Tous les articles par Damien Bancal

Damien Bancal, expert reconnu en cybersécurité Damien Bancal est une figure incontournable de la cybersécurité, reconnu à l’international pour son expertise et son engagement depuis plus de 30 ans. Fondateur de ZATAZ.com en 1989 (et DataSecurityBreach.fr en 2015), il a fait de ce média une référence majeure en matière de veille, d’alertes et d’analyses sur les cybermenaces. Auteur de 17 ouvrages et de plusieurs centaines d’articles pour des médias comme Le Monde, France Info ou 01net, il vulgarise les enjeux du piratage informatique et de la protection des données personnelles. Lauréat du prix spécial du livre au FIC/InCyber 2022, finaliste du premier CTF Social Engineering nord-américain (2023), et vainqueur du CTF Social Engineering du HackFest Canada (2024), il est reconnu pour sa capacité à allier pratique du terrain et transmission pédagogique. Le New York Times ou encore Le Big Data ont salué son parcours, et l’agence Tyto PR l’a classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023. Il est aujourd’hui 9ᵉ influenceur cyber en Europe. Chroniqueur à la radio et à la télévision (France Info, RTL, M6, Medi1...), il est également réserviste citoyen au sein de la Gendarmerie Nationale (Lieutenant-Colonel - Unité Nationale Cyber) et de l'Éducation Nationale (Hauts-de-France). Médaillé de la Défense Nationale (Marine) et des réservistes volontaires, il poursuit son engagement au travers de son entreprise veillezataz.com, lancée en 2022.

112 vulnérabilités dont 17 critiques affectant notamment les codecs Windows, le système NFS de fichiers en réseau et les postes de travail, ainsi que des correctifs Adobe

Le Patch Tuesday de ce mois de novembre 2020 traite 112 vulnérabilités dont 17 classées comme critiques. Ces 17 vulnérabilités critiques concernent les codecs Windows, le système NFS de fichiers en réseau, Sharepoint, le spouler d’impression Windows ainsi que les postes de travail. De son côté, Adobe a publié des correctifs pour Acrobat Connect et Adobe Reader pour Android.

Corriger les vulnérabilités affectant les codecs Windows, GDI+, les navigateurs, Office et Exchange Server sont une priorité pour les équipements de type poste de travail, c’est-à-dire tout système utilisé pour accéder à la messagerie ou à Internet depuis un navigateur. Les serveurs multi-utilisateurs faisant office de postes de travail distants sont également concernés.

RCE dans SharePoint

Microsoft a corrigé six vulnérabilités dans SharePoint dont l’une est susceptible de déclencher une exécution de code à distance.(CVE-2020-17061). Trois de ces vulnérabilités ((CVE-2020-17016, CVE-2020-17015 et CVE-2020-17060) provoquent des problèmes d’émulation tandis que deux autres (CVE-2020-16979, CVE-2020-17017) entraînent des divulgations d’informations. La dernière (CVE-2020-17061) est une vulnérabilité par exécution de code à distance. Pour cette raison, il est hautement recommandé de privilégier l’application de ces correctifs sur tous les déploiements SharePoint.
Élévation de privilèges au sein du noyau Windows

Même si elle n’est indiquée que comme importante, une vulnérabilité est exploitée de manière active (CVE-2020-17087) dans Microsoft Windows. Cette vulnérabilité facilitant l’élévation de privilèges a été divulguée publiquement par Google fin octobre. Selon Mateusz Jurczyk et Sergei Glazunov, chercheurs en sécurité de l’équipe Project Zero de Google, ce bug permet à un attaquant de remonter des privilèges dans Windows. Ce correctif doit être déployé en priorité sur tous les équipements Windows.

RCE dans le système de fichiers en réseau (NFS) de Windows

Microsoft a corrigé une vulnérabilité (CVE-2020-17051) dans le système NFS (Network File System) de Windows. Cette CVE, qui a obtenu une score CVSS de 9,8, se caractérise par une attaque peu complexe à lancer et ne nécessitant pas l’interaction de l’utilisateur. Cette vulnérabilité peut éventuellement se propager sous la forme de ver et doit donc être résolue en priorité.
RCE dans le service de spouleur d’impression

Microsoft a également corrigé une vulnérabilité par exécution de code à distance (CVE-2020-17042) dans le spouleur d’impression qui est susceptible d’entraîner une élévation de privilèges. L’exploitation de cette vulnérabilité exige l’interaction de l’utilisateur, mais elle se caractérise par une attaque de faible complexité, ce qui augmente le risque de compromission. Ce correctif doit être déployé en priorité.

Adobe

Adobe a publié des correctifs pour résoudre de nombreuses vulnérabilités au sein du Reader pour Android et d’ Adobe Connect. Les patches pour Reader et Connect sont de Priorité 3.

Même si aucune des vulnérabilités rapportées par Adobe n’est a priori activement attaquée pour l’instant, tous les correctifs doivent être déployés en priorité sur les systèmes où ces produits sont installés.

Télétravail & confinement : la sauvegarde et la protection des données doivent aller de pair

Nous devons faire à nouveau face à une période difficile de confinement. Malgré une généralisation du télétravail sur l’ensemble du territoire, beaucoup d’entreprises se déchargent encore de la responsabilité du respect de la protection des données des télétravailleurs. Grâce à des formations, à des règles claires et à certaines mesures IT, les risques liés au télétravail peuvent être considérablement réduits.

En France, les départements IT de nombreuses entreprises ont fait passer les collaborateurs en télétravail dans un délai particulièrement court. Cependant, la hâte avec laquelle ces équipes ont dû développer de nouvelles méthodes de travail à partir de rien a généré de nouveaux risques numériques pour les employés et leurs données. Par conséquent, deux tendances ont émergé suite à la mise en place du télétravail. Premièrement, le nombre d’attaques visant les nouveaux modèles de travail sont de plus en plus nombreuses[1]. Ensuite, les responsables chargés de la protection des données indiquent que les télétravailleurs respectent rarement les règles dédiées à la protection de données que ce soit par volonté ou encore par manque de moyens techniques.

