Archives de catégorie : Fuite de données

La vulnérabilité des systèmes SCADA, une découverte mondiale et une réalité française

La semaine dernière aux Etats-Unis, des chercheurs ont identifié 25 vulnérabilités zero-day (des exploits qui utilisent une faille jusqu’ici méconnue) dans des logiciels de contrôle industriel d’une seule entreprise, et plus précisément au sein de ses systèmes de gestion SCADA. Bien qu’aucune faille détectée n’ait pu permettre une prise de contrôle totale des serveurs, les chercheurs ont pu ainsi prouver que cette possibilité existait bel et bien, et que des pirates pourraient utiliser ce biais pour prendre contrôle de l’ensemble du système.

En France, Patrick Pailloux, Directeur Général de l’ANSSI, s’est exprimé lors des dernières Assises de la Sécurité  sur le besoin urgent pour les entreprises et les organismes gouvernementaux de s’assurer un haut niveau de sécurité inhérent aux systèmes industriels critiques. Le gouvernement vient appuyer le positionnement de l’ANSSI face à cette vulnérabilité des systèmes de contrôle-commande industriels via un projet de loi prévoyant que l’Etat puisse règlementer la protection des systèmes d’information critiques des Opérateurs d’importance vitale (OIV), c’est-à-dire les hôpitaux, les banques ou encore les acteurs dans le secteur de l’énergie (nucléaire, eau, électricité, etc.), des télécoms et des transports.

Jean-Pierre Carlin, Directeur Europe du Sud chez LogRhythm, commente à dataSecurityBreach.fr : « Les cyber-attaques sur les systèmes de gestion SCADA sont rares si nous les comparons aux nombreux incidents touchant des applications Internet ou encore les réseaux informatiques d’entreprise, mais les dommages causés sont bien plus graves. Il suffit que les systèmes SCADA en charge de la télégestion de l’infrastructure critique nationale soient vieillissants ou bien peu protégés pour que les hackers puissent en prendre le contrôle via un simple virus informatique. Dès lors, ils peuvent altérer les opérations au sein des usines de production d’eau, d’électricité ou des réseaux d’énergie. L’ampleur des dégâts liés aux cyber-attaques peut être colossale : elles peuvent non seulement entrainer la perte des données, lourdes de conséquences sur les entreprises et leurs clients, mais aussi engendrer des dommages sur le monde physique, avec un réel impact sur la population. »

Les systèmes SCADA sont beaucoup plus vulnérables face aux cyber-attaques dans la mesure où ils ont été développés à l’époque où Internet n’était pas encore un outil indispensable et omniprésent au quotidien, tant sur le plan professionnel que personnel. La conception du système de contrôle de sécurité s’est donc limitée aux accès physiques, ne prenant ainsi pas en compte le risque de cybermenaces.  Les plus virulentes cyber-attaques expérimentées au cours de ces dernières années, telles que les virus Stuxnet ou encore Flame, ont été initiée par le biais de systèmes SCADA, il est donc évident que de telles attaques peuvent encore frapper aujourd’hui, notamment en raison d’un niveau de sécurité insuffisant. Avec la découverte régulière de nouvelles vulnérabilités, les organisations et les gouvernements doivent prendre conscience qu’il est important et désormais urgent de renforcer la sécurité inhérente aux systèmes industriels critiques.

« Les outils traditionnels de cyber sécurité tels que les antivirus ont prouvé leurs limites à maintes reprises. Le virus Flame par exemple, a réussi à contourner le système de détection de 43 antivirus et il a fallu plus de deux ans avant qu’il ne soit identifié. Les entreprises et organismes gouvernementaux doivent donc mettre en place des solutions d’investigation, de détection et de prise en charge de toutes les menaces et vulnérabilités évoluées, avec davantage de précision et des mesures en temps réel. Pour y parvenir, une analyse permanente et complète de tous les logs générés par les systèmes informatiques est indispensable. Avec la forte augmentation de l’informatisation, les infrastructures critiques nationales deviennent de plus en plus vulnérables, il est devenu indispensable de s’équiper avec des niveaux de protection avancés, il en va de l’intérêt général. »

Peersm : échanges de fichiers de manière anonyme

Pour contrer l’espionnage mis en place par la NSA et son outil Prism, un chercheur Français lance Peersm : des échanges de fichiers de manière anonyme. Aymeric Vitte est un chercheur en informatique, ancien élève ingénieur à Telecom Paris, ce natif d’Aix en Provence, a travaillé pour Alcatel. Spécialiste du GSM, il a géré un grand nombre de projets en Amérique du Sud. Il a mis en place, par exemple, le premier réseau GSM au Brésil et travaillé sur des projets « Satellite » comme GlobalStar. Aujourd’hui il développe des solutions informatiques pour les entreprises et les professions libérales.

