Archives de catégorie : Cybersécurité

Actualités liées à la CyberSecurité.

Craquer un mot de passe Wi-Fi WPA2 n’a jamais été aussi facile

Il n’est pas toujours facile de sécuriser un réseau domestique, même quand toutes les précautions possibles sont prises. Beaucoup de facteurs entrent en jeu et l’un d’entre eux est bien sûr le routeur. Jusqu’à présent, tout ce qu’il vous fallait était un mot de passe assez fort et un chiffrement WPA2. Mais les choses ont changé. Les chercheurs ont découvert un nouveau moyen apparemment très facile de pirater les réseaux Wi-Fi compatibles WPA/WPA2 PSK.

Cette nouvelle méthode de piratage des mots de passe Wi-Fi a apparemment été découverte par hasard : les chercheurs en sécurité travaillant sur Hashcat, un outil de craquage de mot de passe très populaire, essayaient en fait de trouver de nouvelles façons de craquer le protocole de sécurité sans fil WPA3 lorsqu’ils sont tombés sur cette nouvelle méthode WPA2. La nouvelle méthode pourrait permettre aux pirates d’obtenir la clé pré-partagée (pre-shared key, PSK) pour le Wi-Fi, ce qui leur donnerait accès au réseau. La grande différence par rapport aux méthodes précédentes est apparemment que les cybercriminels n’ont pas besoin de capturer un 4-Way Handshake complet. Au lieu de cela, la nouvelle attaque est menée sur le RSN IE (l’élément d’information réseau de sécurité robuste) d’une seule trame EAPOL.

Selon les chercheurs, l’attaquant qui communique maintenant directement avec le point d’accès n’a plus besoin qu’un utilisateur se connecte au réseau cible pour capturer ses données de connexion (ce qui était nécessaire auparavant). Cette attaque sans client apporte quelques autres avantages : plus d’éventuels mots de passe invalides, plus de trames EAPOL perdues à cause d’un point d’accès trop éloigné des cybercriminels, plus de formats de sortie spéciaux pour les données finales.

La plupart des routeurs modernes sont vulnérables

Bien que les chercheurs ne sachent pas encore avec certitudes quels fournisseurs et quels modèles de routeurs seront affectés par cette technique, les perspectives ne sont pas réjouissantes : tous les réseaux 802.11i/p/q/r avec des fonctions d’itinérance activées pourraient être sensibles à la nouvelle attaque ; par conséquent, cela affecterait la plupart des routeurs modernes. Malgré cette triste réalité, il y a deux choses que vous pouvez faire pour vous assurer de rester le plus en sécurité possible jusqu’à l’arrivée sur le marché de WPA3, qui est immunisé contre cette attaque :

Utiliser un mot de passe fort : Même avec cette attaque, le pirate devra attaquer votre mot de passe en force brute. Choisissez donc un mot de passe Wi-Fi fort, très fort. En cas de doute, vous pouvez toujours compter sur un gestionnaire de mots de passe pour faire le travail à votre place. Mettre à jour votre routeur : Mettez à jour votre routeur dès que des mises à jour sont disponibles. Si vous avez un très vieux routeur qui ne reçoit plus de mises à jour, il est recommandé d’en acheter un nouveau, au plus tard dès que les nouveaux routeurs WPA3 seront disponibles. (Par Nicole Lorenz, Avira)

Pirater des cerveaux pour manipuler et voler des souvenirs : la technologie de base existe

Organe en perpétuelle évolution, le cerveau et son fonctionnement posent de nombreuses questions. Ainsi, les scientifiques travaillent sur la découverte du mode de création des souvenirs dans le cerveau pour pouvoir les cibler, les restaurer et les enrichir au moyen d’ implants, et les technologies nécessaires existent d’ores et déjà sous la forme de dispositifs de stimulation profonde du cerveau.

Néanmoins, à l’avenir, des cyberattaques pourraient exploiter des implants mémoriels pour voler, espionner, modifier ou contrôler des souvenirs humains, même si les menaces les plus extrêmes ne se profileront pas avant plusieurs décennies. Il existe donc, dans les logiciels et le matériel connectés, des vulnérabilités qu’il importe de traiter pour nous préparer aux menaces qui nous attendent, selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de Kaspersky Lab et le Groupe de neurochirurgie fonctionnelle de l’Université d’Oxford, publiée à l’occasion du sommet annuel Kaspersky NeXT à Barcelone.

Des implants de stimulation cérébrale, utiles à la médecine, mais vulnérables aux cyberattaques.

Les chercheurs ont associé une analyse pratique et théorique afin d’explorer les vulnérabilités actuelles des implants utilisés pour la stimulation cérébrale profonde. Appelés générateurs d’impulsions implantables (IPG) ou neurostimulateurs, ces dispositifs envoient des impulsions électriques vers des cibles spécifiques dans le cerveau pour le traitement de troubles tels que la maladie de Parkinson, le tremblement essentiel, la dépression majeure ou les TOC (troubles obsessionnels compulsifs). La dernière génération en date de ces implants s’accompagne de logiciels de gestion pour les médecins comme les patients, installés sur des tablettes et smartphones professionnels. La connexion entre les différents appareils repose sur le protocole standard Bluetooth.

Les chercheurs ont établi un certain nombre de scénarios de risques existants et potentiels, dont chacun pourrait être exploité par des attaques :
· Exposition des infrastructures connectées : les chercheurs ont découvert une vulnérabilité grave et plusieurs mauvaises configurations préoccupantes dans une plate-forme de gestion en ligne très répandue parmi les équipes chirurgicales, des failles susceptibles de conduire un intrus vers des données sensibles et des procédures de traitement.

