Des pirates se font passer pour la chambre des Notaires de Paris

Une campagne d’hameçonnage conduite par le groupe cybercriminel Emotet a exploité l’image de la chambre des Notaires de Paris.

Pour cette campagne d’attaques, le groupe s’est fait passer pour la Chambre des Notaires de Paris et a incité le destinataire de l’email à télécharger un document en pièce jointe. Un grand classique ! La pièce jointe ayant pour but final de permettre l’infiltration de l’ordinateur de la cible.

D’après les chercheurs de Proofpoint ce type de courriers piégés Emotet ont ciblé de nombreux pays, dont les Etats Unis, le Royaume Uni, le Japon, l’Allemagne, l’Italie, la France, le Mexique et le Brésil.

Le groupe Emotet (ou TA542), pourtant démantelé par la police en janvier 2021, a refait surface en novembre 2022. Après une pause, le groupe a testé de nouvelles techniques et procédures pour piéger leurs victimes. Il s’est récemment tristement illustré en volant les informations des cartes de crédit sur Google Chrome, via des campagnes de spam qui incitent les utilisateurs à cliquer sur des fichiers ou des liens infectés.

Emotet sert aussi à des campagnes d’infiltrations qui auront pour missions des demandes de rançons aprés l’exfiltrations de données sensibles. Des affiliés du groupe LockBit 3.0 auraient exploité, dernièrement, cet outil pirate pour lancer des ransomwares.

Black Basta aurait des liens avec les pirates de FIN7

Des recherches sur le ransomware Black Basta démontreraient des preuves reliant le groupe de rançongiciels aux pirates informatiques FIN7, un groupe de hackers malveillants connu sous le nom de Carbanak.

Le ransomware Black Basta, apparu en avril 2022, a attaqué plus de 90 entreprises et organisations en septembre 2022. La rapidité et le volume des attaques prouvent que les acteurs à l’origine de Black Basta sont bien organisés et disposent de ressources importantes.

Pourtant, rien n’indique que ce ransomware ait tenté de recruter des affiliés ou de faire sa promotion en tant que RaaS sur les forums habituels du darknet. Cette posture a donné lieu à de nombreuses spéculations sur son origine, son identité et son fonctionnement.

Les chercheurs de la société SentinelLabs auraient remarqué des chevauchements entre des cas apparemment différents – estime qu’il est très probable que ce ransomware ait des liens avec FIN7. Plus précisément il semblerait que le développeur de ces outils d’évasion EDR est, ou ait été, un développeur de FIN7.

Les personnes à l’origine de Black Basta développent et maintiennent leur propre boîte à outils et excluent les affiliés ou ne collaborent qu’avec un ensemble limité d’affiliés de confiance, de la même manière que d’autres groupes de ransomware « privés » tels qu’avaient pu le faire Conti ou encore Evilcorp.

Ce qui n’a pas empêché ces deux entités malveillantes de disparaitre. Pour rappel, des membres du groupe CONTI feront cession aprés l’invasion Russe en Ukraine.

Parmi les outils « maison », WindefCheck.exe. Ecrit avec Visual Basic, la fonctionnalité principale repérée est d’afficher une fausse interface graphique de sécurité Windows et une icône de barre d’état système avec un état système « sain », même si Windows Defender et d’autres fonctionnalités du système sont désactivés.

Bilan, l’image permet de leurrer les utilisateurs de la machine infiltrée. Ces derniers ne voyant aucune alerte de sécurité concernant leur ordinateur.

Les faux avis positifs, de faux amis pour les distributeurs et commerçants

69 % des consommateurs français estiment que c’est aux professionnels du secteur de la distribution que revient le soin de mettre en place des règles pour lutter contre les faux avis. Ceci alors que la directive Omnibus est entrée en vigueur le 28 mai 2022, renforçant l’arsenal des mesures contre ces avis tronqués.

C’est dans ce contexte qu’Amazon vient d’attaquer pénalement un courtier italien en faux avis en octobre 2022 : une première en Europe. Selon l’accusation, le courtier mettait en relation des vendeurs et des clients d’Amazon, publiant des avis notés cinq étoiles en échange du remboursement intégral du produit en faveur du client.

Ce procédé est non seulement illégal mais aussi contreproductif. La présence de faux avis positifs engendre une perte de confiance en la marque selon 38 % des personnes sondées par Bazaarvoice. Les consommateurs peuvent se détourner complètement des produits d’une marque s’ils détectent ne serait-ce qu’un avis frauduleux, qu’il soit positif ou négatif (23 %).

Augmentation des fausses applications Cloud

Un rapport sur les menaces révèle les nouvelles sources principales de renvois vers de fausses pages de connexion, ainsi que l’augmentation des fausses applications cloud tierces exploitées pour tromper les utilisateurs.

Une nouvelle étude explique comment la prédominance des applications cloud a changé la façon dont les cybercriminels livrent les attaques de phishing pour voler des données.

