Archives de catégorie : Piratage

Actualités liées au piratage informatique.

Imprimantes piégées : Procolored infecte malgré lui ses clients pendant six mois

Des imprimantes livrées avec un malware, un fabricant pris au piège et des pirates bien rodés : l’affaire Procolored illustre à quel point les cybermenaces peuvent se dissimuler dans les moindres recoins du numérique.

Pendant près de six mois, des imprimantes Procolored ont été distribuées avec des pilotes vérolés, infectant à leur insu de nombreux utilisateurs. Derrière cette compromission, deux malwares particulièrement dangereux, capables de voler des cryptomonnaies ou d’ouvrir une porte dérobée sur les systèmes infectés. Retour sur un scandale qui ébranle la confiance dans les chaînes logicielles.

C’est un petit clic anodin, celui qu’on effectue pour installer les pilotes d’un nouveau périphérique. Mais dans le cas des imprimantes Procolored, ce geste ordinaire s’est transformé en cauchemar pour des dizaines, voire des centaines d’utilisateurs. Depuis octobre 2024, les fichiers proposés en téléchargement sur le site officiel de la marque renfermaient discrètement deux malwares, découverts en mai 2025. En cause : un stockage de pilotes sur la plateforme Mega.nz, utilisé par le fabricant pour héberger les logiciels nécessaires à l’installation de ses modèles d’imprimantes UV. Problème : plusieurs de ces fichiers hébergés étaient infectés. GData Software, entreprise spécialisée en cybersécurité, a tiré la sonnette d’alarme après qu’un YouTuber passionné d’impression UV a vu son antivirus déclencher une alerte. Les analyses ont révélé que les fichiers téléchargés contenaient les malwares XRedRAT et CoinStealer, deux menaces bien connues du paysage cybercriminel.

Une menace insidieuse, masquée derrière des fichiers officiels

39 fichiers suspects ont été détectés, dont 20 avec des empreintes numériques uniques, preuve que les pirates ont conçu des versions personnalisées des malwares pour échapper aux détections classiques. Le premier, XRedRAT, agit comme une porte dérobée : une fois installé, il permet à des attaquants distants de prendre le contrôle d’un ordinateur, d’en exfiltrer des données, ou encore d’y installer d’autres malwares. Le second, CoinStealer, est conçu pour cibler les utilisateurs de cryptomonnaies. Il surveille le presse-papiers à la recherche d’adresses de portefeuille, et les remplace automatiquement par celles du cybercriminel lorsque l’utilisateur tente d’effectuer une transaction.

Les conséquences sont bien réelles. L’adresse de portefeuille identifiée comme réceptrice des fonds détournés a déjà accumulé 9,3 bitcoins, soit environ 593 000 euros au cours actuel. Cette attaque furtive, qui repose sur l’ingénierie sociale et la confiance dans le matériel officiel, a ainsi permis aux hackers de subtiliser des fonds sans que les victimes ne s’en rendent compte immédiatement.

Un cas d’école de compromission logicielle

La faille a été révélée lorsqu’un testeur a voulu passer en revue les performances d’une imprimante Procolored UV et a été interpellé par une alerte de son antivirus. En remontant l’origine de l’alerte, les chercheurs en cybersécurité ont constaté que les fichiers d’installation avaient été modifiés pour la dernière fois en octobre 2024. Pendant six mois, aucun contrôle de sécurité n’a été effectué sur ces ressources pourtant publiques, disponibles sur le site officiel du fabricant.

L’ampleur de la diffusion pose question. Les imprimantes concernées, parmi lesquelles les modèles F8, F13, F13 Pro, V6, V11 Pro et VF13 Pro, sont principalement destinées à un public professionnel : studios de création, ateliers de personnalisation d’objets, ou encore entreprises de design. Ces utilisateurs, souvent bien équipés mais peu sensibilisés aux risques cyber, constituent une cible privilégiée. L’incident met également en lumière un problème de gouvernance : Procolored n’a à ce jour publié aucun communiqué officiel, ni retiré les liens vers les fichiers infectés.

Durant six mois, les pilotes vérolés sont restés en ligne sur le site du fabricant, exposant potentiellement chaque utilisateur à une compromission.

Une faille révélatrice d’un écosystème vulnérable

Ce type d’attaque n’est pas sans précédent. Ces dernières années, de nombreux acteurs ont été victimes d’attaques dites « de la chaîne d’approvisionnement logicielle ». On se souvient de l’affaire SolarWinds en 2020, ou plus récemment des compromissions de bibliothèques open source dans des projets critiques. Ce qui frappe dans le cas Procolored, c’est la simplicité de la méthode : pas besoin de briser des pare-feux ou d’infiltrer un réseau d’entreprise, il suffisait de placer des fichiers piégés sur une plateforme de téléchargement tierce, et de rediriger les utilisateurs vers ceux-ci. Sans parler du matériel (tablette, smartphone, Etc.) piégé par des commerçants pirates comme les faux samsung vendus avec des logiciels espions installés dans les appareils.

Le recours à Mega.nz n’est pas anodin non plus. Bien que légitime, ce service de stockage est fréquemment utilisé par des acteurs malveillants en raison de son anonymat relatif et de la difficulté pour les autorités à y exercer une surveillance efficace. Procolored, en déléguant ainsi l’hébergement de ses pilotes, a sans doute voulu économiser sur des coûts d’infrastructure, mais cette décision s’est révélée désastreuse pour la sécurité de ses clients.

Les victimes en attente de réponses

Aujourd’hui, de nombreuses questions restent sans réponse. Combien d’utilisateurs ont été infectés ? Procolored compte-t-il prendre des mesures pour prévenir de nouvelles attaques ? La marque va-t-elle collaborer avec les autorités ou les éditeurs antivirus pour aider les victimes ? Pour l’heure, aucune mise à jour officielle des pilotes n’a été annoncée, et les fichiers contaminés sont toujours disponibles en ligne. Face à l’absence de réaction, la communauté technique se mobilise. Des utilisateurs ont commencé à alerter les forums et à proposer des méthodes pour vérifier si leur système est compromis. Les antivirus, eux, mettent à jour leurs bases de données pour bloquer la propagation des malwares.

L’affaire pose également un dilemme : comment rétablir la confiance quand la compromission vient d’un outil censé être fiable ? Les professionnels ayant investi plusieurs centaines d’euros dans une imprimante sont aujourd’hui contraints de désinstaller les pilotes, de scanner leur machine et, dans le pire des cas, de changer de matériel.

L’ombre persistante des attaques logicielles

Cette affaire illustre un changement d’ère dans les cybermenaces. Les attaques ne ciblent plus seulement les grandes entreprises, mais s’introduisent dans les usages quotidiens. Le danger n’est plus uniquement dans les pièces jointes d’e-mails douteux ou les sites suspects : il peut désormais venir d’un fichier téléchargé depuis un site officiel, d’un logiciel recommandé par un fabricant reconnu. La sophistication des attaquants croît, mais surtout, leur stratégie évolue. En compromettant des outils professionnels, ils ciblent des victimes à la fois solvables, peu vigilantes et mal préparées.

Le cas Procolored rappelle ainsi que la cybersécurité ne peut plus être traitée comme une option. Elle doit faire partie intégrante du cycle de vie de tout produit technologique, y compris les périphériques matériels. Les fabricants doivent non seulement sécuriser leur matériel, mais aussi contrôler chaque maillon de leur chaîne logicielle. Car en 2025, il ne suffit plus de vendre une bonne imprimante : encore faut-il garantir qu’elle n’ouvre pas une porte aux pirates.

Ukraine assiégée : l’autre front de la cyberguerre contre la Russie

Les cyberattaques contre l’Ukraine ont bondi de 48 % au second semestre 2024, mais derrière cette hausse se cache une guerre numérique où sabotage, désinformation et ciblage militaire redéfinissent les règles de la cybersécurité.

Depuis 2022, l’Ukraine ne mène pas seulement une guerre sur le terrain : elle affronte une guerre numérique sans précédent. Les cyberattaques, longtemps considérées comme un théâtre secondaire du conflit russo-ukrainien, se révèlent aujourd’hui être un front central, intégré aux opérations militaires et stratégiques. Le dernier rapport du CERT-UA, le centre ukrainien d’intervention d’urgence informatique, dresse un tableau inquiétant pour le second semestre 2024 : une augmentation vertigineuse du nombre d’incidents, des tactiques russes de plus en plus sophistiquées, et une perméabilité croissante entre les attaques numériques et les actions militaires sur le terrain. La cyberguerre n’est plus une menace en ligne : c’est une guerre totale, hybridée, aux conséquences bien réelles pour l’État et ses citoyens.

Une explosion des incidents, une baisse trompeuse de leur gravité apparente

Derrière les chiffres du dernier rapport du CERT-UA se dessine une mutation profonde des modes opératoires. Durant la seconde moitié de 2024, l’Ukraine a enregistré 2 576 incidents de cybersécurité, soit une hausse de 48 % par rapport au semestre précédent. Un pic qui, à première vue, pourrait suggérer une intensification brute des offensives. Pourtant, dans un paradoxe apparent, les incidents jugés critiques ou de haute sévérité ont chuté de 77 %. Ce recul ne traduit pas une accalmie, mais un changement de méthode. Les attaques ne sont pas moins dangereuses, elles sont simplement plus furtives. Mieux dissimulées, elles échappent aux radars classiques, brouillant les seuils de détection.

Les campagnes de diffusion de malwares ont doublé (+112 %), avec une industrialisation inquiétante du phishing. L’utilisation de plateformes légitimes comme Google Drive ou GitHub pour héberger des malwares marque un tournant : les attaquants se greffent sur des infrastructures de confiance pour franchir les défenses les plus robustes. En parallèle, les actions menées contre le réseau électrique ukrainien montrent une synergie inédite entre le cyber et le cinétique. Désormais, une attaque numérique peut précéder un tir de missile, dans un ballet destructeur où chaque faille informatique devient une brèche stratégique.

Les attaques cyber précèdent désormais les frappes de missiles, selon le CERT-UA, soulignant la fusion entre guerre numérique et militaire.

L’armée comme champ de bataille numérique

Le monde militaire, longtemps perçu comme un bastion sécurisé, devient aujourd’hui une cible prioritaire — et un terrain d’affrontement numérique. Le rapport du CERT-UA révèle que plusieurs outils malveillants, dont les implants FIRMACHAGENT et le malware historique SPECTR, ont été déployés pour infiltrer les communications militaires, intercepter des données GPS ou dérober des identifiants d’applications de messagerie comme Signal.

Les groupes d’attaque russes identifiés sous les appellations UAC-0020 (Vermin) ou UAC-0180 ont multiplié les campagnes contre les systèmes de partage de fichiers, les dispositifs de surveillance ou les communications tactiques. Dans un cas documenté, des malwares ont été diffusés sous la forme d’applications Android militaires factices, clones de logiciels authentiques, mais dotés de fonctionnalités d’espionnage poussées. Ces applications malveillantes, souvent partagées via Signal, injectaient du code Java malicieux et prenaient le contrôle des téléphones infectés. Il ne s’agissait plus seulement d’espionner, mais bien d’altérer le cours d’opérations sur le terrain.

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L’infrastructure civile, nouvelle cible stratégique

Les cyberattaques ne visent plus seulement les militaires : elles frappent aussi les civils au cœur de leur quotidien. En décembre 2024, le piratage des registres étatiques du ministère de la Justice ukrainien a provoqué une paralysie brutale : passeports bloqués, transactions immobilières suspendues, franchissements de frontières interrompus. Au-delà des désagréments administratifs, cet épisode a illustré avec force que les infrastructures numériques civiles sont devenues des instruments de guerre.

Cette nouvelle réalité modifie l’équation stratégique. Un serveur compromis peut désormais équivaloir à une route détruite ou à une centrale visée. Chaque attaque contre des services publics, des systèmes de santé ou des bases de données démographiques devient une manière de miner la résilience de l’État ukrainien — non plus par la violence, mais par la paralysie numérique.

Chaînes d’approvisionnement : la nouvelle porte d’entrée

Face au durcissement des systèmes critiques, les groupes de pirates changent de stratégie : ils s’attaquent aux maillons faibles, souvent négligés. Les prestataires, sous-traitants ou éditeurs de logiciels tiers deviennent les nouvelles cibles. CERT-UA souligne que plusieurs campagnes d’intrusion sont passées par des failles dans des outils comme GeoServer (CVE-2024-36401) ou WinRAR (CVE-2023-38831), infiltrant les organisations par des dépendances compromises.

Ce déplacement vers les chaînes d’approvisionnement n’est pas sans rappeler l’affaire SolarWinds, mais dans une version localisée, plus discrète et persistante. En exploitant la confiance accordée à certains fournisseurs, les attaquants parviennent à contourner les barrières de sécurité les plus robustes, instaurant une vulnérabilité systémique difficile à colmater.

Les intrusions par la chaîne d’approvisionnement deviennent la norme : un modèle d’attaque silencieuse mais redoutablement efficace.

Des groupes connus, mais toujours plus innovants

Les visages de la cyberguerre ne changent pas, mais leurs méthodes, oui. Des groupes comme UAC-0001 (plus connu sous le nom d’APT28) ou UAC-0050 ont modernisé leurs arsenaux. Finies les vieilles macros en Visual Basic. Place aux QR-codes piégés, aux faux CAPTCHAs et aux fichiers d’archives infectés. L’objectif reste le même : exfiltrer des données, compromettre des comptes, désorganiser les communications. Mais les moyens sont désormais calibrés au millimètre, ciblés, déguisés et adaptés à chaque profil.

Derrière ces attaques se cache un travail d’ingénierie sociale aussi poussé que leur codage. Les campagnes de spear phishing — très ciblées — exploitent la psychologie humaine autant que les vulnérabilités logicielles. Une simple invitation à une conférence peut se révéler être un cheval de Troie redoutable, délivrant un script PowerShell à l’insu de l’utilisateur.

Malgré les difficultés, les défenses ukrainiennes s’organisent. Le CERT-UA, avec l’appui d’alliés internationaux, déploie des réseaux de capteurs, des plateformes d’analyse comportementale et des outils de cartographie des menaces. Certaines attaques sont stoppées avant leur exécution complète — des « quasi-incidents » grâce à une meilleure anticipation.

Mais l’ampleur du défi reste vertigineuse. Les cybercriminels exploitent désormais des failles zéro-day dans les 12 à 24 heures suivant leur divulgation. Dans ce contexte, chaque retard de mise à jour peut ouvrir une brèche irréparable. Seule une stratégie proactive, axée sur la chasse aux menaces et le partage d’informations, peut offrir une chance de garder une longueur d’avance.

Guerre psychologique : la frontière invisible

Si les logiciels malveillants captent l’attention, l’autre volet de cette guerre est silencieux, insidieux : celui de la désinformation et de l’ingénierie sociale. Les opérations d’influence psychologique (IPSO), pilier de la stratégie russe, cherchent à semer le doute, la peur et la méfiance parmi la population. Même un piratage raté peut suffire à provoquer une panique ou à éroder la confiance dans les institutions.

Des campagnes de phishing ciblent directement les citoyens via Signal ou WhatsApp. Les données volées ne servent pas qu’à l’espionnage : elles alimentent des récits falsifiés, sont manipulées dans des campagnes de désinformation, et servent à intoxiquer le débat public.

La guerre en Ukraine montre que la cybersécurité ne peut plus être cantonnée à des pare-feu ou à des antivirus. Elle doit désormais intégrer des considérations géopolitiques, sociales et militaires. La cyberguerre ne se joue pas seulement sur des claviers, mais dans les centrales électriques, les casernes, les hôpitaux, et jusque dans la poche des citoyens.

À l’heure où la Russie perfectionne ses tactiques hybrides, la question n’est plus de savoir si les attaques vont continuer, mais si les défenseurs réussiront à évoluer plus vite que leurs adversaires. Cette course contre la montre est-elle tenable sur le long terme ?

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Un Yéménite accusé d’avoir lancé Black Kingdom contre des hôpitaux

Un ressortissant yéménite est accusé d’avoir orchestré une vaste campagne de cyberattaques avec le rançongiciel Black Kingdom, ciblant écoles, cliniques et entreprises aux États-Unis, depuis le Yémen.

Le ministère américain de la Justice a levé le voile sur un nouvel épisode inquiétant de la cyberguerre mondiale. Le 2 mai 2025, les autorités américaines ont annoncé l’inculpation de Rami Khaled Ahmed, un Yéménite de 36 ans, accusé d’avoir dirigé une campagne d’attaques informatiques via le ransomware Black Kingdom entre mars 2021 et juin 2023. Depuis Sanaa, la capitale du Yémen, Ahmed aurait mené une série d’opérations visant à extorquer des sommes en cryptomonnaie en paralysant des réseaux informatiques critiques, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et des services aux entreprises. Cette affaire, révélée dans un contexte de répression renforcée contre les cybercriminels à l’échelle internationale, soulève de nombreuses questions sur la coordination de la lutte contre la cybercriminalité, les failles persistantes dans les infrastructures numériques et les limites de la souveraineté judiciaire face à des menaces transnationales.

D’après l’acte d’accusation rendu public par le Département de la Justice américain (DoJ), Rami Khaled Ahmed aurait exploité une faille de sécurité critique baptisée ProxyLogon, découverte dans les serveurs Microsoft Exchange début 2021. Cette vulnérabilité, qui permet à un pirate de prendre le contrôle total d’un serveur sans authentification préalable, a été rapidement exploitée par de nombreux groupes malveillants à travers le monde. Dans le cas du Yéménite, elle aurait permis l’installation du ransomware Black Kingdom sur environ 1 500 systèmes informatiques, principalement aux États-Unis mais aussi dans d’autres pays.

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Parmi les cibles confirmées figurent une entreprise de services de facturation médicale à Encino, une station de ski dans l’Oregon, un district scolaire en Pennsylvanie et une clinique de santé dans le Wisconsin. Après avoir pénétré les réseaux, le malware procédait au chiffrement des données sensibles, empêchant tout accès pour les utilisateurs légitimes. Une note de rançon apparaissait ensuite sur les écrans des victimes, les invitant à transférer 10 000 dollars (environ 9 300 euros) en bitcoins à une adresse contrôlée par un complice. Un canal de communication par e-mail permettait aux victimes de prouver le paiement et de recevoir, potentiellement, une clé de déchiffrement.

« Black Kingdom est l’une des premières familles de ransomwares à avoir exploité ProxyLogon. Elle a marqué une étape dans la sophistication des attaques contre les systèmes Exchange Server« , a expliqué Microsoft dans une analyse publiée fin mars 2021.

Connue également sous le nom de Pydomer, la famille de ransomwares Black Kingdom n’est pas nouvelle dans le paysage des menaces cyber. Elle avait déjà été repérée dans des attaques utilisant une autre faille de sécurité majeure : celle du VPN Pulse Secure, référencée CVE-2019-11510. Ces vulnérabilités, connues et documentées, n’en restent pas moins redoutables, notamment lorsque les correctifs ne sont pas appliqués à temps par les administrateurs système.

Si Rami Khaled Ahmed est reconnu coupable, il risque une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison fédérale aux États-Unis, soit cinq ans pour chacun des trois chefs d’accusation retenus contre lui : complot, dommage intentionnel à un ordinateur protégé, et menaces de dommage à un ordinateur protégé. Cependant, l’accusé réside toujours au Yémen, pays avec lequel les États-Unis n’ont pas de traité d’extradition en vigueur. Son arrestation dépendra donc de l’évolution des relations diplomatiques et sécuritaires dans la région.

Cette inculpation n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans une vague plus large d’actions coordonnées menées par les autorités américaines pour lutter contre la cybercriminalité transnationale. Ces derniers mois, plusieurs arrestations ont été annoncées, illustrant la diversité et l’internationalisation des menaces numériques.

Parmi elles, celle d’Artem Stryzhak, un Ukrainien arrêté en Espagne en juin 2024, affilié au ransomware Nefilim. Extradé vers les États-Unis le 30 avril 2025, il est accusé d’avoir mené des cyberattaques depuis 2021, avec à la clé des demandes de rançon similaires à celles de Black Kingdom. Son procès pourrait également se solder par une peine de cinq ans de prison fédérale.

Dans un autre dossier très médiatisé, Tyler Robert Buchanan, citoyen britannique soupçonné d’appartenir au groupe Scattered Spider, a également été extradé depuis l’Espagne. Il fait face à des accusations de fraude électronique et d’usurpation d’identité, deux infractions couramment associées aux campagnes de phishing et aux compromissions de comptes à grande échelle.

Plus troublant encore : certaines ramifications de ces affaires convergent vers des réseaux aux pratiques encore plus sinistres.

Les noms de Leonidas Varagiannis, alias War, et de Prasan Nepal, alias Trippy, tous deux âgés d’à peine 20 ans, ont fait surface dans un scandale d’envergure. Les deux hommes, décrits comme les chefs du groupe 764, sont accusés d’avoir organisé la diffusion de contenus pédopornographiques en exploitant au moins huit mineurs. Leur groupe, 764, est affilié à une constellation de collectifs criminels appelés The Com, dont ferait également partie Scattered Spider. L’un des membres, Richard Anthony Reyna Densmore, a déjà été condamné à 30 ans de réclusion aux États-Unis en novembre 2024 pour exploitation sexuelle d’enfants.

Ces accusations interviennent dans le contexte d’une série d’annonces des autorités gouvernementales américaines contre diverses activités criminelles.

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Le ministère de la Justice a rendu public un acte d’accusation accusant le citoyen ukrainien Artem Stryzhak d’avoir attaqué des entreprises à l’aide du ransomware Nefilim depuis qu’il est devenu affilié en juin 2021. Il a été arrêté en Espagne en juin 2024 et extradé vers les États-Unis le 30 avril 2025. S’il est reconnu coupable de cette accusation, Stryzhak risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.

Tyler Robert Buchanan, un ressortissant britannique soupçonné d’appartenir au célèbre groupe de cybercriminalité Scattered Spider, a été extradé d’Espagne vers les États-Unis pour répondre à des accusations de fraude électronique et d’usurpation d’identité aggravée. Buchanan a été arrêté en Espagne en juin 2024. Les accusations portées contre lui et d’autres membres de Scattered Spider ont été annoncées par les États-Unis en novembre 2024.

Leonidas Varagiannis (alias War), 21 ans, et Prasan Nepal (alias Trippy), 20 ans, les deux chefs présumés du groupe d’extorsion d’enfants 764, ont été arrêtés et accusés d’avoir dirigé et diffusé du matériel pédopornographique. Les deux hommes sont accusés d’avoir exploité au moins huit victimes mineures.

Richard Anthony Reyna Densmore, un autre membre du 764, a été condamné à 30 ans de prison aux États-Unis en novembre 2024 pour exploitation sexuelle d’un enfant. Les membres du 764 sont affiliés à The Com , un ensemble hétéroclite de groupes aux liens étroits qui commettent des crimes sexuels et violents à motivation financière. Scattered Spider fait également partie de ce groupe.

Le Réseau de lutte contre la criminalité financière (FinCEN) du Département du Trésor américain a désigné le conglomérat cambodgien HuiOne Group comme une « institution particulièrement préoccupante en matière de blanchiment d’argent » pour les réseaux transnationaux de cybercriminalité d’Asie du Sud-Est, car il facilite les escroqueries amoureuses et sert de plaque tournante essentielle au blanchiment des produits des cyberattaques perpétrées par la République populaire démocratique de Corée (RPDC). La licence bancaire de HuiOne Pay a été révoquée en mars 2025 par la Banque nationale du Cambodge.

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Dracula : une machine bien huilée siphonne les données de millions d’utilisateurs

Un clic, une carte volée. Derrière chaque lien frauduleux, une machine bien huilée siphonne les données de millions d’utilisateurs à travers le monde.

Depuis 2023, une opération de cyberfraude d’une ampleur inédite s’est déployée dans l’ombre, orchestrée à travers une plateforme méconnue du grand public : Darcula. En seulement sept mois, ce système automatisé et tentaculaire a permis à des cybercriminels de subtiliser les données de près de 884 000 cartes de paiement, en attirant plus de 13 millions d’internautes vers des pages frauduleuses. Son fonctionnement repose sur un service de phishing par abonnement, qui fournit à ses clients une panoplie complète d’outils pour escroquer à grande échelle. L’arme principale : des SMS déguisés en notifications administratives ou livraisons fictives. Ce nouveau visage du phishing, plus crédible et insidieux que jamais, expose les failles d’un monde numérique où la géographie ne protège plus personne.

Ce qui distingue Darcula des vagues de phishing classiques, c’est son degré d’industrialisation. La plateforme ne se contente pas de fournir un kit de base pour escrocs du dimanche. Elle propose une véritable infrastructure clé en main, avec interface utilisateur, tableau de bord centralisé, et une assistance technique digne des services professionnels. En clair, tout individu doté d’un minimum de compétences peut, contre un abonnement, devenir opérateur de cette fraude planétaire. Cette démocratisation de la cybercriminalité à grande échelle brouille les pistes et rend la lutte d’autant plus complexe pour les autorités.

L’étude conjointe réalisée par des médias spécialisés et la société norvégienne Mnemonic a révélé une cartographie saisissante de ce système globalisé. Actif dans plus de cent pays, Darcula exploite près de 20 000 domaines frauduleux qui usurpent les marques les plus connues, des opérateurs téléphoniques aux services postaux, en passant par les banques et plateformes de commerce en ligne. Ces domaines sont utilisés pour piéger les internautes via des messages bien ficelés, envoyés en masse grâce à des fermes SIM automatisées et des modems configurés pour inonder le monde de fausses alertes.

Darcula s’appuie sur un écosystème sophistiqué de 20 000 faux domaines actifs, capables d’imiter à la perfection les plus grandes marques mondiales.

L’un des éléments centraux de l’opération est un framework malveillant baptisé Magic Cat, une structure logicielle modulaire conçue pour générer automatiquement des pages de phishing personnalisées. Ce code, qui permet une mise en ligne rapide de faux sites imitant n’importe quel service légitime, serait l’œuvre d’un développeur chinois originaire du Henan. Bien que l’entreprise à laquelle il est affilié ait démenti toute implication, arguant qu’elle se contente de créer des outils de webdesign, la chronologie des événements suggère une autre réalité. Peu après ces déclarations publiques, une nouvelle version de Magic Cat a refait surface sur le darknet, dotée de fonctionnalités encore plus avancées.

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La force de Darcula réside également dans sa capacité à évoluer. En février 2025, la plateforme s’est enrichie de services inédits, tels que la création de cartes bancaires virtuelles ou encore l’intégration de modes furtifs. Mais c’est en avril de cette même année qu’un cap technologique a été franchi avec l’introduction d’un réseau neuronal génératif. Ce dernier permet de produire, en quelques secondes, des scénarios de fraude hautement personnalisés, dans n’importe quelle langue, adaptés à la culture, au contexte économique et aux habitudes numériques de la cible.

Ce raffinement des méthodes a pour conséquence directe un taux de conversion dramatique : les victimes ne se doutent de rien, même après avoir cliqué, tant l’illusion est parfaite. Ce n’est qu’une fois leur compte vidé ou leur carte bloquée qu’elles découvrent l’étendue du piège. Les escrocs, eux, disposent d’un canal de revente sécurisé et de circuits de blanchiment anonymes, rendus possibles par les crypto-monnaies et des places de marché fermées sur Telegram.

Le réseau Darcula s’appuie sur des IA génératives pour produire des campagnes de phishing localisées, parfaitement adaptées à chaque cible.

Sur ces forums clandestins, des échanges constants ont été observés : tutoriels pour novices, résultats financiers partagés en captures d’écran, ventes de lots de données bancaires, ou encore recommandations de fournisseurs pour le matériel logistique. Parmi les images récupérées par les chercheurs, on retrouve des photographies de véritables usines de fraude, avec rangées de modems, ordinateurs alignés, et cartes SIM empilées par centaines. Cette réalité, longtemps cantonnée à la fiction cyberpunk, est désormais bien tangible.

Les chercheurs ont pu identifier environ 600 opérateurs ayant utilisé les services de Darcula. Une grande partie d’entre eux opèrent par proxy, en sous-traitant certaines fonctions ou en revendant les accès à des tiers, ce qui complexifie encore le travail des enquêteurs. Malgré cela, tous les éléments collectés ont été transmis aux services de police internationaux, notamment Europol et Interpol, dans l’espoir de remonter la chaîne de responsabilités. Mais dans un monde où un simple clic peut franchir des frontières, où les attaques proviennent d’ordinateurs fantômes répartis sur cinq continents, la réponse judiciaire reste lente et inadaptée à la fluidité des cyberattaques.

Pour les entreprises et les particuliers, le principal levier de défense reste la vigilance. Aucun antivirus, aussi sophistiqué soit-il, ne peut empêcher un utilisateur de cliquer sur un lien s’il pense qu’il provient de sa banque ou d’un service de livraison. C’est là toute la perversité du système Darcula : il n’exploite pas une faille technique, mais humaine. Le doute, l’urgence, la peur de la sanction ou l’attente d’un colis sont des émotions que l’algorithme sait activer au bon moment, avec la bonne formulation.

À mesure que les frontières entre réalité et simulation s’estompent, il devient plus difficile de distinguer le vrai du faux. L’industrialisation du phishing, soutenue par des intelligences artificielles toujours plus persuasives, marque une rupture dans l’histoire de la cybersécurité. Elle démontre que la guerre numérique ne se joue plus entre des experts cachés dans l’ombre, mais entre chaque individu connecté et des systèmes conçus pour le tromper, jusqu’au moindre détail.

Reste à savoir comment les États, les entreprises et les citoyens parviendront à reprendre le contrôle de cet espace numérique devenu si vulnérable. La question est d’autant plus cruciale que des plateformes comme Darcula ne cessent de se perfectionner, chaque mois, dans une course à l’efficacité et à l’invisibilité. Dans un avenir proche, verrons-nous apparaître des campagnes de fraude totalement automatisées, adaptables en temps réel au profil psychologique de chaque cible ?

Et si la prochaine guerre mondiale ne se faisait plus sur terre, ni dans l’espace, mais par message interposé, à travers des clics silencieux et invisibles ?

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Sécurité électorale : le rôle de la CISA fragilisé par le retrait du soutien fédéral

La CISA a terminé son examen interne sur la sécurité électorale, mais refuse de rendre ses conclusions publiques. Cette décision suscite des inquiétudes parmi les responsables locaux qui craignent une fragilisation des infrastructures électorales face aux cybermenaces.

L’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA) a récemment terminé un examen interne sur la sécurité électorale. Cependant, elle a décidé de ne pas publier les résultats, invoquant la nature confidentielle du document. Cette décision intervient dans un contexte de tension croissante, alors que le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) a récemment mis fin au financement du Centre d’analyse et de partage d’informations sur l’infrastructure électorale (EI-ISAC), géré par le Center for Internet Security (CIS). Cette coupure budgétaire prive de nombreux États et collectivités locales de services essentiels en matière de cybersécurité, augmentant ainsi leur vulnérabilité face aux menaces potentielles. Les responsables électoraux locaux s’inquiètent du manque de soutien fédéral à l’approche des prochaines élections, ce qui pourrait compromettre la sécurité et l’intégrité du processus démocratique.

L’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA) a récemment terminé une évaluation interne sur la sécurité électorale, mais a choisi de ne pas en dévoiler les conclusions. Cette décision, confirmée cette semaine par un porte-parole de l’agence, soulève des inquiétudes profondes chez les responsables électoraux à travers le pays. Alors que le paysage électoral américain est marqué par une augmentation constante des menaces cybernétiques, la décision de la CISA de conserver cette évaluation comme un document confidentiel est perçue par beaucoup comme un manque de transparence qui pourrait affaiblir la capacité des juridictions locales à se défendre contre d’éventuelles attaques.

Un porte-parole de la CISA a déclaré que ce rapport est destiné à orienter les futures stratégies de l’agence en matière de protection des infrastructures critiques, mais qu’il ne sera pas rendu public. Cette déclaration a immédiatement suscité une réaction de la part des responsables électoraux et des experts en cybersécurité, qui estiment que le manque de transparence pourrait avoir des conséquences graves à l’approche des élections.

Tim Harper, analyste politique senior pour le Centre pour la démocratie et la technologie, a critiqué cette décision en affirmant que sans un accès clair aux résultats de cette évaluation, les responsables électoraux ne sauront pas quelles menaces spécifiques sont susceptibles de peser sur eux ni quelles stratégies de défense adopter. Selon lui, la CISA joue un rôle central dans la protection du processus démocratique, et le fait de priver les administrations locales d’informations cruciales pourrait nuire à la sécurité globale des élections.

La décision de la CISA de garder ces conclusions secrètes intervient dans un contexte particulièrement délicat. Les menaces contre les infrastructures électorales ont augmenté de manière significative au cours des quatre dernières années, avec une multiplication des cyberattaques, des campagnes de désinformation et des tentatives d’influence étrangère. Les juridictions locales, qui manquent souvent de ressources techniques et de personnel spécialisé, comptaient sur l’expertise et le soutien logistique de la CISA pour combler ces lacunes. Cette absence de transparence risque de creuser un fossé supplémentaire entre le gouvernement fédéral et les administrations locales, alors que la coopération entre ces deux niveaux est cruciale pour assurer la sécurité du processus électoral.

Le retrait du soutien fédéral au CIS met en péril la sécurité des élections

La fin de la coopération entre le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) et le Center for Internet Security (CIS) a accentué la vulnérabilité des infrastructures électorales. Le CIS gérait jusqu’ici le Centre d’analyse et de partage d’informations sur l’infrastructure électorale (EI-ISAC), un programme essentiel de surveillance et de réponse aux cyberattaques. Depuis sa création en 2018, l’EI-ISAC fournissait un soutien technique de premier plan aux juridictions électorales locales, notamment grâce à la mise en place des capteurs Albert, des dispositifs capables de détecter les tentatives d’intrusion en temps réel.

La décision du DHS de mettre fin au financement du CIS a été officialisée dans une note interne datée du 14 février. Selon ce document, le département estimait que l’EI-ISAC ne correspondait plus aux objectifs stratégiques du DHS. Cette rupture de financement a eu un effet immédiat : la majorité des États sont désormais interdits, pour des raisons légales, de continuer à utiliser les services de l’EI-ISAC. Cette situation place les autorités locales dans une position délicate, les obligeant à chercher des solutions alternatives souvent plus coûteuses et moins fiables.

Scott McDonell, greffier du comté de Dane dans le Wisconsin, a exprimé sa frustration face à cette situation. Il a expliqué que son comté s’appuyait fortement sur le capteur Albert fourni par le CIS pour surveiller son réseau informatique en continu. Ce dispositif permettait de détecter immédiatement toute tentative d’intrusion et de lancer une réponse rapide pour limiter les dégâts. Désormais privé de ce soutien, McDonell envisage de faire appel à un fournisseur privé pour remplacer le capteur Albert, mais le coût de cette alternative représente un défi budgétaire majeur.

Le problème ne se limite pas à la cybersécurité. Le CIS fournissait également une assistance technique précieuse aux responsables électoraux, en organisant des sessions de formation et en partageant des renseignements actualisés sur les menaces en cours. Wesley Wilcox, superviseur des élections dans le comté de Marion en Floride, a rappelé que l’EI-ISAC jouait un rôle essentiel en créant une « salle de situation » qui permettait de coordonner la réponse des différentes juridictions en cas d’attaque à grande échelle. La fin de ce soutien stratégique laisse un vide difficile à combler, surtout à l’approche des élections.

Ce retrait du soutien fédéral risque également d’exacerber les inégalités entre les juridictions électorales. Les grandes villes et les États les mieux financés pourront sans doute trouver des solutions alternatives, mais les comtés ruraux et les petites municipalités, qui dépendent largement de l’aide fédérale, risquent de se retrouver sans défense face à une menace grandissante. Le modèle de sécurité électorale américain, basé sur une coopération entre le gouvernement fédéral et les administrations locales, est désormais remis en question.

Une situation critique à l’approche des élections ?

La perte de soutien fédéral survient à un moment particulièrement critique. Les menaces pesant sur les infrastructures électorales américaines sont en constante évolution. Les cyberattaques sont de plus en plus sophistiquées et ciblées. Les services de renseignement américains ont déjà signalé une augmentation des tentatives d’ingérence étrangère dans le processus électoral, et les attaques par rançongiciel contre les systèmes informatiques locaux sont devenues monnaie courante.

L’absence de soutien fédéral pourrait également nuire à la capacité des juridictions locales à répondre efficacement aux menaces physiques. La CISA avait joué un rôle clé ces dernières années en aidant les autorités locales à renforcer la sécurité physique des bureaux de vote et en formant le personnel électoral à gérer les situations de crise. En l’absence de ces ressources, les administrations locales risquent de se retrouver mal préparées face à une situation d’urgence.

Tim Harper a mis en garde contre le risque d’une réaction en chaîne : si une attaque venait à perturber le processus électoral dans une juridiction locale, le manque de soutien technique et logistique pourrait rapidement se transformer en une crise nationale. Selon lui, la transparence est la clé pour éviter ce scénario. Il exhorte la CISA à publier son évaluation interne et à rétablir un dialogue ouvert avec les responsables électoraux.

La pression monte également du côté des associations professionnelles. Le mois dernier, l’Association nationale des secrétaires d’État a adressé une lettre à la secrétaire du DHS, Kristi Noem, pour lui demander de rétablir le financement du CIS et de maintenir le soutien technique aux juridictions locales. Les responsables électoraux estiment que le gouvernement fédéral a une responsabilité directe dans la protection du processus démocratique, et que priver les juridictions locales de ce soutien revient à affaiblir la résilience du système électoral dans son ensemble.

La sécurité des élections américaines repose sur une coopération étroite entre le gouvernement fédéral, les États et les autorités locales. Le retrait du soutien fédéral et le manque de transparence de la CISA créent un climat d’incertitude qui pourrait avoir des répercussions profondes sur la confiance des électeurs. Si ces problèmes ne sont pas rapidement résolus, les prochaines élections pourraient se dérouler dans un contexte de vulnérabilité accrue, avec un risque réel d’ingérence et de perturbation du processus électoral.

