Archives de catégorie : backdoor

Anubis : cheval de Troie bancaire décortiqué

Anubis 2 est apparu dans le « paysage des menaces » en 2017 en tant que cheval de Troie bancaire en location (disponible pour les fraudeurs dans des forums undergrounds), l’auteur et créateur du malware se surnomme « maza-in ». Si ce dernier a disparu des radars, son outil malveillant est toujours en action.

En tant que malware bancaire, Anubis incite ses victimes à fournir des informations personnelles et sensibles, telles que les logins bancaires, des codes de sécurité bancaire et même des informations de carte de crédit. Mais ce logiciel malveillant va au-delà des attaques « overlay » bien connues, utilisées par les chevaux de Troie bancaires, car il combine des fonctionnalités avancées telles que le streaming d’écran du téléphoné infecté, l’accès à tous les fichiers à distance, l’enregistrement sonore, le key-logging et même un proxy réseau, ce qui en fait un malware bancaire efficace, mais également un potentiel outil pour espionnage.

D’un point de vue opérationnel, Anubis peut être considéré comme l’un des chevaux de Troie bancaires Android les plus utilisés depuis fin 2017. En ce qui concerne les banques Françaises, les suivantes sont ciblées : Axa, Banque Populaire, BNP Paribas, Boursorama, Caisse d’Épargne, Crédit Agricole, Crédit Mutuel, LCL, Palatine ou encore la Société Générale.

L’auteur a disparu, par son code malveillant

Au cours du premier trimestre 2019, l’auteur et créateur du cheval de Troie a disparu, laissant les clients existants sans assistance ni mises à jour; mais le risque demeure et pourrait même augmenter. Les campagnes d’infection d’Anubis comptent parmi les plus importantes jamais enregistrées pour les malwares bancaires : De nombreuses victimes ne sont pas conscientes du fait que le malware ne se déguise pas comme l’app de la banque, il se déguise principalement en tant qu’application tierce et reste inaperçu par les usagers. Anubis se fait par exemple passer pour : de faux jeux mobiles, de fausses mises à jour de logiciels, de fausses applications postales, de fausses applications Flash Player, de fausses applications utilitaires, de faux navigateurs et même de fausses applications de réseau social et de communication.

Les caractéristiques du cheval de Troie en font une menace importante : Habituellement, les chevaux de Troie bancaires effectuent principalement des attaques de type « overlay » afin de collecter les informations personnelles puis volent les SMS pour acquérir les codes bancaires, mais Anubis va plus loin que ça avec la streaming de l’écran du téléphone infecté, l’accès de fichiers à distance (accès au stockage du téléphone), l’enregistrement sonore, le key-loggign et même un proxy réseau (permettant au criminel de se connecter à la banque via le téléphone infecté).

300 banques dans le monde ciblées

Les campagnes d’infection d’Anubis ciblent en moyenne, plus de 300 banques dans le monde: La liste observée dans les campagnes Anubis contient environ 360 cibles, contenant la plupart des banques les plus grandes et les plus connues dans le monde, mais également des applications de communication et de réseautage social largement utilisées, ce qui signifie que personne n’est vraiment protégée, car même si une victime ne fait pas de banque en ligne le malware abusera d’autres applications (Liste complète de cibles en Annexe du blog).

Les malware qui deviennent orphelins ne sont pas toujours un bon signe : Beaucoup de gens pourraient penser que lorsque le propriétaire / auteur du malware disparaît, les opérations s’arrêtent… Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas, surtout pas avec Anubis. Bien que l’acteur ait disparu, le cheval de Troie est toujours actif et le pire est que son code a été divulgué/fuit, ce qui pourrait amener de nombreux autres criminels à utiliser le programme malveillant. Toute l’analyse complète à découvrir sur Threat fabric.

Des pirates mettent la main sur des mises à jour du logiciel ASUS

Des pirates informatiques ont réussi à s’infiltrer dans les mises à jour du constructeur Coréen ASUS. Ils ont installé, durant plusieurs semaines, des backdoors sur des milliers d’ordinateurs.

Imaginez, 12% des ordinateurs ASUS en France seraient concernés par cette infiltration. Selon des chercheurs de la société de cybersécurité Kaspersky Lab, « des pirates ont réussi l’année dernière à installer des logiciels malveillants à plus d’un million de propriétaires de PC de la marque ASUS – l’un des plus grands fabricants d’ordinateurs au monde –« . Ils auraient exploité le système de mise à jour logicielle du fabricant. Le fichier malveillant a été signé avec des certificats numériques ASUS légitimes pour donner l’impression qu’il s’agit d’une mise à jour logicielle authentique de la société.

