Archives de catégorie : Adobe

Patch Tuesday : 79 vulnérabilités dont 22 critiques

Ce Patch Tuesday de mai 2019 traite 79 vulnérabilités dont 22 classées critiques. Parmi ces dernières, 18 affectent les moteurs de scripts et les navigateurs.

Les quatre restantes concernent des exécutions de code à distance (RCE) sur le protocole Remote Desktop (RDP), le serveur DHCP, GDI+ et Word. Microsoft a également publié des recommandations sur les techniques MDS (Microarchitectural Data Sampling) récemment divulguées dont les failles ZombieLoad, Fallout et RIDL. Concernant Adobe, le Patch Tuesday comprend des correctifs pour des vulnérabilités dans Flash, Acrobat/Reader (83 vulnérabilités !) et Media Encoder.

Correctifs pour postes de travail

Le déploiement de patches pour les moteurs de script, les navigateurs, GDI+ et Word est une priorité pour les équipements de type poste de travail, c’est-à-dire tous les systèmes utilisés pour accéder à la messagerie ou à Internet depuis un navigateur. Sont également concernés les serveurs multi utilisateurs utilisés comme postes de travail distants par des utilisateurs.

Exécution de code RCE sur les services Remote Desktop (RDS)

Le protocole RDP (Remote Desktop Protocol) est affecté par la vulnérabilité par exécution de code à distance CVE-2019-0708. L’exploitation de cette vulnérabilité permet à un attaquant non authentifié d’exécuter du code de manière arbitraire sur un système affecté. Ce type de vulnérabilité peut faciliter la propagation de vers informatiques en raison du manque d’authentification et de l’omniprésence du service RDP. Même si un exploit Preuve de concept n’a pas encore été dévoilé, cette vulnérabilité doit être résolue en priorité absolue sur Windows 7, Server 2008 et Server 2008 R2.

Critiques : Exécution de code RCE sur le serveur DHCP

Le serveur DHCP de Windows est affecté par la vulnérabilité CVE-2019-0725 classée comme critique pouvant faciliter l’exécution de code à distance. Un quelconque attaquant non identifié peut envoyer des paquets à un serveur DHCP pour exploiter cette vulnérabilité, ce correctif est donc une priorité pour tous les déploiements DHCP Windows. Une vulnérabilité semblable au sein du serveur DHCP a été corrigée en février tandis qu’une autre vulnérabilité a été corrigée en mars sur le client DHCP.

Conseils pour les attaques MDS (Microarchitectural Data Sampling)

Microsoft a publié une documentation d’assistance concernant l’atténuation des attaques MDS (Microarchitectural Data Sampling). Les attaques de ce type s’appellent notamment ZombieLoad, Fallout et RIDL. Les CVE correspondant à ces vulnérabilités sont CVE-2018-12126, CVE-2018-12127, CVE-2018-12130 et CVE-2019-11091. Intel diffuse aussi une présentation ainsi qu’un document détaillé sur les techniques employées et les atténuations à déployer.

Des mises à jour du microcode pour les processeurs concernés devront être réalisées pour atténuer ces attaques tandis que des correctifs devront être déployés pour les systèmes d’exploitation. Microsoft précise que la désactivation de l’hyper-threading (alias Simultaneous Multi Threading ou SMT) pourra s’avérer nécessaire pour une atténuation complète, même si Intel déconseille cette procédure. Microsoft distribuera des mises à jour du microcode uniquement pour Windows 10. Pour les autres systèmes d’exploitation, c’est le fabricant OEM qui devra fournir ces mises à jour souvent sous la forme d’une mise à jour du BIOS.

Attaques actives sur des vulnérabilités facilitant une élévation de privilèges pour le traitement des erreurs Windows
Microsoft a également publié un correctif pour une vulnérabilité facilitant une élévation de privilèges pour le traitement des erreurs Windows (CVE-2019-0863) et qui a été exploitée à l’aveugle. L’application de ce correctif est donc prioritaire pour toutes les versions Windows prises en charge.

Adobe Patch Tuesday

Adobe a publié des correctifs pour Flash, Acrobat/Reader et Media Encoder. Même si les correctifs pour Flash ne concernent qu’une seule exécution CVE et que les patches pour Media Encoder en traitent deux, les patches pour Acrobat/Reader concernent pas moins de 83 vulnérabilités. Il est recommandé de traiter en priorité tous les systèmes hôtes impactés et plus particulièrement les équipements de type poste de travail. (Publié par Jimmy Graham dans The Laws of Vulnerabilities)

47 vulnérabilités dont 7 critiques corrigées en janvier 2019

De taille moyenne, le premier Patch Tuesday de l’année 2019 permet de résoudre 47 vulnérabilités dont seulement 7 sont considérées comme critiques.

26 de ces vulnérabilités concernent les serveurs Windows et des systèmes d’exploitation pour postes de travail. Deux des vulnérabilités critiques concernent Hyper-V et pourraient conduire à l’exécution de code à distance (RCE) sur le système hôte. En outre, Microsoft a publié un correctif en urgence en décembre pour les versions 9 à 11 d’Internet Explorer en raison d’attaques actives à l’aveugle. Quant à Adobe, l’éditeur a publié des correctifs en urgence la semaine dernière pour Acrobat et Reader afin de résoudre deux vulnérabilités critiques.

Patches pour postes de travail

Les patches pour les navigateurs et le moteur de script sont une priorité pour les équipements de type poste de travail, c’est-à-dire tous les systèmes utilisés pour accéder à sa messagerie ou à Internet depuis un navigateur. Concernés, les serveurs multi-utilisateurs comme poste de travail distant. Quatre des sept vulnérabilités critiques concernent Chakra / Microsoft Edge. ils devraient être traitées rapidement pour ces types de systèmes.

Patch pour IE en urgence

Le 19 novembre, Microsoft a publié un patch en urgence (CVE-2018-8653) pour les versions 9 à 11 d’Internet Explorer à cause d’attaques actives en mode aveugle contre cette vulnérabilité. Ce patch est également une priorité pour tous les équipements de type poste de travail.

Hyper-V

Deux des vulnérabilités concernent Hyper-V et pourraient conduire à un exploit de type Évasion de machines virtuelles (VM). Microsoft les considère comme moins susceptibles d’être dangereuse, mais le déploiement de ces correctifs critiques sur les hôtes Hyper-V doit rester prioritaire.

Patches Adobe

Adobe a publié des patches pour Flash, mais ces derniers ne contiennent pas de mises à jour de sécurité. Des patches sécurité publiés pour Adobe Digital Editions et Adobe Connect afin de traiter deux vulnérabilités CVE importantes. En outre, Adobe a publié des patches urgents pour traiter deux vulnérabilités critiques dans Acrobat et Reader.

Ces patches doivent également être déployés en priorité sur tous les équipements de type poste de travail. (Par Jimmy GrahamThe Laws of Vulnerabilities)

Stegano, un malware publicitaire infectant de nombreux sites Internet

Découverte de Stegano, un nouveau kit d’exploitation se propageant via des campagnes publicitaires. De très nombreux sites Internet à forte notoriété ayant des millions de visiteurs quotidiens ont été touchés. Au cours des deux derniers mois, Stegano a été affiché auprès de plus d’un million d’utilisateurs. Stegano se cache dans les images publicitaires (en Flash) affichées sur les pages d’accueil des sites Internet.

Depuis le début du mois d’octobre 2016, des cybercriminels ciblent les utilisateurs d’Internet Explorer et analysent leur ordinateur pour détecter les vulnérabilités dans Flash Player. En exploitant leurs failles, ils tentent de télécharger et d’exécuter à distance différents types de malwares.

Ces attaques se rangent dans la catégorie des publicités malveillantes, c’est-à-dire que des codes malicieux sont distribués via des bannières publicitaires. La victime n’a même pas besoin de cliquer sur la publicité : il suffit qu’elle visite un site Internet l’affichant pour être infecté. Elle est alors renvoyée automatiquement vers un kit d’exploitation invisible permettant aux cybercriminels d’installer à distance des malwares sur son ordinateur.

« Certaines des charges utiles que nous avons analysées comprennent des chevaux de Troie, des portes dérobées et des logiciels espions, mais nous pouvons tout aussi bien imaginer que la victime se retrouve confrontée à une attaque par ransomware, » explique Robert Lipovsky, senior malware researcher chez ESET. « Cette menace montre combien il est important d’avoir un logiciel entièrement patché et d’être protégé par une solution de sécurité efficace et reconnue. Si l’utilisateur applique ces recommandations, il sera protégé contre ce genre d’attaque.» poursuit Robert Lipovsky.

