Archives de catégorie : Chiffrement

Pirater des systèmes biométriques à partir de vos photos Facebook

Des chercheurs découvrent comment pirater des systèmes biométriques grâce à Facebook. Les photographies sauvegardées dans les pages de Facebook peuvent permettre de vous espionner.

De nombreuses entreprises de haute technologie considèrent le système de reconnaissance faciale comme l’une des méthodes fiables pour être reconnu par votre ordinateur. J’utilise moi-même la reconnaissance biométrique digitale, rétinienne et du visage pour certaines de mes machines. C’est clairement un des moyens simples et fiables de vérification d’une identité. Cependant, des chercheurs prouvent que la biométrie peut se contourner, dans certains cas, avec une photo, de la colle…

Une nouvelle découverte vient de mettre à mal, cette fois, la reconnaissance faciale mise en place par Facebook. Comme je pouvais vous en parler en 2014, Facebook met en place une reconnaissance faciale que des commerçants Américains ont pu tester avec succès. Des chercheurs ont découvert que cette prouesse technologique n’est pas encore parfaite et sujette au piratage. Des pirates peuvent utiliser votre profil Facebook, et les photos sauvegarder.

Systèmes biométriques

Des étudiants de l’Université de Caroline du Nord ont expliqué lors de la conférence d’Usenix, à Austin, avoir découvert une nouvelle technique particulièrement exaspérante pour intercepter l’intégralité d’un visage, via Facebook. Le rendu 3D et certaines « lumières » peuvent permettre de cartographier votre visage en deux clics de souris. Les chercheurs ont présenté un système qui créé des modèles 3D du visage via les photos trouvées sur Facebook. Leur modèle 3D va réussir ensuite à tromper quatre systèmes de reconnaissance faciale… sur 5 testés : KeyLemon, Mobius, TrueKey, BioID, et 1D.

Pour leur étude, 20 cobayes volontaires ont participé à l’expérience. Leurs photos sont tirées d’espaces publiques comme Facebook, mais aussi LinkedIn et Google+. La modélisation des visages à partir de 27 images différentes va permettre de créer des modèles en 3D, avec des animations faciales : bouches, yeux… Les chercheurs ont reconstruit les visages via les bouts trouvés sur les différentes photographies.

Infiltration de centaines de boutiques de prêt à porter

La chaîne de magasins de vêtements Eddie Bauer vient de confirmer l’infiltration de plus de 350 de ses magasins d’Amérique du Nord.

Les amateurs de vêtements connaissent la marque Eddie Bauer. Une enseigne bien implanter aux États-Unis. La société vient de confirmer que plus de 350 de ses points de vente avaient été infiltrés par un pirate informatique. Un code malveillant a été détecté et supprimé des systèmes de paiement des boutiques d’Amérique du Nord. Les pirates ont pu mettre la main, depuis le début d’année 2016, sur les données bancaires fournies par les clients.

KrebsOnSecurity avait alerté sur cette fuite au mois de juillet 2016. Eddie Bauer a mis 6 semaines pour confirmer et rassurer (ou pas) ses clients. Cette découverte se fait l’écho de l’infiltration d’un des espaces de la firme Oracle concernant les clients de son outil de paiement pour magasin (point-of-sale), MICROS.

https://krebsonsecurity.com/2016/08/malware-infected-all-eddie-bauer-stores-in-u-s-canada/

Abuser le HTTPS des sites Internet

Deux chercheurs en sécurité informatique découvrent une méthode pour abuser les sites Internet en mode sécurisé (https).

Deux informaticiens Belges viennent d’alerter Google, Microsoft et les participants de la Black Hat conférence d’un problème découvert permettant de piéger les sites Internet et leur mode sécurisé, le HTTPS. Pour Tom Van Goethem et Mathy Vanhoef, deux étudiants de l’université de Leuven, la technique exploitée est baptisée HTTP Encrypted Information can be Stolen Through TCP-Windows (HEIST).

L’idée malveillante est d’intercepter les données transmisses, passant par les protocoles de sécurité tels que SSL ou TLS. Bilan, le HTTPS (connexion sécurisé) ne sert plus à rien si l’interception du trafic est orchestré, dans la foulée, par un fichier JavaScript caché sur une page web dédiée, ou exploitée à cet effet. Une publicité diffusée par une régie extérieure, qui elle n’est pas sécurisée, peut permettre cette infiltration.

