Archives de catégorie : Emploi

Un appareil médical interdit en raison de vulnérabilités numériques

La Food and Drug administration vient de faire interdire un appareil médical considéré comme dangereux en raison de trop nombreuses vulnérabilités informatiques. Un pirate pourrait manipuler les transfusions à un patient.

La FDA, la Food and Drug administration, l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux vient de tirer la sonnette d’alarme au sujet des matériels médicaux face aux pirates informatiques. Pour ce faire entendre, et faire de manière à ce que les constructeurs écoutent avec leurs deux oreilles, la FDA vient de faire interdire le dispositif médical de la société Hospita.

Le matériel incriminé, une pompe à perfusion, l’Hospira Symbiq Infusion System. La FDA encourage « fortement les établissements de soins de santé à changer de matériel, à utiliser des systèmes de perfusion de rechange, et de cesser l’utilisation de ces pompes [celles d’Hospita]. »

La raison de cette interdiction ? Trop de vulnérabilités pourraient être exploitées par des pirates informatiques, et donc mettre en danger les patients. Des failles qui pourraient permettre à un utilisateur non autorisé de contrôler l’appareil et de modifier la perfusion. Délivrer plus ou moins de médicament par exemple.

Une interdiction qui était prévue chez Hospira. Le constructeur avait annoncé en mai 2013 qu’il mettrait à la « retraite » Symbiq, ainsi que d’autres pompes à perfusion. Une mise à la retraite prévue pour la fin 2015.

La France, 1ère cible des attaques DDoS de botnet en Europe au 2ème trimestre 2015

Les trois quarts des ressources attaquées au deuxième trimestre de 2015 par des botnets se situent dans 10 pays seulement, selon les statistiques du système Kaspersky DDoS Intelligence.

En tête du classement, les États-Unis et de la Chine enregistrent un grand nombre d’attaques à cause du faible coût d’hébergement de ces pays. Cependant, les changements dans les autres positions du classement et le nombre croissant de pays affectés par ce type d’attaque prouvent qu’aucun territoire n’est sécurisé face aux attaques DDoS. Le nombre de pays où les ressources attaquées ont été localisés a augmenté de 76 à 79 au cours du deuxième trimestre de 2015 ; Dans le même temps, 72% des victimes se situaient dans seulement 10 pays ; Cependant, ce chiffre a diminué comparé à la période précédente, avec 9 victimes sur 10 présentes dans le top 10 au premier trimestre.

Le top 10 du deuxième trimestre incluait la Croatie, tandis que les Pays-Bas ont quitté le classement. La Chine et les Etats-Unis ont gardé leurs positions dominantes ; la Corée du Sud a fait descendre le Canada de sa troisième place. La cause en est une explosion des activités de botnets, la plupart ciblant la Corée du Sud. En outre, la proportion d’attaques localisées en Russie et au Canada a diminué comparé au trimestre précédent.

Une forte augmentation du nombre d’attaques a été observée dans la première semaine de mai, tandis que la fin du mois de juin montrait la plus faible activité. Le pic d’attaques par jour (1960) a été enregistré le 7 mai ; Le jour le plus « calme » a été le 25 juin avec seulement 73 attaques enregistrées ; Dans le même temps, la plus longue attaque DDoS du trimestre a duré 205 heures (8,5 jours).

Concernant la technologie sur laquelle sont basées les attaques, les cybercriminels impliqués dans le développement de botnets DDoS investissent de plus en plus dans la création de botnets d’appareils de systèmes de réseaux comme les routeurs et modems DSL. Ces changements annoncent sûrement une augmentation du nombre d’attaques DDoS utilisant des botnets à l’avenir.

Alerte du CERT US

Le CERT USA a lancé une alerte à ce sujet, le 17 août 2015. Même alerte pour l’Internet Crime Center (IC3) qui rajounte que des campagnes d’extorsion menacent les entreprises avec un déni de service (distribué DDoS). Si les entreprises ne paient pas une rançon, ils sont attaqués. La menace vient généralement par mail, et les rançons varient. Elles sont généralement exigées en Bitcoin. Dans les attaques connues et référencées par l’IC3, elle se composait principalement de Discovery Protocol (Simple SSDP) et NTP (Network Time Protocol). La plupart des attaques ont duré une à deux heures avec 30 à 45 gigaoctets de données envoyées. Le FBI pense que plusieurs personnes sont impliquées dans ces campagnes et que les attaques vont s’étendre d’autres industries en ligne. Selon MarketWatch, un site hors service peut coûter jusqu’à 100.000 dollars de l’heure pour certains établissements financiers. Des attaques de plus en plus simples à mettre en place, sans aucune connaissance technique préalable.

La sécurité informatique au sein des environnements industriels 4.0 : le savoir est la meilleure protection

Avec l’Industrie 4.0, les entreprises du secteur industriel ont accès à l’Internet… mais risquent également d’ouvrir leurs portes aux pirates. La meilleure façon de se protéger des fuites de données et du sabotage est de tirer parti d’informations décisionnelles. Des initiatives comme Shodan et Conpot permettent aux équipes chargées de la sécurité de profiter de grandes quantités de renseignements sur leurs propres vulnérabilités et les méthodes des pirates. Comme le dit notre slogan, chez DataSecurityBreach.fr, s’informer, c’est déjà se sécuriser.

