Tous les articles par Damien Bancal

Damien Bancal, expert reconnu en cybersécurité Damien Bancal est une figure incontournable de la cybersécurité, reconnu à l’international pour son expertise et son engagement depuis plus de 30 ans. Fondateur de ZATAZ.com en 1989 (et DataSecurityBreach.fr en 2015), il a fait de ce média une référence majeure en matière de veille, d’alertes et d’analyses sur les cybermenaces. Auteur de 17 ouvrages et de plusieurs centaines d’articles pour des médias comme Le Monde, France Info ou 01net, il vulgarise les enjeux du piratage informatique et de la protection des données personnelles. Lauréat du prix spécial du livre au FIC/InCyber 2022, finaliste du premier CTF Social Engineering nord-américain (2023), et vainqueur du CTF Social Engineering du HackFest Canada (2024), il est reconnu pour sa capacité à allier pratique du terrain et transmission pédagogique. Le New York Times ou encore Le Big Data ont salué son parcours, et l’agence Tyto PR l’a classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023. Il est aujourd’hui 9ᵉ influenceur cyber en Europe. Chroniqueur à la radio et à la télévision (France Info, RTL, M6, Medi1...), il est également réserviste citoyen au sein de la Gendarmerie Nationale (Lieutenant-Colonel - Unité Nationale Cyber) et de l'Éducation Nationale (Hauts-de-France). Médaillé de la Défense Nationale (Marine) et des réservistes volontaires, il poursuit son engagement au travers de son entreprise veillezataz.com, lancée en 2022.

Le Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales attaqué

Depuis plus de trois semaines, des pirates informatiques louchent sur des données militaires appartenant à des sociétés américaines et Françaises. D’après la société WebSense, dans la liste des sites visés, celui du Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales (GIFAS). Les pirates, une nouvelle fois des Chinois sont montrés du doigt, auraient exploité un 0Day [CVE-2014-0322  – faille non publique, ndr] visant Internet Explorer 9 et 10.

Les pirates auraient diffusé des courriels ciblés à l’encontre d’employés membre de le GIFAS. Missives électroniques qui incitaient à visiter un site malveillant. Page web, comme le montre notre capture écran, qui  déclenche le téléchargement d’un outil d’espionnage à partir d’une « pixel » flash pirate.

L’url proposé dans le courriel usurpait l’adresse web de l’association : https://www.gifas.asso.fr. Les pirates ayant enregistré gifas.assso.net [assso.net, avec trois S, ndr datasecuritybreach.fr]. La page se fait passer, elle est toujours active, pour l’espace presse du GIFAS.

Finalité de l’attaque, intercepter mots de passe et permettre des accès à des documents sensibles. Les pirates (qui utilisent la même technique que les groupes Deputy Dog et Ephemeral Hydra) ont-ils cherché à connaitre les « contrats »/ »accords » signés entre les USA et le FRANCE lors de la visite du Président de la République Française sur le sol de l’Oncle Sam ? Il faut dire que de nombreux patrons de l’aéronautique française/US (Jean-Paul Herteman, PDG de Safran, David Joyce, PDG de GE Aviation, Jean-Paul Ebanga, PDG de CFM International, …) se sont retrouvés ces derniers jours à Washington.

A noter que Microsoft conseille de passer à Internet Explorer 11 pour éviter d’être piéger par de vieille faille. Voilà une bonne idée… comme celle de penser à stopper l’utilisation de Windows XP !

Piratage de KickStarter

Nouvelle attaque, nouvelle fuite et nouveau vol de données appartenant à des internautes. Cette fois, c’est le portail de financement participatif KickStarter (Un MajorCompagny américain, ndr) qui vient de subir le passage d’un pirate dans sa base de données.

Une injection SQL plus tard et le malveillant est reparti avec les données clients : noms, adresses … Les mots de passe compris. Ces derniers sont chiffrés en MD5, détail technique qui ne devrait pas durer bien longtemps face à un logiciel de reverse de mot de passe.

KickStarter ne s’est jamais rendu compte de rien. C’est la police qui a contacté l’entreprise, mercredi 12 février, pour l’avertir de l’attaque. Depuis, la faille SQL a été corrigée. Pas être rassurant, KickStarter indique que les données bancaires de ses clients n’ont été impactés. Il n’avait aucune preuve de l’utilisation des données volées. Déjà qu’ils n’ont pas vu l’attaque, alors dire qu’il n’y a pas eu d’utilisation est légèrement prématurée. « Par mesure de précaution, nous vous recommandons fortement de créer un nouveau mot de passe pour votre compte Kickstarter, et autres comptes où vous utilisez ce même mot de passe« .

