Archives de catégorie : Social engineering

Escroquerie à la mort

Connaître le décès d’une personne permet à des escrocs d’appeler les familles pour espérer les piéger.

Des escrocs se font passer pour des associations de généalogie afin de soutirer de l’argent aux familles d’un défunt. L’idée est malheureusement terriblement efficace. D’abord, l’escroc collecte les identités des personnes décédées. Il suffit de faire une revue de presse des quotidiens locaux, voir des journaux municipaux, pour trouver les informations de base.

Ensuite, les voleurs font un environnement de la famille. Les escrocs inscrivent toutes les informations qui serviront ensuite à convaincre l’interlocuteur qu’ils contacteront par téléphone. Ils expliquent être mandatés par un avocat, un notaire ou une association de généalogie, comme ces cas révélés en Picardie.

L’excuse des voleurs, le défunt aurait souscris une assurance vie. Bien entendu, si le cas vous touche, ne fournissez AUCUNES informations bancaires. Demandez un numéro de téléphone pour rappeler. Attention ! Les escrocs peuvent vous fournir un 0899 (numéro surtaxés). Refusez aussi !

Les attaques sur les périphériques mobiles plus nombreuses et plus pernicieuses

La recrudescence des attaques par le biais de logiciels malveillants fait des utilisateurs de terminaux mobiles des cibles de choix pour le chantage ou d’autres manipulations.

Les terminaux mobiles sont toujours plus ancrés dans nos vies personnelles et professionnelles. Les cybercriminels s’attaquent désormais à nous de façon de plus en plus pernicieuse et personnelle : c’est que révèle le rapport Mobile Malware Report 2015 publié par Blue Coat Systems, Inc., leader des solutions de sécurité pour entreprises. Le cyber chantage (les attaques par le biais de ransomwares sur appareils mobiles) est le principal type d’attaque mobile en 2015, accompagné de l’installation furtive de logiciels espions (spywares) afin d’établir le profil des comportements et des habitudes en ligne des victimes. Le nouveau rapport de Blue Coat décrit les toutes dernières tendances et les vulnérabilités en matière de logiciels malveillants pour terminaux mobiles ; fournit des recommandations permettant aux entreprises de renforcer leurs systèmes de défense et d’éduquer les utilisateurs mobiles ; et offre des prédictions concernant les menaces pesant sur les plateformes mobiles.

« Nous dormons, faisons de l’exercice, travaillons et faisons nos achats à l’aide de terminaux mobiles. Tout cela incite les cybercriminels à guetter l’occasion d’exploiter les données que collectent ces appareils, comme le montrent les types de logiciels malveillants et d’attaques que nous avons constatés », déclare à DataSecurityBreach.fr le Dr Hugh Thompson, directeur technique et vice-président senior de Blue Coat. « Les implications de ces activités pernicieuses s’étendent assurément aux systèmes informatiques des entreprises. En effet, les organisations adoptent rapidement des versions cloud et mobiles des applications d’entreprise, ouvrant ainsi une véritable autoroute aux pirates. Une approche globale et stratégique efficace de gestion des risques doit étendre le périmètre de l’entreprise aux environnements mobiles et cloud (suite à une prise en compte réaliste et précise du problème). Elle doit également déployer des systèmes de sécurité avancés capables de hiérarchiser et d’assurer une résilience contre les menaces complexes, émergentes ou inconnues. »

La pornographie fait son retour en tant que principal vecteur de menaces, après avoir été reléguée en deuxième position l’année dernière. Les trois principaux types de logiciels malveillants du rapport de cette année sont les ransomwares (rançongiciels), les logiciels potentiellement indésirables (PUS) et les logiciels favorisant la fuite d’informations. Le paysage des menaces ciblant les terminaux mobiles est par ailleurs de plus en plus actif.