La présentation des deux doctorants en informatique est disponible ICI. Pour vous protéger de ce genre d’indiscrétion, désactivez les ‘third-party cookies’ dans les paramètres de votre navigateur. Je vais être clair, pas pratique, cela va perturber le bon fonctionnement des sites en HTTPS. Mais en attendant une correction des géants de l’Internet, pas d’autres solutions.

Objets connectés : prise d’otage possible

Deux chercheurs démontrent que les prochaines prises d’otage numérique pourraient toucher nos objets connectés.

Objets connectés dangereux ? Je vous racontais, l’année dernière, comment des routeurs et des répartiteurs Wifi avaient été pris en otage par des pirates informatiques. Une méthode simple qui permet d’utiliser le matériel infiltré pour d’autres attaques. Les caméras de vidéo surveillance, des bouilloires ou encore des congélateurs connectés avaient pu être utilisés dans ce genre de malveillance. Heureusement, dans la plupart des cas, des démonstrations de chercheurs.

Lors du Defcon de Las vegas, Andrew Tierney et Ken Munro, deux chercheurs en sécurité informatique se sont amusés à démontrer que les objets connectés, comme par exemple des thermostats connectés, pouvaient être pris en otage par un ransomware. Des pirates pourraient réclamer quelques euros aux propriétaires piégés par leur thermostat bloqué.

Pour les deux ingénieurs, mais cela devient une lapalissade que de le dire, encore trop de créateurs de périphériques connectés ne prennent pas de précautions dans la sécurité de leurs objets, mettant en danger les utilisateurs. « Nous ne disposons de quasdiment aucun contrôle sur nos appareils, soulignent les deux britanniques à Mother board, et nous ne savons pas vraiment ce qu’ils font et comment ils le font« .

Facebook a répondu à une demande sur deux de la Justice Française

Le portail communautaire sollicité par la justice ne répond pas toujours positivement aux autorités. Une demande sur deux en France trouve écoute.

Les autorités judiciaires souhaiteraient que Facebook répondent plus souvent, positivement, à leurs demandes d’informations sur des utilisateurs ciblés par une enquête policière. Facebook ne répond pas en cas de demande vague ou non correctement formulée.

En 2015, Facebook a fourni des données d’internautes [lire quels types de données Facebook possède sur ses utilisateurs] dans 54% des cas, en France ; 82 % en Grande Bretagne et 42 % en Allemagne. La semaine dernière, les autorités Allemandes avaient montré du doigt Facebook en indiquant que le portail communautaire était réticent à collaborer avec la justice locale. Facebook a rejeté l’accusation en expliquant qu’un grand nombre de demandes reçues d’Allemagne avait été mal formulé.

Facebook a confirmé avoir aidé les services de renseignements Allemands en ouvrant les vannes après les attaques de Munich, Wuerzburg et Ansbach. L’un des terroristes, Ansbach, avait six comptes Facebook, y compris un compte sous une fausse identité. « Les réseaux sociaux sont une méthode de communication pour les djihadistes. Par conséquent, une coopération plus étroite entre les agences de sécurité et les opérateurs de réseaux sociaux est nécessaire » souligne Hans-Georg Maassen, le chef de l’agence de renseignement intérieur Allemande BfV.

PokemonGo : un ami qui vous veut du mal ?

La folie PokemonGo n’est plus à démontrer. Il suffit de marcher dans les rues, dans les parcs, sur les plages pour croiser des centaines de « dompteurs ». La question se pose tout de même : et si ce jeu n’était qu’un maître espion.

Ah, le grand jeu vidéo de l’été. Chasser des petits bêtes via l’application PokemonGo. De la « pseudo » réalité augmentée qui a su attirer des millions d’adeptes en quelques jours. Des millions de joueurs qui fournissent des milliards de données privées.

Pokemon GO récupère la position GPS, l’historique des endroits visités, la fréquence et les habitudes de jeu. Un archivage pour une période indéterminée. La société californienne collecte adresses Google, Facebook, l’ensemble de vos informations publiques, l’IP de l’utilisateur, le nom et la version de votre système d’exploitation.