Les sites de production des sociétés industrielles et du secteur de l’énergie ont été relativement à l’abri des attaques au cours des dernières décennies. Les systèmes de contrôle industriel (ICS) les plus répandus tels que les SCADA étaient optimisés pour accroître le rendement, et tenus à l’écart d’Internet (créant ainsi le fameux « Air Gap », ou « lame d’air »). Ils communiquaient à l’aide de protocoles propriétaires tels que Modbus, Profibus, S7comm ou DNP3, et étaient rarement les cibles des cybercriminels.

La situation a changé. L’interconnexion des systèmes de production est la promesse de gains énormes en matière de rendement, ce qui pousse de plus en plus d’entreprises à ouvrir leurs réseaux. Cette approche leur permet de simplifier et de centraliser la gestion de leur système, facilite la fourniture de nouveaux services, et contribue à minimiser les temps d’arrêt liés à l’assistance et à la maintenance, ainsi que leurs coûts.

Connecter des réseaux ICS à Internet présente cependant des menaces réelles. Un pirate parvenant à accéder au réseau peut alors infiltrer l’environnement de production étape par étape. Le logiciel et le matériel propriétaires utilisés ne sont généralement pas intégrés avec les systèmes de sécurité, et sont donc essentiellement non protégés. Selon ses objectifs et ses intentions, le pirate peut commencer à récupérer des données sensibles, manipuler les processus de production ou même saboter l’environnement de production tout entier. Le potentiel de dégâts de ce type d’attaques (prenons l’exemple marquant d’une attaque menée à l’encontre d’une centrale) est évidemment nettement plus élevé que celui d’une attaque MITM (l’interception de communications entre deux parties) contre une entreprise du secteur tertiaire ou autre.

Au commencement, il y eut Stuxnet
Au cours des dernières années, de nombreuses attaques de ce genre ont été enregistrées, Stuxnet en étant l’exemple le plus connu. En 2010, le ver SCADA (qui sans doute a été développé par des organismes gouvernementaux occidentaux) a ainsi saboté le projet de recherche nucléaire iranien. Ce fut le premier logiciel malveillant prouvant (officiellement) que du code informatique pouvait provoquer des dégâts sur des équipements matériels. Depuis, bien d’autres ont été menées à l’encontre de sites industriels, souvent en utilisant des logiciels malveillants créés sur mesure avec des fonctionnalités destinés aux ICS, comme Duqu ou Havex.

L’organe ICS-CERT (géré par le département américain de la Sécurité intérieure, et spécialisée dans la protection des infrastructures critiques) énumère d’ailleurs plusieurs faits inquiétants dans son Rapport pour l’année 2014 : son équipe d’analyse de la sécurité a été consultée dans près de 250 cas afin de participer à l’analyse de cyberattaques lancées sur des cibles critiques. Une grande partie de ces attaques étaient ciblées, les pirates s’infiltrant souvent dans les entreprises par la partie connectée à Internet de leur réseau à l’aide de logiciels malveillants sur mesure. Les cybercriminels utilisent également une grande variété de techniques. Selon l’ICS-CERT, le Spear phishing (une variante de hameçonnage où les employés sont convaincus d’exécuter des logiciels malveillants grâce à des e-mails semblant provenir de leurs supérieurs) reste le vecteur d’attaque le plus populaire. Mais d’autres menaces gagnent aussi en popularité, comme les attaques aux « points d’eau » (« watering hole »), une stratégie consistant à remplacer les mises à jour logicielles sur les sites des éditeurs par des chevaux de Troie, eux aussi taillés sur mesure.

Le BSI répertorie les attaques contre les ICS

L’Office fédéral allemand pour la sécurité des technologies de l’information (BSI) brosse un tableau similaire. Son rapport annuel « État des lieux de la sécurité informatique en Allemagne en 2014 » documente, entre autres, une attaque réussie sur une aciérie allemande. Les pirates ont utilisé les méthodes du Spear Phishing et de l’ingénierie sociale pour accéder au réseau de l’entreprise victime. Ils ont alors infiltré l’environnement de production, où ils ont causé d’énormes dégâts en compromettant plusieurs systèmes de contrôle. Le BSI affirme que les cybercriminels possédaient des connaissances détaillées sur les systèmes de contrôle industriel et les processus de production, en plus de leurs évidentes compétences en informatiques.

L’information est d’une importance cruciale

La guerre cybernétique a donc atteint les sites de production. Cela ne signifie pas nécessairement que le secteur industriel devrait renoncer au potentiel offert par l’interconnectivité, ni même en ralentir la progression. Les services chargés de la sécurité informatique doivent utiliser des systèmes de sécurité existants pour faire en sorte que les réseaux soient connectés à l’Internet de façon sécurisée. Mais pour cela, il leur faut d’abord des informations décisionnelles et détaillées. Ils doivent également connaître les vulnérabilités de leurs réseaux de production, les vecteurs d’attaque et les outils de piratage, ce qui leur permettra d’analyser les attaques, de neutraliser les logiciels malveillants et de réparer les dégâts éventuels.

