Archives de catégorie : Cybersécurité

Actualités liées à la CyberSecurité.

Sofacy, un groupe de pirates omniprésent sur la toile

L’Unité42, unité de recherches de Palo Alto Networks, dévoile aujourd’hui une nouvelle étude sur le groupe Sofacy et le nouveau malware utilisé par le groupe pour mener des attaques de cyber-espionnage contre différentes agences gouvernementales partout dans le monde.

Sofacy continue ses attaques mondiales et sort un nouveau cheval de Troie « Cannon ». Découverte d’un nouveau malware « Canon », un cheval de Troie pour donner un accès distant (RAT pour Remote Access Trojan) : ce nouveau malware a été utilisé par Sofacy pour mener des attaques de cyber-espionnage. Ce groupe continue aussi à utiliser Zebrocy (un RAT déjà connu) dans leurs attaques. Utilisation de diverses techniques pour éviter d’être détecté et analysé : 1) au lieu d’inclure le code malicieux en pièce jointe, Sofacy le télécharge à distance à l’ouverture du document, 2) le groupe utilise des courriels pour envoyer et recevoir des instructions et 3) le groupe utilise également des macros spécifiques pour détourner les tentatives d’analyse du code malicieux. Ingénierie sociale : Sofacy a utilisé le récent crash aérien affectant Lion Air comme leurre dans l’une de leurs attaques — ce qui est un exemple de leur volonté permanente d’utiliser l’ingénierie sociale pour déployer leur malware.

Sofacy, l’ogre à données piratées

Depuis la fin du mois d’octobre 2018, Unit 42 a intercepté une série de documents vérolés en utilisant une technique qui fait appel à des modèles de mise en page distants contenant des macros dangereuses. Ce genre de document infecté n’est pas rare.

Les systèmes d’analyses automatisés ont plus de mal à les identifier comme dangereux en raison de leur nature modulaire. La particularité de cette technique est la suivante : si le serveur C2 (ou C&C pour Command and Control, le serveur utilisé par les cybercriminels pour finaliser l’infection et contrôler les machines infectées) n’est pas disponible au moment de l’exécution, le code malicieux ne peut être récupéré, et les documents délivrés sont alors sans danger.

Documents infectés

Ensuite, ces documents infectés ciblaient différentes agences gouvernementales à travers le monde, y compris en Amérique du Nord, en Europe, ou dans un des États de l’ancienne URSS. Heureusement, les serveurs C2 de plusieurs de ces documents étaient encore opérationnels, ce qui a permis de retrouver les macros dangereuses et les téléchargements qui y sont liés. L’analyse a révélé que le premier téléchargement lié était le cheval de Troie bien connu Zbrocy. D’autres données collectées ont dévoilé un deuxième téléchargement que l’Unit42 a surnommé « Canon ». Enfin, canon n’avait jusqu’ici pas encore agi via le groupe Sofacy, il contient une nouvelle voie de communication avec les serveurs C2 en passant par la messagerie électronique.

crash list(Lion Air Boeing 737).docx

Pour conclure, l’activité concerne plus précisément deux documents infectés bien spécifiques qui partage des données communes comme une adresse IP commun pour le serveur C2, un nom d’auteur commun, et des tactiques communes. Des données complémentaires ont révélé une campagne d’attaque importante associée avec le cheval de Troie Canon sur lequel l’Unit42 reviendra dans un prochain billet de blog. Un des aspects les plus intéressants des documents les plus récents utilisés par l’adversaire pour son infiltration était le nom du fichier : crash list(Lion Air Boeing 737).docx. Ce n’est pas la première fois qu’un groupe ennemi utilise les événements récents comme un leurre. Il est intéressant de voir que ce groupe essaie de miser sur des événements catastrophiques pour lancer leurs attaques. (U42)

DeepMasterPrints : Des chercheurs réussissent à hacker des systémes biométriques

DeepMasterPrints : Des chercheurs de la New York University et de l’Université du Michigan ont trouvé le moyen de piéger des systèmes biométriques à partir de 6 000 empreintes digitales existantes.

DeepMasterPrints, le doigt dans l’œil de la biométrie. Des chercheurs (New York University et Université du Michigan) trouvent le moyen de piéger des systèmes biométriques. Comment ? à partir de 6 000 empreintes digitales existantes. Les étudiants ont créé à partir de ces 6 000 vraies empreintes, des empreintes digitales artificielles. Elles ont pu tromper les systèmes de sécurité proposés dans les ordiphones (smartphones). Une attaque baptisée « DeepMasterPrints ».

L’étude explique que les empreintes digitales inventées pour l’occasion font illusion une fois sur cinq. Leur « passe-partout » est capable d’usurper plusieurs personnes à la fois, alors que la biométrie est sensée être unique pour chaque individu. La société Counterpoint Research explique que 50% des smartphones vendus 2017 étaient équipés d’un systéme biométrique. 7 téléphones sur 10 seront « biométrie » d’ici la fin d’année 2018. Soit plus d’un milliard de téléphones portables intelligents.

La société expliquait l’année dernière que la fiabilité du capteur d’empreintes digitales était un problème majeur. « la plupart des capteurs d’empreintes digitales capacitifs sont faillibles.« . Cependant, avec les derniers capteurs d’empreintes digitales, avec une détection directe des doigts ou utilisant la technologie de détection par empreinte digitale à ultrasons pour créer une image 3D des empreintes digitales sont potentiellement plus efficace.

