Archives de catégorie : Securite informatique

Un EDR Killer partagé entre groupes de ransomware

Un outil furtif circule entre groupes de ransomware. Il désarme les antivirus, contourne les protections, s’améliore par usage. Sophos sonne l’alerte : la menace est désormais coopérative.

 

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Depuis 2022, un programme malveillant conçu pour désactiver les protections informatiques – baptisé « EDR Killer » – est partagé, adapté et utilisé par plusieurs groupes de ransomware parmi les plus dangereux. Sophos, entreprise de cybersécurité, a récemment révélé l’ampleur de cette coopération souterraine entre acteurs malveillants. Ce « tueur d’antivirus », indétectable grâce au chiffrement HeartCrypt et signé avec des certificats numériques frauduleux, cible toutes les principales solutions de sécurité du marché. Il s’intègre en amont des attaques, neutralisant les défenses des victimes avant même que le ransomware n’agisse. Ce phénomène illustre un tournant stratégique dans la cybercriminalité : des ennemis qui partagent leurs outils comme s’ils constituaient un arsenal collectif contre les systèmes de défense.

Une bombe invisible glissée dans les chaînes d’attaque

Août 2025. Une équipe de réponse à incident s’interroge sur l’échec des systèmes de détection d’une entreprise britannique frappée par le ransomware Medusa. Tous les outils de sécurité avaient été désactivés sans alerte. Pas de signal, pas d’alarme, pas même une trace résiduelle dans les journaux système. Rien qu’un silence avant le chaos.

C’est dans cette zone d’ombre que s’est glissé le « EDR Killer », un outil autonome, insidieux, sophistiqué, capable de tuer silencieusement la majorité des solutions de cybersécurité utilisées par les entreprises : Microsoft Defender, Bitdefender, Sophos, McAfee, SentinelOne, Webroot, et bien d’autres.

Les équipes de Sophos, en enquêtant sur plusieurs attaques coordonnées depuis 2022, ont constaté un phénomène inquiétant : le même outil, utilisé par plusieurs groupes sans lien apparent. Medusa, Blacksuit, Qilin, DragonForce, INC. Des groupes parfois rivaux, souvent concurrents dans leurs méthodes, mais qui, ici, partageaient un même couteau numérique. Mieux encore, chacun d’eux utilisait une version adaptée du code. Preuve d’une circulation technique, non pas d’une simple copie.

Des mécanismes d’effacement et de camouflage maîtrisés

Le « EDR Killer » n’est pas une simple charge virale. Il est préparé comme une arme tactique. Il ne chiffre pas les données. Il ne vole rien. Il prépare le terrain.

En amont de l’attaque finale, il désactive les agents de surveillance, coupe les connexions aux services cloud de sécurité, et tue les processus critiques liés à la détection comportementale. Il le fait en mémoire, sans écrire de fichiers persistants, rendant son analyse post-mortem quasi impossible.

Pour échapper aux antivirus eux-mêmes, le binaire est obfusqué par HeartCrypt, un service commercial illégal fonctionnant selon le modèle « packer-as-a-service ». Il chiffre les exécutables, empêche la rétro‑ingénierie, et peut muter à chaque exécution, comme un virus biologique contournant les vaccins.

Mais le plus remarquable reste l’utilisation de certificats numériques volés ou expirés, qui permettent à l’outil d’installer des pilotes système avec les droits les plus élevés. Ainsi, les protections profondes du noyau Windows sont elles aussi désactivées, ouvrant la voie au déploiement du ransomware proprement dit.

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Une convergence inquiétante entre acteurs criminels

L’enquête de Sophos ne s’est pas arrêtée à l’analyse technique. Très vite, un élément stratégique est apparu : les multiples versions de l’outil n’étaient pas identiques. Chaque groupe criminel semble avoir obtenu, modifié et adapté le code à ses propres chaînes d’attaque. Ce n’est pas un simple exécutable partagé, mais un projet logiciel, vivant, distribué.

Ce phénomène rappelle les logiques de coopération entre mafias numériques : partage de ressources, vente de services spécialisés, mutualisation de moyens. HeartCrypt, par exemple, est commercialisé sur les forums clandestins à des prix variant selon le niveau de personnalisation. Des criminels y vendent des solutions de chiffrement sur mesure, avec signature valide, support client, mises à jour hebdomadaires.

Ainsi, un opérateur ransomware peut commander un « EDR Killer » customisé, obfusqué, certifié, prêt à l’emploi. Il l’intègre ensuite dans sa chaîne d’exploitation. Cette industrialisation des moyens techniques marque une nouvelle étape dans l’économie souterraine du cybercrime, où l’optimisation opérationnelle prime sur l’exclusivité.

Une opération éclair : SimpleHelp comme point d’entrée

Un cas précis illustre la redoutable efficacité de ce schéma. En mai 2025, Medusa a exploité une vulnérabilité zero-day dans la plateforme de support à distance SimpleHelp. En quelques minutes, l’EDR Killer est injecté, les défenses abattues. Le ransomware prend alors le contrôle. Aucun antivirus ne s’est réveillé.

Le vecteur initial (SimpleHelp) était légitime. Le code était signé. Les protections désactivées proprement. Pour les victimes, la sidération a été totale. Pour les experts en sécurité, un rappel brutal : même les outils de gestion IT peuvent devenir des armes contre les réseaux qu’ils protègent.

L’incident révèle une évolution stratégique majeure dans l’univers du cybercrime. D’abord, on assiste à une désintermédiation des phases d’attaque : en désactivant les EDR au tout début de l’intrusion, les assaillants éliminent la première ligne de défense, celle qui agit en temps réel, réduisant à néant les capacités de réaction automatisée. La chaîne d’attaque devient silencieuse, plus rapide, plus létale.

Ensuite, cette affaire fournit la preuve concrète d’un partage d’outils entre groupes traditionnellement indépendants. Ce ne sont plus des tactiques uniques, mais des briques logicielles mutualisées, adaptées localement selon les cibles. Cette convergence suggère l’émergence d’un véritable marché noir modulaire où chaque groupe assemble son propre kit d’agression.

Par ailleurs, la dépendance croissante à des services criminels spécialisés, comme HeartCrypt, témoigne d’un écosystème structuré. Ces services d’obfuscation et de chiffrement opèrent selon des logiques commerciales classiques, avec catalogue, support, mises à jour. Cela rapproche de plus en plus les réseaux cybercriminels d’un modèle industriel, où la sophistication est achetée à la demande.

Enfin, cette dynamique pose un défi renouvelé au renseignement technique. Il ne suffit plus d’analyser des souches virales isolées : il faut désormais cartographier les flux technologiques, identifier les empreintes des fournisseurs, suivre les patterns d’obfuscation. La guerre n’est plus seulement contre un virus, mais contre une logique collaborative qui dépasse chaque attaque.

Que peut faire la défense face à cette menace mutante ?

Face à cette mutation du paysage numérique, la riposte ne peut être uniquement technique. D’abord, il est essentiel de renforcer la surveillance active des marchés clandestins, là où les outils comme HeartCrypt sont distribués, évalués, améliorés. L’enjeu est de comprendre les cycles de vie des outils, de détecter les variantes dès leur phase de test.

En parallèle, les acteurs de la cybersécurité doivent développer des mécanismes de détection comportementale capables d’identifier les symptômes d’un EDR Killer, même si celui-ci reste inconnu en signature. Cela suppose un changement de paradigme, passant de la reconnaissance de fichiers à l’analyse des effets systémiques.

Il devient également crucial de durcir la gestion des pilotes système. Trop souvent, des certificats numériques volés ou expirés sont encore tolérés par les systèmes d’exploitation. Réformer cette tolérance permettrait de réduire considérablement la surface d’attaque.