Les experts en matière de sécurité cherchant à rassembler ces informations peuvent également s’appuyer sur leurs grandes connaissances et leurs réseaux de renseignement établis : d’une certaine façon, les attaques contre les systèmes industriels sont assez similaires aux attaques classiques contre les environnements informatiques des entreprises du tertiaire. Mais, bien que la protection effective de certains systèmes ICS puisse être très étendue, le problème reste que les informations disponibles sont limitées. Heureusement, la situation évolue également à ce niveau. Plusieurs initiatives de sécurité innovantes sont axées sur la protection des milieux industriels, et ont clairement pour principal objectif de fournir aux professionnels de la sécurité les renseignements dont ils ont besoin sur les menaces et les vulnérabilités.

Shodan et honeypot Conpot ICS/SCADA, des initiatives intéressantes

Shodan : le moteur de recherche pour l’IdO
Le moteur de recherche Shodan a été créé par le développeur John Matherly en 2009, permettant ainsi aux utilisateurs de rechercher sur le web une grande variété de systèmes connectés à Internet. Contrairement aux moteurs orientés contenu comme Google, Shodan utilise les scans des ports des adresses IP disponibles, puis recueille et indexe les bannières qu’il reçoit ensuite. Il peut ainsi parcourir le Web à la recherche de serveurs ou de routeurs d’un certain type, ou même de terminaux possédant des adresses IP comme des caméras de sécurité ou des dispositifs médicaux. Les utilisateurs peuvent créer leurs requêtes en utilisant une grande variété d’options de filtrage, par exemple en combinant des noms de fournisseurs, des informations sur des ports, des codes ou des protocoles régionaux afin de trouver des serveurs SCADA dans leur pays. Shodan est donc un bon outil pour localiser les vulnérabilités ou les systèmes mal configurés au sein de votre réseau : si une recherche révèle que l’un des automates ou l’une des IHM sur la plage d’IP de votre entreprise est visible sur Internet, vous savez que l’un de vos systèmes est probablement mal configuré et avez la possibilité de corriger cette erreur. Les vulnérabilités causées par des systèmes non patchés, des ports ouverts ou des mots de passe par défaut inchangés peuvent être repérées et corrigées tout aussi facilement. Cependant, si vous trouvez votre système sur Shodan, il est probable que vous ne soyez pas le seul. La proactivité reste donc de mise.

En outre, ce moteur de recherche n’est pas sans détracteurs. Comme presque toutes les solutions de test et de gestion des vulnérabilités, Shodan est souvent critiqué car il peut être utilisé à mauvais escient comme outil de piratage puissant, ce qui est incontestable : des boîtes à outils de piratage avec des interfaces Shodan existent depuis longtemps sur le Darknet. Mais la plupart des experts en sécurité s’accordent sur le fait que des fonctions de recherche similaires sont également disponibles en utilisant des botnets. Les professionnels de la sécurité des environnements industriels devraient clairement envisager d’intégrer Shodan à leur gestion des vulnérabilités.

Analyser les vulnérabilités et minimiser la visibilité d’un ICS sur Internet est de toute évidence un premier pas important dans la sécurisation des environnements de production. Mais la recrudescence des menaces ciblées persistantes et complexes (APT), qui sont créées sur mesure pour passer à travers les mailles des systèmes de sécurité existants, oblige les équipes chargées de la sécurité à analyser l’éventail des menaces tout aussi minutieusement.

Malheureusement, peu d’informations sont disponibles sur la façon dont les attaques contre les sites industriels surviennent, ou alors ces renseignements sont publiés trop longtemps après un incident. En effet, peu de cas sont documentés, et peu d’informations tangibles sur les menaces ont été recueillies jusqu’à présent. L’initiative de sécurité Conpot a pour but de changer la donne.

Conpot : des pots de miel pour le secteur industriel

L’initiative Conpot (abréviation de « système de contrôle Honeypot ») a été créée sous l’égide du Projet Honeynet par un groupe de professionnels de la sécurité expérimentés, parmi lesquels Lukas Rist de Blue Coat Systems. Le principe est de créer partout sur Internet des systèmes virtuels interactifs se comportant exactement comme des serveurs ICS ou des réseaux industriels non protégés. Une fois ces systèmes en place, le développeur du système honeypot (« pot de miel ») n’a plus qu’à attendre qu’un pirate attaque le site, terminal distant (RTU) ou ICS ainsi émulé, et peut alors observer et analyser l’attaque étape par étape. Par nature, tous les cas permettent de procéder à une analyse utile de leur vecteur d’attaque. L’intérêt supérieur de ces pots de miel se manifeste lorsque les membres de cette initiative peuvent corréler les données de plusieurs dizaines d’attaques, puis analyser leurs tendances et évolutions, identifier d’éventuels axes régionaux ou thématiques d’attaque, et recueillir ainsi davantage des données précieuses.

Habituellement, pour un analyste, rechercher une anomalie dans son réseau de production est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. En déployant un honeypot dans votre réseau, tous les événements qui atteignent ce terminal sont susceptibles d’être des « aiguilles » (par exemple les attaques ou dispositifs mal configurés), étant donné qu’aucun élément réel n’est censé communiquer avec ce pot de miel. Ce dernier peut également être vu comme un leurre : le temps qu’y passe le pirate ainsi piégé correspond au laps de temps dont vous disposez pour sécuriser votre infrastructure critique avant qu’elle ne soit compromise à son tour.