« Stegano » fait référence à la sténographie, une technique utilisée par les cybercriminels pour cacher une partie de leur code malveillant dans les pixels d’images présents dans les bannières publicitaires. Ceux-ci sont masqués dans les paramètres contrôlant la transparence de chaque pixel. Cela entraîne un changement mineur des tons de l’image, rendant ces derniers invisibles à l’œil nu pour la victime potentielle.

Pour vous protéger, bannissez Flash de vos ordinateurs !

Patch Tuesday Juin 2016

L’analyse du Patch Tuesday juin contient une menace 0-Day connue sur Flash, qui est actuellement en cours d’exploitation à l’aveugle. Le reste est plutôt classique avec 16 bulletins de Microsoft pour corriger plus de 40 vulnérabilités pour le mois de juin.

Le Patch Tuesday juin 2016 arrive avec un cortège de 16 bulletins publiés par Microsoft pour résoudre plus de 40 vulnérabilités (CVE) différentes. Cela porte à 81 le nombre de bulletins pour les 6 premiers mois, ce qui laisse augurer plus de 160 bulletins d’ici fin 2016, un nouveau record pour la dernière décennie en termes de correctifs.

Votre attention doit se porter en priorité sur Adobe Flash. En effet, Adobe a reconnu qu’une vulnérabilité (CVE-2016-4171) au sein du lecteur Flash actuel est en cours d’exploitation en aveugle, si bien que l’éditeur a reporté le patch mensuel pour Adobe Flash. Dans son avis de sécurité APSA16-03. Adobe promet ce patch pour d’ici la fin de la semaine. Surveillez attentivement sa diffusion et déployez-le dès que possible. Si l’outil EMET est installé sur vos systèmes, vous êtes protégés. Pour information, c’est le troisième mois d’affilée qu’une faille 0-Day est découverte dans Flash, ce qui en fait le logiciel certainement le plus ciblé sur les points d’extrémité de votre entreprise.

Ce mois-ci, un ensemble de bulletins à la fois pour les serveurs et les systèmes clients va occuper cette semaine toute l’équipe IT qui devra sécuriser les systèmes de l’entreprise.

Vulnérabilité critique

La vulnérabilité la plus intéressante côté serveur est résolue dans le bulletin MS16-071. Ce dernier corrige une vulnérabilité critique unique sur le serveur DNS de Microsoft. En cas d’exploitation réussie, l’attaquant déclenche une exécution de code à distance (RCE) sur le serveur, ce qui est extrêmement fâcheux pour un service aussi critique que DNS. Les entreprises qui exécutent leur serveur DNS sur la même machine que leur serveur Active Directory doivent être doublement conscientes du danger que représente cette vulnérabilité.

Côté client, la vulnérabilité la plus importante est résolue dans le bulletin MS16-070 Elle corrige plusieurs problèmes dans Microsoft Office. Principale vulnérabilité associée au format Microsoft Word RTF, CVE-2016-0025 déclenche une exécution RCE au profit de l’attaquant. Le format RTF pouvant être utilisé pour attaquer via le volet d’aperçu d’Outlook, la faille peut être déclenchée à l’aide d’un simple email et sans interaction avec l’utilisateur.

Côté navigateur Web, les bulletins MS16-063 pour Internet Explorer, MS16-068 pour Edge et MS16-069 pour Javascript sur Windows Vista traitent plusieurs vulnérabilités RCE critiques qui sont exploitables lors d’une simple navigation sur le Web. Ces vulnérabilités constituent un vecteur d’attaque privilégié pour les cybercriminels et nous vous recommandons de les corriger dans les 7 prochains jours.

Les autres vulnérabilités concernées par ce Patch Tuesday juin sont toutes classées comme importantes. Elles sont généralement exploitées pour élever des privilèges une fois qu’un intrus est parvenu à exécuter du code sur la machine et sont donc associées avec une exécution de code à distance comme décrit ci-dessus. L’exception est MS16-076 qui résout une faille unique dans Windows Netlogon pouvant fournir une exécution RCE à l’attaquant. Sa gravité est moindre qu’une vulnérabilité RCE normale parce l’attaquant devra dans un premier temps prendre le contrôle du serveur Active Directory.

Deux autres vulnérabilités côté serveur dans le patch tuesday juin

Une élévation de privilèges sur le composant du serveur SMB résolue dans le bulletin MS16-075

Une faille dans Microsoft Exchange résolue dans le bulletin MS16-079 entraînant aussi une élévation de privilèges, certains étant liés au patch Oracle dans la bibliothèque Outside-in.

En résumé, il s’agit d’un Patch Tuesday relativement classique mais avec une menace 0-Day connue qui nécessite de surveiller impérativement la publication de la prochaine mise à jour de Flash. Corrigez les autres problèmes en fonction de vos priorités habituelles, mais faites particulièrement attention à la vulnérabilité qui affecte le serveur DNS et qui va forcément susciter des comportements indésirables. (Wolfgang Kandek, CTO de Qualys).

Patch Tuesday Mars 2016

Patch Tuesday Mars 2016 – Microsoft publie 13 bulletins, dont 5 sont considérés comme critiques. Même ambition de correction pour Adobe.

Ce mois-ci, la première place de notre classement du Patch Tuesday revient au bulletin MS16-023 consacré à Internet Explorer. Ce dernier résout 13 vulnérabilités, toutes classées comme critiques. L’exploitation de ces vulnérabilités critiques créé la situation la plus dangereuse, en l’occurrence l’exécution de code à distance (RCE) qui donne à l’attaquant le contrôle complet de la machine ciblée. Ces attaques contre Internet Explorer proviendraient de sites Web malveillants créés à dessein ou de sites inoffensifs servant de vecteurs et contenant les exploits destinés à infecter les visiteurs habituels.

Si vous êtes sous Windows 10 et que vous avez opté pour le navigateur Edge, le bulletin MS16-024 fait partie de vos priorités. 11 vulnérabilités au total dont 10 critiques indiquent que les chercheurs en sécurité ont concentré leur attention sur Edge, qui a lentement perdu du terrain sur Internet Explorer en termes de vulnérabilités. En décembre 2015, nous en étions encore à 30 contre 15 et maintenant, en mars, à 13 contre 11.

Le prochain bulletin sur la liste de ce Patch Tuesdsay est le MS16-029 qui contient une nouvelle version de Microsoft Word. Word est souvent utilisé pour véhiculer des exploits, à la fois dans des documents en ligne et dans des pièces jointes. Les vulnérabilités permettant à l’attaquant d’exécuter du code RCE pour contrôler les machines ciblées doivent être résolues dans les meilleurs délais.

Le groupe de vulnérabilités suivant concerne Windows Media Player (bulletin MS16-027), les polices OpenType (bulletin MS16-026) et la nouvelle visionneuse PDF Reader à partir de Windows 8 (bulletin MS16-028). Toutes ces failles sont critiques et facilitent l’exécution de code RCE. Elles s’attaquent toutes à des problèmes de formatage complexes, que ce soit dans le lecteur Windows Media Player avec le format vidéo MPEG, dans les polices OpenType avec une référence circulaire qui provoque une récursion ou dans la visionneuse PDF avec une vérification des limites qui fait défaut dans l’interpréteur PostScript. Le flot continu de vulnérabilités dans ces domaines indique le niveau de complexité des formats de médias que nous utilisons tous les jours.

Les bulletins restants résolvent des vulnérabilités classées comme « importantes ». Ces dernières entrent essentiellement en jeu lorsqu’une élévation de privilèges est sollicitée, une fois qu’une des vulnérabilités critiques a permis de s’introduire sur la machine ciblée. Vous devriez traiter ces vulnérabilités dans les 45 jours pour éviter ce type d’utilisation secondaire.

Microsoft n’est pas le seul éditeur à résoudre les problèmes de sécurité liés au format PDF. Adobe publie en effet une nouvelle version d’Adobe Reader dans sa mise à jour de sécurité APSB16-09 qui résout trois failles de sécurité critiques. Si vous utilisez Adobe Reader ou la suite Acrobat, il s’agit d’une priorité pour vous. Si vous suivez ces mises à jour, vous aurez remarqué l’absence de la mise à jour APSB16-08 (APS16-07 concernait Adobe Connect le mois dernier). Probablement une mise à jour de Flash reportée pour faire des tests supplémentaires ou y inclure un correctif de dernière minute pour une vulnérabilité en cours.