En parallèle, l’homme contribue régulièrement à W3C/WHATWG/TC39 et il est membre du groupe de travail WebCrypto W3C. Parmi ses projets personnels, Peersm, une idée dingue mais terriblement prometteuse : permettre l’échange de fichier sans aucune possibilité de traçage. Un anti Prism qui devrait voir arriver sa première application dans les semaines à venir.

Les points communs de tous ces projets est que la technologie est à l’intérieur du navigateur. Vous n’avez pas besoin d’installer quoi que ce soit. Tout est basé sur une mise en œuvre javascript du protocole Tor. Bref, des échanges de fichiers de manière anonyme et bases de données distribuées dans les navigateurs, sans rien installer puisque l’application anonymisante est une appli js. Interview !

DataSecurityBreach.fr – Parlez nous de votre projet. Pourquoi Peersm ?

Aymeric Vitte – Peersm versus Prism en inversant le r, d’où le nom, difficile de trouver un nom de domaine avec ‘peer’ ou ‘peers’ dedans, j’ai finalement trouvé Peersm, le contraire de Prism.

DataSecurityBreach.fr – Pourquoi cette idée ?

Aymeric Vitte – Pour échanger des fichiers sans passer par des tiers et en contournant d’éventuelles oreilles indiscrètes, avec tout dans le navigateur, pour ne pas avoir à installer quoique ce soit et éviter des applis pseudo anonymisantes ou sécurisantes genre VPN ou autres, j’explique sur le site pourquoi on peut avoir confiance. Il y a beaucoup de cas d’utilisation, bons ou mauvais, le jugement étant laissé à l’appréciation de chacun (sachant qu’on ne tient pas du tout aux utilisations criminelles, pédo et autres, d’où le fait que ce soit modestement payant si ça peut aider à éviter ces dérives), cas d’utilisation vécu: au cours d’une réunion de famille où j’ai passé deux heures à expliquer à tout le monde les fondements d’iAnonym (souviens toi : tracking, collusion, vie privée, anonymité, etc ), le soir même un proche met toutes les photos sur un site pour qu’on les télécharge… no comment… c’est exactement ce qu’il faut éviter de faire et que j’ai passé l’après midi à expliquer

DataSecurityBreach.fr –  Comment fonctionne-t-elle ?

Aymeric Vitte – L’innovation encore une fois est de tout avoir dans les navigateurs et de partager les données entre peers dans les navigateurs. 1,5 Milliards de navigateurs dans le monde, imaginez ce que l’on peut faire…. L’idée n’est pas notre exclusivité pour la base de données distribuée, je donne des exemples d’autres projets sur le site. L’OP js Tor dans le navigateur qui se connecte à Tor via les WebSockets est lui notre exclusivité.

DataSecurityBreach.fr – Qu’est ce qui garantie la sécurité des échanges ?

Aymeric Vitte – Personne ne sait qui parle à qui et ce qui est échangé, on peut aussi crypter ses données si vraiment on n’a pas confiance en ce que fait l’ORDB. Ca ressemble un peu à MEGA sur ces aspects.

DataSecurityBreach.fr – Evolution du projet ?

Aymeric Vitte – Une version bétâ bientôt avec de vrais utilisateurs/testeurs, on verra ensuite selon les avis/résultats (crowdfunding again ?). Pour l’instant je ne sais pas dire précisément combien un ORDB peut gérer d’utilisateurs.

DataSecurityBreach.fr – En cette période ou l’on voit la NSA partout, la sécurisation des échanges, une vraie problématique ?

Aymeric Vitte – Oui d’autant plus que l’on ne peut pas faire confiance à https/SSL/TLS.

DataSecurityBreach.fr – Vous avez expliqué comment utiliser WebRTC. Mais justement, pourquoi WebRTC ?

Aymeric Vitte – Parce que c’est ce dont tout le monde parle pour des échanges peer to peer directement dans les navigateurs et il y a plusieurs projets concernant les échanges de fichiers avec WebRTC, sur le site je tente de définir une architecture WebRTC qui pourrait fonctionner avec les concepts de Peersm, le schéma montre que ce n’est pas possible, WebRTC peut être sécurisé si les peers se connaissent et peuvent partager ou générer un secret, sachant que l’on sait toujours quand même qu’un peer se connecte (serveurs ICE STUN/TURN) ce qui est gênant. Maintenant l’avantage est une utilisation réellement peer to peer sans un serveur qui relaie les messages, comme les torrents, mais on en connait le prix : impossible de protéger sa vie privée et son anonymité.