Les certificats de signature de code utilisés pour savoir quelles sont les mises à jour à faire et quelles sont les machines à qui nous pouvons faire confiance. Ils sont dans les applications qui alimentent les voitures, les ordinateurs portables, les avions et plus encore. Presque tous les systèmes d’exploitation dépendent de la signature de code, et nous verrons beaucoup plus de certificats dans un avenir proche en raison de l’essor des applications mobiles, des DevOps et des périphériques IoT. « Cependant, les cybercriminels considèrent les certificats de signature de code comme une cible précieuse en raison de leur puissance extrême. explique à Data Security Breach Kevin Bocek, VP security strategy and threat intelligence chez Venafi. Avec un certificat de signature de code, les hackers peuvent donner l’impression que leurs logiciels malveillants sont dignes de confiance et échapper aux systèmes de protection contre les menaces.« 

Infiltration et manipulation

Malheureusement, dans de nombreuses organisations, la protection des processus de signature de code incombe principalement aux développeurs qui ne sont pas prêts à défendre ces actifs. En fait, la plupart des équipes de sécurité ne savent même pas si leurs développeurs utilisent la signature de code ou qui peut avoir accès au processus de signature de code. « Il est impératif que les organisations sachent quels certificats de signature de code elles utilisent et où, d’autant plus qu’il est probable que des attaques similaires se produiront à l’avenir.« 

Cette nouvelle attaque utilisant le matériel ASUS est parfaitement emblématique du nouveau cyber-monde dans lequel nous vivons. Elle présente toutes les caractéristiques d’une opération précise : ciblée, exige beaucoup de ressources et presque impossible à détecter. « Tout acteur menaçant aurait besoin de ressources et d’un soutien considérables pour acquérir les certificats authentiques d’ASUS afin de faire son entrée dans la chaîne logistique. Ceci initie bien sûr le jeu qui consiste à deviner qui pourrait être derrière la campagne et il n’est pas exagéré de prétendre que des États manquant de lois sur les cyber-infractions et hébergeant des réseaux internationaux de cyber-crimes pourraient être à l’origine de cette activité. » indique Justin Fier, de chez Darktrace.

Ciblage !

Mais la nature très ciblée de l’attaque est peut-être encore plus alarmante: c’est là que nous devrions concentrer notre attention. Dans le monde entier, ces pirates ne ciblaient que 600 machines. Ce n’est qu’une question de temps avant que nous apprenions que ces machines ou ces personnes ciblées ont un fil conducteur unique les reliant entre elles. Pour l’instant, la question pour toutes les entreprises utilisant du matériel ASUS devrait être d’identifier si l’une de leurs machines se trouvait dans la cible. Et au-delà de cela, toutes les organisations doivent réaliser qu’ASUS n’est qu’une seule entreprise. Y aura-t-il des attaques similaires contre Dell et Apple ?

Voler des certificats authentiques et les utiliser pour signer des codes malveillants ne fait que renforcer les arguments en faveur de technologies d’IA sophistiquées capables d’identifier même les plus petites anomalies indiquant une menace. Ce type de comportement serait si proche de la normale que seule l’IA pourrait comprendre la différence entre normal et malveillant. En luttant contre des attaques aussi sophistiquées que celles-ci, les approches traditionnelles deviendront inefficaces: la cyber IA doit être la voie à suivre.

Un nouveau malware BabyShark cible les « Think Tanks » américains en charge de la sécurité intérieure

En février 2019, les chercheurs de l’Unité 42 au sein de Palo Alto Networks ont identifié des mails d’hameçonnage ciblé (spear phishing) envoyés en novembre 2018 qui contenaient un nouveau malware partageant la même infrastructure avec des playbooks(c’est-à-dire des feuilles de route listant les actions et les objectifs utilisés par un malware ou une famille de malware) associés aux campagnes nord-coréennes.