Enfin, la collaboration entre entreprises, y compris concurrentes, doit devenir une norme. Si un outil est partagé entre cybercriminels, il peut aussi être détecté collectivement. Les mécanismes de threat intelligence mutualisée, ouverts, intersectoriels, peuvent faire émerger une défense coordonnée à la hauteur d’une attaque elle-même collaborative.

 

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Cyberattaque chez FranceLink : le combat pour la reconstruction

En juillet 2025, FranceLink s’effondre sous une cyberattaque massive. Ce choc marque le début d’un combat acharné pour la survie d’une infrastructure cruciale.

À l’été 2025, FranceLink, prestataire IT français, subit une cyberattaque d’une violence inédite. Contraints de couper tous leurs services pour préserver l’intégrité de ce qui reste, les dirigeants révèlent que des données critiques ont été chiffrées par un groupe malveillant. Si certaines fonctions reviennent peu à peu (comme les emails Office365 ou les sites hébergés en externe), les serveurs internes restent hors d’accès. Face à la gravité de la situation, FranceLink engage des experts en récupération de données et reconstruit son infrastructure dans l’urgence, tout en alertant ses clients sur une faille zero-day liée aux équipements VPN SonicWall. Retour sur une crise cyber aux ramifications techniques et humaines profondes.

L’attaque de l’été : choc initial et premières réponses

Tout commence à la fin du mois de juillet 2025. FranceLink, prestataire de services numériques pour de nombreuses entreprises françaises, est brutalement frappée par une cyberattaque. Le choc est brutal : en quelques heures, l’équipe dirigeante prend une décision radicale mais nécessaire : couper tous les services afin d’éviter une propagation incontrôlée. À ce stade, aucune estimation sur la durée de l’interruption n’est possible. Le mot d’ordre est clair : préserver l’intégrité de ce qui peut encore l’être.

L’attaque s’avère particulièrement sophistiquée. Très vite, l’origine de l’agression est attribuée à un groupe nommé « Akira », dont la spécialité est le chiffrement de données critiques pour ensuite extorquer leurs victimes. Les serveurs de FranceLink sont totalement inaccessibles, et les informations qu’ils contiennent semblent irrémédiablement chiffrées.

La direction communique dès les premiers jours avec une transparence rare dans ce type de crise. Elle annonce avoir restauré une partie de l’infrastructure DNS, permettant ainsi la remise en service des emails (hébergés sur Office365 ou sur d’autres plateformes) ainsi que des sites web externalisés. Toutefois, tout ce qui dépend des serveurs internes reste inaccessible. Il est impossible, à cette étape, de savoir si les données pourront être récupérées.

C’est alors que commence une course contre la montre. FranceLink mobilise une première entreprise spécialisée en récupération de données. Pendant deux semaines, ses experts collaborent avec les équipes internes, jour et nuit, week-end compris. Le résultat, livré le 6 août, est amer : seules quelques données ont pu être restaurées, très insuffisantes pour répondre aux besoins des clients.

La situation est critique. Le 13 août, le standard téléphonique est suspendu pour concentrer toutes les ressources humaines sur la reconstruction. La communication se fait exclusivement via des mises à jour publiques. Une stratégie assumée, à la fois pour maintenir le lien avec les clients et éviter la désinformation.

Reconstruction technique et traque de la vulnérabilité

Dès le 6 août, une nouvelle entreprise est sollicitée pour tenter de récupérer davantage de données. Cette démarche implique des coûts importants (plusieurs dizaines de milliers d’euros), mais FranceLink ne recule devant aucun effort. L’objectif est double : récupérer ce qui peut l’être et, en parallèle, reconstruire rapidement une infrastructure viable.

Les équipes de l’entreprise identifient une possible piste technique sur l’origine de la faille : une vulnérabilité zero-day dans les équipements VPN SSL SonicWall, utilisée dans l’environnement réseau de FranceLink. Cette faille pourrait avoir été exploitée par les assaillants pour pénétrer le système. Bien que SonicWall indique encore être en phase d’investigation, le lien est suffisamment préoccupant pour que FranceLink alerte officiellement ses clients. Ceux-ci sont invités à consulter les alertes de sécurité et à appliquer immédiatement les mesures de protection recommandées.

En parallèle, le chantier de la reconstruction bat son plein. L’enjeu est énorme : rétablir les plateformes clients, mais surtout leur offrir un environnement sain, sécurisé et stable. FranceLink décide alors de créer de nouveaux espaces, entièrement refondus, même s’ils sont, dans un premier temps, dépourvus de données historiques.

Cette décision est stratégique. Elle permet aux clients de reprendre leurs activités, même partiellement, et de se projeter dans une reprise. En parallèle, un formulaire est mis en ligne pour que chaque client puisse indiquer les données les plus critiques à ses yeux. Cette démarche participative permet de prioriser les efforts de restauration, tout en impliquant les victimes dans la résolution.

Au fil des jours, les services reviennent. Les messageries Office365, les sites en développement ou encore les noms de domaine fonctionnent de nouveau. FranceLink documente chaque étape, publie un rapport d’incident détaillé, et tente de rassurer en maintenant une communication factuelle.

Date Événement
29/07/2025 Coupure totale des services de FranceLink suite à une cyberattaque. Standard téléphonique également suspendu.
31/07/2025 Première communication officielle sur la messagerie : deux solutions proposées pour restaurer les emails.
01/08/2025 FranceLink confirme avoir été visée par le groupe de ransomware Akira. Mise en ligne d’un formulaire pour prioriser la restauration.
04/08/2025 Premiers bilans techniques : difficultés majeures à récupérer les données chiffrées malgré le travail des experts.
06/08/2025 Fin de la mission du premier spécialiste de récupération. Quelques données récupérées, mais insuffisantes. Engagement d’un second expert.
Alerte sur une faille zero-day dans les équipements VPN SSL SonicWall, potentiellement à l’origine de l’intrusion.
11/08/2025 Publication d’un rapport d’incident détaillé. FranceLink invite ses clients à en prendre connaissance.
13/08/2025 Mise à jour : standard téléphonique toujours suspendu. FranceLink détaille ses priorités : reconstruction et récupération.
À ce jour Services DNS restaurés. Emails et sites web externalisés refonctionnent. Les serveurs internes restent inaccessibles.

Une crise révélatrice des fragilités systémiques

Au-delà des aspects techniques, cette cyberattaque met en lumière une réalité trop souvent ignorée : la dépendance des entreprises, même modestes, à des infrastructures numériques vulnérables. FranceLink, comme beaucoup d’acteurs du numérique, héberge non seulement des services mais aussi des identités numériques, des archives, des outils métiers critiques. Lorsqu’un acteur de cette chaîne tombe, c’est tout un écosystème qui vacille.

L’attaque d’Akira n’est pas un cas isolé. En 2025, les cyberattaques visant les prestataires IT se multiplient. Elles visent les maillons techniques de la chaîne de confiance, là où la sécurité est supposée être la plus solide, mais où les failles humaines, techniques ou organisationnelles peuvent provoquer des catastrophes systémiques. Le cas FranceLink en est une parfaite illustration. L’alerte autour des équipements SonicWall ajoute une couche d’inquiétude. Si la faille zero-day est confirmée, elle remettrait en question la sécurité de milliers d’infrastructures utilisant cette technologie à travers l’Europe. Dans ce contexte, la proactivité de FranceLink dans l’identification et la diffusion de l’alerte est saluée par une partie de la communauté cyber.