DeepMasterPrints

Pour fonctionner, les DeepMasterPrints tirent parti de deux propriétés des systèmes d’authentification par empreintes digitales. La première est que, pour des raisons ergonomiques, la plupart des lecteurs d’empreintes digitales ne lisent pas l’ensemble du doigt en même temps, mais plutôt la numérisation de la partie du doigt qui touche le scanner.

La seconde est que certaines caractéristiques des empreintes digitales sont plus courantes que d’autres. Cela signifie qu’une fausse empreinte contenant de nombreuses caractéristiques très communes est plus susceptible de correspondre à d’autres empreintes digitales que le pur hasard ne le laisserait penser.

Six étapes pour empêcher la perte ou le vol de données

Avec le déclin du périmètre réseau traditionnel, il est désormais essentiel d’adopter une stratégie de sécurité axée sur les données afin de protéger les informations de l’entreprise contre la fuite ou le vol.

Nous assistons depuis plusieurs années à la dissolution du périmètre réseau identifiable. Le personnel mobile et les télétravailleurs, qui ont besoin d’un accès universel aux informations et aux ressources pour organiser leur collaboration, ont rendu entièrement obsolète le concept de périmètre réseau traditionnel — celui qui était auparavant défini par les limites géographiques et technologiques des serveurs et appareils de l’entreprise. L’écosystème mondial de l’information se bâtit désormais sur un modèle de collaboration ouverte, de confiance et de flux constants d’informations — précisément les caractéristiques qui sont actuellement exploitées par les cybercriminels.

Dans un monde numérique sans frontières, il est impératif de redéfinir l’approche de la sécurité. Il est important de s’éloigner d’une simple protection du périmètre réseau pour se concentrer sur la sécurisation des données, où qu’elles passent et où elles se trouvent. Voici six étapes permettant de mener cette opération à bien avec efficacité.

1. Identifier et classer les données sensibles

La première étape de toute stratégie de sécurité des données efficace consiste à déterminer la sensibilité de vos données et à repérer où elles résident, que ce soit dans le cloud, sur des disques partagés, des bases de données ou les trois à la fois. Il vous faut ensuite décider si ces données nécessitent une protection ou pas, et dans quelle mesure. La classification des données sert tout d’abord à identifier les données, où qu’elles se trouvent. Elle trie ensuite les données dans des catégories appropriées, en fonction de leur sensibilité et d’autres critères, et crée des politiques pour déterminer qui sont les employés autorisés à accéder à ces données, et les façons dont ils peuvent les utiliser. La classification des données peut constituer une aide précieuse pour les entreprises en matière de gouvernance, de conformité et de mandats de réglementation tels le PCI DSS et le RGPD, ainsi que dans le cadre de la protection de la propriété intellectuelle.

2. Attention à la menace interne accidentelle

Les employés font peser un grand risque sur les données internes, en dépit de la classification des données et des contrôles d’accès en vigueur. Les équipes informatiques doivent mener un audit et mettre en place une approche visant à définir un niveau de risque associé à chaque employé en fonction de ses possibilités d’accès aux données de l’entreprise. En effet, certains employés présentent un risque supérieur aux autres. Par exemple, les employés possédant des identifiants d’administrateur réseau posent un risque bien plus élevé que ceux qui n’ont qu’un accès utilisateur local. Les employés des services financiers, d’un autre côté, peuvent constituer une cible tentante pour les cybercriminels en raison des données lucratives qu’ils traitent. Comprendre quels employés posent les plus grands risques pour vos données et adapter vos défenses en fonction peut permettre à vos équipes informatiques de réduire considérablement la menace interne.

3. Ne pas se fier qu’à des technologies ponctuelles

La plupart des outils de sécurité actuels sont axés sur la visibilité et cherchent à faire barrage au point d’entrée pour protéger les systèmes. Ils balaient les fichiers à un moment précis pour déterminer s’ils sont malveillants. Mais des attaques avancées peuvent survenir à tout moment du jour ou de la nuit et en quelques secondes, exposant les actifs les plus sensibles des entreprises. Des technologies de détection en temps réel fournissent une vigilance constante et démontrent le sérieux de la stratégie mise en œuvre en matière de protection des données.

4. Comprendre les subtilités de la DLP

Bien que les cybercriminels représentent effectivement une menace pour les entreprises, le risque de perte de données accidentelle n’est pas à sous-estimer. Prenez par exemple un employé qui envoie un email confidentiel au mauvais destinataire, ou oublie une clé USB dans un train. Sans la DLP, ces actions pourraient entraîner une fuite de données et une violation des normes de conformité. Les technologies de DLP sécurisent les données en fonction des politiques prédéfinies et de la sensibilité des données. Si les données sont extrêmement sensibles et qu’un employé ne possède pas les autorisations d’accès nécessaires, il ou elle ne pourra pas copier ces données. Si la copie est autorisée, les données seront chiffrées pour garantir leur sécurité, où qu’elles soient transportées.

La DLP vient compléter la stratégie de sécurité d’une entreprise. L’approche réseau suffisait jusqu’ici. Maintenant que les informations voyagent sur de grandes distances, il est beaucoup plus facile de pénétrer à l’intérieur du périmètre étendu d’une entreprise. Sans la DLP, l’attaquant aurait accès à une manne de données sensibles. Avec la DLP en place, même en cas de faille dans le périmètre, l’attaque a bien moins de possibilités de nuire et de voler des données sensibles, ou quoi que ce soit d’ailleurs. En associant la sécurité réseau, la DLP et des mesures de sécurité comme la protection avancée contre les menaces, une entreprise peut rendre le vol de ses données presque impossible.