http://www.peersm.com

Fuite de données : dîner de cons dans les ordinateurs des Hôtels

Durant mes différents déplacements à l’étranger, j’aime me promener dans les espaces informatiques mis à disposition par les hôtels. De beaux ordinateurs des hôtels connectés à Internet, gratuitement. Si l’idée est intéressante, elle permet de rester connecter avec la famille, ses emails, la dangerosité de l’occasion offerte est à rappeler. Depuis le mois de juin, j’ai eu la chance de me promener par « monts et par vaux » pour zataz.com, zatazweb.tv, datasecuritybreach.fr ou mes employeurs, de l’Espagne au Maroc en passant par la Tunisie, l’Angleterre, la Belgique ou encore l’Île Maurice et le Québec. Dans les hôtels qui ont pu m’accueillir, des connexions web (payantes et/ou gratuites) et des machines mises à disposition. PC ou Mac, bref, des liens de connexion avec son monde familial… ou professionnel. Aussi paranoïaque que je puisse éviter de l’être, il ne me viendrait pas à l’idée de me connecter à ces machines pour le travail. A première vue, beaucoup de « vacanciers » ou « d’employés » n’ont pas mes craintes.

Il est mignon Monsieur Pignon…

Du 1er juin 2013 au 24 octobre 2013 j’ai pu étudier 107 ordinateurs en accès libres. 37 Mac et 70 PC. J’ai pu mettre la main sur 25.811 documents que je considère comme sensibles. Sensibles car ils auraient pu permettre à un pirate informatique, je ne parle même pas de l’ambiance « Les services secrets étrangers nous surveillent », d’identifier et usurper une identité, une fonction, des projets professionnels.

Ci-dessous, quelques documents que j’ai pu croiser. Il s’agit, ici, de captures d’écrans effectuées avec mon appareil photo. L’ensemble des fichiers ont été effacés après mes découvertes et les directions des hôtels alertées, histoire de coller quelques affiches, ici et là, sur les mesures que les clients devraient prendre lors de leurs pérégrinations informatiques.

En déplacement, sortez armés lors de l’utilisation des ordinateurs des Hôtels

Je peux comprendre, je suis le premier concerné, qu’en déplacement, le besoin de rester connecter se fait rapidement sentir. Un petit coucou à la famille restée à la maison, aux courriels du patron ou quelques mises à jour sur son site web et autres blogs. Seulement, il n’est pas toujours évident de se promener avec son ordinateur portable sous le bras. Si c’est le cas, voyez nos méthodes de sécurisation physiques et numériques de votre – Précieux -. Prudence, aussi, aux connexions wifi offertes dans les hôtels. Dans la foulée de mes voyages, se promènent toujours avec moi, mes Pirates Box @zataz. Pourtant baptisées PirateBox, donc de quoi inquiéter ceux qui ne connaissent pas cette merveilleuse petite amie numérique, j’ai pu découvrir pas moins de 54.291 fichiers privés (80% de photos, ndlr) téléchargés par des inconnus. Je vous passe la possibilité malveillante d’une PirateBox Man-in-the-middle s’annonçant comme un « Hotel-Free-Wifi » ou « Starbux-Wifi-Free« . Il ne reste plus qu’à collecter les données sensibles transitant entre le « touriste » et le site qu’il visite. Pour éviter de se voir gober comme un gros Ananas, la sécurisation de vos connexions est une obligation. Un service VPN est indispensable en déplacement.

Nous utilisons pour ZATAZ, DataSecurityBreach ou pour mes autres employeurs l’excellent VyprVPN, ainsi que de nombreux systèmes d’anonymisation et chiffrement de données. Présent sur les 5 continents, plus de 200.000 IP et un pare-feu NAT loin d’être négligeable. Les pirates et les bots malveillants cherchent sur Internet les appareils non protégés qu’ils peuvent utiliser pour le vol d’identité et les messages indésirables. Ils accèdent à votre système par les connexions Internet qui sont ouvertes sur vos applications. En utilisant ces connexions, ils peuvent installer des malwares et voler vos informations personnelles. Le pare-feu NAT empêche leur recherche d’atteindre votre appareil ou ordinateur quand vous vous connectez avec VyprVPN. Autre service, celui-ci est Français, ActiVPN.