Cerise sur le gâteau, Pokemon Go sauvegarde aussi le nom de la page Web que vous visitiez avant de jouer à Pokémon Go, ainsi que les mots clés que vous avez pu utiliser pour rejoindre PokemonGo lors de votre première visite. A noter que la lecture des conditions d’utilisations est, une fois de plus, magique. L’éditeur Niantic se dégage de toute responsabilité en cas de partage des données. Des données baptisées « actifs ». Autant dire que les partenaires Google et Pokémon Company font partis de ces collecteurs. Un véritable trésor numérique.

Home sweet home pokemonGo

Les joueurs peuvent réclamer la destruction des données. Il faut envoyer un mail, ou visiter la page dédiée, ou écrire une lettre postale. Cependant, n’oublier pas de réclamer la destruction des mêmes données qui se retrouvent dans les sauvegardes.

Pour rappel, l’application était capable, à son lancement, d’ouvrir votre compte Google. Niantic avait le droit de modifier l’ensemble des données, lire vos courriels Gmail, modifier vos documents Google Drive, consulter votre historique de recherche, vos photos personnelles. Du bonheur que cette famille de Pikachu ! Est-ce que cela vaut-il vraiment le coup de lâcher toutes ses données pour quelques Pokeballs ? Bref, une fois de plus, quand une application est gratuite, c’est vous qui êtes le produit. Et si on regarde un peu plus loin, sans la jouer complotiste, PokemonGo n’aurait-il pas un but plus discret, celui de cartographier là ou Google ne peut se rendre avec ses Google Caméra ?

A lire, l’étude de SANS Institut sur l’analyse du logiciel.

Un pirate sur la fréquence radio du NYPD

La police de New York est sur les dents. Un pirate s’amuse avec la fréquence sécurisée de la NYPD.

Voilà une pirate informatique qui risque gros, très gros. Un individu a joué avec la fréquence radio de la police de New York, une police considérée comme l’une des plus importantes « armées » du monde. Le pirate des ondes s’est amusé à insulter, durant de longues minutes, un policier. Le message s’est diffusé à travers plusieurs divisions de la NYPD. Parmi les « contacts » : une fausse intervention de la police, avec un tir mortel ; des menaces et des insultes. Un policier a répondu à ce trolleur « Hey, gars… faut grandir. Certaines personnes essaient de faire leur travail« . L’enquête est toujours en cours. Piratage de la fréquence ou utilisation d’une radio perdue par un policier ? (NYMag)

Ransomware : les entreprises refusent de payer… sauf quand elles sont victimes

L’étude « 2016 Executive Application & Network Security» de Radware montre que l’essentiel des craintes en matière de sécurité informatique se cristallisent autour du télétravail, de l’Internet des objets, du ransomware et des « wearables »

Combien d’entreprises sont prêtes à verser une rançon en cas d’attaque informatique au « ransomware » ? Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, parmi les directeurs et responsables informatiques qui n’ont pas encore été confrontés à ces attaques, 84% déclarent qu’ils ne paieraient pas. Pourtant 43% des entreprises victimes ont fini par payer. C’est ce que révèle l’étude 2016 de Radware « Executive Application & Network Security».

Radware, spécialiste de la disponibilité applicative et de la sécurisation des centres de données et des applications, a interrogé plus de 200 dirigeants d’entreprises et DSI aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Il en ressort que les entreprises américaines admettent plus volontiers qu’elles accepteraient de payer une rançon. 23% des dirigeants d’entreprises américaines n’ayant jamais été victimes d’une telle attaque se disent prêts à verser une rançon contre 9% seulement au Royaume-Uni. En moyenne, les entreprises ont versé des rançons de l’ordre de 7 500 dollars aux Etats-Unis et de 22 000 livres sterling au Royaume-Uni.

« C’est un exemple marquant des nouvelles décisions que les dirigeants et DSI sont amenés à prendre dans le domaine de la sécurité », déclare Carl Herberger, vice-président des Solutions de Sécurité de Radware. « Il est facile de dire qu’on ne paiera pas tant que le système n’est pas bloqué est rendu inaccessible. Les entreprises qui prennent des mesures de sécurité proactives réduisent les risques de devoir faire face à de telles décisions. »

L’étude « 2016 Executive Application & Network Security» révèle également quelles sont les menaces informatiques qui préoccupent le plus les dirigeants d’entreprises et les membres de la direction. Rien de mieux que d’anciens pirates pour mener la garde : les dirigeants considèrent que des pirates expérimentés sont les mieux placés pour mettre leurs systèmes à l’épreuve. 59% des sondés ont recruté ou envisagent de recruter d’anciens hackers pour les aider à renforcer leur sécurité. L’un d’eux a résumé : « Il n’y a pas meilleur garde-chasse qu’un ancien braconnier ».