N’importe quel professionnel de la sécurité peut contribuer à Conpot. L’émulateur est disponible en tant que logiciel Open Source à l’adresse www.conpot.org. Avec cet outil puissant, chaque développeur a la possibilité de concevoir un modèle réaliste et virtuel de son environnement, et de le connecter à Internet. Ainsi, les responsables de la sécurité peuvent obtenir des renseignements utiles leur indiquant ce à quoi ils doivent s’attendre en connectant leurs systèmes à Internet, et peuvent planifier leurs défenses en conséquence.

Les cyberattaques menées à l’encontre d’environnements industriels sont un phénomène réel. Ces attaques suivent essentiellement les mêmes mécanismes que pour les environnements des entreprises classiques du tertiaire. Une grande partie des attaques ont des motifs professionnels : d’abord, parce que les lamers (ou « script kiddies ») ne sont pas encore vraiment actifs dans ce segment, et ensuite parce que l’énorme potentiel de dégâts (ou la valeur des actifs) suscite l’intérêt d’acteurs importants tels que des organismes gouvernementaux, des groupes terroristes et des voleurs de données professionnelles. Les entreprises cherchant à sécuriser leurs réseaux doivent donc vérifier et minimiser la visibilité de leurs systèmes ICS sur Internet. Face à la recrudescence des menaces complexes, il est de plus en plus important de collecter de renseignements sur les menaces. Les équipes de sécurité ont besoin d’informations détaillées sur les vecteurs d’attaque et sur l’ensemble du cycle de vie des menaces. Ils peuvent alors élaborer une stratégie de défense globale en s’appuyant sur ces informations. Des initiatives telles Shodan et Conpot sont d’ailleurs un bon point de départ pour la collecte des renseignements nécessaires.

En parallèle, les entreprises doivent mettre en œuvre des meilleures pratiques de sécurité et protéger minutieusement les parties de leurs réseaux accessibles au public. Des solutions de sécurité dédiées aux ICS existent également pour les environnements particulièrement sensibles. Par exemple, Blue Coat propose la solution d’analyse ICS Protection Scanner Station, qui protège les systèmes industriels des logiciels malveillants véhiculés par des périphériques USB. En outre, la solution Security Analytics Platform Analytics propose également un module SCADA ThreatBLADE permettant d’identifier en temps réel les activités potentiellement malveillantes ciblant les systèmes SCADA.

Le rêve d’une solution parfaitement intégrée pour la protection des environnements industriels ne deviendra réalité qu’une fois que l’ensemble des différentes normes industrielles propriétaires auront été remplacées par des systèmes informatiques standard, et ces derniers intégrés aux architectures de sécurité existantes. Les technologies nécessaires pour cela (le protocole réseau IPv6, la surveillance complète des réseaux et la gestion rigoureuse des correctifs et des vulnérabilités) existent maintenant depuis un certain temps. L’étape suivante est leur mise en œuvre complète, ce qui pourrait prendre un certain temps en raison des cycles de vie plus longs des équipements industriels. (Christophe Birkeland pour DataSecurityBreacg.fr. Il est directeur technique en charge de la division Malware Analysis chez Blue Coat Systems).

Cyber-sécurité : Les PME démunies face aux nouveaux risques

La sécurité pose un réel problème aux PME qui n’ont bien souvent pas les moyens d’avoir une équipe informatique dédiée afin de faire face à tous les challenges engendrés par les nouvelles technologies et les nouvelles habitudes de vie. A ces nouveaux challenges de sécurisation s’ajoute l’inventivité des hackers qui ne cessent de renouveler leurs techniques d’attaques.

Pour répondre à cette problématique, l’ANSSI (agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) et la CGPME (conférence Générale des Petites et Moyennes Entreprises) ont publié un guide de bonnes pratiques de l’informatique relatant les 12 règles essentielles pour sécuriser les équipements informatiques. Les mesures sont variées, et pour certaines basiques : sécurisation des mots de passe, de la connexion wi-fi, sauvegardes régulières ou encore mise à jour des logiciels pour disposer des derniers patchs de sécurité. Mais, parmi ces mesures basiques, certaines règles viennent encadrer les nouveaux usages informatiques.

Règle n°3 : Bien connaître ses utilisateurs et ses prestataires
Le conseil pourrait sembler évident mais à l’heure des services hébergés en cloud, il est primordial de connaître les standards de son fournisseur en termes de sécurité et de conformité. Selon une étude Freeform Dynamics commandée par Barracuda Networks, 69% des entreprises prévoient une utilisation de plus en plus fréquente du cloud pour les services essentiels tels que les emails et la gestion de la relation client. Pour bien penser sa sécurité, il faut aussi comprendre quelle expérience les utilisateurs feront des infrastructures et des services informatiques.