Ordinateurs des Hôtels

Autres solutions, chiffrer vos informations communiquées. OpenPGP, GPG, … sont d’excellents outils qui en cas d’oubli de fichiers dans une machine étrangère (chose impensable, mais bon, ndlr datasecuritybreach.fr) évitera qu’un inconnu puisse y accéder. Nous finirons avec l’outil de la société française Gith Security Systems. Elle tente d’offrir une réponse en proposant «Gith», la première plateforme gratuite de communications sécurisées sur Internet, destinée au grand public, PME et professions libérales. Pour simplifier le processus, Gith se présente sous la forme d’une application à installer, disponible sous Windows, Mac OS, Linux et prochainement iPhone/Android. Gith permet d’échanger des Emails, partager des documents («Cloud sécurisé») et faire du chat avec les autres utilisateurs. Une sécurité bien présente, mais totalement invisible. Toutes les données sont chiffrées de bout en bout, avec les meilleurs algorithmes actuels (RSA 2048, AES 256). Même en cas de vol de votre ordinateur ou infection par un virus, vos données sont inaccessibles : elles sont stockées chiffrées sur votre machine. La sauvegarde de votre clef secrète de chiffrement sous forme de QRCode vous permet facilement d’importer votre compte sur un autre ordinateur ou votre smartphone ! Nous utilisons cette solution. Elle mérite clairement d’être découverte et exploitée. A noter que Gith a été sélectionné pour l’opération 101 projets de Xavier Niel, Marc Simoncini et Jacques-Antoine Granjon. Le 18 novembre, présentation de Gith, en 1 minute, et tenter de décrocher 25k € de financement.

Bref, mes solutions de protection de vos données, en déplacement, ne sont pas infaillibles, mais devraient vous rappeler que le libre accès n’est pas la meilleure idée pour vos données privées. Et les ordinateurs des Hôtels font parti de ces fuites potentielles.

Fuites de données : la réputation des entreprises en danger via les ordinateurs des Hôtels

La grande majorité des entreprises qui doivent faire face à un problème de sécurité sont contraintes de révéler publiquement cette information, comme le révèle l’étude Global Corporate IT Security Risks 2013 menée par Kaspersky Lab auprès de 2 895 organisations à travers le monde. Les résultats sont sans appel. 44% des entreprises ayant été victime d’une fuite de données sont dans l’obligation d’informer leurs clients de l’incident, 34% informent leurs partenaires, 33% informent leurs fournisseurs, 27% remontent les fais à un organisme de contrôle ou de régulation, 15% doivent en informer les médias. A l’échelle mondiale, les grandes entreprises seraient les plus touchées. La législation change en faveur des internautes comme nous la nouvelle directive européenne votée le 12 août dernier.

Les écoutes de la NSA : rien de nouveau sous les drapeaux

La NSA a toujours été à l’écoute de ses alliés et des pays non alliés dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Rappelons que lors de la découverte du programme Echelon en 2000, la classe politique française et européenne avait été choquée par cette découverte. Voyons messieurs les politiciens ! Echelon surveillait tout et tout le monde bien avant les années 2000, entre autres : les communications téléphoniques, les fax et les communications électroniques, celles qui transitent par ondes radio, voies hertziennes, satellites, câbles, fibres optiques, sans oublier, bien sûr, les réseaux informatiques.

Et les services français ne sont pas en reste. A la même époque, ils avaient développé leur propre système d’écoute, basé également sur Echelon, mais ne disposaient pas des mêmes moyens pour avoir une panoplie d’outils aussi large. Les entreprises comme Airbus, Thomson-CSF, Siemens, Wanadoo, Alcatel-Lucent et autres, ont toujours subi ce genre d’espionnage industriel. A l’heure où la France lance rapports sur rapports, livres blancs sur la défense et la sécurité nationale (2008 et 2013), tous abordant les questions concernant notre capacité de cyber défense, notre allié a affiné son programme d’écoute Prism et s’adapte aux nouveaux outils technologiques disponibles dans le monde. Il a ainsi créé un ensemble d’outils lui permettant d’effectuer des recherches de masse avec son moteur XKeyscore, alimenté par les différents programmes développés par la NSA (FairView, Evilolive, Prism), associés à sa capacité de surveillance des câbles sous-marins grâce à Upstream.

La NSA possède cette capacité phénoménale d’enregistrer l’ensemble du trafic mondial sur ses propres data center, lui donnant la possibilité de stocker ainsi cinq zettaoctets de données dans un seul de ses centres basé dans l’Utah. Pour comparaison, cela qui équivaut à la capacité de stockage de 250 milliards de DVD. Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir ce qui est écouté, mais de mettre en évidence l’ensemble des techniques utilisées dans le cadre de l’espionnage ; les implications réelles des constructeurs et éditeurs de solution IT, et des opérateurs de télécommunications ; l’implication des sociétés de services de type Skype, Google, Facebook, Microsoft, etc. Avec l’avènement du Cloud Computing et du Big Data, des questions doivent être posées sérieusement.