Mais au-delà des conséquences techniques, cette crise a aussi des implications humaines. Les équipes de FranceLink, en première ligne, ont dû affronter l’impossible : gérer la pression de centaines de clients inquiets, reconstruire en urgence, communiquer dans l’incertitude, tout en vivant le deuil numérique d’une infrastructure effondrée. Le silence du standard téléphonique, pendant plusieurs semaines, est un symbole de cette tension. La suite reste encore incertaine. Les tentatives de récupération se poursuivent. Le soutien des clients semble, en partie, tenir. Mais les dégâts sont là : pertes de données, arrêts d’activité, crédibilité ébranlée. Le Service Veille de ZATAZ confirme la menace d’Akira de diffuser d’ici peu 20 Go de données qui auraient été dérobées pendant la cyber attaque !

RomCom exploite une faille WinRAR zero‑day CVE‑2025‑8088

Une faille critique dans WinRAR exploitée par RomCom menace entreprises et administrations. Espionnage ciblé, spearphishing redoutable : l’Europe et le Canada sont directement dans le viseur.

 

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Une vulnérabilité critique (CVE‑2025‑8088) dans WinRAR, exploitée par le groupe cyberespion RomCom aligné sur la Russie, a été découverte par ESET Research. Active entre le 18 et le 21 juillet 2025, cette campagne visait des secteurs stratégiques en Europe et au Canada : finance, défense, logistique, industrie. Disséminées via spear phishing, les archives piégées permettaient l’exécution de backdoors comme SnipBot, RustyClaw ou Mythic. Cette attaque sophistiquée marque une nouvelle escalade dans la guerre cyber et politique menée par des groupes APT russophones. WinRAR a corrigé la faille dès le 30 juillet 2025 via une mise à jour manuelle obligatoire vers la version 7.13. Le retard de correctif expose encore de nombreuses victimes potentielles.

Une faille invisible, une intrusion discrète

Le 18 juillet 2025, les analystes d’ESET détectent un comportement anormal dans une archive RAR transmise à une entreprise européenne de défense. Une DLL nommée msedge.dll, dissimulée dans un chemin d’extraction détourné, attire immédiatement leur attention. L’analyse révèle l’exploitation d’une faille jusqu’alors inconnue, touchant toutes les versions de WinRAR jusqu’à la 7.12 incluse.

Dénommée CVE‑2025‑8088, cette vulnérabilité exploite un mécanisme sournois : la traversée de chemin via les flux de données alternatifs NTFS. Résultat ? Un simple fichier extrait peut être redirigé vers des répertoires critiques du système, comme le dossier de démarrage de Windows. À la prochaine session, le code malveillant s’exécute sans déclencher d’alerte.

Le 24 juillet, ESET contacte le développeur de WinRAR. La réponse est immédiate : un correctif est intégré dans une version bêta, puis publié officiellement le 30 juillet dans la version 7.13. Mais attention : WinRAR ne propose aucune mise à jour automatique. Des millions d’utilisateurs pourraient donc encore être exposés sans le savoir.

Spearphishing ciblé et backdoors sur mesure

Entre le 18 et le 21 juillet 2025, RomCom lance une offensive de spearphishing contre plusieurs entreprises situées en Europe et au Canada. Les cibles sont choisies avec soin : finance, logistique, industrie manufacturière et défense. Les e-mails se présentent sous forme de candidatures professionnelles, CV à l’appui. Une fois l’archive RAR ouverte, la vulnérabilité est déclenchée.

Dans les cas observés par ESET, les charges utiles déployées sont variées mais convergent toutes vers un objectif d’espionnage. On retrouve la backdoor SnipBot, une version personnalisée de RustyClaw, et un agent Mythic configuré sur mesure. Ces implants sont conçus pour maintenir l’accès, exfiltrer des données et injecter des modules additionnels à distance.

RomCom — également connu sous les noms de Storm‑0978, Tropical Scorpius ou UNC2596 — est formellement attribué à cette campagne. ESET justifie cette attribution par une concordance complète des outils, méthodes et infrastructures déjà associées au groupe lors de précédentes attaques. RomCom est réputé pour ses opérations mêlant cybercriminalité classique et espionnage au service d’objectifs géopolitiques russes.

Un contexte géopolitique sous tension

La campagne RomCom s’inscrit dans une dynamique inquiétante. Depuis 2023, ce groupe cible les institutions occidentales sensibles, avec un pic d’activité lors de moments de tension internationale. En juin 2023, RomCom s’en était déjà pris à des entités européennes via des leurres liés au Congrès mondial ukrainien. Le choix des cibles 2025 — défense, finance, logistique — suggère une volonté claire d’interférer dans les structures stratégiques.

La faille CVE‑2025‑8088 a été ajoutée au catalogue KEV (Known Exploited Vulnerabilities) de la CISA américaine le 12 août 2025. Cela implique une obligation pour les agences fédérales de déployer un correctif immédiat sous peine de non-conformité aux directives de cybersécurité (BOD 22-01). Le score CVSS attribué à cette vulnérabilité est de 8,4, signe de sa criticité élevée.

Le plus alarmant reste la simultanéité d’exploitation par un second groupe : Paper Werewolf, alias GOFFEE, qui s’est approprié la même faille peu après. Cette double exploitation suggère une probable fuite ou vente privée de l’exploit, accentuant le danger de réutilisation dans des campagnes futures.

Dans cette nouvelle ère de guerre hybride, où les lignes entre cybercriminalité et renseignement s’effacent, la vulnérabilité WinRAR symbolise une faille bien plus large : celle d’un cyberespace vulnérable, traversé par des ambitions politiques masquées sous des lignes de code.

Cybersécurité : les imprimantes, une faille trop ignorée

L’imprimante, ce périphérique banal du quotidien professionnel, devient une porte d’entrée inattendue pour les cybercriminels. Un oubli stratégique qui expose gravement les entreprises françaises.

 

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Une étude paneuropéenne dévoile une menace largement négligée : les imprimantes. En France, seuls 7 % des salariés formés à la cybersécurité ont reçu une sensibilisation spécifique à ces équipements. Tandis que 59 % des entreprises n’appliquent aucune mesure de protection dédiée, les comportements à risque s’accumulent. Impression de documents depuis des comptes électroniques personnels, fichiers web non sécurisés, ou encore documents oubliés dans les bacs de sortie, sans parler des sauvegardes sur les disques durs de certaines imprimantes : autant d’angles morts exploités par les cyberattaquants. Pourtant, à peine 5 % des salariés français considèrent les imprimantes multifonctions comme une menace. DataSecurityBreach.fr tire la sonnette d’alarme à quinze jours de la rentrée : la sécurité des imprimantes ne peut plus être laissée de côté.

Une faille invisible dans la routine des bureaux

Tout commence par un geste simple. Appuyer sur « imprimer ». Ce geste quotidien, anodin pour la plupart des salariés, dissimule pourtant un risque stratégique majeur. Dans les open spaces comme dans les bureaux à distance, les imprimantes sont devenues des périphériques essentiels… et vulnérables. L’étude européenne menée par Sharp Europe auprès de 11 000 employés de PME dans 11 pays révèle une donnée frappante : seuls 7 % des salariés français ayant suivi une formation en cybersécurité ont été sensibilisés aux risques liés aux imprimantes. C’est deux fois moins que la moyenne européenne (15 %). Une lacune qui en dit long sur la place accordée à ces équipements dans les politiques de sécurité informatique.

Ces chiffres pointent une réalité : les imprimantes sont vues comme inoffensives, voire obsolètes dans l’imaginaire cyber. Pourtant, elles disposent d’un système d’exploitation, sont connectées au réseau, stockent temporairement des données et offrent parfois une interface web. Tous les ingrédients d’un vecteur d’attaque sont réunis.