Et une première pour Apple ce mois-ci. Le célèbre client bit torrent « Transmission » a été infecté par un ransomware. Heureusement, ce client n’a été disponible en téléchargement que pour une durée de moins de 12 heures et Apple a rapidement révoqué son certificat de signature et mis à jour les signatures dans XProtect. Vérifiez néanmoins si Transmission 2.90 est sur votre réseau et isolez-le une fois découvert.

Aucune menace 0-Day ni vulnérabilité immédiatement exploitable ce mois-ci. Mais appliquez tous ces patches dès que possible et dans tous les cas. En effet, certains attaquants sont capables de convertir rapidement des vulnérabilités en exploits, souvent en moins de 10 jours. (Analyse publiée par Wolfgang Kandek, CTO de Qualys, Inc. dans The Laws of Vulnerabilities)

Analyse Patch Tuesday Fevrier 2016

Retour à des valeurs normales pour ce Patch Tuesday. Après un démarrage en douceur avec 9 bulletins en janvier, 12 (dont 5 critiques) sont publiés en février, cela correspond à la moyenne de 12,25 bulletins par mois observée l’an dernier.

En fait, il y en aurait même 13, mais le dernier, MS16-022, s’apparente davantage à un changement de packaging. Il concerne un package logiciel pour Adobe Flash dont la mise à niveau est assurée par Microsoft depuis 3 ans et demi sous les versions 10 et 11 d’Internet Explorer. Cette mise à jour était auparavant prise en charge par le seul avis de sécurité KB2755801. Maintenant, elle bénéficie d’un véritable bulletin. Ce nouveau format garantit pour le moins un traitement et un suivi supérieurs. Aucune des vulnérabilités décrites n’est utilisée en aveugle, mais beaucoup sont classées comme facilement exploitables par Microsoft et Adobe si bien que vous devriez les résoudre sans délai. C’est donc le bulletin MS16-022 qui est en tête des priorités de Qualys ce mois-ci.

La mise à jour d’Adobe Flash (APSB16-04) contient des correctifs pour 22 vulnérabilités, toutes classées comme étant « critiques », c’est-à-dire pouvant fournir un contrôle complet de la machine cible à l’attaquant. Les scénarios d’attaque peuvent aussi bien mettre en scène des sites Web compromis mais innocents (certains problèmes récents avec WordPress par exemple) qui redirigent vers des domaines contrôlés par un attaquant malveillant, que du Flash embarqué dans d’autres fichiers (des documents Office notamment) qui cherche un accès via la messagerie électronique. En outre, les attaquants ayant démontré l’an dernier leur intérêt pour les attaques basées sur Flash, ce bulletin fait donc partie des priorités absolues.

Le bulletin MS16-015 arrive en deuxième position sur notre liste. Il résout 7 vulnérabilités Microsoft Office dans Word, Excel et Sharepoint. Les vulnérabilités CVE-2016-0022, CVE-2016-0052 et CVE-2016-0053 dans Word sont toutes au format RTF et peuvent être déclenchées sans interaction de l’utilisateur via le volet de visualisation dans Outlook. Elles sont classées « critiques ». Je suis pour ma part étonné que Microsoft ne propose pas de facteurs de mitigation pour ces dernières et j’en conclus que les changements de configuration spécifiés dans le bulletin MS14-017 continuent de s’appliquer : Lire les courriers électroniques en texte brut dans Outlook et désactiver les fichiers RTF dans Microsoft Word via la politique de blocage de fichiers.

Les autres vulnérabilités de notre liste sont résolues dans le bulletin MS16-009 pour Internet Explorer et dans MS16-011 en ce qui concerne Microsoft Edge. Ces deux publications résolvent respectivement 13 et 6 vulnérabilités dont 7 et 4 de niveau critique. L’exploitation de ces vulnérabilités s’appuierait sur la navigation Web avec redirection vers des sites Web malveillants soit directement, soit par empoisonnement du moteur de recherche qui attire vos utilisateurs vers un site Web piégé, soit via la compromission d’un site a priori légitime, ou encore par inclusion dans un réseau publicitaire. Ce vecteur d’attaque est l’un des plus sensibles pour l’entreprise et nous recommandons de corriger ces vulnérabilités dès que possible.

En janvier Microsoft a mis un terme au support des navigateurs Internet Explorer propriétaires sur chacun de ses systèmes d’exploitation en réservant désormais les mises à jour aux toutes dernières versions des navigateurs sur chaque plate-forme. Les règles exactes sont exposées dans le document sur le cycle de vie de Microsoft, mais pour la plupart des points d’extrémité (Windows 7, 8.1 et 10) cela revient à Internet Explorer 11. Rien d’autre n’est plus supporté et les utilisateurs sont exposés à un vecteur d’attaque qu’il sera difficile d’endiguer à moyen terme.

Le prochain bulletin critique de notre liste, MS16-013, s’intéresse au Journal Windows. Un fichier malveillant avec l’extension .JNL doit être ouvert par l’utilisateur pour déclencher la vulnérabilité. Sous Windows 7, l’extension du fichier peut être dissociée de l’application pour neutraliser l’attaque. Cela se défend en raison du flux constant de patches dans les bulletins MS15-114, MS15-098, MS15-045, etc. qui pourraient être déclassés en empêchant les utilisateurs d’ouvrir ces fichiers.

Le dernier bulletin critique concerne la visionneuse de fichiers Microsoft PDF Reader. Ce lecteur est uniquement disponible sous Windows 8.1, 10 et Server 2012 et le bulletin MS16-012 ne s’applique donc qu’aux versions les plus récentes. Il s’agit d’un premier patch pour ce logiciel et il sera intéressant de voir combien d’autres vulnérabilités les chercheurs en sécurité pourront découvrir. Vous vous souvenez lorsqu’en 2012 Google utilisait sa technologie aléatoire pour s’intéresser à Adobe Reader ? Utilisez-vous la visionneuse de fichiers PDF fournie par Windows ou avez-vous adopté Adobe Reader y compris sur ces plates-formes ?

Ce Patch Tuesday comprend d’autres patches importants. Le système d’exploitation Windows lui-même est corrigé à l’aide des bulletins MS16-014 et MS16-018 tandis que MS16-016 résout la faille liée à l’élévation de privilèges via le service WebDAV, si vous exposez le protocole RDP sur Internet. MS16-017 nécessite cependant d’authentifier l’attaquant au préalable, MS16- 020 comble une faille DoS dans Active Directory et MS16-021 comble une faille du même acabit dans Radius, parmi les autres bulletins intéressants.

Comme toujours, un annuaire précis des logiciels installés permettra de décider où il est utile d’intervenir en priorité. Des mises à jour automatiques, dans la mesure du possible et par exemple sur les machines génériques des utilisateurs qui peuvent également soulager la tâche de l’équipe chargée du déploiement des correctifs. (Qualys)

Angler Exploit Kit : 90.000 sites piratés, des millions d’internautes ciblés

Le code malveillant Angler aurait déjà infecté plus de 90.000 sites Internet dont 30 présents dans le top 100.000 d’Alexa.

AEK, connu aussi sous le nom d’Angler Exploit Kit, n’a pas fini son petit bonhomme de chemin. Comme l’indiquent les analyses de Palo Alto Networks, déjà 90.000 sites Internet ont été touchés par ce code pirate.

Dans cette liste, 30 serveurs web sont placés dans le top 100.000 d’Alexa, soit des millions de cibles potentielles pour le logiciel malveillant. Une opération parfaitement orchestrée. AEK se met à jour périodiquement, et cela sur l’ensemble des sites corrompus. Le script caché sur les sites se déclenche au bon vouloir des « contrôleurs », rendant sa détection très difficile.

Du 5 au Novembre 2015, 90 558 domaines Internet uniques étaient déjà infectés et utilisés par AEK. Le 14 décembre, seulement 2 850 sites étaient considérés comme dangereux pour les sondes de détections d’espaces malveillants.

L’attaque se fait par le biais d’Internet Explorer et d’une version flash non mise à jour (Ce qu’à fait Adobe, d’urgence, en décembre). La nouvelle version d’AEK s’attaque aussi à Firefox et Chrome.

Comme un grand nombre de kits pirate, Angler Exploit Kit vise les internautes selon une géolocalisation, par l’IP, décidée par le pirate. AEK se charge ensuite de télécharger une charge numérique dans le pc de sa victime. La plupart du temps, un ransomware.