La pornographie
La pornographie ne fait pas simplement son retour au sommet : elle est plus importante que jamais, représentant désormais 36 % des menaces enregistrées cette année, contre 16,55 % en 2014. Ainsi, 36 % des utilisateurs mobiles dont le trafic est dirigé vers un site malveillant ont cliqué sur un lien issu d’un site pour adultes. Pour remettre ces éléments en perspective : lorsque ce type de sites dominait les autres vecteurs dans le rapport de 2013, leur part de marché n’était alors que de 22,16 %.

Les publicités en ligne
Les publicités en ligne passent de presque 20 % l’année dernière à moins de 5 % cette année. Il s’agit ici aussi bien d’attaques par malvertising que de sites hébergeant des chevaux de Troie ciblant les visiteurs de sites pornographiques. Blue Coat a également suivi et identifié des réseaux de publicité en ligne suspects étant activement impliqués dans la diffusion de logiciels malveillants ou potentiellement indésirables (PUS), dans des escroqueries ou d’autres activités malhonnêtes.

Payez en Bitcoins maintenant ou dites adieu au contenu de votre smartphone : les principaux types de logiciels malveillants en 2015

Les ransomwares (rançongiciels)
La catégorie des ransomwares a connu une croissance fulgurante au cours des douze derniers mois. Bien que certaines variétés tournant sur des terminaux Android ne provoquent que des torts limités au-delà de convaincre leurs victimes à payer le preneur d’otage, beaucoup adoptent des approches sophistiquées typiques des ransomwares répertoriés en environnement Windows. Compte tenu des fonctionnalités de plus en plus puissantes des smartphones modernes, il n’était plus qu’une question de temps avant que des ransomwares cryptographiques plus complexes comme SimpleLocker n’apparaissent sur des appareils mobiles. Ces menaces rendent les fichiers musicaux, les photos, vidéos et autres types de documents illisibles. Les pirates réclament généralement un paiement sous une forme impossible à tracer comme le Bitcoin, et imposent un délai strict avant que les fichiers ne deviennent définitivement inaccessibles pour leur propriétaire.

Les logiciels potentiellement indésirables (PUS)
Généralement, ces programmes se comportent comme des logiciels publicitaires (adware) ou espions (spyware) : ils espionnent les activité en ligne et les données personnelles des utilisateurs, ou affichent des publicités. Les chercheurs de Blue Coat constatent une évolution majeure quant au volume de logiciels de ce type parmi les malwares traditionnels (ce qui vaut également pour les équipements mobiles). Le nombre d’applications mobiles inutiles hébergées sur ces sites et classées dans cette catégorie par les chercheurs augmente ainsi constamment. Ces applications mobiles à l’utilité douteuse parviennent fréquemment à pénétrer des appareils mobiles à l’aide de publicités trompeuses ou d’autres attaques par ingénierie sociale, conçues pour pousser la victime à installer des programmes indésirables.

Les logiciels favorisant la fuite d’informations
La plupart des gens ignorent que leur appareil mobile est potentiellement en train de les observer et de transmettre des informations les concernant 24h/24 et 365 jours par an. Ces fuites d’informations sont généralement mineures : il s’agit entre autres de la version du système d’exploitation de leur smartphone, du fabricant, d’une application ou encore du navigateur utilisé. En revanche, les choses se compliquent en raison du fait qu’il n’existe typiquement aucun outil système intégré permettant aux utilisateurs de voir ou de savoir quelles données font l’objet de ces fuites. Qu’il s’agisse d’un terminal Android ou iOS, ces données sont souvent révélées ouvertement dans la chaîne « User-Agent ». Le marché des appareils mobiles est en plein boom et ne présente aucun signe de ralentissement. Les systèmes de paiement sur mobile vont se développer, et les services tels que le paiement sans contact intégreront des fonctionnalités de sécurité supplémentaires, comme l’identification biométrique ou l’authentification forte.

Le rapport de Blue Coat sur la mobilité et les logiciels malveillants : http://dc.bluecoat.com/20152310_EMEA_Malware-Full-Report

Rencontres en ligne : les arnacœurs contre attaque !

35 % des français ont déjà créé un faux profil et 15 % ont menti sur leur âge : du petit mensonge aux escroqueries sentimentales, comment éviter les pièges ?

