Méfiez-vous des fausses notifications et plugins malveillants

La sécurité des sites Web WordPress est une préoccupation majeure pour de nombreux administrateurs. Récemment, une nouvelle menace a émergé sous la forme de fausses notifications de sécurité prétendant qu’une vulnérabilité dangereuse.

Répertoriée sous l‘ID CVE-2023-45124, affecte votre site. Mais méfiez vous, car cette menace n’est rien d’autre qu’une tentative sournoise d’infecter votre site avec un plugin malveillant.

Comment fonctionne cette attaque ? Les utilisateurs de WordPress reçoivent des e-mails qui semblent provenir de WordPress lui-même, alertant sur une vulnérabilité critique d’exécution de code à distance (RCE) détectée sur leur site. La peur de la sécurité incite les administrateurs à agir rapidement, et la solution semble simple : installer un plugin qui prétend résoudre le problème de sécurité.

Cependant, c’est là que réside le piège. En cliquant sur le bouton « Télécharger le plugin », les utilisateurs sont redirigés vers une page qui ressemble étonnamment au site officiel de WordPress, « wordpress.com ». La page affiche fièrement un nombre impressionnant de 500 000 téléchargements du plugin, ainsi que des avis d’utilisateurs élogieux. Toutefois, il s’agissait d’une fausse page reprenant la page officielle : « en-gb-wordpress[.]org » [la page officielle en-gb.wordpress.org], un subterfuge bien élaboré.

Après avoir installé le plugin, il crée un administrateur caché, baptisé « wpsecuritypatch« , et commence à envoyer des informations sensibles à un Serveur de Commande et Contrôle (C2). Le code malveillant est ensuite téléchargé et stocké sur le site, mettant potentiellement en danger l’intégrité de votre site Web.

Ce plugin malveillant est équipé de fonctionnalités redoutables, telles que la gestion de fichiers, un client SQL, une console PHP et un terminal de ligne de commande. De plus, il fournit aux attaquants des informations détaillées sur le serveur compromis, ce qui leur donne un contrôle considérable sur votre site.

Ce qui rend cette menace particulièrement sournoise, c’est que le plugin ne s’affiche pas dans la liste des plugins installés, le cachant ainsi aux yeux des administrateurs. Cette dissimulation rend sa détection et sa suppression difficiles.

Alors, quel est l’objectif final de ce plugin malveillant ? Pour l’instant, il demeure un mystère, mais les experts en sécurité émettent des hypothèses inquiétantes. Il pourrait être utilisé pour injecter de la publicité sur des sites compromis, rediriger les visiteurs vers des destinations malveillantes, voler des informations confidentielles ou même faire chanter les propriétaires de sites en menaçant de divulguer le contenu de leur base de données.

Heureusement, des experts en sécurité WordPress tels que Wordfence et PatchStack ont pris des mesures pour alerter la communauté. Ils ont publié des avertissements sur leurs sites Web pour sensibiliser les administrateurs et les utilisateurs à cette menace grandissante.

Alors, que pouvez-vous faire pour protéger votre site WordPress ? Tout d’abord, soyez extrêmement prudent lors de l’installation de plugins inconnus. Assurez-vous de les télécharger à partir de sources fiables uniquement. De plus, soyez vigilant face à tout e-mail suspect prétendant provenir de WordPress.

Cybersécurité aérienne avec « Fly Catcher »

Angelina Tsuboi, une pilote hacker, a développé un système révolutionnaire appelé « Fly Catcher », basé sur l’emblématique ordinateur monocarte Raspberry Pi.

« Fly Catcher » est un système sophistiqué conçu pour détecter les signaux d’avion usurpés, une menace croissante dans le domaine de l’aviation. La technologie clé utilisée ici est le système de surveillance dépendante automatique-B (ADS-B), qui est couramment employé dans l’aviation pour transmettre des informations de localisation des avions. Cependant, il présente un inconvénient majeur : il peut être manipulé par des pirates pour diffuser de fausses données, créant ainsi un risque potentiel pour la sécurité aérienne.