Ces mails étaient écrits comme s’ils émanaient d’un expert en sécurité nucléaire travaillant actuellement comme consultant pour des think tanks liés à la sécurité intérieure aux États-Unis. Ils ont été envoyés depuis une adresse publique avec le nom de l’expert et un sujet faisant référence au nucléaire nord-coréen. Ces messages avaient en pièce jointe un document Excel avec une macro infectée, qui ,quand elle était exécutée, menait à une nouvelle famille de malwares basée sur Microsoft Visual Basic (VB) que nous avons surnommé « BabyShark »

BabyShark est un malware récent. La version la plus ancienne que nous avons pu trouver dans des dépôts open source et nos propres jeux de données internes remontent à novembre 2018. Le malware se lance en exécutant à distance une requête HTML, qui peut être alors livrée au travers de différents types de fichiers comme des fichiers contenant des exécutables ou des documents malveillants. Babyshark extrait alors les informations du système vers un serveur C&C (Command and Control), se maintient au cœur du système et attend de nouvelles instructions de la part de l’opérateur.

BabyShark est utilisé pour une campagne limitée de spear phishing toujours en cours depuis novembre 2018. L’acteur derrière cette menace cherche clairement à glaner des informations liées à la sécurité nationale (américaine) en Asie du Nord-Est. Le soin apporté à la conception des mails d’hameçonnage et du camouflage laisse à penser que cet acteur connaît bien les cibles, et surveille de près les événements de cette communauté pour y récupérer les dernières informations. Sans pouvoir en être certains, nous pensons que l’acteur derrière BabyShark doit être en relation avec l’acteur (ou être le même groupe) qui a utilisé la famille de malwares KimJongRAT, et qui du moins partage des ressources avec l’acteur responsable de la campagne STOLEN PENCIL. Nous avons également remarqué des tests qui semblent indiquer que les attaquants travaillent sur de nouvelles versions d’exécutables pour envoyer BabyShark. Dans les prochaines campagnes, l’attaquant pourrait utiliser différentes méthodes pour déployer BabyShark.

Les tendances phares en matière de cybersécurité pour 2019

Du point de vue de la cybersécurité, l’année 2018 s’est révélée assurément riche en événements ! En mai, le RGPD est finalement entré en vigueur en Europe. Cette avancée a démontré que les instances dirigeantes prennent enfin au sérieux la protection des données personnelles de leurs citoyens. Les entreprises qui travaillent en Europe se trouvent soudainement confrontées à de nouvelles conséquences si elles ne parviennent pas à protéger leurs données sensibles, nous propulsant tous à l’étape suivante de la cybersécurité mondiale.

Par ailleurs, nous avons vu la cybersécurité occuper une place centrale dans le paysage géopolitique tandis que les conversations sur le piratage financé par l’état et les attaques ciblant des infrastructures critiques attisaient les tensions à travers le monde. La société McAfee nous en a récemment donné un exemple en révélant qu’une nouvelle opération de piratage organisé, « Sharpshooter », ciblait spécifiquement les fournisseurs d’infrastructures critiques dans les secteurs de l’énergie, de la finance et de la défense.

Dans les entreprises, une certaine crainte envers la cybersécurité se ressent parmi les décideurs, beaucoup d’entre eux citent la sécurité et la protection de la vie privée comme des facteurs empêchant la progression de leur transformation numérique. De récentes études montrent que 40 % des personnes interrogées ont mentionné les problèmes de sécurité comme un thème récurrent, 37 % évoquant également la protection de la vie privée.

Alors qu’une perspective morose semble ainsi se dessiner tandis que 2018 touche à sa fin, nous avons le temps de réfléchir à l’année écoulée et de commencer à préparer notre défense pour 2019, et au-delà. Pour vous aider à élaborer ces plans, voici quelques-unes des principales tendances en matière de cybersécurité que nous anticipons pour 2019 :

Les nouvelles réglementations influencent les politiques de protection des données

L’entrée en vigueur de nouvelles réglementations sur la protection des données, telles que le RGPD européen, influencera fortement l’année 2019. Même si le RGPD est une bonne nouvelle car il améliore la sécurité des données, il représente un défi majeur pour les entreprises. Par ailleurs, même s’il est déjà en place depuis quelques mois, les importantes pénalités prévues en cas de non-conformité ne verront probablement le jour qu’à partir de 2019. Les entreprises de toute taille doivent repenser entièrement leurs politiques de protection des données pour faire face à plusieurs séries de réglementations internationales sur la confidentialité des données, en constante évolution.

L’IA joue un rôle croissant dans la cybersécurité

L’intelligence artificielle (IA) a émergé comme l’une des technologies qui a le plus changé le monde ces dernières années. En réalité, la valeur générée par les activités dérivées de l’IA atteindra presque 3,9 trillions de dollars d’ici 2022, selon Gartner. Cependant, cette technologie pourrait également être utilisée par des pirates informatiques pour lancer des attaques de plus en plus sophistiquées. La bonne nouvelle est que l’IA peut aussi être mise à profit par les entreprises pour identifier et contrer de telles menaces. Par exemple, des plateformes de prédiction des cyberattaques, basées sur la technologie de l’apprentissage automatique (Machine Learning), peuvent aider les chercheurs en sécurité à trier les menaces et à traiter les plus urgentes aussi rapidement que possible.