Après les révélations d’espionnage, le Parlement demande la suspension temporaire de l’accord SWIFT. Après les tergiversations du Parti Populaire Européen qui a demandé un report du vote sans l’obtenir, les eurodéputés ont finalement adopté à une courte majorité (280 pour, 254 contre) une résolution demandant la suspension de l’accord SWIFT avec les États-Unis. En vertu de l’accord UE/États-Unis sur le Programme américain de pistage des financements terroristes (TFTP), approuvé en juillet 2010 par le Parlement européen, les autorités américaines peuvent avoir accès aux données bancaires européennes stockées sur le réseau de la société SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), aux seules fins de lutte contre le terrorisme et dans le respect de certaines exigences de protection de la vie privée des citoyens.

Les médias brésiliens ont révélé le 8 septembre dernier que la NSA est capable d’entrer dans le système SWIFT depuis 2006, malgré les cryptages et les pare-feu. À l’occasion du débat du 9 octobre dernier en plénière, la Commission avait indiqué ne pas souhaiter, à ce stade, demander la suspension de l’accord SWIFT, car elle estimait qu’elle ne disposait d’aucune preuve selon laquelle les États-Unis auraient frauduleusement accédé à ce système.

Pour Françoise Castex, c’est inacceptable: « Il existe, selon nous, des indications claires selon lesquelles la NSA pourrait récupérer des informations relatives à nos entreprises et à nos concitoyens sur le serveur SWIFT et les détourner. Nous appelons les 28 à suspendre cet accord, le temps de faire toute la lumière sur cette affaire. Nous demandons, en outre, à EUROPOL d’ouvrir une enquête sur l’accès non autorisé aux données financières de paiement. »

Pour l’eurodéputée socialiste: « A partir du moment où votre partenaire vous espionne, la confiance est rompue. » Avant d’ajouter: « Depuis avril, je demande la suspension des accords PNR et SWIFT avec les USA. L’Europe devrait aller plus loin en gelant les négociations sur l’accord de libre-échange avec les États-Unis! ». De conclure: « Le respect des droits fondamentaux des citoyens européens doit être une condition préalable à tout accord! ». (Par Jean-François Beuze, Président de Sifaris et Madame La Député Françoise Castex pour DataSecurityBreach.fr)

Backdoor D-Link

Accéder, sans mot de passe, dans un routeur D Link, facile grâce à une backdoor. Craig, du blog Dev TTys 0, vient d’analyser le routeur DIR-100 REVA de D-Link. Son petit jeu, un reverse engineering, lui a donné l’occasion de découvrir qu’en quelques lignes de code, il était possible d’accéder aux commandes de la machine, en outre passant login et mot de passe.

Bilan, il semble qu’une porte cachée dans le firware permet à celui qui connait le truc de s’inviter dans le – précieux -. « On peut raisonnablement conclure que de nombreux dispositifs D-Link sont susceptibles d’être affectés par cette backdoor » souligne le chercheur. En bref, si votre navigateur est configuré avec comme User-Agent « xmlset_roodkcableoj28840ybtide », vous obtiendrez automatiquement un accès administrateur sur le panneau de contrôle web du routeur, sans la moindre demande d’autorisation.

Les machines concernées par cet étrange firware sont : DIR-100 ; DI-524 ; DI-524UP ; DI-604S ; DI-604UP ; DI-604 + et TM-G5240. « En outre, plusieurs routeurs Planex semblent également utiliser le même firware » termine Craig. Il s’agit de BRL-04UR et BRL-04CW. Une raison de plus pour commencer à adopter openwrt/ddwrt/tomato etc. D-Link n’a pas encore donnée ses explications sur ce sujet.

La sécurité reste le principal frein à la transformation numérique des entreprises en Europe

Selon une enquête réalisée à l’échelle européenne par Quocirca pour CA Technologies, les problématiques liées à la sécurité des données (propriétés intellectuelles, données personnelles et localisation de stockage) restent la principale barrière qui freine l’adoption du Cloud par les entreprises

1.     L’enquête « L’Adoption des Services basés sur le Cloud » révèle qu’une majorité d’entreprises européennes (52%) restent prudentes vis-à-vis du Cloud. Parallèlement, une proportion équivalente (environ 25%) l’adoptent et le rejettent.

2.    Le premier vecteur d’adoption du Cloud reste les économies de coût. Mais désormais, les entreprises cherchent également à améliorer leur efficacité en mettant l’informatique réellement au service des métiers. Le Cloud devient ainsi le levier d’accélération des stratégies de transformation que les entreprises appellent de leurs vœux depuis 30 ans.