Le virage numérique accéléré par la pandémie a bouleversé les usages professionnels. Si la cybersécurité a gagné en importance, certaines zones restent dans l’ombre. Les imprimantes en font partie. Le travail à distance a modifié les comportements, sans forcément élever le niveau de vigilance.

L’étude souligne que 28 % des salariés français interrogés impriment au bureau des fichiers envoyés par e‑mail depuis leur domicile. Pire encore, 18 % impriment des fichiers téléchargés directement depuis des sites web, sans même s’interroger sur leur fiabilité. Ces gestes, anodins en apparence, sont des cadeaux offerts aux cybercriminels : fichiers vérolés, scripts malveillants, ou simples failles réseau peuvent être injectés par le biais d’un périphérique non sécurisé.

Autre constat alarmant : seuls 15 % des salariés sont conscients qu’abandonner un document dans le bac de sortie d’une imprimante multifonction représente une faille de sécurité. Ce chiffre traduit une méconnaissance profonde des usages à risque. Dans les entreprises manipulant des données sensibles, santé, finance, juridique, un document oublié peut suffire à compromettre la confidentialité de centaines de dossiers.

L’étude révèle également une inadéquation criante entre le niveau de menace réel et la perception des salariés. En France, seuls 5 % considèrent les imprimantes comme la plus grande menace cyber dans leur environnement de travail, contre 10 % à l’échelle européenne. Une différence révélatrice d’un décalage culturel dans la façon d’appréhender la sécurité numérique.

Une stratégie de cybersécurité à reconstruire

Les entreprises françaises accusent un net retard. 59 % d’entre elles n’ont mis en place aucune mesure spécifique de protection des imprimantes, contre 38 % en moyenne en Europe. Un écart de 21 points qui soulève une question cruciale : pourquoi ce désintérêt face à une menace connue ?

La réponse se trouve peut-être dans la perception de l’imprimante comme un outil « passif ». Un terminal qui ne génère pas de données, qui ne stocke que brièvement des fichiers, et dont l’interface semble rudimentaire. Or, cette vision est fausse. Les imprimantes multifonctions modernes disposent de capacités avancées : connexion sans fil, gestion à distance, synchronisation avec le cloud… Elles sont, en réalité, des ordinateurs à part entière.

Roland Singer, vice-président des services informatiques chez Sharp Europe, le souligne : « Les imprimantes sont perçues comme inoffensives. C’est précisément ce qui en fait une cible idéale pour les cybercriminels. »

La sécurisation de ces équipements passe par plusieurs leviers essentiels que DataSecurityBreach.fr vous propose. D’abord, l’intégration dans les audits de sécurité : toute stratégie de cybersécurité doit inclure les périphériques, y compris les imprimantes, dans sa cartographie des risques. La formation des collaborateurs. Sensibiliser les salariés aux bonnes pratiques comme, par exemple, ne pas laisser de documents traîner, ne pas imprimer des fichiers non vérifiés, utiliser des connexions sécurisées, ne pas jeter ce que l’on considère comme mal imprimé. Autre élément souvent mis de côté car sous-traité : la sécurisation logicielle et réseau. La mise à jour régulière des firmwares, chiffrement des données, désactivation des ports inutiles, gestion des accès utilisateurs par authentification ou badge ne doivent pas être ignorés. Une gouvernance transversale avec les équipes IT, le service achat et les utilisateurs finaux. Une collaboration qui doit intégrer des critères de cybersécurité dès l’acquisition des imprimantes.

Cette étude, même si cette dernière est mise en place par un vendeur d’imprimante et de solution d’impression, agit comme un révélateur. Les imprimantes ne sont pas des périphériques du passé. Elles sont au cœur des usages quotidiens et, de fait, au centre des enjeux de cybersécurité modernes. Elles incarnent ces zones grises, souvent oubliées, qui fragilisent l’édifice numérique de nombreuses entreprises. Tant que les imprimantes resteront perçues comme des accessoires anodins, elles continueront à représenter des portes d’entrée béantes pour les cyberattaquants. Or, dans un monde numérique en tension constante, chaque faille est une opportunité pour celui qui sait l’exploiter.

Dell sous pression : le cyberchantage d’un groupe rebaptisé WorldLeaks tourne court

Dell fait face à une nouvelle tentative de cyberchantage, orchestrée par WorldLeaks, mais assure que les informations volées sont inexploitables. Le climat cyber reste cependant sous haute tension.

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Dell Technologies a confirmé une tentative de cyberchantage orchestrée par le groupe WorldLeaks, exfiltrant 1,3 To de données issues de leur environnement de démonstration « Solution Center ». Selon Dell, ces fichiers n’ont aucune valeur, ne contenant ni données sensibles ni informations sur les clients. Cet incident survient dans un contexte de recrudescence des attaques par extorsion de données, un phénomène accentué par le récent « rebranding » de groupes cybercriminels. L’affaire rappelle également une fuite majeure survenue en 2023 ayant impliqué de véritables données clients. Analyse d’un incident révélateur des mutations actuelles dans la cybercriminalité.

Une attaque orchestrée par WorldLeaks : un coup d’épée dans l’eau ?

Le 22 juillet, la scène cybercriminelle bruisse d’une annonce : WorldLeaks, nouvelle appellation d’une ancienne équipe de rançongiciels, revendique l’infiltration du réseau Dell. Les chiffres avancés impressionnent : 1,3 To de données, soit plus de 416 000 fichiers, exfiltrés depuis les serveurs du géant informatique. Leur objectif ? L’extorsion, en menaçant de publier ces informations à moins d’obtenir un paiement.

Dell réagit rapidement, en coupant court à tout vent de panique. Selon l’entreprise, il ne s’agit là que d’ensembles de données synthétiques, stockés dans une zone de test entièrement isolée, sans aucun lien ni avec les clients, ni avec les partenaires, ni avec les opérations en production. La valeur de ces fichiers serait donc nulle, rendant toute tentative de chantage inopérante.

L’enjeu des environnements isolés et la réponse de Dell

Dans un contexte de multiplication des cyberattaques, Dell insiste sur la ségrégation stricte de son « Solution Center », laboratoire conçu pour les démonstrations produits. Cette séparation physique et logique vise à limiter l’impact des brèches potentielles. Les fichiers concernés par l’attaque seraient destinés uniquement à des scénarios de tests, totalement dépourvus d’informations sensibles ou d’identifiants clients.

Contactée par la presse spécialisée, la direction de Dell refuse d’évoquer le montant éventuel des rançons demandées. La seule certitude affichée : aucune information confidentielle n’a filtré. « Comme beaucoup d’autres entreprises, nous travaillons en continu à renforcer nos défenses. La sécurité de nos clients reste notre priorité absolue », martèle le groupe.

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L’incident intervient sur fond de souvenirs douloureux : en 2023, Dell avait reconnu le vol de données réelles concernant près de 49 millions de commandes clients, incluant noms, adresses et détails techniques sur les équipements. En mai 2024, une notification officielle avait confirmé la compromission, illustrant la réalité des risques cyber même pour les géants du secteur.

Plus inquiétant encore, cette attaque survient après la dissolution annoncée du groupe Hunters International, qui a profité de sa sortie pour « offrir » aux victimes les clés de déchiffrement de leurs données. Mais, selon les experts, ce départ ne serait qu’un écran de fumée destiné à permettre un repositionnement stratégique. Les cybercriminels, confrontés à la baisse de rentabilité des ransomwares traditionnels, semblent désormais privilégier l’exfiltration et la menace de publication des données.

Analyse : La cyber-extorsion, nouvelle norme ou impasse ?