Règle n°6 : Être aussi prudent avec son smartphone ou sa tablette qu’avec son ordinateur
Autre tendance pouvant affecter la sécurité de l’entreprise : l’utilisation croissante de tablettes et de smartphones – qu’ils soient personnels (BYOD) ou fournis par l’entreprise. Les collaborateurs utilisent ces terminaux pour travailler et pour accéder au réseau de l’entreprise, toujours selon l’étude Freeform Dynamics : 62% des interrogés prévoient une augmentation de l’accès mobile et à distance aux réseaux informatiques de l’entreprise.

Pourtant ce matériel reste très peu sécurisé et représente un danger notable. Chaque appareil personnel connecté au réseau représente une porte d’entrée potentielle pour les cyber-attaques.  Les entreprises doivent donc s’assurer de la sécurisation de ces terminaux, soit en les fournissant elles-mêmes à ses employés soit en offrant une solution pour sécuriser leurs propres appareils.

Les entreprises sont conscientes des problèmes de cyber-sécurité auxquelles elles se confrontent, mais ne savent pas par où les attaquer. Le guide prodigue les conseils essentiels, les avertit du danger, mais il est essentiel maintenant d’enseigner aux PME les bonnes pratiques de la sécurité informatique. (Par Stéphane Castagné, pour DataSecurityBreach.fr – Responsable Commercial France – Barracuda Networks)

Fuite de données dans les poubelles de Motel 6

Retrouver des photocopies de permis de conduire, des copies de plaques d’immatriculations, des signatures ou encore des identités à la sortie d’un Hôtel, voilà une fuite de données pas courante… ou presque.

La chaîne américaine d’hôtels, Motel 6, fait face à une fuite de données peu courante. Une cliente a découvert des centaines de dossiers aux pieds des poubelles d’une des structures hôtelière du groupe. En regardant les dossiers, des contenus privés et sensibles allant des photocopies de permis de conduire, des numéros de téléphones, des numéros de plaques d’immatriculation et même des signatures de clients.

A première vue l’Oncle Sam a du mal à faire comprendre à certaines entreprises comment bien détruire les données privées et sensibles qu’elles collectent. Comme ces confettis utilisés pour fêtes les championnes du monde de football qui n’étaient rien d’autre que des dossiers médicaux découpés en petites bandes de papier… pour faire la fête ! (Image KalTv)

Amende : 3 millions d’euros pour ne pas avoir protégé les mots de passe clients

Deux entreprises de télécommunications américaines condamnées à payer 3,5 millions de dollars pour ne pas avoir correctement protégé leurs clients.

TerraCom et YourTel America, deux fournisseurs de services mobiles, ont été pris la main dans le pot de miel. En 2014, il était découvert les dossiers des clients des deux entreprises. 300.000 clients ont été impactés par cette mauvaise maîtrise de leurs informations par les sociétés en qui ils avaient confiance. La FCC, Federal Communications Commission vient de condamner (2) les deux sociétés à 3,5 millions de dollars d’amende.

La Garde Nationale Américaine visée par une fuite de données

Les anciens et actuels membres de la Garde nationale de l’armée américaine pourraient être affectés par une violation de leurs renseignements personnels à la suite d’une fuite informatique de leurs données.

Cet incident n’a pas de rapport avec la violation des renseignements personnels de 19,7 millions d’employés « civils » du gouvernement fédéral américain (+ 1,8 millions de personnels extérieurs) à la suite de deux piratages de l’Office of Personnel Management (OPM). La nouvelle fuite du jour vise le centre de la Garde Nationale de l’armée américaine, le National Guard Bureau. « Tous les membres de la Garde nationale de l’armée, actuels et anciens, et cela depuis 2004, pourraient être affectés par cette violation » confirme un fonctionnaire américain. Les données ont été transférées par inadvertance à un centre de données qui n’était pas accrédité par le Département de la Défense. Earl Brown, porte-parole du National Guard Bureau, indique que les données concernées comprennent les noms des soldats, les numéros complets de sécurité sociale, les dates de naissance et les adresses physiques des militaires. Le Bureau de la Garde nationale a mis en place une page Web dédiée à cette fuite.

Pour l’OPM, se sont deux piratages qui ont été découverts. En Avril 2015, l’OPM découvrait que les données personnelles de 4,2 millions d’employés du gouvernement fédéral, anciens et actuels, avaient été volées. Lors de l’enquête, il était relevé un autre vol, en juin 2015 cette fois. Les données sensibles, dont le numéro de sécurité sociale US (qui peut permettre, par exemple, d’ouvrir un compte en banque, NDR), ont été subtilisées à 21,5 millions de personnes sauvegardées dans les bases de données de l’OPM.

Vos ex-collaborateurs emportent avec eux plus que vous ne croyez

Selon le Bureau des statistiques du travail des États-Unis (Bureau of Labor Statistics), 965 000 personnes ont quitté leur poste dans l’industrie des services en 2014. À l’âge des fuites de données massives, des exigences en matière de conformité et des budgets IT réduits, l’on se pose inévitablement les questions suivantes : Ces entreprises ont-elles fermé les comptes, droits de connexion et accès aux informations d’entreprise de leurs ex-collaborateurs ? Ont-elles récupéré leurs biens matériels et logiciels d’entreprise ?