5. Au-delà de la conformité

Bien que de nombreuses industries et régions soient soumises à des exigences de conformité, notamment HIPAA, PCI et RGPD, ces normes ne sont qu’une première étape dans la protection des données sensibles. Elles forment une base solide, mais il faut poursuivre la démarche pour assurer la sécurité des données sensibles critiques, au-delà des numéros de cartes bancaires et de sécurité sociale. Pour véritablement vous assurer que la sécurité de vos données est parfaitement étanche, vous devez penser la conformité et la sécurité au-delà de simples cases à cocher.

6. Comprendre la diversité des menaces ciblant les données

Les outils que vous choisissez pour la sécurité doivent être réactifs et tenir compte des menaces externes comme les programmes malveillants et les attaques par force brute. Beaucoup de solutions de DLP se concentrent sur les fuites de données accidentelles — la menace interne — mais n’ont pas la possibilité de prendre en compte les menaces externes qui font également peser un risque sur les données. Les solutions de DLP intelligentes tiennent compte de la possibilité de vol d’identifiants par des attaques externes pour pénétrer le réseau sous l’identité d’un employé. Il devient capital de bénéficier d’un service de renseignement sur les menaces. Supposons qu’un pirate corrompe le compte d’un administrateur. Une solution intelligente et complète empêchera l’administrateur de déplacer des données ou du moins les chiffrera, en raison du caractère inhabituel de ce comportement ou de l’emplacement d’où a lieu la connexion.

Beaucoup de produits de sécurité prétendent protéger les données alors qu’ils ne sont pas dynamiques et ne tiennent pas compte du contexte.

Pour empêcher la perte ou le vol des données, il convient de prendre en compte l’évolution du périmètre réseau traditionnel et adopter une combinaison de solutions de sécurité régies par politiques et de sensibilisation des employés. En identifiant les emplacements où résident les données sensibles, en définissant des politiques pour les gérer et en mettant en œuvre des contrôles d’accès appropriés, les entreprises se placent en position de force pour se défendre contre les menaces internes et externes. Avec le déclin du périmètre réseau traditionnel, il est essentiel d’adopter une solution de sécurité avec un axe sur les données pour protéger les informations de l’entreprise contre la fuite ou le vol. (Par Jan van Vliet, Responsable EMEA, Digital Guardian)

Fake news lors du Forum de la Gouvernance de l’Internet 2018

Le programme du OFF met la lutte contre les fake news à l’honneur.

En parallèle du Forum de la Gouvernance de l’Internet, qui se tient à Paris du 12 au 14 nombre prochain, l’Internet Society France co-organise un OFF, qui sera l’occasion de mettre en lumière certaines préoccupations des parties-prenantes. Le OFF référence ainsi plus d’une vingtaine d’événements du numérique qui ont lieu pendant le Forum. L’Internet Society France s’engage sur le sujet de la désinformation en ligne.

Un hackathon sur le thème des troubles informationnels pour des solutions concrètes

Nicolas Chagny, président de l’Internet Society France, commente : « les fake news sont un défi majeur de la gouvernance de l’Internet. Les solutions autoritaires sont tout aussi démagogues que les auteurs de fake news ; pour cette raison, nous souhaitons proposer une réponse collective à ces défis ». Organisé par l’Agence France Presse, Renaissance Numérique et Savoir*Devenir et l’Internet Society France, le hackathon a pour thème les troubles informationnels à l’ère numérique et les propos haineux. Il rassemblera experts, chercheurs, associations, développeurs, journalistes, et étudiants pour apporter des solutions multidisciplinaires à ces problématiques, alliant à la fois sciences sociales mais aussi le développement informatique.

3 jours de travail, 3 parcours de réflexion

Le hackathon autour de trois parcours : lutte contre les propos haineux sur Internet ; fausses vidéos et troubles informationnels ; éducation aux médias et au numérique.

Ce hackathon sera l’occasion d’aborder l’amélioration du projet InVID porté par l’Agence France Presse, qui ambitionne de fournir un outil de vérification des images et vidéos, et aussi l’internationalisation de la plateforme Seriously (www.Seriously.ong), outil de lutte contre les discours de haine sur Internet conçu par Renaissance Numérique.

Inscription au hackaton : https://igf2018-leoff.paris/hackathon

Les cyberattaques ciblant Android en hausse

Les analystes de G DATA ont comptabilisé plus de 3,2 millions de nouvelles applications malveillantes à la fin du troisième trimestre 2018. Cela représente une augmentation de plus de 40 % par rapport à la même période en 2017. Les cybercriminels se concentrent sur les appareils mobiles, en particulier sous le système d’exploitation Android. La raison : huit personnes sur dix dans le monde utilisent un appareil Android.

À la fin du troisième trimestre, les analystes de G DATA ont recensé près de 3,2 millions de nouvelles applications malveillantes Android sur l’année, soit en moyenne 11 700 nouveaux dangers par jour. Il s’agit d’une augmentation de plus de 40 % par rapport à la même période de l’année précédente. En termes de sécurité, Android doit également lutter contre les équipements obsolètes. Dès 2017, Google a réagi avec le Project Treble, une fonctionnalité sous Android 8 qui permet une distribution plus rapide des mises à jour. Mais Android 8 est pour le moment dans un peu moins d’un appareil sur cinq – plus d’un an après son lancement en août 2017. Quant à la version actuelle 9, sa diffusion est inférieure à 0,1 % du parc.