Le retrait du soutien fédéral à la cybersécurité électorale laisse les juridictions locales vulnérables à des attaques sophistiquées et à une désinformation croissante.

La décision de la CISA de garder son rapport interne confidentiel prive les responsables électoraux de renseignements stratégiques essentiels pour assurer la sécurité des élections.

Des milliers d’esclaves sauvées de camps de concentration dédiés aux escroquerie en ligne bloqués à la frontière thaïlandaise

Plus de 7 000 personnes, récemment libérées de camps de concentration spécialisé dans les escroqueries en ligne Birman, se retrouvent bloquées à la frontière thaïlandaise, incertaines de leur avenir. Ces individus, originaires de 29 pays, attendent leur rapatriement dans des conditions précaires.

Depuis plus d’une semaine, ces victimes du trafic humain, principalement issues de l’industrie des escroqueries en ligne, sont détenues dans un centre à la frontière thaïlandaise. Malgré quelques rapatriements récents, des milliers d’autres demeurent en attente, la Thaïlande exigeant des garanties de leurs pays d’origine pour les accueillir.

Jeudi, 84 Indonésiens secourus ont été autorisés à traverser la frontière depuis la ville de Myawaddy et seront rapatriés par avion à Jakarta vendredi, selon le ministère indonésien des Affaires étrangères. La semaine précédente, plus de 600 personnes avaient été rapatriées en Chine. Cependant, des milliers d’autres restent piégées dans l’incertitude, la Thaïlande souhaitant obtenir des garanties que leurs pays d’origine accepteront leur retour avant de les laisser entrer. Des esclaves obligé de produire des escroqueries en ligne par milliers comme le montrait ZATAZ en 2022.

L’essor des escroqueries en ligne en Asie du Sud-Est

Ces dernières années, la Birmanie, le Cambodge et le Laos sont devenus des centres névralgiques pour des gangs criminels transnationaux, principalement chinois, spécialisés dans les escroqueries aux investissements en cryptomonnaies. Ces gangs attirent des travailleurs avec de fausses offres d’emploi et les forcent à opérer dans des conditions proches de l’esclavage. Privés de leurs documents et sous surveillance constante, les travailleurs sont contraints de mener des arnaques en ligne ciblant des victimes dans le monde entier.

La Karen Border Guard Force (BGF), une milice birmane alliée à la junte militaire, a joué un rôle ambigu dans cette crise. Elle est accusée d’avoir facilité l’expansion de centres d’escroquerie, notamment à Shwe Kokko, tout en étant à l’origine de la libération récente de milliers de travailleurs. Cette action s’inscrit dans un contexte de pressions croissantes de la part des gouvernements thaïlandais et chinois pour démanteler ces réseaux criminels, notamment après un incident très médiatisé : l’enlèvement d’un acteur chinois en Thaïlande, qui avait été transféré de force au Myanmar.

Une crise humanitaire à la frontière thaïlandaise

La libération soudaine de milliers de travailleurs a engendré une crise humanitaire à la frontière thaïlandaise. Le gouvernement thaïlandais a indiqué que ces individus ne seraient autorisés à entrer sur le territoire que si leurs pays d’origine acceptaient officiellement de les rapatrier. Le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Phumtham Wechayachai, a exprimé son inquiétude quant à la gestion des détenus, soulignant que si la milice BGF les relâchait tous en même temps, cela pourrait provoquer un exode massif et incontrôlable.

« Si cela se produit, ils fuiront en masse comme un essaim d’abeilles« , a-t-il déclaré au journal thaïlandais The Nation. Il a exhorté le ministère des Affaires étrangères à conclure des accords de rapatriement rapidement, mais à ce jour, la plupart des détenus se trouvent toujours en Birmanie.

Les conditions de vie dans les camps sont difficiles. Selon la BBC, de nombreuses personnes secourues sont en mauvaise condition physique, souffrant de malnutrition et d’un accès insuffisant à la nourriture et aux soins médicaux.

Un avenir incertain pour des milliers de victimes

La diversité des nationalités des victimes complique leur rapatriement. Plus de 4 800 d’entre elles sont originaires de Chine, suivies par des citoyens vietnamiens, indiens et éthiopiens. Bien que certaines aient pu regagner leur pays, notamment les Indonésiens qui ont traversé la frontière avec la Thaïlande, des milliers d’autres restent en attente.

Le gouvernement thaïlandais a déjà pris des mesures drastiques pour contrer l’industrie des escroqueries en ligne en Birmanie. Plus tôt ce mois-ci, il a coupé l’électricité, le carburant et l’accès à Internet dans trois régions du Myanmar, suivant une visite du ministre adjoint chinois de la Sécurité publique, Liu Zhongyi, qui a exhorté Bangkok à faire davantage pour réprimer ces activités illicites.

Cependant, les gangs adaptent leurs stratégies pour contourner ces restrictions. Selon Wired, de nombreux sites frauduleux situés dans la région de Myawaddy utilisent désormais Starlink, le service Internet par satellite, pour maintenir leurs activités malgré les coupures de connexion imposées par la Thaïlande.

Le nombre de personnes victimes de trafic humain dans le cadre de ces opérations frauduleuses est estimé à plus de 100 000 au Myanmar. La Thaïlande, en tant que carrefour régional, joue un rôle clé dans la gestion de cette crise.

Cette situation met en évidence l’ampleur du trafic humain lié aux escroqueries en ligne et pose une question cruciale : la communauté internationale doit-elle intervenir pour assurer un rapatriement rapide et sécurisé de ces victimes, tout en renforçant la lutte contre ces réseaux criminels transnationaux ?

Le Forum économique mondial de Davos marqué par une hausse des attaques DDoS

Le Forum économique mondial de Davos 2024 a été marqué par une hausse significative des attaques DDoS. Il a été observé plus de 1 400 attaques ciblant les infrastructures suisses, doublant ainsi le volume enregistré en décembre.

Chaque année, le Forum économique mondial (WEF) de Davos attire des chefs d’État, des dirigeants d’entreprise et des figures influentes du monde entier. Cet événement, où se discutent les grandes orientations économiques et géopolitiques, est aussi une cible privilégiée des cyberattaques. Entre le 20 et le 24 janvier 2024, une activité DDoS inhabituelle a été détectée par l’équipe ASERT de NETSCOUT. Plus de 1 400 attaques ont été recensées, visant principalement les infrastructures télécoms et cloud suisses. Ces attaques ont culminé à 426 Gbps, mettant en évidence l’implication possible de groupes hacktivistes comme NoName057(16), connu pour ses campagnes de cyber-perturbation. Cet article décrypte cette vague d’attaques, ses méthodes et ses cibles, tout en soulignant les enjeux de cybersécurité lors d’événements d’envergure mondiale.

Le 21 janvier, NoName s’attaque à l’Italie, l’Ukraine, la Suisse ! – Capture Datasecuritybreach.fr

L’augmentation des attaques DDoS : Une menace persistante

Durant les cinq jours du Forum, ASERT a observé une activité DDoS environ deux fois plus importante qu’en décembre. Cette augmentation a été particulièrement marquée aux moments clés de l’événement, notamment lors des interventions de figures politiques de premier plan.

« Les attaques DDoS lors d’événements internationaux ne sont pas un hasard. Elles cherchent à perturber les communications et à envoyer un message politique ou idéologique. »

Le 19 janvier, la veille de l’ouverture du Forum, une attaque de 426 Gbps a ciblé un grand fournisseur suisse. Son objectif probable ? Tester l’efficacité des méthodes employées avant d’intensifier les actions les jours suivants.

Chiffres clés DDoS

Le nombre total d’attaques DDoS a augmenté de 20 % par rapport à 2023. L’Ukraine arrive en tête des pays les plus touchés, avec 2 052 attaques signalées, principalement organisées par des groupes pro-russes comme NoName057(16). DataSecurityBreach.fr a pu constater que les plateformes de commerce en ligne et sites web d’organisations (9 %), secteur financier (8,9 %), ainsi que d’autres industries, notamment le transport (7 %), les médias et Internet (7 %), et la fabrication (6,9 %). NoName057(16) s’est imposé comme l’acteur de menace principal dans les secteurs les plus touchés.

Au cours de l’année écoulée, NoName057(16) a connu une transformation majeure, formant plus d’une douzaine d’alliances stratégiques avec divers groupes hacktivistes pro-russes et pro-palestiniens. Ce passage de l’isolement à la collaboration a renforcé ses capacités opérationnelles et élargi son influence. Sans surprise, NoName057(16) a de nouveau dominé le domaine, surpassant largement les autres groupes en tant qu’attaquant le plus agressif. Depuis janvier 2023, le groupe a revendiqué 8 150 cyberattaques.

Chronologie des attaques DDoS observées

19 janvier : Une répétition avant l’événement

Avant même le début officiel du WEF, ASERT a détecté une attaque de 426 Gbps visant un fournisseur de services suisses. Elle s’est appuyée sur le DNS Reflection Amplification, une technique courante pour saturer une bande passante et tester la robustesse des infrastructures.

20 janvier : Des anomalies dès l’ouverture

À 15h20 UTC, alors que les premières sessions commençaient, une attaque atteignant 24 Gbps a été enregistrée. Contrairement à la veille, plusieurs vecteurs d’amplification ont été utilisés, rendant l’attaque plus difficile à contrer.

21 janvier : L’intensification des assauts

Cette journée a marqué un tournant, avec un volume croissant d’attaques précédant une allocution politique majeure. Les cybercriminels ont modifié leur approche, optant pour des attaques TCP ciblées et des inondations DNS sur UDP/53 et TCP/53.

22 janvier : Des attaques plus furtives

Bien que la bande passante utilisée ait été moindre, la sophistication des attaques a augmenté. Les méthodes TCP RST/SYN flood et TCP SYN/ACK amplification ont généré un flot de petits paquets difficilement filtrables.

23-24 janvier : Une fin sous tension

Si le 23 janvier fut relativement calme, le dernier jour du Forum a vu une résurgence des attaques DDoS, prolongeant leur effet plusieurs heures après la fin des discussions.

Qui sont les responsables ? Focus sur NoName057(16)

Les attaques observées portent la signature de groupes hacktivistes, notamment NoName057(16), affilié aux intérêts russes. Le blog ZATAZ avait été le premier a parlé de ces pirates devenus aujourd’hui des adeptes du DDoS. Ce collectif est connu pour ses attaques contre des entités politiques et économiques occidentales via leur projet DDoSia. Le groupe privilégie généralement les attaques HTTP flooding pour submerger les sites web, mais cette fois-ci, il a opté pour des méthodes TCP-based, corroborant les observations d’ASERT.

L’analyse des attaques DDoS montre qu’elles ont principalement visé les infrastructures critiques. Le secteur des télécommunications a absorbé près de la moitié des attaques, ce qui souligne l’importance de renforcer les défenses de ces infrastructures, particulièrement lors d’événements internationaux.

Les motivations derrière ces attaques sont multiples : démonstration de force, revendication politique, voire simple opportunisme. ZATAZ expliquait d’ailleurs que certains participants aux opérations de Noname057(16) profitaient des DDoS pour louer leur propre solution de cyberattaque ! Toutefois, une leçon essentielle se dégage : les événements internationaux nécessitent des stratégies de cybersécurité renforcées.

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Perturbations internet mondiales au quatrième trimestre 2024

L’instabilité de la connectivité mondiale a été marquée par de multiples incidents au quatrième trimestre 2024. Entre catastrophes naturelles, pannes de courant, coupures de câbles et décisions gouvernementales, l’internet a connu plusieurs interruptions majeures impactant de nombreux pays.

Cloudflare, acteur majeur de l’infrastructure internet, analyse en continu les perturbations affectant le réseau mondial. Au cours du dernier trimestre 2024, diverses interruptions ont eu lieu pour des raisons variées : pannes de courant prolongées, ouragans, séismes, conflits militaires ou encore maintenances techniques imprévues. Certains gouvernements ont également imposé des restrictions temporaires sur internet, provoquant des coupures ciblées. Cet article revient en détail sur ces incidents, leurs causes et leurs conséquences sur la connectivité des utilisateurs à travers le monde.

Une vision globale des coupures internet

Cloudflare, acteur majeur de l’infrastructure internet, surveille en permanence le réseau mondial et enregistre les anomalies qui perturbent la connectivité. Au quatrième trimestre 2024, nous avons relevé diverses coupures causées par des ruptures de câbles, des catastrophes naturelles, des coupures de courant, des interventions gouvernementales et des événements militaires. Ces incidents ont touché plusieurs pays, notamment en Afrique (Rwanda, Niger, Kenya), en Amérique (USA, Cuba), en Europe et en Asie.

Ruptures de câbles : Rwanda et Niger impactés

Le 1er octobre, une double rupture de fibre en Tanzanie et en Ouganda a provoqué une coupure quasi totale de l’internet au Rwanda. L’opérateur MTN Rwanda a signalé une interruption du trafic entre 13 h 15 et 13 h 30 heure locale, avec un retour progressif à la normale en fin de journée. Cette panne a mis en évidence le manque de redondance dans les infrastructures de télécommunications rwandaises.

Le 30 novembre, Airtel Niger a informé ses abonnés d’une interruption massive due à des coupures simultanées de fibre optique aux sorties de Niamey. L’internet a été indisponible sur tout le territoire de 17 h 30 le 29 novembre à 19 h 45 le 30 novembre. L’absence d’une connexion de secours a ralenti le processus de rétablissement du service.

Exergue : Les ruptures de câbles en Afrique illustrent la vulnérabilité des infrastructures télécoms face aux pannes simultanées.

Coupures de courant : Cuba, Guadeloupe et Kenya touchés

Le 18 octobre, une panne de la centrale Antonio Guiteras a plongé Cuba dans le noir, entraînant une chute du trafic internet de plus de 50 %. L’électricité n’a été rétablie qu’après trois jours et demi. De nouvelles pannes ont frappé l’île les 6 novembre et 4 décembre, perturbant à nouveau l’internet national. Le 25 octobre, une grève a conduit à l’arrêt d’urgence de la centrale électrique, laissant l’île sans courant. Cette situation a provoqué une chute du trafic internet de 70 %. Le rétablissement a été progressif, prenant plus de temps que prévu. Le 18 décembre, une panne de courant généralisée a affecté la majorité du pays, sauf les régions nord et ouest. Cette interruption a causé une chute de 70 % du trafic internet, avant un rétablissement complet dans la matinée.

Catastrophes naturelles : des réseaux dévastés

L’ouragan Milton, de catégorie 3, a touché la Floride le 9 octobre. Entre inondations et coupures d’électricité, le trafic internet a chuté de 40 % dans l’État, avec un retour progressif au cours des jours suivants.
Le 14 décembre, le cyclone Chido a gravement endommagé l’infrastructure de Mayotte, réduisant le trafic internet à presque zéro. Plusieurs semaines ont été nécessaires pour un retour partiel à la normale.
Un séisme de magnitude 7,3 a frappé le Vanuatu le 17 décembre, provoquant une chute de 90 % du trafic internet. Un incendie à la station d’accueil du câble sous-marin a retardé la restauration du service, qui n’a été pleinement opérationnel qu’après dix jours.

Coupures d’origine gouvernementale

Le 25 octobre, une coupure internet a été observée lors des manifestations contre la réélection du parti au pouvoir. Vodacom, Movitel et Telecomunicações de Mozambique ont tous connu des interruptions. Le ministre des Transports et des Communications a justifié ces mesures comme un moyen d’éviter des violences.

Actions militaires : Ukraine et Syrie

Le 9 novembre, une perturbation internet a suivi une frappe aérienne israélienne, entraînant une chute de 80 % du trafic pendant quatre heures. Les frappes russes du 17 et du 28 novembre sur les infrastructures électriques ont provoqué des pannes de courant, réduisant la connectivité de 65 % dans plusieurs régions. Le rétablissement a pris plusieurs jours.

Maintenances et incidents techniques

Le 3 décembre, une maintenance annoncée a entraîné une coupure totale du réseau Suisse Salt Mobile pendant trois heures.
Le 10 décembre, un incident technique combiné avec une maintenance planifiée a causé une panne totale de l’internet pendant près de trois heures va impacter Tusass A/S au Groenland.

Perturbations inexpliquées : Verizon aux États-Unis

Le 12 novembre, les clients Verizon Fios ont subi une panne majeure affectant plusieurs États américains. Malgré une résolution rapide en six heures, l’opérateur n’a pas précisé les causes exactes de cette interruption.

Le 20 décembre, une panne internet majeure a été signalée en Russie, touchant plusieurs régions du pays. Les rapports indiquent que cette interruption était due à une combinaison de pannes d’infrastructure et de mesures de censure gouvernementale accrues. Moscou et Saint-Pétersbourg ont été particulièrement affectés, avec des baisses de trafic significatives observées pendant plusieurs heures. Les autorités russes n’ont pas fourni d’explications officielles sur la cause exacte de la panne, bien que des spéculations évoquent des ajustements de contrôle du réseau ou une cyberattaque.

Le 15 novembre, plusieurs grandes villes françaises ont connu une panne internet affectant les principaux fournisseurs d’accès. Des problèmes de connectivité ont été signalés à Paris, Lyon et Marseille, en raison d’une panne de fibre optique majeure. L’incident a duré plusieurs heures avant d’être résolu en fin de journée.

Le 5 décembre, l’opérateur Telekom Deutschland a signalé une panne affectant des millions d’abonnés à travers le pays. Cette interruption était due à une mise à jour logicielle défectueuse ayant provoqué un dysfonctionnement des routeurs. Les services ont été progressivement rétablis dans les 24 heures suivantes.

Le 10 octobre, une coupure massive d’internet a touché plusieurs régions de l’Inde, notamment New Delhi et Mumbai. Cette panne a été attribuée à des travaux de maintenance imprévus sur les infrastructures de fibre optique. Certains services en ligne sont restés indisponibles pendant plus de 12 heures.

Le 8 novembre, une tempête violente a frappé São Paulo et Rio de Janeiro, causant d’importantes coupures d’électricité et affectant la connectivité internet. Des milliers d’abonnés ont été privés de service pendant près de 48 heures avant un retour progressif à la normale.

Bref, l’année 2024 a encore une fois démontré la fragilité de l’internet mondial face aux pannes d’infrastructure, aux catastrophes naturelles et aux décisions politiques. La résilience des réseaux reste un enjeu clé pour les gouvernements et les opérateurs télécoms. (Avec Cloudflare)

Pour en savoir plus sur les perturbations internet évoquées dans cet article, consultez les sources suivantes :
Cloudflare Radar : https://radar.cloudflare.com/
Downdetector : https://downdetector.com/
France : https://www.lemonde.fr & https://www.zataz.com
Allemagne : https://www.spiegel.de/
Inde : https://www.thehindu.com/
Brésil : https://www1.folha.uol.com.br/

L’explosion des attaques web sur les sites de e-commerce pendant les fêtes

Durant les vacances du Nouvel An, une augmentation inquiétante des cyberattaques a été observée. Les sites de e-commerce ont particulièrement été visés par des scanners robotisés cherchant à exploiter leurs vulnérabilités.

L’alerte des experts : un pic inédit d’attaques

Les fêtes de fin d’année, période cruciale pour les ventes en ligne, ont vu une recrudescence des cybermenaces. Selon les spécialistes russes de Solar Group, une activité accrue des assaillants a débuté dès le 25 décembre pour atteindre des niveaux sans précédent jusqu’au 9 janvier. Les chiffres sont parlants : jusqu’à 48 000 attaques par heure lors des pics, soit trois fois plus que l’année précédente. Ces attaques DDoS, orchestrées par des scanners robotisés, avaient plusieurs objectifs : voler des données sensibles, collecter des informations stratégiques ou encore copier des designs de sites web.

Le phénomène ne se limite pas à la quantité. La durée des attaques a également explosé : alors qu’elles ne dépassaient généralement pas une heure en novembre, leur durée moyenne est montée à 2 à 8 heures début janvier, certaines se prolongeant même sur 24 heures.

Quel est l’intérêt des pirates ?

Les cyberattaques ne sont jamais anodines et reflètent des objectifs variés, souvent très lucratifs pour les pirates. Les cybercriminels recherchent des informations précieuses comme des numéros de carte bancaire, des identifiants ou des données personnelles qu’ils peuvent vendre sur le darknet. Certains attaquants cherchent à ralentir ou perturber le fonctionnement des sites concurrents, notamment pendant les périodes de forte activité comme les fêtes.

Une fois une faille exploitée, les bad hackers peuvent revendre cet accès à d’autres groupes criminels. En copiant des designs ou des technologies spécifiques d’un site, les pirates permettent à d’autres entreprises mal intentionnées de bénéficier de ces avancées sans effort.

En résumé, les cyberattaques sont une manière d’exploiter la fragilité des systèmes numériques pour générer des profits ou avantager des concurrents.

Comprendre le DDoS : une attaque par saturation

Un DDoS (Distributed Denial of Service) est une des armes favorites des cybercriminels. Ce type d’attaque consiste à saturer un serveur ou un site web en générant un volume massif de requêtes simultanées, rendant le service indisponible pour les utilisateurs légitimes.

Comment cela fonctionne ?

Les attaquants utilisent des botnets, réseaux d’ordinateurs infectés, pour générer un trafic énorme vers une cible spécifique. Ces ordinateurs infectés, souvent des appareils de particuliers, fonctionnent sans que leurs propriétaires soient conscients de leur rôle dans l’attaque. Le DDoS a pour effet d’interrompre les services. Les utilisateurs ne peuvent plus accéder au site. De causer des pertes financières. Chaque minute d’indisponibilité peut coûter des milliers, voire des millions, aux entreprises. De nuire à la réputation de la boutique, de l’entreprise. Les clients perdent confiance dans les plateformes victimes.

Comment les internautes participent involontairement aux DDoS ?

Saviez-vous que vous pouviez, sans même le savoir, participer à ce genre d’attaque. DataSecurityBreach.fr vous propose de regarder les signaux faibles qui pourraient vous alerter. De nombreux utilisateurs d’Internet participent parfois à des attaques DDoS sans même le savoir. Voici les principales façons dont cela peut se produire.

Cliquer sur des liens piégés : Les attaquants peuvent insérer des scripts malveillants sur des sites web compromis ou dans des emails de phishing. Lorsqu’un internaute clique dessus, son appareil peut automatiquement envoyer des requêtes vers une cible, participant à une attaque DDoS.

Télécharger des logiciels infectés : En installant des logiciels ou des applications piratées, les utilisateurs peuvent introduire des logiciels malveillants (malwares) sur leur système. Ces malwares transforment leur appareil en « zombie » dans un botnet.

Appareils connectés non sécurisés : Les objets connectés (caméras de surveillance, routeurs, etc.) mal configurés sont une porte d’entrée facile pour les pirates. Ces appareils peuvent être compromis et utilisés à l’insu de leur propriétaire.

Naviguer sur des sites infectés : Certains sites malveillants intègrent des scripts capables de détourner la puissance de l’ordinateur ou du téléphone pour participer à une attaque, souvent via une méthode appelée « cryptojacking » ou « browser-based botnet ».

Protéger son site de e-commerce : les solutions indispensables

Face à ces menaces croissantes, les sites de vente en ligne doivent adopter des mesures robustes pour sécuriser leurs infrastructures. Sans entrer dans les détails techniques, faire appels à des professionnels du secteur est indispensable. Ensuite, se pencher sur l’installation d’un Web Application Firewall (WAF). Il détecte et bloque les activités suspectes en temps réel. Ensuite, surveiller les flux réseau en continu. Une analyse des logs permet de repérer les comportements anormaux. Renforcer l’authentification aussi. L’implémentation de protocoles comme l’authentification multifactorielle réduit les risques de vol de données. Et enfin, former les équipes IT. La sensibilisation au phishing et aux méthodes d’attaque récentes est essentielle pour prévenir les erreurs humaines.

Une cybermenace qui ne faiblit pas

L’augmentation des cyberattaques en fin d’année n’est pas un phénomène isolé. Elle reflète une tendance globale où les cybercriminels profitent des périodes de forte affluence pour maximiser leurs gains. L’évolution des scanners automatisés témoigne également d’une montée en puissance des capacités techniques des attaquants.

Pour les entreprises, cette réalité impose une transformation profonde de leurs stratégies de défense. Seule une approche proactive et des investissements continus dans la cybersécurité permettront de protéger efficacement leurs actifs numériques. Pour en savoir plus sur les risques et les opportunités liés à l’intelligence artificielle, abonnez-vous gratuitement à notre newsletter.

Réinitialisation Rapide : des hackers ont trouvé un moyen de lancer des attaques DDoS puissantes

Pourquoi autant de DDoS ces derniers temps ? Les cybercriminels exploitent activement la vulnérabilité Réinitialisation Rapide pour mener des blocages numériques.

Août 2023, une vulnérabilité critique dans le protocole HTTP/2, connue sous le nom de CVE-2023-44487 ou Réinitialisation Rapide, est découverte. Cette vulnérabilité est capable de provoquer des attaques de type « déni distribué de service » (DDoS). Un problème sérieux pour les services Internet qui a attiré l’attention des cybercriminels.

HTTP/2 a introduit de nombreuses améliorations par rapport à la version précédente du protocole, notamment le multiplexage de flux, ce qui permet d’ouvrir plusieurs flux via une seule connexion TCP. Cependant, la vulnérabilité Réinitialisation Rapide exploite le mécanisme d’annulation de flux, en utilisant des cadres RST_STREAM pour perturber le fonctionnement du serveur.

Lorsque l’utilisateur accède à un site web prenant en charge HTTP/2, une seule connexion est utilisée pour plusieurs ressources, ce qui améliore l’efficacité de l’interaction. Cependant, cette capacité ouvre la porte à l’exploitation de vulnérabilités, car une seule connexion peut générer de nombreuses requêtes, augmentant la charge sur le serveur. Pour atténuer ce problème, HTTP/2 prévoit un mécanisme de limitation du nombre de flux simultanés actifs, empêchant les clients de surcharger le serveur.

L’exploitation de Réinitialisation Rapide consiste pour un attaquant à envoyer un cadre RST_STREAM immédiatement après avoir envoyé une requête. Cela force le serveur à commencer à traiter la requête, mais à l’annuler rapidement. Bien que la requête soit annulée, la connexion HTTP/2 reste active, permettant à l’attaquant de répéter l’attaque en créant de nouveaux flux. En conséquence, le serveur dépense des ressources à traiter des requêtes annulées, ce qui peut mener à un déni de service et à un blocage fatal.

La vulnérabilité Réinitialisation Rapide [CVE-2023-44487] a causé des attaques DDoS massives et distribuées. Des grandes entreprises telles que Google, AWS et Cloudflare ont signalé des vagues d’attaques atteignant des centaines de millions de requêtes par seconde. Ces attaques ont été réalisées avec des botnets relativement petits, soulignant la gravité de la vulnérabilité.

Comprendre les attaques DDoS en 2024 : exemples récents, fonctionnement et contre-mesure

Les pirates informatiques peuvent perturber votre entreprises de nombreuses façons. L’une d’elle, le blocage de votre informatique par DDoS. Explication de cette technique déroutante, mais particulièrement présente dans l’arsenal des hackers malveillants.

Le terme DDoS, ou Distributed Denial of Service (Déni de Service Distribué en français), désigne une attaque visant à rendre un service en ligne indisponible en le submergeant de trafic provenant de multiples sources. Contrairement aux attaques DoS (Denial of Service), qui utilisent une seule source, les attaques DDoS utilisent plusieurs machines infectées par des logiciels malveillants, appelées botnets, pour mener l’attaque simultanément depuis différents endroits. Heureusement, il existe de la protection anti-DDoS.

Comment fonctionne une attaque DDoS ?

Le principe de base d’une attaque DDoS est simple : surcharger un serveur, un réseau ou un site web avec un volume massif de requêtes jusqu’à ce qu’il ne puisse plus répondre aux utilisateurs légitimes. Voici les étapes typiques d’une attaque DDoS :

Infection des Machines : L’attaquant infecte plusieurs ordinateurs ou appareils (ordinateurs, smartphones, objets connectés) avec des logiciels malveillants.
Formation d’un Botnet : Les machines infectées forment un réseau, appelé botnet, contrôlé par l’attaquant.
Lancement de l’Attaque : L’attaquant ordonne au botnet d’envoyer des requêtes massives et simultanées vers la cible.
Saturation de la Cible : La cible (serveur, réseau, site web) est submergée par le volume de requêtes et ne peut plus fonctionner correctement.

Objectifs des attaques DDoS

Les attaques DDoS peuvent avoir plusieurs objectifs :

Perturbation des Services : Rendre un site web ou un service en ligne indisponible, causant des pertes financières et de réputation.
Extorsion : Demander une rançon en échange de l’arrêt de l’attaque.
Diversion : Distraire les équipes de sécurité pendant qu’une autre attaque plus discrète est menée.
Vengeance ou (H)activisme : Punir une organisation ou promouvoir une cause idéologique.

Exemples

GitHub (2018) : GitHub a subi l’une des plus grandes attaques DDoS enregistrées, avec un pic de trafic atteignant 1,35 Tbps. L’attaque a duré environ 20 minutes avant d’être atténuée par des mesures de protection avancées.

Dyn (2016) : Le fournisseur de DNS Dyn a été victime d’une attaque DDoS massive, perturbant l’accès à des sites majeurs comme Twitter, Netflix et PayPal. L’attaque a atteint un pic de 1,2 Tbps et a duré plusieurs heures.

OVH (2016) : Le fournisseur de services internet français OVH a subi une attaque DDoS atteignant 1,1 Tbps, provenant principalement de caméras de surveillance et d’autres objets connectés compromis.

Attaque contre l’État français : En mars 2024, plusieurs services de l’État français ont été ciblés par une attaque DDoS de grande ampleur, affectant plus de 300 domaines web et 177 000 adresses IP, perturbant ainsi de nombreux services publics pendant presque toute une journée. Le groupe de hackers Anonymous Sudan a revendiqué cette attaque​ (ZATAZ)​.

Fournisseur d’hébergement asiatique : Une attaque utilisant une variante du botnet Mirai a atteint un pic de 2 Tbps, ciblant un fournisseur d’hébergement en Asie. Cette attaque est l’une des plus puissantes enregistrées au début de l’année 2024​ (TechRadar)​.

Industries les plus ciblées : Selon les rapports, les industries les plus attaquées par des DDoS en 2024 incluent les secteurs du jeu et des paris en ligne, les technologies de l’information, et la publicité et le marketing. Les attaques HTTP/2 ont particulièrement augmenté, ciblant des vulnérabilités spécifiques pour causer des interruptions de service​ (The Cloudflare Blog)​​ 

Comment se protéger contre les attaques DDoS

Architecture Réseau Résiliente : Utiliser une architecture réseau distribuée pour répartir la charge et éviter un point de défaillance unique.
Surveillance et Détection : Mettre en place des systèmes de surveillance pour détecter les signes d’une attaque imminente.
Limitation de la Bande Passante : Configurer des limites de bande passante pour éviter qu’une seule source de trafic ne sature le réseau.

Solutions techniques

Pare-feu et Systèmes de Détection d’Intrusion (IDS/IPS) : Utiliser des pare-feu et des IDS/IPS pour filtrer le trafic malveillant.
CDN (Content Delivery Network) : Utiliser des CDN pour distribuer le trafic et absorber les attaques DDoS.
Services de Protection DDoS : Faire appel à des services spécialisés comme Cloudflare, Akamai ou AWS Shield qui offrent des protections contre les attaques DDoS.

Réaction en cas d’attaque

Identification et Mitigation : Identifier rapidement l’attaque et mettre en œuvre des mesures de mitigation pour réduire son impact.

Coordination avec les Fournisseurs : Travailler avec les fournisseurs de services internet pour filtrer le trafic malveillant.

Plan de Continuité : Avoir un plan de continuité des opérations pour maintenir les services essentiels en ligne.

Conclusion

Les attaques DDoS représentent une menace sérieuse pour les entreprises et les organisations en ligne. Comprendre leur fonctionnement et leurs objectifs est crucial pour mettre en place des mesures de protection efficaces. Grâce à une combinaison de prévention, de solutions techniques et de plans de réaction, il est possible de minimiser l’impact de ces attaques et de maintenir la disponibilité des services en ligne. En investissant dans des technologies et des services de protection adaptés, les entreprises peuvent se défendre efficacement contre cette menace en constante évolution.

Hausse des attaques d’ingénierie sociale dans le secteur des services d’assistance informatique en santé

Le ministère américain de la santé et des services sociaux (HHS) a récemment publié une alerte à destination des opérateurs de services d’assistance informatique dans le secteur de la santé, signalant une augmentation notable des attaques d’ingénierie sociale. Ces attaques, particulièrement sophistiquées, visent à détourner des fonds vers des comptes bancaires contrôlés par les attaquants.

Selon le bureau de la sécurité de l’information du HHS et le centre de coordination de la cybersécurité du secteur de la santé, les acteurs de la menace procèdent souvent par appel téléphonique, se faisant passer pour des employés des services financiers de l’entreprise ciblée. Ils parviennent à usurper les numéros de téléphone pour qu’ils affichent un indicatif régional qui semble local.

L’alerte précise que ces individus sont capables de fournir des informations personnelles sensibles validant leur fausse identité, telles que les derniers chiffres du numéro de sécurité sociale et d’autres données démographiques, obtenues via des sites de réseautage professionnel ou des violations de données précédentes.

Exploitation des failles de sécurité

L’attaquant prétend souvent que son téléphone est endommagé et qu’il ne peut ni passer d’appels ni recevoir des jetons de vérification multifactorielle (MFA). Cette même ruse est utilisée, depuis quelques semaines, sur WhatsApp. Des parents reçoivent de leur présumé enfant un message sur WhatsApp leur indiquant un changement de numéro. N’y répondez pas, il s’agit d’un piège.

Pour le secteur de la santé, cette ruse l’amène à convaincre le service d’assistance d’enregistrer un nouveau dispositif pour l’accès MFA, permettant ainsi l’accès non autorisé aux ressources de l’entreprise. Une fois cet accès obtenu, les attaquants redirigent les paiements bancaires vers des comptes sous leur contrôle, avant de transférer les fonds à l’international.

Implications pour la sécurité des informations financières

Les attaquants ciblent ensuite les informations de connexion aux sites des payeurs et modifient les instructions ACH pour que les paiements soient redirigés vers des comptes américains qu’ils contrôlent. Ces actions sont souvent suivies par l’accès aux comptes de messagerie des employés, d’où ils envoient des instructions modifiées aux processeurs de paiement.

Le HHS note que des tactiques similaires ont été utilisées par le groupe de menace connu sous le nom de Scattered Spider lors d’une attaque de ransomware contre une organisation du secteur de l’hôtellerie et du divertissement en septembre 2023. De plus, l’usage potentiel d’outils d’usurpation d’identité vocale basés sur l’IA a été signalé comme une complication supplémentaire dans ces attaques.

Mesures recommandées pour renforcer la sécurité

Pour contrer ces menaces, le HHS recommande plusieurs stratégies de mitigation. Parmi celles-ci, l’utilisation de Microsoft Authenticator et/ou Google Authenticator avec correspondance de numéros pour l’authentification, ne plus utiliser les SMS comme option MFA, la sécurisation de l’enregistrement MFA et SSPR en exigeant une authentification depuis un réseau approuvé, et le blocage de l’accès externe aux fonctionnalités d’administration de Microsoft Azure et Microsoft 365 via une stratégie d’accès conditionnel.

Des traducteurs logiciels malveillants mis en place dans une cyberattaque

Une récente analyse révèle que des applications de traduction compromises sont utilisées pour cibler les Tibétains dans une campagne de cyber espionnage initiée en septembre 2023.

Selon l’entreprise spécialisée en cybersécurité ESET, les pirates responsables seraient affiliés au groupe Evasive Panda, un groupe de hackers malveillants liés au gouvernement chinois. Ils viseraient des individus tibétains résidant en Inde, à Taiwan, à Hong Kong, en Australie et aux États-Unis.

La campagne inclut la corruption de logiciels pour Windows et macOS, ainsi que la compromission du site d’un organisateur du Monlam Festival, un événement religieux annuel se déroulant en Inde. Les assaillants ont injecté du code malicieux sur ce site, créant ainsi une attaque par empoisonnement d’eau, ciblant des groupes spécifiques via des plateformes populaires.

L’attaque était vraisemblablement planifiée pour coïncider avec le festival de Monlam en janvier et février 2024, afin de compromettre les visiteurs du site devenu un vecteur d’attaque. La chaîne d’approvisionnement d’un développeur d’applications de traduction en tibétain a également été corrompue.

Evasive Panda a recouru à divers outils malveillants déjà utilisés dans des attaques en Asie de l’Est, dont MgBot, une porte dérobée pour Windows utilisée par le groupe depuis au moins 2012 pour dérober des données et enregistrer les frappes clavier. En avril, ce malware a été utilisé contre une entreprise de télécommunications en Afrique.

MgBot cible principalement les applications chinoises populaires comme QQ, WeChat, QQBrowser et Foxmail. Il a été identifié une porte dérobée inédite nommée « Nightdoor », employée depuis 2020, notamment contre une cible de premier plan au Vietnam.

La campagne a été découverte en janvier, suite à la détection de code malicieux sur un site géré par le Kagyu International Monlam Trust, promouvant le bouddhisme tibétain. La compromission semble viser à exploiter l’intérêt pour le festival de Bodhgaya. En parallèle, une entreprise indienne développant un logiciel de traduction tibétain a été corrompue, infectant les systèmes Windows et macOS avec des téléchargeurs malveillants.

Un site d’information tibétain, Tibetpost, a également été compromis pour diffuser ces logiciels malveillants. L’utilisation de MgBot a permis d’attribuer ces attaques à Evasive Panda, un groupe actif depuis 2012 et réalisant des attaques alignées sur les intérêts géopolitiques de la Chine.