L’OS d’Apple, le logiciel le plus vulnérable aux pirates en 2015

Les temps changent ! Apple OS X aurait été l’environnement informatique le le plus vulnérable en 2015, selon le CVE.

Le CVE détails est la référence dédiée aux alertes liées aux vulnérabilités visant les logiciels que nous utilisons. Les données CVE sont collectées à partir du National Vulnerability Database (NVD), projet par l’institut National des Standards et de la Technologie. D’autres sources telles que les éditeurs eux-mêmes, ou encore Exploit DB, viennent peaufiner les bulletins d’informations.

Comme chaque année, CVE propose son top 50. Cette année, 6 412 vulnérabilités ont été annoncées par CVE. DataSecurityBreach.fr a remarqué qu’il y avait eu 1 534 failles de moins qu’en 2014. Une année qui avait été la plus chargée en alertes, avec 7 946 cas.

En 2015, le grand vainqueur en a étonné plus d’un : l’OS d’Apple avec 384 vulnérabilités. Windows 10 se placent en 35ème position avec 53 alertes. Alors que nous aurions pu penser que Flash caracolerait en tête, le format media d’Adobe ne s’est contenté « que » de 314 alertes. De son côté, Android affiche, à la 20ème place, 130 failles. Internet Explorer 231 failles. Chrome, 187 et Firefox, 178.

Patch Tuesday – Décembre 2015

Un total de 12 bulletins de mises à jour, dont 8 critiques, en ce mois de décembre. Il est donc urgent d’appliquer les correctifs pour ses outils Adobe et Microsoft.

Le dernier Patch Tuesday de l’année 2015 est dans la moyenne avec cependant des bulletins un peu plus sévères que d’habitude. En effet, sur un total de 12 bullentins, 8 sont définis comme critiques, dont un qui résout une vulnérabilité 0-Day actuellement utilisée par des attaquants pour escalader des privilèges dans Windows. Auparavant très rares, les menaces 0-Day sont devenues légion en 2015. L’année avait d’ailleurs commencé par une vague de menaces 0-Day pour Adobe Flash puis un correctif a été publié chaque mois ou presque pour des vulnérabilités déjà victimes d’exploits. Il s’agit d’un signal fort, car les ressources techniques des attaquants vont crescendo et c’est aussi un rappel aux DSI qui ne devraient pas seulement corriger leurs systèmes sans délai, mais également renforcer leur sécurité.

Parmi les résolutions de 2016, il faudrait s’intéresser aux installations minimales de logiciels avec le moins possible de fonctionnalités activées, ainsi qu’à des logiciels supplémentaires tels qu’EMET pour améliorer la robustesse.

Au total, 135 bulletins ont été publiés par Microsoft en 2015, soit une augmentation sensible par rapport à la moyenne de ces dernières années. Les nouveaux produits Microsoft n’expliquent qu’en petite partie cette hausse, le nouveau navigateur Edge n’ayant fait l’objet que de cinq bulletins spécifiques cette année. Cette augmentation est liée pour l’essentiel aux nouveaux composants de l’écosystème Windows qui sont passés à la loupe pour la première fois, une tendance qui indique l’importance croissante de la sécurité informatique.

MS15-135 résout une vulnérabilité 0-Day au sein du noyau Windows. Pas plus de détails quant à l’ampleur de la diffusion de cette vulnérabilité et de son exploit, mais cela lui vaut une place de choix dans notre liste des priorités.

Les navigateurs étant souvent utilisés dans les scénarios d’attaque actuels, notamment les téléchargements involontaires ou les attaques par harponnage, ils doivent être mis à jour le plus rapidement possible. Les bulletins MS15-124 pour Internet Explorer (IE), MS15-125 pour Edge et MS15-126 pour les bibliothèques JavaScript sous Vista et Windows Server 2008 résolvent 30 vulnérabilités, nombre d’entre elles étant critiques car elles permettent l’exécution de code à distance (RCE). Edge ne présente « que » 15 problèmes, dont 11 proviennent d’IE et 4 sont propres à ce nouveau navigateur.

MS115-131 pour Microsoft Office est le bulletin suivant sur la liste. Il est classé comme critique par Microsoft, ce qui est rare pour un bulletin Office et indique qu’il existe un vecteur pour exploiter la vulnérabilité sans interaction de l’utilisateur. CVE-2015-6172 est une vulnérabilité critique sous Outlook déclenchée par un message électronique formaté dans un but malveillant. Il n’existe pas de solution de contournement raisonnable et Microsoft suggère de désactiver le volet d’aperçu, l’équivalent numérique de « Il suffit de ne pas le faire ». Corrigez cette vulnérabilité dès que possible. CVE-2015-6124 est actuellement exploitée à l’aveugle par des attaquants.

Place ensuite à une vulnérabilité sur le serveur Microsoft DNS, ce qui est plutôt rare. MS15-127 remplace MS12-017 depuis plus de 3 ans. Les attaquants qui exploitent la vulnérabilité identifiée dans MS15-127 sur le serveur DNS de Microsoft prendront là encore le contrôle du serveur et exécuteront du code dans le contexte du système. L’attaque est lancée à distance et n’exige aucune authentification et il n’existe aucune solution de contournement. Mettez vos serveurs DNS Microsoft à jour le plus vite possible, en respectant les phases de test et d’attente nécessaires pour un service aussi fondamental.

La vulnérabilité critique suivante se trouve dans le système graphique de Windows (bulletin MS15-128) qui pose un problème de gestion des polices. Ce bulletin remplace le bulletin MS15-097 depuis septembre, lequel remplaçait le MS15-077 depuis juillet. Il s’agit donc d’occurrences assez courantes. Les vecteurs d’attaques sont très larges dans la mesure où la navigation Web, la messagerie électronique, les documents et les médias riches jusqu’à Silverlight peuvent tous être utilisés pour lancer une attaque.

Les autres vulnérabilités critiques concernées par ce Patch Tuesday se trouvent dans Silverlight (MS15-129) et Uniscribe (MS15-130). Traitez-les en même temps que les vulnérabilités importantes résolues à l’aide des bulletins MS15-132, MS15-133 et MS15-134.

En plus des mises à jour Microsoft, Adobe a publié une nouvelle version de Flash. Le bulletin de sécurité APSB15-32 correspondant résout le nombre record de 78 vulnérabilités. Toutes les vulnérabilités, sauf trois, pouvaient être utilisées par un attaquant pour exécuter du code à distance depuis le navigateur à l’insu de son utilisateur. Il suffisait ensuite d’exploiter une deuxième vulnérabilité pour devenir système sur la machine (voir MS15-135 par exemple), ce qui aurait au final fourni un contrôle total à l’attaquant. Les attaques basées sur Flash ont été très prisées des pirates tout au long de l’année 2015 avec de nombreux kits fournissant des exploits tout à fait actualisés. Ajoutez cela à votre liste des points hautement prioritaires. (Analyse par Wolfgang Kandek, CTO , Qualys, Inc.)

État des lieux de l’Internet du 2ème trimestre 2015

Akamai Technologies, Inc., leader mondial des services de réseau de diffusion de contenu (CDN), annonce la disponibilité de son rapport de sécurité « État les lieux de l’Internet » du 2ème trimestre 2015. Il livre une analyse et un éclairage sur les cyber-menaces qui pèsent sur la sécurité cloud à l’échelle mondiale.

« La menace des attaques par déni de service distribué (DDoS) et applicatives web ne cesse de s’intensifier chaque trimestre », précise John Summers, vice-président, Cloud Security Business Unit d’Akamai. « Les acteurs malveillants brouillent perpétuellement la donne en changeant de tactique, en dénichant de nouvelles vulnérabilités, voire en remettant au goût du jour des techniques considérées comme obsolètes. En analysant les attaques observées sur nos réseaux, nous sommes en mesure d’inventorier les menaces et tendances naissantes et de communiquer au public les informations indispensables à la consolidation de leurs réseaux, sites web et applications, et à l’amélioration de leurs profils de sécurité cloud. »

Dans ce rapport sont analysés deux vecteurs d’attaques applicatives web supplémentaires, mais aussi examiné les menaces représentées par le trafic TOR (routage en oignon) et même mis au jour certaines vulnérabilités dans des modules externes WordPress tiers, en cours de publication dans le dictionnaire CVE », ajoute-t-il. « Plus les menaces de cybersécurité sont documentées, mieux la défense d’une entreprise peut être opérée.