Le cas Dell illustre la transition du paysage cybercriminel : face à des défenses mieux préparées et des ransomwares de moins en moins rentables, la menace s’oriente vers le vol d’informations et le chantage à la publication. Pourtant, cette tactique n’est pas sans risque pour les attaquants, qui peinent parfois à monétiser des données peu exploitables d’autant plus que certains pays, comme le Royaume-Unis font interdire le moindre paiement lors d’une demande de rançon.

Dell, pour sa part, semble avoir tiré les leçons du passé en compartimentant ses systèmes critiques. Mais l’affaire rappelle que la vigilance reste de mise et que chaque brèche, même anodine, peut devenir une vitrine pour les groupes malveillants en quête de légitimité. Sans parler du risque de fermer boutique comme ce fût le cas, il y a peu, pour un important transporteur de fret.

La tentative de chantage contre Dell, si elle s’avère sans effet immédiat, montre à quel point la cyber-extorsion s’est ancrée dans les pratiques des groupes criminels. L’évolution des méthodes — passage du rançongiciel à la pure exfiltration — témoigne d’une professionnalisation du secteur, mais aussi de la nécessité, pour les entreprises, d’investir en continu dans la cybersécurité et la gestion de crise. La question n’est plus de savoir « si » une attaque aura lieu, mais « quand » — et surtout comment y répondre sans céder à la panique ni à la pression.

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Google lance OSS Rebuild pour sécuriser la chaîne d’approvisionnement open source

L’open source représente aujourd’hui 77 % des applications et sa valeur mondiale excède 12 000 milliards de dollars (environ 11 130 milliards d’euros). Mais cette omniprésence en fait une cible privilégiée pour les attaques sur la chaîne d’approvisionnement, où des acteurs malveillants insèrent du code frauduleux dans des composants de confiance.

Les attaques sur la chaîne d’approvisionnement logicielle ciblent principalement les projets open source, au cœur de l’infrastructure numérique. Le phénomène a pris de l’ampleur au fil des années, notamment via la compromission d’outils et de modules largement utilisés dans la communauté mondiale des développeurs. L’attrait pour les composants open source s’explique par leur présence massive dans les applications, des systèmes d’exploitation aux services en ligne. Les statistiques confirment cette tendance : 77 % des applications intégrant du code open source et une valorisation de ces composants estimée à plus de 12 000 milliards de dollars (environ 11 130 milliards d’euros).

Parmi les incidents récents, plusieurs attaques retentissantes ont mis en évidence la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement. Dans un projet hébergé sur npm, la compromission d’un compte a permis l’ajout d’une porte dérobée destinée à dérober des clés cryptographiques. Un autre cas notable concerne l’introduction d’une action GitHub malveillante dans un dépôt populaire, provoquant la fuite de secrets. Enfin, l’attaque sophistiquée sur un projet d’archivage open source a permis l’implantation d’une porte dérobée assurant un accès distant non autorisé. Chacun de ces cas a eu un impact direct sur la confiance accordée aux écosystèmes logiciels, fragilisant à la fois la relation entre développeurs et utilisateurs et ralentissant l’innovation.

La popularité des solutions open source entraîne une diversification des techniques utilisées par les attaquants. Ceux-ci exploitent la complexité des chaînes de développement pour insérer des modifications malicieuses, parfois indétectables sans outils dédiés. Les mécanismes de contrôle traditionnels peinent à suivre le rythme et l’ampleur des évolutions, accentuant la nécessité de solutions innovantes pour restaurer la confiance.

Les conséquences de ces attaques vont au-delà de la simple compromission technique. Elles affectent la réputation des projets, l’adoption des nouvelles versions et la sécurité globale des services. Plusieurs plateformes de distribution de paquets ont déjà renforcé leurs contrôles, mais la question de la transparence du processus de compilation et de la traçabilité des modifications reste centrale.

Google présente OSS Rebuild pour restaurer la confiance

Face à ces enjeux, Google a développé un nouvel outil dédié à la transparence dans la chaîne d’approvisionnement logicielle : OSS Rebuild. Ce service propose de vérifier la correspondance entre le code source public et les paquets distribués, en s’appuyant sur des reconstructions automatisées. L’objectif affiché est de permettre à chaque membre de la communauté d’analyser l’origine des composants, de valider leur intégrité et de surveiller tout changement intervenu durant la phase de compilation.

OSS Rebuild s’inscrit dans une démarche de conformité avec les exigences de la Supply-chain Levels for Software Artifacts (SLSA), en particulier le niveau SLSA Build Level 3. Le service génère automatiquement les métadonnées associées aux processus de compilation, sans requérir l’intervention directe des auteurs des projets concernés. Cette automatisation vise à faciliter l’adoption de standards de sécurité élevés dans l’ensemble de l’écosystème open source.

Le fonctionnement du service est pensé pour répondre aux besoins de différents profils d’utilisateurs. Les spécialistes en sécurité disposent d’un accès à l’analyse détaillée des divergences éventuelles entre code et paquets. Ils peuvent ainsi identifier rapidement les incohérences, les défauts de configuration de l’environnement de compilation ou l’insertion de fonctionnalités cachées. De leur côté, les mainteneurs de projets peuvent enrichir l’historique de leurs publications en y associant des informations sur l’intégrité et la reproductibilité des versions.

Actuellement, OSS Rebuild prend en charge les paquets issus de trois grandes plateformes : PyPI pour Python, npm pour JavaScript et TypeScript, ainsi que Crates.io pour Rust. Cette compatibilité doit être progressivement étendue à d’autres environnements selon le calendrier annoncé par Google. L’accès à l’outil s’effectue via une interface en ligne de commande, permettant d’interroger l’origine d’un paquet, de consulter l’historique des reconstructions ou de lancer une recompilation à la demande.

Le recours à OSS Rebuild n’est pas limité aux seuls incidents de sécurité. Les analyses peuvent également porter sur des versions déjà publiées, offrant la possibilité de réévaluer l’intégrité de paquets antérieurs ou de vérifier la reproductibilité des versions historiques. Cette approche favorise la constitution d’une documentation exhaustive, essentielle à la gestion de la conformité et à la réponse aux exigences réglementaires croissantes.

La généralisation de ce type d’outils répond à une demande pressante du secteur, confronté à l’augmentation du nombre de vulnérabilités exploitées via la chaîne d’approvisionnement. Les grandes entreprises, tout comme les développeurs indépendants, sont encouragés à adopter ces pratiques pour garantir la sécurité de leurs dépendances et préserver la confiance des utilisateurs finaux.

À mesure que le périmètre de l’open source s’élargit, la protection de ses processus de développement revêt une importance stratégique. La mise à disposition d’outils tels qu’OSS Rebuild va-t-il contribuez à réduire les risques systémiques et à promouvoir des standards élevés dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement logicielle ? Si la lutte contre les attaques sophistiquées requiert une vigilance constante, la transparence et la traçabilité apparaissent désormais comme des leviers majeurs pour pérenniser l’innovation dans l’univers du logiciel libre.

Failles critiques Cisco ISE : exécution de code à distance et correctifs

Des vulnérabilités critiques, activement exploitées dans Cisco Identity Services Engine et son module Passive Identity Connector, permettent à des attaquants d’accéder à des réseaux d’entreprise sans authentification, compromettant la sécurité interne.

La société Cisco a publié un avis officiel après la découverte de plusieurs vulnérabilités critiques affectant son produit phare Cisco Identity Services Engine (ISE) ainsi que le module associé Passive Identity Connector (ISE-PIC). L’équipe Product Security Incident Response Team (PSIRT) de Cisco a confirmé l’exploitation active de ces failles par des attaquants dans des conditions réelles, précisant que plusieurs tentatives d’exploitation ont été observées sur des infrastructures de clients. La gravité de ces vulnérabilités, évaluée à 10 sur 10 sur l’échelle CVS, place ces incidents parmi les menaces les plus sérieuses identifiées récemment dans le secteur de la cybersécurité d’entreprise.