HTTP/2 Rapid Reset

Une nouvelle vulnérabilité, nommée HTTP/2 Rapid Reset, a été découverte, mettant en scène des attaques DDoS jamais vues auparavant. Une nouvelle menace à l’origine de la plus volumineuse attaque de l’histoire d’Internet !

Cloudflare, Inc. spécialiste dans le domaine de la connectivité cloud, révèle au public avoir contribué à la divulgation d’une nouvelle vulnérabilité zero-day, baptisée « HTTP/2 Rapid Reset ». Cette vulnérabilité mondiale confère aux acteurs malveillants la possibilité de générer des attaques d’un volume encore jamais observé sur Internet.

Afin d’aider à atténuer les effets de cette nouvelle menace DDoS sur l’ensemble de l’écosystème Internet, le spécialiste a spécialement développé une technologie pour bloquer automatiquement n’importe quelle attaque basée sur Rapid Reset pour ses clients.

La société américaine a tout d’abord atténué ces risques avec succès et mis un terme aux abus potentiels pour tous ses clients, tout en donnant le coup d’envoi d’une procédure de divulgation responsable avec deux autres importants fournisseurs d’infrastructure. Elle a ensuite étendu les mesures d’atténuation de cette vulnérabilité à un large pourcentage d’Internet, avant de révéler l’existence de cette dernière au grand public.

« Si cette attaque DDoS et cette vulnérabilité restent au-dessus du lot à l’heure actuelle, les acteurs malveillants ne manqueront pas d’inventer d’autres tactiques et techniques zero-day évolutives, afin de perpétrer de nouvelles attaques. La constance dans la préparation et la capacité d’intervention face à ces menaces réside au cœur de notre mission visant à bâtir un meilleur Internet. » indique Matthew Prince, CEO de Cloudflare.

Anatomie de la vulnérabilité HTTP/2 Rapid Reset

Fin août 2023, il a découvert une vulnérabilité zero-day, développée par un acteur malveillant inconnu. La vulnérabilité exploite le protocole HTTP/2 standard, un composant fondamental du fonctionnement d’Internet et de la plupart des sites web. Le protocole HTTP/2 est responsable de la manière dont les navigateurs interagissent avec un site web, en leur permettant de « requérir » l’affichage rapide de certains éléments (comme le texte et les images) et tous à la fois, peu importe la complexité du site. Cette nouvelle attaque fonctionne en effectuant des centaines de milliers de « requêtes » et en les annulant immédiatement. En automatisant ce processus de « requête, annulation, requête, annulation » à grande échelle, les acteurs malveillants parviennent à submerger les sites web et peuvent entraîner la mise hors ligne de n’importe quel équipement utilisant le HTTP/2.

La vulnérabilité « Rapid Reset » confère aux acteurs malveillants un tout nouveau moyen, particulièrement puissant, d’attaquer leurs victimes sur Internet à un niveau d’envergure supérieur à tout ce qu’Internet a connu jusqu’ici. Le protocole HTTP/2 constitue la base d’environ 60 % de l’ensemble des applications web. Il détermine la vitesse et la qualité avec laquelle les utilisateurs voient et interagissent avec les sites web.

D’après les données, plusieurs attaques tirant parti de Rapid Reset ont été estimées à une ampleur près de trois fois supérieure à celle de l’attaque DDoS la plus volumineuse de l’histoire d’Internet. Au point culminant de cette campagne d’attaques DDoS, il a été enregistré et traité plus de 201 millions de requêtes par seconde (Mr/s), tout en se chargeant de l’atténuation des milliers d’attaques supplémentaires qui ont suivi.

Déjouer l’attaque en compagnie d’autres pairs du secteur

Les acteurs malveillants utilisant des méthodes d’attaques susceptibles de pulvériser tous les records ont énormément de mal à tester et à comprendre leur efficacité, du fait de leur absence d’infrastructure capable d’absorber les attaques. C’est pourquoi ils les testent souvent contre des fournisseurs, afin de mieux comprendre les performances futures de leurs attaques.

« Bien que les attaques de grande ampleur (comme celles qui tirent parti de vulnérabilités telles que Rapid Reset) puissent se révéler complexes et difficiles à atténuer, elles nous fournissent une visibilité sans précédent sur les nouvelles techniques employées par les acteurs malveillants, et ce à un stade précoce de leur processus de développement. S’il n’existe pas de « procédure parfaite » en matière de révélation de vulnérabilité« .

La NSA et la CISA pointent les principales erreurs de configuration en matière de cyber sécurité 

L’Agence de Sécurité Nationale (NSA) et l’Agence de Cybersécurité et de Sécurité des Infrastructures (CISA) ont révélé les dix erreurs de configuration les plus courantes en matière de cybersécurité, découvertes par leurs équipes dans les réseaux des grandes organisations.

L’avis détaille également les tactiques, techniques et procédures (TTP) utilisées par les acteurs de la menace pour exploiter avec succès ces mauvaises configurations avec différents objectifs, notamment l’accès, le déplacement latéral et le ciblage d’informations ou de systèmes sensibles.

Les dix configurations de réseau les plus courantes découvertes lors des évaluations des équipes et par les équipes de chasse et de réponse aux incidents de la NSA et de la CISA sont les suivantes :

  • Configuration par défaut de logiciels et d’applications;
  • Séparation inadéquate des privilèges de l’utilisateur et de l’administrateur;
  • Surveillance insuffisante du réseau interne;
  • Absence de segmentation du réseau,
  • Mauvaise gestion des correctifs;
  • Contournement des contrôles d’accès au système;
  • Méthodes d’authentification multifactorielle (MFA) faibles ou mal configurées;
  • Listes de contrôle d’accès (ACL) insuffisantes sur les partages et les services du réseau;
  • Mauvaise hygiène des informations d’identification ;
  • Exécution de code sans restriction.

Augmentation alarmante des cyber attaques DDoS

Cloudflare signale une « augmentation alarmante » de la sophistication DDoS, une escalade ces derniers mois. La guerre RussoUkrainienne n’y serait pas pour rien !

Les attaques utilisées pour rendre les sites Web et les services Web inaccessibles évoluent et deviennent de plus en plus préoccupantes, a déclaré la société Cloudflare. Le deuxième trimestre de 2023 a vu « une escalade alarmante dans la sophistication » des attaques par déni de service distribuées DDoS, affirme le fournisseur de solution web, soulignant une prolifération d’attaques numériques plus ciblées conçues pour perturber des sites Web et d’autres services connectés.

La société a déclaré dans son rapport sur les menaces du deuxième trimestre qu’elle avait suivi des milliers d’attaques lancées par un consortium de groupes hacktivistes pro-russes, une augmentation des attaques ciblées sur le système de noms de domaine et un 600 % d’augmentation des attaques DDoS sur les sites Web de crypto-monnaie.

Bien que les attaques DDoS soient parfois considérées comme peu sophistiquées et plus gênantes qu’autre chose, elles peuvent être très perturbatrices. « La récupération d’une attaque DDoS peut durer beaucoup plus longtemps que l’attaque elle-même – tout comme un boxeur peut avoir besoin d’un certain temps pour se remettre d’un coup de poing au visage qui ne dure qu’une fraction de seconde« , ont écrit Omer Yoachimik et Jorge Pacheco. Une intensité, en particulier concernant les menaces dans le contexte de la guerre russe contre l’Ukraine.

Les machines virtuelles basées sur le cloud et les serveurs privés virtuels permettent des attaques plus importantes dans le cadre d’une « nouvelle génération de botnets« . Ces nouveaux botnets sont capables de fournir des milliers de fois plus de trafic que les réseaux traditionnels. Pour rappel, en février, une telle attaque a produit la plus grande attaque DDoS jamais enregistrée.

Parmi les développements préoccupants au cours des trois derniers mois, figure l’augmentation de 15 % des attaques HTTP DDoS , qui ciblent les sites Web et les passerelles tierces vers ces sites, alors même que ce type d’attaque a diminué d’année en année.

« Il semble que les acteurs de la menace derrière ces attaques aient délibérément conçu les attaques pour essayer de surmonter les systèmes d’atténuation en imitant habilement le comportement du navigateur de manière très précise, dans certains cas, en introduisant un degré élevé de randomisation sur diverses propriétés telles que les agents utilisateurs et JA3 empreintes digitales pour n’en nommer que quelques-unes, ont écrit les auteurs. Dans bon nombre de ces attaques, il semble que les acteurs de la menace essaient de maintenir leur taux d’attaque par seconde relativement bas pour essayer d’éviter la détection et de se cacher parmi le trafic légitime.« 

Microsoft a subi une telle attaque début juin dans le cadre d’un assaut plus large contre l’entreprise attribué à un groupe qu’il appelle Storm-1359, ou plus largement Anonymous Sudan. Le groupe est affilié à plusieurs réseaux d’hacktivistes pro-russes, dont Killnet, UserSec, et pourrait lui-même être un produit direct ou un groupe travaillant en collaboration avec les intérêts du gouvernement russe.

Le diffuseur de Gozi / Zeus / SpyEte condamné à trois ans de prison aux États-Unis

Un hacker malveillant roumain a été condamné à trois ans de prison fédérale aux États-Unis pour avoir dirigé l’infrastructure derrière plusieurs souches de logiciels malveillants.

Mihai Ionut Paunescu, âgé de 39 ans, était un acteur clé d du site PowerHost[.]ro, un service d’hébergement pas comme les autres. La spécialité de Power Host, permettre de stocker et déployer des codes malveillants. Un bulletproof hosting ! Parmi les codes pirates diffusés par ce biaias, le virus Gozi, le cheval de Troie Zeus, le trojan SpyEye et le logiciel malveillant BlackEnergy.

Paunescu louait des serveurs et des adresses IP auprès de fournisseurs internet légitimes. Puis, via son « bulletproof hosting« , il mettait ces outils à la disposition des cybercriminels, leur permettant de rester anonymes et de lancer des attaques. En plus de ces activités, Paunescu a été accusé d’avoir permis des attaques par déni de service distribué (DDoS) et des campagnes de spam. Les serveurs de son bulletproof hosting offrant la possibilité à d’autres pirates d’installer leurs script DDoS ou encore de phishing. Selon le procureur américain Damian Williams, « Paunescu permettait aux cybercriminels d’acquérir une infrastructure en ligne pour leurs activités illégales sans révéler leur véritable identité« .

Paunescu, surnommé « Virus », a été arrêté en juin 2021 à l’aéroport international El Dorado de Bogota, en Colombie, après avoir été initialement arrêté en décembre 2012 à Bucarest, en Roumanie. Les autorités américaines l’avaient inculpé en janvier 2013 pour son rôle dans la distribution du logiciel malveillant Gozi, qui était essentiel pour le vol de données bancaires électroniques par des cybercriminels, mais elles n’avaient pas réussi à obtenir son extradition de la Roumanie.

Le Gozi malware a infecté plus de 40 000 ordinateurs aux États-Unis, y compris ceux de la National Aeronautics and Space Administration (NASA) ainsi que d’autres en Europe. Les responsables américains ont déclaré que ce logiciel malveillant avait permis aux pirates de voler des dizaines de millions de dollars à des particuliers, des entreprises et des entités gouvernementales en raison de sa capacité à échapper aux logiciels antivirus.

Bien qu’il ait été impossible d’extrader Paunescu de Roumanie après son arrestation en 2012, les procureurs américains l’ont surveillé jusqu’à son arrestation en Colombie. Initialement passible de 65 ans de prison, il a plaidé coupable de chefs d’accusation moins graves le 24 février. Paunescu a déjà passé 14 mois de sa vie en détention en Roumanie et en Colombie avant d’être extradé aux États-Unis.

Lors de son procès, la juge de district américaine Lorna G. Schofield a déclaré que Paunescu avait facilité la diffusion de « certains des logiciels malveillants les plus virulent de l’époque » et qu’il en avait tiré « beaucoup d’argent » : parmi ces logiciels on retrouve Zeus ou encore SpyEye ». Les deux autres responsables du Gozi sont Nikita Kuzmin, un Russe arrêté en Californie en 2013 et libéré en 2016, et Deniss Calovskis, arrêté en Lettonie mais jamais extradé.

Le code source du logiciel malveillant a été diffusé en ligne en 2013. Il a servi de base à plusieurs souches utilisées pour attaquer les clients de banques.

Gozi, gozi !

Le code malveillant Gozi, également connu sous le nom de Gozi Virus, est un logiciel malveillant largement utilisé par des cybercriminels pour voler des informations financières et commettre des fraudes en ligne. Il a été actif entre 2007 et 2013 et a causé des dommages considérables à de nombreux utilisateurs d’Internet, notamment aux États-Unis et en Europe.

Gozi est un cheval de Troie bancaire, ce qui signifie qu’il est spécifiquement conçu pour cibler les informations financières des utilisateurs, telles que les identifiants de connexion, les numéros de carte de crédit et les mots de passe liés aux services bancaires en ligne. Le logiciel malveillant a été conçu pour infecter discrètement les ordinateurs des victimes et de permettre de siphonner les fonds des comptes bancaires des victimes. Une des caractéristiques principales de Gozi aura été sa capacité à éviter la détection par les logiciels antivirus. Il utilisait des techniques sophistiquées pour se dissimuler et modifier régulièrement son code afin d’éviter d’être détecté par les outils de sécurité informatique.

Le code source de Gozi a été divulgué en ligne en 2013, ce qui a permis à d’autres cybercriminels de l’utiliser comme base pour développer de nouvelles souches de logiciels malveillants. Depuis lors, différentes variantes du code Gozi ont été détectées, chacune avec des fonctionnalités légèrement différentes, mais toutes dans le même but : voler des informations financières sensibles.

Nymaim est une variante de Gozi qui a été découverte pour la première fois en 2013. Il est principalement utilisé pour diffuser d’autres logiciels malveillants, tels que des ransomwares et des chevaux de Troie bancaires. Également connu sous le nom de Gozi-ISFB, Ursnif est une autre variante de Gozi (2014). Il est spécialisé dans le vol d’informations bancaires et est souvent distribué via des campagnes de phishing et des spams. L’Interactive Service For Banking (ISFB) est une autre variante de Gozi (2012) aprés un retro ingeenering de la concurence. Il est utilisé pour infecter les navigateurs web des utilisateurs et voler des informations de connexion aux services bancaires en ligne une fois que l’internaute se connecte à son site bancaire. GozNym est une combinaison du code Gozi et du code Nymaim. Cette variante a été découverte en 2016.

Un botnet basé au Brésil cible les hispanophones

Un groupe de pirates présumés vivant au Brésil utilise un botnet jusqu’alors non identifié pour cibler les boîtes de réception des e-mails des hispanophones à travers les Amériques.

Ce botnet, baptisé « Horabot« , est utilisé dans le cadre d’une campagne qui a débuté en novembre 2020. Il infecte les machines victimes avec un cheval de Troie bancaire et un outil de spam. Les attaquants cherchent principalement à voler les informations d’identification et les données financières des victimes, ainsi qu’à envoyer des e-mails de phishing à tous les contacts validés présents dans la boîte aux lettres de la victime afin de propager l’infection. Un botnet est un groupe d’ordinateurs infectés par des logiciels malveillants, permettant à un pirate de les contrôler à distance.

Ce botnet est particulièrement remarquable car il permet aux pirates de prendre le contrôle de la boîte aux lettres Microsoft Outlook de la victime, d’exfiltrer les adresses e-mail de chaque contact et d’envoyer en masse des e-mails de phishing avec des pièces jointes HTML malveillantes, à partir des propres serveurs de messagerie de l’organisation. Les attaquants utilisent cette technique pour minimiser les risques de détection de leur infrastructure de phishing.

Chetan Raghuprasad, chercheur sur les menaces chez Cisco Talos, a déclaré à Recorded Future News : « Il s’agit d’une technique d’ingénierie sociale efficace qui aide à compromettre les victimes, car les e-mails semblent être envoyés à partir d’une adresse e-mail connue et sont délivrés via un serveur de messagerie légitime d’organisations légitimes. Ces adresses e-mail ou serveurs de messagerie sont généralement inscrits sur la liste blanche et passent par les vérifications SPF (Sender Policy Framework) sur les serveurs de messagerie de l’organisation du destinataire. De plus, il devient difficile pour les défenseurs de suivre l’infrastructure de phishing de l’attaquant et de bloquer ces e-mails.« 

Des pirates situés au Brésil

Le domaine utilisé pour héberger les outils des attaquants et les données exfiltrées était associé à une personne basée dans ce pays.

Le nom de domaine ressemblait au domaine légitime de l’agence fiscale mexicaine, une tactique que l’attaquant a probablement adoptée pour dissimuler le trafic malveillant.

La campagne vise principalement des personnes au Mexique, mais des infections ont également été observées en Uruguay, au Brésil, au Venezuela, en Argentine, au Guatemala et au Panama.

Les courriels de phishing analysés par les chercheurs indiquent que le groupe cible des organisations de divers secteurs d’activité, notamment la comptabilité, la construction, l’ingénierie, l’investissement et la distribution en gros.

Le malware bancaire utilisé dans le cadre de cette campagne vise à collecter les identifiants de connexion des victimes pour divers comptes en ligne, ainsi que des informations sur leur système d’exploitation et même des frappes au clavier.

Les chercheurs ont également constaté que le cheval de Troie est capable de voler des codes de sécurité à usage unique ou des jetons logiciels souvent utilisés par les applications bancaires en ligne pour vérifier les utilisateurs.

En plus de cibler les boîtes de réception Outlook, cet outil de spam compromet également les comptes de messagerie Web Yahoo et Gmail, permettant aux attaquants de prendre le contrôle de ces boîtes aux lettres, d’exfiltrer les adresses e-mail des contacts et d’envoyer du spam.

Une cyber attaque réfléchie

L’infrastructure utilisée par les pirates a été enregistrée en novembre 2020, ce qui suggère une date possible de début de la campagne.

L’attaque commence généralement par un e-mail de phishing en espagnol sur le thème de l’impôt sur le revenu. L’e-mail prétend être une notification de reçu fiscal et incite les victimes à ouvrir la pièce jointe HTML malveillante.

Une fois ouverte, la pièce jointe HTML redirige la victime vers une autre page HTML malveillante. Les victimes sont ensuite invitées à cliquer sur un lien intégré qui télécharge un fichier RAR.

Lorsque le fichier RAR est ouvert, plusieurs fichiers sont téléchargés, ce qui provoque le redémarrage de la machine après 10 secondes. Au moins l’un de ces fichiers malveillants est rendu légitime en utilisant l’icône Internet Explorer.

Les charges utiles utilisées par les attaquants dans cette campagne sont conçues pour voler des informations sensibles, échapper à la détection et diffuser des e-mails de phishing supplémentaires aux contacts de la victime.

« Le cheval de Troie bancaire cible des informations sensibles telles que les identifiants de connexion et les codes de sécurité des transactions financières, enregistre les frappes au clavier et manipule les données du presse-papiers de la machine victime. Le cheval de Troie possède également des capacités d’anti-analyse et d’anti-détection pour échapper aux environnements de bac à sable et virtuels.« 

Les chercheurs ont noté que le module bancaire de ce cheval de Troie utilise des techniques similaires à celles des chevaux de Troie bancaires brésiliens signalés précédemment par d’autres chercheurs en sécurité chez ESET et Check Point.

En outre, ce cheval de Troie possède des capacités de gestion de bureau à distance, permettant aux pirates de créer et de supprimer des répertoires, de télécharger des fichiers, et bien plus encore.

Une cyber attaque toutes les 60 secondes

La société BlackBerry indique que les hackers malveillants lanceraient une attaque toutes les minutes. Seulement ?

Le dernier rapport de la société Blackberry revient, dans son Global Threat Intelligence Report, sur ses dernières constatations de cyber attaques à l’encontre de ses clients.

L’équipe Threat Research and Intelligence a constaté qu’entre le 1er septembre et le 30 novembre 2022 (quatrième trimestre), 1 757 248 cyberattaques utilisant des logiciels malveillants, soit 62 échantillons uniques par heure, ou un nouvel échantillon par minute, ont été bloquées.

Les outils les plus couramment utilisés dans les attaques comprennent : la reprise d’activité du botnet Emotet (après une période de dormance de quatre mois), la forte présence de la menace de phishing Qakbot qui détourne des fils d’emails existants pour convaincre les victimes de leur légitimité, et l’augmentation des téléchargeurs d’informations comme GuLoader.

Un nombre qui vous semble important ? Un exemple de chiffres fourni par le Service Veille ZATAZ : plusieurs Centres Hospitaliers Français subissent plus d’un million de cyber attaques par mois. Uniquement des botnets qui viennent tapoter à la portes des CHU/CHR. Des tentatives malveillantes bloquées par les équipes informatiques. Côté courriels piégés, plusieurs dizaines de milliers bloqués, par mois.

MacOS, tout aussi ciblé

MacOS n’est pas « immunisé » contre les attaques. On pense souvent à tort que macOS est une plateforme « sûre », car moins utilisée dans les systèmes d’entreprise. Cependant, cela pourrait bercer les responsables informatiques d’un faux sentiment de sécurité. BlackBerry explore les menaces pernicieuses ciblant macOS et notamment les codes malveillants qui sont parfois même explicitement téléchargés par les utilisateurs.

Au quatrième trimestre, l’application malveillante la plus répandue sur macOS était Dock2Master, qui collecte les données des utilisateurs à partir de ses propres publicités subreptices. Les chercheurs de BlackBerry ont constaté que 34 % des entreprises clientes utilisant macOS avaient Dock2Master sur leur réseau.

RedLine a été la menace voleuse d’information la plus active et la plus répandue au cours de ce dernier trimestre. Les modèles de travail post-pandémie ont nécessité que les entreprises gèrent les employés en télétravail ou en mode hybride, exposant les informations d’identification des entreprises à un risque d’attaque par des acteurs malveillants plus élevé que jamais.

RedLine est capable de voler les informations d’identification de nombreuses cibles – notamment celles des navigateurs, des porte-monnaie virtuels, des logiciels FTP et VPN, et de les vendre sur le marché noir.

Les attaques DDoS restent l’un des principaux types d’incidents identifiés en 2022

Selon le dernier Data Breach Investigations Report (DBIR) publié par Verizon, en 2022 les attaques DDoS restent l’un des principaux types d’incidents identifiés avec les attaques par botnets. Mirai, Emotet, LemonDuck sont autant de noms qui, hors contexte, pourraient faire sourire, mais qui, dans le monde de la cybersécurité, donnent du fil à retordre aux équipes informatiques des organisations du monde entier, et ce avec des méthodes d’attaques somme toute très simples.

Les cybercriminels se sont non seulement banalisés – aujourd’hui n’importe qui peut s’improviser hacker, grâce aux outils disponibles sur le darkweb – mais ils ont également amélioré leurs méthodes d’attaque, pour la plupart établies de longue date, en y apportant de nouvelles modifications et stratégies. C’est le cas des botnets, qui existent depuis les années 1980.

En effet, un rapide historique de ces réseaux de bots informatiques – des programmes connectés à internet qui communiquent avec d’autres programmes similaires pour l’exécution de certaines tâches –, met en évidence la manière dont, en l’espace de 20 ans, les pirates ont modifié leur façon de les utiliser.

Les premiers du genre ont été déployés sur des ordinateurs de type serveur. Par la suite, les attaquants ont commencé à créer des botnets capables de mener des attaques par déni de service distribué (DDoS) en compromettant des ordinateurs personnels (PC) ; ils continuent d’ailleurs aujourd’hui à les utiliser afin de créer des botnets et lancer des attaques DDoS.

« À l’heure actuelle, les botnets de l’internet des objets (IoT) sont monnaie courante, les cybercriminels lançant généralement des attaques DDoS par l’intermédiaire de dispositifs IoT, via une infrastructure commune de commande et de contrôle (C2). Ces botnets ont vu leur popularité monter en flèche après la fuite du code source du botnet IoT Mirai en 2016. » confirme Philippe Alcoy, de chez NETSCOUT.

La stratégie malveillante évolue

Cependant, les acteurs malveillants ont à nouveau modifié leur stratégie en augmentant la taille des botnets IoT et en intégrant des serveurs puissants dans des botnets plus importants. Les serveurs sont utilisés pour lancer des attaques DDoS ciblées contre des actifs de grande valeur. Toutefois, il est intéressant de remarquer que les attaquants font évoluer leur stratégie pour créer de puissants botnets Mirai.

De nouveaux botnets Mirai de type serveur sont désormais créés et utilisés pour lancer des attaques DDoS directes à fort impact. Ainsi, malgré un coût beaucoup plus élevé pour une organisation malveillante, les cybercriminels privilégieront une attaque DDoS directe par botnet, pour s’assurer de dommages de très grande envergure, comme l’ont démontrés deux des attaques de plus de 2,5 Tbps détectées au deuxième semestre 2021.

Si ce type d’attaque est coûteux, il est accessible à toute personne ayant les moyens de le provoquer, ce qui en fait un outil redoutable. Explication en vidéo.

Si différentes tendances fluctuent à travers le monde, les attaques DDoS par botnet ne doivent surtout pas être minimisées. Elles constituent bel et bien une menace de taille pour les entités gouvernementales, les établissements de santé et les entreprises, et ce sans distinction. De plus, si on remarque une sophistication des techniques d’attaque, il est intéressant de noter que les profils des acteurs malveillants sont variés et parfois loin de la professionnalisation ; d’où la nécessité d’anticiper tout type de menace afin de mieux s’en prémunir.

Pharos veut tisser un lien avec ses contributeurs

L’exceptionnel travail de la plateforme Pharos, elle permet d’alerter les autorités de cas de pédopornographie, apologie du terrorisme, violence, etc. va permettre de tisser un lien plus étroit avec ses contributeurs.

La plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements, plus connu sous le nom de PHAROS, permet depuis 2009 de signaler des contenus et comportements en ligne illicites. Un amendement à la loi vient de valider le fait que PHAROS va pouvoir communiquer de manière plus efficace et proche de ses contributeurs.

« Le présent amendement vise à entretenir la démarche citoyenne de signalement à travers la mise en place de bilans semestriels, qui seront communiqués par mail à la communauté de contributeurs de Pharos et publiés sur le site internet-signalement.gouv.fr. » indique le Député (5e circonscription des Côtes d’Armor) Eric Bothorel.

Informer les utilisateurs/contributeurs de son activité entretient le lien. C’est désormais dans la loi, avec l’amendement adopté en commission des lois.

En 2021, PHAROS a reçu 365 000 signalements (290 000 en 2020).

Plus de 9 millions d’attaques DDoS en 2021

Pirates, services DDoS-for-Hire et autres armées de botnets de classe serveur ont facilité le lancement d’attaques de plus en plus sophistiquées. Plus de 9 millions de cyberattaques de type DDoS en 2021 !

La nouvelle étude semestrielle Threat Intelligence Report de la société Netscout affiche une année 2021 très « hard » du côté de la cyber. Au cours du second semestre 2021, les cybercriminels ont lancé environ 4,4 millions d’attaques par déni de service distribué (DDoS), portant à 9,75 millions le nombre total d’attaques de ce type effectuées au cours de l’année. Bien qu’en baisse de 3 % par rapport au record établi au plus fort de la crise sanitaire, ces attaques se poursuivent à un rythme supérieur à 14 % aux niveaux pré pandémiques.

Le second semestre 2021 a été marqué par la mise en place d’armées de botnets de très grande puissance et par un rééquilibrage entre les attaques volumétriques et les attaques par voie directe sans usurpation ; créant des procédures opérationnelles plus sophistiquées pour les attaquants, qui ont pu ajouter de nouvelles tactiques, techniques et méthodes à leur arsenal.

« S’il est tentant de considérer la baisse du nombre total d’attaques comme un recul de l’activité des cybercriminels, nous avons constaté une activité sensiblement plus importante par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie, a déclaré Richard Hummel, responsable des renseignements sur les menaces de NETSCOUT. En réalité, les attaquants innovent et utilisent en permanence de nouvelles techniques, telles que les botnets de type serveur, les services DDoS-for-Hire et le lancement accru d’attaques par voie directe, qui contribuent à la transformation permanente du paysage des menaces. »

Hausse des extorsions DDoS et des ransomwares — Trois campagnes DDoS de grande ampleur ont eu lieu simultanément, établissant un nouveau record. Des gangs de ransomware, parmi lesquels Avaddon, REvil, BlackCat, AvosLocker et Suncrypt, ont été identifiés alors qu’ils utilisaient le DDoS pour extorquer leurs victimes. Forts de ce succès, certains groupes de ransomwares exploitent des opérateurs d’extorsion DDoS se faisant passer pour des affiliés — c’est le cas par exemple d’une campagne d’extorsion DDoS signée par REvil.

Les services Voix sur IP, à leur tour victimes d’extorsions DDoS — Des campagnes d’extorsion DDoS ont été menées à travers le monde par un imitateur de REvil contre plusieurs prestataires de services de téléphonie sur Internet (VoIP). L’un d’eux a fait état d’une perte de comprise entre 9 et 12 millions de dollars à cause des attaques DDoS.

Les services DDoS-for-Hire simplifient le processus d’attaque — NETSCOUT a examiné 19 services DDoS-for-Hire, ainsi que les moyens qu’ils utilisent pour éliminer les exigences techniques et le coût de lancement d’offensives DDoS de grande envergure. Ensemble, ils proposent plus de 200 types d’attaques.

Les attaques ont progressé de 7 % dans la région APAC, mais reculé dans les autres régions — Dans un contexte géopolitique tendu en Chine, à Hong Kong et à Taïwan, la région APAC a connu la plus forte augmentation du nombre d’attaques en variation annuelle par rapport aux autres régions du monde.

Les armées de botnets de classe serveur débarquent — Les cybercriminels ont non seulement augmenté le nombre de botnets connectés à l’Internet des objets (IoT), mais également enrôlé des serveurs de très forte puissance et des périphériques connectés de grande capacité, avec notamment les botnets GitMirai, Mēris et Dvinis.

Les attaques par voie directe gagnent en popularité — Les groupes de hackers ont submergé les entreprises par leurs attaques DDoS de type TCP Flood et UDP Flood, également connues sous le nom d’attaques par voie directe ou sans usurpation. Parallèlement, le recul de certaines attaques par amplification a fait baisser le nombre total d’agressions.

Les pirates ciblent principalement certaines activités — Les secteurs les plus touchés sont les éditeurs de logiciels (hausse de 606 %), les agences et courtiers d’assurance (+257 %), les fabricants d’ordinateurs (+162 %) et les collèges, universités et établissements d’enseignement professionnel (+102 %).

L’attaque DDoS la plus rapide en hausse de 107 % par rapport à l’année précédente — Regroupant les vecteurs DNS, d’amplification DNS, ICMP, TCP, ACK, TCP RST et TCP SYN, l’attaque multi vectorielle lancée contre une cible russe a atteint le débit de 453 millions de paquets par seconde (Mpps).

Le secteur industriel plus que jamais menacé

Cloudflare, spécialiste de la sécurité, la fiabilité et la performance d’internet, présente son rapport sur les attaques DDoS du 4ème trimestre 2021. Un palmarès qui souligne l’importance de la fortification des cyberattaques. La découverte, en décembre, de la vulnérabilité Log4, considérée comme l’une des plus importante et dangereuse en est la preuve.
  • Le secteur industriel plus que jamais menacé : Pour la première fois, l’industrie arrive en tête des secteurs les plus attaqués. Au dernier trimestre 2021, Cloudflare enregistrait une hausse de 641% du nombre d’attaques par rapport au trimestre précédent. Ces menaces viennent affaiblir un secteur déjà très affecté par la pénurie de matières premières et des difficultés de livraison qui l’empêchent de répondre à la demande croissante. En deuxième et troisième position, on retrouve respectivement les services aux entreprises et le secteur du gaming.
  • Les ransomwares continuent de progresser : Alors que le botnet Meris était en première ligne au trimestre précédent, la fin de l’année a vu le nombre de ransomwares augmenter de 175%. Dans une enquête réalisée par Cloudflare, 22% des répondants affirmaient avoir reçu une demande de rançon.
  • Une attaque de 2 Tbps déjouée : En novembre dernier, Cloudflare a subi une tentative d’attaque qui, à son plus haut pic, enregistrait de 2 Tbps. A ce jour, il s’agit de l’attaque la plus puissante ayant ciblée l’entreprise et ce, alors qu’elle n’a duré qu’une minute.

En savoir plus.

Les pirates ont eu accès à un code source de Rapid7 à la suite du piratage de Codecov

Comme a pu l’indiquer le spécialiste de la cybersécurité Rapid7, des pirates informatiques ont eu accès à une petite partie de ses référentiels de code source à la suite du piratage d’un outil de développement logiciel, Codecov.

« Des personnes non autorisées, en dehors de Rapid7, ont obtenu un accès à un petit sous-ensemble de nos référentiels de code source pour les outils internes de notre service Managed Detection and Response. Ces référentiels contenaient des informations d’identification internes. Des informations remplacées et des données liées aux alertes pour un sous-ensemble de nos clients » indique l’entreprise dans un communiqué de presse.

Le 15 avril 2021, le développeur d’outils d’audit logiciel, la startup Codecov, a averti les utilisateurs que son outil Bash Uploader avait été malmené. Une cyberattaque datant du 31 janvier 2021. Des inconnus avaient modifié l’outil de Rapid7 en y plaçant une porte cachée. Par cette méthode, les attaquants ont pu accéder aux réseaux de centaines de clients Codecov.

Les pirates ont réussi à accéder aux réseaux Codecov en raison d’une erreur de démarrage lors du processus de création d’image Docker, ce qui leur a permis d’extraire les informations d’identification nécessaires pour modifier le script Bash Uploader.

Les pirates ont apporté des « modifications périodiques non autorisées » au code, ce qui leur a permis d’envoyer des informations stockées dans les environnements d’intégration continue (CI) des utilisateurs du script à un serveur tiers.

Selon l’avis de Rapid7, il n’y avait aucune preuve que les malveillants aient pu accéder à d’autres systèmes ou environnements de production, ou que des modifications malveillantes avaient été apportées à ces référentiels.

Augmentation des DDos

Les tendances des attaques DDoS au dernier trimestre de 2020 ont défié les normes à bien des égards. Pour la première fois en 2020, il a été observé une augmentation du nombre d’attaques DDoS. Le nombre d’attaques de plus de 500 Mbps et 50 000 pps a connu une augmentation massive.

En outre, les vecteurs d’attaque ont continué d’évoluer, les attaques basées sur des protocoles ayant augmenté de 3 à 10 fois par rapport au trimestre précédent confirme Cloudflare. Les assaillants ont également été plus persistants que jamais – près de 9% de toutes les attaques observées entre octobre et décembre 2020 ont duré plus de 24 heures.

Pour la première fois en 2020, le nombre total d’attaques observées au quatrième trimestre a diminué par rapport au trimestre précédent. 73% de toutes les attaques observées ont duré moins d’une heure, contre 88% au troisième trimestre. Alors que les inondations SYN, ACK et RST ont continué à être les principaux vecteurs d’attaque déployés, les attaques sur NetBIOS ont connu une augmentation considérable de 5 400%, suivies de celles sur ISAKMP et SPSS.

Les centres de données de Cloudflare basés à Maurice, en Roumanie et au Brunei ont enregistré les pourcentages les plus élevés d’activité DDoS par rapport au trafic normal. Les attaques par rançon DDoS (RDDoS) continuent de cibler des organisations du monde entier alors que des groupes criminels tentent d’extorquer une rançon sous la forme de Bitcoin sous la menace d’une attaque DDoS comme expliqué dans un article de ZATAZ, en mai 2016 et octobre 2020.

Hausse de 265 % des événements liés aux attaques sans fichiers !

Échappant aux mesures de sécurité traditionnelles, les menaces 2019 mettent les systèmes de défense à rude épreuve.

Un rapport publié met en évidence une recrudescence des attaques sans fichiers (fileless) visant à masquer des activités malveillantes. En comparaison avec le premier semestre 2018, les détections de cette menace spécifique ont augmenté de 265 %. Des analyses courant sur le premier semestre 2019.

Jusqu’à présent, les constatations réalisées en 2019 confirment bon nombre des prévisions faites par Trend Micro en fin d’année dernière. Les attaquants redoublent notamment d’efforts pour cibler les entreprises et les environnements offrant le plus grand retour sur investissement.

« Sophistication et discrétion sont aujourd’hui les maîtres mots en matière de cybersécurité, à mesure que les technologies au sein des entreprises et que les attaques des cybercriminels deviennent plus connectées et intelligentes », souligne Renaud Bidou, Directeur Technique Europe du Sud, Trend Micro. « Nous avons pu constater que les hackers ont des objectifs précis, avec des attaques ciblées et ingénieuses qui exploitent de manière furtive le facteur humain, les processus et la technologie. Cependant du côté des entreprises, avec la transformation numérique et les migrations vers le Cloud, la surface d’attaque s’est considérablement élargie. Pour faire face à cette évolution, les organisations ont besoin d’un partenaire technologique capable de combiner l’expertise humaine à des technologies de sécurité avancées afin de mieux détecter, corréler, traiter et contrecarrer les menaces. »

Parallèlement à la prolifération des attaques sans fichiers, les cybercriminels déploient de plus en plus de menaces non détectables via les filtres de sécurité classiques, car elles peuvent être exécutées en mémoire d’un système, résider dans la base de registre ou usurper des outils légitimes. Les kits d’exploits reviennent également en force, avec une augmentation de 136 % en comparaison de la même période en 2018.