· Le transfert de données non sécurisées ou non cryptées entre l’implant, le logiciel de programmation et les réseaux associés pourrait permettre la manipulation malveillante des implants d’un patient, voire de groupes entiers de patients connectés à la même infrastructure. Il risquerait d’en résulter la modification de réglages entraînant une douleur, une paralysie ou encore le vol de données personnelles, privées et confidentielles.

· En raison de contraintes de conception, la sécurité des patients prend le pas sur celle des données. Par exemple, un implant médical doit pouvoir être contrôlé par les médecins dans les situations d’urgence, notamment lorsque le patient est hospitalisé loin de son domicile. Cela exclut l’utilisation de tout mot de passe qui ne soit pas largement connu du personnel médical. En outre, cela implique que ces implants soient dotés par défaut d’un « backdoor » (un accès dérobé).

· Comportement non sécurisé du personnel médical : des logiciels critiques conservent souvent leurs mots de passe par défaut, utilisés pour l’accès à Internet ou à des applications complémentaires téléchargées.

Des méthodes scientifiques et médicales en perpétuelle évolution, qui nécessitent un accompagnement en cybersécurité

Il est indispensable de remédier à ces vulnérabilités car les chercheurs estiment qu’au cours des prochaines décennies, des neurostimulateurs plus avancés et une compréhension plus approfondie de la formation et de la mémorisation des souvenirs dans le cerveau humain vont accélérer le développement et l’utilisation de ce type de technologies et susciter de nouvelles possibilités de cyberattaques.

Dans les cinq années à venir, des scientifiques pensent pouvoir enregistrer sous forme électronique les signaux cérébraux qui créent les souvenirs, puis les enrichir voire les réécrire avant de les réimplanter dans le cerveau. D’ici une dizaine d’années pourraient apparaître sur le marché les premiers implants commerciaux destinés à stimuler la mémoire et, dans une vingtaine d’années, la technologie pourrait avoir suffisamment progressé pour permettre une prise de contrôle poussée des souvenirs.

Parmi les nouvelles menaces qui en découleront pourrait notamment figurer la manipulation de masse de populations par l’implantation ou l’effacement de souvenirs relatifs à des événements politiques ou à des conflits, tandis que des cybermenaces « réorientées » pourraient cibler de nouvelles opportunités de cyberespionnage ou bien le vol, la suppression ou le « verrouillage » de souvenirs (par exemple pour l’extorsion d’une rançon en échange de leur déblocage).

Au sujet des résultats de l’étude, Dmitry Galov, chercheur junior en sécurité au sein de l’équipe GReAT de Kaspersky Lab, commente : « Les vulnérabilités actuelles sont à prendre au sérieux car la technologie existant aujourd’hui préfigure ce qui verra le jour à l’avenir. Même si aucune attaque visant des neurostimulateurs n’a encore été observée, il existe des faiblesses qui ne seront pas difficiles à exploiter. Il nous faut réunir les professionnels de santé, les spécialistes de la cybersécurité et les fabricants pour étudier et corriger toutes les vulnérabilités potentielles, qu’elles soient déjà visibles actuellement ou qu’elles apparaissent dans les années à venir. »

Laurie Pycroft, chercheuse doctorale au sein du Groupe de neurochirurgie fonctionnelle de l’Université d’Oxford, ajoute : « Les implants mémoriels sont une perspective bien réelle et passionnante, offrant des bienfaits considérables pour la santé. Si l’idée de pouvoir modifier et enrichir nos souvenirs à l’aide d’électrodes paraît relever de la science-fiction, elle repose sur des fondements scientifiques solides qui existent dès à présent. L’arrivée de prothèses mémorielles n’est qu’une question de temps. La collaboration afin de cerner et de traiter les risques et vulnérabilités qui arrivent, et ce alors que cette technologie est encore relativement neuve, se révèlera payante à l’avenir. »

L’étude, intitulée The Memory Market: Preparing for a future where cyber-threats target your past, est disponible ici.

P4R4Risque, un support ludique dédié à la sensibilisation cybersécurité

C’est à Quebec que j’ai rencontré Christopge Jolivet le concepteur d’un support de sensibilisation à la cybersécurité baptisé P4R4Risque. Un support de sensibilisation sous la forme d’un jeu de plateau efficace.

S’il fallait définir rapidement P4R4Risque, je pourrai le traduire comme un jeu de plateau dédié à la cybersécurité. Des cases, des pions, des cartes et des dés. Mais la comparaison s’arrêtera là.

Christophe Jolivet indique que son support est dédié à la sensibilisation par le jeu. Un mode ludique pour parler d’une thématique cybersécurité au sein de son entreprise. « Par des séances de sensibilisation, explique l’auteur, vous stimulerez l’interaction entre les participants en les confrontant à des situations réelles« . Et c’est toute la force de P4R4Risque.

Des questions reprenant des situations que peuvent vivre les entreprises, les salariés, … Les participants sont dans la peau d’une compagnie fictive qui possède des actifs. Parmi ces actifs, l’information stratégique ou confidentielle (renseignements personnels) des clients. L’objectif est de protéger adéquatement l’information de votre compagnie contre les scénarios de risques qui se présenteront à vous à tour de rôle par l’acquisition et la mise en place de mesures stratégiques, tactiques, opérationnelles et complémentaires.

22 scénarios proposés. Ils regroupent 7 familles de risques d’affaires. Il n’y a pas de gagnant ni de perdant ! La finalité étant que ce support ludique déclenche des échanges entre les employés. L’auditoire comprend ce qu’est la gestion de risques (accepter, mitiger, transférer). Il comprend que ces mesures S/T/O/C atténuent les risques et qu’elles ne sont pas gratuites.