 

La commission « Libertés civiles » du Parlement européen ouvre la voie à une réelle protection de la neutralité du Net

Le 12 février, la commission « Libertés civiles » (LIBE) du Parlement européen a adopté son rapport pour avis [1] sur la proposition de règlement relatif au marché unique européen pour les communications électroniques. Des amendements clés ont été adoptés, qui, s’ils étaient inclus dans la version finale du texte, garantiraient l’application de la neutralité du Net au sein de l’Union européenne. La Quadrature du Net met en garde la commission « Industrie » (ITRE), en charge du dossier, contre les tentatives d’adoption d’amendements édulcorés qui permettraient aux opérateurs de télécommunication de distribuer des services spécialisés d’une manière qui limiterait radicalement la liberté de communication et l’innovation sur Internet.

Grâce aux amendements déposés par les groupes Verts, S&D et ALDE, des versions solides des articles clés 2(15) [2] et 23 [3], et de leurs considérants, ainsi que des dispositions sur les services spécialisés et des dispositions assurant l’application effective de la neutralité du Net, sont maintenant incluses dans le rapport de la commission « Libertés civiles ». Le rapporteur PPE Salvador Sedó i Alabart (ES – PPE) a lui-même soutenu des dispositions positives. La Quadrature du Net remercie tous les eurodéputés qui ont contribué à ce vote.

Le texte adopté doit maintenant être considéré comme une référence pour le reste de la procédure législative, particulièrement pour la commission ITRE, qui prépare la version finale des recommandations adressées à l’ensemble du Parlement européen sur ce dossier. Néanmoins, des inquiétudes importantes subsistent concernant l’issue du vote de la commission ITRE. Les amendements de compromis [4] proposés par la rapporteure Pilar del Castillo Vera (ES – EPP) ouvrent la porte aux abus des opérateurs de télécommunications de manière scandaleuse. Pire encore, ces amendements ignorent entièrement la substance des meilleures propositions déposées par les autres députés de la commission – y compris par les membres de son propre groupe politique [5]. Enfin, ils entrent fortement en contradiction avec les principaux amendements votés en commission LIBE aujourd’hui, qui assureraient que le futur règlement protège les droits fondamentaux.

À ce stade de la procédure, il est inquiétant que même les rapporteurs fictifs des groupes politiques favorables aux amendements positifs ne s’opposent que extrêmement timidement à la rapporteure. Soutenir les amendements de compromis de del Castillo équivaut à ignorer les intérêts et droits des citoyens européens, et à laisser carte blanche aux opérateurs télécom pour mettre en place une discrimination illégitime des communications sur Internet. Tous les rapporteurs fictifs de la commission ITRE – Jens Rohde (DK – ALDE), Catherine Trautmann (FR – S&D), Amelia Andersdotter (SE – Verts/ALE), Giles Chichester (UK – ECR) – doivent rendre leur position publique, et permettre à tous de juger leurs responsabilités dans la version définitive du rapport ITRE, adoptée durant le vote prévu pour le 24 février. Si ces députés, ou d’autres membres de leur groupe, refusent de tenir compte des recommandations émanant de leur propre groupe politique au sein de la commission LIBE, et adoptent des amendements de compromis faibles, ou même mettant en danger la neutralité du Net, les citoyens européens les tiendront pour responsables, particulièrement lors des élections européennes [6] à venir.

« Les citoyens européens doivent faire entendre aux membres de la commission « Industrie » qu’il n’existe qu’un seul vote acceptable : le rejet des soi-disant « amendements de compromis » de Mme Pilar del Castillo Vera et l’adoption d’amendements aux articles 2(15) et 23 similaires à ceux de la commission LIBE. Pour qu’Internet puisse continuer à bénéficier de l’innovation et de la liberté de communication, le droit européen doit clairement interdire aux opérateurs télécom de commercialiser des services spécialisés techniquement identiques aux services en ligne déjà disponibles sur Internet » déclare Philippe Aigrain, cofondateur de La Quadrature du Net.