Le génie de « Fly Catcher » réside dans sa capacité à résoudre ce problème. Le système surveille la fréquence 1090 MHz et, grâce à un réseau neuronal spécialement conçu pour ce projet, détermine l’authenticité des signaux d’avion détectés. Le cerveau de ce système est un Raspberry Pi, une carte informatique polyvalente, sur laquelle fonctionne un réseau neuronal programmé en Python. Cet algorithme a été formé avec des données ADS-B précises pour distinguer les informations de vol légitimes des données falsifiées.

Pour tester l’efficacité de « Fly Catcher », Angelina Tsuboi a utilisé un Raspberry Pi 3 B+ connecté à une antenne 1,090 MHz, ainsi que du matériel FlightAware SDR pour lire les signaux ADS-B en temps réel. Le système a été mis à l’épreuve lors d’un vol d’une heure au-dessus de la ville de Los Angeles, une expérience capturée et partagée sur sa chaîne YouTube.

Ce qui rend ce projet encore plus exceptionnel, c’est la générosité d’Angelina Tsuboi envers la communauté de la cybersécurité. Elle a décidé de rendre « Fly Catcher » open source, mettant ainsi le code source à la disposition de tous sur la plateforme GitHub. Cette décision reflète son engagement envers la sécurité aérienne et sa volonté de collaborer avec d’autres experts pour renforcer la cybersécurité dans le domaine de l’aviation.

Pour en savoir plus sur ce projet innovant, vous pouvez visiter la page officielle de « Fly Catcher » sur le site Hackster. Angelina Tsuboi incarne la passion et l’ingéniosité qui sont nécessaires pour relever les défis complexes de la cybersécurité, et son travail avec « Fly Catcher » est une étape importante vers un ciel plus sûr pour tous.

Le mystérieux pirate de la blockchain blanchit des millions avec Magic : The Gathering

La blockchain ne cesse de permettre de remonter à des pirates informatiques. Il a été découvert qu’un hacker avait blanchi une partie de l’argent volé via des cartes Magic : The Gathering !

Tout a commencé en avril 2021, lorsque la plateforme Uranium Finance DeFi a été piratée. Le résultat de cette attaque a été une perte massive de 50 millions de dollars, dont 80 Bitcoins, 1 800 ETH, et divers autres actifs numériques. Cependant, ce qui a suivi a été encore plus surprenant.

L’attaquant, cherchant à brouiller les pistes, a pris des mesures pour blanchir une partie des fonds volés. Le pirate a envoyé 2 438 ETH à Tornado Cash, une plateforme de confidentialité cryptographique, et a également converti d’autres crypto-monnaies en ETH et Bitcoin. Mais c’est là que cela devient vraiment intéressant.

En 2021, ce mystérieux pirate a commencé à retirer environ 11 200 ETH de Tornado Cash, en petits incréments de 100 pièces, puis il a entrepris une série de transactions complexes. Il a échangé ces ETH contre de l’ETH enveloppé (WETH), les a transférés vers une nouvelle adresse et les a échangés contre des pièces stables USDC. Jusque-là, tout semble être une opération de blanchiment de routine, mais voici le tournant inattendu.

Le pirate a utilisé une partie de ces fonds pour acheter des cartes Magic : The Gathering. Pour ce faire, il a fait appel à un courtier américain, agissant comme intermédiaire, sans jamais révéler son identité aux vendeurs. Les sommes en jeu étaient astronomiques, avec des dépenses de plusieurs millions de dollars en decks de démarrage, en sets alpha et en boîtes de cartes scellées. Ce qui est encore plus étonnant, c’est que le pirate a accepté de payer entre 5 et 10 % de plus que la valeur réelle de ces cartes.

Mais les manigances ne s’arrêtent pas là. Une partie des fonds a également été transférée vers des échanges centralisés tels que Kraken, Bitpay et Coinbase. Selon le chercheur ZachXBT, ces mouvements visaient à rendre la traçabilité des fonds encore plus difficile, rendant ainsi la tâche des enquêteurs complexe.

Le piratage d’Uranium Finance en avril 2021 reste l’un des incidents les plus retentissants dans le domaine de la finance décentralisée (DeFi). La plateforme Uranium Finance, basée sur la Binance Smart Chain et dérivée du populaire protocole DeFi Uniswap V2, a été victime d’une faille de sécurité critique lors de sa migration vers la version V2. Cela a permis au pirate d’effacer du système une multitude de cryptomonnaies, dont Bitcoin (BTC), Ethereum (ETH), Binance USD (BUSD), Tether (USDT), Cardano (ADA), Polkadot (DOT), Wrapped BNB (wBNB), ainsi que les jetons natifs Uranium U92.