Panorama de l’activité des attaques DDoS
Sur les trois derniers trimestres, il apparaît que le nombre d’attaques DDoS double d’une année sur l’autre. Si, au cours de ce trimestre, les pirates ont privilégié les attaques de moindre débit mais de plus longue durée, toujours est-il que le nombre de méga-attaques ne cesse de croître. Au 2ème trimestre 2015, 12 attaques à un débit supérieur à 100 Gb/s ont été recensées et 5 autres culminant à plus de 50 Mp/s (millions de paquets par seconde). Très peu d’entreprises sont capables de résister par elles-mêmes à des attaques de cette ampleur.

L’attaque DDoS la plus massive au 2ème trimestre 2015, mesurée à plus de 240 Gb/s, a duré plus de 13 heures. Le débit crête est généralement limité à une fenêtre d’une à deux heures. Sur cette même période, l’une des attaques présentant le débit de paquets le plus élevé jamais encore enregistré sur le réseau Prolexic Routed a également été déclenchée (à un pic de 214 Mp/s). Ce volume d’attaques est capable de paralyser des routeurs de niveau 1 comme ceux utilisés par les fournisseurs d’accès Internet.

L’activité des attaques DDoS a établi un nouveau record au 2ème trimestre 2015, en hausse de 132 % à trimestre comparable un an auparavant, et de 7 % par rapport au 1er trimestre 2015. Si le débit crête et le volume maximal moyens des attaques ont légèrement progressé au 2ème trimestre 2015 comparativement au trimestre précédent, ils demeurent nettement en-deçà des valeurs maximales relevées au deuxième trimestre 2014.

SYN et SSDP (Simple Service Discovery Protocol) sont les vecteurs les plus couramment utilisés ce trimestre, chacun d’eux représentant approximativement 16 % du trafic d’attaques DDoS. Eu égard à la prolifération d’équipements électroniques de loisirs non sécurisés, connectés à Internet via le protocole UPuP (Universal Plug & Play), leur utilisation comme réflecteurs SSDP demeure attrayante. Quasiment inexistant il y a encore un an, le SSDP s’est imposé comme l’un des principaux vecteurs d’attaques ces trois derniers trimestres. Quant à la technique par saturation de type « SYN flood », elle continue à dominer les attaques volumétriques et ce, depuis la première édition du rapport de sécurité parue au troisième trimestre 2011.

Le secteur des jeux en ligne demeure une cible privilégiée depuis le 2ème trimestre 2014, systématiquement visé par environ 35 % des attaques DDoS. Au cours des deux derniers trimestres, la majorité du trafic d’attaques ne provenant pas d’adresses usurpées a continué à émaner de la Chine, pays qui figure dans le trio de tête depuis la parution du premier rapport au troisième trimestre 2011.

Activité des attaques applicatives web
Des statistiques sur les attaques applicatives web ont commencé à être publiées par Akamai au premier trimestre 2015. Ce trimestre, deux autres vecteurs d’attaques ont été analysés : les failles Shellshock et XSS (cross-site scripting).

Shellshock, vulnérabilité logicielle présente dans Bash mise au jour en septembre 2014, a été exploitée dans 49 % des attaques applicatives web ce trimestre. En réalité, 95 % des attaques Shellshock ont visé un seul client appartenant au secteur des services financiers, dans le cadre d’une campagne qui a duré plusieurs semaines en début de trimestre. Généralement menée sur HTTPS, cette campagne a rééquilibré l’utilisation des protocoles HTTPS et HTTP. Au premier trimestre 2015 en effet, seulement 9 % des attaques avaient été dirigées sur HTTPS, contre 56 % ce trimestre.

Par ailleurs, les attaques par injection SQL (SQLi) représentent 26 % de l’ensemble des attaques, soit une progression de plus de 75% des alertes de ce type rien qu’au deuxième trimestre. À l’inverse, les attaques de type LFI (inclusion de fichier local) s’inscrivent en net recul. Principal vecteur d’attaques applicatives web au premier trimestre 2015, LFI n’est plus à l’origine que de 18 % des alertes au deuxième trimestre 2015. L’inclusion de fichier distant (RFI), l’injection PHP (PHPi), l’injection de commandes (CMDi), l’injection OGNL Java (JAVAi) et le chargement de fichier malveillant (MFU) comptent, pour leur part, pour 7 % des attaques applicatives web.

Comme au premier trimestre 2015, ce sont les secteurs des services financiers et du commerce et de la grande distribution qui ont été les plus fréquemment touchés par les attaques.

La menace des modules externes et thèmes WordPress tiers
WordPress, plate-forme la plus en vogue dans le monde pour la création de sites web et de blogues, est une cible de choix pour des pirates qui s’attachent à exploiter des centaines de vulnérabilités connues pour créer des botnets, disséminer des logiciels malveillants et lancer des campagnes DDoS.

Le code des modules externes tiers est très peu, voire nullement, contrôlé. Afin de mieux cerner les menaces, Akamai a testé plus de 1 300 modules externes et thèmes parmi les plus répandus. Résultat : 25 d’entre eux présentaient au moins une vulnérabilité nouvelle. Dans certains cas, ils en comprenaient même plusieurs puisque 49 exploits potentiels ont été relevés au total. Une liste exhaustive des vulnérabilités mises au jour figure dans le rapport, accompagnée de recommandations pour sécuriser les installations WordPress.

Les forces et les faiblesses de TOR
Le projet TOR (The Onion Router, pour « routage en oignon ») fait en sorte que le nœud d’entrée ne soit pas identique au nœud de sortie, garantissant ainsi l’anonymat des utilisateurs. Bien que nombre des utilisations de TOR soient légitimes, son anonymat présente de l’intérêt pour les acteurs malveillants. Pour évaluer les risques liés à l’autorisation de trafic TOR à destination de sites web, Akamai a analysé ce trafic web à l’échelle de sa base de clients Kona sur une période de sept jours.

L’analyse a révélé que 99 % des attaques émanaient d’adresses IP non-TOR. Néanmoins, une requête sur 380 issues de nœuds de sortie TOR était malveillante, contre une sur 11 500 seulement en provenance d’adresses IP non-TOR. Ceci dit, le blocage de trafic TOR pourrait se révéler préjudiciable sur le plan économique. Toutefois, les requêtes HTTP légitimes vers les pages d’e-commerce correspondantes font état de taux de conversion équivalents entre nœuds de sortie TOR et adresses IP non-TOR. Le rapport.

Analyse Patch Tuesday de Mai 2015

Le Patch Tuesday de mai 2015 est plutôt consistant. En effet, Microsoft a publié 13 bulletins pour mai, ce qui porte à 53 le nombre de bulletins depuis le début de l’année, un nombre un peu supérieur à celui constaté ces cinq dernières années, 2015 était peut-être même l’année la plus active à ce jour en la matière. Notre suivi interne du nombre de vulnérabilités indique que plus de 140 bulletins ont été publiés depuis le début de l’année, également un autre nouveau record :

Nombre de bulletins Microsoft par an

Le principal patch du mois est MS15-043 pour Internet Explorer (IE). Il résout 22 vulnérabilités et expositions courantes (CVE) dont 14 classées comme critiques. Les CVE présentes dans IE permettent d’exécuter du code à distance (RCE) sur la machine ciblée en dirigeant la proie vers une page Web malveillante. Pour ce faire, l’attaquant dispose de tout un éventail de techniques dans leur son arsenal.

Il peut notamment :

  • Attaquer des logiciels couramment utilisés pour les blogs et les forums pour prendre le contrôle du site Web puis y insérer des liens vers des pages malveillantes. La campagne SoakSoak constitue un bon exemple de ces pratiques. De récentes vulnérabilités de cette classe ont été découvertes dans le moteur d’e-commerce Magento ainsi que dans le CMS WordPress.

  • Exploiter les services de fournisseurs de publicités en ligne pour insérer des liens malveillants qui seront automatiquement inclus dans des sites Web de confiance utilisant les services de ces fournisseurs, comme cela s’est encore produit récemment avec MadAdsMedia.

  • Utiliser l’empoisonnement des moteurs de recherche, une technique dérivée de l’optimisation pour les moteurs de recherche (SEO) pour attirer le trafic vers des sites spécifiques hébergeant ce contenu malveillant. Tous les sujets d’actualité sont bons : bébés royaux, accidents, événements sportifs récents, streaming gratuit, etc.