En effet, leur domicile devenant leur nouveau lieu de travail, certains collaborateurs n’ont pas les ressources nécessaires pour stocker, sécuriser, ou encore transférer les données. De plus, il leur est parfois difficile de respecter les réglementations mises en place par les entreprises en matière d’emplacement de sauvegarde des données ou de gestion de données confidentielles dans un contexte familial, par exemple. Le manque de connaissance des risques et des règles montre que les employés ne sont ni suffisamment informés de la marche à suivre, ni formés aux bonnes pratiques.

Comme il est impossible pour les entreprises de contrôler le comportement de leurs collaborateurs en télétravail, des formations, un rappel des règles clair et la mise en place de solutions techniques simples semblent être les outils les plus appropriés pour assurer une bonne gestion de données. Car en effet, rappelons que l‘entreprise reste responsable du respect de la protection des données et des exigences légales (RGPD) et peut être condamnée à une amende en cas de violation.

Des improvisations qui ouvrent la voie aux attaques

Le manque de temps et d’équipements (en ordinateurs portables notamment) ont obligé les entreprises à tolérer la connexion d’appareils privés au réseau de l’entreprise. Mais cela n’est malheureusement pas sans conséquences. En effet, le niveau de sécurité des appareils privés est généralement inférieur à celui du réseau d’entreprise, notamment parce que les logiciels et le matériel n’y sont pas normalisés et que les programmes ne font pas l’objet de correctifs ou de mises à jour uniformes. De plus, milieu professionnel et privé ont désormais des frontières bien plus floues : les employés utilisent des données et des services privés en parallèle de ceux mis à disposition par l’entreprise sur les dispositifs professionnels, qui plus est sur des dispositifs généralement situés en dehors de l’environnement sécurisé. Dans ces conditions, le risque d’infection et de perte de données est plus important.

Une récente mise en garde communiquée par Interpol souligne l’intérêt des hackers à utiliser le contexte du coronavirus et du télétravail pour arriver à leurs fins. Ils utilisent par exemple des noms trompeurs et en lien avec l’épidémie dans le titre des pièces jointes pour inciter les collaborateurs à cliquer et à ouvrir la porte à un logiciel malveillant comme un ransomware. Les acteurs malveillants recherchent spécifiquement les points faibles des nouveaux outils de communication afin d’attaquer les systèmes des entreprises, des autorités et des universités. Avec un nombre de télétravailleurs plus important que jamais, les services informatiques sont à nouveau fortement sollicités et réagiront certainement plus lentement en cas d’urgence, malgré les apprentissages tirés de la première vague de l’épidémie – et du premier confinement.

Chaque nouvelle application numérique génère un nombre important de nouvelles données et duplique par conséquent la quantité de lieux de stockage. Cet aspect, loin d’être anodin, a d’importantes conséquences sur l’IT : l’absence de règles claires concernant l’endroit et la manière de stocker les données combinés à un concept de gestion et à une sécurité des données non adaptés – induisant une grande disparité des lieux de stockage de données, favorisent l’apparition d’angles mort au sein du paysage informatique.

À l’heure actuelle, une entreprise ne connaît le contenu que d’environ la moitié de ses données. Alors, il y a de fortes chances que cette même entreprise ne soit pas en mesure d’identifier celles ayant pu lui être volées en cas d’attaque. Pour éviter une telle situation, quelques de règles de bases sont à mettre en place :

  • Les collaborateurs ont besoin de règles claires quant au lieu et à la manière dont ils doivent stocker les données importantes. Ils comprendront, notamment au cours de formations dédiées, qu’il est indispensable de stocker les données de valeur sur des systèmes de stockage mis en place par l’entreprise dans le cloud et que celles-ci ne doivent être conservées que dans des endroits sécurisés.
  • Il n’existe pas d’alternative à la connaissance des employés sur les risques d’attaque par ransomware et à celle de la conduite à tenir dans ce type de situationLes attaques évoluant de façon perpétuelle, ces connaissances doivent être actualisées à intervalles réguliers.
  • Les hackers arrivent parfois à leurs fins, malgré un système de défense rodé et perfectionné. En connaissance du risque, les équipes IT doivent avoir une réelle visibilité et connaissance des données, leur lieu de stockage et selon quelles exigences réglementaires elles doivent être conservées. Ces aspects sont d’autant plus importants que l’environnement est de plus en plus numérique et que le télétravail favorise les échanges de données en dehors du réseau de l’entreprise.
  • Un système de restauration est indispensable, que ce soit pour palier une attaque ou encore une mauvaise manipulation des employés (suppression, falsification, etc.). Une sauvegarde des données menée par une plateforme unique permettra la prise en compte de l’ensemble des dispositifs de stockage et par conséquent une récupération des données plus efficace. (par Jean-Pierre Boushira, Vice President South Region chez Veritas Technologies)

+ 605 % de cyberattaques liées au Covid-19 au 2e trimestre 2020

Un nouveau rapport sur les activités cybercriminelles liées aux logiciels malveillants et l’évolution des cybermenaces au cours du 2e trimestre 2020 affiche des chiffres qui ont de quoi inquiéter sur l’appétit grandissant des pirates informatiques.

Pendant cette période, une moyenne de 419 nouvelles menaces par minute et une augmentation de 11,5 % de nouveaux logiciels malveillants. Une importante prolifération d’attaques malveillantes utilisant des fichiers offices malveillant Donoff ont été observé, augmentant de ce fait le nombre d’attaques utilisant PowerShell de 117%. L’influence mondial du Covid-19 a incité les cybercriminels à adapter leurs campagnes pour attirer les victimes avec des thèmes liés à la pandémie et exploiter le contexte d’une main-d’œuvre travaillant à domicile.
 