Les compétences en cybersécurité sont de plus en plus demandées

Les compétences requises pour traiter les cybermenaces, qui changent constamment, doivent évoluer et les entreprises doivent relever le défi afin de garder l’avantage. Cependant, nous sommes confrontés à une pénurie mondiale de compétences en cybersécurité sur le marché du travail. Selon un rapport récent de l’organisation International Information System Security Certification Consortium, ou (ISC)2, il existe 2,9 millions de postes vacants dans le domaine de la cybersécurité, ce qui représente une augmentation considérable par rapport au 1,8 million enregistré l’année précédant le rapport. Avec un nombre croissant d’entreprises s’engageant dans la transformation numérique, une attention accrue sera apportée à cultiver les compétences requises en cybersécurité au sein de la main d’œuvre existante et à recruter plus de spécialistes.

La prévention cède le pas à la résilience

En 2019, nous continuerons de nous éloigner de la prévention pour nous concentrer sur la résilience pour tout ce qui concerne les failles de sécurité. Il n’est plus possible d’éviter complètement ces menaces. Il faut donc se concentrer désormais sur l’identification de ces failles afin d’y remédier le plus rapidement possible. Les ressources jusqu’alors tournées vers la prévention des cyberattaques continueront d’être réattribuées à la protection, en 2019 et après.

La technologie IoT au cœur de la sécurité nouvelle génération

La technologie de l’Internet des Objets (IoT) devenant de plus en plus répandue, l’enjeu de la protection des données clients sensibles se complexifie considérablement. Les fabricants et les fournisseurs de services doivent s’assurer que leurs appareils, plateformes et logiciels garantissent un certain niveau de sécurité à leurs utilisateurs. La technologie IoT est largement utilisée non seulement pour le matériel de consommation, tel que les appareils de domotique, mais également dans les secteurs de la fabrication et du commerce de détail, ce qui fait de la sécurité une priorité. L’essor de l’IoT contribue à favoriser le développement de cadres de sécurité nouvelle génération. Ceux-ci peuvent être adaptés pour prendre en charge les technologies émergentes et les nouvelles menaces de sécurité au fur et à mesure qu’elles se développeront. Mieux encore, les données générées par les appareils IoT pourront également aider à détecter les failles de sécurité.

Les entreprises de toutes tailles sont la cible de cybercriminels

Alors que les grandes entreprises sont clairement une cible privilégiée des cyberattaques majeures, quelque 58 % des victimes de violation de données sont en réalité des petites entreprises, selon un rapport Verizon. Avec un budget sécurité moindre, les petites entreprises peuvent être considérées par les pirates informatiques comme des proies faciles, leur offrant un profit élevé pour des efforts minimums. Les cybermenaces les plus fréquentes sont les rançongiciels, les attaques par déni de service (DDoS) et les logiciels malveillants. Selon le rapport, des données à caractère personnel ont été compromises dans 36 % des cas de violation de données l’année dernière, ce qui souligne l’importance de la protection contre de telles attaques. Le rapport indique que le secteur de la santé a été le plus touché par les cyberattaques tandis que les atteintes dans le secteur de la finance ont chuté, suite à des investissements massifs dans la cybersécurité. (Srinivasan C.R., Chief Digital Officer, Tata Communications)

Cybersécurité : la DGSI communique sur l’ingérence économique

La Direction Générale de la Sécurité Intérieur, la DGSI (ex. DST), vient de publier un flash évoquant l’ingérence économique dont des sociétés françaises sont régulièrement victimes. Les chasseurs d’espions de la République reviennent sur plusieurs exemples qui additionnent malveillances, mails et informations d’entreprises emportées par des sous-traitants.