« Chaque voix comptera le 24 février, lors de l’adoption de la version finale du rapport de la commission « Industrie » sur la proposition de règlement. Nous appelons chacun de ses membres à s’opposer à la position de la rapporteure Pilar Del Castillo Vera et à voter en faveur des amendements clés adoptés en commission « Libertés civiles », qui seuls peuvent assurer la protection des droits fondamentaux, de la libre concurrence et de l’innovation sur l’Internet ouvert », conclut Miriam Artino, analyste politique et juridique pour La Quadrature du Net.

* Références *
1. http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-%2f%2fEP%2f%2fNONSGML%2bCOMPARL%2bPE-523.069%2b01%2bDOC%2bPDF%2bV0%2f%2fFR
2. Article 2(15) : « « service spécialisé », un service de communications électroniques ou un service de la société de l’information qui fournit une capacité d’accès à des contenus, des applications ou des services spécifiques, ou à une combinaison de ces derniers, ou bien la capacité d’envoyer ou de recevoir des données à destination ou en provenance d’un nombre déterminé de parties ou points terminaux et qui n’est pas commercialisé ou largement utilisé comme produit de substitution à un service d’accès à l’internet; »
3. Article 23, sur la « liberté de fournir et de se prévaloir des offres d’accès à un internet ouvert, et gestion raisonnable du trafic »
4. https://www.laquadrature.net/files/NN-Castillo-ITRE-CA.pdf
5. Voir : http://edri.org/bad-leadership-kill-open-internet-europe/ [en]
6. http://www.wepromise.eu/

Ingésup propose une formation pour lutter efficacement contre les attaques des pirates

Données personnelles de 800 000 clients d’Orange dérobées, piratage de Skype par l’armée électronique syrienne, 4,6 millions de comptes Snapchat hackés,… Selon une étude menée en avril 2013 par B2B International, neuf entreprises sur dix ont connu un incident de sécurité externe au cours des douze derniers mois. Parallèlement à cela, le Norton Report de 2013 indique que 41% des français utilisateurs de smartphones ont déjà été victimes d’actes de cybercriminalité. Ainsi, les délits commis sur les systèmes d’information et les réseaux informatiques et téléphoniques ne cessent de s’amplifier chaque année.

Ingésup vient de placer la sécurité des systèmes d’information au centre de son programme pédagogique. En partenariat avec l’EC-Council (International Council of E-Commerce), organisme spécialisé dans la cyber sécurité, l’école dispense des cours sur la sécurité. Un laboratoire « Réseau et sécurité » est aussi mis en place et géré par des étudiants pour approfondir leurs connaissances. A travers des projets et des conférences techniques sur lesquels ils travaillent, ils mettent en pratique des techniques de prévention et de protection s’adaptant aux problématiques de hacking actuelles. Outre cela, ils bénéficient de la formation et de l’accès à la certification « Cyber-Sécurité » CEH (Certified Ethical Hacker). Le passage de cette certification phare est proposé aux étudiants de 3ème année (ING 1), et les frais de passage sont entièrement pris en charge par l’école.

A noter que l’école organise la St’Hack (le 14 mars prochain) avec conférences et concours CTF (« Capture the Flag »). A noter que l’université de Valencienne, et son antenne de Maubeuge propose une Licence CDAISI, et dans quelques mois une maîtrise, dédiée à cette problématique informatique.

 

Patch tuesday de février

Le contenu du Patch Tuesday de février, publié mardi dernier ne propose que cinq bulletins d’alertes. Deux des quatre bulletins de février sont classés comme « critiques », les deux autres ayant le statut « importants ». Le bulletin #1 résout directement une faille dans le système d’exploitation Windows et s’applique à la fois aux clients et aux serveurs sous Windows 7, 2008, 8 et RT. Windows XP et Vista ne sont pas concernés. Le bulletin #2 s’intéresse uniquement à l’aspect serveur de Microsoft Forefront Security, un outil anti-spam et anti-malware pour Microsoft Exchange Server.

Les bulletins #3 et #4 corrigent des vulnérabilités locales pour toutes les versions de Windows. Respectivement, une élévation de privilège et une vulnérabilité entraînant une divulgation d’information. Quant au bulletin #5, il résout un déni de service dans Windows 8. En plus de Microsoft, Adobe et Mozilla ont diffusé de nouvelles versions cette semaine.