Distribuer plus rapidement les mises à jour de sécurité

L’une des clés d’une meilleure protection réside dans la distribution rapide de mises à jour de sécurité. Selon « The Verge », depuis cet été Google oblige contractuellement les fabricants de smartphones sous Android à fournir des mises à jour de sécurité pour au moins deux ans. En détail, les appareils doivent recevoir au moins quatre mises à jour de sécurité Google au cours de la première année. Au cours de la deuxième année, les fabricants doivent assurer une fréquence de mise à jour qui permet de protéger les appareils des vulnérabilités datant de plus de 90 jours.

Un contrat qui comporte toutefois certaines limites. Seuls les smartphones de 100 000 utilisateurs concernés. En outre, l’accord ne s’applique qu’aux équipements mis sur le marché à partir de février 2018, avec une certaine tolérance admise jusqu’au 31 janvier 2019.

Le risque des logiciels espions

Les fonctionnalités étendues des logiciels espions ciblant le système Android sont une source d’incertitude. Ces codes malveillants rivalisent de techniques pour accéder au contenu des appareils. Dernièrement, les analystes de G DATA détaillaient le fonctionnement d’un trojan capable de lire les conversations WhatsApp. Les Smartphones contenant un nombre croissant d’informations sensibles, les attaquants ont bien compris l’intérêt de ces types de codes malveillants.

Virus Bulletin : Google parle d’Android

Lors de la conférence Virus Bulletin qui s’est tenue à Montréal en octobre, des chercheurs de Google ont fait deux présentations qui montrent que la sécurisation de la plateforme Android est un défi quotidien. L’analyste Maddie Stone a par exemple présenté une application malveillante qui déploie un niveau inhabituellement élevé de techniques pour ne pas être détecté par les systèmes automatisés de Google.

L’expert en sécurité Łukasz Siewierski a quant à lui présenté une campagne de logiciels malveillants préinstallés sur les smartphones Android. Selon son analyse, le malware était déjà installé pendant la phase de développement. G DATA a traité d’un sujet similaire lors du Virus Bulletin 2015 et pour la première fois en 2014.

Craquer un mot de passe Wi-Fi WPA2 n’a jamais été aussi facile

Il n’est pas toujours facile de sécuriser un réseau domestique, même quand toutes les précautions possibles sont prises. Beaucoup de facteurs entrent en jeu et l’un d’entre eux est bien sûr le routeur. Jusqu’à présent, tout ce qu’il vous fallait était un mot de passe assez fort et un chiffrement WPA2. Mais les choses ont changé. Les chercheurs ont découvert un nouveau moyen apparemment très facile de pirater les réseaux Wi-Fi compatibles WPA/WPA2 PSK.

Cette nouvelle méthode de piratage des mots de passe Wi-Fi a apparemment été découverte par hasard : les chercheurs en sécurité travaillant sur Hashcat, un outil de craquage de mot de passe très populaire, essayaient en fait de trouver de nouvelles façons de craquer le protocole de sécurité sans fil WPA3 lorsqu’ils sont tombés sur cette nouvelle méthode WPA2. La nouvelle méthode pourrait permettre aux pirates d’obtenir la clé pré-partagée (pre-shared key, PSK) pour le Wi-Fi, ce qui leur donnerait accès au réseau. La grande différence par rapport aux méthodes précédentes est apparemment que les cybercriminels n’ont pas besoin de capturer un 4-Way Handshake complet. Au lieu de cela, la nouvelle attaque est menée sur le RSN IE (l’élément d’information réseau de sécurité robuste) d’une seule trame EAPOL.

Selon les chercheurs, l’attaquant qui communique maintenant directement avec le point d’accès n’a plus besoin qu’un utilisateur se connecte au réseau cible pour capturer ses données de connexion (ce qui était nécessaire auparavant). Cette attaque sans client apporte quelques autres avantages : plus d’éventuels mots de passe invalides, plus de trames EAPOL perdues à cause d’un point d’accès trop éloigné des cybercriminels, plus de formats de sortie spéciaux pour les données finales.

La plupart des routeurs modernes sont vulnérables

Bien que les chercheurs ne sachent pas encore avec certitudes quels fournisseurs et quels modèles de routeurs seront affectés par cette technique, les perspectives ne sont pas réjouissantes : tous les réseaux 802.11i/p/q/r avec des fonctions d’itinérance activées pourraient être sensibles à la nouvelle attaque ; par conséquent, cela affecterait la plupart des routeurs modernes. Malgré cette triste réalité, il y a deux choses que vous pouvez faire pour vous assurer de rester le plus en sécurité possible jusqu’à l’arrivée sur le marché de WPA3, qui est immunisé contre cette attaque :

Utiliser un mot de passe fort : Même avec cette attaque, le pirate devra attaquer votre mot de passe en force brute. Choisissez donc un mot de passe Wi-Fi fort, très fort. En cas de doute, vous pouvez toujours compter sur un gestionnaire de mots de passe pour faire le travail à votre place. Mettre à jour votre routeur : Mettez à jour votre routeur dès que des mises à jour sont disponibles. Si vous avez un très vieux routeur qui ne reçoit plus de mises à jour, il est recommandé d’en acheter un nouveau, au plus tard dès que les nouveaux routeurs WPA3 seront disponibles. (Par Nicole Lorenz, Avira)

Pirater des cerveaux pour manipuler et voler des souvenirs : la technologie de base existe

Organe en perpétuelle évolution, le cerveau et son fonctionnement posent de nombreuses questions. Ainsi, les scientifiques travaillent sur la découverte du mode de création des souvenirs dans le cerveau pour pouvoir les cibler, les restaurer et les enrichir au moyen d’ implants, et les technologies nécessaires existent d’ores et déjà sous la forme de dispositifs de stimulation profonde du cerveau.