Attaque Fileless

Les malwares destinés au minage de cryptomonnaies demeurent la menace la plus détectée au premier semestre 2019 et touchent de plus en plus les serveurs et les environnements Cloud. Autre prévision corroborée : le nombre de routeurs impliqués dans de potentielles attaques entrantes a bondi de 64 % comparé au premier semestre 2018, avec davantage de variantes de Mirai recherchant des appareils vulnérables.
 En outre, le nombre de stratagèmes d’extorsion numérique connaît une hausse de 319 % par rapport au second semestre 2018, ce qui concorde avec les projections précédentes. Les attaques de type BEC (Business Email Compromise) constituent toujours une menace substantielle, avec une augmentation de 52 % des cas détectés comparativement aux six derniers mois. Les fichiers, e-mails et URL liés aux ransomwares continuent également de se multiplier (+77 % au cours de la même période).
Au total, 26,8 milliards de menaces au cours du premier semestre 2019 ont été bloquées, soit 6 milliards de plus qu’à la même période l’année dernière. À noter que, dans 91 % des cas, l’e-mail a été le vecteur d’infection des réseaux d’entreprises. (Rapport)

Varenyky, le virus qui prend des captures d’écran durant la consultation de sites pornographiques

Des chercheurs découvrent une série de campagnes de spam ciblant spécifiquement la France. Ces campagnes distribuent un code malveillant baptisé Varenyky. À l’image de beaucoup d’autres bots de ce type, Varenyky peut bien sûr envoyer du spam ou voler des mots de passe. Mais là où il se distingue, c’est qu’il est aussi capable d’espionner les écrans de ses victimes lorsqu’elles regardent du contenu sexuel en ligne.

Cette campagne de spam est apparue sur le radar des chercheurs ESET lors d’un premier pic de distribution en mai 2019, et n’a pas cessé d’évoluer depuis. « Nous pensons que ce spambot est en plein développement, car il a considérablement changé depuis la première fois que nous l’avons vu. Comme toujours, nous recommandons aux utilisateurs d’être prudents lorsqu’ils ouvrent des pièces jointes de sources inconnues et de s’assurer que leur système et leurs logiciels de sécurité sont tous à jour », explique Alexis Dorais-Joncas, chercheur principal au centre de R&D ESET à Montréal.

Les victimes de Varenyky sont en effet infectées en ouvrant une pièce jointe malveillante reçue dans un spam.

Pour changer, écrit dans un très bon français, ce qui pourrait indiquer que ses opérateurs parlent couramment notre langue. Une fois ouvert, le document exécute la charge utile malveillante, qui amorce à son tour le processus d’infection.

Utilisation de Tor

Enfin, à la fin de l’infection, Varenyky se met au travail et lance le logiciel Tor.

Il établit une communication anonyme avec son serveur de Commandes & Contrôle. À partir de ce moment, l’activité criminelle à proprement parler peut commencer. Le code malveillant lancera deux tâches en parallèle : diffusion de spams. Exécution sur l’ordinateur de la victime des commandes reçues depuis son serveur contrôle.

« L’une de ses capacités les plus dangereuses est qu’il recherche des mots-clés spécifiques tels que le terme ‘bitcoin’ et des mots en correspondance avec la pornographie. détaille Alexis Dorais-Joncas. Varenyky commence alors à enregistrer l’écran de l’ordinateur et télécharge ensuite l’enregistrement sur le serveur C&C », ajoute le chercheur.

Les commandes dont disposent les opérateurs leur permettent en effet de prendre des captures d’écran, mais aussi de lire les textes qui s’y affichent.

Nous connaissions déjà bien entendu les fausses campagnes de sextorsion, dans lesquels les criminels ne détenaient pas réellement d’images incriminantes de la victime. Mais la diffusion de Varenyky pourrait très bien conduire cette fois à de véritables campagnes de ce type. Sans compter l’autofinancement en parallèle par la capacité de vol d’identifiants des portefeuilles Bitcoin.

« Il faut également ajouter que Varenyky est aussi capable de voler les mots de passe, grâce au déploiement d’une application potentiellement dangereuse », explique Alexis Dorais-Joncas.

Intéressant, mais étonnant ! Quel intérêt pour un code malveillant de filmer les sites pornos ! Il aurait été plus judicieux d’allumer la webcam présente pour filmer le visiteur. Une perte de temps, d’énergie et d’outil. Quel est la chance de tomber sur un internaute qui possède du Bitcoin et qui visite des sites pour adultes. Trop peu pour que cet outil soit rentable !

Les cyberattaques subies par l’Europe émanent majoritairement de l’intérieur de l’Europe

Les données de Threat intelligence indiquent que les attaques subies par l’Europe émanent davantage de l’intérieur de ses frontières que de toute autre partie du monde. Les Pays-Bas ont lancé 1,5 fois plus d’attaques contre des systèmes en Europe que les États-Unis et la Chine réunis

D’après une nouvelle analyse de F5 Labs, les cyberattaques qui frappent l’Europe émanent davantage de l’intérieur de ses frontières géographiques que de toute autre région du monde. Ce constat s’appuie sur une étude du trafic d’attaque à destination des adresses IP européennes entre le 1er décembre 2018 et le 1er mars 2019, de même que sur une comparaison avec les tendances observées aux États-Unis, au Canada et en Australie.

Principaux pays à l’origine des attaques

Les systèmes déployés en Europe sont ciblés par des adresses IP du monde entier. En examinant une carte mondiale, le F5 Labs a découvert que les pays originaires des attaques en Europe étaient analogues à ceux visant l’Australie et le Canada, mais différents de ceux s’attaquant aux États-Unis (qui subissent beaucoup moins d’attaques en provenance d’adresses IP européennes que l’Europe). Les Pays-Bas se classent en tête des 10 premiers pays à l’origine des attaques, devant les États-Unis, la Chine, la Russie, la France, l’Iran, le Vietnam, le Canada, l’Inde et l’Indonésie. Les Pays-Bas ont lancé 1,5 fois plus d’attaques contre des systèmes européens que les États-Unis et la Chine réunis, et six fois plus que l’Indonésie.

Principaux réseaux (ASN) et FAI à l’origine des attaques

Le réseau néerlandais de HostPalace Web Solution (ASN 133229) est celui qui a lancé le plus grand nombre d’attaques, suivi par le Français Online SAS (ASN 12876). Vient ensuite NForce Entertainment (ASN 43350), lui aussi néerlandais. Ces trois entreprises sont des hébergeurs Web dont les réseaux apparaissent régulièrement dans les listes F5 Labs des principaux réseaux d’acteurs malveillants5.

72 % des ASN1 d’attaque répertoriés appartiennent à des fournisseurs d’accès Internet. 28 % à des hébergeurs Web. Dans le cadre de son analyse, F5 Labs a également identifié les 50 premières adresses IP qui s’attaquent à l’Europe2. Aussi les entreprises sont-elles désormais exhortées à vérifier leurs logs réseau afin de détecter les connexions émanant de ces adresses IP. De la même manière, les propriétaires de réseaux doivent enquêter sur les éventuelles violations imputables à ces adresses IP.

Principaux ports ciblés

L’examen des principaux ports ciblés a permis à F5 Labs d’établir le type de systèmes dans la ligne de mire des attaquants. En Europe, le port 5060 est celui qui a subi le plus d’attaques. Il est utilisé par le service SIP (Session Initiation Protocol) pour la connectivité VoIP (Voice over IP) aux téléphones et aux systèmes de vidéoconférence. L’analyse du trafic d’attaque visant une destination spécifique lors d’événements mondiaux majeurs, tels que les récents sommets entre Donald Trump et Kim Jung Un ou encore Vladimir Poutine, montre que ce port est systématiquement pris pour cible. Le port 445, dédié à Microsoft Server Message Block (SMB), est le deuxième le plus attaqué, devant le port 2222, couramment utilisé en tant que port Secure Shell (SSH) non standard.

Bien se protéger

Au vu des recherches il est recommandé aux entreprises de procéder à des analyses de vulnérabilité externes constantes afin d’identifier les systèmes exposés publiquement et de déterminer sur quels ports.

Il convient de bloquer les ports les plus sujets aux attaques sur tous les systèmes exposés publiquement (par exemple le port Microsoft Samba 445, ou les ports SQL 3306 et 1433) ou de mettre en place des mesures de gestion des vulnérabilités. Les applications Web qui reçoivent du trafic sur le port 80 doivent en outre être protégées au moyen d’un pare-feu pour applications Web (WAF), être continuellement analysées pour détecter les éventuelles vulnérabilités et se voir appliquer en priorité des mesures de gestion des vulnérabilités, notamment, sans s’y limiter, la correction des bugs et l’installation de correctifs.

Un grand nombre d’attaques par force brute sur les ports prenant en charge des services d’accès tels que SSH. C’est pourquoi toutes les pages de connexion publiques doivent disposer de mécanismes de protection adéquats contre ce type d’attaques.

Les logs !

Les administrateurs réseau et les ingénieurs en sécurité doivent passer en revue les logs réseau afin d’identifier toutes les connexions vers les principales adresses IP à l’origine d’attaques. Dès lors qu’une entreprise subit des attaques émanant d’une de ces adresses IP, elle doit porter plainte pour violation auprès des FAI et des propriétaires des ASN de manière à ce qu’ils procèdent à la mise hors service de ces systèmes d’attaque.

Sara Boddy, directrice de la division Threat Research chez F5 Labs explique : « Concernant le blocage des adresses IP, l’établissement de longues listes de blocage peut se révéler difficile, tout comme le blocage d’adresses IP de FAI offrant des services Internet à des abonnés susceptibles de figurer parmi ses clients. Dans ces cas de figure, un appareil IoT infecté à l’insu de son propriétaire sera probablement utilisé comme système d’attaque et ne sera sans doute jamais désinfecté. Bloquer l’intégralité du trafic d’ASN ou de FAI peut poser problème pour la même raison. Le blocage de tout leur réseau empêcherait des clients d’engager des relations commerciales avec son entreprise. Sauf s’il s’agit d’un FAI desservant un pays dans lequel son entreprise n’exerce pas d’activités. Dans ce cas, le blocage géolocalisé au niveau d’un pays peut être un moyen efficace de filtrer un grand volume de trafic d’attaque et d’épargner à son système un traitement inutile. Il est par conséquent préférable de bloquer le trafic en fonction du schéma d’attaque sur ses pare-feu réseau et WAF.« 

L’exploitation des rootkits Scranos se mondialise

Les menaces sophistiquées demeurent l’une des principales préoccupations des entreprises. Au fur et à mesure que les environnements se complexifient, les attaquants trouvent des moyens innovants d’infiltrer le réseau, s’y dissimulant pour faire des ravages tout en gardant une discrétion totale.

Les experts Threat intelligence viennent d’analyser les subtilités d’une nouvelle opération de spyware multiplateforme. Pour Harish Agastya VP of Enterprise Solutions de Bitdefender : « Cette campagne, nommée Scranos basée sur les rootkits s’étendra – au moins – aussi largement que l’opération de fraude Zacinlo, un logiciel espion extrêmement sophistiqué qui fonctionne secrètement depuis le début de 2012, générant des revenus pour ses opérateurs et compromettant la vie privée de ses victimes ».

Scranos infecte déjà les utilisateurs du monde entier en raison de sa capacité à survivre sur toutes les plates-formes, en obtenant une gamme plus étendue de endpoints d’entreprise, en particulier des appareils Android.

Comment fonctionne Scranos ?

Déguisé en logiciel craqué ou en applications légitimes telles que des lecteurs d’ebooks, des lecteurs vidéo, des pilotes ou même des produits antimalware, Scranos fait maintenant partie d’un projet plus vaste. Les serveurs de commande et de contrôle poussent d’autres programmes malveillants.

Cela indique clairement que le réseau pris en main par des personnes tierces, dans un schéma de paiement à l’installation.

Les acteurs derrière Scranos apportent en permanence des modifications au logiciel malveillant, en ajoutant de nouveaux composants aux utilisateurs déjà infectés et en améliorant les fonctionnalités les plus évoluées.

Les employés constituent l’un des premiers points d’entrée dans une entreprise. Selon des études récentes, ils restent le maillon faible de la sécurité informatique des entreprises et les acteurs de la menace les contournent facilement pour s’infiltrer dans les entreprises. Les cybercriminels exploitent également la myriade d’outils qu’utilisent les entreprises auprès de fournisseurs tiers. Leurs derniers vecteurs d’attaque comprennent le ciblage des fournisseurs de petites entreprises et qui sont moins protégés.

Scranos tire parti de l’infrastructure de l’entreprise pour lancer de nouvelles attaques

Prenant en charge les rootkits, Scranos est conçu pour ne pas être détecté par un système et peut facilement désactiver les pares-feux et les logiciels antimalwares traditionnels, si toutefois le système le demande. Il est persistant et exploite les capacités de camouflage pour revenir même après sa détection et son élimination.

L’objectif principal étant l’exfiltration de données, les enjeux sont importants : des problèmes de gestion, des risques au vol de propriété intellectuelle et atteintes à la réputation de la marque. La conformité est également une préoccupation majeure. En effet, « accélérer la réglementation en matière de protection de la vie privée » a dépassé la « pénurie de talents » dans les principaux risques émergents pour les entreprises, au premier trimestre 2019, selon une étude récente de Gartner.

Scranos tire parti de l’infrastructure de l’entreprise pour lancer de nouvelles attaques. Ce qui pose de graves problèmes juridiques, affecte la réputation de la marque et, en fin de compte, les bénéfices financiers.

TajMahal, le petit palais de la malveillance numérique

TajMahal, une rare plate-forme de cyberespionnage forte de 80 modules malveillants, avec des fonctionnalités inédites et sans liens connus avec des menaces existantes.

Des chercheurs ont mis à jour une plate-forme de cyberespionnage techniquement très élaborée, active depuis au moins 2013 et sans liens apparents avec des menaces connues. Cette plate-forme, nommée TajMahal par les chercheurs, compte environ 80 modules malveillants et présente des fonctionnalités jusque-là inédites dans une menace persistante avancée (APT), par exemple la capacité de voler des informations dans les files d’attente d’imprimante et de capturer des fichiers, repérés précédemment sur une clé USB, lors de sa connexion suivante. Kaspersky Lab a observé jusqu’à présent une seule victime, une ambassade d’un pays d’Asie centrale, mais il est probable que d’autres ont été touchées.

Les chercheurs de Kaspersky Lab ont découvert TajMahal vers la fin de 2018. Il s’agit d’une plate-forme APT techniquement très élaborée, conçue pour des activités poussées de cyberespionnage. L’analyse du malware révèle que la plate-forme a été développée et utilisée depuis au moins cinq ans, l’échantillon le plus ancien datant d’avril 2013 et le plus récent de 2018. Le nom « TajMahal » est celui du fichier servant à exfiltrer les données volées.

TajMahal 2.0

Il semble que la plate-forme TajMahal comporte deux principaux packages, qui se nomment eux-mêmes « Tokyo » et « Yokohama ».

Tokyo est le plus petit des deux, comptant environ trois modules. Il contient les principales fonctionnalités du backdoor (la porte dérobée) et se connecte périodiquement aux serveurs de commande et de contrôle (C&C). Tokyo exploite PowerShell et demeure présent sur le réseau même après le passage à la phase 2 de l’intrusion.

Cette seconde phase est Yokohama, une plate-forme dotée d’armes complètes d’espionnage. Celle-ci comprend un système de fichiers virtuel (VFS) regroupant l’ensemble des modules, des bibliothèques tierces open source et propriétaires, ainsi que des fichiers de configuration. On y dénombre en tout près de 80 modules, notamment de chargement, d’orchestration, de communication C&C, d’enregistrement audio, d’enregistrement des frappes clavier, de copie d’écran et de piratage de webcam ou encore destinés au vol de documents et de clés cryptographiques.

TajMahal peut également dérober des cookies de navigateur, collecter la liste de sauvegarde des appareils mobiles Apple ou de voler les données d’un CD gravé par une victime ainsi que des documents dans la file d’attente d’une imprimante. Le malware peut aussi commander le vol d’un fichier particulier sur une clé USB vue précédemment, fichier dérobé lors de la prochaine insertion de celle-ci dans l’ordinateur.

Les systèmes ciblés infectent à la fois par Tokyo et Yokohama

Cela donne à penser que Tokyo constituait la première phase de l’infection, déployant les fonctionnalités complètes de Yokohama chez les victimes qui présentent un intérêt, puis restant sur place à des fins de sauvegarde. Jusqu’à présent, une seule victime identifiée : une représentation diplomatique d’un pays d’Asie centrale, infectée en 2014. Les vecteurs de diffusion et d’infection de TajMahal sont pour l’instant inconnus.

« La plate-forme TajMahal est une découverte très intéressante et très curieuse. Sa complexité technique ne fait aucun doute et elle présente des fonctionnalités encore jamais observées auparavant dans une menace avancée. Un certain nombre de questions se posent. Par exemple, il paraît hautement improbable qu’un tel investissement ait été engagé à l’encontre d’une seule victime. Cela laisse penser qu’il existe d’autres victimes non encore identifiées et/ou que des versions supplémentaires de ce malware sont en circulation. Les vecteurs de diffusion et d’infection de la menace sont eux aussi inconnus. D’une manière ou d’une autre, celle-ci a échappé aux radars pendant plus de cinq ans. Que ce soit dû à son inactivité relative ou à une autre raison, cela constitue un autre mystère. Aucun indice ne nous permet d’attribuer cette menace ni de la relier à des groupes malveillants connus », commente Alexey Shulmin, analyste principal en malware.

Déchiffrer les nouvelles versions de GandCrab

Europol, la police roumaine, plusieurs autres organisations policières et privées publient un nouvel outil de déchiffrement pour les dernières versions du ransomware GandCrab.

 Europol, l’agence Roumaine DIICOT (Direction des enquêtes sur le crime organisé et le terrorisme) et plusieurs organisations policières et privées, dont Bitdefender, proposent une nouvelle version de l’outil de déchiffrement mis à disposition des victimes de GandCrab, pour lutter contre les dernières versions du ransomware. GandCrab est à ce jour reconnu comme étant l’une des familles de ransomware les plus prolifiques et les plus dangereuses du monde.

Le nouvel outil de déchiffrement permet aux victimes de retrouver l’accès à leurs propres données sans payer de rançon aux cybercriminels. En plus des versions 1, 4 et des premières versions 5, le nouvel outil s’attaque maintenant aux infections par les versions 5.0.4 à 5.1 – les plus récentes utilisées par les cybercriminels diffusant GandCrab.

L’outil précédent a déjà été téléchargé plus de 400 000 fois, aidant près de 10 000 victimes à économiser plus de 5 millions de dollars en frais de déchiffrement. Depuis son émergence en janvier 2018, GandCrab a infligé des centaines de millions de dollars de pertes dans le monde.

GandCrab Familly

La famille de ransomware GandCrab a été extrêmement active au cours de la dernière année, surpassant les autres familles de ransomware en popularité et en viralité.

L’année dernière, certaines versions de GandCrab ont commencé à attaquer des organisations via des instances de Remote Desktop Protocol exposées ou en se connectant directement avec des identifiants de domaine volés. Après s’être authentifié sur un PC compromis, les attaquants lancent manuellement le ransomware et lui demandent de se répandre sur tout un réseau. Une fois le réseau infecté, les attaquants effacent leurs traces et contactent ensuite la victime avec une offre de déchiffrement. Depuis fin 2018 et début 2019, GandCrab a radicalement transformé son mécanisme de diffusion, ses opportunités d’affiliation et amélioré sa résistance à la plupart des solutions de cybersécurité.

Pour prévenir les infections des logiciels de rançon, les utilisateurs doivent mettre en œuvre une solution de sécurité avec des défenses anti-ransomware en couches, sauvegarder régulièrement leurs données et éviter d’ouvrir les pièces jointes fournies avec les messages non sollicités. Il ne faut pas céder aux exigences des opérateurs de ransomware, notamment GandCrab et penser à sauvegarder l’information chiffrée et aviser la police immédiatement.

Actions de GandCrab

D’abord, après son lancement sur une machine attaquée tournant sous Microsoft Windows, GandCrab! peut recueillir des informations sur les processus en cours des logiciels antivirus. Il vérifie en premier lieu sa présence sur la machine, puis force l’arrêt des processus logiciels selon une liste définie par le malveillant utilisateur. Il installe une copie de lui-même sur le disque et modifie une branche du Registre Windows pour assurer son lancement automatique.

Ensuite, le Trojan chiffre le contenu des disques fixes, amovibles et de réseau, à l’exception de certains dossiers dont quelques dossiers système et service. Chaque disque rendu illisible dans un thread différent. Après la fin du chiffrement, le Trojan envoie au serveur des données sur le nombre de fichiers chiffrés et sur le temps mis pour le chiffrement.

Pour conclure, le nouvel outil de décryptage est disponible immédiatement et peut être téléchargé gratuitement sur No More Ransom Project.

Google Play : le premier malware capable de détourner des crypto-monnaies par copier-coller.

Des chercheurs découvrent dans le Google Play Store le premier malware Android capable de remplacer le contenu du presse-papier de l’appareil infiltré. De type « Clipper », ce code malveillant très spécifique cible les utilisateurs des crypto monnaies Bitcoin et Etherum, et il a pour objectif de rediriger les fonds transférés depuis le portefeuille (le « wallet ») de la victime vers celui du criminel en changeant l’adresse de destination au moment où celui-ci est copié-collé.

« Cette découverte montre que de tels Clippers capables de détourner des fonds ne sont plus réservés aux environnements Windows ou à des forums Android de seconde zone. Désormais, tous les utilisateurs Android doivent s’en méfier », explique Lukáš Štefanko, le chercheur ESET à l’origine de cette découverte.

Ce nouveau Clipper profite du fait que bon nombre d’utilisateurs de crypto monnaies entrent rarement manuellement les adresses de portefeuilles, car elles représentent souvent de longues et fastidieuses chaînes de caractères. Ils préfèrent copier l’adresse depuis un document, puis la coller dans le wallet. Et c’est à ce moment, lorsque l’adresse est encore dans le presse-papier Android, que le malware est capable de la remplacer par une autre, appartenant au criminel.

Les premiers Clippers sont apparus dans l’écosystème Windows en 2017. En 2018, les chercheurs découvraient même trois applications de ce type sur le site de téléchargement downolad.cnet.com, l’une des plateformes de téléchargement le plus populaire au monde. En août de la même année apparaissait le premier Clipper pour Android. Distribué que sur des forums de piratage underground. Depuis, il est présent sur de nombreuses places de marché alternatives (des « App Stores » non-officiels).

Cependant, à ce stade, les utilisateurs qui se cantonnaient au Google Play Store officiel n’avaient rien à craindre… jusqu’à aujourd’hui !

Mais tout a changé depuis cette découverte par les chercheurs du premier Clipper pour Android sur le store Android officiel. « Nous avons heureusement détecté ce malware peu de temps après qu’il ait été introduit sur la plateforme. Nous avons immédiatement alerté l’équipe sécurité de Google, qui l’a rapidement supprimé », explique Lukáš Štefanko.

Ce Clipper découvert par les équipes ESET imite un service légitime appelé MetaMask, qui permet de faire fonctionner des applications Ethereum décentralisées dans un navigateur, sans nécessiter un nœud complet. MetaMask existe sous la forme d’un plugin pour les navigateurs Chrome et Firefox pour ordinateurs desktops, mais il n’a pas de version mobile.

« Il y a manifestement de la demande pour une version mobile de MetaMask, et les criminels le savent. C’est pour cela qu’ils ont décidé d’y répondre en imitant ce service sur le Google Play Store » explique Lukáš Štefanko.

Si d’autres malwares ont par le passé déjà tenté de détourner des crypto monnaies de la sorte, ils le faisaient de manière relativement grossière, en dirigeant leurs victimes vers de faux formulaires contrôlés par l’attaquant. « Mais avec un Clipper installé sur son téléphone, la fraude devient extrêmement simple : ce sont les victimes elles-mêmes qui envoient, malgré elles, directement les fonds au criminel ! », précise Lukáš Štefanko.

Cette découverte d’un malware de type Clipper sur le Google Play Store officiel devrait servir de rappel aux utilisateurs Android qu’il est impératif de respecter les bonnes pratiques de sécurité élémentaires.

Pour se protéger de tels malwares Android, nous vous conseillons

  • Mettez votre appareil régulièrement à jour et utilisez une solution de sécurité fiable
  • Cantonnez-vous au Google Play Store officiel pour télécharger vos applications mobiles (malgré cette découverte, il demeure largement plus sûr que les plateformes non officielles)
  • Consultez toujours le site web officiel du développeur de l’application que vous vous apprêtez à télécharger, et recherchez-y un lien vers la véritable application sur le Google Play Store. Si le site officiel ne mentionne aucune application mobile, considérez avec précaution toute application que vous auriez trouvé via le moteur de recherche du Store
  • Vérifiez avec attention chaque étape de tout processus qui implique des informations sensibles, notamment les manipulations de fonds (virtuels ou non !). Et lorsque vous utilisez le presse-papier, prenez le temps de contrôler que ce qui a été collé correspond bien à ce que vous avez copié.

Google corrige 3 failles critiques : l’une d’elle permet de piéger une image

Google a corrigé une faille critique dans son système d’exploitation Android. La faille permettait à un pirate d’envoyer un fichier image PNG spécialement conçu pour pirater un périphérique cible.

PNG dangereux ?! Le nombre total de problèmes critiques corrigés en ce mois de février 2019 est de 11. Le géant de la technologie a traité un total de 42 problèmes, dont 30 ont été classés comme graves.

Parmi les failles, trois vulnérabilités critiques CVE-2019-1986, CVE-2019-1987 et CVE-2019-1988 corrigées.

Elles affectent des millions d’appareils Android exécutant des versions du système d’exploitation Google, allant d’Android 7.0 Nougat à la dernière Android 9.0 Pie. Google a corrigé les trois vulnérabilités du projet Open Source Android (AOSP) dans le cadre de ses mises à jour de sécurité Android en ce mois de février 2019. Même si Google a corrigé les failles, chaque fournisseur devra distribuer le correctif pour ses modèles et ce processus sera long, très long !

Les chercheurs de Google n’ont pas fourni de détails techniques sur les failles, le géant de la technologie a seulement indiqué que les mises à jour de sécurité traitaient une « faille de dépassement de mémoire tampon », « d’erreurs dans SkPngCodec » et de vulnérabilités dans certains composants générant des images PNG.

Pour finir, selon l’avis de sécurité publié par Google, la plus grave des trois vulnérabilités pourrait permettre la création d’une image piégée, au format PNG. Image malveillante qui peut exécuter du code arbitraire sur les appareils Android vulnérables. Les experts ont souligné qu’un attaquant pourrait exploiter cette faille en incitant les victimes potentielles à ouvrir un fichier image PNG malicieusement conçu sur leur Android.

Le passage de la quantité à la qualité : 2018 a vu les cybercriminels abandonner les opérations DDoS de base

Le rapport sur les attaques DDoS pour le 4ème trimestre, englobant les statistiques du dernier trimestre mais aussi l’ensemble de l’année 2018, met en lumière un recul de 13 % du nombre total d’attaques DdoS par rapport à l’année précédente. Cependant, la durée des assauts mixtes et de type Flood HTTP va croissant, ce qui semble indiquer que les cybercriminels se tournent vers des techniques d’attaque DdoS plus élaborées.

Le faible coût des services DDoS à louer fait de ce type d’attaque l’une des cyber-armes les plus abordables. Les entreprises, quel que soit leur taille ou leur secteur d’activité, peuvent être confrontées à cette menace et subir des pertes de revenus et de réputation dans le cas où leurs utilisateurs légitimes et leurs clients sont dans l’impossibilité d’accéder aux ressources web de la société.

Bien que la quantité d’attaques DDoS ait reculé en 2018, il est trop tôt pour s’en réjouir car cette baisse en nombre ne signifie pas pour autant que les assauts sont moins graves. Selon les chercheurs de Kaspersky Lab, alors que les entreprises sont de plus en plus nombreuses à adopter des solutions pour se protéger des formes d’attaques DDoS élémentaires, il est probable qu’en 2019 les assaillants vont améliorer leurs compétences afin de contourner les mesures de protection DDoS standard et franchir un nouveau palier en termes de sophistication.

Moins d’attaques, mais plus puissantes

En dépit de la diminution du nombre des attaques, l’analyse des experts de Kaspersky Lab révèle que leur durée moyenne est en hausse. Comparée au début de l’année 2018, la longueur moyenne d’un assaut a plus que doublé, passant de 95 minutes au premier trimestre à 218 minutes au quatrième. Il est à noter que les attaques Flood UDP (qui consistent à saturer les ports du serveur cible avec une masse de paquets UDP afin de le rendre inaccessible aux utilisateurs), lesquelles ont représenté près de la moitié (49 %) des assauts DDoS en 2018, ont été très courtes, dépassant rarement 5 minutes.

Selon les experts de Kaspersky Lab, la brièveté des attaques Flood UDP illustre un rétrécissement du marché pour les assauts plus faciles à organiser. La protection contre les attaques DDoS de ce type est désormais largement mise en place, rendant celles-ci inefficaces dans la plupart des cas. Les chercheurs avancent que les attaquants lancent de nombreux assauts Flood UDP afin de tester la protection d’une ressource ciblée. S’il est immédiatement clair que ces tentatives sont vouées à l’échec, leurs auteurs n’insistent pas.

Dans le même temps, les attaques plus complexes (détournement de HTTP, par exemple) qui nécessitent un investissement en temps et en argent, vont conserver une longue durée. Comme le révèle l’étude, la méthode Flood HTTP et les attaques mixtes comprenant une composante HTTP, dont la proportion est relativement faible (respectivement 17 % et 14 %), représentent environ 80 % de la durée totale des attaques DDoS sur l’ensemble de l’année.

DDoS au cryptominage

« Lorsque les attaques DDoS les plus simples n’atteignent pas leur objectif, ceux qui en tirent profit ont le choix entre deux solutions. Soit ils peuvent reconfigurer les capacités requises pour ces assauts afin de les réorienter vers d’autres sources de revenus, telles que le cryptominage. Soit ils doivent améliorer leurs compétences techniques, faute de quoi leurs commanditaires s’adresseront à des cybercriminels plus chevronnés. Compte tenu de cela, nous pouvons nous attendre à une évolution des attaques DDoS en 2019 et il deviendra plus difficile pour les entreprises de les détecter et de s’en protéger », commente Alexey Kiselev, responsable du développement pour l’équipe de protection DDoS de Kaspersky Lab.

Concernant les résultats du dernier trimestre 2018, la plus longue attaque DDoS observée au cours de cette période a duré 329 heures (près de 14 jours). Il faut remonter à la fin de 2015 pour retrouver une telle durée.

Les trois pays à l’origine du plus grand nombre d’attaques DDoS restent inchangés. La Chine vient une fois encore au premier rang, même si sa part a chuté de 77,67 % à 50,43 %, toujours suivie des Etats-Unis et de l’Australie.

Pour ce qui est de la répartition des cibles, la Chine demeure en tête de liste, mais avec une part là aussi en recul à 43,26 % (contre 70,58 % au troisième trimestre 2018).

Au quatrième trimestre, il faut également noter des changements dans les pays hébergeant le plus de serveurs de commande et contrôle (C&C). Comme au trimestre précédent, les Etats-Unis conservent la première place mais ce sont à présent le Royaume-Uni et les Pays-Bas qui arrivent en deuxième et troisième position, remplaçant respectivement la Russie et la Grèce, sans doute en raison d’une nette augmentation du nombre de serveurs C&C actifs du botnet Mirai dans ces deux pays.

Prison pour un vendeur de DDoS

Un tribunal de Londres vient de condamner un pirate informatique Israélo-Britannique. Il vendait des attaques de DDoS.

Daniel Kaye, 30 ans, qui se faisait appeler dans l’underground « BestBuy » et « Popopret » vient d’écoper de deux ans et huit mois de prison ferme pour avoir lancé des attaques de type DDoS. Des Dénis Distribués de Service qui ont visé, entre autres, Lonestar Cell MTN, une société de télécommunication basée au Libéria.

Des DDoS qui ont perturbé l’Internet du pays et aurait causé des dizaines de millions de dollars de dommages.

Pour réussir ses malveillance, Popopret a exploité le botnet malveillant Mirai. Parmi les autres cibles de ce pirate : Lloyds Bank, Bank of Scotland et la banque Barclays.

Mirai comme arme numérique

À partir de septembre 2016, Kaye a utilisé son propre réseau de robots Mirai, constitué d’un réseau de caméras de sécurité Dahua infectées, pour mener des attaques sur Lonestar.

En novembre 2016, le trafic généré par le botnet de Kaye était si important que l’accès Internet à travers le Libéria a été totalement désactivé.

Un mandat d’arrêt européen a été émis contre Kaye et à son retour au Royaume-Uni en février 2017, il a été arrêté par des agents de la NCA. Il sera dans la foulée extradé à la demande de l’Allemagne. Il sera condamné à de la prison avec sursis pour des attaques similaires à l’encontre de Deutsche Telekom (novembre 2016).

Embauché par un concurrent !

Selon la National Crime Agency (NCA), les cyber-limiers du Royaume-Uni, Kaye a été embauché par un concurrent de Lonestar, Cellcom. Contre de l’argent, Daniel Kaye a lancé de multiples blocages.

C’est à la suite de sa condamnation allemande que Popopret a été extradé au Royaume-Uni. Kaye aurait commercialisé son réseau à d’autres pirates. Le pirate était aussi un utilisateur de stresser pour commercialiser ses actions malveillantes.

10 ans de prison pour des DDoS à l’encontre d’hôpitaux

Un internaute de 34 ans condamné à 10 ans de prison pour avoir lancé des attaques de DDoS, sous le masque Anonymous. Ils voulaient punir des centres de soins américains.

Dix ans de prison pour un DDoS critique ! Toute l’affaire débute en avril 2014. Un internaute, s’annonçant comme membre Anonymous, lance plusieurs attaques informatiques de type DDoS. Des Dénis Distribués de Services à l’encontre du Boston Children’s Hospital et du Wayside Youth Family Support.

L’Anonymous voulait soutenir une jeune fille, Justina Pelletier. Cette dernière, par décision médicale, avait été séparée de ses parents.

Bilan, une opération Anonymous s’organise, la #OpJustina.

Plusieurs internautes participent à « l’op », dont Martin Gottesfeld.

10 ans de prison !

40 000 routeurs, via un bot, utilisés pour lancer ce DDoS.

Reconnu coupable en août 2018, il écope aujourd’hui de 443 000 dollars de dommages et intérêts et 10 ans de prison.

L’attaque a été si puissante que l’hôpital de Boston mettra deux semaines pour relancer ses services. Un DDoS qui impactera, sans que cela soit prévu par le pirate, plusieurs autres hôpitaux de la région.

Crypto-monnaie et recovery room : 113 sites douteux

Recovery room : l’Autorité des Services et Marchés Financiers diffuse une liste noire de 113 sites web douteux concernant les crypto-monnaies.

 

La FSMA, l’Autorité belge des Services et Marchés Financiers, vient de mettre en ligne une liste qui risque d’intéresser les amateurs de crypto-monnaies et autres internautes attirés par le trading. La FSMA édite depuis 1 an une liste de sites mis sur liste noire pour avoir été acteurs d’escroqueries. Si au début cette liste affichait quelques dizaines de fraudeurs, en décembre 2018, ils sont 113 montrés du doigt. A fuir, donc. Le gendarme du secteur financier belge explique que ces plateformes « proposent un investissement sur la base de crypto-espèces, en mettant l’accent sur son caractère sûr, simple et très lucratif. Elles tentent de gagner votre confiance en vous persuadant qu’il ne faut pas être un expert pour pouvoir investir dans les crypto-monnaies. Prétendent collaborer avec des spécialistes, qui gèrent vos investissements. Confirment en outre que vous pouvez retirer vos fonds à tout moment. Fonds garantis. »

Derrière, des escrocs qui empochent votre argent. Cette liste comprend : des entreprises fournissant, en Belgique (ou depuis la Belgique), des services et produits financiers sans respecter la réglementation financière belge (défaut d’agrément / défaut de publication d’un prospectus/…) ; des entreprises à l’égard desquelles, outre d’éventuels manquements aux réglementations financières dont elle assure le contrôle, la FSMA a constaté de sérieux indices de fraude à l’investissement ; des entreprises à l’origine de fraudes de type « recovery room« .

Recovery room

La fraude de type « recovery room » vise les investisseurs déjà victimes d’une arnaque. Contactés par les escrocs, ils se voient proposer de l’aide en vue de récupérer les sommes perdues. Une technique employée, entre autres, par les escrocs à l’amour, les scammeurs. Ils vous indiquent être policier, par exemple, et doivent vous permettre de retrouver votre argent perdu. Bien évidement, ils réclament des frais de « dossier » ! Les escrocs derrière une « recovery room » sont souvent les mêmes voleurs que dans le cadre de la fraude initiale. Ils peuvent aussi revendre leur « pigeon » à d’autres malveillants. « Tout investisseur qui a déjà été victime d’une fraude à l’investissement doit être conscient que les fraudeurs sont susceptibles de le viser à nouveau ou de revendre ses données. » confirme la FSMA.

Les cyberattaques ciblant Android en hausse

Les analystes de G DATA ont comptabilisé plus de 3,2 millions de nouvelles applications malveillantes à la fin du troisième trimestre 2018. Cela représente une augmentation de plus de 40 % par rapport à la même période en 2017. Les cybercriminels se concentrent sur les appareils mobiles, en particulier sous le système d’exploitation Android. La raison : huit personnes sur dix dans le monde utilisent un appareil Android.

À la fin du troisième trimestre, les analystes de G DATA ont recensé près de 3,2 millions de nouvelles applications malveillantes Android sur l’année, soit en moyenne 11 700 nouveaux dangers par jour. Il s’agit d’une augmentation de plus de 40 % par rapport à la même période de l’année précédente. En termes de sécurité, Android doit également lutter contre les équipements obsolètes. Dès 2017, Google a réagi avec le Project Treble, une fonctionnalité sous Android 8 qui permet une distribution plus rapide des mises à jour. Mais Android 8 est pour le moment dans un peu moins d’un appareil sur cinq – plus d’un an après son lancement en août 2017. Quant à la version actuelle 9, sa diffusion est inférieure à 0,1 % du parc.

