé les internautes à se mobiliser et à interpeller leurs eurodéputés: « Au-delà des libertés fondamentales, cette remise en cause du principe de neutralité du net, combinée à l’accord de libre-échange avec les États-Unis, pourrait avoir des lourdes conséquences sur l’économie européenne. » met en garde Françoise Castex.

Plus de 500 000 ordinateurs infectés chaque jour par 25 000 serveurs UNIX piratés par un Trojan

L’équipe de chercheurs en sécurité d’ESET, en collaboration avec le CERT-Bund (Allemagne), l’agence nationale suédoise de recherche sur les infrastructures réseau (SNIC) et d’autres agences en sécurité, ont découvert une vaste campagne d’attaques cybercriminelles qui a pris le contrôle de plus de 25 000 serveurs UNIX dans le monde entier.

Baptisée « Windigo » par les experts en sécurité informatique cette campagne d’une ampleur inédite a généré l’envoi de millions de pourriels par les serveurs infectés. Le piratage de ces serveurs n’est en réalité que la 1ère étape de cette opération complexe qui a pour finalité l’infection et le vol d’information des ordinateurs qui s’y connectent. Parmi les victimes de Windigo, on compte notamment cPanel et Kernel.org.

L’équipe d’experts en sécurité d’ESET qui a mis à jour cette vaste campagne publie aujourd’hui un document technique détaillé présentant leur découverte ainsi qu’une analyse du malware. Ce document donne également la marche à suivre pour détecter si votre infrastructure est infectée et indique la procédure permettant de supprimer le code malveillant.

OPERATION WINDIGO : 3 ANNEES SOUS LES RADARS DES EXPERTS
Malgré la détection parcellaire de Windigo par certains experts en sécurité, cette vaste campagne cybercriminelle, en raison de son ampleur et de son architecture complexe, est parvenue à déjouer la vigilance de la communauté d’experts.

« Depuis 2 ans et demi, Windigo s’est renforcé en prenant le contrôle de 10 000 serveurs, sans être détecté par la communauté d’experts en sécurité » constate Marc-Etienne Léveillé, chercheur en sécurité chez ESET. « Plus de 35 millions de pourriels sont envoyés chaque jour à d’innocentes victimes, encombrant leur boîte de réception et menaçant la sécurité de leur ordinateur. Pire encore, chaque jour, plus d’un demi-million d’ordinateurs sont menacés par la simple visite d’un site Internet dont le serveur est infecté. L’internaute est alors redirigé vers des malwares ou des annonces publicitaires. »

Il est intéressant de noter que la menace varie en fonction du système d’exploitation de l’utilisateur. Ainsi, pour un ordinateur sous Windows visitant un site infecté, Windigo, tente d’installer un malware via un kit d’« exploit ». En revanche, Windigo affiche des publicités de sites de rencontres pour les utilisateurs sous MAC OS. Les possesseurs d’iPhone, quant à eux, sont redirigés vers des contenus pornographiques.
 
APPEL AUX ADMINISTRATEURS SYSTEMES POUR ERADIQUER WINDIGO
Plus de 60% des sites Internet à travers le monde sont hébergés sur un serveur Linux. C’est pourquoi l’équipe de chercheurs en sécurité d’ESET lance un appel aux webmasters et administrateurs systèmes pour qu’ils s’assurent que leurs serveurs n’aient pas été compromis.

« Nous sommes conscient que les webmasters et les équipes techniques ont déjà leurs propres problèmes à gérer sans avoir à rajouter une charge de travail supplémentaire, mais Windigo pose une réelle menace. Tout le monde souhaite contribuer à un Internet meilleur. Vous avez à présent l’occasion d’y prendre part en protégeant de manière très concrète des millions d’internautes. » déclare Marc-Etienne Léveillé. « Face à une telle menace, ne rien faire c’est contribuer à l’expansion du malware et des pourriels. Quelques minutes de votre temps peuvent concrètement faire la différence. »

COMMENT SAVOIR SI VOTRE SERVEUR EST INFECTE PAR WINDIGO
Cette campagne a été surnommée « Windigo » en référence à la créature maléfique et cannibale de la mythologie des Amérindiens algonquiens.  Il est recommandé aux administrateurs systèmes sous UNIX et aux webmasters d’exécuter la ligne de commande suivante afin de vérifier l’intégrité de leur système :

$ ssh -G 2>&1 | grep -e illegal -e unknown > /dev/null && echo « System clean » || echo « System infected »

UN TRAITEMENT DE CHOC POUR LES VICTIMES DE WINDIGO
En réalité, la backdoor (porte dérobée) « Ebury » propagée par la campagne de cybercriminalité Windigo n’exploite pas une vulnérabilité de Linux ou d’OpenSSH. Elle est installée manuellement par les cybercriminels. Le fait qu’ils aient réussi à répliquer cette attaque sur des dizaines de milliers de serveurs différents est tout simplement effrayant. Si les solutions anti-virus et d’authentification forte sont désormais largement répandues sur les postes de travail, elles sont en revanche rarement employées pour protéger les serveurs. Ils sont, par conséquent, une cible vulnérable pour le vol d’identifiants et le déploiement de logiciels malveillants.  Si les administrateurs systèmes constatent que leurs serveurs sont infectés, il est alors recommandé de formater les machines concernées et réinstaller les systèmes d’exploitation et les logiciels. La sécurité des accès étant compromise, il est également essentiel de changer tous les mots de passe et clés privées. Il est recommandé d’intégrer des solutions d’authentification forte pour garantir un meilleur niveau de protection. « Nous sommes conscients que formater votre serveur et repartir de zéro est un traitement radical. Mais, si des hackers sont en possession d’un accès distant à vos serveurs suite au vol de vos identifiants administrateur, il ne faut prendre aucun risque. » explique Marc-Etienne Leveillé. « Malheureusement, certaines victimes avec qui nous sommes en contact savent qu’elles sont infectées mais n’ont pour l’instant rien fait pour nettoyer leurs systèmes mettant ainsi en danger toujours plus d’internautes. »

Un écureuil pour sécuriser vos connexions

Le projet SQRL permet de sécuriser une connexion sans taper le moindre mot de passe. Étonnante, mais néamoins très sympathique idée que celle proposée par Gibson Research Corporation. SQRL, que vous pouvez prononcer (en anglais, ndr) « squirrel » (Ecureuil), est un système de sécurité qui permet de se passer de mot de passe, de one-time-code authenticators à la sauce Google ou tout autre codes envoyés par SMS pour exploiter la double autentification d’un site Internet, d’une connexion à une administration ou tout autre espace sécurisé.

GRC explique que son idée élimine de nombreux problèmes inhérents aux techniques traditionnelles de connexion. Dans sa démonstration, l’utilisateur scanne le QRCode présent dans une page de connexion. Un espace qui réclame, à la base, login et mot de passe. Sauf qu’ici, l’utilisateur n’a pas à rentrer la moindre donnée. Il scanne et SQRL se charge de l’authentification et de la connexion.

Chaque QRCode contient un long chiffre aléatoire généré afin que chaque présentation de la page de connexion affiche un QR code différent. Une paire de clés publiques spécifiques au site est générée. Une clé privée, liée au site, se charge de sécuriser le tout. Bref, l’interaction avec le clavier disparait. Laissant plus aucune possibilité aux logiciels espions révant de vous voler vos « précieux ».

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