Les pirates ont à leur disposition de nombreux exploits destinés à tout un éventail de vulnérabilités et qu’ils adaptent à la machine ciblée. On peut avancer sans se tromper que leurs vecteurs d’attaque préférés sont notamment Internet Explorer, les vulnérabilités Windows natives et Adobe Flash, vecteurs pour lesquels sont diffusées des mises à jour mensuelles car plus de 20 vulnérabilités et expositions courantes affectent ces derniers chaque mois. Préparez-vous à installer ces mises à jour aussi rapidement que possible. Mais dans quel délai ? Le tout dernier rapport d’enquête sur les failles de données (VDBIR) publié par Verizon en avril 2015 indique que 50% des vulnérabilités récemment exploitées qu’ils ont identifiées l’ont été dans un délai de deux semaines.

Mais toutes ne sont pas exploitées. En fait, en 2014, seulement 5% de l’ensemble des vulnérabilités de type RCE au sein des logiciels Microsoft (voir leur présentation à RSA 2015) sont en fin de compte devenus des exploits fonctionnels :

La difficulté est de prédire quels sont ces 5%. Il est important de s’intéresser au passé pour voir ce qui a été attaqué et quelles vulnérabilités sont concernées par les packs d’exploits afin de se préparer en conséquence. US-CERT vient de publier une recommandation de 30 CVE fréquemment attaqués selon eux tandis que le BSI, l’Office fédéral allemand de la sécurité des technologies de l’information, agite aussi une liste des CVE à rechercher. Pour faire court, Windows, Internet Explorer, Adobe Flash, Java et Office figurent tout en haut de leur liste.

Mais revenons à notre Patch Tuesday si vous le voulez bien. Notre deuxième priorité est le bulletin MS15-044 qui résout deux vulnérabilités critiques au sein de polices de la bibliothèque GDI+ et qui affectent de nombreux produits Microsoft. Les pirates peuvent utiliser des pages Web ou des documents contenant des polices malveillantes pour exécuter du code à distance. Le déploiement de cette mise à jour de sécurité MS15-044 est hautement prioritaire.

Le bulletin MS15-046 est seulement classé comme important par Microsoft, mais il résout des vulnérabilités de format de fichier RCE à la fois dans Word et Excel que des pirates pourraient exploiter pour prendre le contrôle des machines de vos utilisateurs. Ces deux vulnérabilités ont pour vecteur d’attaque des documents attachés à un email envoyé au compte de messagerie de vos utilisateurs dans l’espoir que ces derniers ouvrent les pièces jointes. Et environ 10% des cibles les ouvrent selon des données de l’APWG (http://www.antiphishing.org) fournies dans le rapport VDBIR de Verizon.

À propos de vulnérabilités au sein de formats de fichiers entraînant une exécution RCE, Adobe diffuse également un patch ce mois-ci. Ce dernier résout des problèmes critiques dans Adobe Flash et Adobe Reader/Acrobat via les bulletins de sécurité APSB15-09 et APSB15-10. Pour Adobe Reader, le vecteur d’attaque est semblable au scénario Office décrit plus haut, à savoir qu’un pirate doit inciter un utilisateur à ouvrir un document PDF joint formaté de manière à exécuter l’exploit. Une fois installés sur la machine, les attaquants exploiteront ensuite une deuxième vulnérabilité pour obtenir des privilèges d’administration système, par exemple une vulnérabilité au niveau du noyau que Microsoft résout dans ses bulletins MS15-051 et MS15-052. Intégrez les deux bulletins à votre programme de patch critique.

Les autres bulletins de sécurité critiques concernent Journal Windows avec six vulnérabilités. Deux des vulnérabilités sont publiquement connues sans être pour autant exploitées. Corrigez rapidement et envisagez de désactiver l’application de prise de notes Journal Windows. Ne connaissant personne qui utilise cette application, je recommande donc de suivre la solution de contournement décrite dans l’avis de sécurité et de neutraliser la description du fichier « .jnl » pour contrer cette attaque et les prochaines à venir contre ce logiciel.

C’en est fini des bulletins de sécurité critiques pour mai. Les autres avis de sécurité concernent un certain nombre d’autres produits Microsoft parmi lesquels le logiciel serveur Sharepoint qui profite d’un patch pour une vulnérabilité de type RCE potentiel dans MS15-047.

Corrigez rapidement, d’ici deux semaines si vous le pouvez. (Par wkandek)

Patch Tuesday de mars 2015

Tout comme le mois dernier, davantage de vulnérabilités sont encore traitées par rapport à un mois classique. À moins qu’il ne s’agisse d’un nouveau rythme concernant les correctifs des failles de Microsoft et Adobe, avec un ensemble d’autres failles de sécurité à résoudre.

Les correctifs de Microsoft sont au nombre de 14 pour mars, dont 5 critiques. La priorité absolue est le bulletin MS15-018 consacré à Internet Explorer (IE). Toutes les versions d’IE sont concernées, depuis IE6 (sur Windows Server 2003) jusqu’à IE11. La nouvelle version traite 12 vulnérabilités, dont 10 critiques et exploitables pour exécuter du code sur la machine ciblée. L’une des vulnérabilités a été publiquement révélée, mais elle n’est pas du type Exécution de code à distance, ce qui atténue un peu l’exposition. Scénario typique : un attaquant injecte du code HTML malveillant sur un site Web sous son contrôle puis il incite la machine cible à se rendre sur ce site. Il peut aussi pirater un site sur lequel la cible se rend habituellement et tout simplement attendre que cette dernière se rende sur ledit site. MS15-019 est le bulletin frère de MS15-018 et corrige le composant VBScript pour IE6 et IE7 qui est résolu dans MS15-018 pour les navigateurs plus récents. Commencez par installer ce bulletin.

MS15-022 est le second bulletin le plus important en termes de sévérité. Il corrige cinq vulnérabilités dans Microsoft Office, l’un d’elle étant critique dans l’analyseur RTF. En effet, ce dernier peut être exécuté automatiquement dans la zone d’aperçu lors de la réception d’un courriel si bien que Microsoft classe cette vulnérabilité comme critique. Cependant, comme deux des vulnérabilités restantes permettent à un attaquant d’exécuter du code à distance, nous positionnons ce bulletin en tête du classement d’aujourd’hui.

MS15-021 résout huit vulnérabilités liées aux polices sous Windows. En effet, un attaquant qui incite un utilisateur à visualiser une police altérée peut lancer une exécution de code à distance sur la machine ciblée. Les attaques peuvent être lancées via des pages Web ou des documents, au format PDF ou Office.

Stuxnet
MS15-020 est le dernier bulletin critique de la série pour le mois de mars. Il concerne un attaquant qui peut inciter un utilisateur à parcourir un répertoire d’un site Web ou à ouvrir un fichier. Le système Windows Text Services contient une vulnérabilité qui permet à l’attaquant de lancer une exécution de code à distance sur la machine cible. Ce bulletin comprend aussi un correctif pour CVE-2015-0096, une vulnérabilité associée à la vulnérabilité Stuxnet d’origine CVE-2010-2568. HP ZDI a rapporté cette vulnérabilité à Microsoft et fournit une bonne description technique sur son blog.

Test Fuzzing
Tous les bulletins restants sont moins critiques, c’est-à-dire seulement importants, dans la mesure où les vulnérabilités concernées ne permettent typiquement pas à un attaquant d’exécuter du code à distance. Ces dernières sont plutôt des fuites d’information ou n’autorisent qu’une élévation locale de privilèges. Les bulletins MS15-024 et MS15-029 traitent des bugs découverts via l’outil afl-fuzz de lcamtuf et que ce dernier améliore sans cesse et rend toujours plus intelligent. Jetez un coup d’œil sur son blog pour lire une série de posts sur afl-fuzz.

Serveurs
MS15-026 est un bulletin pour Microsoft Exchange qui résout plusieurs élévations de privilèges et problèmes de fuites d’information. Consultez ce bulletin si vous utilisez Outlook Web Access. FREAK cible aussi les serveurs, même si de manière différente. Côté serveur, si vous désactivez le chiffrement de type Configuration d’exportation, vos utilisateurs ne pourront pas être victimes de la vulnérabilité FREAK, même si leurs clients ne sont pas patchés.