Une vision internationale de la gestion de risques basée sur ISO27005 et ISO31000. Vous pouvez y retrouver aussi, par exemple, une version RGPD ou encore PCI-DESS. P4r4risque est commercialisé à partir de 99 $ canadiens (66€).

RGPD : la CNIL précise les compétences du DPO

Le RGPD est entré en vigueur depuis plus de 5 mois et le ratio du nombre d’entreprises en conformité serait encore faible (inférieur à 25%) en France, si l’on en croit différentes études récentes et non-officielles. On sait en revanche que la CNIL, garante de la protection des données des citoyens français, a reçu 13 000 déclarations de DPO, soit seulement 16% des 80 000 estimées nécessaires. Le Délégué à la Protection des Données est pourtant considéré par la CNIL comme la clé de voûte de la conformité au règlement européen.

Pour mémoire, le RGPD est la nouvelle réglementation mise en place le 25 mai 2018 par l’Union Européenne pour contraindre toutes les organisations à garantir leur contrôle sur la collecte, le stockage et l’utilisation des données à caractère personnel des ressortissants européens. Les conséquences peuvent être très lourdes pour les entreprises, avec des amendes pouvant atteindre 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires annuel mondial. Sans compter bien sûr le risque sur la réputation de la société, sa perte de clientèle, les frais de procédures en cas de plaintes, etc.

RGPD et DPO : quelles sont les obligations de l’entreprise ?

Pour être en mesure de tenir leurs engagements, les entreprises doivent donc se doter d’un DPO, dont les missions sont stratégiques : conseils organisationnels, techniques et juridiques sur la bonne sécurité des données, relations avec la CNIL et les autres DPO, gestion des demandes d’exercice des droits, du respect des règles (Accountability) et des risques encourus.

D’après la CNIL, dans le cadre de la mise en application du RGPD, l’entreprise a l’obligation de :
Choisir son DPO en fonction de son expertise.
Veiller à ce que son expert reçoive la formation et les moyens matériels, financiers et intellectuels nécessaires pour mener à bien sa mission.
Veiller à ce que son DPO exerce ses activités sans conflit d’intérêts, en toute indépendance, qu’il puisse rendre compte de son action au plus haut niveau de l’entreprise.

Le choix du DPO doit être pris en fonction de ses compétences, mais aussi de son expérience de la protection des données, selon l’exposition aux risques identifiés de l’entreprise (classement risques EBIOS) :
Exposition basse : un minimum de 2 ans d’expérience peut être suffisant.
Exposition très haute : un minimum de 5 à 15 ans d’expérience peut s’avérer nécessaire.

Si l’on considère la pénurie actuelle de DPO et le caractère récent du métier, ces exigences d’expérience peuvent apparaître compliquées à remplir par tous.

Compétences et savoir-faire du DPO

Pour répondre aux nombreux questionnements des entreprises, la CNIL a publié au Journal Officiel le 11 octobre un référentiel listant les 17 critères cumulatifs auxquels un DPO doit pouvoir répondre pour être certifié par un organisme certificateur. Une démarche d’autant plus attendue que les profils ont été jugés très hétérogènes parmi les 13 000 DPO déclarés à la CNIL. Les compétences et savoir-faire que les DPO doivent satisfaire peuvent être regroupés en trois catégories, organisationnelle, juridique et technique :

Les savoirs organisationnels : le DPO conseille l’entreprise dans l’élaboration de procédures et politiques, ce qui induit des connaissances en gouvernance des entreprises. Par ailleurs, il est en mesure de mener un audit de conformité et de proposer des mesures de réduction ou gestion des risques, de les évaluer et d’en surveiller la mise en œuvre.

Les savoirs techniques et informatiques : le DPO doit mettre en œuvre les principes de minimisation ou d’exactitude, d’efficacité et d’intégrité des données et pouvoir exécuter les demandes de modification et d’effacement de données, ce qui impacte les systèmes et solutions de l’entreprise. Le DPO doit être ainsi force de conseils et de recommandations pour la mise en œuvre du « Privacy by Design » dans l’entreprise.

Les savoirs juridiques

Le DPO est un expert en protection juridique et règlementaire des données à caractère personnel. Outre le RGPD, il peut conseiller l’entreprise en cas de conflit de lois. Il participe à l’élaboration des contrats avec les partenaires, peut négocier avec le DPO du partenaire les clauses de protection de données personnelles. Il a également un rôle essentiel à jouer en matière de contentieux : il est l’interlocuteur de la CNIL et il instruit les plaintes des personnes concernées.

Avec ce référentiel de certification, l’entreprise dispose donc désormais d’éléments pour vérifier l’adéquation des savoirs en place en interne. Et force est de constater que le DPO doit faire figure de super-héros multi-compétences aux expertises transverses dans de nombreux domaines. Par ailleurs, il s’avère dans la pratique que la seule connaissance du texte de loi est insuffisante pour être en mesure de répondre à ces exigences.

La nécessaire montée en expertise du DPO

L’entreprise qui constate ne pas être en capacité à répondre aux critères du référentiel se trouve dans une position potentiellement à risque. Si elle dispose déjà d’un DPO en place, déclaré à la CNIL ou pas encore, il s’agit de mesurer l’écart d’expertise à combler et de l’accompagner en mettant à sa disposition les moyens matériels, financiers et intellectuels pour lui permettre d’atteindre les objectifs.