Les escroqueries qui fleurissent sur les sites et applications de rencontres sont de plus en plus courantes et les témoignages de victimes se suivent et se ressemblent. Tout internaute doit se montrer vigilant lors de ses activités en ligne et plus particulièrement lors de conversations intimes avec des inconnus. Il est essentiel de ne pas partager ses données personnelles, qu’il s’agisse d’informations bancaires, de coordonnées (adresse e-mail ou postale etc.) ou de détails sur sa vie privée. Alors, comment trouver l’amour en ligne sans se faire avoir ?

Une étude conduite par Avast auprès de plus de 1200 français de tous âges, confirme la nécessité d’appliquer certaines règles dans le cadre d’une rencontre en ligne : alors que plus de 30 % des répondants affirment être déjà tombé amoureux avant même leur première rencontre physique avec leur partenaire, des vérifications préalables s’imposent. S’il n’est probablement pas dramatique de mentir de quelques années sur son âge, la création d’un faux profil – avouée par 20 % des personnes interrogées – pose en revanche plus de questions sur les intentions de certains utilisateurs.

Parmi les informations régulièrement révélées par les membres de ce type de sites/applications, nombreuses sont celles qui permettent à des personnes mal intentionnées de mieux repérer les faiblesses de leurs interlocuteurs. L’enquête d’Avast le confirme : sur l’ensemble du panel, plus d’un tiers des personnes interrogées (34 %) affirment avoir déjà été sollicitées par une personne qui leur réclamait de l’argent lors d’échanges en ligne, et plus de 10 % ont d’ailleurs cédé ! Les arnaqueurs comptent en général sur la naïveté ou la détresse émotionnelle/sentimentale de leurs interlocuteurs pour arriver à leurs fins. Il existe pourtant des méthodes simples et efficaces pour éviter de tomber dans leurs filets.

En effet, il n’est pas compliqué de vérifier l’authenticité des photos de profil ou encore de déceler une arnaque suffisamment tôt pour ne pas se laisser impliquer émotionnellement. Car plus le temps passe avant de découvrir la supercherie, plus il sera difficile de stopper le processus, notamment dans le cadre d’un chantage qui devient « affectif ».

Près de 20 % des personnes interrogées déclarent avoir été victime de harcèlement sur un site ou une application de rencontre. Plus de la moitié des membres d’un site ou d’une application de rencontre sont mariés (38 %) ou entretiennent déjà une relation (13,78 %). La majorité des répondants sont inscrits sur un ou deux sites/applications (76 %) mais presque 5% sont membres de plus de 7 sites ou applications différentes. 20 % des répondants avouent avoir déjà créé un faux profil. 15 % confirment avoir déjà menti sur leur âge : 58 % se donnent entre 1 et 5 ans de moins (ou de plus), environ 20 % entre 6 et 11 ans et 20 % également modifient de plus de 18 ans leur véritable âge

« Il est évident que le partage d’informations personnelles est nécessaire dans le cadre d’une rencontre amoureuse en ligne, explique à DataSecurityBreach.fr Sarah Teboul, spécialiste e-commerce chez Avast. C’est la raison pour laquelle les utilisateurs doivent impérativement s’assurer de la crédibilité de leur interlocuteur avant de leur confier la moindre information personnelle. Il existe plusieurs façons de se prémunir contre ces pièges. Par exemple, lorsqu’ils sont sollicités pour de l’argent, ils peuvent entre autres bloquer la personne sur les réseaux sociaux et renforcer leurs paramètres de sécurité. Il leur est également possible de vérifier la source des photos ou poèmes reçus sur internet afin de confirmer l’identité de leur interlocuteur, les escrocs réutilisant en général les mêmes images et textes. De nombreuses ressources sont également disponibles en ligne tels que des portails dédiés mis en place par le gouvernement et des numéros verts qui apportent un soutien plus important aux victimes d’escroqueries. »

8 entreprises sur 10 canadiennes victimes d’un piratage informatique

Une enquête révèle que 87 pour cent des entreprises canadiennes auraient subi des incidents liés au piratage informatique.