Dans son flash du mois de février 2019, la Direction Générale de la Sécurité Intérieur (DGSI) montre du doigt un problème récurent qu’il est possible de croiser dans de nombreuses sociétés : les consultants extérieurs. « De nombreuses entreprises ont recours à des consultants externes à l’entreprise aux fins de sous traiter des missions de conseil dans des domaines spécifiques (ressources humaines, management, finances, RSSI, réorganisation, etc.). » indique la DGSI. Les missions de ces consultants peuvent parfois se dérouler au sein de sociétés stratégiques ou innovantes. « Certains consultants, totalement intégrés aux équipes et présents au sein de l’entreprise pendant plusieurs mois, voire parfois plusieurs années, peuvent néanmoins avoir accès à des informations sensibles, induisant une potentielle vulnérabilité pour le patrimoine informationnel de la structure hébergeante« .

Sous-traitants malveillants !

Parmi les exemples, une entreprise spécialisée dans le transport de matières premières qui découvre qu’un ingénieur consultant, prestataire pour le compte d’une société de conseil, avait exfiltré des données confidentielles portant sur des technologies innovantes. Un autre cas, un téléphone portable volé au sein d’une unité à accès réglementé d’une grande entreprise française. Dans le smartphone, une carte « micro SD » contenant des informations et des logiciels portant sur une technologie innovante de l’entreprise.

Cybercriminels : évolution des systèmes sophistiqués de menaces

Utilisation massive des attaques par email, détection difficile des attaques phishing ou encore chute des ransomwares… Quelles ont été les tendances des cybercriminels ce dernier trimestre ?

Dans son Rapport Trimestriel Q4 2018, Proofpoint met en lumière l’évolution des systèmes sophistiqués de menaces, que ce soit à travers les emails, les réseaux sociaux ou plus largement sur internet. Conçu pour mieux combattre les menaces d’aujourd’hui et anticiper les attaques émergentes, il permet de découvrir les tendances en matière de cyberattaques.

Parmi les principales menaces du dernier trimestre 2018, nous notons Une utilisation massive des attaques BEC contre des entreprises. Une augmentation des fraudes par email de 226% au quatrième trimestre et de 476% par rapport au quatrième trimestre 2017. Les chevaux de Troie bancaires restent la principale menace véhiculée par email : ils représentent 56% de toutes les charges utiles malveillantes au quatrième trimestre ; parmi celles-ci, 76% des attaques proviennent de Emotet. Egalement, les chevaux de Troie d’accès à distance représentaient 8,4 % de toutes les charges utiles malveillantes au quatrième trimestre et 5,2 % pour l’année, marquant un changement significatif par rapport aux années précédentes où ils étaient rarement utilisés.

Les ransomware toujours très présents

Les ransomwares ont chuté à seulement 0.1% du volume total de messages malveillants. Les messages malveillants qui contiennent de fausses mise à jour ou lien de téléchargement corrompus ont grimpé à plus de 230 % en 1an. Les messages exploitant des URL malveillantes se sont révélés plus nombreux que les messages contenant des pièces jointes.

Les attaques sur le web : quand les cryptomonnaies se font miner. L’activité de Coinhive, ce logiciel de minage de moneros, a littéralement explosé en décembre (augmentation de 23 fois la moyenne de l’année en deux semaines). Dans l’ensemble, l’activité Coinhive a continué de croître lentement, à l’exception de ce pic. Il y a eu une augmentation de 150% de menace ciblant l’humain, bien qu’il s’agisse d’une croissance plus lente que les trimestres précédents. Ce chiffre confirme l’importance des techniques d’ingénierie sociale.

Sur les réseaux sociaux, les attaques par « angler phishing » restent difficiles à détecter. Le phishing sur les réseaux sociaux, communément appelé ‘angler phishing a augmenté de 442 % par rapport à l’année précédente. En revanche, les liens de phishing sur les réseaux sociaux diminuent à mesure que les plateformes renforcent leurs algorithmes pour contrer ce problème. Le phishing reste malgré tout une technique difficile à détecter car les attaques sont causées par des interactions humaines. (Le rapport)

les logiciels malveillants dédiés aux cryptomonnaies touchent 10 fois plus d’entreprises que les ransomwares

Les extracteurs de cryptomonnaie touchent 10 fois plus d’entreprises que les logiciels rançonneurs. Le Rapport Sécurité 2019 de Check Point révèle pourtant que seul 1 professionnel de l’informatique sur 5 anticipe les infections.

La seconde partie de son Rapport Sécurité 2019 souligne combien les outils et les services utilisés pour mener des activités cybercriminelles se sont démocratisés. Non seulement les méthodes d’attaque se sont perfectionnées mais elles sont désormais accessibles à toute personne disposée à en payer le prix, et c’est précisément rendu possible grâce au marché en plein essor des logiciels malveillants sous forme de service.