3.    La principale barrière freinant l’adoption du Cloud est la sécurité des données. 78% des entreprises réticentes pensent qu’elles ne disposent pas de ressources suffisantes et 65% considèrent qu’elles manquent des compétences nécessaires à la sécurisation de leurs services de Cloud. Mais les entreprises ayant déjà mis en œuvre des programmes de transformation numérique reposant sur le Cloud ont pris en compte dès le départ les problématiques de sécurité.

4.    Pour consulter le rapport complet, « The Adoption of Cloud-Based Services », cliquez ici.

L’adoption des services de Cloud par les entreprises ne cesse d’augmenter. Une récente enquête réalisée par Quocirca pour le compte de CA Technologies révèle que 57% des DSI de grandes entreprises européennes utilisent des services de Cloud dès qu’ils le peuvent ou en complément à leurs propres ressources internes. Selon eux, les services de Cloud accroissent la compétitivité de l’entreprise (la productivité, l’efficacité et la collaboration), le tout pour un coût total de possession inférieur. Près d’une entreprise européenne sur deux est encore réticente à adopter le  Cloud, du fait de préoccupations liées à la sécurité de leurs données 43% des entreprises européennes restent encore réticentes au Cloud. Parmi elles, on en compte 23% qui évitent de recourir au Cloud. 17% évaluent leur intérêt au cas par cas et  3% bloquent systématiquement l’accès au Cloud.

La principale barrière freinant l’adoption du Cloud est la sécurité. Plus de 54% de ces entreprises se déclarent préoccupées par les problématiques de sécurité liées à la propriété intellectuelle (vol de brevets, etc.), 43% par les problématiques de respect de la vie privée (exploitation de données personnelles, etc.) et 39% par le stockage de données confidentielles dans le Cloud (l’actualité relate quotidiennement des cas retentissants de vols et de fuites de données critiques).

Plus des trois quarts (78%) de ces entreprises françaises réticentes au Cloud déclarent manquer de ressources pour sécuriser ces services de Cloud et 65% de compétences adéquates. Ces chiffres laissent entendre que si on les aidait à mettre en œuvre et à sécuriser leurs services de Cloud, la plupart pourrait surmonter la principale barrière qui freine leur adoption.

Parmi les autres barrières mentionnées par les dirigeants informatiques interrogés, les législations sont perçues comme d’importants freins, principalement dans le secteur public, l’industrie et les télécommunications. Ceci soulève deux questions fondamentales :

–      comment innover dans un contexte de régulation intense ?

–      la loi est-elle un obstacle à l’innovation ?

La gestion des identités et des accès pour sécuriser les services de Cloud Les entreprises qui ont adopté le Cloud ont pensé à la sécurité dès le début de leur projet : 93% des entreprises françaises favorables au Cloud disposent d’un système de gestion des identités et des accès, contre seulement 48% des entreprises réticentes. 68% d’entre elles exploitent un modèle SaaS, contre seulement 30% des entreprises réticentes.

« Notre enquête prouve que la gestion des identités et des accès est primordiale pour les entreprises adoptant le Cloud. Les entreprises françaises encore réticentes peuvent surmonter leurs problématiques de sécurité et simplifier leurs processus grâce à des offres SaaS. D’ailleurs l’étude montre que 82% des entreprises favorables au Cloud considèrent que de nombreux services de sécurité – Single Sign On (SSO), gouvernance fédérée des identités et des accès – sont plus efficaces lorsqu’ils sont délivrés via des modèles SaaS ou hybrides », déclare Gaël Kergot, Directeur des Solutions de Sécurité chez CA Technologies.

Outre les gains d’efficacité, de productivité et de satisfaction des clients, les solutions de gestion des identités et des accès en mode SaaS répondent surtout au besoin de réduction de la complexité informatique exprimé par les entreprises européennes dans cette enquête. Qu’elles soient enthousiastes ou réticentes au Cloud, entre 30 et 40% d’entre elles considèrent que la complexité est encore un frein majeur au déploiement de services de Cloud. Ceci est notamment dû au fait qu’elles considèrent manquer des compétences nécessaires pour réussir leurs déploiements.

Un centre hospitalier mit en demeure par la CNIL

Le 25 septembre dernier, la Présidente de la CNIL a lancé une mise en demeure à l’encontre du Centre hospitalier de Saint-Malo. Tout a débuté en juin 2013, la Commission Informatique et liberté contrôlait le C.H. et découvrait qu’un prestataire avait pu accéder, avec le concours de l’établissement, aux dossiers médicaux de plusieurs centaines de patients. Un acte interdit par le code de la santé publique et la loi Informatique et Libertés. Les établissements de santé publics et privés doivent  procéder à l’analyse de leur activité.