Le rapport « Netskope Cloud and Threat Report: Phishing » détaille les tendances relatives aux méthodes de diffusion du phishing, telles que les fausses pages de connexion et applications cloud tierces conçues pour imiter les versions légitimes. Il analyse également les cibles de ce type attaques ainsi que l’hébergement des contenus frauduleux.

Bien que l’email reste le principal moyen d’acheminer des liens de phishing vers de fausses pages de connexion dans le but de voler des noms d’utilisateur, des mots de passe ou encore des codes d’authentification multifacteur, le rapport révèle que les utilisateurs cliquent plus fréquemment sur des liens de phishing provenant d’autres canaux, notamment des sites internet et des blogs, des médias sociaux et des résultats de moteurs de recherche. Le rapport décrit également l’augmentation du nombre de fausses applications cloud tierces conçues pour inciter les utilisateurs à autoriser l’accès à leurs données et à leurs ressources dans le cloud.

Les nombreuses origines du phishing

Traditionnellement considérée comme la principale menace de phishing, seules 11 % des tentatives d’attaques proviennent de services de messagerie web, tels que Gmail, Microsoft Live et Yahoo. Les sites internet et les blogs, en particulier ceux hébergés sur des services gratuits, sont les sources les plus courantes en matière de phishing, avec 26 %. Le rapport a identifié deux techniques principales : l’utilisation de liens malveillants par le biais de spams sur des sites web et des blogs légitimes, et l’exploitation de sites internet et de blogs créés spécifiquement pour promouvoir le contenu frauduleux.

Les renvois de moteurs de recherche vers des pages de phishing sont également devenus courants, car les cybercriminels exploitent les vides de données. Ainsi, ils créent des pages centrées sur des termes de recherche peu courants et sur lesquelles ils peuvent facilement s’imposer dans les premiers résultats pour ces termes. Parmi les exemples identifiés par le Threat Labs de Netskope dans l’exploitation de cette technique, figurent le mode d’emploi de fonctionnalités spécifiques de logiciels connus, les réponses à des questionnaires pour des cours en ligne ou encore les manuels d’utilisation de divers produits pour les entreprises et les particuliers.

« Les employés des entreprises ont été formés à repérer les messages de phishing dans les emails et les SMS. Les cybercriminels ont donc adapté leurs méthodes et incitent les utilisateurs à cliquer sur des liens de phishing dans des endroits moins attendus,  explique Ray Canzanese, de chez Netskope. Même si nous ne pensons pas forcément à la possibilité d’une attaque de phishing en surfant sur internet ou sur notre moteur de recherche préféré, nous devons tous faire preuve du même niveau de vigilance et de scepticisme qu’avec les emails entrants. Cela suppose de ne jamais saisir d’informations d’identification ou de données sensibles dans une page après avoir cliqué sur un lien. Il faut toujours se rendre directement sur les pages de connexion.« 

La montée en puissance des fausses applications cloud tierces

Le rapport révèle une autre méthode de phishing importante, qui consiste à inciter les utilisateurs à autoriser l’accès à leurs données et leurs ressources dans le cloud par le biais de fausses applications cloud tierces. Cette tendance est particulièrement inquiétante car l’accès aux applications tierces est omniprésent et constitue une surface d’attaque considérable. En moyenne, les utilisateurs finaux des entreprises ont accordé à plus de 440 applications tierces l’accès à leurs données et applications Google, avec une entreprise ayant jusqu’à 12 300 plugins différents accédant aux données, soit une moyenne de 16 plugins par utilisateur. Tout aussi alarmant, plus de 44 % de toutes les applications tierces accédant à Google Drive ont accès soit à des données sensibles, soit à toutes les données de Google Drive d’un utilisateur, ce qui incite les cybercriminels à créer de fausses applications tierces pour le cloud.

La nouvelle génération d’attaques de phishing est à nos portes. Avec la prédominance des applications cloud et l’évolution de la nature de leur utilisation, des extensions Chrome ou d’applications, les utilisateurs sont invités à autoriser l’accès dans ce qui est devenu un vecteur d’attaque négligé.

Cette nouvelle tendance des fausses applications tierces est un phénomène que nous surveillons et suivons de près pour nos clients. Nous nous attendons à ce que ces types d’attaques augmentent au fil du temps. Les entreprises doivent donc s’assurer que les nouvelles voies exploitées, telles que les autorisations OAuth, sont limitées ou verrouillées. Les employés doivent également être conscients de ces attaques et examiner minutieusement les demandes d’autorisation de la même manière qu’ils examinent les emails et les SMS.

Les employés continuent à cliquer et à être victimes de liens malveillants

Il est largement admis qu’il suffit d’un seul clic pour compromettre gravement une organisation. Alors que la sensibilisation et la formation des entreprises au phishing ne cessent de gagner en importance, le rapport révèle qu’en moyenne 8 utilisateurs sur 1 000 dans l’entreprise ont cliqué sur un lien de phishing ou ont tenté d’accéder d’une autre manière à un contenu de phishing.