Les réponses sont surprenantes. Selon une enquête menée auprès d’ex-collaborateurs par Osterman Research et Intermedia, c’est stupéfiant : 89 % des personnes interrogées ont conservé l’accès à au moins une application d’un précédent employeur et 45 % ont toujours accès à des données confidentielles. Un nombre surprenant (49 %) de ces personnes admet s’être connecté à un compte après avoir quitté l’entreprise.

Comment expliquer qu’un si grand nombre d’entreprises aient négligé de prendre des précautions simples et de bon sens concernant leurs anciens collaborateurs ? Le plus souvent, c’est dû aux processus et outils d’accueil et de départ des collaborateurs qui sont peu performants. Dans de nombreuses entreprises, ces processus et workflows sont non seulement manuels et un peu hasardeux, mais ils reposent sur de nombreux acteurs différents qui interagissent rarement.

Il est fréquent qu’un nouveau collaborateur doive s’adresser à une personne pour obtenir un téléphone, à une autre pour un ordinateur portable, et encore une autre pour avoir un compte d’e-mail et un accès réseau. Lorsque ce collaborateur quitte l’entreprise, on ne sait plus vraiment qui est responsable de la récupération de tous ces équipements et logiciels : le supérieur du collaborateur ou toutes les personnes citées plus haut. À moins qu’une seule personne ou un seul outil ne fasse le suivi de tous les biens et processus, des failles sont inévitables.

Les piètres performances des outils et processus d’accueil des nouveaux collaborateurs et de départ des anciens sont nuisibles pour de nombreuses raisons, notamment : Productivité, Finances, Sécurité et Conformité. La meilleure façon d’éviter les faiblesses dans la gestion des biens, et l’accueil ou le départ des collaborateurs, consiste à consolider et à automatiser les processus.

Commencez par regrouper tous les processus hétérogènes qui interviennent dans l’accueil ou le départ des collaborateurs pour réduire leur nombre autant que possible. Lorsqu’un nouveau collaborateur arrive, un seul processus doit lui fournir tous les biens (équipements, logiciels, accès aux e-mails, aux applications et autres comptes, etc.) nécessaires pour qu’il puisse commencer à travailler. Les départements IT ou RH doivent générer une liste unique des biens affectés, sur la base du rôle du nouveau collaborateur dans l’entreprise.

Tous les processus d’arrivée et de départ des collaborateurs doivent être aussi automatisés que possible, car des processus et workflows manuels disparates génèrent souvent des erreurs, des omissions et des non-respects (intentionnels ou non) des processus.

Un solide outil de gestion du cycle de vie des biens s’avère utile, en automatisant les workflows de processus qui accélèrent toutes les notifications, étapes et approbations nécessaires pour effectuer avec succès les opérations d’accueil ou de départ d’un collaborateur. Comme ils font le suivi de tous les biens matériels et logiciels, de l’approvisionnement à l’affectation, la réaffectation et jusqu’à la mise au rebut, les outils de cycle de vie des biens permettent de déterminer rapidement la disponibilité des biens, et de les réaffecter à d’autres rôles ou individus. Vous pouvez également récupérer et réaffecter des biens lorsqu’un collaborateur change de poste ou quitte l’entreprise, ce qui accélère l’approvisionnement en nouveaux biens si aucun n’est disponible. Vous garantissez ainsi qu’aucun bien ni accès ne quitte l’entreprise, ni ne reste inutilisé.

Les processus de gestion des biens et d’arrivée/départ de collaborateurs sont truffés d’erreurs, donc générateurs de risques et de dépenses inutiles. Vous connaissez les biens dont vous disposez, leur emplacement et leurs performances. Ainsi, les nouveaux collaborateurs sont plus rapidement productifs et les entreprises évitent les failles de sécurité, les dépenses inutiles et les amendes pour non-conformité. (Par Jacob Christensen, pour DataSecurityBreach.fr, Marketing Product Manager chez LANDESK)

Les commerciaux et les managers, cibles des pirates

Cyber-protection des réseaux : les équipes commerciales et le management sont de plus en plus exposés aux attaques alors que moins de 50 % sont formés à la cybersécurité. Avec une hausse de 87 % d’URL infectées, le risque d’attaques réussies visant les employés non formés s’accentue.

La nouvelle enquête d’Intel Security illustre que les collaborateurs de la DSI restent les plus exposés aux cyberattaques (26 % au niveau européen contre 33 % en France, ce taux étant le plus élevé), les équipes commerciales et les managers (top et middle management) le deviennent de plus en plus. En France, 18 % des commerciaux, 17 % du middle management et 14 % des dirigeants sont des cibles potentielles car ils ont des contacts avec des individus extérieurs à l’entreprise – ces données sont respectivement de 21 %, 13 % et 10 % au niveau européen. Viennent ensuite les personnels d’accueil (5 % en France, taux identique à la moyenne européenne), et le service client (seulement 7 % en France, contre 15 % au niveau européen).

Or ces professionnels restent tous insuffisamment formés à la sécurité informatique. Le risque est particulièrement fort au niveau des équipes commerciales avec 78 % de professionnels non formés (niveau record en Europe où la moyenne est de 64 %) et 75 % des personnels d’accueil (contre 72 % eu niveau européen). Ces taux descendent un peu pour le top management (65 % de non formés) et pour les équipes du service client (68 %). La moitié du middle management est quant à elle formée (51 % en France, 46 % au niveau européen).