Distribuer plus rapidement les mises à jour de sécurité

L’une des clés d’une meilleure protection réside dans la distribution rapide de mises à jour de sécurité. Selon « The Verge », depuis cet été Google oblige contractuellement les fabricants de smartphones sous Android à fournir des mises à jour de sécurité pour au moins deux ans. En détail, les appareils doivent recevoir au moins quatre mises à jour de sécurité Google au cours de la première année. Au cours de la deuxième année, les fabricants doivent assurer une fréquence de mise à jour qui permet de protéger les appareils des vulnérabilités datant de plus de 90 jours.

Un contrat qui comporte toutefois certaines limites. Seuls les smartphones de 100 000 utilisateurs concernés. En outre, l’accord ne s’applique qu’aux équipements mis sur le marché à partir de février 2018, avec une certaine tolérance admise jusqu’au 31 janvier 2019.

Le risque des logiciels espions

Les fonctionnalités étendues des logiciels espions ciblant le système Android sont une source d’incertitude. Ces codes malveillants rivalisent de techniques pour accéder au contenu des appareils. Dernièrement, les analystes de G DATA détaillaient le fonctionnement d’un trojan capable de lire les conversations WhatsApp. Les Smartphones contenant un nombre croissant d’informations sensibles, les attaquants ont bien compris l’intérêt de ces types de codes malveillants.

Virus Bulletin : Google parle d’Android

Lors de la conférence Virus Bulletin qui s’est tenue à Montréal en octobre, des chercheurs de Google ont fait deux présentations qui montrent que la sécurisation de la plateforme Android est un défi quotidien. L’analyste Maddie Stone a par exemple présenté une application malveillante qui déploie un niveau inhabituellement élevé de techniques pour ne pas être détecté par les systèmes automatisés de Google.

L’expert en sécurité Łukasz Siewierski a quant à lui présenté une campagne de logiciels malveillants préinstallés sur les smartphones Android. Selon son analyse, le malware était déjà installé pendant la phase de développement. G DATA a traité d’un sujet similaire lors du Virus Bulletin 2015 et pour la première fois en 2014.

Cybersécurité : les PME examinent seulement une alerte de sécurité sur deux

Étonnant chiffre que j’ai vu passer dans un communiqué de presse diffusé par Cisco. Une PME sur deux se pencherait sur une alerte de sécurité informatique.

Les petites et moyennes entreprises (PME) sont devenues des cibles attractives pour les cybercriminels, qu’elles soient victimes ou le point initial d’attaques plus vastes. Bon nombre de ces organisations n’ont pas les moyens d’y faire face. Leurs infrastructures et politiques de sécurité sont moins sophistiquées et les collaborateurs formés pour réagir aux menaces restent peu nombreux. Car dans le paysage actuel, toute organisation, quelle que soit sa taille, est en danger. Étonnamment, de nombreuses PME commencent seulement à se rendre compte qu’elles sont exposées aux mêmes menaces que les autres entreprises. Des prises de conscience qui ont bien souvent lieu après une attaque. D’après Cisco, plus de la moitié (54 %) des cyberattaques entraînent des dommages de plus de 500 000 Euros. Assez pour mettre hors d’opération une petite/moyenne entreprise non préparée, de façon permanente.

Plus de la moitié des moyennes entreprises ont été victimes d’une faille

Cisco dévoile, via une enquête à partir de 1 816 PME interrogées dans 26 pays que les PME/PMI ne sont pas prêtes. Selon le rapport, 53% des répondants ont été victimes d’une faille. Ces atteintes à la protection des données ont souvent des répercussions financières durables sur l’entreprise. Interessant de savoir ce qu’entendent les répondants par faille. Les PME font face à moins de 5 000 alertes de sécurité par jour. Les PME examinent 55.6 % des alertes de sécurité. Les attaques ciblées contre les employés telles que le phishing (79 %), les menaces persistantes avancées (77 %), les logiciels de rançon (77 %), les attaques DDoS (75 %) et la prolifération du BYOD (74 %) sont les cinq principaux problèmes de sécurité des PME. Plus de la moitié de ces organisations font appel à des partenaires externes pour obtenir des conseils et services, des interventions en cas d’incident et de la simple surveillance. Le site référence en matière d’actualités liées à la cybersécurité ZATAZ propose un service pour mettre sous surveillance des données proposées. Une veille dans le black market et autres réseaux pirates afin de contrer l’utilisation d’informations volées, piratées …

Optimiser l’efficacité de la sécurité

Si les entreprises de taille moyenne disposaient des ressources en personnel nécessaires, elles seraient plus susceptibles d’investir dans : la mise à niveau de la sécurité de leurs endpoints vers une protection avancée plus sophistiquée contre les logiciels malveillants/EDR – la réponse la plus courante à 19% ; la protection des applications Web contre les attaques Web (18 %) ; le déploiement de la prévention des intrusions, toujours considérée comme une technologie essentielle pour arrêter les attaques réseau et exploiter les tentatives (17 %).

Alors, que peuvent faire de plus les PME ?

Le risque zéro n’existe pas. Les organisations peuvent prendre des mesures pour rendre leur entreprise « sensible à la sécurité ». Pour cela, une série d’initiatives : transmettre aux employés les connaissances de base nécessaires. Le mois de la cybersécurité démarre et c’est l’occasion idéale d’informer les employés sur les vecteurs d’attaques les plus répandus et ce qu’ils peuvent faire pour les éviter. Passer en revue leurs polices d’assurance pour assurer la couverture des pertes d’affaires découlant d’une cyberattaque. Anticiper les messages de communication en cas de crise, pour contribuer à une récupération plus rapide et limiter les atteintes à leur réputation.

Piratage de Facebook : 400 000 infiltrations + 400 000 + 400 000 …

Facebook vient d’expliquer le piratage qu’a subi la plateforme de réseautage. Il n’y aurait eu que 400 000 personnes impactées. vraiment ?

Facebook a diffusé, ce 13 octobre, un communiqué de presse expliquant son piratage. Si la société avait annoncé entre 30 et 50 millions de comptes impactés, Facebook parle aujourd’hui de 400 000 utilisateurs véritablement infiltrés. Les pirates ont pu se servir de leur compte personnel.

15 millions d’utilisateurs ont perdu leur véritable identité et coordonnées. Pour 14 millions de personnes, les assaillants ont eu accès aux deux mêmes types d’informations, ainsi qu’à d’autres détails figurant dans leur profil. Cela incluait le nom d’utilisateur, le sexe, le lieu / la langue, le statut de la relation, la religion, la ville d’origine, la ville actuelle déclarée, la date de naissance, les types d’appareils utilisés pour accéder à Facebook, au travail, les 10 derniers lieux dans lesquels ils ont ouvert ou ajouté des tags, site Web, les personnes ou les pages qu’ils suivent et les 15 recherches les plus récentes.

Pour 1 million de personnes, les attaquants n’ont eu accès à aucune information.

400 000 + 400 000 + 4000 000 …

En lisant le communiqué de presse, la formulation est floue. Un flou qui ne semble pas être un hasard. Je m’explique. En comptant tous les amis, le nombre de conversations accessibles, … on se retrouve avec des millions de personnes impactés. Bien plus que les 30 millions indiquées. Le paragraphe concernant l’accès aux messages devrait faire réfléchir : « Message content was not available to the attackers, with one exception. If a person in this group was a Page admin whose Page had received a message from someone on Facebook, the content of that message was available to the attackers. » Bref, les amateurs de fractals commencent à comprendre mon interrogation. Cela en fait des informations et des messages « privés » si j’additionne les amis, des amis, des amis de mes amis !

Dernier point, il est intolérable que les pages « sécurité » dont celle dédiée à ce piratage ne soient pas traduite dans les langues des utilisateurs. De nombreuses personnes inquiètes ne comprennent ni le vocabulaire « juridique » employé, ni la langue de Shakespeare.

La Maison Blanche autorise les cyber offensives pour dissuader des adversaires étrangers

Operations cyber offensives – Les États-Unis assouplissent les règles liées à la cyberguerre face aux inquiétudes suscitées par l’ingérence électorale lors des prochaines élections américaines de mi-mandat.

John Bolton, conseiller à la sécurité nationale, a déclaré jeudi que la Maison-Blanche qu’il avait autorisé des « cyber-operations offensives – cyber offensives » contre des adversaires américains, conformément à une nouvelle politique visant à alléger les règles d’utilisation des armes numériques. « Nos mains ne sont pas liées comme elles l’étaient dans l’administration Obama« , a déclaré Bolton lors d’un point de presse qui dévoilait une nouvelle stratégie cybernétique nationale. Il n’a pas précisé la nature des opérations offensives, ni leur importance.

L’administration Trump se concentre sur les tentatives des gouvernements étrangers qui auraient envie de cibler les réseaux américains et potentiellement interférer dans les élections de novembre. Bref, la NSA va-t-elle s’attaquer aux Trolls et autres Haters qui sévissent sur jeuxvideo.com et autres espaces comme 4 chan ?

En général, la directive du président – appelée mémorandum présidentiel sur la sécurité nationale 13, ou NSPM 13 – permet un engagement militaire sans un long processus d’approbation. La stratégie de Trump se base sur celles mises en avant par les précédentes administrations et intègre des initiatives déjà en cours, telles que l’utilisation d’une approche de «gestion des risques» pour identifier les vulnérabilités dans les réseaux critiques.

Cyber offensives

Globalement, ils reflètent presque directement le plan d’action national de cybersécurité de l’administration Obama publié en 2016. Pour rappel, Bolton a annulé le poste de coordinateur de la cybersécurité de la Maison Blanche ! La Maison-Blanche et le Pentagone ont lancé une nouvelle cyber-stratégie qui se concentre sur la Chine et la Russie en tant que principaux adversaires stratégiques de l’Oncle Sam.

L’US Cyber Command se chargeait déjà des actions « défensives » en charge de défendre la nation contre les attaques tout en opérant en dehors des frontières américaines. Mais maintenant, ces activités défensives se dérouleront dans un contexte d’une compétition économique et politique entre grandes puissances.

Exploit kits : Les USA n° 1 en nombres d’adresses Web malveillantes

Au deuxième trimestre, les États-Unis étaient en tête concernant l’hébergement de domaines malveillants et d’exploit kits. La Chine passe de la 2e à la 7e position.

Mails malveillants, exploit kits et compagnie ! L’Unit42, unité de recherches de Palo Alto Networks, analyse régulièrement les données en provenance de son ELINK (Email Link Analysis) pour détecter les modèles et les tendances sous-jacentes aux menaces actuelles sur le Web. Aujourd’hui, l’Unit42 partage son analyse pour la période d’avril à juin 2018 (retrouvé le précédent rapport portant sur la période de janvier à mars 2018 ici. L’Unit42 fournit également une analyse détaillée des attaques contre la faille CVE-2018-8174 (voir plus bas en lien) en utilisant l’exploit Double Kill.

Ce trimestre l’Unit42 a constaté peu d’évolution dans les vulnérabilités exploitées, y compris certaines particulièrement vieilles. Toutefois, l’une d’entre elles, toute nouvelle, s’appuyait sur une faille zero-day arrive en tête de la liste. Les États-Unis demeurent le premier pays en nombre de domaines malveillants hébergés, avec également une part en forte hausse des Pays-Bas. En dehors de ces deux pays, le nombre de domaines malveillants hébergés baisse radicalement à travers le globe, y compris en Russie et en Chine.

USA, TOP 1 de l’hébergement d’exploit kits

Les États-Unis sont également les premiers en ce qui concerne l’hébergement d’exploit kits (EKs) dans le monde avec un ratio de deux pour un comparé avec le pays arrivant juste derrière en deuxième position, la Russie. De fait, à eux seuls les États-Unis hébergent plus d’EKs que l’ensemble des autres pays. Les exploits kits pour KaiXin, Sundown et Rig sont restés aussi actifs au deuxième trimestre qu’au premier. Avec des différences régionales notables : KaiXin se trouvant particulièrement en Chine, à Hong Kong et en Corée alors que Grandsoft (un nouveau venu chez les EKs), Sundown et Rig dominent partout ailleurs.

En nous basant sur ses constatations, l’Unit42 conseille aux entreprises de s’assurer que Microsoft Windows, Adobe Flash et Adobe Reader sont parfaitement à jour aussi bien en ce qui concerne les version que les mises à jour de sécurité. De plus, les entreprises devraient plutôt chercher à restreindre les privilèges des comptes utilisateurs pour limiter les dommages causés par les malwares. Enfin, les protections contre les URL et les domaines malveillants et la sécurisation des points d’accès pour prévenir l’infection par des malwares peuvent limiter l’impact des menaces dont nous discutons dans ce billet.

Les États-Unis demeurent le premier pays en nombre d’hébergement

Au total, à l’exception des Pays-Bas, le nombre de domaines malveillants hébergés hors États-Unis est nettement moins important que ce qui avait été constaté au premier trimestre.
L’Unit42 a noté une hausse importante des domaines malveillants hébergés aux Pays-Bas.
Elle a constaté une baisse importante des domaines malveillants hébergés en Russie et en Chine qui sont désormais tous deux à égalité en septième position de la liste.
Bien qu’aillant observé une forte baisse des domaines malveillants hébergés à Hong Kong, la ville demeure le troisième hébergeur du classement
L’Australie arrive en quatrième position, mais sans réelle augmentation des hébergements.
Le nombre de domaines malveillants hébergés en Allemagne a été réduit de moitié.
Le nombre de domaines malveillants hébergés en Italie et au Royaume-Uni n’a pas bougé. Toutefois, en raison du déclin généralisé hors États-Unis et Pays-Bas, ils ne sont plus à égalité en troisième position, mais en sixième.

Vulnérabilités

La CVE-2018-8174, une vulnérabilité touchant VBScript de Microsoft, qui a été utilisée dans des attaques zero-day et qui a fait l’objet d’un patch en mai, a été très largement utilisée ce trimestre. De vulnérabilités très vieilles sont toujours très utilisées. CVE-2009-0075, une faille concernant Internet Explorer 7 qui a neuf ans et demi était dans le top 5 le trimestre dernier et arrive en 4e position ce trimestre. CVE-2008-4844, une autre faille tout aussi ancienne affectant Internet Explorer 5, 6 et 7 arrive ce trimestre en 5e position. Les failles visées restent identiques. Quatre des cinq premières failles exploitées ce trimestre étaient déjà dans notre top 6 le trimestre dernier (CVE-2016-0189, CVE-2014-6332, CVE-2009-0075 et CVE-2008-4844).

Exploit kits

Les États-Unis ont été la première source de déploiement pour Grandsoft, Sundown et Rig. La deuxième nation pour KaiXindevenant ainsi la première source de déploiement pour les exploit kits en général. Dénombré, deux fois plus d’exploit kits aux États-Unis au total que dans le deuxième pays de ce classement, à savoir, la Russie. La Russie est arrivée en deuxième position mondiale uniquement pour Grandsoft, Sundown et Rig. KaiXin principalement en Chine, à Hong Kong et en Corée, avec une distribution plus limitée aux États-Unis et aux Pays-Bas.  Conformément à d’autres résultats du rapport de l’Unit42, les Pays-Bas arrivent en 5e position sur ce classement, principalement pour Grandsoft, Sundown et Rig mais aussi pour KaiXin. L’Australie arrive en 6e position. KaiXin, implanté dans la zone Asie-Pacifique, n’existe pas en Australie. Seulement Grandsoft, Sundown et Rig.

Xbash, le futur Petya ?

Xbash : dans la lignée de NotPetya, une nouvelle menace et famille de malware ciblant les serveurs Windows et Linux risque de faire grand bruit.

L’Unit42, unité de recherches de Palo Alto Networks, a découvert cette menace qui a toutes les caractéristiques de NotPetya. Baptisé Xbash, cette menace est un malware destructeur de données qui se fait passer pour un ransomware. Il combine des fonctions de cryptomineur, de ransomware, de botnet, d’auto propagation et se répand en visant les mots de passe à faible niveau de sécurité et les failles non-patchées

XBash, nouvelle menace aux allures de Petya

Les chercheurs de l’Unité 42, unité de recherches de Palo Alto Networks  ont découvert une nouvelle famille de malware qui ciblent les serveurs Windows et Linux. Nous pouvons lier ce malware, que nous avons baptisé Xbash, à Iron Group, un groupe de cybercriminels qui s’est fait connaître par des attaques de type ransomwares.

Xbash est un ransomware et un cryptomineur. Il a également des capacités d’autopropagation (c’est-à-dire qu’il est des caractéristiques d’un vers semblable à WannaCry ou Petya/NotPetya). Il a également d’autres capacités non encore implémentées qui, quand elles le seront, pourraient lui permettre de se répandre très rapidement dans le système d’information d’une entreprise (là encore, tout comme WannaCry ou Petya/NotPetya).

Xbash se répand en visant les mots de passe faibles et les failles non-patchées. 

Xbash est dangereux pour les données ; il détruit les bases de données sous Linux dans le cadre de son action de ransomware. De plus nous n’avons trouvé aucune fonctionnalité au sein de Xbash qui pourrait permettre la restauration des données après paiement de la rançon. Cela signifique que, comme NotPetya, Xbash est un malware destructeur de données qui se fait passer pour un ransomware.

Les entreprises peuvent se protéger de Xbash en :

  1. Changer les mots de passe par défaut et utiliser des mots de passe forts
  2. Faire régulièrement les mises à jour de sécurité
  3. Installer des outils de sécurités sur les terminaux d’accès sous Linux et Windows
  4. Empêcher l’accès à des hôtes inconnus sur internet (pour bloquer l’accès aux serveurs C&C — Command and Control — établis par les cybercriminels)
  5. Implanter et maintenir des procédures de sauvegarde et restauration strictes et efficaces

Les particularités de Xbash 

Pour conclure, Xbash combine des fonctions de cryptomineur, de ransomware, de botnet et d’autopropagation. Les systèmes basés sous Linux sont visés par ses capacités de botnets et de ransomware. Les systèmes basés sous Windows sont visés par ses capacités d’autopropagation et de cryptomineur. La composante ransomware cible les bases de données sous Linux et les détruit. À ce jour, 48 transactions entrant sur ces wallets pour un revenu total de 0,964 bitcoin. 48 victimes ont payé près de 6000 dollars (ou près de 5209 euros) au total, à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Iron Group

Toutefois il n’y a aucune preuve que les rançons payées ont permis aux victimes de récupérer leurs données. Aucune fonctionnalité pour rendre cette restauration possible tout au long du processus de paiement de rançon. Les analyses estiment que c’est surement l’œuvre du Iron Group, un groupe déjà publiquement lié à d’autres campagnes de rançonnage y compris celles incluant l’utilisation du RCS (Remote Control System) dont le code source aurait été volé à la HackingTeam en 2015.

L’aéroport de Bristol mis au tapis par un logiciel de rançonnage

L’aéroport de Bristol touché par une cyberattaque. Parmi les problèmes, les écrans d’affichage des vols mis hors ligne pendant 48 heures.

L’aéroport de Bristol (Royaume-Uni) ferme une partie de son informatique. Durant deux jours, en raison d’un ransomware, les écrans d’affichage dédiés aux vols perturbés pendant deux jours. La BBC explique que le rançongiciel a mis une telle pagaille que des systèmes entiers ont du être retirés du réseau. Pour répondre aux attentes des voyageurs, tableaux blancs et marqueurs ont servi de palliatifs ! Le code malveillant peut se retrouver dans la place de plusieurs façons : un employé qui clique sur le mauvais mails ; une clé usb sur un bureau ; une infiltration d’un des serveurs et exécution du code pirate. Un message sur le site web de l’aéroport indique que les vols sont « ok ». Un délai supplémentaire est à prévoir pour l’enregistrement et l’embarquement. Le logiciel de rançonnage n’aurait pas infecté des systèmes sensibles de l’aéroport. Cependant, le site web de la structure aéroportuaire ne proposait plus toutes ses options habituelles.

Un Javascript permet de piéger des boutiques en ligne

Une bibliothèque Javascript hébergée par Feedify et utilisée par des sites de commerce électronique piégée à plusieurs reprises. Mission, intercepter les données bancaires des visiteurs.

Le code de la bibliothèque est généralement intégré aux pages Web de vente au détail par les administrateurs de sites et les développeurs afin d’ajouter un moyen de paiement pour les clients. Ce code – feedbackembad-min-1.0.js – se diffuse à partir des serveurs Web de Feedify. Altéré à plusieurs reprises par des pirates informatiques pour inclure le logiciel malveillant MageCart. Cet outil pirate recherche les informations de carte de crédit saisies sur les pages Web compromises. Copiées en temps réel sur un serveur externe (info-stat*ws) des pirates.

Ainsi, si quelqu’un visite un site Web piégé, leur navigateur va lancer le malware MageCart. Ce dernier va siphonner les informations confiées par le visiteur. Les internautes utilisateurs de l’un des sites de commerce basés sur le code de Feedify risquaient de tomber dans le piège. Selon Feedify, plus de 4 000 sites Web utilisent son code.

Une recherche rapide démontre quelques centaines d’utilisateurs de cette bibliothèque. MageCart est apparu sur les sites Web de British Airways et de Ticketmaster.

Menace : les documents Office peuvent être dangereux

Nous utilisons quasiment tous des documents Microsoft Office. Qu’il s’agisse de documents de travail, de reçus électroniques ou du bail d’un nouvel appartement, les documents Office sont utiles à chacun d’entre nous et c’est en partie la raison pour laquelle nous sommes susceptibles de les ouvrir lorsque nous en recevons en pièce jointe d’un e-mail. Connaissant la propension de nombreux utilisateurs à ouvrir la quasi-totalité des documents, même ceux provenant d’une source non fiable, des individus malintentionnés choisissent couramment ces fichiers pour attaquer et infecter un système.

Nous allons ici passer en revue cinq techniques différentes permettant de détourner les documents Office pour en faire des armes d’attaque et d’infection des postes de travail Windows. Nous en avons déjà évoqué certaines précédemment, tandis que d’autres sont nouvelles.

Macros

Les macros sont le moyen le plus simple pour un assaillant d’infecter des documents Office. Les applications Office intègrent un moteur de scripts capable d’exécuter le langage VBA (Visual Basic for Applications). Du code malveillant contenu dans ces scripts peut ainsi s’exécuter sur le système dès l’ouverture du document, sans aucune intervention de l’utilisateur (à condition toutefois que ce dernier ait au préalable activé les macros). Si l’utilisateur n’a pas activé les macros, un message apparaît pour lui demander s’il souhaite le faire. Il s’agit de l’un des divers mécanismes de sécurité mis en place par Microsoft afin d’atténuer le risque présenté par les macros. Microsoft impose également une autre extension de nom de fichier (.docm au lieu de .docx pour les nouveaux documents contenant des macros). En dépit de ces mesures de sécurité, des utilisateurs décident néanmoins d’ouvrir ces fichiers et d’activer leur contenu, de sorte que les macros demeurent un vecteur courant, aussi bien pour des attaques vastes et simples destinées à propager un ransomware, telles que Emotet, que pour des campagnes élaborées, à l’image de Sofacy.

Comme l’illustre cet exemple, les auteurs des attaques tentent de convaincre les utilisateurs de désactiver les mécanismes de sécurité mis en place par Microsoft. Ils usent, pour ce faire, de techniques d’ingénierie sociale, persuadant l’utilisateur d’activer le contenu afin de pouvoir consulter l’intégralité du document. Dans l’exemple Sofacy, les assaillants ont simplement coloré le texte en blanc, de sorte que celui-ci était bien présent avant que l’utilisateur n’active les macros, mais invisible.

Fichiers Flash incorporés

En dehors des fonctionnalités intégrées telles que les macros, les documents Office peuvent aussi incorporer des objets externes, par exemple des fichiers Adobe Flash. Ces objets étant transmis au logiciel approprié pour leur traitement, toute vulnérabilité éventuellement présente dans ce logiciel peut également être exploitée par son incorporation dans le contenu Adobe Flash à l’intérieur du document Office. Un exemple de ce vecteur d’attaque est la faille Zero Day CVE-2018-4878dans Adobe Flash Player, exploitée par l’incorporation de fichiers SWF malveillants dans des documents Excel. Dans les attaques de ce type, le document Excel infecté incorpore un contenu Adobe Flash capable de déclencher la vulnérabilité Flash et d’exécuter du code shell intégré.

Editeur d’équations Microsoft

Comme pour les fichiers Adobe Flash incorporés dans un document Office, il est également possible d’insérer dans des documents des équations mathématiques qui seront interprétées par l’Editeur d’équations Microsoft, un outil ayant pour vocation de faciliter leur écriture :

Comme dans notre exemple précédent, des vulnérabilités dans l’éditeur d’équations s’exploitent par l’intermédiaire de documents Office malveillants. Nous en avons observé des cas tout récemment lorsque la faille CVE-2017-11882 a été exploitée, ouvrant la voie à d’autres, telles que CVE-2018-0802. Toutes deux touchent l’éditeur d’équations, ce qui permet d’amener l’utilisateur à ouvrir un document Office pour l’exécution de code à distance. Des vulnérabilités similaires dans l’Editeur d’équations Microsoft, telles que CVE-2018-0807 et CVE-2018-0798, identifiées par les chercheurs de l’Unité 42.

Il est à noter que, l’Editeur d’équations Microsoft s’exécutant sous la forme d’un processus distinct (eqnedt32.exe), les protections spécifiques à Microsoft Office, telles que EMET et Windows Defender Exploit Guard ne sont pas efficaces par défaut, car elles protègent uniquement les processus Microsoft Office (par exemple winword.exe).

Objets OLE et handlers HTA

Les objets OLE et les handlers HTA sont des mécanismes pour les documents Office. Ils font référence à d’autres documents inclus dans leur contenu. Ils peuvent servir à infecter un poste de travail de la manière suivante :

Un objet OLE2 (lien) s’incorpore dans un document Microsoft Word. Une fois le document ouvert, le processus Word (winword.exe) envoie une requête HTTP à un serveur distant afin de télécharger un fichier HTA contenant un script malveillant. Winword.exe recherche alors dans le handler le type « application/hta » via un objet COM, ce qui entraîne le chargement et l’exécution du script malveillant par l’application Microsoft HTA (mshta.exe).

Cette fonctionnalité a été exploitée dans la vulnérabilité CVE-2017-0199, permettant l’exécution de code à distance dans Microsoft Office/WordPad et corrigée par Microsoft en septembre 2017. Diverses campagnes y ont eu recours, par exemple OilRig.

Aux côtés des vulnérabilités OLE et HTA décrites plus haut, les auteurs des attaques ont découvert que des fichiers RTF peuvent également exécuter des objets OLE de type mime « text/html », au moyen de MSHTML. Cela signifie que les documents RTF présentent la même vulnérabilité aux attaques qu’Internet Explorer.

CVE-2018-8174

L’exploitation de cette vulnérabilité logique, nommée CVE-2018-8174, permet aux auteurs d’attaques d’exécuter du code HTML/JavaScript/VBScript arbitraire. Tandis que le code exécuté de cette façon se place dans une « sandbox » (où il ne peut lancer de nouveaux processus, écrire dans le système de fichiers ou effectuer d’autres opérations) à l’instar de tout autre code exécuté à partir d’Internet Explorer. Cette faille peut servir à en exploiter d’autres, par exemple une vulnérabilité UAF de corruption de mémoire dans le moteur VBScript, pour permettre l’exécution de code arbitraire dans le cadre de l’application Word (winword.exe) et la prise de contrôle du système.

Tandis que les attaques utilisant des documents comme vecteur sont courantes depuis plus d’une dizaine d’années, nous observons une augmentation récente de leur fréquence et de leur complexité. Cette tendance pourrait s’expliquer par la difficulté croissante d’exploiter les vulnérabilités des navigateurs, en raison du renforcement de leur protection par leurs développeurs. Quoi qu’il en soit, il est important pour les entreprises de savoir comment se défendre.

Cyberattaques : mon voisin, le pirate !

Cyberattaques – On a l’habitude de dire que l’été est une période propice aux cambriolages. Mais il en de même pour le piratage qui ne « baisse pas pavillon »… bien au contraire. En effet, la cuvée 2018 a été marquée par une série de cyberattaques diverses et variées. C’est l’occasion de rappeler que la cybersécurité est un enjeu crucial tant au niveau local que global, qu’il s’agisse de grandes entreprises ou de petites structures, du secteur privé ou public.

Marie-Benoîte Chesnais, experte en cybersécurité chez CA Technologies, fait le point sur les principaux évènements de l’été, liés à cette menace grandissante qu’est le « piratage ».

Cyberattaques : Les temps forts de l’été

Au début de l’été, le FBI a adressé une note confidentielle aux banques américaines concernant des risques potentiels d’attaques informatiques visant les distributeurs de billets (« ATM Cashout »). L’Inde en a finalement été la première victime, le 11 août dernier. Le « butin », d’un montant d’environ 10 millions d’euros, retiré dans plus de 2 100 distributeurs de billets, dispersés dans 28 régions différentes du pays. Une sacre logistique.

Début août, c’est une mairie du Var (La Croix-Valmer), victime d’une attaque par « cryptovirus ». Les données des administrés prises en otage contre rançon. Refusant de céder aux pirates, la mairie a dû réunir une cellule de crise composée d’informaticiens afin de tenter de désamorcer la situation. Cependant, avec la mise en place du RGPD, la mairie encourt une amende salée…

Cyberattaques à l’encontre de banque

Le 26 août, sur fond de soupçon de revendications politiques, c’est la Banque d’Espagne qui, cette fois-ci, a dû composer avec un site internet bloqué par intermittence, fort heureusement sans conséquences sur la bonne marche des services. De même, en Belgique, les services publics fédéraux visés chaque semaine par des attaques.

Les failles de sécurité sont lourdes de conséquences mais peuvent également entacher la notoriété des entreprises. A titre d’exemple, Instagram constate une recrudescence des attaques, sous la forme de tentatives de « phishing » ou d’hameçonnage dont le nombre est passé de 150 à plus de 600 par jour.

A noter le bilan ÉTÉ Français de ZATAZ.COM sur les fuites de données dans l’hexagone.

Gorgon Group : Des pirates pakistanais tentent d’infiltrer des institutions étatiques

Des pirates informatiques baptisés Gorgon Group, présumés venir du Pakistan, attaquent des institutions étatiques en Russie, en Espagne et aux États-Unis via des courriels piégés.

Gorgon Group – Le phishing et autres courriels piégés sont légions. Un groupe de pirates informatique présumés pakistanais tente d’attaquer des organisations gouvernementales via ce procédé. Une attaque qui a exploité les mêmes serveurs qui diffusent spams et logiciels malveillants.

Un faux mail sur le terrorisme

Comme rapporté par des chercheurs de l’unité 42 de Palo Alto Networks, le Gorgon Group est actif depuis Février 2018. Via des phishings ciblés, ils ont visé des bureaux gouvernementaux en Espagne, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Russie.

Script-kiddies au Pakistan ?

D’abord, les attaquants envoient des mails phishing à leurs victimes sur des questions de terrorisme, ainsi que sur des problèmes militaires et politiques au Pakistan. Les courriels contiennent des documents Microsoft Word. Fichier piégé par l’exploit CVE-2017-0199. Lorsque la victime ouvre le document, un script Visual Basic s’exécute avec des commandes PowerShell. Le pirate n’a plus qu’à installer son logiciel espion dans la machine piégée. Dans le cas du groupe Gorgone, les chevaux de Troie sont : NanoCoreRAT, QuasarRAT ou encore NJRAT.

Pour conclure, le nombre exact d’infections réussies est inconnu. Néanmoins, les chercheurs ont trouvé des preuves que même une campagne avec une infrastructure aussi primitive (script-kiddies ?) peut constituer une menace pour la sécurité des organisations gouvernementales.

Triout, un espion dans votre smartphone

Triout, un nouveau logiciel espion s’attaque aux appareils sous Android.

Triout, l’espion 2.0 ! Aucun système d’exploitation n’est à l’abri des logiciels malveillants. Les cybercriminels voudront toujours voler, espionner ou manipuler vos données. La prolifération des appareils Android – des smartphones aux tablettes et aux téléviseurs intelligents – ouvrent des nouvelles « voix » aux développeurs de logiciels malveillants. Ces appareils contiennent des micros, des caméras et un gps.

Premièrement, les chercheurs de Bitdefender identifient un nouveau logiciel espion Android, baptisé Triout. Trouvé avec une application reconditionnée, les capacités de surveillance de ce logiciel espion consiste à masquer sa présence sur l’appareil. Il va ensuite enregistrer des appels téléphoniques. Copier les SMS. Recoder les vidéos. Prendre des photos. Recueillir des coordonnées GPS.

Ensuite, il est intéressant de noter que Triout apparaît pour la première fois en Russie. La plupart des analyses/rapports proviennent d’Israël. La première apparition de l’échantillon date du 15 mai 2018, sur VirusTotal.

Enfin, l’analyse du logiciel espion indique que Triout a la capacité d’enregistrer chaque appel téléphonique. La conversation se retrouve sous la forme de fichier multimédia. L’information est communiquée au C&C avec l’identifiant de l’appareil. L’espion enregistre chaque SMS entrant (corps SMS et expéditeur SMS). Il a la possibilité d’envoyer tous les journaux d’appels. Chaque photo prise par l’appareil piégé, caméra avant ou arrière, est envoyée au C&C.

Cybersécurité : Les Chevaux de Troie bancaires mobiles atteignent un niveau historique

Une société de cybersécurité constate lors de ces trois derniers mois que les chevaux de troie ont atteint le haut de la pile des cyber casse-tête.

Cybersécurité – Le nombre de packs d’installation pour les services bancaires mobiles – permettant d’apporter des modifications qui aident les attaquants à éviter la détection par les solutions de sécurité – a atteint plus de 61 000. Cela représente un sommet historique ; Plus du triple par rapport au premier trimestre de 2018, et plus du double par rapport au premier trimestre de 2017.

Les Chevaux de Troie mobiles sont les malwares les plus impopulaires, créés pour voler de l’argent directement depuis les comptes en banque.

Les Etats-Unis, la Russie et la Pologne sont les 3 pays avec la plus grande proportion d’utilisateurs ciblés par les malwares bancaires mobiles.

Le Cheval de Troie Hqwar est la principale source de cette croissance, avec plus de la moitié des modifications enregistrées relatives à ce malware.

De tels chiffres pour les malwares bancaires mobiles peuvent s’expliquer par l’augmentation de l’intérêt pour les malwares mobiles de manière générale (+ 421 000 sur Q2).

61 045

C’est le nombre de chevaux de Troie bancaires mobiles enregistrés sur le 2e trimestre 2018. Le pic le plus haut jusqu’alors datait de Q4 2016 et n’atteignait pas 40 000.

351 913 075

URLs uniques reconnues comme malveillantes (+24% par rapport à Q1) par des composants antivirus web.

215 762

C’est le nombre de tentatives d’infections par malware ayant pour but de voler de l’argent.

962 947 023

Attaques malveillantes en provenance de ressources en ligne de 187 pays du monde repoussées par Kaspersky ce trimestre (+20% par rapport à Q1).

Cybermenaces : Que font les pirates en 1 minute ?

Cybermenaces : Les pirates feraient perdre plus de 1 million de dollars par minute dans leurs actions malveillants.

Alors que les cybercriminels et les cybermenaces ont coûté 600 milliards de dollars à l’économie mondiale l’an dernier, la société RiskIQ, spécialiste dans la gestion des menaces numériques, a fait appel à des recherches exclusives pour examiner le volume croissant d’activités malveillantes sur Internet.

L’étude montre que, dans une seule minute employée par les pirates informatique du globe, 1 138 888 dollars sont perdus. Dans ce même laps de temps, 1 861 personnes sont victimes d’un acte de piratage. Malgré les efforts des entreprises pour se protéger contre les cybermenaces externes, en dépensant jusqu’à 171 233 dollars en 60 secondes aux USA, les pirates continuent à proliférer et à lancer des campagnes malveillantes.

« Alors qu’Internet et sa communauté continuent de croître à un rythme rapide, le ciblage de la menace se développe également à grande échelle« , déclare à DataSecurityBreach.fr le PDG de RiskIQ, Elias Manousos.

Les tactiques d’attaque

Les méthides d’attaques ? Elles vont des logiciels malveillants au phishing en passant par les attaques de chaînes d’approvisionnement ciblant des tiers. Les motivations pirates incluent l’argent, les dommages à la réputation à grande échelle, la politique et l’espionnage. Les cybercriminels continuent de réussir à déployer des tactiques à partir de 1 274 logiciels malveillants uniques (par minute) et à déployer plus de neuf publicités piégées.

Activités malveillantes

Selon la société américaine RiskIQ, toutes les minutes, 1,5 entreprises de part le monde touchée par un ransomware. Coût moyen pour les entreprises : 15 221 $. (corrections, pertes …) ; En une minute, 17 applications mobiles se retrouvent sur liste noire. 21 nouveaux domaines sont créés pour du phishing et un nouveau site utilisateur (volontaire ou non) du script d’extraction de crypto-monnaie CoinHive voit le jour.

Un ancien hacker de la NSA démontre une faille majeure dans macOS

La société Apple est généralement considérée comme étant une marque fiable, proposant une sécurité accrue. Un ancien hacker de la NSA démontre une faille majeure dans macOS. Elle permet le contournement des mécanismes de sécurité !

Faille majeure pour Apple ! Lors des conventions de cybersécurité Def Con/Black Hat qui se sont tenues à Las Vegas, début août, Patrick Wardle, un ancien Ninja de la NSA, fondateur de la société DigitaSecurity, a présenté des exemples d’attaques visant les produits Apple, et plus précisément macOS.

D’abord, Patrick Wardle est aussi généreux que doué. Il a expliqué comment un pirate pouvait contourner la plupart des mécanismes de sécurité mis en œuvre par Apple pour protéger macOS.

Wardle explique que les logiciels malveillants peuvent échapper aux méthodes de sécurité en les ciblant au niveau de l’interface utilisateur.