« Le deuxième trimestre de 2020 a vu l’évolution continue de menaces innovantes utilisant PowerShell. Par ailleurs l’adaptation rapide des cybercriminels au contexte actuel a permis un ciblage des organisations par le biais des employés travaillant à distance, déclare Raj Samani, fellow et chief scientist chez McAfee. Ce qui ne représentait au début qu’une poignée de campagnes de phishing et d’applications malveillantes s’est rapidement transformé en un déluge d’URL piratés, d’attaques sur les utilisateurs de services cloud et d’acteurs malveillants capables de tirer parti de la soif mondiale d’informations sur le Covid-19 comme porte d’entrée dans les systèmes informatiques du monde entier ».
Chaque trimestre, la société de cybersécurité évalue l’état du paysage de la cybermenace sur la base de recherches approfondies, d’analyses d’enquêtes et de données sur les menaces. Ces renseignements sont recueillis par la plateforme cloud Global Threat Intelligence, à partir de plus d’un milliard de capteurs répartis sur plusieurs vecteurs de menace dans le monde.
Les campagnes cybercriminelles sur le thème du Covid-19
Après un 1er trimestre qui a vu le monde plonger dans la pandémie, le 2e trimestre a vu les entreprises continuer à s’adapter à un nombre sans précédent d’employés travaillant à domicile, avec les challenges de cybersécurité qui accompagnent cette nouvelle norme.
En réponse à cela, un Tableau de Bord des Menaces Covid-19 McAfee pour aider les RSSI et les équipes de sécurité à comprendre comment les acteurs malveillants utilisent des techniques de plus en plus sophistiquées pour cibler les entreprises, les gouvernements, les écoles et une main-d’œuvre qui doit faire face aux restrictions liées au Covid-19 et aux vulnérabilités potentielles de la sécurité des dispositifs à distance et de bande passante. Au cours du T2, une augmentation de 605 % des détections d’attaques liées au Covid-19 par rapport au T1.
Le malware Donoff
Les fichiers Donoff Microsoft Office agissent comme des « TrojanDownloaders » en utilisant le système de commande Windows pour lancer PowerShell et procéder au téléchargement et à l’exécution de fichiers malveillants. Donoff a joué un rôle essentiel dans l’augmentation de 689 % de codes PowerShell malveillant au premier trimestre 2020.
Au second trimestre, la croissance des logiciels malveillants liée à Donoff a ralenti mais demeure constante, entraînant une hausse de 117 % de code malveillants PowerShell et contribuant à une augmentation de 103 % de l’ensemble des nouveaux logiciels malveillants utilisant Microsoft Office. En 2019, le nombre total d’échantillons de malwares PowerShell a augmenté de 1 902 %.
Attaques sur les utilisateurs de services cloud
7,5 millions d’attaques externes sur les comptes d’utilisateurs cloud. Ce chiffre est basé sur l’agrégation et l’anonymisation des données d’utilisation du cloud de plus de 30 millions d’utilisateurs mondiaux au cours du T2 2020. Cet ensemble de données représente des entreprises de tous les grands secteurs d’activité mondiaux, notamment les services financiers, la santé, le secteur public, l’éducation, le commerce, la technologie, l’industrie, l’énergie, les services publics, le secteur juridique, l’immobilier, les transports et les services aux entreprises.
Paysage des menaces au 2e trimestre 2020
  • Les logiciels malveillants. 419 nouvelles menaces par minute au cours du T2 2020, soit une augmentation de près de 12 % par rapport au trimestre précédent. La croissance des rançongiciels est restée constante par rapport au T1 2020.
  • Les Coinminer malwares. Après avoir augmenté de 26 % au T1, les nouveaux logiciels malveillants faisaint du mining de cryptomonnaies ont augmenté de 25 % par rapport au trimestre précédent.
  • Les malwares mobiles. Après une augmentation de 71 % des nouveaux échantillons de malwares mobiles au T1, la tendance s’est ralentie de 15 % au T2, malgré une forte augmentation des logiciels publicitaires Android Mobby.
  • IoT. Les nouveaux logiciels malveillants IoT n’ont augmenté que de 7 % au cours du T2, mais le domaine a enregistré une activité importante des menaces Gafgyt et Mirai, qui ont toutes deux entraîné une croissance de 22 % des nouveaux logiciels malveillants Linux au cours de la période.
  • Vecteurs d’attaque. Dans l’ensemble, les logiciels malveillants sont en tête des vecteurs d’attaque signalés, représentant 35 % des incidents dévoilés publiquement au T2. Les détournements de comptes et les attaques ciblées ont représenté respectivement 17 % et 9 %.
  • Activité sectorielle. Les incidents divulgués détectés au cours du T2 2020 et visant le secteur scientifique et technologique ont augmenté de 91 % par rapport au trimestre précédent. Les incidents dans le secteur industriel ont augmenté de 10 %, mais les événements dans le secteur public ont diminué de 14 %.

Faire face à l’augmentation des attaques par ingénierie sociale visant les télétravailleurs

Avec le reconfinement et le télétravail à nouveau imposé aux entreprises par le gouvernement au minimum jusqu’au 1er décembre prochain, la deuxième vague de la pandémie réunit une nouvelle fois les conditions propices à différents types d’attaques d’ingénierie sociale. En France et au niveau international, de nombreux rapports et avertissements d’organismes publics et d’entreprises privées réputées font état de l’augmentation des attaques liées au coronavirus, allant du phishing au vishing (hameçonnage par téléphone), en passant par le ransomware, alors que le monde entier évolue vers le télétravail et s’adapte aux risques qui y sont associés.

Les attaques deviennent de plus en plus sophistiquées, cependant les cybercriminels capitaliseront toujours sur le facteur humain. L’incertitude, la peur, la distraction, l’isolement et la confusion sont autant de facteurs qui contribuent à accroître la vulnérabilité des utilisateurs. Et tandis que l’actualité évolue rapidement, il est difficile, voire impossible, d’anticiper le prochain rebondissement de la pandémie ou événement majeur que des pirates informatiques opportunistes exploiteront.

Les experts s’attendent à ce que la distanciation sociale se poursuive et que les interactions virtuelles se multiplient bien après la fin de la crise sanitaire. Cela signifie que les entreprises doivent s’appuyer sur une authentification forte pour se prémunir contre l’augmentation des attaques par ingénierie sociale. Par ailleurs, avec un environnement de travail de plus en plus décentralisé et la baisse de confiance dans les systèmes de sécurité, il est essentiel de regagner la confiance des utilisateurs.