Adobe
Adobe diffuse aussi une mise à jour (APSB15-05) pour Flash que Microsoft intègre à Internet Explorer, qui sera publiée ce jeudi. Explication de Microsoft dans le correctif KB2755801 : « Le 10 mars 2015, Microsoft a publié une mise à jour (3044132) pour Internet Explorer 10 sur Windows 8, Windows Server 2012, Windows RT ainsi que pour Internet Explorer 11 sur Windows 8.1, Windows Server 2012 R2, Windows RT 8.1, Windows Technical Preview et Windows Server Technical Preview. Cette mise à jour concerne les vulnérabilités décrites dans le bulletin de sécurité Adobe APSB15-05 (disponible le 12 mars 2015). Pour plus d’informations sur cette mise à jour, y compris les liens de téléchargement, voir l’article 3044132 dans la base de connaissances Microsoft. »

Appliquez les correctifs aussi vite que possible mais vérifiez aussi votre exposition à Superfish et sachez que certaines applications modifient votre magasin de certificats racine pour espionner vos communications. (Par Wolfgang Kandek, CTO, Qualys Inc.)

Windows, moins dangereux qu’iOS et OS X d’Apple

Le National Vulnerability Database, qui recense les failles dans les logiciels et autres applications web indique que l’année 2014 aura été l’année des vulnérabilités pour iOS, OS X Apple et Linux. Windows se classe 4ème.

Voilà qui a fait pas mal parler chez les « trolleurs » en tout genre. Mais il faut bien l’admettre, la firme de Redmond a mis les bouchées double pour protéger son OS, Windows. Bilan, la National Vulnerability Database, qui recense les failles (19 par jour en 2014) a classé l’OS de Microsoft plus sécurisé qu’iOS, OS X Apple. Même Linux, classé 3ème, dans ce top 4, devance Microsoft du point de vu des failles découvertes l’année dernière. Les problèmes dans les systèmes d’exploitation (OS) ne représentent que 13% des failles recensées en 2014. 1.705 failles recensées. 182 failles de moins que l’année record, en 2010. Les navigateurs sont toujours montrés du doigt. Internet Explorer, en 2014, a souffert de 242 brèches dangereuses. Chrome (124) et Firefox (117) ont dépassé la centaine de failles. (gfi)

Nouvelle vulnérabilité zero-day dans Adobe Flash

Trend Micro, éditeur de logiciel et solutions de sécurité, a identifié le week-end dernier une nouvelle vulnérabilité 0day affectant Adobe Flash Player, la troisième depuis le début de l’année ! Confirmée par Adobe mais pas encore patchée, cette faille expose plus d’un milliard d’ordinateurs utilisant la dernière version d’Adobe Flash.

Dans un post publié hier sur leur blog, les chercheurs de Trend Micro expliquent que cette vulnérabilité est semblable à celle de la semaine dernière, qui affectait les produits Flash pour Windows. Les attaques sont en effet menées via des publicités en ligne malveillantes, une technique appelée « malvertising ».

L’attaque révélée hier est en cours depuis le 14 janvier et s’est intensifiée à partir du 27 janvier. 3 294 compromissions ont déjà été détectées par les chercheurs sur l’un des sites concernés. Dailymotion.com est l’un des premiers sites où ces attaques ont été détectées.

« Il s’agit de la troisième vulnérabilité découverte depuis le début de l’année dans ce logiciel très répandu chez les particuliers et au sein des entreprises ! Un incident qui rappelle l’importance du Virtual Patching », commente à DataSecurityBreach.fr Loïc Guézo, de chez Trend Micro. « Cette démarche est essentielle pour compenser le temps nécessaire à l’éditeur concerné pour publier son patch correctif. Des délais parfois très longs ! De plus, certains patches sont incorrects, comme c’est arrivé avec Heartbleed, ou n’arrivent tout simplement jamais si les systèmes ne disposent plus de support, comme c’est le cas pour les anciennes versions de Windows. »

Il est recommandé aux entreprises ne disposant pas d’un système de sécurité adéquat de désactiver Adobe Flash Player en attendant qu’un patch de sécurité soit disponible. Data Security Breach en profite pour vous rappeler de vous méfier des fausses mises à jour [lire].

Selon Cisco – 100% des réseaux analysés contiennent des malwares

Le principal enjeu des équipes en charge de la sécurité des systèmes d’information est de faire face à des attaques de plus en plus ciblées et de mieux comprendre la menace pour détecter les signaux faibles sur leurs réseaux. Selon Cisco – 100% des réseaux analysés contiennent des malwares. Vous avez dit inquiétant ?

Le Rapport Annuel sur la Sécurité 2015 de Cisco révèle que 40 % des failles de sécurité en entreprise ne sont pas corrigées. Les résultats du Rapport Cisco soulignent que, malgré une prise de conscience de la menace et un nombre croissant d’attaques ciblées médiatisées, les entreprises n’utilisent pas forcément l’ensemble des outils disponibles, simples à mettre en œuvre, pour contrer les cyberattaques. L’étude Cisco a été menée auprès de 1700 entreprises dans 9 pays.

Le Rapport permet de tirer plusieurs conclusions majeures :
La menace est réelle et permanente : 100 % des réseaux analysés contiennent des malwares. Ces résultats sont identiques au Rapport 2014. En 2014, 1 % des vulnérabilités connues (43 sur 6756) ont été exploitées par les cybercriminels. D’une part, cela signifie que les entreprises doivent prioriser 1 % des vulnérabilités exploitées dans le cadre de leur politique globale de correction. D’autre part, même si les technologies atteignent de hauts niveaux de performance, il est nécessaire de comprendre les menaces pour lutter contre les vulnérabilités. Les kits d’exploits largement utilisés sont rapidement détectés par les solutions de sécurité – ce qui signifie que les cybercriminels préfèrent disposer  du 4ème ou 5ème kit d’exploits le plus utilisé, pour ne pas trop attirer l’attention. Même si les kits d’exploits ont diminué de 88 % entre mai et novembre 2014, ils restent un outil utilisé à un rythme soutenu par les cybercriminels, aux conséquences sérieuses pour les entreprises. Les failles Java sont en baisse de 34 % et les attaques Flash de 3 % alors que les failles Silverlight ont augmenté de 228 % et les failles PDF de 7 %.

Les malwares Flash peuvent désormais interagir avec JavaScript pour cacher des vulnérabilités en partageant un exploit entre deux fichiers distincts : un Flash et un JavaScript. L’activité malveillante est alors plus difficile à détecter et à analyser et prouve la sophistication des attaques et la professionnalisation des hackers.

L’industrie pharmaceutique et la chimie sont les secteurs les plus touchés par la cybercriminalité. Les médias, l’industrie, le transport et la logistique et l’aviation complètent le top 5 des secteurs les plus touchés. L’an dernier, seuls l’industrie pharmaceutique et la chimie et l’aviation figuraient parmi les secteurs les plus concernés par les attaques. Le volume de spam a augmenté de 250 % en 2014. Plus ciblé et plus dangereux, envoyé à plus faible volume à partir d’un grand nombre d’adresses IP pour échapper aux outils de détection, un nouveau type de spam est en train d’émerger (Snowshoe). Les spammeurs adaptent les messages à leur cible (phishing), de façon à contourner les filtres anti-spam pour mieux tromper leurs victimes. Le malvertising (publicités malicieuses) est une nouvelle technique utilisée par les cybercriminels en 2014 qui permet de diffuser des malwares au travers des navigateurs, tout en ne nécessitant pas de moyens importants mais permettant aux cybercriminels de gagner beaucoup d’argent. Adobe et Internet Explorer sont les éditeurs les plus vulnérables avec respectivement 19 % et 31 % des attaques observées.

Grâce à l’évolution des technologies de sécurité, les attaques directes et massives sont de plus en plus difficiles à mettre en œuvre. Les cybercriminels font désormais preuve de plus de créativité pour tromper l’utilisateur afin que celui-ci installe lui-même le logiciel malveillant. Ils profitent également de la faiblesse des entreprises en matière de mise à jour des vulnérabilités connues sur leurs systèmes : Alors que la faille Heartbleed a été découverte il y a plus de 6 mois, et qu’elle a permis de révéler une faille dans OpenSSL, 56 % des versions OpenSSL ont plus de 4 ans et sont toujours vulnérables car elles n’ont pas été mises à jour depuis la sortie du patch. Internet Explorer est le navigateur le moins mis à jour avec seulement 10 % des versions installées mises à jour avec la dernière version connue, la version la plus courante datant de 31 mois par rapport à la version la plus récente. Au contraire, 64 % des versions de Chrome sont à jour.