Un sondage intéressant, signé par la société HSB BI&I, auprès de gestionnaires de risques permet de constater que les entreprises sont vulnérables. Près de 90 pour cent des entreprises canadiennes ont subi au moins un incident lié au piratage informatique dans la dernière année, selon une enquête réalisée auprès de gestionnaires de risques d’entreprises, publiée aujourd’hui par La Compagnie d’Inspection et d’Assurance Chaudière et Machinerie du Canada (HSB BI&I) faisant partie de la famille Munich Re.

« Les pirates informatiques ont évolué, et les risques également. Les entreprises doivent faire davantage pour protéger leurs informations sensibles et gérer toutes les violations de données ». Plus de la moitié (60 pour cent) d’entre eux croient que leurs entreprises consacrent suffisamment d’argent, ou de personnel qualifié et expérimenté, pour lutter contre l’évolution des techniques de piratage. Pourtant, 42 pour cent de ces entreprises n’ont pas souscrit une couverture de cyber-assurance.

« Avec la prévalence des cyber-attaques au Canada, il y a une nette divergence entre les perceptions des gestionnaires de risques et le niveau réel d’exposition de leurs entreprises face à une activité de piratage informatique », a déclaré à DataSecurityBreach.fr Derrick Hughes, vice-président chez HSB BI&I. « Les pirates informatiques ont évolué, et les risques également. Les entreprises doivent faire davantage pour protéger leurs informations sensibles et gérer toutes les violations de données ».

Parmi les gestionnaires de risques interrogés dans l’enquête, 66 pour cent représentaient les grandes entreprises, suivis par 28 pour cent pour les organisations de taille moyenne et de 6 pour cent pour les petites entreprises.

L’enquête a révélé une hausse notable de la sensibilisation et des préoccupations quant aux cyber-risques suite de l’adoption récente de la Loi sur la protection des renseignements personnels numériques (projet de loi S-4). Près de 70 pour cent des gestionnaires de risques ont déclaré qu’ils seraient plus enclins à souscrire une couverture de cyber-assurance pour leur entreprise en raison des nouvelles exigences en matière de notification de violation de données.

Les préoccupations concernant le type de renseignements pouvant être violés varient des informations sensibles de l’entreprise (50 pour cent) aux renseignements personnels identifiables (42 pour cent) et aux renseignements financiers (8 pour cent).

Interrogés sur les types de services de gestion des risques envisagés pour lutter contre les cyber-risques, les gestionnaires de risques répondent : la détection d’intrusion et les tests de pénétration (40 pour cent), le cryptage (24 pour cent) et les programmes de formation du personnel (19 pour cent).

HSB BI&I a réalisé la cyber enquête, le 28 septembre 2015, lors du congrès Risk and Insurance Management Society Conference Canada (RIMS Canada) à Québec. Cette enquête est destinée à représenter l’opinion des 102 gestionnaires de risques participants. Pour ce faire, ces derniers ont pris part à l’enquête par le biais d’une entrevue en personne. Les participants représentaient les entreprises de petites (1-99 employés), moyennes (100-999 employés) et grandes tailles (1 000 employés et plus), dans les secteurs d’activités suivants : les services publics et l’énergie; les mines; l’aérospatial, la défense et la sécurité; la fabrication; le secteur public; la technologie; les services financiers, la santé/médical; la vente au détail.

Un malware prend la place de Chrome pour surveiller les machines piégées

Des chercheurs ont découvert un malware qui prend le relais du navigateur Chrome. Similaire au navigateur de Google, des bonus malveillants en plus.

Décidément, les malwares pour Android, iOS et autres ordinateurs sont légions. Gdata a annoncé, le 20 octobre 2015, pas moins de 3 millions de nouveaux codes malveillants découverts lors des 6 premiers mois de l’année 2015 ; Apple vient d’effacer 256 applications de l’App Store. Des applications qui volaient des données personnelles aux utilisateurs.