Le télétravail expose à des risques supplémentaires : l’étude a révélé que l’organisation du télétravail dans les entreprises est en train d’être revue. 41% des sondés déclarent avoir modifié les règlements internes ces deux dernières années pour mieux encadrer ces pratiques. Il convient de mieux encadrer l’utilisation des wearables : une entreprise sur trois environ a mis en place des règles de sécurité appliquées aux wearables ces deux dernières années. Pourtant 41% des sondés reconnaissent n’appliquer aucune règle sur ce type de terminaux si bien qu’ils représentent une vulnérabilité croissante. Ceci s’explique peut-être par le fait que les wearables ne sont pas considérés comme une cible principale. 18% seulement des sondés les désignent comme des vecteurs d’attaques privilégiés par les hackers dans les années à venir.

Les nouveaux objets connectés, prochaine frontière de la sécurité : loin devant les wearables, de nombreux dirigeants estiment que l’Internet des objets pourrait poser de sérieux problèmes de sécurité. 29% considèrent en effet que les objets connectés sont des vecteurs extrêmement probables d’attaques, dans des proportions équivalentes à l’infrastructure réseau (31% des réponses).

Se remettre d’une cyberattaque peut coûter cher : plus d’un tiers des sondés aux Etats-Unis ont révélé avoir perdu plus d’1 million de dollars suite à une cyberattaque, plus de 10 millions de dollars pour 5% d’entre eux. Au Royaume-Uni, la facture est en moyenne moins salée, puisqu’ils sont 63% à déclarer avoir perdu moins de 351 245 livres sterling (environ 500 000 dollars), et 6% plus de 7 millions de livres sterling.

Le risque ransomware pour la sécurité s’étend à toute l’activité : que les attaques soient motivées par l’appât du gain ou pas, elles ont de graves répercussions sur les finances et sur la réputation des entreprises victimes. Interrogés sur les conséquences des cyberattaques qu’ils craignent avant tout, les dirigeants ont répondu majoritairement (34%) le préjudice sur la réputation. La perte d’exploitation (31%), le manque à gagner (30%), la baisse de productivité (24%) et la chute du cours des actions (18%) viennent ensuite.

Méthodologie de l’étude
A la demande de Radware, Merrill Research a interrogé 205 dirigeants et DSI (104 aux Etats-Unis, 101 au Royaume-Uni) en avril et mai 2016. Pour être éligibles à cette étude, intitulée « 2016 Executive Application & Network Security », les sondés devaient représenter une entreprise avec un chiffre d’affaires d’au moins 50 millions de dollars (ou équivalent) et occuper le poste de vice-président senior ou un poste de direction plus élevé encore dans la hiérarchie. Autant de hauts dirigeants et de vice-présidents seniors ont été interrogés. La moitié environ des entreprises ayant participé à l’étude ont entre 1 000 et 9 999 salariés, 3 800 en moyenne.

Secure-K Personal Edition

Lancement d’un nouveau système d’exploitation sur une clé USB pour crypter les e-mails, les t’chats et les appels, et naviguer de façon anonyme.

Secure-K Personal Edition est un appareil mobile à double chiffrement : tout ce dont vous avez besoin pour protéger vos données en réseau comme un expert en sécurité. Mon-K Data Protection Ltd. présente Secure-K Personal Edition, un système d’exploitation chiffré sur une clé USB, avec un niveau de sécurité militaire, issu d’Enterprise Edition. Comprend Secure-Mail, Secure-Chat et Secure-Web pour le chiffrage des e-mails, des t’chats et des appels en ligne, et la navigation anonyme sur Internet.