Selon l’exposition aux risques identifiées par l’entreprise, elle peut faire le choix d’une montée en expertise dans les catégories prioritaires pour elle. Par exemple, si l’organisation a une part importante de son activité en gestion par des prestataires externes. Elle devra les auditer régulièrement et réviser sa politique contractuelle. Le DPO, très attendu sur les aspects juridiques et audits. Il pourra alors avoir besoin d’un soutien sur des points précis tels que : auditer un traitement ou une conformité, mener un DPIA et gérer les risques, élaborer une procédure…

Le référentiel de la CNIL fixe le plancher des connaissances au suivi d’une formation de 35h sur le RGPD, afin d’en avoir une vision synthétique. Cela pourra s’avérer insuffisant tant la plupart des missions du DPO requiert des expertises fines dans des domaines très divers.

En prenant en compte l’isolement du DPO dans ses fonctions du fait de leur nature, et que la collaboration ou l’émulation avec des profils plus seniors dans l’entreprise est donc rarement possible, il n’est effectivement pas simple d’organiser un accompagnement dans sa montée en compétence. La CNIL encourage donc les DPO à s’organiser en groupes de travail réunis par secteurs d’activité, territoires ou même pour les indépendants à mutualiser leurs fonctions pour plusieurs entreprises. Cette approche ne produira néanmoins des résultats qu’à moyen terme et remplacera difficilement un transfert de savoir-faire par des DPO seniors.

Le choix de l’externalisation

Si l’entreprise ne dispose pas encore de DPO, ou si l’écart d’expertise à combler est trop important, l’externalisation totale ou partielle des fonctions de DPO peut être une option viable. Pour une entreprise de petite ou moyenne taille qui ne souhaite pas disposer d’un DPO en interne, avoir recours à des services extérieurs mutualisés est une des possibilités les plus pertinentes. Mais une externalisation partielle présente aussi l’avantage d’accompagner le DPO interne dans une partie de ses activités, avec un partage des pratiques professionnelles à l’aune des contraintes de l’entreprise. Une approche qui gagnera en efficacité si elle envisage un plan global de formation du DPO. (Par Patricia Chemali-Noël, Expert en Protection des Données chez Umanis)

La sécurité de l’IoT souffre encore de failles majeures

Si personne ne remet en cause l’intérêt et la rapidité des progrès de l’Internet des Objets (IoT), la sécurité des objets connectés, elle, continue d’inquiéter. Il est en effet relativement simple de les pirater et les nombreuses cyberattaques récentes ont montré les dangers d’un réseau globalisé.

La transformation numérique du monde progresse, avec dans son sillage, de plus en plus d’appareils intelligents qui communiquent entre eux (y compris dans des secteurs sensibles) afin de nous faciliter la vie. Mais l’IoT a aussi des faiblesses évidentes de sécurité.

Quand des cybercriminels détectent des équipements IoT vulnérables, il leur suffit souvent d’actions basiques pour les pirater. Les moyens les plus simples demeurent l’attaque par force brute pour trouver un mot de passe ou encore l’utilisation des identifiants de connexion par défaut, configurés en mode usine. Car il est malheureusement clair que, pour des raisons de coût, de nombreux fabricants utilisent les mêmes données de connexion standards pour tous leurs appareils, au lieu de définir un mot de passe distinct pour chacun. En utilisant des Botnets récupérés sur le Darknet, il devient ainsi possible d’infecter des milliers d’équipements d’un seul coup.

Un état des lieux alarmant

La vérité, c’est que les objets connectés n’ont jamais vraiment été sûrs, et il est évident que certains risques vont s’intensifier. L’une des plus graves menaces de ces dernières années a été le Botnet Mirai, qui a provoqué des attaques DDoS massives à l’aide d’identifiants de connexion standards. Il a permis de mettre en évidence que des produits chinois bon marché, tels que des webcams, figurent parmi les équipements IoT les plus vulnérables, qui ne devraient être utilisés que dans des environnements isolés.

Depuis que le code source de Mirai a été publié, pratiquement tout le monde peut faire fonctionner son propre Botnet IoT ou réécrire le code de programmation à sa façon, ce qui a permis à de nombreuses mutations de Mirai de voir le jour.

Les autres moyens d’infecter un objet connecté étant plus sophistiqués et onéreux, ils sont moins répandus. C’est le cas par exemple de l’ingénierie inverse des firmwares ou des systèmes d’exploitation, qui requiert des connaissances techniques pointues et beaucoup de temps. Des stratégies de sécurité peuvent néanmoins s’appliquer dans ce domaine.

En finir avec les mots de passe standards

Une solution possible et efficace pour améliorer la sécurité dans l’IoT, permettre aux utilisateurs de modifier facilement leurs identifiants de connexion. Certes, cette stratégie n’aurait d’efficacité que sur les méthodes d’infiltration les plus élémentaires, mais le jeu en vaut la chandelle puisque ce sont les plus répandues.

Les fabricants pourraient ainsi « forcer » leurs clients à modifier leurs identifiants de connexion en rendant obligatoire la saisie d’un mot de passe unique et fort lors du démarrage initial de l’appareil. Les fabricants pourraient également attribuer un mot de passe unique généré aléatoirement à chaque périphérique et l’envoyer au client avec l’objet connecté.

En pratique, le changement d’identifiants de connexion limiterait nettement le nombre d’appareils vulnérables et compliquerait la tâche des hackers et bots qui essaient d’en prendre le contrôle.

Le problème des clés de chiffrement

Les fabricants peinent à concevoir des objets qui intègrent d’office des mécanismes de sécurité. Ces équipements destinés aux particuliers ou aux entreprises. C’est notamment le cas pour le chiffrement.