Les actes pratiqués à l’occasion de la prise en charge des malades sont ainsi « codés » selon une nomenclature particulière, de sorte qu’à chaque acte possède son code de remboursement par l’assurance maladie. « Afin d’analyser leur activité et de détecter d’éventuelles anomalies de codage, certains établissements ont recours à l’expertise de sociétés extérieures pour procéder à la vérification et à la correction de ces opérations« . Une aide qui permet des remboursements rapides.

Sauf que les entreprises de santé ont oublié qu’en application des dispositions prévues au chapitre X de la loi Informatique et Libertés, les traitements de données à caractère personnel à des fins d’évaluation ou d’analyse des activités de soins et de prévention sont soumis à l’autorisation de la CNIL. De tels actes doivent s’opérer dans le respect du secret médical et des droits des malades. La CNIL veille à ce que ces traitements ne portent pas sur les données nominatives des malades.

Le contrôle au Centre hospitalier de Saint-Malo a permis à la CNIL de relever que le prestataire mandaté par l’hôpital a pu accéder, avec le concours de l’établissement, aux dossiers médicaux de 950 patients (informatisés ou en version papier). La mise en demeure du Centre hospitalier de Saint-Malo indique que l’hôpital doit veiller à ce que les dossiers des malades ne puissent pas être accessibles par des tiers, notamment par les prestataires choisis pour l’optimisation du codage.

La CNIL a décidé de rendre publique cette mise en demeure en raison de la sensibilité des données (à savoir des données de santé), de la gravité des manquements constatés, du nombre de personnes concernées et de la nécessité de prévenir le renouvellement de tels manquements. Pas de sanction prise, aucune suite ne sera donnée à cette procédure si le Centre hospitalier de Saint-Malo se conforme à la loi dans le délai imparti de 10 jours.

Concours de hacking inversé

D’habitude, dans les concours de hacking éthique, les concurrents doivent trouver des failles, des passages numériques, hardware et/ou résoudre des problèmes informatiques afin d’atteindre une autre épreuve et ainsi engranger des points. Chez BT, c’est le contraire via son « Challenge ». Le jeudi 7 novembre, à partir de 18 heures, sera organisé le BT Cyber Défense Challenge. L’idée, vous aurez 3 heures pour défendre votre système et contrer les attaques des experts BT. Ce  sympathique challenge consiste en la défense d’une application à l’aide d’équipements de sécurité d’infrastructure (Check Point et SourceFire). L’idée, analyser dans un premier temps les logs pour identifier les vulnérabilités exploitées par les informaticiens de chez BT. Il faudra ensuite construire une défense adaptée à l’aide des technologies proposées par BT. A gagner, un drône Barrot 2.0. [Inscription]

Les dirigeants d’entreprise ne s’inquiètent pas de la sécurité des données sur le Cloud

Peu préoccupés par la sécurité, les hauts dirigeants n’hésitent pas à contourner les règles d’utilisation des applications sur le Cloud. Si la sécurité des applications déployées dans le Cloud est une préoccupation importante pour les utilisateurs professionnels, la plupart d’entre eux n’hésitent pas à recourir au Cloud pour y stocker leurs données personnelles et professionnelles…sans se soucier des risques encourus. C’est l’une des principales conclusions de la récente étude publiée par SafeNet Labs, créateur de la solution SafeMonk, nouveau  service de chiffrement des espaces de stockage dans le Cloud « Dropbox » à destination des entreprises.

Lorsque SafeNet Labs – incubateur technologique lancé par SafeNet, Inc. (leader mondial de la protection de données) en faveur du développement de nouvelles technologies – a demandé à des centaines d’utilisateurs professionnels du monde entier s’ils étaient préoccupés par la sécurité des applications ou des données stockées dans le Cloud, 52 % ont répondu « Oui ». Cependant, 64 % des personnes interrogées ont déclaré utiliser fréquemment des applications basées sur le Cloud pour stocker leurs données personnelles et professionnelles. À la question « Est-ce que la sécurité de vos données et informations vous empêche de dormir ?», plus de la moitié ont répondu « Non, je dors comme un bébé. »

Un examen approfondi des résultats de cette étude montre que plus un poste est élevé dans la hiérarchie d’une entreprise, plus son titulaire est susceptible de recourir à des services de partage de fichiers comme Dropbox – et ce, en dépit des règles en vigueur dans l’entreprise. Ainsi, 33 % des dirigeants de niveau corporate (CEO, CFO, COO.) répondent par l’affirmative contre seulement 18 % pour les autres employés. La majorité des personnes interrogées (59 %) a déclaré qu’elle « ne serait pas surprise » d’apprendre que leur patron ou des dirigeants de leur entreprise utilisent des applications de partage de fichiers telles que Dropbox, malgré les règles s’opposant à cette pratique. En général, les dirigeants se sentent moins préoccupés par la sécurité dans le Cloud que leurs collaborateurs (respectivement 39 % et 54 % ont répondu « Oui »).