Néanmoins, à l’avenir, des cyberattaques pourraient exploiter des implants mémoriels pour voler, espionner, modifier ou contrôler des souvenirs humains, même si les menaces les plus extrêmes ne se profileront pas avant plusieurs décennies. Il existe donc, dans les logiciels et le matériel connectés, des vulnérabilités qu’il importe de traiter pour nous préparer aux menaces qui nous attendent, selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de Kaspersky Lab et le Groupe de neurochirurgie fonctionnelle de l’Université d’Oxford, publiée à l’occasion du sommet annuel Kaspersky NeXT à Barcelone.

Des implants de stimulation cérébrale, utiles à la médecine, mais vulnérables aux cyberattaques.

Les chercheurs ont associé une analyse pratique et théorique afin d’explorer les vulnérabilités actuelles des implants utilisés pour la stimulation cérébrale profonde. Appelés générateurs d’impulsions implantables (IPG) ou neurostimulateurs, ces dispositifs envoient des impulsions électriques vers des cibles spécifiques dans le cerveau pour le traitement de troubles tels que la maladie de Parkinson, le tremblement essentiel, la dépression majeure ou les TOC (troubles obsessionnels compulsifs). La dernière génération en date de ces implants s’accompagne de logiciels de gestion pour les médecins comme les patients, installés sur des tablettes et smartphones professionnels. La connexion entre les différents appareils repose sur le protocole standard Bluetooth.

Les chercheurs ont établi un certain nombre de scénarios de risques existants et potentiels, dont chacun pourrait être exploité par des attaques :
· Exposition des infrastructures connectées : les chercheurs ont découvert une vulnérabilité grave et plusieurs mauvaises configurations préoccupantes dans une plate-forme de gestion en ligne très répandue parmi les équipes chirurgicales, des failles susceptibles de conduire un intrus vers des données sensibles et des procédures de traitement.

· Le transfert de données non sécurisées ou non cryptées entre l’implant, le logiciel de programmation et les réseaux associés pourrait permettre la manipulation malveillante des implants d’un patient, voire de groupes entiers de patients connectés à la même infrastructure. Il risquerait d’en résulter la modification de réglages entraînant une douleur, une paralysie ou encore le vol de données personnelles, privées et confidentielles.

· En raison de contraintes de conception, la sécurité des patients prend le pas sur celle des données. Par exemple, un implant médical doit pouvoir être contrôlé par les médecins dans les situations d’urgence, notamment lorsque le patient est hospitalisé loin de son domicile. Cela exclut l’utilisation de tout mot de passe qui ne soit pas largement connu du personnel médical. En outre, cela implique que ces implants soient dotés par défaut d’un « backdoor » (un accès dérobé).

· Comportement non sécurisé du personnel médical : des logiciels critiques conservent souvent leurs mots de passe par défaut, utilisés pour l’accès à Internet ou à des applications complémentaires téléchargées.

Des méthodes scientifiques et médicales en perpétuelle évolution, qui nécessitent un accompagnement en cybersécurité

Il est indispensable de remédier à ces vulnérabilités car les chercheurs estiment qu’au cours des prochaines décennies, des neurostimulateurs plus avancés et une compréhension plus approfondie de la formation et de la mémorisation des souvenirs dans le cerveau humain vont accélérer le développement et l’utilisation de ce type de technologies et susciter de nouvelles possibilités de cyberattaques.

Dans les cinq années à venir, des scientifiques pensent pouvoir enregistrer sous forme électronique les signaux cérébraux qui créent les souvenirs, puis les enrichir voire les réécrire avant de les réimplanter dans le cerveau. D’ici une dizaine d’années pourraient apparaître sur le marché les premiers implants commerciaux destinés à stimuler la mémoire et, dans une vingtaine d’années, la technologie pourrait avoir suffisamment progressé pour permettre une prise de contrôle poussée des souvenirs.

Parmi les nouvelles menaces qui en découleront pourrait notamment figurer la manipulation de masse de populations par l’implantation ou l’effacement de souvenirs relatifs à des événements politiques ou à des conflits, tandis que des cybermenaces « réorientées » pourraient cibler de nouvelles opportunités de cyberespionnage ou bien le vol, la suppression ou le « verrouillage » de souvenirs (par exemple pour l’extorsion d’une rançon en échange de leur déblocage).