Dans les faits, rien n’empêche de chiffrer les données qu’un objet connecté recueille et transmet à un autre périphérique ou vers le cloud pour analyse. Il est ainsi possible de trouver de très bons conseils à propos des algorithmes. Il existe plusieurs solutions de chiffrement Open Source.

Mais c’est au niveau de la protection et de la gestion des clés de chiffrement que le bât blesse. Or, ces carences retirent toute efficacité au processus de chiffrement. Une clé mal gérée peut rendre le chiffrement inutilisable, si par exemple elle n’est pas rendue disponible dans un processus d’authentification. Le nombre de périphériques dans l’IoT exacerbe ainsi de manière exponentielle les défis du chiffrement et de la gestion des clés.

S’ajoute à cela le fait que beaucoup d’objets connectés n’ont pas les capacités techniques requises pour chiffrer les données efficacement. Dotés d’un espace de stockage limité, ils ne peuvent généralement pas intégrer une connexion SSL digne de ce nom. Les fabricants d’objets connectés, en particulier ceux destinés au grand public, continuent ainsi de commercialiser des appareils dont la sécurité est légère, sinon inexistante. Et nous ne pouvons pas y faire grand-chose.

La cybersécurité est l’affaire de tous

Si le public est de plus en plus sensible aux failles des objets IoT, cette prise de conscience est pour l’heure insuffisante. Pas d’impact sur les décisions d’achat. Les facteurs déterminants restent les fonctionnalités et le prix. Pour preuve, le succès actuel des Amazon Echo et Google Home auprès des consommateurs.

Ainsi, s’il est vrai que la première grande vague d’attaques, avec le Botnet Mirai en tête, n’a pas manqué d’attirer l’attention des spécialistes de la cybersécurité, le consommateur lambda, lui, n’a pas encore conscience de l’ampleur du problème.

Ceci étant, on assiste à l’émergence d’une petite, mais croissante, fraction de consommateurs qui s’inquiètent vraiment de la sécurité des objets connectés, en particulier celle des enceintes intelligentes capables d’écouter tout ce qui se dit à proximité d’elles. La pression sur les fabricants augmente donc et avec elle, la demande de meilleures mesures de sécurité et de protection des données. (Tribune de Christophe da Fonseca, Sales Development Manager France chez Paessler AG envoyée à toutes les rédactions web)

Espionnage des conducteurs de voiture via leur autoradio

Les habitudes d’écoute de milliers de conducteurs de voitures surveillées, sans consentement, durant 3 mois. But final, diffuser des publicités ciblées !

Environ 90 000 conducteurs de véhicules General Motors ont été surveillés par le constructeur de voitures. Les propriétaires et leurs passagers ont été surveillés durant 3 mois alors qu’ils voyageaient sur les routes de Chicago et de Los Angeles. C’est l’équipe Detroit Free Press qui a révélé cet espionnage qui s’est déroulé en 2017. General Motors a confirmé cette « écoute » qui aurait été mis en place dans le cadre de son programme de suivi de radio. La société a reconnu collecter des données afin de les utiliser manière intelligente. Bref, traduisez par la diffusion de publicités ciblées. Vous comprenez maintenant pourquoi le fait de savoir que Renault a choisi Google comme moteur de recherche peut inquiéter les utilisateurs. Google connaîtra l’ensemble des comportements des conducteurs de voiture de la marque française. Qwant aurait été parfait pour éviter ce ciblage.

Via le Wi-Fi des voitures

Pour général Motors, lors de son test de trois mois, l’espionnage a utilisé le Wi-Fi proposé dans les voitures pour suivre les habitudes de certains de ses conducteurs dans l’espoir de voir s’il existait un lien entre ce que les conducteurs écoutent et ce qu’ils achètent. GM, avec 10 millions de voitures en circulation, est l’un des premiers constructeurs à entreprendre une telle étude. A noter que les 90 000 conducteurs de Los Angeles et de Chicago impactés avaient accepté de participer à une « proof of concept » sans connaitre la finalité de cette preuve de concept. « Les données sont ensuite agrégées et anonymisées. Les résultats obtenus sur un très grand échantillon et n’incluent aucune information personnellement identifiable » indique General Motors.

Espionnage dans nos voitures

L’espionnage, via les automobiles, n’est pas une nouveauté. Je vous passe les contenus que sont capables de stocker les « clés » sans fil des voitures. En 2015, Chevrolet proposait aux parents un logiciel d’espionnage, Teen Driver, intégré dans ses voitures. Raison invoquée, permettre aux parents de suivre leurs enfants conducteur ! Mais aussi être averti si la vitesse est dépassée (vitesse choisie par les parents). Recevoir des rapports sur les véhicules. Limiter le volume audio de l’auto radio.

Risques ! En vacances, hors de vos murs, le WIFI ne s’utilise pas sans VPN

Une enquête menée par HideMyAss! révèle en effet que, si la grande majorité (80 %) des Français sont conscients des risques de sécurité en ligne, près d’un internaute sur cinq (17 %) se connecte toujours à des réseaux Wi-Fi gratuits dans des lieux publics.

Selon une étude récente, partir en vacances est un besoin vital pour 55 % des Français. Seulement, à l’approche des vacances de la Toussaint, le même dilemme se pose pour toutes les familles qui ont décidé d’en profiter pour voyager : comment occuper les enfants ? Sécurité des données ! Selon Harris Interactive, disposer d’un accès à Internet constitue un critère important pour 71 % des Français, pour choisir leur lieu de vacances. En effet, ils vont se connecter, entre autres, pour rester en contact avec des proches, planifier des loisirs ou encore surveiller leur compte bancaire.