Adobe a résolu une vulnérabilité Zero-Day dans Adobe Flash avec une mise à jour en mode console (APSB14-04). Cette dernière permet de résoudre une vulnérabilité (CVE-2014-0497) exploitée de manière aveugle. Les versions 12 et 11 de Flash sont touchées à la fois sur Windows et Mac OS X tandis que la version 11 de Flash est affectée sur la plate-forme Linux. Les utilisateurs de Google Chrome et de Microsoft Internet Explorer 10 et 11 ont automatiquement bénéficié de ces mises à jour via leurs navigateurs Web. Quant à ceux qui utilisent d’autres navigateurs tels que Safari sur Mac OS X, Firefox ou des versions antérieures d’IE, ils doivent mettre Flash à jour sur le système d’exploitation lui-même. Adobe remercie Kaspersky d’avoir découvert le problème et publié une analyse technique détaillée sur son blog.

Nous vous invitons à installer cette mise à jour aussi vite que possible. Adobe Flash est massivement installé et utilisé sur la plupart des pages Web pour fournir du contenu actif pour les vidéos et les jeux. Il est difficile de restreindre son utilisation et inutile d’imaginer que les utilisateurs puissent empêcher une attaque intégrée à une page Web bien connue et de confiance.

Mozilla a publié la version 27 de Firefox, un navigateur Web très populaire qui représente environ 23% de parts de marché d’après les statistiques collectées par BrowserCheck, notre outil gratuit de sécurisation des navigateurs Web. Mozilla a corrigé treize vulnérabilités. Cinq d’entre elles étaient considérées comme « critiques », c’est-à-dire qu’un pirate pouvait les utiliser pour prendre le contrôle de la machine ciblée. En règle générale, ce type d’attaque se produit via un site Web contrôlé par le pirate. Le site en question est soit lui-même victime de l’attaquant qui a tendu un piège aux visiteurs lambda du site, soit spécifiquement configuré pour utiliser la technique de l’empoisonnement des moteurs de recherche (SEO) qui attire les internautes sur le site compromis. Le bulletin MFSA2014-08 qui corrige l’une des cinq vulnérabilités dont le statut est critique décrit le modus operandi. Pour exploiter la faille, le pirate doit envoyer des images au navigateur Web avec certaines violations de format pour générer une erreur de traitement et exécuter ainsi le code dans le navigateur. Ce patch a permis de corriger le traitement de l’image au sein de Firefox.

Là encore, si vous utilisez ce navigateur, nous vous recommandons d’installer la toute dernière version de Firefox aussi vite que possible. (Par Qualys)

Discrète décision de justice sur Google France

Voilà une décision judiciaire qui n’aura pas fait grand bruit. Le Conseil d’Etat a imposé à Google la décision de justice lui indiquant l’obligation d’afficher sa condamnation à 150.000 euros d’amende après une délibération de la CNIL. Un affichage qui aura profité d’un discret week-end. Le texte a été installé sous la barre de recherche durant le week-end du 8/9 février.

Pour voir l’information judiciaire, il fallait taper Google.fr dans son navigateur. Un texte qui n’apparaissait plus si vous utilisiez une application pour navigateurs, ou lanciez une recherche sans passer au préalable via la page blanche Google.fr.

Le 7 février, une ordonnance de référé a imposé cet affichage à Google. Par chance pour le géant américain, le communiqué a été diffusé le week-end, sans que personne ne puisse véritablement sans rendre compte : « La formation restreinte de la Commission nationale de l’informatique et des libertés a condamné Google Inc. à 150 000 € pour manquement à la loi « Informatique et libertés »… ». Comme le rappel Legalis, le Conseil d’Etat a estimé que la société américaine n’avait apporté « aucun élément de nature à établir qu’un tel préjudice irréparable pourrait résulter de l’atteinte qui, selon elle, serait portée à sa réputation ».

Le 3 janvier dernier, la Cnil avait condamné Google Inc. à 150 000 € d’amende en reprochant au géant américain  d’avoir fusionné en une seule politique les différentes règles de confidentialité applicables à Google Search, YouTube, Gmail, Picasa, Google Drive, Google Docs, Google Maps, etc. Pendant ce temps, Google fait la chasse aux images que ses robots considèrent comme « pornographiques ».