Chez Apple, les avertissements et autres autorisations à la moindre action font partis de l’écosystème des produits de la firme Californienne. Un mécanisme de défense contre les clics indésirables.



Faille majeure

Ensuite, Wardle affirme qu’il est possible d’exploiter ces avertissements en modifiant la façon dont macOS convertit les clics de clavier en clics de souris. Étant donné que macOS interprète deux actions de la souris comme équivalant à cliquer sur OK, il est donc possible d’écrire une ligne de code supplémentaire pour éviter qu’un avertissement n’apparaisse à l’écran. En abusant des nombreuses interfaces de macOS, un code peut s’executer via un code malveillant qui permettra d’ignorer les avertissements. Wardles a baptisé cette action « Synthetic Click ». Des attaques que l’ancien hacker de la National Security Agency a expliqué lors de la Def Con via des attaques automatisées visant macOS Sierra.

https://twitter.com/patrickwardle/status/1029060044900507649

Cependant, Wardle a déclaré que les exploits ne permettent pas à un pirate d’accéder initialement à un appareil Mac, mais qu’ils pourraient exploiter efficacement le sandboxing.

Une possibilité qui laisserait aux applicationx malveillantes de quoi obtenir des autorisations de niveau supérieur. De son côté, Apple a confirmé les correctifs adequates dans son nouveau OS, macOS Mojave.

Pour conclure, Patrick Wardle propose, via sa société, l’outil Do Not Disturb. Une application qui permet d’avertir le propriétaire d’un MacBook en cas d’accès non autorisé. L’application tourne sous iPhone.

Elle permet de surveiller votre ordinateur portable afin de détecter les événements ouverts et vous avertir en temps réel, via une photographie par exemple.

Les malwares les plus actifs en France en juillet 2018

Le Global Threat Index pour le mois de juillet 2018 affiche le top 10 des virus et codes malveillants les plus répandus en France.

Ce dernier rapport virus et malware met en lumière l’augmentation des attaques ciblant l’IoT et la vulnérabilité des réseaux, comme en témoigne l’entrée dans le Top 10 des « Vulnérabilités les plus exploitées au monde » de 3 vulnérabilités en lien avec l’IoT : MVPower DVR router Remote Code Execution (5ème place), D_Link DSL-2750B router Remote Command Execution (7ème place) et Dasan GPON router Authentication Bypass (10ème place).

Au total, ce sont 45% des entreprises du monde entier qui ont été touchées par des attaques ciblant des vulnérabilités en lien avec l’IoT, contre 35% en juin 2018 et 21% en mai. Ces dernières permettent aux cybercriminels d’exécuter des codes malveillants dans le but d’obtenir le contrôle à distance de dispositifs cibles.

Point d’entrée facile

« Ces vulnérabilités, malwares et et virus offrent aux cybercriminels un point d’entrée facile dans les réseaux d’entreprise, ce qui leurs permet de propager un large éventail d’attaques « , a commenté Thierry Karsenti, vice-président technique Europe pour Check Point. « Une fois qu’un dispositif est compromis, il est très facile d’infiltrer d’autres dispositifs connectés. Il est donc essentiel que les entreprises se protègent efficacement et à tous les niveaux.« 

Il est important de noter que Coinhive reste le « malware » le plus répandu dans le monde, avec un impact sur 19% des entreprises mondiales. Cryptoloot et Dorkbot se classent respectivement en deuxième et troisième position, avec un impact global de 7% chacun. Pour rappel, CoinHive n’a rien d’illégal. C’est son utilisation par des malveillants qu’il faut montrer du doigt.

Top 10 des virus et malwares

Nom du malware Description Impact mondial Impact sur le pays
1 – Coinhive Ce cheval de Troie est conçu pour effectuer l’extraction en ligne de la crypto-monnaie Monero lorsqu’un internaute visite une page Web. Le script java implanté utilise les ressources informatiques des utilisateurs finaux pour extraire de la monnaie cryptée. 18.60% 16.02%
2 – Roughted Campagne de publicité malveillante à grande échelle, elle est utilisée pour diffuser divers sites Web et charges embarquées malveillants tels que des escroqueries, des logiciels publicitaires, des kits d’exploitation de vulnérabilité et les logiciels de rançon. Il peut être utilisé pour attaquer n’importe quel type de plateforme et de système d’exploitation, et utilise le contournement des bloqueurs de publicités pour attaquer de la manière la plus efficace. 5.85% 11.60%
3 – Cryptoloot Ce malware utilise la puissance du processeur ou du GPU de la victime et les ressources existantes pour le crypto-miningen ajoutant des transactions à la chaîne de blocage et en libérant de nouvelles devises. Similaire à Coinhive, ce programme est implanté sur des pages Web et utilise le pouvoir de traitement des internautes pour exploiter tous types de crypto-monnaies. 92829 6.92% 7.07%
4 – Conficker Conficker est un virus / ver informatique qui cible le système d’exploitation Windows. Il exploite les vulnérabilités de l’OS pour voler des données telles que des mots de passe. Ainsi, il prend le contrôle des ordinateurs touchés, les transformant en « zombie ». Les ordinateurs contrôlés forment alors un réseau, utile aux hackers. 3.50% 4.09%
5 – Jsecoin Ce mineur JavaScript peut être intégré à n’importe quel site Web.  JSEcoin permet de lancer un mineur directement dans le moteur de recherche en échange d’une navigation Web sans publicité. 5.92% 3.76%
6 – Dorkbot Dorkbot est un virus / ver basé sur un IRC conçu pour permettre l’exécution de code à distance, ainsi que le téléchargement de logiciels malveillants vers le système déjà infecté. Ce dernier permet de voler des informations sensibles et de lancer des attaques par déni de service. Il installe un rootkit en mode utilisateur pour empêcher l’affichage ou l’altération des fichiers et modifie le registre pour s’assurer qu’il s’exécute chaque fois que le système démarre. Il enverra des messages à tous les contacts de l’utilisateur infecté ou détournera un thread existant pour diffuser un lien renvoyant vers la copie du ver. 6.91% 2.98%
7 – Locky Locky est un cheval de Troie ransomware qui cible la plate-forme Windows. Ce logiciel malveillant envoie des informations système à un serveur distant et reçoit une clé de cryptage permettant de crypter les fichiers présents sur le système infecté. 1.72% 2.10%
8 – Fireball Fireball est un logiciel publicitaire largement distribué par la société chinoise de marketing numérique Rafotech. C’est un détourneur de navigateur qui change le moteur de recherche par défaut et installe des pixels de suivi, mais qui peut aussi servir à télécharger des logiciels malveillants. 3.02% 1.99%
9 – Nivdort Appartenant à la famille de chevaux de Troie ciblant la plate-forme Windows, il est capable de recueillir des mots de passe et des informations sur le système ou les paramètres telles que la version Windows utilisée, l’adresse IP, la configuration du logiciel et l’emplacement approximatif. Certaines versions de ce malware sont aussi en mesure de collecter les frappes de touches afin de modifier les paramètres DNS. Nivdort se propage via des pièces jointes de courriers indésirables ou des sites Web malveillants. 2.57% 1.88%
10 – Andromeda Repéré pour la première fois en 2011, Andromeda est un bot modulaire principalement utilisé comme porte dérobée afin de diffuser des logiciels malveillants supplémentaires sur les systèmes infectés. Il peut aussi être modifié dans le but de créer différents types de botnets. 6.35% 1.66%
10b – Ramnit Ramnit est un ver qui se propage principalement par l’intermédiaire de disques amovibles et de fichiers téléchargés vers des services FTP publics. Le logiciel malveillant crée une copie de lui-même pour infecter le système. 2.71% 1.66%

 

TEMP.Periscope : Des pirates Chinois, amateurs d’éléctions présidentielles ?

Il n’y aurait pas que les pirates Russes amateurs d’éléctions ? Le groupe d’espionnage chinois TEMP.Periscope cible le Cambodge avant les élections de juillet 2018, et révèle un large éventail d’activités au niveau mondial.

TEMP.Periscope – La société américaine FireEye, une des « sources » des médias concernant les « pirates Russes« , annonce avoir examiné une série d’activités du groupe d’espionnage chinois TEMP.Periscope, qui révèlent un intérêt majeur pour les événements politiques au Cambodge, illustré par des cyber attaques actives contre de multiples acteurs cambodgiens liés au système électoral du pays. Ceci comprend des cyber attaques contre des entités gouvernementales cambodgiennes chargées du contrôle des élections, ainsi que le ciblage de figures de l’opposition. Cette campagne a lieu alors que se préparent les élections générales dans le pays, qui auront lieu le 29 juillet prochain. TEMP.Periscope a utilisé la même infrastructure pour une série d’activités visant des cibles plus traditionnelles, dont l’industrie de la défense aux Etats Unis et une société de l’industrie chimique en Europe. Voir notre article précédent consacré au ciblage par le même groupe de sociétés d’ingénierie et de transport maritime aux Etats Unis.

Gloabalement, selon FireEye, cette activité indique que le groupe exploite une importante architecture d’intrusion et un large éventail d’outils, et cible des victimes très diverses, ce qui est en ligne avec la stratégie traditionnelle des acteurs chinois en matière d’APT (menaces persistantes avancées). Nous pensons que cette activité fournit au gouvernement chinois une visibilité étendue sur les élections cambodgiennes et les actions du gouvernement de ce pays. De plus, ce groupe est clairement capable de mener simultanément plusieurs intrusions à grande échelle ciblant un large éventail de types de victimes.

Notre analyse a également renforcé notre affirmation que ces activités peuvent être attribuées à ce groupe de pirates chinois. Nous avons observé les outils que nous avions précédemment attribués à ce groupe, les cibles visées sont en ligne avec ses actions passées et sont également très similaires aux operations APT connues menées par le Chine. En outre, une adresse IP originaire de Hainan en Chine a été enregistrée pour des activités C2 (command and control).

TEMP.Periscope en bref

Actif depuis au moins 2013, TEMP.Periscope s’est principalement intéressé à des cibles du secteur maritime dans de nombreux domaines, dont l’ingénierie, le transport, la fabrication, la défense, les agences gouvernementales et la recherche universitaire. Toutefois, le groupe a également ciblé des services de consulting et les industries high tech, de la santé et des medias. Ses cibles identifiées sont principalement basées aux Etats Unis, même si des organisations en Europe et au moins une à Hong Kong ont également été touchées. TEMP.Periscope coincide en termes de ciblage, ainsi que de tactiques, techniques et procédures (TTPs), avec le groupe TEMP.Jumper.

Description de l’incident

FireEye a analysé trois serveurs qu’il pense être contrôlés par TEMP.Periscope, ce qui lui a permis d’obtenir des informations sur les objectifs et les tactiques opérationnelles du groupe, ainsi qu’un grand nombre de données techniques d’attribution/validation. Ces serveurs était “open indexés” et donc accessibles par quiconque sur l’Internet public, sans exiger la moindre identification. Ce type d’erreur permet d’obtenir des informations intéressantes sur les activités d’un groupe car, à la différence de données contenues dans des messages de spear phishing, des acteurs malveillants n’anticipent pas que ces données puissent être analysées. L’analyse de FireEye couvre la période allant d’avril 2017 jusqu’à aujourd’hui, la plupart des opérations actuelles étant concentrées sur les élections au Cambodge. Pour l’heure, nous retenons les domaines concernés.

Deux serveurs, Domain 1 et Domain 2, fonctionnent comme des serveurs C2 et des sites d’hébergement traditionnels, alors que le troisième, Domain 3, fonctionne comme un serveur SCANBOX actif. Les serveurs C2 contenaient à la fois les logs et le malware. Une étude des trois serveurs a révélé une adresse IP d’un acteur potentiel située à Hainan en Chine, et des données volées provenant d’attaques potentielles ciblant d’autres industries et secteurs dont l’éducation, l’aviation, la chimie, la défense, les administrations gouvernementales, le monde maritime et le high tech dans de multiples régions du monde. Les fichiers sur les serveurs comprenaient des malwares nouveaux (DADBOD, EVILTECH) et précédemment identifiés (AIRBREAK, EVILTECH, HOMEFRY, MURKYTOP, HTRAN, and SCANBOX ) utilisés par TEMP.Periscope.

Attaques sur les entités liées aux élections cambodgiennes

L’analyse des logs des victimes associées avec les serveurs identifiés a révélé des attaques ciblant de multiples entités cambodgiennes, principalement celles liées aux élections de juillet 2018. De plus, un email de spear phishing séparé analysé par FireEye a mis en évidence une action simultanée ciblant des figures de l’opposition au Cambodge. L’analyse a révélé que des organisations gouvernementales cambodgiennes et des individus ciblés avaient été attaqués comme la Commission Nationale des Elections, Ministère de l’Intérieur, Ministères des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Sénat du Cambodge, Ministère de l’Economie et des Finances. Des membres du Parlement représentant le Parti cambodgien du Sauvetage National. De multiples personnalités cambodgiennes partisans des droits de l’homme et de la démocratie ayant écrit des articles critiquant le parti actuellement au pouvoir. Deux diplomates cambodgiens en poste à l’étranger et de multiples organes de presse au Cambodge.

Le Domain 2 a été identifié comme le serveur C2 pour un malware AIRBREAK attaché à un message leurre envoyé à Monovithya Kem, Directeur Général Adjoint, Affaires Publiques, Parti Cambodgien du Sauvetage National (CNRP), et à la soeur de Ken Sokha, leader (emprisonné) d’un parti cambodgien de l’opposition. Le document leurre prétend provenir de LICADHO (une ONG cambodgienne fondée en 1992 pour promouvoir les droits de l’homme).

Une infrastructure également utilisée pour des opérations contre des entreprises privées

’infrastructure décrite plus haut a également été utilisée contre des entreprises privées en Asie, en Europe et en Amérique du Nord. Ces entreprises appartiennent à des industries très diverses, dont l’éducation, l’aviation, la chimie, le monde maritime et le high tech. Beaucoup de ces attaques sont en ligne avec les activités précédentes de TEMP.Periscope en direction des secteurs du maritime et de la défense. Toutefois, nous avons également découvert une attaque visant une société européenne dans la chimie très implantée en Asie, ce qui démontre que ce groupe est une menace pour des entreprises partout dans le monde, et particulièrement celles ayant des intérêts en Asie.

Un malware MURKYTOP de 2017 et des données contenues dans un fichier lié au domain 1 suggère qu’une entreprise impliquée dans l’industrie de la défense aux Etats Unis, peut être en lien avec la recherche maritime, a également été attaquée. De plus, des attaques probables d’une entreprise du secteur américain de la défense et d’une entreprise européenne dans la chimie ayant des bureaux en Asie ont été découvertes sur les serveurs “open indexés”.

Les Downloaders et Droppers AIRBREAK révèlent des indicateurs leurres

Les noms de fichiers pour les downloaders AIRBREAK trouvés sur les sites “open indexés” suggèrent aussi un intérêt marqué pour des cibles associées à la géopolitique liée à l’Asie orientale. De plus, l’analyse des sites downloaders AIRBREAK a révélé un serveur associé qui souligne l’intérêt de TEMP.Periscope pour la politique au Cambodge. Les downloaders AIRBREAK redirigent les victimes vers les sites indiqués pour afficher un document légitime mais leurre tout en téléchargeant un contenu malveillant AIRBREAK à partir d’un des serveurs C2 identifiés. A noter que le site hébergeant les documents légitimes n’a pas été compromis. Un domaine C2 supplémentaire, partyforumseasia[.]com, a été identifié comme la fonction de rappel (callback) pour un downloader AIRBREAK référençant le Parti Cambodgien du Sauvetage National.

Le serveur SCANBOX utilisé pour prévoir des opérations futures

e serveur SCANBOX actif, Domain 3, héberge des articles liés à la campagne actuelle au Cambodge et à des opérations plus larges. Les articles trouvés sur le serveur indiquent le ciblage d’intérêts liés à la géopolitique Etats Unis – Asie orientale, à la Russie et à l’OTAN. Les victimes sont probablement attirées sur le serveur SCANBOX soit via une attaque stratégique de site web soit via des liens malicieux dans des emails ciblés, l’article étant présenté comme un leurre. Les articles proviennent de contenus open source disponibles directement en ligne.

La suite de malwares de TEMP.Periscope

L’analyse du catalogue de malwares contenus sur les trois serveurs révèle une suite classique de contenus malveillants utilisés par TEMP.Periscope, dont les signatures d’AIRBREAK, MURKYTOP, et de HOMEFRY. De plus, l’enquête de FireEye a révélé de nouveaux outils, EVILTECH et DADBOD.

Les données contenues dans les logs renforcent l’attribution à la Chine

FireEye suit les activités de TEMP.Periscope depuis 2013 et de multiples facteurs nous conduisent à affirmer qu’il agit au nom du gouvernement chinois. Notre analyse des serveurs et des données associées dans cette dernière campagne renforcent cette affirmation. Les données du log d’accès au panneau de contrôle indique que les opérateurs sont probablement basés en Chine et travaillent sur des ordinateurs fonctionnant en langue chinoise. Les cibles historiques de TEMP.Periscope restent cohérentes avec les objectifs du gouvernement chinois, et les outils qu’il utilise sont cohérents avec ceux utilisés par de nombreuses autres équipes chinoises. Un log sur le serveur a révélé des adresses IP qui avaient été utilisées pour se connecter au logiciel employé pour communiquer avec le malware implanté sur des machines victimes. L’une de ces adresses IP, 112.66.188.xx, est située à Hainan, en Chine. D’autres adresses appartiennent à des serveurs virtuels privés, mais des éléments indiquent que les ordinateurs utilisés pour se connecter sont configurés pour fonctionner en chinois.

Perspectives et Implications

Les operations révélées ici fournissent un nouvel éclairage sur les activités de TEMP.Periscope. Nous connaissions déjà l’intérêt de cet acteur pour les affaires maritimes, mais cette campagne malveillante apporte des indications supplémentaires indiquant que ce groupe va cibler le système politique de pays possédant une importance stratégique. Le Cambodge a été un supporter fiable de la position de la Chine dans le Sud de la Mer de Chine au sein de forums internationaux tels que l’ASEAN, et figure parmi les partenaires importants du pays. Bien que le Cambodge soit classé comme Autoritaire dans le Democracy Index de The Economist, le récent renversement surprise du parti au pouvoir en Malaisie peut motiver la Chine à surveiller étroitement les élections du 29 juillet au Cambodge.

Le ciblage de la commision électorale est particulièrement significatif, en raison du rôle stratégique qu’elle joue pour inciter les gens à voter. Nous n’avons pas encore suffisamment d’informations expliquant pourquoi cette organisation a été attaquée – simplement pour récolter des informations ou dans le cadre d’une opération plus complexe. Quelle que soit la raison, cet incident est l’exemple le plus récent de l’implication aggressive d’un état nation dans les processus électoraux dans le monde. Bien que des activités liées à des élections aient seulement été découvertes en Asie du Sud Est, ce serait une erreur d’assumer que ces menaces ne peuvent pas se reproduire ailleurs.

Nous pensons que TEMP.Periscope va continuer à cibler un large éventail d’entités gouvernementales, d’organisations internationales et d’entreprises privées, particulièrement celles travaillant dans l’ingénierie ou des processus chimiques utilisés par des navires. Nous ne pensons pas qu’il va modifier beaucoup voire même un seul élément révélé par cette enquête, mais il continuera probablement à développer de nouvelles architectures d’intrusion via de nouveaux domaines, sites compromis, certificats et outils. FireEye prévoit que ces intrusions vont se poursuivre et monter en puissance aussi longtemps que le groupe y trouvera un intérêt.

Retour en force des attaques DDoS en Europe en 2018

Les attaques par déni de service, ou DDoS, avaient marqué les esprits à la fin de l’année 2016. Perpétrées grâce au botnet « Miraï », l’un des premiers « thingbots » constitué exclusivement d’objets connectés (Internet of Thing), les deux attaques de plusieurs Tbit/s lancées contre OVH et DynDNS, avaient ébranlé le web mondial.

De l’avis des experts, ce type d’attaques était voué à se multiplier en 2017. Il n’en fut rien et les attaques tant redoutées ne se sont jamais produites. Pourtant les pirates n’ont pas mis un terme à leurs attaques volumétriques massives. Ils n’ont simplement pas exploité au maximum de leurs capacités, les impressionnantes cyberarmes à leur disposition.

F5 fait état d’une véritable explosion des attaques DDoS depuis janvier 2018 :   

  • Le thingbot « JenX » proposant ses services pour mener des attaques DDoS (DDoS-for-hire) a tout d’abord été découvert en janvier. Celui-ci permet de lancer des attaques DDoS de 300 Gbit/s pour la modique somme de 20 dollars, plaçant ainsi la neutralisation d’une cible à la portée de tous.
  • En mars, c’est un nouveau record du monde qui a été établi : le site de développement collaboratif GitHub a été ciblé par une attaque DDoS d’une puissance sans précédent, atteignant un débit de 1,35 Tbit/s. Techniquement, l’attaque a été lancée depuis des systèmes de mémoire cache (« memcached ») non sécurisés.

Le centre des opérations de sécurité (SOC) de F5 Silverline fait état d’une véritable explosion des attaques DDoS en 2018. Jusqu’à présent, le SOC F5 a écarté des attaques volumétriques de haut débit comprises entre 100 et 300 Gbit/s. Les attaques volumétriques reviennent ainsi sérieusement jouer les trouble-fête.

F5 a observé plusieurs tendances dans les attaques menées à la fin de l’année 2016 et les nombreuses attaques réapparues lors du 1er trimestre 2018.

  • Les entreprises de la zone Europe, Moyen-Orient et Asie-Pacifique sont désormais toutes autant ciblées que leurs homologues nord-américaines.
  • Les établissements financiers et les hébergeurs continuent de figurer parmi les secteurs les plus ciblés. Mais sur le 1er trimestre 2018, ce sont les sociétés de jeu en ligne qui ont été particulièrement ciblées. A eux trois, ces secteurs ont subi 76 % des attaques DDoS au 1er trimestre 2018.
  • Cependant, avec la montée en puissance de ressources à la location, bon marché, qui facilitent le ciblage de tout type d’entreprise, l’écart se rétrécit entre ces secteurs historiquement ciblés et les autres.
  • Le SOC de F5 a commencé à neutraliser des attaques DDoS ciblant directement des applications (et non le réseau) au 3ème trimestre 2016, et cela risque de devenir un vecteur d’attaque en hausse à mesure que les entreprises évoluent vers des processus de virtualisation de services orientés applications.
  • Après un hiatus en 2017, les attaques volumétriques à haut débit ont repris au premier trimestre 2018. En mars 2018, le SOC de F5 a neutralisé une attaque multi-vecteurs de 325 Gbit/s, principalement issue de systèmes basés aux États-Unis.

Vincent Lavergne, expert attaques DDoS de F5 explique : « Avec l’explosion des objets connectés, du Cloud computing et des bases de données en ligne, les pirates disposent plus que jamais de systèmes plus vulnérables leur permettant de lancer des attaques DDoS dévastatrices ».

Rappel – Quelques bonnes pratiques pour se prémunir de ce type d’attaques :

  1. Ne pas exposer l’administration à distance à l’ensemble du réseau Internet, en particulier aux appareils IoT ou aux bases de données en ligne.
  2. Protéger ses systèmes au moyen de protocoles d’accès sécurisés, d’identifiants d’administration complexes (ou de clés SSH lorsque cela est possible), et ne pas laisser se produire des attaques par force brute.
  3. Appliquer régulièrement des correctifs sur tous les systèmes en contact avec Internet, et immédiatement dès la détection d’une faille dans l’exécution de code à distance ou d’un défaut de conception susceptible de conduire à une exploitation à distance.

L’analyse approfondie menée par F5 révèle également les enseignements suivants :

  • Croissance des attaques mondiales

Le nombre d’attaques neutralisées au niveau mondial par F5 entre 2016 et 2017 a augmenté de 26 %. Sur le premier trimestre 2018 (vs le 1er trimestre 2017), F5 a analysé une augmentation plus significative, de 33% du nombre d’attaques.

Toutes les zones observées par F5 ont connu une hausse constante des attaques depuis 2016, mais le nombre d’attaques DDoS commises contre des cibles dans la région Asie-Pacifique (APAC) augmente plus rapidement que dans n’importe quelle autre région du monde.

L’Amérique du Nord, historiquement la zone la plus touchée par les attaques DDoS, est depuis 2017 passées sous la barre des 50% du total d’attaques DDoS mondiales, alors que les attaques DDoS ciblant la région EMEA ont augmenté d’environ un tiers. La région APAC a, quant à elle, fait un bond de 8 % en 2016 à 17 % en 2017. Au premier trimestre 2018, les entreprises de la région APAC ont subi presque autant d’attaques que les entreprises situées en Amérique du Nord.

  • Répartition des attaques par secteur

Les hébergeurs Web et les établissements financiers ont toujours figuré parmi les principales cibles d’attaques DDoS, une tendance qui ne s’est pas démentie en 2017.

Vincent Lavergne explique : « Dans ces deux secteurs, tout temps d’arrêt se traduit directement en pertes financières. C’est pourquoi les attaques DDoS avec chantage à la clé sont très lucratives, car le fait de payer la rançon est pour les entreprises un moyen efficace de régler le problème ».

Le fossé se rétrécit entre les principales cibles traditionnelles et d’autres secteurs ; les profils des cibles sont variés et comptent notamment les fournisseurs de technologies, les FAI, l’univers du jeu en ligne et les fournisseurs de services aux entreprises.

Vincent Lavergne ajoute : « Chaque année, nous continuons à observer un plus large éventail de cibles d’attaques DDoS, en corrélation avec la hausse des services « DDoS for hire » à des prix extrêmement abordables et la mise à disposition des outils DDoS accessibles même aux néophytes ».

  • Origine des attaques

F5 a analysé un ensemble d’attaques de très fort débit, persistantes pendant 4 jours en mars 2018 et a observé que les 10 principaux pays à l’origine du trafic ont conservé le même débit tout au long des attaques, ce qui pourrait laisser entendre que ces attaques ont été lancées par les mêmes systèmes sur toute la durée de quatre jours. Ce type de comportement d’attaque cadre avec l’utilisation d’objets connectés, dans lesquels des failles et les attaques qui en découlent ne sont pas détectées, ou, dans un scénario moins probable, avec la compromission de systèmes appartenant à des entreprises (qui ne sont pas au courant de la faille) et qui sont utilisés pour lancer des attaques.

Fait inhabituel, la plus importante source de cette campagne d’attaques est venue des États-Unis. Cela indique qu’un nombre significatif de systèmes vulnérables (appareils IoT ou systèmes « memcached » potentiellement compromis) est ciblé aux États-Unis pour lancer des attaques DDoS.

Dixons Carphone : Plusieurs millions de données compromises

Dixons Carphone : Une importante entreprise du Royaume-Uni face à une violation de données personnelles. Des infos financières de millions de clients compromises.

La société ciblée Dixons Carphone a reconnu la violation et a déclaré que les pirates avaient eu accès à 1,2 million de données personnelles et 5,9 millions de cartes de paiement à partir des systèmes de traitement de ses magasins Currys PC World et Dixons Travel. Dans un communiqué de presse [voir ci-dessus, NDR], le PDG de Dixons Carphone, Alex Baldock, a déclaré : « Nous sommes extrêmement déçus de tout ce bouleversement que cela pourrait vous causer. La protection des données doit être au cœur de nos activités« .

La société a également révélé que sur 5,9 millions de cartes de paiement, 5,8 millions de cartes sont protégées par des combinaisons de puce et de numéro d’identification, mais que 105 000 cartes basées en dehors de l’Union européenne ne sont pas protégées.

De plus, les 1,2 million d’enregistrements compromis contenaient des données personnelles de clients, notamment des noms, des adresses électroniques et des adresses. Cependant, l’entreprise affirme n’avoir aucune preuve que cette information a quitté ses systèmes ou a entraîné une fraude à ce stade.

Dixons Carphone est une importante société de distribution et de services de télécommunication et d’électricité avec des magasins dans toute l’Europe, notamment au Royaume-Uni, en Irlande, au Danemark, en Suède, en Norvège, en Finlande, en Grèce et en Espagne.

On ne sait pas comment la violation de données a eu lieu et qui est derrière elle depuis que les enquêtes sont en cours. Cependant, ce n’est pas la première fois que Dixons Carphone subit une violation de données aussi massive. En 2015, des pirates avait pu accéder aux données personnelles et bancaires de millions de clients de Carphone Warehouse lors d’une cyberattaque.

Une exploit 0-Day pour Internet Explorer utilisée in the wild

Fin avril 2018, un exploit inconnu jusqu’alors détécté. Après analyse, il s’avère que cet exploit utilise une vulnérabilité zero-day CVE-2018-8174 pour Internet Explorer. L’exploit a été utilisé dans des attaques ciblées. Depuis le 8 mai, Microsoft propose la contre-mesure de sécurité.

Il est intéressant de noter que l’exploit Internet Explorer a été téléchargé au sein d’un document Microsoft Word. C’est la première fois que l’on note l’utilisation d’une telle technique. A noter également qu’une version de Microsoft Word entièrement patchée a été exploitée avec succès. Après cette découverte, Microsoft diffuse un patch disponible ici, depuis mardi 8 mai.

Un exploit est une forme de logiciel qui se sert des bugs ou des vulnérabilités d’autres logiciels pour infecter des victimes avec un code malveillant. Les exploits sont utilisés très largement par les cybercriminels à la recherche de profits mais aussi par des acteurs plus sophistiqués, qui disposent de soutiens étatiques, dans un but malveillant.

Dans ce cas particulier, l’exploit identifié se base sur le code malveillant exploitant la vulnérabilité zero-day – un bug typique « use-after-free » quand un code exécutable légitime, comme celui d’Internet Explorer, comporte une logique de traitement de la mémoire incorrecte. Cela conduit à la communication d’un code avec de la mémoire disponible. Alors que dans la plupart des cas, cela débouche sur un simple crash du navigateur, l’exploit permet aux attaquants de prendre le contrôle de l’appareil.

Des analyses approfondies de l’exploit ont permis de mieux comprendre la chaine d’infection :

  • La victime reçoit un document Microsoft Office RTF malveillant
  • Après avoir ouvert le document malveillant, la seconde phase de l’exploit est téléchargée – une page HTML avec un code malveillant
  • Le code déclenche un bug UAF de corruption de la mémoire
  • Le shellcode qui télécharge la charge malveillante est alors exécuté.

« Cette technique, jusqu’à ce qu’elle soit corrigée, permettait aux criminels de forcer le chargement d’Internet Explorer, peu importe le navigateur habituellement utilisé par la victime. Cela démultiplie le potentiel de l’attaque, pourtant déjà énorme. Heureusement, la découverte proactive de la menace a permis à Microsoft de sortir un patch correctif dans les temps. Nous invitons les organisations et utilisateurs à installer les patchs les plus récents immédiatement après leur disponibilité, car il ne faudra pas beaucoup de temps avant que les exploits de cette vulnérabilité ne trouvent leur place dans des kits d’exploits populaires et soient utilisés non seulement par les acteurs de menaces sophistiqués, mais également par des cybercriminels de plus petit calibre », explique Anton Ivanov, Security Researcher, Kaspersky Lab

ZooPark : une nouvelle campagne de malware Android propagée par l’infection de sites web légitimes

Des chercheurs en cybersécurité viennent de découvrir ZooPark, une campagne élaborée de cyberespionnage. ZooPark cible depuis plusieurs années les utilisateurs d’appareils Android dans divers pays du Moyen-Orient. Se servant de sites web légitimes comme sources d’infection, cette campagne paraît être une opération étatique visant des organisations politiques, des activistes et d’autres cibles dans la région.

Dernièrement, les chercheurs ont reçu ce qui semblait être un échantillon d’un malware Android inconnu. De prime abord, le malware ne paraissait guère sérieux, tout au plus un outil de cyberespionnage très simple sur le plan technique. Les chercheurs ont alors décidé d’enquêter plus avant et n’ont pas tardé à découvrir une version bien plus récente et complexe du même logiciel, qu’ils ont dénommé ZooPark. Sa cible : le Maroc, l’Egypte, le Liban, la Jordanie et l’Iran.

Certaines applications du code malveillant ZooPark sont diffusées à partir de sites d’actualités ou politiques très consultés dans certaines zones du Moyen-Orient. Elles se dissimulent sous la forme d’applications légitimes portant des noms tels que « TelegramGroups » ou « Alnaharegypt news ». Une fois l’infiltration réussie, le malware offre à l’auteur de l’attaque de nombreuse possibilités. Parmi les actes possibles : Exfiltration des contacts, identifiants de comptes, journaux et enregistrements audio des appels. A cela se rejoute les photos stockées sur la carte SD de l’appareil. Bien entendu, la localisation GPS. Les SMS. Les détails des applications installées, données du navigateur. Enregistrement des frappes clavier et contenu du presse-papiers. La backdoor peut envoyer, discrtement, des SMS. Téléphoner à des numéros, comme des lignes surtaxées.

Une autre fonction malveillante cible les messageries instantanées (Telegram, WhatsApp, IMO), le navigateur web (Chrome) et plusieurs autres applications. Elle permet au malware de dérober les bases de données internes des applications attaquées. Par exemple, dans le cas du navigateur, il s’agit des identifiants enregistrés pour d’autres sites web, susceptibles d’être infectés à la suite de l’attaque.

Les investigations laissent penser que les attaques ciblent en priorité des utilisateurs en Egypte, en Jordanie, au Maroc, au Liban et en Iran. En fonction des thèmes d’actualité choisis par les assaillants pour inciter par tromperie leurs victimes à installer le malware, des membres de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA) font partie des cibles potentielles de ZooPark.

« Les utilisateurs sont de plus en plus nombreux à se servir de leur mobile comme principal voire unique moyen de communication. Or cette tendance n’est certainement pas passée inaperçue aux yeux des acteurs malveillants étatiques, qui développent leur arsenal afin de le rendre suffisamment efficace pour pister les utilisateurs mobiles. La menace persistante avancée (APT) ZooPark, qui espionne activement des cibles dans des pays du Moyen-Orient, en est un exemple mais il n’est sans doute pas isolé », commente Alexey Firsh, expert en sécurité chez Kaspersky Lab. Au total, au moins quatre générations du malware espion lié à la famille ZooPark ont été détéctées depuis 2015.

La Thaïlande saisi un serveur exploité les pirates Nord-Coréens Lazarus

Les pirates informatiques du groupe Lazarus, affichés comme Nord-Coréens, auraient perdu un de leur serveur saisi par les autorités thaïlandaises.

Souvenez-vous ! En 2014, un groupe de pirates informatiques prénommé Lazarus Group (Hidden Cobra) s’attaque à Sony Picture. Motif de cette cyberattaque, punir le producteur du film « L’Interview qui tue ». Gros nanar qui se moque du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Le groupe Lazarus sera étiqueté « Hackers de la Corée du Nord ». Des films, des données sensibles internes, dont des courriels et fiches de paie, avaient été diffusés par les pirates.

Quatre ans plus tard, le ThaïCert (Groupe d’intervention en cas d’urgence informatique ThaiCERT) annonce qu’il avait pris le contrôle d’un équipement utilisé par le Lazarus Group. Un serveur utilisé dans plusieurs importantes. Étonnant que des pirates étatiques exploitent toujours le même espace numérique, et cela depuis 4 ans !

Selon un rapport de McAfee Advanced Threat Research, une campagne appelée opération GhostSecret visait les infrastructures sensibles. Une cyberattaque lancée de ce serveur basé dans les locaux de l’Université Thammasat de Bangkok.

Le ThaiCERT a déclaré travailler avec McAfee pour analyser le serveur compromis afin de comprendre les menaces en cours et d’aider les victimes potentielles. Le rapport détaille la méthode d’attaque inconnue utilisée. Elle est connectée aux opérations récentes impliquant des serveurs en Inde.

Drupalgeddon 3 ? Mise à jour urgente de Drupal le 25 avril

Il y aura une version de sécurité de Drupal 7.x, 8.4.x et 8.5.x le 25 avril 2018 entre 16h00 et 18h00 UTC.

Cette mise à jour doit permettre de corriger une faille considérée comme sérieuse. Drupal vous invite à réserver du temps pour les mises à jour de base à ce moment-là, car il existe un risque que des exploits soient développés en quelques heures ou quelques jours. Des attaques qui pourraient mettre à mal les sites sous ce CMS.

Cette mise à jour de sécurité fait suite à celle publiée sous le numéro SA-CORE-2018-002 le 28 mars.

  • Les sites sur 7.x ou 8.5.x peuvent immédiatement se mettre à jour lorsque l’avis est publié en utilisant la procédure normale.
  • Les sites de la version 8.4.x doivent immédiatement mettre à jour la version 8.4.8 qui sera fournie dans l’avis, puis planifier la mise à jour vers la version 8.5.3 ou la dernière version de sécurité dès que possible (puisque la version 8.4.x ne reçoit plus de sécurité officielle couverture).

L’avis de sécurité indiquera les numéros de version appropriés pour chaque version. La page de rapport de mise à jour de votre site recommandera la version 8.5.x même si vous utilisez 8.4.x ou une version plus ancienne, mais la mise à jour temporaire du rétroportage fourni pour la version actuelle de votre site vous permettra de mettre à jour rapidement sans les effets secondaires possibles. mise à jour de version mineure.

Des correctifs pour Drupal 7.x, 8.4.x, 8.5.x et 8.6.x seront fournis en plus des versions mentionnées ci-dessus. (Si votre site est sur une version de Drupal 8 antérieure à 8.4.x, il ne reçoit plus de couverture de sécurité et ne reçoit pas de mise à jour de sécurité.Les correctifs fournis peuvent fonctionner pour votre site, mais la mise à niveau est fortement recommandée. vulnérabilités de sécurité divulguées.)

Cette version ne nécessitera pas de mise à jour de la base de données.

La mise à jour de mars a fait beaucoup de bruit, surtout sur les sites qui n’avaient pas été mis à jour avec des milliers d’attaques et infiltrations par des mineurs malveillants de cryptomonnaies. (Source : Luc T.)