Dans ce contexte, bien qu’elle soit essentielle, la sensibilisation des employés à la détection des escroqueries liées au Covid-19 ne constitue pas une réponse pleinement satisfaisante. Quel que soit le degré de sensibilisation des utilisateurs au phishing ou à l’ingénierie sociale, certains cybercriminels parviendront tout de même à leurs fins. Tant que la participation des utilisateurs sera nécessaire et que l’on comptera sur eux pour identifier le phishing et les attaques de type « man-in-the-middle » (qui a pour objectif d’intercepter les communications entre deux parties, sans que ni l’une ni l’autre ne puisse se douter de la compromission du canal de communication), les vulnérabilités continueront à poser problème.

Des solutions modernes d’authentification forte capables de réduire à zéro l’impact d’attaques de type phishing existent, telles les clés de sécurité basées notamment sur l’usage de clés asymétriques, sujettes ni à la fatigue de l’utilisateur ni à son niveau de sensibilisation à la cybersécurité. C’est la raison pour laquelle les organisations ont tout intérêt à revoir leur stratégie d’authentification. Elles ne peuvent en effet plus se permettre de reposer éternellement la sécurité des réseaux via de simples mots de passe, des questions de récupération ou une authentification de base à deux facteurs pour se protéger contre de futures attaques d’ingénierie sociale. Ces méthodes ont prouvé à maintes reprises qu’elles n’étaient pas à la hauteur face aux logiciels malveillants mobiles, au SIM Swapping ou encore aux attaques de phishing. Les cybercriminels sont aujourd’hui de mieux en mieux préparés, et les entreprises doivent suivre la même voie.

De plus, l’expérience de l’utilisateur est essentielle pour garantir la sécurité d’une organisation. Dans un monde où les télétravailleurs se trouvent physiquement éloignés de leurs collègues et de l’équipe IT, et où ils essayent de concilier vie professionnelle et vie privée, l’authentification forte doit fonctionner sur une multitude d’appareils, d’applications métiers critiques et dans différents environnements. En effet, plus l’expérience de l’utilisateur est optimale, plus il est facile de déployer et de sécuriser l’entreprise — contrairement aux solutions ponctuelles complexes qui ne protègent qu’un ensemble d’utilisateurs.

Ainsi, la recrudescence des attaques liées au Covid-19 représente un danger réel et bien présent. Toutefois, il ne s’agit pas seulement de menaces temporaires ou propre à la pandémie. Il est aujourd’hui davantage question de prendre des mesures opérationnelles et matérielles afin de limiter au maximum les vulnérabilités malgré l’intensification des attaques d’ingénierie sociale. (Par Laurent Nezot, Sales Director France chez Yubico)

 

Bitcoin : le réseau prendra prochainement en compte les adresses Tor

Le réseau de cryptomonnaie Bitcoin va connaître une mise à jour de sécurité majeure. Elle permettra de sécuriser davantage la blockchain, grâce à des adresses Tor.

Tout le monde connaît maintenant Tor, ce réseau de paiement décentralisé mondial, qui s’est fait connaître grâce à son navigateur anonyme. Le réseau Bitcoin est également décentralisé, et il est développé par une implémentation majeure : Bitcoin Core.

C’est cette version qui sera bientôt compatible avec les nouvelles adresses Tor. La manœuvre a été rendue possible par le « Bitcoin Improvement Proposal (BIP) 155 ». Les BIP sont des propositions qui permettent aux développeurs de mettre à jour le réseau de paiement, afin qu’il continue à être sécurisé.

En juillet dernier, les développeurs du réseau Tor avaient annoncé que la deuxième version de leurs adresses (V2) était maintenant obsolète. Elles seront mises au placard définitivement en octobre 2021. Ce sont les nouvelles adresses V3 qui les remplaceront. Développées depuis 2015, elles ont permis d’intégrer les dernières découvertes de la science en matière de chiffrement et de mathématiques.

Intégration de la fonctionnalité « gossiping »

La mise à jour permettra également d’intégrer la fonctionnalité « gossiping » de Tor. Elle permet aux nœuds cachés du réseau de chercher et trouver d’autres nœuds, afin de s’y connecter. Concernant le Bitcoin en particulier, cela permet à un nœud de trouver un service caché qui fait tourner un nœud de la cryptomonnaie, sans que cela soit visible pour les observateurs.

Bitcoin : la plus sécurisée des cryptomonnaies ?

Le réseau Bitcoin fait figure d’ancêtre en ce qui concerne les cryptomonnaies, car il date maintenant de plus d’une décennie. Pour autant, sa technologie continue d’être considérée comme la plus sécurisée, face à d’autres réseaux de paiement alternatifs.

Bitcoin fait en effet usage de la « Preuve de Travail », un protocole de vérification des transactions particulièrement gourmand en énergie, mais aussi particulièrement sécurisé. D’autres protocoles, comme la « Preuve d’Enjeu » sont également efficaces… Mais au prix d’une plus grande centralisation du réseau de paiement.

Il faut cependant noter que l’intégration des adresses V3 de Tor à Bitcoin ne rend pas le réseau plus anonyme. Comme l’explique Cryptonaute, pour acheter du Bitcoin (BTC) il faut d’abord s’inscrire sur un broker comme Capital.com ou eToro. Puis il faut dépenser de l’argent par virement ou carte bancaire, avant d’obtenir des BTC. La manœuvre est donc traçable.

Des moyens de se procurer des Bitcoins de manière plus anonyme existent, mais il faut noter que toute transaction est enregistrée dans les registres distribués de Bitcoin, qui eux sont consultables par n’importe qui. Les utilisateurs qui souhaitent effectuer des transactions entièrement anonymes doivent donc faire usage d’outils annexes, comme le portefeuille Wasabi par exemple.