Une histoire qui met en lumière les défis et les ruses auxquels sont confrontés ceux qui tentent de suivre la trace des criminels de la blockchain. Le mystérieux pirate qui a utilisé Magic : The Gathering pour blanchir des millions de dollars reste dans l’ombre.

L’informatique russe se replie de plus en plus sur elle-même

Le Ministère du digital Russe met en place de nouvelles règles concernant les logiciels utilisés dans le pays.

Le ministère du Développement numérique, des Communications et des Médias de la Fédération de Russie (Mindigits), en collaboration avec des associations spécialisées dans les logiciels, a préparé de nouvelles règles qui ont pour mission de proposer aux développeurs de logiciels nationaux de bénéficier de préférences dans les marchés publics. C’est ce qu’a rapporté le journal Kommersant, en se référant à deux sources du marché informatique. Selon la publication, des amendements sont en préparation pour deux résolutions du gouvernement russe : la n° 325 et la n° 1236, qui réglementent l’inclusion des logiciels dans le registre des logiciels nationaux.

Selon les nouvelles règles, le registre des logiciels nationaux sera divisé en deux parties : les logiciels qui répondent aux nouvelles exigences supplémentaires et les logiciels qui ne les satisfont pas. La première catégorie bénéficiera d’avantages sur le marché des marchés publics, et les détenteurs des droits y bénéficieront d’avantages fiscaux et non fiscaux. La deuxième catégorie n’aura que quelques avantages, tels qu’un taux de TVA nul.

Afin de figurer dans la première catégorie, le détenteur des droits d’auteur du logiciel devra prouver que son produit est compatible avec l’un des processeurs russes, fonctionne correctement avec les navigateurs nationaux, et que le développeur peut fournir un support technique complet ainsi qu’une infrastructure pour la formation des utilisateurs travaillant avec le logiciel. De plus, des exigences supplémentaires seront établies pour chaque catégorie de logiciels (par exemple, SGBD, systèmes d’exploitation, suites bureautiques, etc.).

La publication précise que seules les entreprises capables de mettre à jour leurs logiciels à partir de ressources situées en Russie bénéficieront de préférences en matière de marchés publics. En d’autres termes, ceux qui développent des logiciels basés sur des codes open source devront utiliser soit leur propre référentiel de code, soit un référentiel appartenant à d’autres sociétés ou associations russes pour les mises à jour.

Le directeur exécutif de l’association Domestic Soft a confirmé à la publication que l’organisation travaille à la préparation du document. Il a précisé que les logiciels candidats à l’inscription au registre seront évalués pour déterminer dans quelle mesure l’entreprise a traité les composants open source : « Si le niveau de traitement est suffisant, le logiciel bénéficiera de préférences supplémentaires dans les marchés publics par rapport aux autres logiciels du registre. »

Le ministère du Développement numérique a confirmé le développement de l’initiative. Les changements sont prévus pour entrer en vigueur au premier trimestre 2024.

Une nouvelle fonction dans la blockchain Ethereum a conduit au vol de 60 millions de dollars

Create2, une nouvelle fonction dans la blockchain, a aidé les fraudeurs à contourner la sécurité d’Ethereum et à trouver une nouvelle source de revenus pour les hackers malveillants.

Les attaquants ont trouvé un moyen de contourner les systèmes de sécurité des portefeuilles de crypto-monnaie en utilisant la fonction Create2 de la blockchain Ethereum. Cette méthode a permis le vol de 60 millions de dollars de crypto-monnaie auprès de 99 000 utilisateurs au cours des 6 derniers mois. Dans certains cas, les pertes individuelles ont atteint 1,6 million de dollars.

Create2, introduit dans la mise à jour Constantinople, permet de créer des contrats intelligents sur la blockchain avec la possibilité de pré-calculer leurs adresses avant le déploiement. La fonction, bien que légitime, a créé de nouvelles vulnérabilités dans le système de sécurité Ethereum.