Dans cette panoplie malveillante, un petit nouveau qui est basé sur le code de Chromium, un outil open-source qui permet de garder la même interface que Chrome dans les outils créés. Le malware fonctionne ainsi : d’abord il fait de manière à devenir le navigateur par défaut. Il prend en charge un certain nombre de fichiers tels que HTML, JPG, PDF et GIF.

Malwarebytes explique que le malware détourne aussi les associations d’URL : HTTP, HTTPS et MAILTO et la quasi-totalité des authentifications du PC avec l’Internet. Le navigateur affiche ensuite des tonnes de publicités vers des sites pirates proposant faux antivirus et autres promotions commerciales douteuses. Le navigateur est diffusé par la société Clara Labs, une « entreprise » basée à San Francisco, du moins sa boite aux lettres.

Amazon traque les faux avis 5 étoiles

Amazon vient de tirer à boulet rouge sur les avis de faux consommateurs. Le géant américain en aurait découvert un millier qui se feraient payer le « 5 étoiles ».

Avoir des avis positifs sur Internet, c’est gage de qualité, de service rendu. Seulement, les faux avis positifs sont nombreux, très nombreux. Amazon vient d’indiquer qu’il en avait repéré plusieurs centaines. Ces derniers passeraient par le site Fiverr.com. Un portail qui permet de vendre « son avis ». Les avis 5 étoiles sont vendus, par exemple, 5 dollars. Amazon a déposé plainte contre X et espère faire disparaître le site, comme ce fût le cas pour buyamazonreviews.com, bayreviews.net et buyreviewsnow.com.

Le prix de vente des données volées sur le marché noir

Retour sur l’économie souterraine du Dark Web ainsi que sur les pratiques et les coûts du Cybercrime-as-a-Service.

Le nouveau rapport d’Intel Security, intitulé The Hidden Data Economy, porte sur le marché noir des données volées en ligne, ou ‘Dark Web’. Il révèle la manière dont ces dernières sont compilées, ainsi que les prix auxquels elles sont revendues en ligne. Dans ce dernier, le McAfee Labs d’Intel Security dévoile les prix fixés sur le Dark Web pour l’achat de cartes de débit et de crédit, d’identifiants de comptes bancaires et de services de paiement en ligne et d’accès aux comptes de fidélité.

« Comme toute économie non réglementée et performante, l’écosystème de la cybercriminalité a très vite évolué pour offrir de nombreux outils et services à toute personne aspirant à un comportement malfaisant », déclare à DataSecurityBreach.fr Raj Samani, CTO EMEA d’Intel Security. « Le marché du Cybercrime-as-a-Service a été le principal moteur à la fois de l’explosion, de l’ampleur, de la fréquence et de la gravité des cyberattaques. Aujourd’hui, nous constatons une véritable prolifération des modèles économiques conçus pour revendre les données volées et rendre les cyberattaques très lucratives pour les hackers. »

Depuis des années, l’équipe du McAfee Labs coopère avec les principaux acteurs concernés, organisations policières nationales et internationales, éditeurs de logiciels de sécurité informatique, etc., pour identifier et démanteler les multiples sites web, forums et autres plateformes, communautés et marchés en ligne où les transactions illégales ont lieu. En s’appuyant sur ces expériences, les chercheurs du McAfee Labs sont désormais en mesure de fournir une évaluation globale du statut de « l’économie de la cybercriminalité », avec des illustrations de cas typiques et de prix par catégorie de données et par région.

Les cartes de paiement
Les données des cartes bancaires sont sans doute le type de données le plus volé et vendu sur le Dark Web. Les chercheurs du McAfee Labs ont constaté des variations de prix en fonction du conditionnement des données. Une offre standard, soit un « Random » dans le jargon de cybercriminels, comprend l’identifiant de carte valide, généré par un logiciel, qui combine un numéro de compte primaire (PAN), une date d’expiration et un cryptogramme CVV2. Les logiciels générant des numéros de carte de crédit valides peuvent également être achetés ou trouvés gratuitement en ligne.