Le produit Cisco Identity Services Engine occupe une place centrale dans le contrôle des accès aux réseaux professionnels. Il détermine les conditions et modalités selon lesquelles les utilisateurs et équipements peuvent se connecter à l’infrastructure interne d’une organisation. Une compromission de ce composant peut ouvrir la voie à des intrusions à grande échelle, en contournant tous les mécanismes d’authentification et de journalisation des accès. Cette situation expose l’ensemble du système d’information à une prise de contrôle totale, par le biais de privilèges administratifs de type root, traditionnellement réservés à la gestion la plus sensible des systèmes.

Les vulnérabilités concernées portent sur la gestion des requêtes API et le traitement des fichiers au sein des solutions Cisco ISE et ISE-PIC. Les deux premières failles sont issues d’une absence de validation suffisante des données transmises via l’API. Un attaquant distant, sans aucune authentification préalable, peut ainsi envoyer des requêtes spécifiquement conçues pour exécuter des commandes arbitraires sur le serveur, obtenant un accès complet aux ressources critiques de l’entreprise. La troisième vulnérabilité concerne un défaut de filtrage lors du téléchargement de fichiers via une interface interne, ce qui permet à un individu malveillant d’introduire un fichier malveillant dans un répertoire protégé et de le faire exécuter avec les droits les plus élevés du système.

Les mécanismes d’exploitation sont similaires à ceux observés dans d’autres attaques majeures ciblant les infrastructures réseau : manipulation de requêtes API ou envoi de fichiers modifiés pour prendre le contrôle des serveurs. Le danger est accentué par le fait que ces failles ne requièrent aucune authentification préalable, rendant les attaques difficiles à détecter et à prévenir en amont. L’intégrité de la plateforme étant compromise, toutes les mesures de sécurité internes peuvent être contournées, ce qui remet en cause la confiance dans la protection des données et des flux internes à l’organisation.

Corrections publiées et recommandations officielles pour la protection des infrastructures

Face à la gravité de la situation, Cisco a rapidement publié des correctifs visant à supprimer l’ensemble des vulnérabilités détectées. Les entreprises utilisatrices de Cisco Identity Services Engine et du module Passive Identity Connector sont invitées à déployer sans délai les versions corrigées du logiciel. Les systèmes qui ne seraient pas mis à jour demeurent vulnérables à des attaques à distance, avec des risques majeurs de compromission pour les organisations, en particulier celles opérant dans des secteurs à forte contrainte réglementaire ou assurant la gestion d’infrastructures critiques.

La mise à jour des logiciels ne constitue toutefois qu’une première étape. Les experts en cybersécurité de Cisco recommandent une surveillance accrue des journaux d’activité réseau, afin de repérer toute tentative d’exploitation des interfaces API ou d’envoi de fichiers non autorisés. Il est conseillé d’examiner en détail les traces d’événements suspectes, notamment en cas d’exposition des composants ISE à l’extérieur du réseau d’entreprise.

La société ne précise pas à ce stade quelles variantes exactes des failles ont été exploitées par les attaquants, ni l’identité des groupes ou individus à l’origine de ces attaques. Aucune information n’est communiquée sur le périmètre exact des entreprises concernées, ni sur la volumétrie des incidents recensés. Cette retenue s’explique par la nécessité de ne diffuser que des éléments vérifiés, afin de ne pas perturber les opérations de sécurisation en cours et de garantir l’efficacité des mesures correctrices.

Dans l’environnement actuel, marqué par la multiplication des attaques ciblées sur les infrastructures réseau, la compromission d’un composant aussi central que Cisco ISE a un impact immédiat sur la fiabilité de l’ensemble des dispositifs de défense d’une organisation. Le niveau de sévérité attribué par Cisco et les recommandations de remédiation émanant directement de l’éditeur soulignent la nécessité d’agir rapidement pour éviter une propagation des attaques à plus grande échelle.

Zéro-day sur Microsoft SharePoint : plus de 100 organisations déjà compromises !

Un exploit critique permet l’injection de portes dérobées avant toute authentification. Des géants industriels, des hôpitaux et des agences gouvernementales figurent déjà parmi les cibles. Microsoft et les CERT appellent à une vigilance renforcée.

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Il y a quelques jours, une vulnérabilité critique de type « zero-day » a été découverte dans Microsoft SharePoint Server. D’abord perçue comme une faille technique isolée, elle s’est révélée être au cœur d’une campagne de piratage d’ampleur inédite. Ce défaut de sécurité permet à des attaquants d’exécuter du code arbitraire sur les serveurs cibles, avant même toute authentification. L’exploitation active a été détectée par l’entreprise néerlandaise Eye Security, rapidement relayée par la Shadowserver Foundation, qui confirme une vague de compromissions en cours.

Initialement repérée sur une poignée de systèmes – environ 85 serveurs selon les premières observations – l’attaque s’est révélée bien plus large que prévu. À l’heure actuelle, plus de 100 organisations ont été confirmées comme victimes, parmi lesquelles figurent des multinationales, des entreprises industrielles sensibles, des hôpitaux et des administrations publiques. La majorité des compromissions concerne des entités situées aux États-Unis et en Allemagne, mais la propagation est mondiale.

Une porte d’entrée avant identification, une persistance après patch

La faille, désormais référencée sous le code CVE-2025-49706, affecte spécifiquement les installations locales de Microsoft SharePoint Server. Elle repose sur un processus de désérialisation de données non fiables, permettant à un acteur malveillant d’exécuter du code sans avoir besoin de s’authentifier sur le serveur. Cette caractéristique rend l’attaque particulièrement redoutable : elle contourne les protections de base, infiltre les systèmes, et permet l’installation d’un backdoor persistant dans l’infrastructure.

Une fois la brèche exploitée, les attaquants récupèrent des clés cryptographiques sensibles – notamment les clés MachineKey, utilisées pour la validation et le chiffrement des sessions. Ces éléments permettent ensuite de générer du trafic qui semble parfaitement légitime aux yeux du serveur cible, même après l’installation des correctifs de sécurité. Les requêtes malveillantes sont ainsi indétectables par les filtres traditionnels, et la compromission se prolonge en toute discrétion.

Des chercheurs décrivent une chaîne d’infection redoutablement efficace. L’attaque commence avant l’authentification, se poursuit à l’aide de scripts PowerShell, de fichiers ASPX malveillants, et de techniques d’exfiltration directe depuis la mémoire vive du serveur. L’objectif : récupérer des secrets, contourner les journaux système, et pivoter à l’intérieur du réseau à grande vitesse, sans nécessité de ré-exploiter la faille.

 

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Des milliers de serveurs vulnérables encore exposés

La Shadowserver Foundation estime que jusqu’à 9 000 serveurs SharePoint accessibles depuis Internet pourraient être vulnérables à l’attaque. Les secteurs concernés sont critiques : entreprises industrielles, établissements de santé, cabinets d’audit, institutions bancaires, organismes publics. Le risque d’espionnage économique ou d’interruption de service est donc majeur.

Data Security Breach vous alerte également sur un danger moins visible : la simple présence de la vulnérabilité peut signifier qu’un accès clandestin a déjà été pris. Il ne suffit donc plus de déployer les mises à jour. Il est désormais recommandé de procéder à un audit complet des systèmes, voire à leur isolement en cas de doute sérieux.

Microsoft, de son côté, a reconnu la gravité de la situation. Des mises à jour de sécurité ont été publiées, accompagnées de recommandations urgentes. Toutefois, l’éditeur souligne que les correctifs seuls ne suffisent pas si les attaquants ont déjà obtenu les clés de chiffrement critiques. Pour se protéger, Microsoft préconise également l’activation de l’interface de scan antimalware (AMSI), le déploiement de Microsoft Defender sur les hôtes concernés, et – en cas d’urgence – la coupure de la connexion Internet des serveurs affectés.