Pour Brad Pool, Responsable chez HideMyAss!, bien que cela soit pratique, se connecter à n’importe quel endroit, à tout moment, comporte de nombreux risques, si on ne se montre pas vigilant : « Une enquête menée par HideMyAss! révèle en effet que, si la grande majorité (80 %) des Français sont conscients des risques de sécurité en ligne, près d’un internaute sur cinq (17 %) se connecte toujours à des réseaux Wi-Fi gratuits dans des lieux publics. Parmi ces derniers, près de la moitié des répondants (47 %) admet préférer se connecter aux réseaux Wi-Fi gratuits qui ne nécessitent ni inscription, ni mot de passe. Or, ces critères de connexion attestent en réalité de leur manque de sécurisation. ».

Risques réels

Les risques augmentent d’autant plus pour les personnes qui se connectent au Wi-Fi de leur hôtel. L’année dernière, des recherches ont ainsi montré que le groupe de hackers russes ‘Fancy Bear’ ciblait les réseaux Wi-Fi d’hôtels dans toute l’Europe, pour installer des logiciels malveillants sur les appareils des vacanciers. Pour s’immiscer dans les terminaux et récupérer des informations personnelles, les cybercriminels créent aussi de faux réseaux Wi-Fi, dotés d’un nom proche de celui de l’hôtel, pour inciter les voyageurs à s’y connecter.

Près de la moitié des utilisateurs français (47 %) se fient à un logiciel, ou une application, pour assurer leur sécurité en ligne, et 28 % affirment éviter de saisir des informations sensibles sur un réseau Wi-Fi public, telles que des identifiants de connexion ; mais de nombreuses personnes ne sont pas aussi prudentes. Presque un répondant sur dix pense que la sécurité du fournisseur réseau le protège, et seuls 12 % des français utilisent un proxy ou un réseau privé virtuel (VPN) pour sécuriser leur connexion.

Trois démarches clés peuvent aider les familles à protéger leurs données

  1. S’assurer que la connexion Wi-Fi est sécurisée. Les points d’accès Wi-Fi publics sont en effet des cibles de choix pour les pirates. S’ils se connectent au même réseau qu’un internaute, ils peuvent facilement voir les sites web visités, leur historique de navigation, ainsi que leurs mails et identifiants de connexion. Pour toute navigation hors du réseau domestique, il est donc fortement conseillé d’installer un VPN sur ses appareils pour sécuriser la connexion, et de minimiser les risques de compromission avec des extensions de navigateur telles que « HTTPS Everywhere ».
  1. Désactiver les services de géolocalisation et, si possible, l’extraction de métadonnées sur les appareils et navigateurs. Dans le cas contraire, le simple fait de partager une photo sur un réseau social permet de révéler sa position, ou celle d’un membre de sa famille.
  1. Installer un logiciel de sécurité de confiance sur les smartphones et les tablettes. De très bonnes versions gratuites sont disponibles, et réduisent tout risque de perte de données personnelles ou de vol d’identité.

Si, comme l’indique le rapport Harris Interactive, plus de 8 Français sur 10 utilisent Internet durant leurs congés pour rester en contact avec leurs proches, ou pour planifier et réserver des activités, les pirates informatiques sont eux aussi au rendez-vous et profitent de chaque vulnérabilité pour opérer. Partant du constat que les cyberattaques ont augmenté de 100 % ces deux dernières années, d’après un rapport publié par ThreatMetrix, il est urgent que les vacanciers connaissent et adoptent les bonnes pratiques en ligne pour y faire face et pour protéger leurs informations sensibles, non seulement en voyage, mais également le reste de l’année.

Élaborer une stratégie de sécurité des données – pourquoi les acteurs du marché doivent collaborer

D’ici 2025, près de 90 % des données créées dans le monde nécessiteront un certain niveau de sécurité, mais moins de la moitié seront sécurisées.

L’augmentation de l’influence des données sur nos données personnelles, nos vies personnelles et professionnelles au cours des dernières années a été plus rapide que ce que l’on pouvait imaginer. Le rythme du changement devrait se poursuivre : selon le rapport Data Age 2025 d’IDC et de Seagate, d’ici 2025, le volume de données mondial pourrait atteindre 163 zettaoctets et 90 % de ces données nécessiteront un certain niveau de sécurité, mais moins de la moitié seront sécurisées. Face aux cas de violation de données et de cybercriminalité qui font beaucoup parler d’eux dans les médias, les entreprises de différents secteurs, tels que la finance, le transport, la santé et la distribution, reconnaissent le besoin urgent d’investir dans la sécurité des données.

Comme on pouvait s’y attendre, ce regain d’intérêt pour les produits de sécurité des données n’a pas échappé au marché de la sécurité. Celui-ci est à présent sous de nouvelles offres de produits et solutions qui prétendent répondre aux préoccupations des entreprises et aux nouvelles réglementations gouvernementales, telles que le règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne. Selon un récent rapport de MarketsandMarkets, le marché mondial de la cybersécurité pourrait atteindre 231 milliards de dollars d’ici 2022.

Manque de vision d’ensemble

Bien que l’augmentation des dépenses puisse être une bonne chose pour la sécurité des données, il est à craindre que, dans la course visant à être le premier à commercialiser de nouveaux produits et services, les fournisseurs du secteur de la sécurité n’aient pas de vision d’ensemble. La sécurité est un cercle et non une ligne : il incombe à chaque acteur impliqué dans la gestion et le traitement des données de garantir leur sécurité. Concrètement, cela implique de recentrer l’attention sur les domaines de la protection matérielle et logicielle qui n’ont jamais été au centre des préoccupations ou fait l’objet d’importants investissements de la part des entreprises, la sécurité au niveau des disques étant à cet égard un parfait exemple.