« La sécurité du système d’information est une affaire d’équipe : elle ne pourra être optimale que si le RSSI et l’équipe informatique, les dirigeants de l’entreprise, les directeurs métier, etc. travaillent ensemble pour mieux comprendre la menace et faire face aux cyberattaques. Les cybercriminels travaillent de mieux en mieux pour dissimuler leurs traces. L’ensemble des parties prenantes doit donc répondre à des questions majeures : est-ce que l’entreprise dispose des outils qui lui permettront non seulement d’identifier les attaques avérées, mais également de déterminer où se situent les vrais vulnérabilités de son informatique ? Comment l’entreprise peut être certaine que ses utilisateurs sont en sécurité, et cela même lorsqu’ils travaillent en dehors du périmètre du réseau de l’entreprise ? » explique à DataSecurityBreach.fr Christophe Jolly, Directeur Sécurité Cisco France. « Face à l’évolution de la menace, les entreprises doivent mettre en œuvre un ensemble de mesures de sécurité pour leur permettre de répondre aux défis liés à la cybercriminalité et au cyberespionnage industriel et pour mieux comprendre la cybersécurité du monde d’aujourd’hui ».

Retrouvez le Rapport Annuel sur la Sécurité 2015 de Cisco en intégralité ici : www.cisco.com/go/asr2015

Google et Doubleclic exploités dans une diffusion malveillante

La méthode est connue, utilisée depuis des années : des pirates exploitent les réseaux publicitaires pour diffuser des codes malveillants dans les ordinateurs des visiteurs de site Internet. Des cyber-criminels ont exploité la puissance de deux réseaux de publicité en ligne pour infecter et infiltrer des millions de potentielles victimes.

Lors de vos visites sur le site web, des publicités peuvent s’afficher. Des pirates informatiques ont rapidement compris le potentiel intérêt de ces supports pour diffuser leurs malveillances informatiques. Il y a quelques jours, les réseaux de DoubleClick et de l’agence de publicité Zedo, affiliée à Google, ont diffusé des publicités malveillantes qui avaient pour mission d’installer un logiciel espion dans les ordinateurs des visiteurs.

Un récent rapport publié par les chercheurs de la société Malwarebytes suggère que les cybercriminels ont pu profiter d’affiches piégés sur un certain nombre de sites web, y compris le Times d’Israël, le Jérusalem Post et encore le  site de streaming musical Last.fm.

L’attaque a été détectée à la fin du mois août dernier. Depuis, des millions d’ordinateurs ont probablement été exposés au code malveillant Zemot. Un microbe que les antivirus mis à jour détectent les yeux fermés. Google a confirmé l’attaque et a fermé l’ensemble des serveurs permettant la diffusion des publicités piégées. Ce qui est intéressant, dans ce cas, est la facilité déconcertante qu’ont eu les pirates à pirater les administrations de diffusion, à installer leurs publicités et à permettre la mise en ligne sans que personne ne puisse s’en inquiéter.

Les pirates ont exploité de nombreux sites supports, les publicités renvoyaient sur ces espaces. Des sites qui déclenchaient ensuite l’installation d’un kit pirate. Beaucoup de sites étaient basés au Pays-Bas (.nl), Suisse (.ch) et quelques pays de l’Est.

Zemot a été détecté, pour la première fois, en novembre 2013. Rien qu’en juin 2014, Microsoft annonçait 45.000 machines piégées ; plus de 35.000 en juillet, 27.000 en août. Zemot se concentre sur des ordinateurs exécutant Windows XP, mais il peut aussi infecter les systèmes d’exploitation plus modernes s’exécutant sur des machines tournant en x86 et 64 bits. Zemot est conçu pour contourner la sécurité d’un système avant d’infecter les ordinateurs avec des logiciels malveillants supplémentaires.

Grosses mises à jour Microsoft et Adobe

Microsoft a publié ce 8 juillet six bulletins pour des vulnérabilités qui affectent toutes les versions d’Internet Explorer, de Windows ainsi que des composants pour serveur. Deux vulnérabilités sont considérées comme « critiques » car elles autorisent l’exécution de codes à distance (RCE), tandis que trois sont signalées comme « importantes » dans la mesure où elles autorisent une élévation de privilèges internes sur Windows.

Le patch le plus critique est le bulletin 1. Il concerne toutes les versions d’Internet Explorer (IE) depuis la version 6 du navigateur, désormais uniquement prise en charge sur Windows Server 2003 depuis l’arrêt du support de XP, jusqu’à la toute dernière version IE 11 sur Windows 8.1 et R. Ce patch doit être une priorité pour vous car la plupart des attaques s’appuient d’une manière ou d’une autre sur votre navigateur Web. Les derniers chiffres publiés dans le rapport Microsoft SIR v16 démontrent clairement que les attaques Web, notamment via Java et Adobe Flash, sont les plus courantes.

Le bulletin 2 est une mise à jour critique pour Windows. Toutes les versions de Vista, Windows 7, 8 et RT pour poste de travail sont concernées. Concernant l’aspect serveur, toutes les versions sauf la plus ancienne, Windows Server 2003, sont affectées. La mise à jour imposera de réinitialiser le système, un paramètre à inclure dans votre planning, plus particulièrement côté serveur.

Les bulletins 3, 4 et 5 traitent de vulnérabilités liées à des élévations de privilèges dans Windows. Toutes les versions de Windows sont concernées. Il s’agit de vulnérabilités locales qui ne permettent pas d’exécuter du code à distance via le réseau, mais qui imposent à l’attaquant d’être déjà présent sur la machine ciblée en tant qu’utilisateur normal ou standard. Les exploits pour ces types de vulnérabilités font partie de la boîte à outils de tout pirate qui a obtenu un compte sur la machine ciblée, après avoir subtilisé des certificats. Dans tous les cas de figure, l’attaquant souhaitera pouvoir contrôler la machine en permanence et, pour ce faire, il devra devenir administrateur de cette dernière afin d’y installer son code de contrôle malveillant. C’est à ce moment que ces vulnérabilités entrent en jeu. Nous estimons donc que résoudre ces dernières est une priorité absolue pour contrarier ou ralentir les attaquants installés sur la machine ciblée.

Enfin, le bulletin 6 traite une vulnérabilité par déni de service (DoS) dans le Service Bus de Windows. Le Service Bus est un tout nouveau composant de Windows utilisé dans l’environnement Windows Azure pour développer des applications hétérogènes. Selon nos estimations, rares sont les entreprises qui ont installé ce composant. Sur Azure, Microsoft se charge de déployer le correctif à votre place.

Courant juillet, Oracle publiera sa mise à jour des patchs critiques (CPU). Elle devrait être diffusée le 15 juillet et fournir des correctifs pour des centaines de vulnérabilités. La pertinence de ces patchs pour votre entreprise dépend de votre inventaire logiciel, mais, dans tous les cas, la mise à jour de Java sera incontournable pour la plupart des entreprises.

Même chose pour ADOBE. Il est d’ailleurs conseillé de se rendre sur le site afin de mettre à jour rapidement l’outil Flash Player. Une mise à jour d’Adobe Flash indispensable. Passez rapidement vers la version 14.0.0.145 qui tourne sur les systèmes Windows, Mac et Linux. Voyez le site ADOBE pour connaitre votre version de flash installée. (avec Wolfgang Kandek, CTO Qualys)

Faille pour le lecteur Adobe PDF dédié à Android

Les smartphones et tablettes deviennent de véritables nids à problémes. Après les fuites de données via les applications malveillantes, des systèmes de sécurité bancals, voici venir une faille dans un outil que nous aurions pu penser « propre ». Il a été découvert que l’application, pour Android, du logiciel Adobe Reader PDF était faillible à une vulnérabilité qui permet à un pirate de compromettre les documents stockés dans l’appareil et les fichiers stockés sur la carte SD du matos. Le lecteur Adobe exploite du javascript mal sécurisé (pleonasme ? ndr). Le chercheur néerlandais en sécurité Yorick Koster a vérifié avec succès l’existence de la vulnérabilité dans la version 11.1.3 du lecteur Adobe pour Android. Le bug a été corrigé dans la dernière version 11.2.0. Il est donc fortement conseillé de mettre à jour l’outil. Un code de démonstration « poc » est proposé. Il va créer un fichier .txt lorsqu’un utilisateur ouvre un fichier pdf spécialement conçu pour utiliser la version vulnérable d’Adobe Reader.