8,4 millions de malwares en 2017

Les experts G DATA ont comptabilisé le nombre de nouveaux codes malveillants sur l’année 2017. Avec l’indice des attaques bloquées ils ont également défini les dangers les plus actifs. Ils communiquent le résultat de leur recherche.

Afin d’avoir une vue d’ensemble de l’évolution quantitative des logiciels malveillants, les types de logiciels malveillants sont comptés en fonction de leur signature. Au-delà du simple comptage, seules les variantes qui partagent les mêmes morceaux de code malveillant sont prises en compte. En 2017, le nombre de nouveaux logiciels malveillants a augmenté de 22,9% par rapport à 2016 pour atteindre 8 400 058.

22 attaques par utilisateur

Le nombre de nouveaux spécimens de programmes malveillants apporte un premier niveau d’information, mais n’indique pas l’activité de ceux-ci. Un seul logiciel malveillant peut en effet avoir plus d’impact que des milliers. Pour définir cet indice de dangerosité des codes, les attaques détectées par les solutions G DATA sont remontées et comptabilisées. La moyenne des attaques sur le second semestre 2017 pour 1000 utilisateurs est de 119,4. Autrement dit, chaque jour, un utilisateur d’une solution G DATA sur huit, est confronté à une attaque bloquée. Cela représente en moyenne 22 attaques par utilisateur sur le second semestre 2017.

 

cryptojacking et ransomware

La 23e édition du rapport annuel cyber menaces (ISTR) revient sur les attaques de l’année écoulée. Alors que les ransomware deviennent coûteux pour les cyber criminels et donc moins rentables, et que l’activité est saturée, un nouveau type d’attaque s’ajoute à l’arsenal des cyber attaquants et génère de nouvelles sources de revenus pour ces derniers : le cryptojacking.

Le cryptojacking est une nouvelle forme de menace pour la cybersécurité et la protection des données personnelles. L’appât du gain continu chez les cyber attaquants présente un danger pour les particuliers, les équipements et les entreprises, qui risquent de voir leurs ressources monétaires détournées de leurs systèmes. Les cyber attaquants n’hésitent pas à s’infiltrer aussi bien dans les ordinateurs personnels que dans les plus grands centres de données.

Le rapport annuel de Symantec sur les cyber menaces fournit un aperçu compréhensif du panorama des menaces informatiques dans le monde et des enseignements précieux quant aux activités émergentes et motivations des cyber attaquants. Le rapport analyse les données issues du réseau international d’intelligence de Symantec (le Symantec Global Intelligence Network), le plus important réseau civil de surveillance des menaces, qui comprend 126,5 millions de capteurs dans le monde et couvre 157 pays et territoires.

Alors que les Etats-Unis, la Chine et l’Inde occupent à nouveau les 3 premières places du classement mondial des pays où la cybercriminalité est la plus active, la France chute d’une place et se place au 9e rang mondial. L’Hexagone confirme sa place dans le top 10 et maintient sa position au 4e rang européen (derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni). Tous types de menaces confondues, la France enregistre une légère baisse de pourcentage de cyber attaques sur un niveau mondial, passant de 2,35 % à 2,21 % entre 2016 et 2017 – contrairement aux Etats-Unis, à la Chine, la Russie ou encore l’Allemagne.

Explosion du cryptojacking : la France se classe au 4e rang mondial en volume d’attaques

L’an passé, la montée en flèche de la valeur des crypto-monnaies a déclenché une ruée vers l’or parmi les cybercriminels, qui entendent profiter d’un marché volatile. Les détections de service de minage installés sur des terminaux ont progressé de 8 500 % en 2017. L’Hexagone concentre 5,9 % du volume total des attaques de cryptojacking, se classant ainsi au 4e rang mondial (et au 2e rang européen).

Sans avoir besoin de compétences poussées en information et grâce à quelques lignes de code, les cyber criminels peuvent désormais profiter des ressources dont disposent les particuliers et les entreprises grâce à la puissance de traitement de calcul liée aux processeurs, afin de procéder à des attaques de cryptojacking. Les services de minage peuvent ralentir les équipements, entraîner une surchauffe des batteries et, dans certains cas, rendre les systèmes inutilisables. De leur côté, les entreprises sont susceptibles de constater des interruptions de réseau et une intensification de l’utilisation des processeurs, ce qui alourdit les coûts liés à l’infrastructure réseau.

« Il est désormais possible, pour des esprits malveillants, d’exploiter les ressources stockées sur nos téléphones, nos ordinateurs ou n’importe quel appareil connecté à des fins lucratives, » déclare Laurent Heslault. « S’ils ne renforcent pas leurs systèmes de défense, les utilisateurs risquent de devoir payer pour une autre personne utilisant leur appareil de façon frauduleuse ».

Les ransomware se stabilisent et s’installent durablement

En 2016, la rentabilité des ransomware a déclenché une saturation du marché entraînant une baisse notable du montant moyen des rançons : 522 dollars en 2017 contre 1 077 en 2016.  C’est pourquoi le ransomware est entré dans la catégorie des attaques dites communes, poussant nombre de cybercriminels à se tourner vers le minage pour attaquer les crypto monnaies et tirer pleinement profit de leur valeur élevée.

Malgré une réduction du nombre de familles de ransomware, la quantité de variantes de logiciels malveillants de ce type a augmenté de 46 % par rapport à 2016. Les groupes criminels innovent donc moins mais demeurent toujours très productifs.

Quant à la France, elle chute de la 11e à la 17e place dans le classement mondial des pays les plus actifs en matière de ransomware.

Multiplication des attaques sur les mobiles

Les attaques sur mobiles continuent d’augmenter avec une progression de 54 % du nombre de nouvelles variantes de logiciels malveillants en 2017. Durant l’année, Symantec a bloqué en moyenne 24 000 applications mobiles malveillantes par jour. Une progression qui s’explique par un faible taux d’adoption des dernières mises à jour de la part des utilisateurs. Les attaquants profitant ainsi de l’utilisation d’anciens systèmes d’exploitation : à titre d’exemple, seulement 20 % des appareils sont à jour avec, utilisant la dernière version d’Android, et seulement 2,3 % possèdent la dernière mise à jour mineure.

La protection des données des utilisateurs est également mise à mal par des applications mobiles appelées grayware, qui ne sont pas entièrement malveillantes mais peuvent se révéler menaçantes avec pour dommage la fuite du numéro de téléphone (63 % des applications de ce type) ou encore la localisation du téléphone (37 %). Le problème est loin d’être réglé puisque leur nombre de logiciels grayware a augmenté de 20 % en 2017.

Par ailleurs, les ransomware constituent une vraie menace sur mobile, certains utilisent même la reconnaissance vocale forçant les victimes à dévoiler à l’oral leur code de déverrouillage plutôt que de rentrer manuellement sur le téléphone.

La majorité d’attaques ciblées utilise une méthode unique pour infecter les appareils des victimes

Le nombre global d’attaques ciblées en 2017 est en hausse de 10 % comparé à l’année précédente. Symantec suit aujourd’hui les activités de 140 groupes de cyber attaquants. 71 % des attaques ciblées ont commencé par du spear phishing (phishing ciblé), une méthode établie depuis des années, pour compromettre les victimes. Si les groupes responsables d’attaques ciblées continuent d’exploiter des tactiques testées dont la viabilité a été prouvée pour infiltrer les entreprises, les menaces de type zero day sont de plus en plus délaissées : seulement 27 % des groupes d’attaques ciblées ont utilisé ces vulnérabilités l’an dernier.

Le secteur de la sécurité s’est longtemps penché sur les différents types de dommages que pourraient produire les cyberattaques. Un groupe d’attaquants sur dix utilise des attaques conçues pour déstabiliser leurs cibles, la théorie fait dorénavant place à la pratique.

Une augmentation de programmes malveillants de 200 % au sein des logiciels légitimes

En 2017, Symantec a enregistré une augmentation de 200 % du nombre de programmes malveillants injectés au sein de logiciels légitimes. Cela équivaut à 1 attaque par mois, contre 4 en 2016. La non-application des mises à jour des logiciels offrent aux cyber criminels un point d’entrée pour s’infiltrer dans des réseaux bien gardés.

Petya en est un parfait exemple. En juin dernier, après avoir utilisé un logiciel de comptabilité ukrainien comme point d’entrée, Petya a utilisé une variété de méthodes de propagation de la menace dans les réseaux d’entreprise, permettant ainsi le déploiement de leur charge utile malveillante.

Protéger sa gestion des mots de passe

Quel est le comportement des utilisateurs de mot de passe ? La société IS Decisions s’est penchée sur le problème en lançant une grande enquête aux États-Unis et au Royaume-Uni. Le vol et le partage de mot de passe font amis-amis.

Pour un administrateur et autre responsable de sécurité informatique, identifier une activité suspecte peut rapidement devenir l’enfer. Dans le lot des attaques difficiles à « environnementer », l’utilisation par les pirates informatiques des identifiants de connexion officiels.

Bien que ce soit souvent le comportement de sécurité de l’utilisateur final qui permette de voler ces identifiants, plutôt que de blâmer les utilisateurs d’être humains, la société IS Decisions propose une infographie qui affiche comment mieux protéger les connexions authentifiées de tous les utilisateurs.

On découvre, par exemple, que 45% des violations de données sont le résultat d’informations d’identifications compromises. 58% de ces compromissions le sont en raison d’une attaque informatique sous forme de phishing ; 38% en raison du partage de votre mot de passe avec un collègue. Le social Engineering, qu’exploite l’hameçonnage, regroupe 35% des cyberattaques. 22% des vols d’identifiants en raison d’une base de données piratée comprenant les informations d’identification de l’utilisateur.

Chafer : un groupe de cyber attaquants basé en Iran

Un groupe de pirates informatiques, baptisé Chafer s’attaquerait aux entreprises du monde entier. Des amateurs du blackmarket qui officieraient d’Iran.

Chafer, un groupe de pirates informatiques qu’il est possible de croiser, sans grande difficulté, sur plusieurs forums Iraniens dédiés au piratage informatique. L’éditeur de solutions de sécurité informatique américain Symantec a publié une analyse sur leurs activités. Chafer est actif depuis au moins juillet 2014. La plupart des attaques du groupe visent à collecter des informations, à la revendre, à infiltrer pour encore mieux collecter. L’analyse explique que neuf nouvelles organisations ont été touchées au Moyen-Orient. Chafer a ciblé plusieurs organisations au Moyen-Orient (Israël, Jordanie, Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite et Turquie) y compris un important fournisseur de services télécoms dans la région.

En dehors du Moyen-Orient, des preuves d’attaques contre une compagnie aérienne africaine et des tentatives de cyber attaque envers une entreprise internationale dans le secteur du voyage. Une nouvelle méthode d’infection est utilisée par Chafer. Nouvelle méthode, mais qui n’a rien de révolutionnaire. Ils utilisent des documents Excel malveillants diffusés par le biais de mails ciblés (spear phishing).

Le courriel proposant le document Excel piégé permet d’installer un cheval de Troie destiné à dérober des informations et un outil qui pratique des captures d’écrans. Les activités récentes de Chafer indiquent une plus grande dépendance aux nouveaux outils logiciels gratuits, notamment Remcom, un NSSM, un outil de capture d’écran et de presse-papiers, des outils HTTP, GNU HTTPTunnel, UltraVNC et NBTScan . Chafer se dirige vers des attaques ciblant la supply chain, compromettant les organisations au travers de canaux de confiance dans le but d’attaquer ensuite leurs clients.

Le phishing, en tête de pont

Selon un nouveau rapport publié par F-Secure, plus d’un tiers des incidents de cyber sécurité viennent de phishing. Ce nouveau rapport présente les conclusions des enquêtes sur les interventions menées suite à un cyber incident et offre un aperçu des véritables modes opératoires des pirates informatiques.

21 % des cyber incidents analysés par F-Secure dans ce rapport font suite à des attaques ciblant les services web utilisés par les entreprises. Il s’agit du mode d’attaque le plus fréquemment utilisé par les pirates mettre la main sur les données d’une organisation. Toutefois, le phishing et les pièces jointes malveillantes totalisaient, ensemble, environ 34 % des attaques. Pour Tom Van de Wiele, Principal Security Consultant chez F-Secure, les attaques par e-mail constituent donc le plus gros danger pour les organisations. «L’exploitation des vulnérabilités logicielles est typique des attaques opportunistes mais les intrusions informatiques via e-mail sont bien plus fréquentes. Les pirates disposent de tout un éventail d’attaques par e-mail. Elles remportent un franc succès, puisque la plupart des entreprises utilisent les e-mails pour leurs communications », explique Tom Van de Wiele. « Il convient de toujours réfléchir à deux fois avant de cliquer sur une pièce jointe ou sur un lien… mais la pression professionnelle l’emporte souvent sur le bon sens. Les pirates comprennent et exploitent cette logique. »

Sites pornographiques : Le Français, un chaud lapin 2.0

Selon une étude, 33 % des adultes français consultent des sites pornographiques au moins 1 fois par jour. 40% d’entre eux ont déjà été contaminés par un virus informatique en visitant des sites pour adultes.

Une étude, réalisée en octobre 2017, sur les cyber-risques associés à la consultation de sites pornographiques vient de produire ses chiffres. Réalisée auprès de 1000 Français, cette étude Kaspersky révèle que 33 % des adultes consultent des sites pornographiques au moins 1 fois par jour, et ce pour une durée moyenne de 22 minutes par visite… soit l’équivalent de 4 jours par an ! Et cette pratique n’est pas sans risque : 40% contaminés par un virus informatique en consultant ces sites. Parmi les autres chiffres, 17% ignoraient que les smartphones et tablettes s’infectaient. 18 % croient protéger leur ordinateur en effaçant leur historique de navigation. 20 % pris en flagrant délit de consultation d’un site pour adultes. 23 familles de malwares Android ont été identifiées comme exploitant la pornographie.

Vous retrouverez la liste complète à la fin de cette brève. 21 % des personnes interrogées accusent leurs proches pour ne pas avoir à en assumer la responsabilité. 18 % protégés en utilisant un navigateur web en mode privé. 22 % reconnaissent consulter des sites pornographiques au travail.

Top 10 des virus informatiques

1. Le cheval de Troie : Sous couvert d’un programme d’apparence inoffensive, il véhicule une charge malveillante.
2. Le téléchargement « drive-by » : Il s’agit d’une méthode courante de propagation de malware. Les cybercriminels recherchent des sites web non sécurisés afin d’implanter un script malveillant dans le code de leurs pages.
3. Le détournement de clic : Cette méthode consiste à inciter un utilisateur à cliquer sur un objet sur une page web tout en lui faisant croire qu’il clique sur un autre.
4. Les bots Tinder : Ces programmes automatiques se font passer pour de véritables utilisateurs sur les sites de rencontre.
5. Le chat-phishing : Des cybercriminels fréquentent des sites de rencontre ou des forums, y encourageant les utilisateurs à cliquer sur des liens vers des forums de live sex et autres sites pornographiques.

Ransomware et pornware

6. Le ransomware : Les cybercriminels utilisent des « bloqueurs » pour interdire à la victime l’accès à sa propre machine, invoquant souvent la présence de « contenu pornographique illicite » en misant sur le fait que quiconque ayant consulté des sites pour adultes est moins enclin à se plaindre aux autorités.
7. Le vers : Ce type de programme se reproduit sans écrire son code dans d’autres fichiers. Au lieu de cela, il s’installe une fois sur la machine d’une victime puis recherche un moyen de se propager à d’autres.
8. Le pornware : Il peut s’agir d’un programme authentique mais aussi d’un adware installé par un autre programme malveillant et conçu pour afficher du contenu inapproprié sur la machine de la victime.
9. Le spyware : Logiciel d’espionnage qui permet à un pirate d’obtenir subrepticement des informations sur les activités en ligne de la victime et de les exfiltrer de sa machine.
10. Le faux antivirus : De prétendus logiciels antivirus exploitent la crainte des utilisateurs. Des malwares dans votre machine pendant le visionnage de contenus pornographiques.

Chevaux de Troie visant les applications bancaires mobile

La prolifération des chevaux de Troie visant les applications bancaires mobiles expose les particuliers à d’importants risques. De fausses interfaces reproduisent fidèlement les applications bancaires mobiles des plus grandes banques du monde entier. Plus d’un consommateur sur trois est incapable de faire la différence entre une application authentique et sa version piratée.

Les utilisateurs de services bancaires mobiles du monde entier sont confrontés à un risque plus grand d’être piégés par des cybercriminels, et d’être victimes de fraudes. Telle est la conclusion de la nouvelle étude mondiale publiée par Avast, leader mondial des produits de sécurité digitale, qui a demandé à près de 40 000 consommateurs de douze pays, dont la France, de comparer l’interface de plusieurs applis bancaires officielles avec leur version contrefaite.

Au niveau mondial, 58 % des personnes interrogées ont identifié l’interface officielle des applications bancaires mobiles comme frauduleuse, tandis que 36 % prenaient l’interface piratée pour la version authentique. En France, les résultats sont similaires avec respectivement 74 % et 35 % des personnes interrogées. Ces résultats soulignent le niveau de sophistication et d’exactitude qu’ont atteint les cybercriminels pour réaliser des copies extrêmement fiables, ce qui leur permet d’espionner les utilisateurs et de collecter leurs identifiants personnels pour faire main basse sur leur compte en banque.

Ces derniers mois, Avast a détecté plusieurs fausses applications bancaires mobiles qui représentent une menace croissante pour la confidentialité et la sécurité. Parmi les banques visées par les cybercriminels, on retrouve Crédit Agricole, Citibank, Wells Fargo, Santander, HSBC, ING, Chase, Bank of Scotland et Sberbank. En dépit des mesures strictes de sécurité déployées ainsi que des sauvegardes, les importantes bases de données clients de ces organisations constituent des cibles particulièrement attrayantes pour les cybercriminels, pour réussir à créer de fausses applications qui imitent les officielles à la perfection.

 En novembre 2017, l’équipe Threat Labs Mobile a découvert dans Google Play une nouvelle version du cheval de Troie BankBot qui cible les identifiants de connexion bancaire des particuliers. Avast a ainsi analysé la menace, en collaboration avec ESET et SfyLabs. Cette toute dernière variante était dissimulée dans des applications réputées fiables, telles que des lampes de poche et des versions du célèbre jeu Solitaire. Une fois téléchargés, les logiciels malveillants lançaient et ciblaient les applications des plus grandes banques. Lorsqu’un utilisateur ouvrait son appli bancaire, le malware positionnait une fausse interface sur l’appli officielle, afin de collecter les coordonnées bancaires du client et de les transmettre au cybercriminel.

Applications bancaires piégées

« Nous assistons à une augmentation constante du nombre d’applications malveillantes pour Android. Ces applis sont capables d’échapper aux contrôles de sécurité des principales plateformes de téléchargement d’applications, avant de se frayer un chemin jusqu’aux téléphones des consommateurs, confie Gagan Singh, Senior Vice President et General Manager, Mobile, chez Avast. Dans de nombreux cas, elles se font passer pour des jeux ou des applis « lifestyle », et utilisent des tactiques d’ingénierie sociale pour inciter les utilisateurs à les télécharger. »

« En règle générale, les internautes peuvent faire confiance à la fiabilité des plateformes de téléchargement d’applications, telles que celles de Google et d’Apple, pour télécharger des applications bancaires, mais une vigilance accrue est de mise. Il est indispensable de vérifier que l’application utilisée est bien la version officielle, poursuit Gagan Singh. Si l’interface semble étrange, il ne faut pas hésiter à contacter le service client de la banque. Le cas échéant, il est vivement conseillé d’utiliser la fonction d’authentification à deux facteurs et de se protéger en installant un antivirus puissant sur Android, qui détectera et supprimera les logiciels malveillants. »

L’étude menée souligne en outre que les consommateurs du monde entier se disent davantage préoccupés par le vol d’argent sur leur compte bancaire, que par la perte de leur portefeuille ou de leur sac à main ; voire même par le piratage de leurs comptes sur les réseaux sociaux ou la consultation de leurs messages personnels. Au niveau mondial, 72 % des personnes interrogées ont déclaré que la perte d’argent était leur principale préoccupation, contre 67 % en France.

Au niveau mondial, environ deux personnes interrogées sur cinq (43 %) ont déclaré utiliser des applications bancaires mobiles. En France, 38 % ont affirmé les utiliser de façon active. Parmi les personnes interrogées qui ne se servent pas d’un smartphone ou de tablette pour accéder aux services de leur banque, près du tiers (30 %) des français ont indiqué que le faible niveau de sécurité était leur principal souci.

 Cette enquête en ligne a été réalisée dans 12 pays : États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Russie, Japon, Mexique, Argentine, Indonésie, République tchèque, Brésil et Espagne. Au total, 39 091 personnes y ont participé, dont 5 852 français.

Cyber incidents en entreprise : les attaques par e-mails continuent de causer les dégâts les plus importants

Le nouveau rapport sur les interventions suite à un cyber incident montre que les boîtes mails constituent le maillon faible de la cyber sécurité des entreprises. Ces dernières éprouvent des difficultés à détecter rapidement et avec précision les incidents de sécurité.

Selon un nouveau rapport publié par F-Secure, plus d’un tiers des cyber incidents de sécurité informatique sont initiés par des mails de phishing ou des pièces jointes malveillantes reçus par les employés d’une entreprise. Ce nouveau rapport présente les conclusions des enquêtes conduites par F-Secure sur les interventions menées suite à un cyber incident et offre un aperçu des véritables modes opératoires des pirates informatiques.

21 % des cyber incidents analysés par F-Secure dans ce rapport font suite à des attaques ciblant les services web utilisés par les entreprises. Il s’agit du mode d’attaque le plus fréquemment utilisé par les pirates mettre la main sur les données d’une organisation. Toutefois, le phishing et les pièces jointes malveillantes totalisaient, ensemble, environ 34 % des attaques. Pour Tom Van de Wiele, Principal Security Consultant chez F-Secure, les attaques par e-mail constituent donc le plus gros danger pour les organisations.

« L’exploitation des vulnérabilités logicielles est typique des attaques opportunistes mais les intrusions informatiques via e-mail sont bien plus fréquentes. Les pirates disposent de tout un éventail d’attaques par e-mail. Elles remportent un franc succès, puisque la plupart des entreprises utilisent les e-mails pour leurs communications », explique Tom Van de Wiele. « Il convient de toujours réfléchir à deux fois avant de cliquer sur une pièce jointe ou sur un lien… mais la pression professionnelle l’emporte souvent sur le bon sens. Les pirates comprennent et exploitent cette logique. »

Cyber incident

● Les organisations sont touchées à la fois par des attaques ciblées et opportunistes, dans des proportions égales
● Les violations de données menées par des acteurs internes à la structure représentaient un cinquième des incidents de sécurité
● Dans près de 80% des cas, les experts en cyber sécurité ont été contactés après une alerte cyber sécurité de l’entreprise.
● Après s’être introduit sur le réseau d’une entreprise, les pirates procèdent le plus souvent à une diffusion de malware (surtout à des fins financières, à des fins d’espionnage, ou pour maintenir un accès ultérieur au réseau)
● 13 % des enquêtes ont révélé des faux positifs

Sur ce dernier point, pour Tom Van de Wiele, les entreprises détectent de trop nombreux faux positifs. « Trop d’organisations éprouvent des difficultés à détecter avec précision les cyber incidents. Elles ne disposent pas de capacités de détection précises. Nous sommes souvent appelés à enquêter sur des activités suspectées à tort. Parfois, il nous est demandé d’intervenir et nous découvrons un simple problème informatique. Ces faux positifs épuisent les ressources de l’entreprise et détournent l’attention des vrais problèmes. »

Le rapport recommande aux entreprises d’améliorer leurs capacités de détection et d’intervention, en investissant, par exemple, dans une solution de détection ou un service d’intervention pour les postes de travail.

GandCrab! : découverte d’un nouveau ransomware

Le Trojan nommé par ses auteurs « GandCrab! » attribue l’extension *.GDCB aux fichiers chiffrés. Actuellement, deux versions du ransomware sont connues.

Après son lancement sur une machine attaquée tournant sous Microsoft Windows, GandCrab! peut recueillir des informations sur les processus en cours des logiciels antivirus. Il vérifie en premier lieu s’il a déjà été lancé sur la machine afin d’éviter d’être lancé à nouveau (redémarré), puis force l’arrêt des processus des logiciels selon une liste définie par les pirates. Il installe une copie de lui-même sur le disque et modifie une branche du Registre Windows pour assurer son lancement automatique. Le Trojan chiffre le contenu des disques fixes, amovibles et de réseau, à l’exception de certains dossiers dont quelques dossiers système et service. Chaque disque est chiffré dans un thread séparé. Après la fin du chiffrement, le Trojan envoie au serveur des données sur le nombre de fichiers chiffrés et sur le temps mis pour le chiffrement.

Le Trojan utilise un serveur de contrôle dont le nom de domaine n’est pas autorisé de manière standard. Pour obtenir l’adresse IP de ce serveur, le ransomware exécute la commande nslookup et cherche les données nécessaires dans la sortie correspondant à la commande exécutée. Actuellement, il est impossible de déchiffrer les fichiers touchés par GandCrab! Le moyen le plus fiable pour protéger les fichiers est d’effectuer une sauvegarde régulière de toutes les données importantes sur des supports externes… et de ne pas cliquer sur n’importe quoi. (avec DrWeb)

Opération de la Corée du nord baptisée HIDDEN COBRA

HIDDEN COBRA, une attaque informatique signée par des pirates informatiques de la Corée du Nord selon les autorités américaines.

Ce rapport d’analyse de malware (MAR) de Hidden Cobra est le résultat d’efforts d’analyse entre le département de la sécurité intérieure (DHS) et le Federal Bureau of Investigation (FBI). En collaboration avec des partenaires du gouvernement, le DHS et le FBI ont identifié des variantes de logiciels malveillants de type cheval de Troie utilisés par le gouvernement nord-coréen – communément appelé HARDRAIN.

Le gouvernement américain fait référence à la cyberactivité malveillante du gouvernement nord-coréen sous le nom de HIDDEN COBRA.

Le FBI est convaincu que les acteurs de HIDDEN COBRA utilisent des variantes de logiciels malveillants en conjonction avec des serveurs proxy pour maintenir une présence sur les réseaux de victimes et poursuivre l’exploitation du réseau.

Le DHS et le FBI viennent de distribuer un document pour permettre la défense du réseau et réduire l’exposition à l’activité cybernétique malveillante du gouvernement nord-coréen. Cette alerte inclut des descriptions de logiciels malveillants liées à HIDDEN.

Mise à jour : https://www.us-cert.gov/sites/default/files/publications/MAR-10135536-G.PDF pour Badcall

RGPD et Ransomware : des actions judiciaires à prévoir dès mai 2018 ?

Votre société a été touchée par un ransomware ? En mai 2018, des actions judiciaires lancées par vos clients pourraient rajouter une couche d’ennuis à votre entreprise.

RGPD et actions judiciaires ! Le 18 janvier 2018, la société américaine Allscripts était touchée par un ransomware. Classique attaque qui chiffre les fichiers des ordinateurs infiltrés. Une cyberattaque possible via le clic malheureux d’un employé sur un mail piégé. Une attaque qui a perturbé l’entreprise, mais aussi directement ses clients. Ces derniers ne pouvaient accéder à leurs dossiers de patients ou de facturation.

Bilan, une plainte de recours collectif (Class action) a été déposée contre Allscripts. Le fournisseur de dossiers de santé électroniques (DSE) va se retrouver devant la justice. Un de ses prestataires, Surfside Non-Surgical Orthopedics, basé en Floride, spécialisé dans la médecine sportive, a déposé une plainte contre DSE.

Actions judiciaires, rançongiciel …

En en raison de l’attaque, Surfside indique qu’il « ne pouvait plus accéder aux dossiers de ses patients ou prescrire électroniquement des médicaments« .  Bilan, rendez-vous annulé, pertes d’argent… Allscripts est l’un des fournisseurs de dossiers médicaux électroniques (DSE) les plus répandus dans le monde.

L’entreprise est toujours à travailler, plusieurs jours après cette « attaque », à restaurer certains de ses systèmes informatiques suite au rançongiciel.

Fait intéressant, le type de ransomware utilisé dans l’attaque [SamSam ransomware] était le même que celui utilisé dans une attaque contre Hancock Health, un autre système de santé basé dans l’Indiana, début janvier 2018. Dans ce cas, les responsables du système de santé ont fermé tout le réseau Hancock Health et ont finalement payé le pirate. Il aurait reçu 55 000 dollars en bitcoin.

SamSam a également été utilisé contre le système de santé intégré MedStar Health, en mars 2016. Bleeping Computer a noté que d’autres attaques ont signalées, impliquant SamSam, dans les machines de l’Adams Memorial Hospital (Indiana).

Les systèmes d’Allscripts desservent environ 180 000 médecins et 2 500 hôpitaux. Il n’est pas clair si la société a payé une rançon.

Skygofree : un puissant logiciel de surveillance pour Android

Skygofree : des chercheurs ont découvert un implant mobile avancé, actif depuis 2014 et conçu pour une cybersurveillance ciblée, peut-être afin de constituer un produit de « sécurité offensive ». Cet implant, nommé Skygofree, comporte des fonctionnalités inédites, telles que l’enregistrement audio suivant la géolocalisation via des appareils infectés. Le spyware se propage à travers des pages web imitant celles de grands opérateurs mobiles.

Skygofree est un logiciel-espion élaboré, à plusieurs modules, qui permet à des pirates de prendre totalement le contrôle à distance d’un appareil infecté. N’ayant cessé d’évoluer depuis la création de sa première version fin 2014, il est désormais capable d’intercepter les conversations et les bruits ambiants lorsque l’appareil infecté se trouve à un endroit donné, une fonctionnalité jamais vue jusque-là. Parmi les autres capacités avancées et inédites figurent des services d’accessibilité permettant de pirater des messages WhatsApp ou encore la possibilité de connecter l’appareil infecté à des réseaux Wi-Fi contrôlés par des individus malveillants.

Un logiciel espion très élaboré qui prend totalement le contrôle de l’appareil infecté.

L’implant exploite diverses vulnérabilités pour obtenir un accès root. Il peut également prendre des photos et des vidéos. Capturer des appels. Voler des SMS. Lancer une géolocalisation de l’appareil, des événements de l’agenda voire des informations professionnelles stockées en mémoire. Une fonction spéciale permet de contourner une technique d’économie de la batterie employée par un grand fabricant : l’implant s’ajoute alors à la liste des « applications protégées » de façon à ne pas être désactivé automatiquement lorsque l’écran est éteint.

Les pirates paraissent également s’intéresser aux utilisateurs Windows et les chercheurs ont découvert un certain nombre de modules développés récemment et ciblant cette plate-forme.

La plupart des pages web factices servant à répandre l’implant ont été enregistrées en 2015 alors que, selon les données télémétriques de Kaspersky Lab, la campagne de diffusion était à son paroxysme. La campagne est toujours en cours et le domaine le plus récent a été enregistré en octobre 2017. Les données indiquent plusieurs victimes à ce jour, toutes en Italie.

« Un malware mobile avancé est très difficile à identifier et à bloquer, et les développeurs qui se cachent derrière Skygofree en ont clairement tiré profit, en créant et faisant évoluer un implant capable d’espionner largement ses cibles sans éveiller les soupçons. Les éléments que nous avons découverts dans le code malveillant et notre analyse de l’infrastructure nous portent à croire avec un haut degré de certitude que les auteurs des implants Skygofree travaillent par une société informatique italienne proposant des solutions de surveillance, à la manière de HackingTeam », commente Alexey Firsh, analyste en malware spécialisé dans l’étude des attaques ciblées chez Kaspersky Lab.

Pour s’en protéger, être attentifs aux emails entrants, et équipés de logiciels de sécurité.

Les chercheurs ont identifié 48 commandes différentes pouvant être mises en œuvre par les pirates, pour un maximum de souplesse d’utilisation.

Pour assurer la protection contre la menace des malwares mobiles avancés, Kaspersky Lab recommande vivement l’installation d’une solution de sécurité fiable, capable d’identifier et de bloquer ces menaces sur les appareils des utilisateurs. Les utilisateurs sont en outre invités à faire preuve de prudence lorsqu’ils reçoivent des e-mails provenant de personnes ou d’entreprises inconnues ou comportant des demandes ou pièces jointes inattendues et de toujours vérifier à deux fois l’intégrité et l’origine des sites web avant de cliquer sur des liens. En cas de doute, mieux vaut contacter l’exploitant du site pour en avoir le cœur net. Les administrateurs système, pour leur part, doivent activer le contrôle des applications dans leur solution de sécurité mobile afin de maîtriser les programmes potentiellement dangereux vulnérables à cette attaque.

Kaspersky Lab détecte les versions de Skygofree sur Android sous HEUR:Trojan.AndroidOS.Skygofree et HEUR:Trojan.AndroidOS.Skygofree.b, et les versions Windows sous UDS:DangerousObject.Multi.Generic.

De plus amples informations, notamment la liste des commandes de Skygofree, les indicateurs d’infection (IoC), les adresses des domaines et les modèles d’appareils ciblés par les modules de l’implant, consultez le site Securelist.com.

Notes

Skygofree est nommé ainsi parce que le mot a été utilisé dans l’un des domaines. Le malware n’a rien à voir avec Sky, Sky Go ou une quelconque filiale de Sky, et n’affecte pas le service ou l’application Sky Go.

FORTE PROGRESSION DES CYBERATTAQUES AVEC DEMANDE DE RANÇON

Les paiements intraçables en réponse aux demandes de rançon ont toutes les chances de séduire les pirates motivés par l’appât du gain alors que la valeur des crypto-monnaies continue d’augmenter.

La société Radware vient d’annoncer la publication de l’édition 2017-2018 de son rapport baptisé « Global Application and Network Security Report », qui révèle que le pourcentage des entreprises signalant des cyberattaques motivées par l’appât du gain a doublé en deux ans, avec 50% des entreprises sondées ayant reconnu avoir été victimes d’une cyberattaque avec demande de rançon au cours de l’année passée. Avec l’appréciation des crypto-monnaies, la forme de paiement préférée des pirates, le rançonnage est l’occasion d’encaisser d’importants profits. Et cela plusieurs mois après leur délit.

« Avec l’adoption rapide des crypto-monnaies, l’élévation consécutive de leur valeur séduit encore plus les hackers que la possibilité d’anonymat », explique Carl Herberger, vice-président en charge des solutions de sécurité chez Radware. « Le fait de payer un hacker dans ce contexte encourage d’autres attaques mais, surtout, cela apporte aux criminels les fonds dont ils ont besoin pour poursuivre leurs opérations. »

Demande de rançon, nouveau sport olympique sur le web

Le nombre des entreprises ayant signalé des attaques de ransomware, où les hackers utilisent des malwares pour chiffrer les données, systèmes et réseaux jusqu’au versement de la rançon, a nettement augmenté l’an dernier, et observe une hausse de 40% par rapport à l’enquête de 2016. Les entreprises ne prévoient pas de ralentissement de cette menace en 2018. Un dirigeant sur quatre (26%) considère que c’est la principale menace.

« Les criminels ont utilisé plusieurs vulnérabilités et tactiques de piratage cette année pour verrouiller l’accès à des systèmes vitaux, voler de la propriété intellectuelle et faire cesser les opérations des entreprises, en joignant chaque fois une demande de rançon », continue Herberger. « Entre les perturbations de service, les pannes ou le vol de propriété intellectuelle, les hackers laissent les entreprises démunies à la recherche de solutions a posteriori. Dès lors qu’ils emploient des méthodes de plus en plus automatisées, il est primordial que les entreprises adoptent une stratégie proactive de protection de leurs opérations. »

Voici quelques-unes des conclusions du rapport :

  • La protection des données est la préoccupation principale des entreprises frappées par une cyberattaque. Pour les sondés, la fuite de données est la crainte numéro 1. Elle est suivie par la dégradation de la réputation et l’inaccessibilité des services.
  • 24% signale des cyberattaques quotidiennes ou hebdomadaires. Elles sont près de 80% à ne pas avoir évalué le coût des attaques. Une sur trois n’a toujours pas de plan d’intervention en cas de cyberattaque.
  • Les sondés ne sont pas sûrs de savoir qui est responsable de la sécurité de l’Internet des objets (IoT). Les responsables de la sécurité ne parviennent pas à un consensus clair. Certains attribuent la responsabilité à l’organisation chargée de l’administration du réseau (35%). 34% au constructeur. 21% aux consommateurs qui utilisent ces équipements.

Zealot : Des codes pirates de la NSA utilisés pour installer des mineurs de cryptomonnaie

Opération Zealot : des codes informatiques volés aux pirates de la National Security Agency utilisés pour miner de la cryptomonnaie.

Des amateurs de jeux vidéos derrière l’Opération Zealot ? Les failles informatiques qui étaient exploitées par la National Security Agency (NSA) et volées par des pirates du nom de Shadow Brokers, ont été utilisés en mai et juin 2017 afin d’infiltrer des ordinateurs et lancer une cyberattaques de type ransomware. Du rançonnage avec le chiffrement des données sur un disque dur pénétré. Le propriétaire devait payer pour récupérer ses informations. Des attaques qui n’avaient pas eu l’impact financier qu’avaient du escompter les pirates.

On apprend aujourd’hui que des vulnérabilités NSA sont exploitées pour installer des mineurs de cryptomonnaies dans des ordinateurs piratés. Les experts de F5 Networks ont découvert une attaque qui recherche sur Internet des machines exécutant des serveurs exploitant des versions vulnérables d’Apache Struts et du logiciel DotNetNuke ASP.NET Content Management System. Des machines qui n’ont pas été mis à jour afin de corriger ces failles.

Exploitation de Struts

La vulnérabilité Apache Struts a été utilisée par un autre groupe de pirates dans une attaque à l’encontre d’Equifax. La nouvelle campagne de piratage a été surnommée Zealot.