La principale méthode d’abus consiste à créer de nouvelles adresses contractuelles sans historique de transactions suspectes. Les attaquants incitent les victimes à signer des transactions malveillantes, puis transfèrent les actifs vers des adresses pré-calculées. Ainsi, l’une des victimes a perdu 927 000 $ en cryptomonnaie GMX en signant un contrat de transfert frauduleux.

Une autre méthode, connue sous le nom d’empoisonnement d’adresse (spoofing), consiste à créer plusieurs adresses et à sélectionner celles qui sont similaires aux adresses légitimes des victimes. Ainsi, les utilisateurs envoient des actifs à des fraudeurs, croyant à tort qu’ils transfèrent des fonds vers des adresses familières. Depuis août 2023, 11 cas ont été enregistrés dans lesquels les victimes ont ainsi perdu environ 3 millions de dollars.

Les attaques sont souvent passées inaperçues, mais certaines ont attiré l’attention du public. Le service MetaMask a mis en garde contre les fraudeurs utilisant des adresses nouvellement créées qui correspondent aux adresses utilisées par les victimes lors de transactions récentes. Dans un cas, l’opérateur Binance a envoyé par erreur 20 millions de dollars à des fraudeurs, mais a rapidement remarqué l’erreur et gelé le compte du destinataire.

Les experts soulignent que la méthode d’utilisation d’adresses de crypto-monnaie similaires n’est pas sans rappeler les tactiques utilisées par les logiciels malveillants pour détourner le presse-papiers, par exemple, comme le fait Laplas Clipper.

À cet égard, les experts recommandent fortement aux utilisateurs de vérifier soigneusement les adresses des destinataires lorsqu’ils effectuent des transactions en crypto-monnaie afin d’éviter de telles escroqueries.

La Russie va perdre son .aero

Les compagnies de transport aérien russes se retrouvent dans une situation délicate depuis que SITA, la société suisse qui administre la zone de domaine de premier niveau de l’aviation internationale .aero, a décidé de bloquer l’accès à cette zone pour les clients de la Fédération de Russie.

Une décision qui risque d’être un sérieux problème pour la Russie. Le 10 novembre, date à laquelle Ru-Center, le plus grand registraire de domaines commerciaux en Russie, a informé les entreprises aériennes russes de la résiliation imminente de leurs services d’enregistrement et de renouvellement de domaines .aero.

La zone de domaine aéronautique internationale .aero a été créée en 2002 spécifiquement pour les acteurs de l’industrie aéronautique, tels que les compagnies aériennes, les aéroports, les entreprises spatiales, les clubs aériens, les systèmes de billetterie, les équipages d’avions et les services au sol. Pour enregistrer un domaine .aero, il est nécessaire d’obtenir un identifiant unique de la communauté aéronautique, ce qui garantit que seuls les acteurs légitimes de l’industrie y ont accès. Le coût de l’enregistrement d’un tel domaine commence à 5,8 mille roubles en Russie. En plus de représenter une identité importante pour les entreprises aéronautiques, les domaines .aero sont essentiels pour la communication avec les passagers et la vente de billets en ligne.

En Russie, plus de 200 sites sont enregistrés dans la zone de domaine .aero, ce qui témoigne de son importance pour l’industrie aéronautique du pays. Parmi les utilisateurs de cette zone, on trouve plus de 30 aéroports, notamment les aéroports de Cheremetyevo, Joukovski, Kazan, Krasnoïarsk, ainsi que les holdings Aéroports des régions et Aérodynamique. De plus, une quinzaine de compagnies aériennes russes, telles que Pobeda, Azimut, Yamal, Ikar, Alrosa, et d’autres, dépendent également de cette zone pour leurs opérations en ligne. Même Russian Helicopters, une entreprise spécialisée dans la fabrication d’hélicoptères, utilise des domaines .aero.

.aero

La décision de SITA de bloquer l’accès à la zone .aero pour les entreprises aériennes russes n’est pas totalement surprenante. Cette décision est vue comme un acte de plus dans une série d’actions hostiles contre l’aviation russe. L’année précédente, SITA avait déjà commencé à réduire ses activités en Russie en réponse à la participation de la société SVO en Ukraine. Cette réduction d’activité avait entraîné la fermeture de la plupart de ses services en Russie, ce qui avait été signalé au ministère des Transports.