En cas de vol ou de perte, après 10 tentatives de saisie du code PIN, les données de votre Secure-K deviennent illisibles. Afin que toutes vos données enregistrées soient conservées de façon sûre, et pour pouvoir les récupérer, Mon-K a introduit un système de chiffrement « Sauvegarde et restauration » : DigitalArx, une solution Cloud Computing présentant des normes de sécurité élevées et un chiffrement des données sophistiqué impossible à déverrouiller, même par les administrateurs. DigitalArx permet également de partager et synchroniser les données.

« Nous avons tous appris que les données sur Internet ne sont pas sécurisées.  Où et dans quelles mains elles aboutissent demeure un mystère. Toutefois, il est certain que pour certaines entités, elles sont précieuses », a déclaré Paolo Ferrari, co-fondateur de Mon-K. « Secure-K a été conçu pour nous faciliter la vie et nous transformer en experts en sécurité. Utiliser Secure-K Personal Edition implique exercer un contrôle direct sur vos données, ainsi que sur celles que vous transmettez via Internet, tout en protégeant votre vie privée, comme le ferait un véritable expert de la sécurité. »

Secure-K Personal Edition est une plateforme multiple, basée sur Secure-K OS, ne nécessitant aucune installation de logiciel et capable de fonctionner sur presque n’importe quel PC, même obsolète.  Les deux niveaux de chiffrement, à l’échelle du matériel et des logiciels, offrent une sécurité maximale. Secure-K Personal Edition sera disponible en octobre 2016.

Règlement 2016/679 : 5 questions sur le Règlement Européen de Protection des Données Personnelles

Le règlement 2016/679 du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles sera applicable à partir du 25 mai 2018 dans tous les pays de l’Union européenne. Pour les entreprises, le compte à rebours a commencé. Il convient d’être en mesure de faire face au nouveau cadre juridique européen avant sa date d’application. Qu’est-ce que cela implique pour les entreprises ?

Règlement 2016/679 – Quels sont les règles d’application territoriale ? Ce nouveau règlement européen sera d’application directe dans les 28 pays membres de l’UE. Il n’y aura pas de loi nationale de transposition. Ce Règlement s’appliquera à l’identique en « écrasant » les différentes législations nationales existantes en la matière.

Concrètement, que prévoit ce Règlement ?
Si les personnes dont les données personnelles sont collectées résident sur le territoire de l’UE (quelle que soit la localisation de celui qui collecte) : le Règlement 2016/679 s’appliquera obligatoirement à cette collecte et à tout traitement ultérieur des données ainsi collectées. Si le prestataire qui collecte ou traite des données personnelles est situé sur le territoire de l’UE : le Règlement 2016/679 s’appliquera également obligatoirement, même pour des données collectées hors UE. Cela devrait permettre à des non-résidents de l’UE d’obtenir une protection là ou leur propre pays de résidence n’en propose pas forcément.

Quels sont les droits et obligations des entreprises qui collectent et traitent des donnÉes personnelles sur le territoire de l’UE ? L’idée de fond de cette règlementation est d’imposer une transparence lors de la collecte et de tout autre « traitement » des données personnelles. Chaque  “maitre de fichiers” sera dans l’obligation de tenir un registre des traitements opérés et de prendre des mesures « effectives » de sécurisation technique des traitements. Un régime nouveau d’information obligatoire sera mis en place pour contrer toute violation des traitements. Le régime des sanctions est substantiellement “boosté” pour envisager des amendes pouvant aller jusqu’à 4% du chiffre d’affaires mondial des récalcitrants.

Existe-t-il un régime particulier applicable aux “sous-traitants” ?
Les prestataires de service en mode SaaS et les hébergeurs seront tous “sous-traitants” au sens de la nouvelle réglementation européenne. Et c’est à leur niveau que se situent les plus grands changements avec l’arrivée de cette législation. Lorsqu’une entreprise qui collecte des données personnelles fera appel à un prestataire de service en mode SaaS, elle devra veiller à ce que son « sous-traitant » respecte ses directives ainsi que les obligations spécifiques qui s’imposeront aussi à ses sous-traitants. Sous la directive 95/46 (dont l’abrogation est fixée au 25 mai 2018) il suffisait que le prestataire (sous-traitant) s’engage par contrat à ne traiter les données du “maitre du fichier” que sur instructions écrites de ce dernier. Le prestataire sous-traitant devait simplement sécuriser techniquement les traitements auxquels il procédait. A l’avenir, les choses vont devoir être formalisées pour plus de transparence dans les relations entre le “maitre du fichier” et son prestataire SaaS. L’hypothèse de la sous-sous–traitance, extrêmement courante aujourd’hui dans l’industrie du logiciel en mode SaaS, est également directement impactée par cette règlementation. Car on ne trouve aujourd’hui plus guère de service SaaS sans un contrat d’hébergement avec un tiers au contrat SaaS. Ce tiers, c’est l’hébergeur qui est sous-traitant d’un service au profit des prestataires SaaS. Et Bruxelles n’a pas oublié ces professionnels dont le rôle est déterminant dans le traitement et le stockage des données personnelles.