Les blockchains sont par nature très sécurisées, c’est pourquoi elles prennent de plus en plus d’ampleur dans le secteur de la cybersécurité. Il faut également noter que Bitcoin est un des rares réseaux de paiements cryptographiques à ne pas avoir connu de faille de sécurité au cours de son existence. Il devrait donc continuer à dominer en matière de fiabilité.

6 professionnels français de la cybersécurité sur 10 pensent que la cyberguerre est une menace imminente

Six professionnels français de la cybersécurité sur dix (59%) pensent que la cyberguerre est une menace pour leur organisation, et pourtant un quart (26 %) admettent ne pas avoir de stratégie en place pour atténuer ce risque.

C’est l’un des enseignements de l’étude mondiale « 10 in 10 : La cyber depuis 10 ans et dans 10 ans » réalisée par Bitdefender cette année. Cela a de quoi inquiéter, particulièrement en cette période de bouleversements mondiaux sans précédent, car la moitié des professionnels de la sécurité informatique (50 %) s’accordent à dire que l’accélération de la cyberguerre sera préjudiciable à l’économie dans les 12 prochains mois.

Les RSSI et les professionnels de l’informatique renforcent toutefois leurs défenses : 37% des français estimant avoir besoin d’une stratégie contre la cyberguerre dans les 12 à 18 prochains mois.

43% des professionnels français craignent qu’un ransomware détruise leur entreprise, à court terme

La menace du ransomware est toujours aussi présente.

  • Lors de la crise de 2020, les ransomwares ont fait un bond, 43 % des professionnels de l’informatique ont constaté une augmentation des ransomwares et 60 % des professionnels français s’attendent à une augmentation des ransomwares dans les 12 à 18 prochains mois. Plus inquiétant, ils sont 43% de français à craindre qu’un ransomware détruise leur entreprise dans les 12-18 mois à venir si leurs investissements en sécurité n’augmentent pas !

Comment expliquer cette augmentation des attaques de ransomware ? La réponse remontant du terrain est principalement, l’ampleur des gains… Presque la moitié des professionnels français de (46 %) pensent que l’entreprise pour laquelle ils travaillent paierait une rançon pour empêcher la publication de ses données/informations.

Un changement radical dans la communication est très attendu

La cyberguerre et les ransomwares sont des sujets complexes. La complexité inhérente aux sujets de la sécurité informatique rend toutefois difficile l’obtention d’investissements et de soutien internes pour les projets. C’est pourquoi les professionnels français de la sécurité informatique sont d’avis qu’un changement est nécessaire. En fait, 55 % d’entre eux estiment que pour accroître les investissements dans la cybersécurité, la manière dont ils communiquent sur la sécurité doit changer radicalement.

La question est de savoir quels changements doivent être apportés :

  • 39% des professionnels français de la cybersécurité (39 %) pensent qu’à l’avenir, il faudra communiquer davantage avec le grand public et les clients, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’organisation, afin qu’ils comprennent mieux les risques.
  • En outre, 38 % soulignent qu’il faut faciliter une meilleure communication avec les cadres dirigeants, en particulier lorsqu’il s’agit de comprendre les risques commerciaux au sens large.
  • Enfin, 40 % des professionnels français estiment que l’utilisation d’un langage moins technique aiderait l’industrie à mieux communiquer, afin que l’ensemble de l’organisation puisse comprendre les risques et la manière de rester protégé.

Neeraj Suri, Professeur reconnu et Président de la Chair in Cybersecurity de l’Université de Lancaster, Royaume-Uni, commente : « La raison pour laquelle 63% des professionnels estiment que la cyberguerre est une menace pour leur organisation est simple. La dépendance à l’égard de la technologie est à son comble et si quelqu’un devait supprimer le Wi-Fi à la maison ou au bureau, personne ne pourrait plus rien faire. Cette dépendance n’existait pas il y a quelques années, elle n’était même pas aussi élevée il y a quelques mois. Cette forte dépendance à l’égard de la technologie n’ouvre pas seulement la porte aux ransomwares ou aux menaces sur l’Internet des Objets industriels mais aussi à la cyberguerre qui peut être si catastrophique qu’elle peut ruiner les économies. Près d’un quart des professionnels de l’informatique n’ont pas actuellement de stratégie de protection contre la cyberguerre, et la raison est probablement la complaisance. Comme ils n’ont pas subi d’attaque, ou n’ont pas vu à grande échelle les dommages qui peuvent être causés, ils n’ont pas investi le temps nécessaire pour s’en protéger ». 

La diversité – en particulier la neurodiversité – est la clé du succès futur

En dehors des changements drastiques qui sont nécessaires dans la façon dont les professionnels de la cybersécurité communiquent, il est également nécessaire de trouver des solutions à la problématique du manque d’experts. L’industrie de la sécurité informatique dans son ensemble souffre depuis longtemps d’une pénurie de compétences, et cela semble rester un problème permanent et de plus en plus évident :

  • 15 % des professionnels de la sécurité informatique estiment que la plus grande évolution de la cybersécurité au cours des 12-18 mois sera l’augmentation du déficit de compétences.

Si le déficit de compétences se poursuit pendant encore cinq ans, 28 % des RSSI et des DSI pensent qu’il pourra être la cause de la destruction d’entreprises. Et une autre moitié (50 %) des professionnels de la sécurité informatique pense que le déficit de compétences sera gravement perturbateur s’il se poursuit pendant les cinq prochaines années.

Aujourd’hui, cependant, il faudra plus que le simple recrutement de travailleurs qualifiés pour apporter un changement positif et protéger les organisations. En 2015, 52 % des travailleurs de la sécurité informatique auraient convenu qu’il y avait un manque de diversité dans la cybersécurité et qu’il s’agissait d’une préoccupation importante. Cinq ans plus tard, en 2020, la situation reste exactement la même – et c’est un toujours un problème important puisque 40 % des RSSI/DSI et des professionnels de la sécurité informatique affirment que le secteur de la cybersécurité doit refléter la société qui l’entoure pour être efficace.