Les prix augmentent lorsque l’offre comprend des informations supplémentaires donnant accès à davantage de possibilités d’exploitation des données. Dans certaines offres plus complètes sont également inclus : le numéro d’identification de compte bancaire (IBAN / BIC), la date de naissance de la victime et des informations plus confidentielles classées « Fullzinfo », comme par exemple, l’adresse de facturation utilisée pour ses commandes en ligne, le code PIN de sa carte, son numéro de sécurité sociale, le nom de jeune fille de sa mère, voire son nom d’utilisateur et son mot de passe utilisés pour accéder, gérer et modifier les configurations de son compte bancaire.

Le tableau suivant illustre les prix moyens pratiqués sur le Dark Web pour la vente de cartes de crédit et de débit par région et en fonction des données disponibles :

« Un criminel possédant l’équivalence numérique d’une carte de crédit est en mesure de faire des achats ou des retraits jusqu’au moment où la victime contacte sa banque pour faire opposition et mettre en place des mesures de vérification », poursuit Raj Samani à datasecuritybreach.fr. « Or, en possédant de nombreux renseignements personnels sur la victime, le cybercriminel pourrait très bien justifier qu’il est le propriétaire de la carte bancaire, voire accéder au compte en ligne et en changer les paramètres de configuration. L’accès aux données personnelles peut ainsi augmenter de manière significative les potentiels préjudices financiers pour l’individu ».

Les comptes de services de paiement en ligne
En ce qui concerne les données relatives aux comptes de services de paiement en ligne, les conditions et les possibilités d’utilisation limitées influenceraient les prix qui semblent être dictés uniquement par le solde du compte piraté. L’accès à des comptes créditeurs de 350 à 900 € est estimé entre 17 et 43 €, tandis que le prix d’achat des identifiants de comptes avec un crédit de 4 400 à 7 000 € peut s’étendre de 175 à 260 €.

Les identifiants de comptes bancaires en ligne
Les cybercriminels peuvent acheter des identifiants de comptes bancaires leur permettant de faire des virements à l’international de manière anonyme. Selon McAfee Labs, un compte créditeur de 2 000 € peut être acquis en ligne pour un prix de 170 €. Le prix d’accès à un compte bancaire en ligne avec une fonctionnalité de virements internationaux anonymes peut varier de 440 € pour un compte avec un crédit de 5 300 € jusqu’à 1 000 € pour un compte créditeur de 17 500 €.

Services de contenu premium
Le rapport examine également les prix fixés sur le Dark Web pour l’acquisition de codes d’accès à des services de contenu en ligne tels que le streaming de vidéo (de 0,5 à 0,9 €), de chaînes câblées (6,50 €), de chaînes sportives (13 €) ou à des bibliothèques de bandes dessinées premium en ligne (0,5 €). Ces tarifs relativement faibles suggèrent que les opérations de vol des identifiants ont été automatisées pour rendre ces modèles économiques rentables.

Les comptes de fidélité
Certains services en ligne, tels que l’accès à des programmes de fidélité dans l’hôtellerie ou à des sites d’enchères en ligne, pourraient sembler sans intérêt pour les cybercriminels. Pourtant, les chercheurs du McAfee Labs ont constaté que les données relatives à ces services sont également à vendre sur le marché noir. Elles permettraient à la fois aux acquéreurs d’acheter en ligne avec le compte de leurs victimes et de bénéficier de leur réputation en ligne. Le rapport présente d’ailleurs deux cas concrets de recèles, la vente d’un compte de fidélité de 100.000 points à 17 €, ainsi que celle d’un compte de réputation positive sur un service d’enchères de marques en ligne à plus de 1 200 € !