Plusieurs exemples viennent de nous être rapportés, comme ce blog d’un photographe Lillois dont un champignon avait, aux yeux de Google, une forme un peu trop phallique. Bilan, Google a coupé les annonces publicitaires.

A noter, que le site de la CNIL est tombé en carafe, le temps de cet affichage. Trop de visiteurs ! Un DoS judiciaire légal. Malin ce Google !

 

 

Les fins d’Internet

Fiscalité des géants du web, non-respect de la loi informatique et libertés, vols de données, loi jugée liberticide en Turquie, privatisation, nationalisation ou fragmentation d’Internet : les questions de données personnelles, de régulation ou de gouvernance de l’internet ne cessent de faire l’actualité ces derniers mois. Le célèbre magazine américain dédié à l’innovation titre d’ailleurs en Une du mois de mars 2014 : « Le web est menacé. Il est temps de reconquérir ».

Cet ouvrage explique en détail toutes les raisons pour lesquelles Internet, qui a à peine plus de trente ans, est sur le point de disparaître, détruit par des revendications contradictoires. Construit très largement autour de valeurs nord-américaines, Internet doit aujourd’hui être à la hauteur de son ambition et s’adapter à un environnement d’une complexité considérable : le Monde.

Boris Beaude analyse les perspectives des grands enjeux sociétaux et politiques d’Internet et nous fait comprendre que les fondements d’Internet se trouvent désormais confrontés à de nombreux défis dont la diversité et la puissance sont susceptibles de mettre un terme à ce qui s’apparente de plus en plus à une utopie. Des acteurs très puissants et de plus en plus organisés tentent par ailleurs de se l’approprier en remplaçant la plupart des standards ouverts et documentés par des normes fermées et propriétaires.

Créé comme un espace de liberté, Internet est devenu le plus vaste panoptique du Monde et la liberté d’expression est soumise à un contrôle et à une surveillance d’une ampleur inédite. Les nobles présupposés de l’intelligence collective sont ébranlés par leur exploitation commerciale croissante. L’essentiel des communications se concentre au sein de quelques centres de données et quelques entreprises qui se partagent la majeure partie des pratiques numériques. Enfin, la robustesse d’Internet est de plus en plus affectée. Les failles se multiplient et de nombreuses entreprises, gouvernements et individus sont exposés à des attaques informatiques qui visent à obtenir des informations confidentielles et compromettre des infrastructures stratégiques.

Ce livre apporte un éclairage essentiel sur l’actualité d’Internet et de ses enjeux. Il démontre de manière claire, synthétique et non partisane qu’Internet n’est pas un support figé et neutre. Il fournit des clés pour qu’Internet survive aux intérêts particuliers et reste un espace mondial.

Boris Beaude est chercheur au sein du laboratoire Chôros de l’École polytechnique fédérale de Lausanne. Il mène des recherches sur les modalités pratiques de l’interaction sociale et sur Internet comme espace contemporain d’information, de production, de collaboration et de transaction.

Les fins d’Internet de Boris Beaude.

Prix public TTC : 9,90 euros
Broché : 96 pages
Éditeur : FYP Editions
Collection : Stimulo
ISBN : 9782364051058
Parution : février 2014

 

DaVFI devient Uhuru

La solution de sécurité français baptisée DAVFI change de nom. C’est ce que nous apprend le communiqué de presse de Nov’IT, reçu à la rédaction. Le projet DAVFI, le démonstrateur d’Antivirus Français vient d’être rebaptisé UHURU. Uhuru est un mot Swahili qui signifie Liberté et Indépendance. D’après Nov’IT, cela correspondrait à l’ouverture de sa solution informatique. Le logo, un singe.

DAVFI reste le nom du projet de R&D financé pour partie par le Fonds national pour la Société Numérique (FSN). La version pour smartphones et tablettes sont baptisées Uhuru Mobile. Uhuru Mobile fonctionne sur les smartphones de dernière génération basés sur le système Android comme, Nexus, Samsung, Sony … Uhuru Mobile comporte un système d’exploitation sécurisé pour smartphones, tablettes et PC (sous Android) ; des modules de détection dynamique et comportementale de codes malveillants ; un magasin d’applications certifiées et donc installables sur les équipements ; des outils de validations des applications à intégrer au magasin ; une console centralisée de gestion de la flotte de terminaux. Uhuru Mobile, doit sécuriser les smartphones via du chiffrement des données, des conversations et des sms, ainsi que la protection contre les codes malveillants et l’exploitation de vulnérabilités.