De plus, 76 % des RSSI et 72 % des professionnels de la sécurité informatique estiment qu’il est nécessaire de diversifier les compétences des personnes chargées de la cybersécurité. En effet, plus spécifiquement en France, 36 % des professionnels de l’informatique estiment que la neurodiversité renforcera les défenses de la cybersécurité, et 29 % ont révélé qu’une main-d’œuvre plus neurodiversifiée permettra d’égaliser le rapport de force avec les attaquants.

Liviu Arsene, Analyste en cybersécurité internationale chez Bitdefender, conclut : « 2020 a été une année de changement, non seulement pour le monde en général, mais aussi pour l’industrie de la sécurité. Le paysage de la sécurité évolue rapidement alors qu’il tente de s’adapter à la nouvelle normalité, de la main-d’œuvre distribuée aux nouvelles menaces. Parmi les nouvelles menaces, on trouve la cyberguerre. Elle préoccupe beaucoup les entreprises et l’économie, mais tout le monde n’est pas préparé à y faire face. Dans le même temps, les professionnels de l’informatique ont dû se tenir au courant des nouvelles menaces provenant d’une ancienne source, les ransomwares, qui peuvent affecter les résultats des entreprises si elles ne sont pas traitées avec soin. La seule chose que nous savons, c’est que le paysage de la sécurité va continuer à évoluer. Des changements vont se produire, mais nous pouvons maintenant nous assurer qu’ils se produiront pour le meilleur et non pour le pire. Pour réussir dans le nouveau paysage de la sécurité, la façon dont nous parlons de la sécurité en tant qu’industrie doit devenir plus accessible à un public plus large afin de gagner le soutien et l’investissement de l’intérieur de l’entreprise. En outre, nous devons commencer à réfléchir à la manière de combler le déficit de compétences d’une manière différente – nous devons nous concentrer sur la diversité, et plus particulièrement sur la neurodiversité, si nous voulons tenir bon et, en fin de compte, vaincre les acteurs malveillants ».

YubiKey 5C NFC : la première clé de sécurité multiprotocole arrive

Le géant de la clé sécurisée Yubico lance la YubiKey 5C NFC, la première clé de sécurité multiprotocole au monde prenant en charge le protocole smart card, et dotée de connexions NFC et USB-C sur un seul appareil.

L’arrivée de la YubiKey 5C NFC coïncide avec le besoin accru d’une authentification simple mais forte à l’échelle mondiale. Les attaques de phishing liées au COVID-19 ne cessent de progresser dans le contexte du travail à distance, et des millions d’appareils d’entreprise sont désormais partagés avec les familles et sur les réseaux domestiques. Guido Appenzeller, chef de produit chez Yubico, explique que « la façon dont les individus travaillent et se connectent à Internet est très différente aujourd’hui de ce qu’elle était il y a quelques années, et surtout ces derniers mois. Les utilisateurs ne sont plus liés à un seul appareil ou service, et ils ne veulent plus l’être. C’est la raison pour laquelle la YubiKey 5C NFC est l’une de nos clés de sécurité les plus prisées. Elle est compatible avec la majorité des ordinateurs et des téléphones portables modernes et fonctionne parfaitement avec toute une série d’applications anciennes et récentes. En fin de compte, nos clients ont besoin d’une sécurité qui « fonctionne » quoi qu’il arrive ».

En effet, les clés de sécurité — comme la YubiKey — permettent de lutter contre le phishing et les attaques de type « man-in-the-middle », associée à une expérience utilisateur fluide. D’un simple geste, la YubiKey 5C NFC peut être utilisée pour s’authentifier sur l’ensemble des principales plateformes — iOS, Android, Windows, macOS et Linux — et sur tout appareil mobile, ordinateur portable ou de bureau qui prend en charge les ports USB-C ou NFC. L’authentification par YubiKey peut se révéler jusqu’à quatre fois plus rapide que la connexion avec un code d’accès unique.

Les Français, mauvais élèves européens de la protection de leurs données

86 % des Français n’ont aucune idée du nombre d’entreprises qui utilisent, stockent ou accèdent à leurs données personnelles. 38 % des Français n’ont aucune connaissance de la législation destinée à protéger leurs données, contre 24 % des consommateurs allemands, 16 % des Britanniques et 28 % des Espagnols.

Une nouvelle étude* OpenText réalisée auprès de 2000 consommateurs français, met en lumière un manque de connaissance du public quant au traitement de ses données par les entreprises, comparé à ses voisins européens. L’enquête révèle que moins d’un Français sur cinq (17 %) serait prêt à payer plus cher ses achats auprès d’une entreprise qui s’engage à protéger la confidentialité de ses données personnelles. Une proportion bien inférieure à celle de leurs homologues allemands (41 %), britanniques (49 %) ou espagnols (36 %).

Un tiers (33 %) des Français interrogés ne font pas confiance aux entreprises pour préserver la sécurité ou la confidentialité de leurs données personnelles, mais une fois encore, cette proportion est nettement inférieure à celle de leurs voisins : 47 % des Allemands, 45 % des Britanniques, 39 % des Espagnols. De surcroit, près de la moitié (42 %) des Français ne se sont jamais posé la question, contre 34 % des Allemands et des Britanniques, et 33 % des Espagnols.

Maîtriser la protection de la confidentialité des données

La majorité (86 %) des consommateurs français n’ont « aucune idée » du nombre d’entreprises qui utilisent, stockent ou accèdent à leurs données personnelles, telles que leur adresse e-mail, leur numéro de téléphone ou leurs coordonnées bancaires. Un chiffre qui se démarque toujours de celui de leurs voisins : 73 % des Allemands, 80 % des Britanniques, 79 % des Espagnols, qui semblent plus alertes sur le sujet.

Cette proportion coïncide avec le fait que plus d’un tiers (38 %) des Français affirment n’avoir aucune connaissance de la législation destinée à protéger ces données, contre 24 % des consommateurs allemands, 16 % des Britanniques et 28 % des Espagnols. En outre, 32 % des Français ont une bonne connaissance de ces lois, et 30 % en ont une vague idée.