Au sujet des résultats de l’étude, Dmitry Galov, chercheur junior en sécurité au sein de l’équipe GReAT de Kaspersky Lab, commente : « Les vulnérabilités actuelles sont à prendre au sérieux car la technologie existant aujourd’hui préfigure ce qui verra le jour à l’avenir. Même si aucune attaque visant des neurostimulateurs n’a encore été observée, il existe des faiblesses qui ne seront pas difficiles à exploiter. Il nous faut réunir les professionnels de santé, les spécialistes de la cybersécurité et les fabricants pour étudier et corriger toutes les vulnérabilités potentielles, qu’elles soient déjà visibles actuellement ou qu’elles apparaissent dans les années à venir. »

Laurie Pycroft, chercheuse doctorale au sein du Groupe de neurochirurgie fonctionnelle de l’Université d’Oxford, ajoute : « Les implants mémoriels sont une perspective bien réelle et passionnante, offrant des bienfaits considérables pour la santé. Si l’idée de pouvoir modifier et enrichir nos souvenirs à l’aide d’électrodes paraît relever de la science-fiction, elle repose sur des fondements scientifiques solides qui existent dès à présent. L’arrivée de prothèses mémorielles n’est qu’une question de temps. La collaboration afin de cerner et de traiter les risques et vulnérabilités qui arrivent, et ce alors que cette technologie est encore relativement neuve, se révèlera payante à l’avenir. »

L’étude, intitulée The Memory Market: Preparing for a future where cyber-threats target your past, est disponible ici.

P4R4Risque, un support ludique dédié à la sensibilisation cybersécurité

C’est à Quebec que j’ai rencontré Christopge Jolivet le concepteur d’un support de sensibilisation à la cybersécurité baptisé P4R4Risque. Un support de sensibilisation sous la forme d’un jeu de plateau efficace.

S’il fallait définir rapidement P4R4Risque, je pourrai le traduire comme un jeu de plateau dédié à la cybersécurité. Des cases, des pions, des cartes et des dés. Mais la comparaison s’arrêtera là.

Christophe Jolivet indique que son support est dédié à la sensibilisation par le jeu. Un mode ludique pour parler d’une thématique cybersécurité au sein de son entreprise. « Par des séances de sensibilisation, explique l’auteur, vous stimulerez l’interaction entre les participants en les confrontant à des situations réelles« . Et c’est toute la force de P4R4Risque.

Des questions reprenant des situations que peuvent vivre les entreprises, les salariés, … Les participants sont dans la peau d’une compagnie fictive qui possède des actifs. Parmi ces actifs, l’information stratégique ou confidentielle (renseignements personnels) des clients. L’objectif est de protéger adéquatement l’information de votre compagnie contre les scénarios de risques qui se présenteront à vous à tour de rôle par l’acquisition et la mise en place de mesures stratégiques, tactiques, opérationnelles et complémentaires.

22 scénarios proposés. Ils regroupent 7 familles de risques d’affaires. Il n’y a pas de gagnant ni de perdant ! La finalité étant que ce support ludique déclenche des échanges entre les employés. L’auditoire comprend ce qu’est la gestion de risques (accepter, mitiger, transférer). Il comprend que ces mesures S/T/O/C atténuent les risques et qu’elles ne sont pas gratuites.

Une vision internationale de la gestion de risques basée sur ISO27005 et ISO31000. Vous pouvez y retrouver aussi, par exemple, une version RGPD ou encore PCI-DESS. P4r4risque est commercialisé à partir de 99 $ canadiens (66€).

RGPD : la CNIL précise les compétences du DPO

Le RGPD est entré en vigueur depuis plus de 5 mois et le ratio du nombre d’entreprises en conformité serait encore faible (inférieur à 25%) en France, si l’on en croit différentes études récentes et non-officielles. On sait en revanche que la CNIL, garante de la protection des données des citoyens français, a reçu 13 000 déclarations de DPO, soit seulement 16% des 80 000 estimées nécessaires. Le Délégué à la Protection des Données est pourtant considéré par la CNIL comme la clé de voûte de la conformité au règlement européen.

Pour mémoire, le RGPD est la nouvelle réglementation mise en place le 25 mai 2018 par l’Union Européenne pour contraindre toutes les organisations à garantir leur contrôle sur la collecte, le stockage et l’utilisation des données à caractère personnel des ressortissants européens. Les conséquences peuvent être très lourdes pour les entreprises, avec des amendes pouvant atteindre 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires annuel mondial. Sans compter bien sûr le risque sur la réputation de la société, sa perte de clientèle, les frais de procédures en cas de plaintes, etc.

RGPD et DPO : quelles sont les obligations de l’entreprise ?

Pour être en mesure de tenir leurs engagements, les entreprises doivent donc se doter d’un DPO, dont les missions sont stratégiques : conseils organisationnels, techniques et juridiques sur la bonne sécurité des données, relations avec la CNIL et les autres DPO, gestion des demandes d’exercice des droits, du respect des règles (Accountability) et des risques encourus.

D’après la CNIL, dans le cadre de la mise en application du RGPD, l’entreprise a l’obligation de :
Choisir son DPO en fonction de son expertise.
Veiller à ce que son expert reçoive la formation et les moyens matériels, financiers et intellectuels nécessaires pour mener à bien sa mission.
Veiller à ce que son DPO exerce ses activités sans conflit d’intérêts, en toute indépendance, qu’il puisse rendre compte de son action au plus haut niveau de l’entreprise.

Le choix du DPO doit être pris en fonction de ses compétences, mais aussi de son expérience de la protection des données, selon l’exposition aux risques identifiés de l’entreprise (classement risques EBIOS) :
Exposition basse : un minimum de 2 ans d’expérience peut être suffisant.
Exposition très haute : un minimum de 5 à 15 ans d’expérience peut s’avérer nécessaire.