Un problème de silos

Comme pour bon nombre d’autres questions liées aux technologies de l’information, le problème commence par les silos. Aujourd’hui, les données se déplacent fréquemment, ce qui augmente les problèmes de sécurité. Pour le moment, tous ceux impliqués dans la gestion et le traitement des données – des opérateurs de réseaux aux fabricants de matériel en passant par les éditeurs de logiciels Cloud – ont chacun leurs propres techniques pour sécuriser leur petite partie de la chaîne de valeur des informations et vont rarement plus loin.

Cela devient un réel problème à l’heure où l’environnement mondial des données gagne en complexité. Nous assistons à l’essor de l’IdO, des systèmes embarqués, de l’apprentissage automatique et de l’analyse en temps réel, qui peuvent tous être en fonction dans des systèmes complexes tels que les véhicules autonomes et les drones. Plus il y a d’étapes dans le transfert de données, plus il y a de risques d’infiltration de malfaiteurs dans le système.

Pour fournir à leurs clients les environnements les plus fiables, les fournisseurs du secteur de la sécurité devront garder une longueur d’avance sur plusieurs aspects : la manière dont les entreprises mettent en œuvre leurs technologies, quels sont les autres produits utilisés dans la même pile et comment ces différents produits peuvent fonctionner ensemble pour créer une boucle de protection des données des clients.

Données personnelles : sécurité au niveau des disques

Dans un monde où les propriétaires d’informations sont constamment sous les attaques de type WannaCry, il est important de s’assurer que chaque maillon de la chaîne de sécurité est en place et que tous les éléments matériels et logiciels qui gèrent des contenus sensibles disposent de fonctions de sécurité adéquates. Selon un récent rapport Thales Data Threat, les outils de protection des données inactives sont systématiquement considérés comme le meilleur moyen de protéger les données après l’infiltration d’attaquants. Le chiffrement des données inactives fonctionne comme une dernière ligne de défense : si un malfaiteur parvient à violer des couches de sécurité externes en utilisant des informations d’identification piratées ou frauduleuses, le chiffrement au niveau du matériel peut protéger l’entreprise contre le vol de données.

Cependant, malgré les avantages évidents, ce type de chiffrement est en retard sur d’autres domaines, tels que la sécurité des réseaux et des terminaux, en termes d’investissement. Selon le rapport Thales Data Threat mentionné précédemment, en 2016, la sécurité des données inactives figurait au bas de l’échelle de l’augmentation des dépenses : +44 %, contre +62 % pour la sécurité des réseaux et +56 % pour la sécurité des terminaux.

Données personnelles : boucler la boucle

Selon l’étude Cost of Cybercrime d’Accenture, le nombre de violations de données a augmenté de 27,4 % en 2017 par rapport à 2016. Il devient de plus en plus difficile de se protéger contre ce type d’attaques.

Pensons, par exemple, à la multitude d’entreprises qui utilisent des services hébergés dans un Cloud. Compte tenu de l’augmentation des données stockées dans le Cloud, les entreprises doivent se préparer à faire face à des problèmes de sécurité majeurs en cas de défaillance de la technologie du Cloud. Et il y en a de nombreux exemples. De même, le développement rapide de la technologie de la chaîne de blocs (blockchain) et les attaques de logiciels malveillants tels que WannaCry présentent des menaces beaucoup plus graves que celles auxquelles les entreprises s’habituent.

Il n’y a pas de réponse unique à ces différentes menaces, et c’est vraiment le point le plus important. À l’époque où nous vivons, la sécurité dans cette nouvelle ère exige que plusieurs systèmes de défense complexes fonctionnent harmonieusement les uns avec les autres. Ces systèmes, y compris le chiffrement au niveau des disques, doivent communiquer entre eux et former une boucle de sécurité autour des données sensibles. Les acteurs du marché de la sécurité doivent collaborer et être compétitifs pour pouvoir servir efficacement leurs clients. (Par Raghavan Srinivasan, directeur de l’entité Enterprise Data Solutions chez Seagate Technology pour DataSecurityBreach)

Cryptojacking : la France sur le podium des pays les plus ciblés au 1er semestre 2018

Un nouveau rapport montre que les attaques par ransomware ont diminué au premier semestre 2018. La sécurité des systèmes et le renforcement des technologies antivirus expliquent cette baisse, obligeant les pirates à se tourner vers le spam et le cryptojacking.

Cryptojacking : la France sur le podium des pays les plus ciblés au premier semestre 2018 – Dans son nouveau rapport basé sur le premier semestre 2018, F-Secure observe d’importants changements en matière de cybermenaces. Les tendances évoluent sensiblement par rapport aux précédentes années. Toutefois, on constate un renforcement de la sécurité des systèmes et des technologies antivirus qui ont limité les menaces standards en les bloquant. Auparavant, les ransomware constituaient les cybermenaces les plus sérieuses pour les entreprises. Désormais, même si elles restent présentes elles ne dominent plus. Elles sont supplantées par le cryptojacking qui tire profit de la popularité des cryptomonnaies. Le pays le plus exposé reste les Etats-Unis mais la France est toujours une cible de choix pour les pirates tout comme les Pays-Bas, la République Tchèque, l’Italie et le Royaume-Uni.