Avec une croissance de 87 % des URLs infectées[2], enregistrée entre 2013 et 2014, le risque de cliquer sur un lien dangereux et de déclencher involontairement une attaque sur le réseau de leur entreprise est devenu très élevé et impose un changement de posture.

Le top 5 des méthodes d’attaque de réseau
En complément de l’enquête, le dernier rapport d’Intel Security « Top 5 des attaques réseau : analyse détaillée du point de vue du voleur » identifie les principales attaques réseau qui menacent les entreprises aujourd’hui. Ce rapport souligne qu’au-delà des attaques ciblant les personnes non averties via leurs navigateurs avec des liens corrompus, les attaques de réseaux, les attaques furtives, les techniques évasives et les attaques SSL (qui se cachent dans le trafic crypté d’une entreprise) constituent une menace croissante pour les entreprises. Elles représentent d’ailleurs plus de 83 millions d’attaques réseau par trimestre.

Attaques furtives, pour tout savoir sur vous
Avec 387 nouvelles menaces détectées chaque minute dans le monde, l’étude révèle que les attaques furtives avancées qui se camouflent pour se faufiler dans les réseaux des entreprises, sont à la hausse. Pour contrer l’augmentation de ces menaces informatiques, les professionnels informatiques français réévaluent la stratégie de sécurité en moyenne tous les huit mois, en ligne avec les pratiques des autres pays européens sondés. 21 % mettent à jour leur système de sécurité moins d’une fois par an (contre 30 % en moyenne au niveau européen). Malgré cela, 72 % d’entre eux (et 74 % en moyenne en Europe) sont persuadés que leur système de sécurité pourra contrer ces nouvelles générations de cyberattaques.

Néanmoins, 67 % des équipes informatiques françaises (et 74 % au niveau européen) admettent que leur entreprise devrait adopter une stratégie de sécurité intégrant des solutions et techniques interconnectées et qui partagent entre elles leurs informations – une stratégie connectée, reconnue pour son efficacité dans la lutte contre des attaques furtives avancées.

Attaques de réseau, les pirates vous frapper là où ça fait mal
Conçu pour créer une panne de réseau, les attaques DDoS, utilisées par des hackers et cybercriminels pour détourner l’attention d’une entreprise, tandis qu’ils se faufilent dans leur système et volent des données, sont devenues une menace très importante. L’étude dévoile que 45 % des attaques réseau se font de cette manière. Pourtant seulement 20 % des professionnels informatiques français et européens estiment que ces attaques constituent la principale menace pour le réseau de leur entreprise.

Ces attaques DDoS s’accompagnent souvent d’une demande de rançon – on parle dans ce cas de ransomware. Le dernier Threat Report d’Intel Security début juin 2015 notait une augmentation de +165 % de ce type d’attaques au 1er trimestre 2015. Mais là encore, l’appréciation du risque est très faible : seuls 20 % des professionnels informatiques en Europe estiment que les demandes de rançons sont une réelle menace pour le réseau de leur entreprise. 7 % en France et 4 % en Europe estiment que les ransomwares sont la plus grande menace qui pèse sur leur réseau.

Pour David Grout, directeur technique Europe du Sud chez Intel Security explique à DataSecurityBreach.fr, « Les nouvelles menaces développées sans relâche 24/24 et 7/7 imposent aux équipes informatiques de repenser leur approche de la sécurité des réseaux. En continuant de s’appuyer sur des stratégies de sécurité trop globales et qui ne sont pas en phase avec les dernières menaces, elles compromettent la sécurité de leurs entreprises face aux nouvelles ressources déployées par les cyber-criminels ».

Cette étude insiste sur la nécessité de prendre le temps de comprendre la façon dont les attaques réseau évoluent afin de mieux appréhender les nouvelles menaces que les entreprises vont devoir contrer. Elle montre qu’il existe un profond décalage entre l’évolution des attaques et la perception qu’en ont les équipes informatiques.

« Avec la hausse des URL infectées, les entreprises ne peuvent plus négliger la formation des équipes non IT – qui comptent parmi les plus exposés aux cybermenaces. En attendant, les attaques réseau (DDoS, ransomwares, les attaques SSL et autres techniques avancées) se développent considérablement et imposent aux services informatiques et professionnels de la sécurité de mettre à jour leurs stratégies. Au-delà du simple déploiement de nouvelles solutions, ils devront évaluer la façon dont leurs systèmes communiquent les uns avec les autres pour protéger l’ensemble du réseau, » a conclu David Grout.

[1] Réalisée par le cabinet d’études de marché spécialisé Vanson Bourne, l’enquête a été menée auprès de 300 décideurs IT en France, en Royaume-Uni et en Allemagne dans des entreprises privées (1,000+ salariés).

[2] Comme indiqué dans le dernier rapport d’Intel Security « Top 5 des attaques réseau : analyse détaillée du point de vue du voleur ».