Une campagne en chaîne, et des traces menant vers la Chine

Plus inquiétant encore : la faille CVE-2025-49706 est désormais exploitée en tandem avec une autre vulnérabilité, non nommée pour l’instant. Cette combinaison permet de transformer une simple requête HTTP avec un en-tête Referer pointant vers le chemin /_layouts/SignOut.aspx en une attaque complète, équivalente à celle connue sous le nom CVE-2025-53770. Cette technique de contournement minimaliste est actuellement utilisée activement dans des campagnes mondiales, selon les experts Palo Alto Networks.

Quant à l’origine des attaques, aucun groupe n’a encore revendiqué cette campagne sophistiquée. Cependant, les données de Google sur le trafic global ont permis d’établir un lien potentiel avec une groupe APT opérant depuis la Chine. Cette hypothèse reste à confirmer, mais elle est prise au sérieux par les services de renseignement. L’ambassade chinoise, sollicitée, n’a pas souhaité commenter ces accusations. A noter que l’Ip est Chinoise, les pirates sont trés certainement à des milliers de kilomètres de ce pays.

Aux États-Unis, le FBI est désormais saisi de l’affaire, tout comme le National Cyber Security Centre (NCSC) britannique. Les deux entités coopèrent activement avec des partenaires publics et privés pour évaluer l’impact et identifier les vecteurs d’intrusion.

La réaction d’urgence ne suffit plus : les entreprises doivent revoir leur modèle de sécurité

Cette attaque marque un tournant dans la stratégie des cybercriminels. Elle démontre que la compromission d’un serveur peut précéder toute détection, et qu’un patch appliqué tardivement est souvent inutile. Pire encore : certains systèmes sont aujourd’hui silencieusement compromis, en apparence sains, mais manipulés en profondeur. Le modèle de sécurité défensif classique – identifier, patcher, surveiller – montre ici ses limites.

Pour les entreprises utilisant Microsoft SharePoint, il ne s’agit plus d’un simple avertissement. C’est un appel à l’action immédiat, mais aussi à une refonte stratégique. La résilience numérique passe désormais par une surveillance proactive, des journaux renforcés, des audits réguliers de configuration, de la veille sérieuse du web et du dark web comme le propose la référence sur ce sujet, le Service Veille de ZATAZ, et des simulations d’intrusion pour évaluer la surface d’attaque réelle. Le recours à des plateformes cloisonnées, la segmentation réseau, et l’automatisation des détections doivent redevenir prioritaires.

Face à une menace qui évolue aussi vite que les correctifs, seule une vision stratégique et systémique de la cybersécurité permettra de contenir l’impact. Les organisations doivent cesser de traiter les failles comme de simples bugs techniques, et commencer à les voir comme des opportunités offertes à leurs adversaires les plus déterminés.

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Vulnérabilité zero-day critique CVE-2025-53770 : Microsoft et Google alertent sur une menace active visant SharePoint

Microsoft a diffusé une alerte d’urgence à destination de ses clients concernant la faille de sécurité identifiée sous le nom CVE-2025-53770, actuellement exploitée de manière active sur les instances on-premises de Microsoft SharePoint.

Les équipes du Google Threat Intelligence Group ont détecté plusieurs attaques en cours ciblant cette vulnérabilité, qui n’a, à ce jour, pas encore fait l’objet d’un correctif officiel. Selon les analyses menées, les attaquants déploient des webshells sur les serveurs compromis, accédant ensuite à des données cryptographiques sensibles stockées sur ces mêmes infrastructures. Ce mode opératoire confère aux cybercriminels un accès persistant et non authentifié, complexifiant considérablement la détection de la compromission.

« Les intrusions observées montrent que les acteurs malveillants visent spécifiquement l’implantation de webshells et l’exfiltration de secrets cryptographiques critiques », souligne l’un des rapports techniques issus des investigations menées par Google Threat Intelligence Group.

Face à la gravité de la menace, Microsoft a publié des mesures d’atténuation immédiates et recommande de les appliquer en urgence, notamment pour les organisations dont les serveurs SharePoint on-premises sont exposés à Internet. Les versions cloud de la plateforme, à savoir SharePoint Online au sein de Microsoft 365, ne sont pas concernées par cette vulnérabilité.

Les premiers éléments techniques publiés indiquent que la faille CVE-2025-53770 permet une prise de contrôle à distance d’un serveur SharePoint vulnérable, sans nécessité d’authentification préalable. Cette caractéristique facilite la propagation de l’attaque et son exploitation à grande échelle. Selon les recommandations des experts, il est impératif de partir du principe qu’un serveur exposé a potentiellement déjà été compromis, et d’engager sans délai des actions de vérification et de remédiation.

« Il ne s’agit pas simplement d’appliquer le correctif et de passer à autre chose. Les organisations doivent immédiatement déployer des mesures d’atténuation, rechercher activement des signes d’intrusion, et prévoir des actions de remédiation approfondies », précise Charles Carmakal, Chief Technology Officer de Mandiant Consulting, rattaché à Google Cloud.

Au moment de la publication de l’alerte, Microsoft n’a pas encore diffusé de correctif officiel pour la vulnérabilité CVE-2025-53770, mais recommande l’application de filtres et de restrictions réseau spécifiques pour limiter l’exposition des serveurs. Les recommandations actuelles incluent la désactivation de l’accès public à SharePoint on-premises, le durcissement des contrôles d’accès, et la surveillance des journaux d’activité afin de détecter toute activité anormale.

« Les attaques en cours démontrent la capacité des cybercriminels à adapter rapidement leurs techniques et à contourner les protections existantes », indique un rapport de Microsoft, insistant sur la nécessité d’une vigilance accrue.

L’analyse des compromissions déjà constatées révèle l’utilisation de webshells personnalisés, facilitant l’exfiltration de fichiers chiffrés, de certificats, de clés privées et d’autres secrets indispensables au fonctionnement sécurisé des environnements Microsoft SharePoint. Ce mode opératoire complique la détection des attaques, les fichiers malveillants étant fréquemment dissimulés au sein de répertoires légitimes ou sous des noms anodins.

La chronologie de la campagne d’attaque montre une accélération notable des tentatives d’exploitation depuis la fin de la semaine dernière, les attaquants adaptant leurs charges utiles en temps réel pour contourner les premières mesures d’atténuation publiées par Microsoft et ses partenaires. Plusieurs entreprises et administrations internationales ont d’ores et déjà signalé des tentatives d’accès non autorisées, ainsi que des traces de manipulation de fichiers critiques sur leurs infrastructures SharePoint.

« L’exploitation massive et continue de cette faille justifie la publication rapide d’un correctif d’urgence hors cycle de publication habituel », estime Charles Carmakal.

Par ailleurs, Microsoft rappelle que la vulnérabilité CVE-2025-53770 ne concerne pas les instances de SharePoint Online intégrées à Microsoft 365. Seules les versions hébergées localement (on-premises) sont impactées par la faille, ce qui restreint la surface d’attaque, mais impose une réactivité maximale aux administrateurs de ces environnements.

Les experts en sécurité recommandent également de vérifier l’intégrité des fichiers et des processus système sur les serveurs potentiellement exposés, d’analyser la présence de webshells, ainsi que de surveiller les flux réseau sortants inhabituels, signes possibles d’une exfiltration de données. Des outils spécialisés permettent de détecter certaines signatures spécifiques aux webshells utilisés dans le cadre de cette campagne, mais la diversité des implants observés nécessite une vigilance constante et des analyses approfondies.