Ce rapport survole les possibilités du blackmarket. Des chiffres à prendre avec des pincettes. DataSecurityBreach.fr se « promène » dans une cinquantaine de black market différents. Les prix varient tellement, certains chaque heure, qu’il est impossible de fournir un chiffre, même une moyenne, exact. Le rapport ne prend pas en compte, non plus, les services tels que les fournitures de moyens pour des DDoS et autres Swatting. N’oublions pas non plus que ces études sortent au même moment que les nouveaux antivirus des producteurs de ces études.

Repenser la manière de se prémunir contre les cyber-attaques

Selon le dernier rapport publié par PwC, les cyber-attaques augmentent inexorablement et la France fait partie des premiers pays les plus touchés. Les pertes financières associées sont aujourd’hui estimées à 3,7 millions d’euros par entreprise, soit quasiment l’équivalent des budgets dédiés à la sécurité informatique évalué à 4,8 millions d’euros. Avec une hausse de 51% des incidents de sécurité sur les douze derniers mois, il devient urgent d’adresser les problématiques de sécurité au plus haut niveau de l’entreprise, avant que l’impact sur les résultats de l’entreprise ne soit irrémédiable.

Cette dernière enquête confirme la prise de conscience des entreprises vis-à-vis de la sécurité de leurs données et des conséquences financières et commerciales inévitables qu’une cyber-attaque engendre. Malgré la croissance effrénée des incidents de sécurité, les responsables d’entreprises ou de service IT interrogés dans le cadre de cette enquête semblent pourtant avancer dans la bonne direction.

En effet, l’extension du périmètre à protéger en raison de mauvaises pratiques de sécurité imputées aux employées ou aux prestataires externes, confirme la nécessité d’utiliser une méthode de surveillance globale du réseau et de l’ensemble des interactions avec l’extérieur. Les recommandations de PwC vont d’ailleurs dans ce sens : il n’existe pas de modèle standard de protection, c’est l’utilisation d’un mix de technologies intégrées et holistiques qui rend
le système de protection plus efficace.

Le fait que 59% des répondants préconisent l’analyse de toutes les sources de données de l’entreprise comme principal levier d’amélioration de la sécurité, grâce notamment à une surveillance accrue sur l’ensemble du périmètre à protéger en temps réel, prouve que la perception des entreprises évolue
et que l’idée d’une solution de sécurité unique disparaît peu à peu.

Chaque attaque est unique et les méthodes utilisées par les hackers diffèrent selon l’objectif à atteindre. En prenant en considération le fait que les pirates savent se faire discrets et restent parfois plusieurs mois, voire des années, à attendre le bon moment d’opérer leurs méfaits, les entreprises
peuvent passer à côté de failles importantes sans une surveillance permanente et en temps réel de ce qui se passe sur leur réseau. En cas d’attaque, des outils permettant la détection immédiate d’un comportement anormal sur le réseau sont également indispensables afin de pouvoir y remédier le plus rapidement possible.

Si l’augmentation des investissements des entreprises françaises dans la sécurité est une bonne nouvelle, les entreprises doivent repenser la manière dont protéger leurs données confidentielles en partant du principe que l’ennemi se trouve déjà à l’intérieur et qu’il ne reste qu’à le trouver et l’éliminer. (Par Jean-Pierre Carlin, LogRhythm)

Les identités numériques à l’heure de l’économie du partage

L’émergence de l’économie participative sur Internet offre à Monsieur tout le monde des possibilités jusqu’ici inenvisageables. Aujourd’hui, n’importe qui peut démarrer son activité de taxi en devenant chauffeur VTC (Voiture de Tourisme avec Chauffeur). Les propriétaires immobiliers peuvent louer leur bien comme un hôtel par le biais d’Airbnb. Grâce à ces sociétés qui mettent en relation les particuliers fournissant un service avec les consommateurs, le client a plus de choix. Tout se passe sur Internet par l’intermédiaire d’applications ou de sites Web.