L’aéroport de Krasnoïarsk a reconnu le risque de non-renouvellement de son enregistrement de domaine .aero, mais jusqu’à présent, il n’a pas reçu de confirmation de la part de son registraire. Malgré cela, l’aéroport prend des mesures pour minimiser les conséquences potentielles en cas de blocage de ses domaines .aero.

Le holding Aerodinamika, qui gère les aéroports de Sotchi, Krasnodar et Anapa, n’a pas encore été notifié de la suspension de l’enregistrement des domaines .aero. Cependant, l’entreprise ne prend pas de risques inutiles et a déclaré : « Nous gérons les risques, c’est pourquoi en 2022, des domaines de la zone .ru ont été achetés pour les sites Web de tous les aéroports gérés. Une fois l’enregistrement des domaines .aero terminé, les sites seront rapidement transférés vers ceux achetés dans la zone .ru.« 

La décision de SITA de bloquer l’accès à la zone .aero pour les entreprises aériennes russes soulève des questions sur les relations internationales dans le domaine de l’aviation. Elle montre également l’importance croissante de la cybersécurité et de la souveraineté numérique pour les acteurs de l’industrie aéronautique. Les entreprises russes devront désormais prendre des mesures pour garantir la continuité de leurs opérations en ligne et la communication avec leurs clients, même si cela signifie migrer vers d’autres domaines de premier niveau tels que .ru. La situation met en évidence l’importance de la planification et de la préparation pour faire face à de telles perturbations inattendues, qui peuvent avoir un impact sur l’ensemble de l’industrie aéronautique russe.

les groupes militants soutenus par l’Iran passent du bitcoin au tron pour financer leurs activités.

Les groupes militants, notamment ceux soutenus par l’Iran, sont en train de changer leurs méthodes de financement, passant du Bitcoin au Tron, une plateforme de blockchain plus rapide et moins coûteuse.

Voilà une transformation dans le monde de la cryptomonnaie qui attire l’œil. Selon de nombreux experts interviewés par l’agence de presse Reuters, les groupes para militaires, notamment ceux soutenus par l’Iran, changeraient leurs méthodes de financement. Ils ne passent plus par la cryptomonnaie Bitcoin. Ils préfèrent dorénavant Tron.

Le réseau Tron se distingue par sa rapidité et ses coûts réduits, devenant ainsi une option privilégiée pour ces groupes. Les autorités israéliennes ont remarqué cette tendance et ont intensifié la saisie de portefeuilles Tron liés à des activités suspectes.

Saisies et gel de portefeuilles Tron

Entre juillet 2021 et octobre 2023, la NBCTF, le National Bureau for Counter Terror Financing of Israel, a gelé 143 portefeuilles Tron soupçonnés d’être associés à des organisations terroristes ou utilisés dans des crimes graves. Ces actions ciblaient des groupes tels que le Hezbollah libanais, le Djihad islamique palestinien et le Hamas, ainsi que des entités liées à l’échangeur Dubai Co, basé à Gaza.

A noter d’ailleurs qu’Israël a récemment réalisé une saisie record de crypto-monnaies, impliquant environ 600 comptes liés à Dubai Co. Les détails précis des réseaux ou des crypto-monnaies impliquées n’ont pas été divulgués. Les autorités israéliennes ont confisqué des millions de shekels sur des comptes cryptographiques suspectés d’avoir des liens avec le Hamas et d’autres groupes militants au Moyen-Orient au cours des deux dernières années.

Déclarations des utilisateurs de Tron

Suite à ces saisies, plus d’une douzaine de personnes dont les fonds ont été bloqués ont affirmé à Reuters utiliser Tron pour des transactions personnelles, sans lien avec le financement du terrorisme. Une seule personne, s’identifiant comme Neo, a admis avoir transféré de l’argent à une personne associée au Hamas. Cependant, ces affirmations n’ont pas été vérifiées indépendamment par Reuters.

Selon le Wall Street Journal, les militants palestiniens ont reçu au moins 134 millions de dollars en cryptomonnaies. TRM Labs rapporte que les structures de soutien à l’ISIS en Asie ont utilisé des cryptomonnaies, principalement le stablecoin USDT sur le réseau Tron, pour lever plus de 2 millions de dollars.