Cette seconde partie du rapport révèle les principales tendances en matière de cyberattaques observées en 2018, et pointe du doigt la croissance significative du nombre d’attaques furtives et complexes conçues pour échapper aux équipes de sécurité des entreprises. Il précise également les types de cyberattaques que les équipes informatiques et de sécurité des entreprises considèrent comme représentant la plus grande menace pour eux.

Les éléments clés du rapport

  • Les extracteurs de cryptomonnaie s’activent sur les réseaux sans être détectés : Les extracteurs de cryptomonnaie ont infecté 10 fois plus d’entreprises que les logiciels malveillants en 2018, mais seulement un professionnel de la sécurité informatique sur cinq a été en mesure de détecter une infection sur son réseau. 37 % des entreprises dans le monde ont été touchées par des extracteurs de cryptomonnaie en 2018. 20 % des entreprises continuent d’être touchées par ce phénomène chaque semaine, malgré une baisse de 80 % de la valeur des cryptomonnaies.
  • Les risques présentés par les extracteurs de cryptomonnaie sont sous-estimés par les entreprises : Lorsque CP a demandé aux entreprises quelles étaient les menaces les plus importantes pour leur entreprise, 16 % seulement des professionnels de l’informatique ont cité les extracteurs de cryptomonnaie, contre 34 % pour les attaques DDoS, 53 % pour les fuites de données, 54 % pour les logiciels rançonneurs et 66 % pour le phishing. C’est assez préoccupant, car les extracteurs de cryptomonnaie peuvent facilement servir de portes dérobées pour télécharger et activer d’autres types de logiciels malveillants. 
  • Les logiciels malveillants sous forme de service se développent : Le programme d’affiliation du logiciel malveillant sous forme de service GandCrab permet désormais à des amateurs de se lancer dans le business lucratif des logiciels rançonneurs. Ils conservent jusqu’à 60 % du montant des rançons perçues auprès des victimes et les développeurs en conservent jusqu’à 40 %. GandCrab compte plus de 80 affiliés actifs, et plus de 50 000 victimes ont été infectées en seulement deux mois en 2018, totalisant entre 300 000 et 600 000 dollars de rançons. 

« La seconde partie de notre Rapport Sécurité 2019 montre comment les cybercriminels s’intéressent à de nouvelles approches furtives et de nouveaux modèles commerciaux, tels que les programmes d’affiliation de logiciels malveillants, afin de maximiser leurs revenus illégaux tout en réduisant le risque d’être détectés. Même s’ils agissent à l’abri des regards on ne doit pas les oublier. Bien que discrètes, les cyberattaques de 2018 ont été nombreuses et préjudiciables, » déclare Thierry Karsenti, Vice-Président EMEA Sales Engineering de Check Point Software Technologies. « Grâce à notre rapport sécurité et aux analyses des évolutions récentes qu’il propose, les entreprises peuvent mieux appréhender les menaces auxquelles elles sont confrontées, et mieux anticiper pour qu’elles n’aient pas d’incidence sur leurs activités. »

Le Rapport Sécurité 2019 s’appuie sur des données provenant du plus grand réseau collaboratif de lutte contre la cybercriminalité, qui fournit des données sur les menaces et des tendances en matière d’attaques issues d’un réseau mondial de capteurs ; d’études effectuées par Check Point au cours des 12 derniers mois ; et d’une toute nouvelle enquête menée auprès de professionnels de l’informatique et de cadres supérieurs, qui évalue leur niveau de préparation face aux menaces actuelles. Le rapport examine les toutes dernières menaces émergentes dans différents secteurs d’activité, et fournit un aperçu complet sur les tendances observées dans le paysage des logiciels malveillants, des vecteurs de fuites de données émergents et des cyberattaques commanditées par des États.

Google Play : le premier malware capable de détourner des crypto-monnaies par copier-coller.

Des chercheurs découvrent dans le Google Play Store le premier malware Android capable de remplacer le contenu du presse-papier de l’appareil infiltré. De type « Clipper », ce code malveillant très spécifique cible les utilisateurs des crypto monnaies Bitcoin et Etherum, et il a pour objectif de rediriger les fonds transférés depuis le portefeuille (le « wallet ») de la victime vers celui du criminel en changeant l’adresse de destination au moment où celui-ci est copié-collé.

« Cette découverte montre que de tels Clippers capables de détourner des fonds ne sont plus réservés aux environnements Windows ou à des forums Android de seconde zone. Désormais, tous les utilisateurs Android doivent s’en méfier », explique Lukáš Štefanko, le chercheur ESET à l’origine de cette découverte.