Le rapport semestriel de F-Secure est basé sur l’observation des attaques réalisée via son réseau mondial de honeypots. La Russie, habituellement premier pays source d’attaques, a cédé la place au Royaume-Uni. Dans le top 5 des pays sources de menaces figure la Russie, l’Allemagne, les Etats-Unis et la Chine. La France se dresse au 6ème rang avec 7,1 millions d’attaques en provenance du pays. On note également que le nombre total de cyber attaques observées au niveau mondial a reculé par rapport aux deux semestres précédents.

Ralentissement des attaques au premier semestre 2018

De manière générale, il est constaté un réel ralentissement des attaques au premier semestre 2018 en raison de l’essoufflement de WannaCry. Ce programme malveillant reste l’une des principales sources d’infection même si en 2018 davantage de systèmes ont été mis à jour et les solutions de protection des postes de travail sont plus performantes. Ainsi, le nombre de dispositifs infectés et par conséquent le nombre de tentatives de connexion au premier semestre ont diminué via le port 445 qui reste le plus prisé. La majorité du trafic provient de campagnes d’attaques agressives en provenance du Royaume-Uni.

Côté pays ciblés, la France a présenté une activité significative en janvier en termes d’attaques avec une accalmie jusqu’à la mi-avril. Le pays reste une cible de choix pour les pirates et comptabilise 6,4 millions d’attaques observées, se situant au second rang du classement des pays ciblés par les cyberattaques. Les Etats-Unis restent le pays le plus ciblé. Toutefois, l’Allemagne, positionnée d’ordinaire dans le Top 5, a reculé à la 10ème place.

Alors que la Russie cible les Etats-Unis, le volume des cyber attaques russes a nettement diminué, tombant à 8 millions. A noter que la cible principale des attaques en provenance de la France est… la France, avec 2,8 millions d’attaques.

Le ransomware en recul

Les ransomware sont en net recul depuis le second semestre 2017. Ce déclin s’est poursuivi en 2018 même s’il reste une menace sérieuse. Ce recul peut également être attribué aux performances des antivirus, capables de bloquer efficacement les menaces standards répandues. Pour contourner ces mesures de protection, les pirates envoient des spams contenant des pièces jointes particulières : des macro-documents protégés par un mot de passe dévoilé dans le corps de l’e-mail.

Avec ce déclin, F-Secure constate l’émergence d’autres menaces. Pendant le premier semestre 2018, le cryptojacking et les arnaques à la romance sont venus occuper l’espace laissé vacant par les ransomwares. Le cryptojacking, ou l’utilisation non-autorisée de l’ordinateur d’une victime pour extraire de la cryptomonnaie a émergé à la mi-2017 et connaît une popularité croissante. Les objets connectés continuent eux-aussi de susciter l’intérêt des pirates en quête de bots.

Côté secteur d’activité, F-Secure remarque que le milieu bancaire a été particulièrement touché. La cybermenace bancaire la plus marquante au premier semestre 2018 a été Trickbot qui a émergé dès 2016 et a sévi en Scandinavie. Les hackers ont enrichi cette menace de nouvelles fonctionnalités. Plus de 400 banques en ont été victimes notamment les grandes banques nordiques, américaines et européennes.

L’email de spam contenant des URL et des pièces jointes malveillantes constituent la première méthode d’infection utilisée par les pirates au premier semestre 2018. 31 % de ces spams comportaient des liens vers des sites web malveillants et 23 % contenaient des pièces jointes infectées. Les arnaques dite « à la romance » opèrent un retour en force. Elles représentent 46 % des spams restants. Elles consistent à soutirer de l’argent à la victime ou de l’inciter à s’inscrire sur un site de rencontre payant. Un autre cas d’utilisation consiste à faire tomber sa victime amoureuse, pour lui soutirer ensuite de l’argent.

Californie : une loi interdit les mots de passe trop légers

Finis les mots de passe de type 123456, password, admin, 000 … C’est ce que vient de décider l’Etat de La Californie via une loi qui contraint les entreprises à fournir des mots de passe sérieux dés la sortie d’usine.

La Californie vient de décider que toutes les entreprises capables de proposer des objets connectés (IoT) seront dans l’obligation de le faire avec un mot de passe sérieux dès la sortie d’usine. A partir de 2020, ce qui laisse le temps aux sociétés locales de régler leurs configurations respectives, fini les mots de passe de type 123456, 0000, admin, welcome, password ou… rien.

Les nouvelles règles de ce projet de loi décidé par le gouverneur Jerry Brown indiquent que chaque appareil sera équipé d’un mot de passe unique, préprogrammé. L’autre option, la plus rapide à mettre en place, obliger les utilisateurs à mettre en place un mot de passe fort.

Peu de détails supplémentaires sur la façon dont spécifiquement les vendeurs vont devoir s’y prendre pour sécuriser leurs produits. Petit détail, de taille, la loi n’oblige pas les fabricants à publier de nouvelles améliorations pour accroître la sécurité de leur technologie, par exemple en envoyant régulièrement des correctifs de sécurité faciles à installer pour les vulnérabilités connues.

Pour conclure, saluons quand même ce premier pas vers une sécurisation des comportements des consommateurs qui oublient bien trop souvent de modifier leurs identifiants de connexion.

Parmi les autres obligations, la Loi sur l’amélioration de la cybersécurité de l’internet des objets, qui obligerait les entreprises à fournir certaines assurances quant à la sécurité des appareils IoT vendus au gouvernement fédéral. En 2016, la société GData avait analysée 12 000 routeurs domestiques en 2016 a démontré que 15% des périphériques utilisaient des mots de passe particulièrement faibles.