Son modèle est notamment basé sur le contrôle d’intégrité de chaque application, il s’accompagne d’une librairie d’applications préalablement certifiées. La librairie dispose à ce jour plus de 450 applications. Toute entité pourra par ailleurs disposer de sa propre librairie ainsi que des outils de test et certification. Des efforts soutenus de R&D ont été réalisé pour l’évaluation des applications tierces, en vue de pouvoir proposer aux utilisateurs des applications de confiance. Certaines applications utilisent la géolocalisation sans réelle légitimité. Plutôt que de les exclure, Nov’IT a choisi d’intégrer un système envoyant de fausses informations de géolocalisation afin que l’utilisateur de soit pas tracé à son insu.

Uhuru Mobile sera présenté au salon Mobile World Congress 2014. Le consortium DAFVI va recevoir 5,5 millions d’euros de budget pour la R&D. Le consortium DAFVI regroupe : Nov’IT, L’école ESIEA, Qosmos, Teclib et DCNS Research.

Uhuru sera commercialisé à partir d’avril 2014. Nov’IT, à travers ses partenaires intégrateurs, proposera aussi une offre complète comprenant les téléphones avec l’OS installé, le magasin d’applications et les outils de gestion de la flotte mobile.

Java Bot, un code malveillant pour Windows, Mac et Linux

Un code malveillant Java multiplateforme découvert. Il fonctionne sur Windows, Mac et Linux. Les chercheurs en sécurité de chez Kaspersky sont tombés nez-à-nez sur un malware multi-plateforme qui est capable de fonctionner sur Windows, Mac et Linux. Plutôt facheux. Le malware est entièrement écrit en Java. L’exploit utilisé pour ré-installer le code pirate est connu comme étant un Java exploit (CVE-2013-2465) qui rend la campagne malveillante complètement multi-plateforme. Une fois que le bot a infecté un système, il se copie dans le répertoire personnel de l’utilisateur. Il ajoute des programmes de maniére à ce qu’il démarre automatique au lancement de l’ordinateur. Une fois sa configuration automatisée terminée, le logiciel génère un identifiant unique et en informe son « propriétaire » de pirate. La machine se transforme en zombie. Bilan, le pirate n’a plus qu’à revendre son accès ou l’utiliser plus tard, en communiquant avec son robot, via IRC. Ce bot java sert avant tout dans des attaques de Dénis Distribuées de Services (DDoS). Toutes les machines fonctionnant sous Java 7.21, ainsi que les versions antérieures sont susceptibles d’être vulnérables à cette attaque. (Securlist)

Piratage d’une compte Twitter estimé à 50.000 euros

Un internaute, propriétaire du compte Twitter N piraté via un social engineering bien préparé. Nous vous en parlons très souvent, le social engineering est la base du piratage informatique. Connaitre sa cible, son environnement, avant de s’attaquer à son informatique. C’est ce que vient de vivre l’ancien propriétaire du compte Twitter @N, Naoki Hiroshima. Son espace de micro blogging a été, d’après ses dires, très souvent sollicités pour être racheté. Des marketeurs lui auraient même proposé 50.000 dollars. Bref, une cible pour les pirates. L’un d’eux a pris la main sur la vie numérique de cet ancien de chez Google. L’idée, lui voler son compte @N. La méthode d’attaque : compromettre le Paypal, Facebook et GoDaddy du créateur de l’application Cocoyon et développeur d’Echofon. Le pirate a expliqué s’être fait passer pour un employé de Paypal pour récupérer les données bancaires de Naoki et récupérer quatre chiffres qui auraient donné l’occasion, ensuite, de valider son identité chez GoDaddy. « C’est difficile de dire ce qui est le plus choquant, le fait que PayPal donne les quatre derniers chiffres du numéro de ma carte de crédit par téléphone au pirate ou que GoDaddy l’accepte comme moyen de vérification ». Naoki a du fournir son compte Twitter @N au pirate afin de récupérer son compte, et ses sites web, gérés par GoDaddy. Depuis, Naoki a ouvert un nouveau Twitter baptisé @N_is_stolen, qui se traduit par N a été volé. (The Verge)