Ce nouveau Clipper profite du fait que bon nombre d’utilisateurs de crypto monnaies entrent rarement manuellement les adresses de portefeuilles, car elles représentent souvent de longues et fastidieuses chaînes de caractères. Ils préfèrent copier l’adresse depuis un document, puis la coller dans le wallet. Et c’est à ce moment, lorsque l’adresse est encore dans le presse-papier Android, que le malware est capable de la remplacer par une autre, appartenant au criminel.

Les premiers Clippers sont apparus dans l’écosystème Windows en 2017. En 2018, les chercheurs découvraient même trois applications de ce type sur le site de téléchargement downolad.cnet.com, l’une des plateformes de téléchargement le plus populaire au monde. En août de la même année apparaissait le premier Clipper pour Android. Distribué que sur des forums de piratage underground. Depuis, il est présent sur de nombreuses places de marché alternatives (des « App Stores » non-officiels).

Cependant, à ce stade, les utilisateurs qui se cantonnaient au Google Play Store officiel n’avaient rien à craindre… jusqu’à aujourd’hui !

Mais tout a changé depuis cette découverte par les chercheurs du premier Clipper pour Android sur le store Android officiel. « Nous avons heureusement détecté ce malware peu de temps après qu’il ait été introduit sur la plateforme. Nous avons immédiatement alerté l’équipe sécurité de Google, qui l’a rapidement supprimé », explique Lukáš Štefanko.

Ce Clipper découvert par les équipes ESET imite un service légitime appelé MetaMask, qui permet de faire fonctionner des applications Ethereum décentralisées dans un navigateur, sans nécessiter un nœud complet. MetaMask existe sous la forme d’un plugin pour les navigateurs Chrome et Firefox pour ordinateurs desktops, mais il n’a pas de version mobile.

« Il y a manifestement de la demande pour une version mobile de MetaMask, et les criminels le savent. C’est pour cela qu’ils ont décidé d’y répondre en imitant ce service sur le Google Play Store » explique Lukáš Štefanko.

Si d’autres malwares ont par le passé déjà tenté de détourner des crypto monnaies de la sorte, ils le faisaient de manière relativement grossière, en dirigeant leurs victimes vers de faux formulaires contrôlés par l’attaquant. « Mais avec un Clipper installé sur son téléphone, la fraude devient extrêmement simple : ce sont les victimes elles-mêmes qui envoient, malgré elles, directement les fonds au criminel ! », précise Lukáš Štefanko.

Cette découverte d’un malware de type Clipper sur le Google Play Store officiel devrait servir de rappel aux utilisateurs Android qu’il est impératif de respecter les bonnes pratiques de sécurité élémentaires.

Pour se protéger de tels malwares Android, nous vous conseillons

  • Mettez votre appareil régulièrement à jour et utilisez une solution de sécurité fiable
  • Cantonnez-vous au Google Play Store officiel pour télécharger vos applications mobiles (malgré cette découverte, il demeure largement plus sûr que les plateformes non officielles)
  • Consultez toujours le site web officiel du développeur de l’application que vous vous apprêtez à télécharger, et recherchez-y un lien vers la véritable application sur le Google Play Store. Si le site officiel ne mentionne aucune application mobile, considérez avec précaution toute application que vous auriez trouvé via le moteur de recherche du Store
  • Vérifiez avec attention chaque étape de tout processus qui implique des informations sensibles, notamment les manipulations de fonds (virtuels ou non !). Et lorsque vous utilisez le presse-papier, prenez le temps de contrôler que ce qui a été collé correspond bien à ce que vous avez copié.

Google corrige 3 failles critiques : l’une d’elle permet de piéger une image

Google a corrigé une faille critique dans son système d’exploitation Android. La faille permettait à un pirate d’envoyer un fichier image PNG spécialement conçu pour pirater un périphérique cible.

PNG dangereux ?! Le nombre total de problèmes critiques corrigés en ce mois de février 2019 est de 11. Le géant de la technologie a traité un total de 42 problèmes, dont 30 ont été classés comme graves.

Parmi les failles, trois vulnérabilités critiques CVE-2019-1986, CVE-2019-1987 et CVE-2019-1988 corrigées.