Nos données de santé, source de convoitises pour les pirates

91% des entreprises de santé interrogées ont subi une violation de leurs données au cours de ces 2 dernières années selon l’étude « Privacy and Security of Healthcare Data » du Ponemon Institute et seulement 32% pensent avoir les ressources suffisantes pour parer ces incidents1. La majorité des entreprises de santé sont désarmées et ne sont absolument pas en mesure de répondre à la Réglementation européenne sur la Protection des Données qui devrait être mise en application très prochainement.

L’étude Ponemon montre que, pour la première fois, les attaques criminelles sont la première cause de violations de données de santé. Jusqu’alors, la perte ou le vol d’ordinateurs, de tablettes ou de smartphones par négligence avait conduit à des violations de données. Aujourd’hui, les choses ont évolué. Nous passons des violations de données accidentelles ou opportunistes aux violations de données intentionnelles. Une tendance qui s’affirme. Les cybercriminels ciblent de plus en plus les données médicales. Ils exploitent cette mine de renseignements personnels, financièrement lucratifs. Les centres hospitaliers, laboratoires d’analyses médicales, pharmacies… ne disposent malheureusement pas des ressources, des processus et des technologies pour prévenir et détecter les attaques contre les données sensibles qu’elles manipulent. Leur défaillance, régulièrement pointée du doigt par les médias, se traduit par la fuite des données sensibles de leurs patients. On se souvient par exemple, des centaines de résultats d’analyses médicales provenant d’une soixantaine de laboratoires, accessibles sur Internet à cause d’une faille2 ou de la publication du dossier médical de Michael Schumacher3.

Si l’on observe une légère hausse des investissements des organisations de santé pour protéger les informations médicales, ces efforts restent cependant insuffisants pour contrer les cyber-menaces qui évoluent très rapidement. La moitié des entreprises de santé ont peu confiance – parfois même pas du tout – dans leur capacité à détecter une perte ou un vol de données de leurs patients.

Une faiblesse en décalage avec les obligations légales
En France, les informations relatives à l’état de santé physique et psychique d’un patient sont des données personnelles, soumises au Code de la santé publique et à la loi Informatique et Liberté. La Réglementation générale sur la protection des données, en cours d’adoption par le Conseil de l’Union Européenne vient compléter la législation française. Les professionnels et les établissements de santé sont strictement tenus au respect des obligations concernant la collecte, l’utilisation, la communication, le stockage et la destruction des données à caractère personnel. En pratique, les professionnels de la santé doivent prendre toutes les précautions nécessaires pour empêcher que ces données soient modifiées, effacées (par erreur ou volontairement) et que des tiers non autorisés y aient accès.

L’absence de mise en œuvre de mesures de sécurité est considérée comme une atteinte grave à la protection de la vie privée et peut être pénalement sanctionnée (amende et emprisonnement). Cependant, de nombreux professionnels ont des difficultés à se mettre en conformité avec la réglementation. En milieu hospitalier, par exemple, médecins, infirmiers et personnel administratif n’ont pas toujours été sensibilisés aux règles à respecter en matière de sécurité et de confidentialité des données.

Une réglementation unique pour toute l’Europe
La mise en œuvre de la future Réglementation sur la Protection des Données qui s’effectuera de manière identique dans tous les pays membres contrairement à la Directive actuelle, devrait avoir d’importantes conséquences sur l’organisation de l’entreprise. Comment respecter cette norme qui va engendrer des changements au niveau de la collecte, du stockage, de l’accessibilité et de l’utilisation des données ?

Toute violation des données devra obligatoirement être déclarée. Concrètement, un système actif de surveillance des échanges et des flux de données devient nécessaire. Il convient en premier d’examiner avec attention le rôle et la responsabilité des différents acteurs de l’entreprise manipulant les dossiers médicaux. Il faut engager une sensibilisation forte au respect des bonnes pratiques, puis établir une politique de sécurité et de protection des données. On commence par évaluer les risques pour décider les actions à adopter, en fonction des faiblesses de l’établissement de santé. Le point clé est la visibilité sur la circulation des données au sein du réseau, compte tenu du risque que leur transmission génère. La mise en place d’une solution de SIEM* est le moyen efficace pour surveiller la sécurité des systèmes informatiques, contrôler l’accès aux systèmes où sont stockées les données médicales et recevoir des alertes quand on y accède. Les logs fournissent une vision complète et exacte de ce qui a été consulté. Informer rapidement les organismes de réglementation en cas de violation des données devient alors possible ainsi que configurer des rapports prouvant la conformité à la Réglementation.

Anticiper la mise en place de solutions efficaces
La communauté des entreprises de santé partage des données vulnérables et offrent une grande surface d’attaque avec de nombreux points d’accès aux cybercriminels de plus en plus habiles à dérober et exploiter des informations personnelles. Aussi convient-il de faire appel à des experts pour mettre en place dès à présent ces exigences en matière de sécurité et de conformité. On peut bien sûr penser que rien ne presse, la mise en œuvre effective de la réglementation étant prévue après une période de deux ans. L’expérience montre que l’examen d’une structure organisationnelle ainsi que les mises à niveau nécessaires du système prennent du temps. (par Frédéric Saulet, pour DataSecurityBreach.fr, Directeur Régional Europe du Sud de LogPoint)

* SIEM : Security Information and Event Management – Le principe du security information management est de gérer les événements du système d’information (Wikipédia).