« Les webshells implantés confèrent un accès persistant aux serveurs compromis, ouvrant la voie à des campagnes d’exfiltration de longue durée », rappelle un rapport technique relayé par les équipes de Google Threat Intelligence Group.

En complément des mesures techniques, plusieurs recommandations organisationnelles ont été formulées, telles que l’isolement temporaire des serveurs suspects, la rotation des clés et certificats potentiellement exposés, ainsi que la notification des utilisateurs concernés en cas de compromission avérée.

La collaboration entre Microsoft, Google Threat Intelligence Group et d’autres partenaires du secteur vise à accélérer le développement et la diffusion du correctif, mais aussi à sensibiliser les responsables informatiques aux risques encourus et à la nécessité d’une veille permanente face à l’évolution des menaces.

« L’exploitation de CVE-2025-53770 permet un accès non authentifié à des données cryptographiques sensibles, représentant un risque majeur pour la sécurité des organisations visées », souligne un communiqué officiel de Microsoft, publié ce week-end.

La campagne en cours met en lumière l’importance des processus de gestion de crise et d’analyse post-compromission, afin de limiter l’impact des attaques et de restaurer la confiance dans les systèmes d’information affectés. Les organismes ayant identifié des traces de compromission sont invités à contacter les équipes de réponse à incident et à procéder à un audit complet de leurs infrastructures SharePoint.

Les principales institutions de cybersécurité, dont l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, relaient les alertes et rappellent l’importance de n’exposer aucun service critique directement sur Internet, notamment lorsque des vulnérabilités non corrigées sont signalées.

La publication prochaine d’un correctif d’urgence est attendue par l’ensemble de la communauté, qui reste mobilisée pour limiter la diffusion de l’attaque et réduire le risque d’exfiltration de données. Les administrateurs sont invités à consulter régulièrement les bulletins de sécurité de Microsoft et à se tenir prêts à appliquer immédiatement toute mise à jour publiée.

« Les acteurs malveillants adaptent constamment leurs techniques pour exploiter de nouvelles failles dès leur divulgation », rappellent les spécialistes, insistant sur la nécessité d’une adaptation permanente des stratégies de défense.

Pour l’heure, aucune estimation précise du nombre de serveurs compromis n’a été officiellement communiquée, mais les observations recueillies montrent que la campagne vise en priorité des organisations détenant des informations cryptographiques à haute valeur ajoutée, telles que des certificats SSL/TLS, des jetons d’authentification et des clés de signature électronique.

L’alerte de ce week-end marque une étape supplémentaire dans la multiplication des attaques ciblant les environnements collaboratifs d’entreprise, mettant en évidence l’intérêt croissant des cybercriminels pour les serveurs SharePoint on-premises et les données sensibles qu’ils hébergent.

Le Thermomix TM5 piraté : une démonstration choc sur la sécurité des objets connectés

Possibilité de pirater le robot de cuisine Thermomix TM5. Parmi les possibilités : afficher des messages personnalisés ou modifier la température, sans aucune modification physique de l’appareil.

L’équipe de chercheurs en cybersécurité de Synacktiv a récemment mené une expérimentation saisissante sur le Thermomix TM5, robot de cuisine multifonctions de la société allemande Vorwerk, largement répandu dans les foyers français. Cette démonstration de piratage, effectuée dans un cadre strictement contrôlé, vise à attirer l’attention sur la réalité des risques auxquels s’exposent les objets connectés du quotidien, souvent perçus comme inoffensifs.

Le choix du Thermomix TM5 n’est pas anodin, mais il ne vise pas pour autant à stigmatiser ce produit ou à remettre en cause la sécurité du fabricant. Le robot culinaire dispose d’un niveau de sécurité supérieur à nombre de ses concurrents. Néanmoins, le Thermomix incarne parfaitement cette génération d’objets intégrant des composants informatiques et communicants, désormais omniprésents dans l’environnement domestique. La société Vorwerk a d’ailleurs réagi avec sérieux et rapidité à la découverte, autorisant la publication des résultats et engageant un dialogue avec les experts, une attitude saluée par l’ensemble du secteur.

« Les objets connectés deviennent des ordinateurs comme les autres, donc des cibles potentielles d’attaquants. »

L’expérimentation a été menée sans qu’aucune modification physique ne soit apportée au robot de cuisine. À partir d’une analyse approfondie de son système embarqué, les experts en cybersécurité ont identifié des vulnérabilités permettant de prendre le contrôle de certaines fonctionnalités de l’appareil. Il a ainsi été possible d’afficher des messages personnalisés sur l’écran tactile, de manipuler la température de chauffe, ou encore de provoquer l’apparition de messages d’erreur non prévus. Cette prise de contrôle, bien qu’encadrée et réalisée par des chercheurs dans le cadre d’un test, illustre la capacité d’un attaquant à détourner un objet familier pour en faire un outil à des fins malveillantes, si les failles sont exploitées dans des conditions réelles.

La démonstration rendue publique

Synacktiv a choisi de rendre publique cette démonstration pour illustrer l’enjeu que représentent les objets connectés dans l’évolution du risque cyber. Aujourd’hui, ces équipements, qu’il s’agisse de robots de cuisine, d’enceintes intelligentes, de montres connectées, de caméras de surveillance ou encore de systèmes de chauffage, sont présents par milliards à travers le monde. Le risque, jusqu’ici principalement associé aux ordinateurs et téléphones, concerne désormais l’ensemble de l’électroménager connecté et plus largement tous les objets intelligents du quotidien.

« Plus un appareil est connecté, plus il peut devenir une porte d’entrée s’il est mal protégé. »

La démonstration, bien qu’étonnante, ne visait pas à créer l’inquiétude chez les utilisateurs. Les conditions de l’attaque restent complexes, nécessitant des compétences avancées et un accès physique ou logique particulier à l’appareil. Cette opération relève d’une démarche de recherche responsable, qui ne menace pas directement les possesseurs de Thermomix TM5. Toutefois, le message transmis est clair : la sécurité des objets connectés doit être prise en compte avec le même sérieux que celle des ordinateurs ou des smartphones.

Des dispositifs de sécurité dès la conception des produits

L’opération a d’autant plus d’impact que Vorwerk, informé en amont, a collaboré et fait preuve d’une transparence saluée par la communauté. Le fabricant a pris acte des vulnérabilités révélées et s’est engagé à travailler à l’amélioration de la sécurité de ses produits. Cette réactivité est encore trop rare dans le secteur, où la communication autour des failles de sécurité demeure souvent limitée, par crainte de porter atteinte à l’image de marque ou de subir des conséquences juridiques. En autorisant la publication des résultats, Vorwerk envoie un signal fort à l’industrie et démontre une maturité croissante face aux enjeux de la cybersécurité.

« Dialoguer avec les experts pour comprendre et corriger les failles démontre une maturité sur ces enjeux, c’est un signal fort pour le marché. »

Au-delà du cas du Thermomix TM5, cette expérience met en évidence la nécessité pour les fabricants d’intégrer des dispositifs de sécurité dès la conception des produits. Il est essentiel que la sécurité ne soit pas reléguée au second plan, mais qu’elle devienne un critère central, au même titre que la performance ou le design. Les appareils connectés, de par leur architecture, peuvent constituer des points d’entrée vers les réseaux domestiques ou professionnels, exposant l’ensemble des systèmes à des risques démultipliés. L’enjeu n’est plus seulement la protection des données personnelles, mais aussi la prévention de scénarios de sabotage ou de détournement de fonctions critiques.

La sensibilisation du public à cette problématique demeure aujourd’hui limitée. Les consommateurs ne sont pas toujours informés des risques liés à l’usage des objets connectés.