Elles affectent des millions d’appareils Android exécutant des versions du système d’exploitation Google, allant d’Android 7.0 Nougat à la dernière Android 9.0 Pie. Google a corrigé les trois vulnérabilités du projet Open Source Android (AOSP) dans le cadre de ses mises à jour de sécurité Android en ce mois de février 2019. Même si Google a corrigé les failles, chaque fournisseur devra distribuer le correctif pour ses modèles et ce processus sera long, très long !

Les chercheurs de Google n’ont pas fourni de détails techniques sur les failles, le géant de la technologie a seulement indiqué que les mises à jour de sécurité traitaient une « faille de dépassement de mémoire tampon », « d’erreurs dans SkPngCodec » et de vulnérabilités dans certains composants générant des images PNG.

Pour finir, selon l’avis de sécurité publié par Google, la plus grave des trois vulnérabilités pourrait permettre la création d’une image piégée, au format PNG. Image malveillante qui peut exécuter du code arbitraire sur les appareils Android vulnérables. Les experts ont souligné qu’un attaquant pourrait exploiter cette faille en incitant les victimes potentielles à ouvrir un fichier image PNG malicieusement conçu sur leur Android.

La France, le second pays le mieux sécurisé au monde

Selon une étude, la France serait le second pays le mieux sécurisé au monde, juste derrière le Japon. L’Algérie serait le pire des pays sur le sujet de la cybersécurité !

Les résultats de l’étude de Comparitech ont révélé que le Japon était le pays le plus sécurisé au monde en matière de cyber-sécurité. Il a atteint des niveaux incroyablement bas dans la majorité des catégories prises en compte par l’étude. Les autres pays les plus performants sont la France, le Canada, le Danemark et les États-Unis.

Catégories et cyber-attaques

Certains pays ont obtenu de bons résultats dans une catégorie, mais d’autres ont élevé leur moyenne. Il s’agit notamment de l’Ukraine, qui affichait le taux de logiciels malveillants financiers le plus faible en 2018, ainsi que de l’Ouzbékistan, du Sri Lanka et de l’Algérie, qui affichaient les scores d’attaque par telnet les plus faibles.

Les pays les moins bien classés par catégorie

Plus faible pourcentage d’infections par logiciels malveillants mobiles – Japon – 1,34% des utilisateurs. Le plus petit nombre d’attaques de logiciels malveillants financiers – Ukraine – 0,3% des utilisateurs.

Plus faible pourcentage d’infections par logiciels malveillants – Danemark – 5,9% des utilisateurs.

+ faible pourcentage d’attaques telnet (par pays d’origine) – Algérie, Ouzbékistan et Sri Lanka – 0,01%.

Pourcentage d’attaques de cryptominers – Danemark – 0,61% des utilisateurs.

Meilleur préparé pour les cyberattaques – Singapour – 0.925 score.

Législation la plus récente en matière de cybersécurité – France, Chine, Russie et Allemagne.

Bien que certains pays aient des forces et des faiblesses évidentes, il y a une marge d’amélioration possible pour chacun d’entre eux. Qu’ils aient besoin de renforcer leur législation ou que les utilisateurs aient besoin d’aide pour mettre en place de meilleures protections sur leurs ordinateurs et leurs téléphones portables, il reste encore un long chemin à parcourir pour rendre nos pays cyber sécurité. De plus, alors que le paysage de la cybersécurité change constamment (la prévalence des cryptominers augmente, par exemple), les pays doivent essayer de devancer les cybercriminels.

Le pays le moins sécurisé au monde

Selon l’étude, l’Algérie est le pays le moins sécurisé au monde en matière de cyber-sécurité. C’était le pays le mieux classé en raison de l’absence de législation et de taux de logiciels malveillants, et a également obtenu un score élevé dans les catégories des logiciels malveillants pour mobiles et de la préparation aux cyber-attaques. L’Indonésie, le Vietnam, la Tanzanie et l’Ouzbékistan comptaient parmi les pays les moins biens classés.

Plus fort pourcentage d’infections par logiciels malveillants mobiles – Bangladesh – 35,91% des utilisateurs.

+ grand nombre d’attaques de logiciels malveillants financiers – Allemagne – 3% des utilisateurs.

Pourcentage d’infections par logiciels malveillants – Algérie – 32,41%.

Plus fort pourcentage d’attaques telnet (par pays d’origine) – Chine – 27,15%.

Plus fort pourcentage d’attaques de cryptominer – Ouzbékistan – 14,23% des utilisateurs.

Les moins préparés aux cyber-attaques – Vietnam – 0.245 score. 92829. Pire législation mise à jour en matière de cybersécurité – Algérie. (comparitech)