Si l’on considère la pénurie actuelle de DPO et le caractère récent du métier, ces exigences d’expérience peuvent apparaître compliquées à remplir par tous.

Compétences et savoir-faire du DPO

Pour répondre aux nombreux questionnements des entreprises, la CNIL a publié au Journal Officiel le 11 octobre un référentiel listant les 17 critères cumulatifs auxquels un DPO doit pouvoir répondre pour être certifié par un organisme certificateur. Une démarche d’autant plus attendue que les profils ont été jugés très hétérogènes parmi les 13 000 DPO déclarés à la CNIL. Les compétences et savoir-faire que les DPO doivent satisfaire peuvent être regroupés en trois catégories, organisationnelle, juridique et technique :

Les savoirs organisationnels : le DPO conseille l’entreprise dans l’élaboration de procédures et politiques, ce qui induit des connaissances en gouvernance des entreprises. Par ailleurs, il est en mesure de mener un audit de conformité et de proposer des mesures de réduction ou gestion des risques, de les évaluer et d’en surveiller la mise en œuvre.

Les savoirs techniques et informatiques : le DPO doit mettre en œuvre les principes de minimisation ou d’exactitude, d’efficacité et d’intégrité des données et pouvoir exécuter les demandes de modification et d’effacement de données, ce qui impacte les systèmes et solutions de l’entreprise. Le DPO doit être ainsi force de conseils et de recommandations pour la mise en œuvre du « Privacy by Design » dans l’entreprise.

Les savoirs juridiques

Le DPO est un expert en protection juridique et règlementaire des données à caractère personnel. Outre le RGPD, il peut conseiller l’entreprise en cas de conflit de lois. Il participe à l’élaboration des contrats avec les partenaires, peut négocier avec le DPO du partenaire les clauses de protection de données personnelles. Il a également un rôle essentiel à jouer en matière de contentieux : il est l’interlocuteur de la CNIL et il instruit les plaintes des personnes concernées.

Avec ce référentiel de certification, l’entreprise dispose donc désormais d’éléments pour vérifier l’adéquation des savoirs en place en interne. Et force est de constater que le DPO doit faire figure de super-héros multi-compétences aux expertises transverses dans de nombreux domaines. Par ailleurs, il s’avère dans la pratique que la seule connaissance du texte de loi est insuffisante pour être en mesure de répondre à ces exigences.

La nécessaire montée en expertise du DPO

L’entreprise qui constate ne pas être en capacité à répondre aux critères du référentiel se trouve dans une position potentiellement à risque. Si elle dispose déjà d’un DPO en place, déclaré à la CNIL ou pas encore, il s’agit de mesurer l’écart d’expertise à combler et de l’accompagner en mettant à sa disposition les moyens matériels, financiers et intellectuels pour lui permettre d’atteindre les objectifs.

Selon l’exposition aux risques identifiées par l’entreprise, elle peut faire le choix d’une montée en expertise dans les catégories prioritaires pour elle. Par exemple, si l’organisation a une part importante de son activité en gestion par des prestataires externes. Elle devra les auditer régulièrement et réviser sa politique contractuelle. Le DPO, très attendu sur les aspects juridiques et audits. Il pourra alors avoir besoin d’un soutien sur des points précis tels que : auditer un traitement ou une conformité, mener un DPIA et gérer les risques, élaborer une procédure…

Le référentiel de la CNIL fixe le plancher des connaissances au suivi d’une formation de 35h sur le RGPD, afin d’en avoir une vision synthétique. Cela pourra s’avérer insuffisant tant la plupart des missions du DPO requiert des expertises fines dans des domaines très divers.

En prenant en compte l’isolement du DPO dans ses fonctions du fait de leur nature, et que la collaboration ou l’émulation avec des profils plus seniors dans l’entreprise est donc rarement possible, il n’est effectivement pas simple d’organiser un accompagnement dans sa montée en compétence. La CNIL encourage donc les DPO à s’organiser en groupes de travail réunis par secteurs d’activité, territoires ou même pour les indépendants à mutualiser leurs fonctions pour plusieurs entreprises. Cette approche ne produira néanmoins des résultats qu’à moyen terme et remplacera difficilement un transfert de savoir-faire par des DPO seniors.

Le choix de l’externalisation

Si l’entreprise ne dispose pas encore de DPO, ou si l’écart d’expertise à combler est trop important, l’externalisation totale ou partielle des fonctions de DPO peut être une option viable. Pour une entreprise de petite ou moyenne taille qui ne souhaite pas disposer d’un DPO en interne, avoir recours à des services extérieurs mutualisés est une des possibilités les plus pertinentes. Mais une externalisation partielle présente aussi l’avantage d’accompagner le DPO interne dans une partie de ses activités, avec un partage des pratiques professionnelles à l’aune des contraintes de l’entreprise. Une approche qui gagnera en efficacité si elle envisage un plan global de formation du DPO. (Par Patricia Chemali-Noël, Expert en Protection des Données chez Umanis)

La sécurité de l’IoT souffre encore de failles majeures

Si personne ne remet en cause l’intérêt et la rapidité des progrès de l’Internet des Objets (IoT), la sécurité des objets connectés, elle, continue d’inquiéter. Il est en effet relativement simple de les pirater et les nombreuses cyberattaques récentes ont montré les dangers d’un réseau globalisé.