De fait, seuls 23 % des consommateurs français déclarent qu’ils seraient prêts à entrer, de leur propre initiative, en contact avec une entreprise afin de vérifier l’utilisation faite de leurs données personnelles ou la conformité de leur conservation. Leurs voisins Allemands (25 %), Britanniques (32 %) et Espagnols (38 %) sont plus proactifs en la matière. Moins d’un Français sur dix (9 %) a déjà effectué cette démarche au moins une fois, contre 12 % des Allemands, 13 % des Britanniques et 17 % des Espagnols.

« La crise de la Covid-19 a accéléré le rythme de la transformation numérique, les entreprises étant passées au télétravail et au commerce en ligne », commente Benoit Perriquet, VP Worldwide Global Accounts chez OpenText. « Le numérique est désormais au centre de pratiquement toute interaction commerciale, produisant une plus grande quantité de données que les entreprises doivent gérer et protéger. Bien qu’il existe un plus grand degré de complaisance parmi les Français quant à la nécessité de protéger leurs données personnelles par rapport aux consommateurs d’autres pays, la tendance mondiale liée aux attentes accrues des consommateurs en matière de confidentialité de leurs données est claire. Elle met aujourd’hui les entreprises sous pression pour veiller à ce que leurs solutions destinées à préserver cette confidentialité s’adaptent correctement à cette ère qui privilégie le numérique. »

Qui est responsable de protéger la confidentialité des données ?

Une majorité (60 %) des consommateurs français (contre 73 % des Britanniques) estiment savoir comment protéger la confidentialité et la sécurité de leurs propres données dans les applications, les comptes e-mail et sur les réseaux sociaux, qu’il s’agisse de configurer les paramètres relatifs à la vie privée ou de désactiver la géolocalisation. Cependant un sur dix (11 %) pense que la préservation de la confidentialité et la sécurité de leurs données relève de la responsabilité de l’application ou de l’entreprise en question.

Paradoxalement, les Français sont parmi les plus pessimistes quant à l’avenir de la protection de leurs données. En effet, à peine plus d’un Français sur dix (11 %) juge que nous sommes arrivés au stade où chaque entreprise satisfait à ses obligations légales d’assurer la confidentialité des données de ses clients, soit moins qu’en Espagne (17 %) et en Allemagne (13 %). Du reste, près d’un cinquième (19 %) des Français interrogés considèrent que cela ne sera vrai que dans un avenir lointain, voire jamais, contre 26 % des Allemands, 24 % des Britanniques et 18 % des Espagnols.

« Au-delà des amendes encourues, toute entreprise qui ne respecte pas la législation sur la confidentialité des données s’expose au risque de perdre la confiance de ses clients », souligne Benoit Perriquet, VP Worldwide Global Accounts chez OpenText. « Les dirigeants doivent mettre à profit une technologie qui, non seulement offre une visibilité sur leurs pratiques de collecte et de protection des données, mais leur permet aussi de répondre rapidement aux demandes des clients sur la manière dont leurs données personnelles sont traitées, collectées et utilisées. En investissant dans des solutions complètes de gestion de la confidentialité, qui automatisent et intègrent les règles de protection de la vie privée dans une entreprise avec les principes en vigueur dans ce domaine, les entreprises peuvent satisfaire à leurs obligations réglementaires, réduire le risque d’atteinte à leur réputation et conserver la confiance de leurs clients. »

*Méthodologie
Étude réalisée via Google Surveys en avril-mai 2020. À la demande d’OpenText, 12 000 consommateurs ont été interrogés anonymement en Allemagne, en Australie, au Canada, en Espagne, en France, au Royaume-Uni et à Singapour. Le panel français comprenait 2000 participants afin de donner un aperçu du point de vue des consommateurs sur la protection de la confidentialité des données pendant la crise du coronavirus.

L’importance de garder un oeil sur les menaces internes

Beaucoup d’entreprises modernes sont tellement préoccupées par la nécessité de protéger leurs réseaux sensibles contre les adversaires malveillants qu’elles en oublient un autre danger, potentiellement encore plus grand, celui des menaces internes.

Chaque année, le rapport Verizon Data Breach Investigations (DBIR) offre un examen approfondi des dernières tendances en matière d’incidents de cybersécurité. Le rapport de 2019 a révélé que les incidents de type menaces internes ont de nouveau augmenté au cours des quatre dernières années et sont désormais responsables de 34 % de l’ensemble des violations de données. Il suffit de découvrir l’histoire rocambolesque entre un pirate Russe et sa tentative de détourner un employé de Tesla pour se dire que le danger interne a encore de beaux jours devant lui.

Les menaces internes englobent autant des employés distraits que des tiers mécontents, les organisations doivent donc être extrêmement vigilantes face à tout signe d’irrégularité. Cependant, la plus grande menace vient peut-être d’un sous-groupe plus précis : celui des employés quittant l’entreprise. Il existe plusieurs moyens de répondre aux questions de sécurité les plus courantes concernant les départs d’employés, notamment, les risques qu’ils posent, leurs motivations et surtout, ce que peuvent faire les organisations pour limiter cette menace.

Attention aux employés sur le départ

Les employés qui partent ont toujours posé de gros problèmes aux organisations de toutes tailles, mais pourquoi ? Car ils ont les droits d’accès et connaissent de l’emplacement des données sensibles, et dans de nombreux cas, ils ont également un motif pour agir. Bien sûr, tous les motifs ne sont pas de nature malveillante. Dans certains cas, il peut simplement s’agir d’un désir de prendre des copies de leur travail avec eux pour la postérité, mais dans d’autres cas, il peut s’agir de donner ou de vendre des informations à un concurrent ou alors de les divulguer aux médias. Quel que soit le motif, toute forme de perte de données aux mains d’un employé quittant l’entreprise peut être extrêmement préjudiciable, autant sur le plan financier que sur celui de la réputation.

Malheureusement, en raison des variables inconnues impliquées, les organisations sont fortement désavantagées face à ce type de menace. C’est pourquoi il est important de surveiller les activités et les comportements révélateurs qui pourraient trahir une potentielle menace d’initié avant qu’il ne soit trop tard.