Position de Tron

Hayward Wong, porte-parole de Tron, a souligné que la société ne contrôle pas les utilisateurs de sa technologie et n’est pas associée à des groupes terroristes. Justin Sun, cofondateur de Tron, a affirmé que le protocole luttait contre le financement du terrorisme en intégrant divers outils analytiques. La fondation TRON a été créée en juillet 2017 à Singapour par l’entrepreneur chinois Justin Sun. Une levée de fonds en cryptomonnaies (Initial Coin Offering) a généré 70 millions de dollars pour le lancement de la blockchain.

LA FCC ADOPTE DE NOUVELLES RÈGLES PERMETTANT AUX FOURNISSEURS DE SERVICES SANS FIL DE CONTRÔLER L’ÉCHANGE DE CARTES SIM

La Federal Communications Commission (FCC) a pris une mesure décisive pour combattre la fraude par échange de cartes SIM, une pratique qui a causé des pertes financières considérables et continue de sévir dans le monde de la cybercriminalité.

Cette fraude, qui consiste à persuader un opérateur de téléphonie mobile de transférer le service d’une victime sur un appareil contrôlé par des pirates, donne accès à des informations personnelles et des mots de passe. Face à ce problème, la FCC a imposé de nouvelles règles pour renforcer la sécurité dans le secteur.

Exigences renforcées pour les fournisseurs

Les fournisseurs de services sans fil devront désormais adopter des méthodes sécurisées pour authentifier les clients avant de rediriger leur numéro vers un nouvel appareil ou fournisseur. De plus, ils sont tenus d’informer immédiatement leurs clients lorsqu’un changement de carte SIM ou une demande de portage est effectué sur leur compte.

Les nouvelles règles visent à établir un cadre uniforme pour le secteur tout en laissant la flexibilité aux fournisseurs de proposer des mesures de protection avancées et appropriées contre la fraude.

Mise à jour des règles CPNI et de portabilité

Ces règles actualisent les régulations antérieures sur l’Information Réseau Propriétaire des Clients (CPNI) et la portabilité des numéros locaux, renforçant ainsi les mesures de sécurité. Appel à la contribution publique
La FCC encourage le public à proposer d’autres moyens de lutter contre la fraude à l’échange de carte SIM et la fraude au port-out, une arnaque similaire impliquant le transfert de numéro de téléphone vers un nouveau compte contrôlé par des fraudeurs.

Le FBI a rapporté que les pertes dues aux attaques par échange de carte SIM ont atteint plus de 68 millions de dollars en 2021, marquant une augmentation exponentielle depuis 2018.

Réponse de la FCC

Jessica Rosenworcel, présidente de la FCC, souligne l’importance de donner aux abonnés plus de contrôle sur leurs comptes et d’alerter les consommateurs à chaque demande de transfert de carte SIM pour prévenir les activités frauduleuses.

La FCC s’efforce d’améliorer la confidentialité des consommateurs et de mettre fin aux escroqueries aux cartes SIM, reconnaissant le rôle central des téléphones dans nos vies et la nécessité de protéger les informations qu’ils contiennent.

Pour aborder ces enjeux, la FCC a créé un groupe de travail sur la confidentialité et la protection des données, visant à résoudre des problèmes tels que l’échange de cartes SIM et autres défis liés à la sécurité des données.

Ces mesures représentent une avancée significative dans la lutte contre la fraude numérique, protégeant ainsi les consommateurs contre les tactiques de plus en plus sophistiquées des cybercriminels.

LE PARLEMENT EUROPÉEN CRITIQUE L’INACTION SUR LES LOGICIELS ESPIONS

Dans une résolution adoptée majoritairement (424 voix pour, 108 contre, et 23 abstentions), les législateurs ont ouvertement critiqué la Commission européenne pour son manque d’action contre les abus liés aux logiciels espions. Cette démarche intervient dans un contexte de plus en plus inquiet concernant la surveillance numérique au sein de l’Union Européenne (UE).

Le vote est le fruit d’un examen minutieux mené par la Commission d’enquête sur l’utilisation de Pegasus et d’autres logiciels espions de surveillance (PEGA). Cette enquête parlementaire a révélé des pratiques alarmantes d’abus de surveillance par des acteurs étatiques.