Quels sont les droits des “personnes concernées” ?
Les personnes physiques dont les données sont collectées doivent d’abord pouvoir s’assurer qu’elles ont donné leur consentement à la collecte et au traitement ultérieur de leurs données. Le Règlement 2016/679 définit sans ambiguïté la notion de consentement : « toute manifestation de volonté, libre, spécifique, informée et univoque par laquelle la personne concernée accepte, par une déclaration ou par un acte positif explicite, que des données [personnelles] la concernant fassent l’objet d’un traitement ». Déjà, à ce stade, il faut noter que le consentement ne pourra plus être présumé (principe de l’opt-out) mais bien exigé de manière positive et au préalable (principe de l’opt-in).

Le Règlement pose ensuite une série de critères que doivent respecter tous les traitements de données personnelles : les données doivent être traitées de manière « licite, loyale et transparente » pour la personne concernée. Ce critère de transparence est la grande nouveauté de ce texte. Ce texte précise en plus que les données personnelles ne peuvent être collectées et traitées « pour des finalités déterminées, explicites et légitimes, et ne peuvent pas être traitées ultérieurement de manière incompatible avec ces finalités ».

Pour ce qui est des droits accordés aux personnes dont les données personnelles sont traitées, le nouveau Règlement confirme l’existence du droit d’accès, du droit à la rectification et du droit à s’opposer à un traitement. Sont nouveaux le droit à l’effacement (droit à l’oubli), le droit à la limitation du traitement et le droit à la portabilité des données. Enfin, le Règlement consacre de nouvelles dispositions sur le « profilage » des personnes dont les données sont traitées et encadre à ce titre de manière originale les « décisions individuelles automatisées » comprenant un « profilage ».

Y a-t-il un durcissement des obligations de sécurité ?
Tout à fait ! Et c’est une des grandes nouveautés du Règlement 2016/679.  En parallèle de l’obligation de tenue d’un « registre des activités de traitement » de données personnelles, les professionnels qui collectent des données personnelles ont une obligation de sécurisation des traitements auxquels ils procèdent. A ce titre, chaque responsable du traitement et chaque sous-traitant doit mettre en œuvre « les mesures techniques et organisationnelles appropriées afin de garantir un niveau de sécurité adapté au risque ».

Ces mesures techniques peuvent prendre plusieurs formes :

Ø    la pseudonymisation et le chiffrement des données ;
Ø    des moyens permettant de garantir la confidentialité, l’intégrité, la disponibilité et la résilience des systèmes et des services de traitement ;
Ø    des moyens permettant de rétablir la disponibilité des données en cas d’incident physique ou technique ;
Ø    une procédure visant à tester, à analyser et à évaluer régulièrement l’efficacité des mesures techniques et organisationnelles destinées à assurer la sécurité du traitement.

Le renforcement des obligations de sécurité passe également par la transparence de la communication sur les atteintes aux données. C’est pourquoi le Règlement impose aux responsables de traitement une obligation d’information des autorités de contrôle en cas d’atteinte à la sécurité du traitement, qui entraîne une destruction, une perte, une altération, une divulgation ou un accès non autorisé aux données.

Cette obligation d’information en cas d’atteinte aux conditions normales de stockage et d’accès aux données s’impose à l’identique à tout sous-traitant (on pense aux prestataires de service en mode SaaS ou aux hébergeurs) qui a l’obligation d’informer le responsable du traitement de toute atteinte à la sécurité, à charge pour le responsable d’en informer à son tour son autorité de contrôle. (Marc-Antoine Ledieu avocat et Frans Imbert-Vier, Président Directeur Général d’Ubcom.)