Surveiller les mouvements des fichiers et données

Les meilleures approches combinent les bonnes technologies et un processus robuste. Avant tout, il est impératif d’avoir une visibilité sur les terminaux ainsi que sur les données qui quittent l’entreprise ou sont transférées en son sein. Au minimum, les entreprises doivent être en mesure de suivre tous les types de mouvements de fichiers et de sortie de données afin de fournir une piste d’audit des activités de chaque employé avant son départ. De cette façon, le comportement d’un employé entre le moment où il remet son préavis et son départ peut être surveillé de près et même présenté lors de son entretien de sortie pour explication ou clarification si nécessaire.

Identifier les signaux révélateurs d’une menace interne

Plusieurs signes à rechercher peuvent révéler qu’un employé sur le départ représente une menace interne. L’un des plus courants concerne les pics de volume des mouvements de données. Par exemple la sortie massive de données vers des appareils de type USB ou des sites de stockage cloud comme Dropbox ou Google Drive. Si une entreprise dispose d’une solution de prévention de la perte de données (DLP), il est possible de classifier les fichiers en fonction de leur niveau de sensibilité, ce qui lui permet alors d’évaluer facilement la confidentialité des données prises. Par exemple, si des fichiers confidentiels sont joints à des e-mails et envoyés vers un domaine personnel comme Gmail ou Hotmail en infraction avec la stratégie de l’entreprise, la DLP le signalera. Un analyste de sécurité peut alors enquêter sur l’incident pour établir l’intention de la personne qui envoie le fichier et la sensibilité de son contenu.

Plus récemment, les fournisseurs de sécurité ont commencé à tirer parti de l’apprentissage automatique de leurs solutions afin de soulager les analystes, qui, par le passé, devaient enquêter manuellement sur chaque alerte créée. L’apprentissage automatique a également un autre avantage : la possibilité de créer un comportement de référence pour un individu ou un ordinateur au fil du temps. Une fois ce comportement créé, tout élément déviant de l’activité « normale » de cet employé ou de cet ordinateur sera automatiquement signalé pour déclencher une analyse approfondie. Cela permettra aux équipes de sécurité d’éliminer plus rapidement les comportements suspects.

Évidemment, il est également important de se rappeler que la taille ne fait pas tout et que la sortie de grandes quantités de données n’est pas toujours alarmante. Souvent, cela peut simplement s’expliquer par les sauvegardes des données de l’entreprise. D’un autre côté, de nombreux secrets commerciaux sensibles peuvent être volés via un seul fichier. C’est pourquoi il est si important de déterminer exactement qui ou quoi accède à ce type d’informations afin de garantir le bon niveau de protection autour de ces données.

Heureusement, les tactiques utilisées par les employés qui quittent leur entreprise ont peu changé au cours des 15 dernières années. Bien qu’il puisse arriver qu’un employé malhonnête possède le savoir-faire technique pour cacher les données volées dans un fichier image et utiliser la stéganographie pour les exfiltrer, de tels cas sont extrêmement rares. En l’état, avec les protections et mécanismes adéquats en place pour surveiller les comportements révélateurs et tester les employés si nécessaire, les entreprises de toutes les formes et tailles peuvent faire de grands progrès vers la réduction, voire l’élimination de la menace posée par ce type de personnes. (Tim Bandos, vice-président Digital Guardian)

Bitdefender présente son rapport semestriel sur l’évolution des menaces

Parmi les nouveautés, les détections de ransomwares multipliées par sept au premier semestre 2020. En mai et juin, en moyenne 60% de tous les e-mails reçus étaient frauduleux. Les menaces sur le thème du coronavirus deviennent la nouvelle norme.

Le rapport révèle que la pandémie mondiale de coronavirus a provoqué un changement important dans le paysage des menaces, à la fois sur la façon dont les cybercriminels opèrent, mais aussi dans la manière dont ils perfectionnent leurs attaques. Au premier semestre 2020, ils ont exploité les problèmes liés à la crise Covid-19 pour semer la peur et la désinformation. Résultat : une augmentation des escroqueries, du phishing et des logiciels malveillants sur toutes les plates-formes.

En mai et juin, 60% en moyenne de tous les e-mails reçus étaient frauduleux, selon l’étude.

Qu’il s’agisse d’une escroquerie de phishing exploitant le coronavirus, d’une collecte de fonds ou d’une offre exceptionnelle à ne pas rater, les escrocs ont utilisé toutes les cartes du commerce pour tromper les victimes en leur soutirant des informations sensibles ou en installant des logiciels malveillants.

Les vecteurs d’attaque couramment utilisés pour compromettre et prendre le contrôle des réseaux domestiques ont profité de la panique provoquée par la pandémie. Les chercheurs de Bitdefender ont par exemple découvert une attaque de détournement de DNS sur une marque populaire de routeurs domestiques, utilisée par des attaquants pour rediriger les victimes vers des sites Web malveillants, des applications prometteuses proposant des informations sur l’épidémie.

Les développeurs de logiciels malveillants Android ont aussi surfé sur la vague de la pandémie en se ruant notamment sur l’application de visioconférence Zoom, utilisée pour travailler à domicile. Certains développeurs Android légitimes ont même modifié le contenu des pages Web des applications Google Play pour obtenir un meilleur classement, principalement pour les applications des catégories Santé et Forme ou Médical.

Les attaques contre les appareils IoT (Internet des objets) domestiques ont également augmenté. La télémétrie a observé une hausse de 46% d’incidents suspects signalés entre janvier et juin. Les menaces Windows courantes, les ransomwares, les logiciels malveillants sans fichier (fileless malware), les mineurs de cryptomonnaie, les Troyen bancaires et exploits, sont toujours en plein essor.

Alors que le nombre de rapports thématiques a depuis diminué, à commencer par une baisse de 10 % en mai par rapport au mois d’avril, il est peu probable que la tendance s’inverse au deuxième semestre. Les cybercriminels vont probablement, à nouveau, saisir l’occasion de créer des campagnes de fraude avec des produits de santé fictifs et même d’envoyer des spams thématiques promettant de nouveaux traitements ou remèdes.