Une réponse timide de la commission

La Commission a initialement argumenté qu’elle ne pouvait empiéter sur les responsabilités de sécurité des États membres. Sophie In’t Veld, rapporteure de PEGA, a critiqué cette position, soulignant que les autorités nationales étaient elles-mêmes impliquées dans ces abus. Face à l’ampleur du problème, une association d’organisations de défense des libertés civiles et des droits de l’homme plaide pour une interdiction totale des logiciels espions dans l’UE. Les députés envisagent de lancer une deuxième enquête en 2023 pour approfondir cette question.

Des mesures pour protéger les journalistes

En septembre dernier, la Commission a proposé une législation visant à protéger les journalistes contre le ciblage par des logiciels espions. Toutefois, cette initiative fait face à de vives contestations du Conseil européen, qui cherche à réduire le niveau de protection des journalistes. Le Conseil européen a émis une position de négociation qui pourrait limiter la capacité de la Cour de justice de l’UE d’intervenir contre les États membres accusés d’espionner des journalistes.

Cette loi, en cours de négociation, est critiquée par des groupes de la société civile, qui la considèrent comme trop « édulcorée » pour être efficace.

L’AUSTRALIE REVISE SA STRATÉGIE CYBERSÉCURITÉ SANS INTERDIRE LES PAIEMENTS DE RANÇONS

Le gouvernement australien a choisi de ne pas interdire les paiements de rançon dans le cadre de sa nouvelle stratégie nationale de cybersécurité, contrairement à ce qui avait été initialement envisagé.

Annoncée il y a quelques jours, la nouvelle stratégie de l’Australie face aux rançongiciels met l’accent sur une obligation de déclaration obligatoire des incidents de ransomware. L’idée, tout comme en France ou encore aux USA, alerter les autorités et ne rien cacher des infiltrations liées à une cyberattaque, dont les ransomwares. Bilan, le gouvernement australien ne souhaite plus interdire le paiement de rançon, mais contrôler au mieux.

Cette révision stratégique, dévoilée presque un an après que la ministre de l’Intérieur et de la Cybersécurité, Clare O’Neil, ait proposé de criminaliser les paiements de rançon, fait suite à plusieurs incidents majeurs affectant des entreprises australiennes. Dotée d’un budget de 587 millions de dollars australiens sur sept ans, soit plus de 350 millions d’euros, cette stratégie vise à atténuer l’impact des ransomwares, estimé à 3 milliards de dollars australiens de dommages annuels [1,8 milliard d’euros] pour l’économie du pays.

Le gouvernement australien va donc introduire une obligation pour les entreprises de signaler les attaques de ransomware. Cette mesure vise à combler le manque d’informations sur l’impact réel de ces incidents sur l’économie nationale. Le gouvernement envisage de partager des rapports anonymisés sur les tendances des ransomwares et de la cyberextorsion avec l’industrie et la communauté pour renforcer la résilience nationale contre la cybercriminalité.

L’attaque contre Medibank, l’un des plus grands fournisseurs d’assurance maladie du pays, est l’un des incidents les plus médiatisés, ayant abouti à la publication en ligne de données sensibles sur environ 480 000 personnes. O’Neil a exprimé sa préférence pour une interdiction totale des paiements de rançon afin de saper le modèle économique des cybercriminels, mais a reconnu que ce n’était pas le bon moment pour une telle mesure. Le gouvernement reconsidérera cette possibilité dans deux ans. En réponse aux attaques, le gouvernement australien a lancé l’Opération Aquila, une collaboration entre la police fédérale australienne et l’agence nationale de cyber-intelligence, pour combattre la cybercriminalité en utilisant des capacités offensives.

Parallèlement, le projet REDSPICE bénéficiera d’un financement accru pour renforcer les cybercapacités offensives du pays. Ces capacités resteront confidentielles. L’Australie, comme de nombreux autres pays, s’est engagée à ne pas payer de rançons en cas d’attaque de ses réseaux. Une annonce faîte, en novembre 2023, lors de la réunion spéciale « Ransomware » organisée par la Maison Blanche.

Petites entreprises, grandes menaces : restez informés, restez protégés

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