Cette économie du partage repose en grande partie sur la confiance. Fournisseurs et consommateurs s’inscrivent pour pouvoir proposer ou acheter leurs services en ligne. Les transactions sont réalisées via une application ou un site Web dédié. Prenons le chauffeur VTC. Tant que le véhicule ne s’est pas
arrêté le long de la voie pour prendre son passager, le fournisseur du service et le consommateur ne s’étaient encore jamais rencontrés et n’avaient jamais discuté ensemble. Lorsque l’on loue l’appartement de quelqu’un, on peut parfaitement ne jamais rencontrer son propriétaire. Ainsi, il est fréquent qu’une personne, qui loue une maison à l’étranger par l’intermédiaire d’Airbnb, arrive et trouve les portes ouvertes, les clés posées sur la table avec une liste de consignes. À son départ, le locataire doit simplement reposer les clés au même endroit.

La plupart des gens sont dignes de confiance. Notre société ne fonctionnerait pas si ce n’était pas le cas. Bien sûr, certaines personnes malhonnêtes abusent de cette confiance. Dans le cadre d’une transaction en ligne anonyme, la confiance peut être plus difficile à instaurer. L’économie participative s’appuie sur des sources tierces pour établir l’identité des fournisseurs et des consommateurs. Les utilisateurs d’Airbnb peuvent même volontairement choisir de faire vérifier leur identité en envoyant une photo de leur carte d’identité nationale au service de vérification du site. Toute personne ayant des connaissances en sécurité de l’information sait pertinemment que cette procédure n’améliore pas significativement la procédure par défaut qui s’appuie sur les informations des profils Facebook, parfois couplées avec les identités sociales Google et LinkedIn.

On apprend parfois que tel appartement a été saccagé par un locataire lors d’une soirée. Ce genre d’incident reste rare. Airbnb prend la chose très au sérieux et a mis en place un plan de protection pour les propriétaires. Ainsi, en cas d’incident, Airbnb s’assure que le propriétaire est couvert.

Dans une économie du partage où des entreprises comme Uber et Airbnb mettent des personnes des quatre coins du monde en relation, la vérification des identités devient très compliquée. Sans être un pro de Photoshop, il n’est pas compliqué de falsifier l’image d’une carte d’identité nationale ou d’un
permis de conduire. Seul moyen de valider de manière fiable une identité en ligne ? Utiliser une identité électronique délivrée par une autorité nationale, ou à la rigueur, par un établissement bancaire. Pour la création de ces identités, l’enregistrement s’effectue lors d’un entretien en face à
face où l’intéressé doit produire une pièce d’identité complémentaire pour vérification. Son identité électronique ne lui sera délivrée qu’au terme de cette procédure. En arrière-plan, plusieurs processus sont mis en place pour affiner les vérifications d’identité d’une personne en interrogeant des bases de données officielles et d’autres ressources.

Le réveil de la force : des données appartenant à des joueurs d’Electronic Arts dans la nature

Piratage ? Fuite de données ? Phishing ? Plusieurs centaines de données appartenant à des joueurs de produits édités par Electronic Arts diffusés sur la toile.

Pour le moment, impossible de savoir d’ou proviennent les données diffusés sur Pastebin. Dans les fichiers mis en ligne, des informations appartenant à des joueurs de produits vidéo ludique proposé par l’éditeur Electronic Arts. Tout est possible : piratage d’ordinateurs de joueurs ; phishing ; Fuite de données internes. Avec le « buzz » autour du jeu star Wars Battlefront, les pirates ont les dents acérées et les griffes sorties. EA est une cible, comme les autres éditeurs de jeux vidéo. D’abord par une population de pirates, professionnels de la contrefaçon, visant les serveurs et espérant ainsi mettre la main sur des nouveautés, avant leur sortie (le cas le plus parlant fût celui de Sony Picture et des films stockés sur un serveur, 6 mois avant leur sortie en salle, NDR). Le vol de comptes de joueurs et autres données, pouvant être bancaires, attirent la force obscure de certains internautes. EA a Confirmé un problème interne et a proposé aux « clients » impactés de modifier leur mot de passe. Avoir accès à un compte permet aussi de jouer au jeu téléchargé, voir de revendre le compte,  afin d’en tirer des euros sonnants et trébuchants.