Zealot télécharge un fichier qui permet de créer du Monero. Monero est une cryptomonnaie très centrée sur la vie privée. Une monnaie numérique devenue très populaire parmi les utilisateurs du Darknet. Elle est conçue pour protéger les utilisateurs. Les montants des portefeuilles et transactions ne peuvent être regardés par des tiers. Contrairement à de nombreuses autres cryptocurrences, telles que Bitcoin. Il a été découvert qu’une adresse Monero qui recevait des pièces extraites du logiciel malveillant avait reçu au moins 8 500 dollars US sous forme de Monero.

Il n’est pas possible de connaître le montant total des Moneros minés par cette infiltration informatique.

Les auteurs de ce nouveau malware « miner » Monero semblent être des fans du jeu vidéo Starcraft. La plupart des noms et des termes utilisés dans le code malveillant malware sont également utilisés dans le jeu vidéo Starcraft.

Le terme Zealot lui-même est utilisé dans les deux jeux vidéo StarCraft et StarCraft 2, et il se réfère à un type de guerrier.

Des sites Internet piratés via l’Internet des objets

Du piratage de site web via des objets connectés. La France est le 21ème pays le plus touché avec 298 hôtes enregistrés dans les 30 derniers jours.

Même si le chiffre ne semble pas énorme, les attaques repérées montre une évolution dans ce type de cyberattaque via des objets connectés. Doctor Web alerte à nouveau sur l’activité du Trojan Linux.ProxyM infectant des terminaux intelligents fonctionnant sous Linux, tels que des caméras de vidéosurveillance et des enregistreurs DVR de vidéosurveillance.

En septembre 2017, les pirates l’ont utilisé pour envoyer du spam, et plus récemment, ils utilisent ses capacités pour pirater des sites web. Selon l’entreprise, la France serait le 21ème pays le plus touché avec 298 hôtes enregistrés au cours des 30 derniers jours.

Objets connectés

Linux.ProxyM est un logiciel malveillant qui lance sur un appareil contaminé un serveur proxy SOCKS. C’est en utilisant ce proxy que les criminels peuvent agir de manière anonyme. Il existe des builds de ce Trojan pour les architectures x86, MIPS, MIPSEL, PowerPC, Superh, ARM, Motorola 68000 et SPARC. En d’autres termes, Linux.ProxyM peut contaminer n’importe quel appareil sous Linux, y compris les routeurs, boîtiers décodeurs, des caméras de surveillance, des enregistreurs DVR, et autres équipements.

Au mois de septembre, les analystes ont découvert que les malfaiteurs envoyaient plus de 400 messages spam par jour depuis chaque dispositif contaminé en utilisant Linux.ProxyM. Leurs messages contenaient des publicités pour des sites pour adultes et des services financiers douteux. Par la suite, les cybercriminels ont commencé à utiliser l’Internet des objets pour la propagation de messages de phishing. Ces messages étaient envoyés au nom de DocuSign, le service permettant de télécharger, consulter, signer et suivre le statut des documents électroniques.

Android et macOS, des cybercriminels s’invitent dans des applications

Découverte de deux nouvelles menaces, l’une agissant sous macOS et l’autre sous Android. Le malware sous macOS a fait 1 000 victimes. Quant à la menace sous Android, plus de 5 500 téléchargements ont été effectués.

Un malware s’invite dans les macOS. Si son impacte est encore légére, la cyberattaque présage un avenir plus mouvementé pour les utilisateurs de Mac et Android. Selon les chercheurs de l’éditeur d’antivirus ESET, une application créée par l’éditeur Eltima a été infiltrée par des pirates. Mission, diffuser un code malveillant. Environ 1 000 utilisateurs, clients de l’éditeur de solutions de sécurité informatique, auraient été infectés par le kit OSX/Proton, disponible sur les marchés underground.

Les applications Elmedia Player (lecteur multimédia) et Folx® (gestionnaire de téléchargement) sont concernées. OSX/Proton est une backdoor qui possède de nombreuses fonctionnalités et permet de récupérer, par exemple, les détails de l’OS comme le numéro de série de l’appareil, nom complet de l’utilisateur actuel ; les informations provenant des navigateurs : historique, cookies, marque-pages, données de connexion. Un outil qui vise à collecter des informations sur les portefeuilles de cryptomonnaie pouvant être disponible sur les appareils infiltrés. Proton exfiltre aussi le trousseau macOS grâce à une version modifiée de chainbreaker ; la configuration du VPN Tunnelblick ainsi que les données GnuPG (chiffrement de mails) et de 1password (gestionnaire de mots de passe).

Cryptomonnaie : une version compromise de Poloniex sur Google Play

Avec plus de 100 cryptomonnaies au compteur, Poloniex est l’un des principaux sites d’échange de cryptomonnaie au monde. Les cyberpirates ont profité du fait qu’il n’y ait pas d’application officielle de Poloniex pour développer deux versions malicieuses. En plus de récolter les identifiants de connexion à Poloniex, les cybercriminels incitent les victimes à leur accorder l’accès à leur compte Gmail. Les pirates peuvent ensuite effectuer des transactions depuis le compte de l’utilisateur et effacer toutes les notifications de connexions et de transactions non autorisées depuis la boîte de réception. La première des applications malveillantes se nomme « POLONIEX » et a été installée 5 000 fois, malgré les avis négatifs. La deuxième application, « POLONIEX EXCHANGE », a été téléchargée 500 fois avant d’être retirée du Google store.

Java est dangereux selon une nouvelle étude

Chaque jour, des millions d’utilisateurs ont recours aux applications Java sans être conscients que 88% d’entre elles sont vulnérables aux cyberattaques !

Vous utilisez java ? Êtes-vous comme 28% des entreprises qui ont mis en place une stratégie de supervision des failles de sécurité efficace pour faire face à des attaques de grande ampleur ? CA Technologies a présenté les résultats de sa derniére étude baptisée « Rapport sur la Sécurité des Logiciels en 2017 ». Une étude réalisée par Veracode, sa filiale spécialisée dans la sécurisation des logiciels.

Ce rapport est une analyse complète de données collectées auprès de plus de 1 400 entreprises en matière de sécurité des applications. Les conclusions de l’étude sont inquiétantes en ce qui concerne les délais de correction des vulnérabilités, les pourcentages d’applications présentant des failles et les risques mniprésents liés à l’utilisation de composants open source vulnérables.

A une époque où les cyberattaques sont devenues monnaie courante (vol de données sensibles, piratage industriel, ransomware, … etc.), l’analyse fournie par Veracode démontre que, sur le terrain, les principes basiques de sécurité ne sont pas respectés. Il est donc urgent que les entreprises aient consciences des mesures nécessaires pour hausser leur niveau de sécurité, face à des hackers dont la force de frappe n’est plus à démontrer.

88% des applications Java seraient dangereuses

Chris Wysopal, Directeur Technique de CA Veracode, explique : « En raison de l’utilisation généralisée de composants exogènes par les développeurs pour coder, une seule vulnérabilité peut suffire pour mettre en danger des milliers d’applications différentes. » 88% des applications Java contiendraient au moins un composant les exposant à des attaques de grande ampleur. Tout ceci est en partie dû au fait que moins de 28% des entreprises mènent régulièrement des analyses pour analyser la fiabilité des composants d’une application.

Outre des informations concernant la menace posée par l’utilisation de composants à risque, ce rapport met également en lumière d’autres enseignements comme le fait que 77% des applications présentent au moins une faille dès la première analyse. Ce nombre progresse à un rythme alarmant pour les applications qui échappent à un test avant leur mise en production. Les institutions gouvernementales continuent à se montrer les moins performantes. Seules 24,7% d’entre elles réussissent tous les scans de sécurité applicative. Par ailleurs, elles présentent le plus de failles exploitables, par exemple par cross-site scripting (49%) ou encore par injection SQL (32%). Deux secteurs enregistrent de légères progressions entre la première et la dernière analyse des vulnérabilités de leurs applications : la santé affiche un taux de réussite au scan de sécurité de 27,6%, puis de 30,2 % ; et la grande distribution : 26,2 % puis 28,5 %.

Les raisons de ces failles majeures

Au cours des 12 derniers mois, plusieurs failles majeures au sein des applications Java ont été provoquées par des vulnérabilités de composants logiciels, qu’ils soient d’origine open source ou de suites commerciales. « Struts-Shock », une faille révélée en mars 2017, en est une illustration. Selon les résultats des analyses, plusieurs semaines après l’attaque initiale, 68% des applications Java s’appuyant sur la bibliothèque Apache Struts 2 utilisaient toujours une version à risque du composant.

Cette vulnérabilité permettait d’exécuter du code à distance grâce à l’injection de commandes, et quelque 35 millions de sites étaient concernés. En exploitant cette faille, les cybercriminels ont pu pirater les applications de nombreuses victimes, dont l’Agence du Revenu du Canada et l’Université du Delaware.

Le rapport révèle également qu’environ 53,3 % des applications Java s’appuient sur une version vulnérable de la bibliothèque Commons Collections ; un chiffre identique aux résultats trouvés en 2016. L’utilisation de composants tiers pour le développement d’applications est courant, car il permet aux développeurs de réutiliser du code fonctionnel et d’accélérer la conception de logiciels. Des études ont montré que les composants open source pouvaient même constituer jusqu’à 75% du code d’un logiciel.

Industrialisation des cyberattaques : une réalité méconnue

Pour Chris Wysopal, les équipes de développement ne cesseront pas d’utiliser de tels composants, et il n’y a pas de raison qu’elles le fassent. Cependant, en cas de vulnérabilités, le temps presse. Les composants tiers et open source ne sont pas forcément moins sécurisés que du code développé en interne. Il est donc important de conserver un inventaire de leurs versions à jour. En effet, un grand nombre de failles sont le résultat de composants vulnérables. Et à moins que les entreprises ne prennent cette menace plus sérieusement et s’appuient sur des outils adaptés pour superviser leur utilisation, le problème ne peut qu’empirer.

L’utilisation de composants à risque fait partie des tendances les plus marquantes de ce rapport. L’ambiguïté réside dans le fait que bon nombre d’entreprises donnent la priorité à la gestion des vulnérabilités les plus dangereuses sans pour autant résoudre les problèmes au niveau du développement de leurs applications de façon efficace. Même les failles les plus graves nécessitent un temps considérable pour être corrigées. Seules 22 % des failles les plus sévères sont corrigées sous 30 jours et la plupart des criminels en profitent dès leur identification. Les pirates ont donc largement assez de temps pour infiltrer un réseau donné et occasionner des dégâts parfois irréversibles.

Le rapport donne 5 conseils à suivre

Tester le plus tôt possible dans le cycle de développement et le plus souvent possible ;
Donner aux développeurs les informations et les ressources dont ils ont besoin, notamment pour leur formation continue et les procédures de remédiation ;
Respecter les procédures de remédiations scrupuleusement et immédiatement après avoir découvert les vulnérabilités ;
Identifier et documenter les versions de vos composants logiciels, en limitant l’utilisation de composants à risques ;
Cibler en priorité les applications critiques et les vulnérabilités les plus virulentes lors des mesures de remédiation. Dans ces phases de crises, c’est souvent la seule possibilité en fonction de vos ressources.

En conclusion, il est urgent de réagir et d’agir rapidement, faute de quoi les entreprises, tout comme les organismes publics, verront leur notoriété mise à mal et perdront la confiance de leurs clients et utilisateurs. En laissant la porte ouverte à la cybercriminalité, elles ne feront qu’encourager des pratiques aussi nuisibles que dangereuses, aujourd’hui le danger ne vient plus de pirates isolés mais de réseaux organisés à l’échelle mondiale, à l’affût de la moindre faille de sécurité.

BankBot, un cheval de Troie s’est faufilé dans Google Play

Le cheval de Troie BankBot a été injecté dans des applications utilisées quotidiennement, compromettant ainsi les applications bancaires des utilisateurs à leur insu.

L’équipe de recherches de menaces mobiles d’Avast a récemment collaboré avec des chercheurs d’ESET et de SfyLabs pour examiner une nouvelle version de BankBot, un logiciel malveillant (malware) d’application mobile bancaire qui s’est inséré dans Google Play à de nombreuses reprises cette année. Il cible ainsi les applications de banques telles que WellsFargo, Chase, DiBa et Citibank, ainsi que leurs utilisateurs en France, aux États-Unis, en Australie, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Pologne, en Espagne, au Portugal, en Turquie, en Grèce, en Russie, en République dominicaine, à Singapour et aux Philippines.

Au cours d’une première campagne, cette nouvelle version de BankBot s’est cachée dans des applications à priori fiables pour inciter les utilisateurs à les télécharger. Une seconde campagne a ensuite ciblé des jeux de Solitaire et une application de nettoyage, qui ont diffusé d’autres types de malwares appelés Mazar et Red Alert. Cependant, au lieu de divertir ou d’aider leurs utilisateurs, ces applications les espionnent, collectent leurs coordonnées bancaires et volent leur argent.

Google a supprimé les versions antérieures des applications BankBot du Play Store en quelques jours. Cependant, plusieurs versions sont restées actives jusqu’au 17 novembre, un délai suffisant pour que ces applications infectent des milliers d’utilisateurs.

Google a mis en place des mesures de numérisation et de validation pour toutes les applications soumises au Play Store, afin de s’assurer qu’aucun programme malveillant n’y soit disponible. Mais dans leurs dernières campagnes, les auteurs des applications bancaires mobiles de type cheval de Troie ont commencé à utiliser des techniques avancées pour contourner ces détections automatisées. Les activités malveillantes commencent alors deux heures après que l’utilisateur a donné des droits d’administrateur à l’application. En outre, ils ont publié des applications sous différents noms de développeurs, une technique souvent utilisée pour contourner les contrôles de Google.

Ces activités malveillantes comprennent aussi l’installation d’une fausse interface utilisateur, qui se place sur l’application bancaire lorsque l’utilisateur l’ouvre. Dès que les coordonnées bancaires sont saisies, elles sont donc collectées par le criminel. De plus, dans certains pays, les banques utilisent des numéros d’authentification de transaction (ou TAN, transaction authentication number), une forme d’authentification à deux facteurs nécessaire pour effectuer des transferts en ligne, souvent utilisée par les banques européennes. Les auteurs de BankBot interceptent le message texte de leurs victimes qui inclut le TAN mobile, ce qui leur permet d’effectuer des virements bancaires pour le compte de l’utilisateur.

« Une nouvelle version du cheval de Troie BankBot a été ajoutée à Google Play en octobre et en novembre, déguisée en lampe de poche, en jeux et en applications de nettoyage, assure Nikolaos Chrysaidos, Head of Mobile Threat Intelligence & Security chez Avast. Les cybercriminels ciblent environ 160 applications bancaires aux États-Unis, en Amérique latine, en Europe et dans la région Asie-Pacifique. Bien que Google supprime rapidement les programmes malveillants de Google Play, le problème est que les applications infectées par le cheval de Troie BankBot ont été en mesure de contourner ses contrôles de sécurité. Il est essentiel que les utilisateurs installent une application de sécurité sur leur téléphone pour les protéger de BankBot et d’autres chevaux de Troie bancaires. Ils doivent également être vigilants lorsqu’ils utilisent une application bancaire et rechercher des modifications inhabituelles à l’interface de l’application. L’ajout d’une sécurité supplémentaire, avec une authentification à deux facteurs lors de la connexion, est également conseillé. Les utilisateurs ne doivent compter que sur les app stores reconnus et de confiance pour télécharger des applications. Même si le malware était présent dans Google Play, son deuxième composant, la charge utile des logiciels malveillants, a été téléchargé à partir d’une source externe. » (Par Nikolaos Chrysaidos, Head of Mobile Threat Intelligence & Security chez Avast, Niels Croese, CTO chez SfyLabs, et Lukas Stefanko Malware, Analyst chez ESET)

Les équipements médicaux seront-ils la prochaine cible des cybercriminels ?

Equipements médicaux et les pirates ! Le thème de l’édition 2017 du Cyber Security Weekend européen était “Next” – the near future and threats we will face ». A cette occasion, des experts de Kaspersky Lab, de KPN et d’EUMETSAT se sont réunis pour évoquer leurs prévisions et études respectives. Les participants ont ainsi pu écouter les prévisions sur ce que réservent les cybercriminels aux hôpitaux et aux patients en 2018.

Les données médicales contenus dans les équipements médicaux ont une très grande valeur sur le marché noir et les systèmes médicaux revêtent une importance vitale. Dès lors, les organisations de santé sont une proie de choix pour les tentatives d’extorsion. Il est donc essentiel que la communauté des spécialistes de la sécurité travaille en étroite collaboration avec le monde de la santé et ses fournisseurs dans le but de renforcer la protection des appareils utilisés, de veiller à ce que les nouveaux systèmes soient sécurisés et sûrs d’entrée de jeu, et pour que les équipes médicales soient bien formées aux questions de cybersécurité.

Le paysage en 2017

En 2017, les recherches ont montré à quel point les informations médicales et les données des patients stockées au sein d’une infrastructure de santé connectée étaient peu protégées et donc, accessibles en ligne par n’importe quel cybercriminel motivé. Les experts ont par exemple découvert que près de 1500 appareils utilisés pour le traitement des imageries médicales étaient accessibles au public. En outre, les recherches ont démontré qu’un nombre non négligeable de logiciels et d’applications en ligne de nature médicale, renferment des vulnérabilités pour lesquelles il existe des exploits publics. Ce risque se voit accru par la valeur des informations médicales, dont comptent bien profiter les cybercriminels pour leur bénéfice personnel. Ils savent en effet pertinemment qu’elles sont faciles d’accès et que les organismes médicaux seront toujours prêts à payer pour les récupérer.

A quoi faut-il s’attendre pour 2018 ?

Le secteur médical va être de plus en plus menacé, étant donné le nombre croissant d’appareils connectés et d’applications vulnérables déployés par les services de santé. Le monde de la santé est soumis à différents facteurs qui influent sur son fonctionnement : la nécessité d’en faire plus, à moindre coût, avec les ressources existantes ; le besoin croissant des soins à domicile pour les populations vieillissantes et les pathologies chroniques telles que le diabète ; l’aspiration du grand public à adopter un mode de vie plus sain ; et la prise de conscience que le partage de données et le suivi croisé des patients par différentes organisations sont la clé pour améliorer la qualité et l’efficacité des soins médicaux.

9 grandes menaces dans les 12 prochains mois

Les attaques ciblant les équipements médicaux avec un objectif d’enrichissement personnel, de malveillance pure, ou pour des motivations pire encore, seront en recrudescence. Les équipements médicaux spécialisés sont de plus à en plus nombreux à être connectés à des réseaux informatiques. Si ces derniers sont pour la plupart privés, une seule connexion peut suffire pour permettre à des attaquants de s’engouffrer dans la brèche et de diffuser des programmes malveillants à l’aide de ce réseau « pourtant fermé ». Or s’en prendre à des équipements peut perturber l’administration de soins, voire être fatal, ce qui augmente grandement les probabilités de versement de rançons en cas de tentative d’extorsion.

Il faut s’attendre à une hausse du nombre d’attaques ciblées visant à dérober des données. Le volume d’informations médicales et de données patients stockées et traitées par les systèmes de santé connectés, augmente tous les jours. Ce type de données est très coté sur le marché noir et peut servir à des fins de chantage et de tentative d’extorsion. D’autant que les criminels ne sont pas les seuls intéressés : l’employeur ou l’assureur d’une victime peuvent être intéressés de connaitre ce qui peut impacter les primes d’une personne ou son emploi.

Équipements médicaux dans la ligne de mire

Le nombre de cas d’attaques avec ransomware, visant les organismes médicaux, va augmenter. Ces tentatives s’appuieront sur le chiffrement de données et le blocage des appareils : les coûts exorbitants des équipements médicaux connectés et leur caractère souvent vital en feront des cibles de choix pour des attaques et tentatives de racket.

Le concept de périmètre professionnel clairement défini va continuer de s’effriter au sein des institutions médicales, dans la mesure où un nombre croissant d’appareils sont connectés à Internet – stations de travail, serveurs, appareils mobiles et équipements divers. Les criminels ont un choix toujours plus large pour tenter d’accéder à des informations médicales et à des réseaux. Mettre en place des systèmes de protection et sécuriser les utilisateurs finaux ou points de terminaison, va devenir le nouveau défi des équipes chargées de la sécurité dans les structures médicales. En effet, tous les nouveaux appareils créent autant de points d’accès à l’infrastructure.

Les données sensibles et confidentielles transmises aux professionnels de la santé par les appareils portables connectés, les implants notamment, vont être de plus en plus pris pour cible par des attaquants. En effet, ces appareils sont de plus en plus utilisés pour les diagnostics médicaux, les traitements et les soins préventifs. Les pacemakers et les pompes à insuline en sont de bons exemples.

Les systèmes d’information médicaux nationaux et régionaux qui échangent des données patients non-chiffrées, ou non sécurisées, avec des praticiens, des hôpitaux, des cliniques et autres établissements, vont être de plus en plus ciblés. Les attaquants vont chercher à intercepter les données lorsqu’elles se trouvent en dehors du pare-feu des réseaux. Il en sera de même pour les données échangées par les établissements médicaux et les compagnies d’assurance santé.

Équipements médicaux, mais pas que…

Le succès des petits appareils de santé et de fitness connectés est une aubaine pour les attaquants, car ils livrent de gros volumes de données personnelles généralement peu protégées. Avec l’engouement pour l’amélioration du bien-être, les bracelets, systèmes de suivi et autres montres connectées vont héberger et transmettre des grandes quantités de données personnelles, protégées à minima. Les cybercriminels n’hésiteront pas à profiter de cette véritable mine d’or.

Les attaques paralysantes – de type DDoS (avec refus de service) ou ransomware qui détruit les données (à l’instar de WannaCry) – posent un problème croissant pour les organismes de soins de santé de plus en plus digitalisés. Le nombre de stations de travail, processus informatisés de traitement des archives médicales et des données commerciales, qui sont le quotidien de toute organisation à la page, élargissent la surface d’attaque possible pour les cybercriminels. La situation est d’autant plus critique pour le monde de la santé dans les cas d’urgences avec pronostic vital engagé.

Enfin, et surtout, les technologies émergentes telles que les membres artificiels connectés, les implants destinés à apporter des améliorations physiologiques, la réalité augmentée embarquée conçues pour résoudre des problèmes de handicap et rendre l’être humain plus fort et en meilleure forme, constituent, elles aussi de nouvelles opportunités pour les attaquants imaginatifs armés d’intentions malveillantes. Ces nouvelles technologies médicales doivent donc être sécurisées dès le stade de leur conception.

Ce document est le premier d’une série publiée par Kaspersky Lab, consacrée aux prévisions annuelles de ses experts. Les autres annonces concerneront les domaines de l’automobile, des services financiers et de la fraude, de la sécurité industrielle et des crypto-monnaies. Tous seront accompagnés des traditionnelles prévisions de menaces ciblées. L’intégralité des Kaspersky Lab Threat Predictions for 2018 sera disponible sur Securelist dans la semaine.

Trafic des Code Signing Certificates

Sur le dark web, le trafic illicite des « Code Signing Certificates » se révèle plus lucratif que le trafic de passeports et d’armes. Une étude révèle le commerce florissant des certificats de signature de code.

Le business des Code Signing Certificates prend de l’ampleur. C’est du moins ce qu’a constaté Venafi, éditeur de solutions axées sur la protection des identités machines. La société annonce les conclusions d’une enquête menée pendant six mois, sur les ventes de certificats numériques de signature de code réalisées sur le darkweb.

Menée par le CSRI (Cyber Security Research Institute), cette enquête a mis en évidence l’abondance de certificats de signature de code sur le darkweb, qui peuvent se négocier jusqu’à 1 200 dollars – rendant ces articles plus onéreux que des passeports contrefaits, des cartes bancaires dérobées et même des armes de poing aux États-Unis.

« Nous savons depuis plusieurs années que les cybercriminels recherchent activement des certificats de signature de code pour diffuser des logiciels malveillants sur ordinateurs », indique Peter Warren, président du CSRI. « La preuve de l’existence d’un marché de la criminalité aussi conséquent pour les certificats remet en question l’ensemble de notre système d’authentification sur Internet et témoigne de l’urgente nécessité de déployer des systèmes technologiques capables de faire obstacle à l’utilisation abusive des certificats numériques. »

Les certificats de signature de code servent à vérifier l’authenticité et l’intégrité des logiciels et applications informatiques, et constituent un élément essentiel de la sécurité sur Internet et en entreprise. Néanmoins, les cybercriminels peuvent mettre à profit des certificats de signature de code compromis pour introduire des malwares sur des réseaux d’entreprise et équipements grand public.

« Notre étude révèle que les certificats de signature de code constituent des cibles lucratives pour les cybercriminels », souligne Kevin Bocek, stratège sécurité chez Venafi.

Les certificats de signature de code dérobés rendent la détection de logiciels malveillants quasiment impossible pour les entreprises. N’importe quel cybercriminel peut s’en servir pour fiabiliser et mener à bien des attaques de malwares, de ransomware et aussi des attaques cinétiques.

De plus, les certificats de signature de code pouvant être revendus plusieurs fois avant que leur valeur ne commence à décroître, ils s’avèrent très profitables aux pirates et aux négociants présents sur le darkweb. Autant de facteurs qui alimentent la demande en leur faveur.

« Bien que notre enquête ait mis au jour un trafic florissant au niveau des certificats de signature de code, nous avons uniquement fait apparaître la partie émergée de l’iceberg. Ironie du sort, nos chercheurs n’ont pu, bien souvent, approfondir leurs investigations, les opérateurs du darkweb se montrant méfiants à leur égard. Nous soupçonnons un négoce de certificats et de clés TLS, VPN et SSH tout aussi prospère, en marge du trafic de certificats de signature de code que nous avons mis au jour », conclut Peter Warren.

Combattre le « credential stuffing » avec l’introduction de Bot Manager Premier

Credential stuffing, une technologie puissante d’analyse des comportements suspects capable de détecter des bots hyper sophistiqués mise en place par Akamai.

La société Akamai Technologies vient d’annoncer Bot Manager Premier et son credential stuffing. Dernière nouveauté de sa gamme de produits de sécurité dans le cloud, Bot Manager Premier. Il est conçu pour aider les entreprises à gérer l’impact des bots sur leur environnement numérique dans son ensemble. Première défense sur les sites et API Web et applications pour mobile.

Selon une étude récente menée par le Ponemon Institute pour le compte d’Akamai, 54 % des répondants indiquent que les attaques de type « credential stuffing » se multiplient. Ils sont de plus en plus graves. 68 % des personnes interrogées estiment avoir peu de visibilité sur les attaques de type « credential stuffing ». 70 % d’entre elles jugent que les solutions existantes ne permettent pas de prévenir et de contenir ces attaques. Dans ce contexte difficile, Bot Manager Premier a été spécialement conçu pour aider les commerces en ligne à résoudre plusieurs cas d’utilisation de bots sophistiqués. Ces situations incluent le vol d’identifiants, la consultation du solde des cartes-cadeaux/cartes de crédit. Des attaques à l’encontre des programmes de fidélité, l’achat automatisé de voyages…

Credential stuffing

Bot Manager Premier offre de nouvelles fonctionnalités d’analyse des comportements suspects qui ont démontré leur capacité à détecter une grande partie des bots sophistiqués connus. Intégrant la technologie issue de l’acquisition de Cyberfend, Bot Manager Premier est capable de détecter l’activité de bots tentant de simuler une interaction humaine, même si ces bots changent en permanence de comportement afin d’échapper à la détection tout en ciblant des pages de connexion ou de transaction. De plus, Bot Manager Premier gère avec efficacité d’autres types d’activités générées par les bots. Le scraping ou l’agrégation du contenu, y compris les activités de bots « bienveillants » susceptibles d’affecter d’autres aspects du site Web.

Chasse aux bots !

Parmi les entreprises qui bénéficient déjà des avantages des solutions de gestion des bots d’Akamai, la U.S. News & World Report, éditeur d’actualités et d’informations multi plates-formes. D’après Matt Kupferman, directeur principal de l’ingénierie, « Il est extrêmement bénéfique pour une entreprise comme la nôtre de savoir qui interagit avec notre site. Avoir une plus grande visibilité sur le trafic des bots. Avec Bot Manager, nous n’avions qu’à « appuyer sur un bouton » pour obtenir une visibilité immédiate. Pour une véritable intégration à la périphérie, c’est la seule chose qui ait fonctionné. »

Bot Manager Premier d’Akamai est destiné à répondre aux besoins du commerce en ligne en proposant :

La détection avancée des bots incluant l’analyse des comportements suspects dans le but de contrecarrer le vol d’identité, la consultation du solde des cartes-cadeaux et autres types d’actes frauduleux en ligne visant les pages de connexion et de transaction.

Un SDK mobile pour mieux protéger les API et applications pour mobile de l’activité des bots.

Des actions avancées et conditionnelles afin de fournir aux entreprises les outils pour gérer différents types de bots. Des bots scrapers, agrégateurs de contenu…

« Pour réussir aujourd’hui, une entreprise doit interagir avec ses clients en ligne. Explique Josh Shaul, Vice Président, Web Security, Akamai.

« Mais pour ce faire, elle est obligée d’exposer des pages de connexion et diverses pages de transaction susceptibles d’être détournées.« .

La cyber-criminalité coûte de plus en plus d’argent aux entreprises

La cyber-criminalité coûte en moyenne 11,7 millions de dollars par an à chaque entreprise américaine, soit une hausse de 62 % en cinq ans, d’après une étude menée par Accenture et Ponemon Institute. Les infections par malware sont les cyber-attaques les plus coûteuses, avec 2,4 millions de dollars par incident en moyenne.

Partout dans le monde, des cyber-attaques sont commises avec un impact financier de plus en plus lourd pour les entreprises. Selon une nouvelle étude publiée par Accenture à l’occasion de l’ouverture des Assises de la sécurité, le coût moyen de la cyber-criminalité a atteint, à l’échelle mondiale, 11,7 millions de dollars par entreprise en 2017, soit une augmentation de 23 % par rapport à 2016 (9,5 millions de dollars) et de 62 % ces cinq dernières années. C’est aux États-Unis que le coût moyen est le plus élevé (21,22 millions de dollars par acte criminel), tandis que l’Allemagne enregistre la plus forte hausse du coût total de la cyber-criminalité (de 7,84 à 11,15 millions de dollars). Cette forte dégradation fait suite aux récentes attaques de grande ampleur telles que WannaCry et Petya, dont les préjudices causés à un certain nombre de grandes entreprises mondiales se chiffrent en centaines de millions de dollars.

Cette étude du coût de la cyber-criminalité (Cost of Cyber Crime Study) a été menée auprès de 2 182 spécialistes de la sécurité IT, issus de 254 organisations à travers le monde. Elle révèle que le nombre de cyber-attaques est en constante augmentation depuis que le Ponemon Institute a débuté ses recherches en 2009. Le rapport fait état d’un certain nombre d’enseignements :

En moyenne, une entreprise subit 130 violations de sécurité par an, soit une hausse de 27,4 % par rapport à 2016, et un quasi-doublement en l’espace de cinq ans. Une violation de sécurité (« breach ») est définie comme une infiltration au sein d’un réseau central ou d’un système d’entreprise.
Les secteurs les plus touchés sont les services financiers et l’énergie, avec respectivement un coût annuel moyen par entreprise de 18,28 et 17,20 millions de dollars.
On note également une augmentation de la durée nécessaire pour corriger les problèmes. Parmi les incidents les plus longs à traiter se trouvent ceux qui viennent de l’intérieur, avec une moyenne de 50 jours, contre un peu plus de 23 jours pour les attaques par ransomware.
Les attaques par malware et celles provenant du Web sont les plus coûteuses, nécessitant une dépense moyenne respective de 2,4 et 2 millions de dollars par entreprise.

« Les conséquences coûteuses et dévastatrices de la cyber-criminalité pour les entreprises soulignent l’importance croissante de la planification stratégique et d’un suivi rigoureux des investissements en matière de sécurité. L’étude donne une moyenne du coût de la cybercriminalité mais pour certaines entreprises les pertes peuvent être bien plus importantes », explique Eric Boulay, Directeur d’Accenture Security en France et au Benelux. « Pour continuer à résister à des attaques de plus en plus sophistiquées et extrêmement motivées, les entreprises doivent adopter une stratégie de sécurité dynamique et agile, permettant de construire la résilience de l’intérieur vers l’extérieur (au lieu de se focaliser exclusivement sur le périmètre pris en charge), avec une approche spécifique à l’activité pour protéger l’ensemble de la chaîne de valeur. »

Améliorer la répartition des dépenses en matière de technologies de sécurité

Sur les neuf technologies de sécurité évaluées, celle qui fait l’objet des dépenses les plus importantes est le contrôle de périmètre avancé. Or on constate que les entreprises qui ont déployé ces solutions de sécurité ont réalisé des économies opérationnelles (liées à l’identification et à la remédiation des cyber-attaques) qui s’élèvent à seulement un million de dollars, ce qui suggère un possible manque d’efficacité dans l’allocation des ressources. Parmi les catégories de dépenses les plus efficaces pour minimiser les pertes causées par les actes de cyber-criminalité se trouvent les systèmes de renseignement (security intelligence), définis comme des outils permettant d’ingérer des informations issues de multiples sources dans le but d’identifier et prioriser les menaces internes ou externes. Ces systèmes permettent de réaliser des économies substantielles (2,8 millions de dollars en moyenne), soit plus que tous les autres types de technologies couverts par l’étude. Les technologies d’automatisation, d’orchestration et d’apprentissage machine ont été déployées dans seulement 28 % des entreprises, (soit le pourcentage le plus faible parmi les technologies considérées), alors qu’elles arrivent en troisième position en termes d’économies opérationnelles liées aux technologies de sécurité, avec un total de 2,2 millions de dollars.

Les conséquences financières des cyber-attaques sont de plus en plus lourdes

Les chercheurs ont exploré quatre impacts principaux sur les organisations victimes d’une cyber-attaque : perturbation de l’activité, perte d’informations, perte de revenus et dommages matériels. Le type de dommages le plus préjudiciables est aujourd’hui la perte d’information, mentionnée par 43 % des personnes interrogées. Le coût de la perturbation de l’activité (défaillance des processus suite à une attaque, par exemple) est en revanche passé de 39 % en 2015 à 33 % cette année.

« Le cœur d’un programme de sécurité solide et efficace consiste à identifier et à « renforcer » les actifs les plus précieux de l’entreprise », explique le Dr Larry Ponemon, Président fondateur du Ponemon Institute. « Bien que des progrès réguliers aient été réalisés dans le domaine de la cyber-défense, les entreprises pourraient bénéficier d’une meilleure compréhension des coûts de la cyber-criminalité ; cela les aiderait à combler l’écart entre leurs vulnérabilités et l’inventivité sans fin (et le nombre croissant) des cyber-criminels. »

Le coût moyen par entreprise varie considérablement selon le pays et le type d’attaque
L’Australie affiche le coût moyen par cyber-attaque le plus faible (5,41 millions de dollars), tandis que le Royaume-Uni enregistre la plus faible évolution par rapport à l’an dernier (de 7,21 à 8,74 millions de dollars). Le Japon enregistre une augmentation des coûts de 22 % (10,45 millions de dollars), soit la troisième plus forte augmentation des pays couverts par l’étude.

Les coûts varient considérablement selon le type d’attaque. Les entreprises américaines sont celles qui consacrent le plus de dépenses de remédiation, tous types de cyber-attaque confondus, en particulier dans les domaines des attaques par malware et des attaques provenant du Web (3,82 et 3,40 millions de dollars par incident, respectivement). En Allemagne et en Australie, 23 % du coût total annuel lié à la cyber-criminalité est imputable à des attaques par malware. En France, 20 % du coût total annuel lié à la cyber-criminalité est imputable aux attaques provenant du Web. Les attaques par déni de service représentent 15 % du coût annuel total en Allemagne et au Royaume-Uni.

Recommandations pour renforcer l’efficacité des efforts de cyber-sécurité

En prenant les trois mesures suivantes, les entreprises peuvent renforcer l’efficacité de leur cyber-sécurité, en prévenant les actes cybercriminels et en minimisant leur impact :

Construire la cyber-sécurité sur des fondations solides – Les entreprises gagneraient à investir dans des éléments de base performants, notamment dans les domaines du renseignement en matière de sécurité et de la gestion avancée des accès, tout en reconnaissant la nécessité d’innover pour rester en avance sur les hackers.
Effectuer des tests de résistance extrêmes – Les entreprises ne doivent pas uniquement chercher à répondre aux impératifs de conformité pour améliorer leur profil sécuritaire : elles doivent également procéder à des tests de résilience extrêmement exigeants afin d’identifier leurs vulnérabilités de manière encore plus rigoureuse que les hackers les plus motivés.
Investir dans des innovations de rupture – Les entreprises doivent consacrer une partie de leur budget aux nouvelles technologies, en particulier aux solutions analytiques et à l’intelligence artificielle, pour améliorer l’efficacité et l’étendue de votre programme.

Méthodologie

L’étude, menée par le Ponemon Institute pour le compte d’Accenture, analyse un certain nombre de coûts associés aux cyber-attaques, dans des domaines tels que l’infrastructure IT, l’espionnage économique, la perturbation de l’activité, l’exfiltration de propriété intellectuelle ou encore la perte de revenus. Les données ont été collectées à partir de 2 182 entretiens conduits sur une période de dix mois, dont les participants étaient issus de 254 organisations dans sept pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, Australie, Allemagne, Japon, France et Italie). L’étude permet d’établir le coût de tous les actes de cyber-criminalité subis sur une période d’un an. Cela inclut les coûts liés à la détection, à la récupération, aux investigations et aux réponses apportées aux incidents. Les coûts résultant des activités post-incident, visant à limiter des dépenses supplémentaires liées à la perturbation de l’activité et à la perte de clientèle, sont également pris en compte.