La transformation numérique du monde progresse, avec dans son sillage, de plus en plus d’appareils intelligents qui communiquent entre eux (y compris dans des secteurs sensibles) afin de nous faciliter la vie. Mais l’IoT a aussi des faiblesses évidentes de sécurité.

Quand des cybercriminels détectent des équipements IoT vulnérables, il leur suffit souvent d’actions basiques pour les pirater. Les moyens les plus simples demeurent l’attaque par force brute pour trouver un mot de passe ou encore l’utilisation des identifiants de connexion par défaut, configurés en mode usine. Car il est malheureusement clair que, pour des raisons de coût, de nombreux fabricants utilisent les mêmes données de connexion standards pour tous leurs appareils, au lieu de définir un mot de passe distinct pour chacun. En utilisant des Botnets récupérés sur le Darknet, il devient ainsi possible d’infecter des milliers d’équipements d’un seul coup.

Un état des lieux alarmant

La vérité, c’est que les objets connectés n’ont jamais vraiment été sûrs, et il est évident que certains risques vont s’intensifier. L’une des plus graves menaces de ces dernières années a été le Botnet Mirai, qui a provoqué des attaques DDoS massives à l’aide d’identifiants de connexion standards. Il a permis de mettre en évidence que des produits chinois bon marché, tels que des webcams, figurent parmi les équipements IoT les plus vulnérables, qui ne devraient être utilisés que dans des environnements isolés.

Depuis que le code source de Mirai a été publié, pratiquement tout le monde peut faire fonctionner son propre Botnet IoT ou réécrire le code de programmation à sa façon, ce qui a permis à de nombreuses mutations de Mirai de voir le jour.

Les autres moyens d’infecter un objet connecté étant plus sophistiqués et onéreux, ils sont moins répandus. C’est le cas par exemple de l’ingénierie inverse des firmwares ou des systèmes d’exploitation, qui requiert des connaissances techniques pointues et beaucoup de temps. Des stratégies de sécurité peuvent néanmoins s’appliquer dans ce domaine.

En finir avec les mots de passe standards

Une solution possible et efficace pour améliorer la sécurité dans l’IoT, permettre aux utilisateurs de modifier facilement leurs identifiants de connexion. Certes, cette stratégie n’aurait d’efficacité que sur les méthodes d’infiltration les plus élémentaires, mais le jeu en vaut la chandelle puisque ce sont les plus répandues.

Les fabricants pourraient ainsi « forcer » leurs clients à modifier leurs identifiants de connexion en rendant obligatoire la saisie d’un mot de passe unique et fort lors du démarrage initial de l’appareil. Les fabricants pourraient également attribuer un mot de passe unique généré aléatoirement à chaque périphérique et l’envoyer au client avec l’objet connecté.

En pratique, le changement d’identifiants de connexion limiterait nettement le nombre d’appareils vulnérables et compliquerait la tâche des hackers et bots qui essaient d’en prendre le contrôle.

Le problème des clés de chiffrement

Les fabricants peinent à concevoir des objets qui intègrent d’office des mécanismes de sécurité. Ces équipements destinés aux particuliers ou aux entreprises. C’est notamment le cas pour le chiffrement.

Dans les faits, rien n’empêche de chiffrer les données qu’un objet connecté recueille et transmet à un autre périphérique ou vers le cloud pour analyse. Il est ainsi possible de trouver de très bons conseils à propos des algorithmes. Il existe plusieurs solutions de chiffrement Open Source.

Mais c’est au niveau de la protection et de la gestion des clés de chiffrement que le bât blesse. Or, ces carences retirent toute efficacité au processus de chiffrement. Une clé mal gérée peut rendre le chiffrement inutilisable, si par exemple elle n’est pas rendue disponible dans un processus d’authentification. Le nombre de périphériques dans l’IoT exacerbe ainsi de manière exponentielle les défis du chiffrement et de la gestion des clés.

S’ajoute à cela le fait que beaucoup d’objets connectés n’ont pas les capacités techniques requises pour chiffrer les données efficacement. Dotés d’un espace de stockage limité, ils ne peuvent généralement pas intégrer une connexion SSL digne de ce nom. Les fabricants d’objets connectés, en particulier ceux destinés au grand public, continuent ainsi de commercialiser des appareils dont la sécurité est légère, sinon inexistante. Et nous ne pouvons pas y faire grand-chose.

La cybersécurité est l’affaire de tous

Si le public est de plus en plus sensible aux failles des objets IoT, cette prise de conscience est pour l’heure insuffisante. Pas d’impact sur les décisions d’achat. Les facteurs déterminants restent les fonctionnalités et le prix. Pour preuve, le succès actuel des Amazon Echo et Google Home auprès des consommateurs.

Ainsi, s’il est vrai que la première grande vague d’attaques, avec le Botnet Mirai en tête, n’a pas manqué d’attirer l’attention des spécialistes de la cybersécurité, le consommateur lambda, lui, n’a pas encore conscience de l’ampleur du problème.

Ceci étant, on assiste à l’émergence d’une petite, mais croissante, fraction de consommateurs qui s’inquiètent vraiment de la sécurité des objets connectés, en particulier celle des enceintes intelligentes capables d’écouter tout ce qui se dit à proximité d’elles. La pression sur les fabricants augmente donc et avec elle, la demande de meilleures mesures de sécurité et de protection des données. (Tribune de Christophe da Fonseca, Sales Development Manager France chez Paessler AG envoyée à toutes les rédactions web)