« Cette étude suggère que l’utilisation d’applications et le stockage de documents dans le Cloud continuent de proliférer, et que les sociétés devraient revoir les attitudes archaïques qui prévalent quant à l’utilisation de ces applications dans l’entreprise », a déclaré à datasecuritybreach.fr Tsion Gonen, Chief Strategy Officer, SafeNet, Inc. « Il ne fait pas de doute que les hauts dirigeants comprennent parfaitement les avantages que peut offrir l’utilisation d’applications dans le Cloud, et qu’ils devraient donner à leur entreprise les moyens d’en tirer parti en adoptant des outils et des pratiques de sécurité modernes ».

Le critère géographique entre également en ligne de compte en matière de sécurité des données dans le Cloud. Par exemple, l’utilisation d’applications basées sur le Cloud est nettement plus courante dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) qu’aux États-Unis et en Asie-Pacifique, de même que les niveaux d’inquiétude concernant la sécurité des données ou l’application de règles contre l’utilisation d’applications dans le Cloud. Toutefois, les personnes interrogées dans la zone EMEA sont davantage susceptibles d’ignorer lesdites règles. L’objet de leur préoccupation varie également en ce qui concerne la confidentialité de leurs données : les personnes interrogées aux États-Unis et dans la région EMEA déclarent se méfier des administrations, tandis qu’en Asie-Pacifique, Google est en ligne de mire. De plus, les personnes consultées en Asie-Pacifique constituent le groupe d’utilisateurs le plus inquiet s’agissant de leurs données et informations, craignant qu’elles soient exploitées à des fins malveillantes.

Au total, 52 % des personnes interrogées se disent inquiètes à l’idée que leurs applications bancaires et financières puissent être piratées. Les systèmes qu’elles utilisent le plus souvent sont Dropbox pour le stockage de fichiers (39 %) et les outils d’organisation personnels (25 %) ; par ailleurs, la messagerie électronique reste le principal outil utilisé pour partager des fichiers (68 %), selon l’enquête.

* SafeNet Labs a mené cette enquête en août 2013. SafeNet Labs est le créateur de SafeMonk, seule solution de chiffrement au monde contre les interceptions, spécialement conçue pour les utilisateurs du service de partage de fichiers Dropbox.

9 entreprise sur 10 ont connu un problème de sécurité en 2013

A l’occasion de l’ouverture des Assises de la Sécurité à Monaco, Kaspersky Lab a présenté les principaux résultats de son étude « Global Corporate IT Security Risks 2013 », réalisée par B2B International en avril 2013 auprès de plus de 2800 entreprises à travers le monde. L’étude explique que 91% des entreprises ont connu au moins un incident de sécurité externe et 85% un incident interne au cours des 12 derniers mois, avec les conséquences financières que cela implique parfois. Ces chiffres élevés peuvent s’expliquer par un manque de connaissance des risques, exprimé par les professionnels. Un quart des répondants considèrent que les problèmes de sécurité informatique « n’arrivent qu’aux autres ». 28% des entreprises pensent à tort que s’équiper d’une solution de sécurité informatique représente un investissement plus élevé que les coûts liés à une attaque.

Près 60% des responsables informatiques ne disposent pas des ressources de temps et d’argent nécessaires à la mise en place de règles de sécurité informatique. En conséquence, seule 1 entreprise sur 2 pense disposer des processus automatisés et organisés nécessaires à la gestion des menaces. La situation est particulièrement critique dans le secteur de l’éducation, où 28% des organisations confirment disposer de règles de sécurité suffisantes. Plus inquiétant encore, 34% seulement des organisations gouvernementales ou travaillant dans le secteur de la défense au niveau mondial disposent des ressources nécessaires pour développer des règles de sécurité. Les autres, elles, sont exposées au danger permanent de perdre des informations gouvernementales confidentielles.

Pourtant, il suffit parfois d’une seule mesure, comme la mise en place d’une stratégie de sécurité mobile, associée à de la pédagogie, pour réduire de manière significative les risques liés à l’utilisation des smartphones et des tablettes en entreprise, qu’il s’agisse de flottes professionnelles ou dans le cadre du BYOD. Ainsi, l’étude révèle que près de la moitié des répondants ne disposent pas de ce type protection. Même les entreprises qui disposent d’une stratégie de sécurité mobile ne peuvent y attribuer les ressources associées : près de la moitié déplorent des augmentations de budgets insuffisantes, et 16% n’ont enregistré aucun accroissement budgétaire.