Les utilisateurs sont attirés par de faux sites internet conçus pour imiter les pages de connexion légitimes. Les cybercriminels hébergent principalement ces sites internet sur des serveurs de contenu (22 %), suivis par des domaines nouvellement enregistrés (17 %). Une fois que les utilisateurs ont entré des informations personnelles sur un faux site, ou lui ont accordé l’accès à leurs données, les cybercriminels sont en mesure de collecter les noms d’utilisateur, les mots de passe et les codes d’authentification multifacteur.

La situation géographique joue un rôle dans le taux d’accès au phishing. L’Afrique et le Moyen-Orient présentent le pourcentage le plus élevé d’utilisateurs accédant à des contenus de phishing; en Afrique ce taux est supérieur de plus de 33 % à la moyenne, et il est plus de deux fois supérieur à la moyenne au Moyen-Orient. Les cybercriminels utilisent fréquemment la peur, l’incertitude et le doute (FUD) pour mettre au point des appâts de phishing et tentent également de tirer parti des grands sujets d’actualité. Au Moyen-Orient en particulier, ils semblent réussir à concevoir des leurres qui tirent parti des problèmes politiques, sociaux et économiques de la région.

Les attaques DDoS restent l’un des principaux types d’incidents identifiés en 2022

Selon le dernier Data Breach Investigations Report (DBIR) publié par Verizon, en 2022 les attaques DDoS restent l’un des principaux types d’incidents identifiés avec les attaques par botnets. Mirai, Emotet, LemonDuck sont autant de noms qui, hors contexte, pourraient faire sourire, mais qui, dans le monde de la cybersécurité, donnent du fil à retordre aux équipes informatiques des organisations du monde entier, et ce avec des méthodes d’attaques somme toute très simples.

Les cybercriminels se sont non seulement banalisés – aujourd’hui n’importe qui peut s’improviser hacker, grâce aux outils disponibles sur le darkweb – mais ils ont également amélioré leurs méthodes d’attaque, pour la plupart établies de longue date, en y apportant de nouvelles modifications et stratégies. C’est le cas des botnets, qui existent depuis les années 1980.

En effet, un rapide historique de ces réseaux de bots informatiques – des programmes connectés à internet qui communiquent avec d’autres programmes similaires pour l’exécution de certaines tâches –, met en évidence la manière dont, en l’espace de 20 ans, les pirates ont modifié leur façon de les utiliser.

Les premiers du genre ont été déployés sur des ordinateurs de type serveur. Par la suite, les attaquants ont commencé à créer des botnets capables de mener des attaques par déni de service distribué (DDoS) en compromettant des ordinateurs personnels (PC) ; ils continuent d’ailleurs aujourd’hui à les utiliser afin de créer des botnets et lancer des attaques DDoS.

« À l’heure actuelle, les botnets de l’internet des objets (IoT) sont monnaie courante, les cybercriminels lançant généralement des attaques DDoS par l’intermédiaire de dispositifs IoT, via une infrastructure commune de commande et de contrôle (C2). Ces botnets ont vu leur popularité monter en flèche après la fuite du code source du botnet IoT Mirai en 2016. » confirme Philippe Alcoy, de chez NETSCOUT.

La stratégie malveillante évolue

Cependant, les acteurs malveillants ont à nouveau modifié leur stratégie en augmentant la taille des botnets IoT et en intégrant des serveurs puissants dans des botnets plus importants. Les serveurs sont utilisés pour lancer des attaques DDoS ciblées contre des actifs de grande valeur. Toutefois, il est intéressant de remarquer que les attaquants font évoluer leur stratégie pour créer de puissants botnets Mirai.

De nouveaux botnets Mirai de type serveur sont désormais créés et utilisés pour lancer des attaques DDoS directes à fort impact. Ainsi, malgré un coût beaucoup plus élevé pour une organisation malveillante, les cybercriminels privilégieront une attaque DDoS directe par botnet, pour s’assurer de dommages de très grande envergure, comme l’ont démontrés deux des attaques de plus de 2,5 Tbps détectées au deuxième semestre 2021.

Si ce type d’attaque est coûteux, il est accessible à toute personne ayant les moyens de le provoquer, ce qui en fait un outil redoutable. Explication en vidéo.

Si différentes tendances fluctuent à travers le monde, les attaques DDoS par botnet ne doivent surtout pas être minimisées. Elles constituent bel et bien une menace de taille pour les entités gouvernementales, les établissements de santé et les entreprises, et ce sans distinction. De plus, si on remarque une sophistication des techniques d’attaque, il est intéressant de noter que les profils des acteurs malveillants sont variés et parfois loin de la professionnalisation ; d’où la nécessité d’anticiper tout type de menace afin de mieux s’en prémunir.

Patch Day : 62 CVE, dont 9 sont jugées critiques et 53 importantes

Ce mois-ci, Microsoft a corrigé quatre vulnérabilités de type « zero-day », les quatre étant exploitées dans la nature, bien que l’une d’entre elles ait été divulguée avant que les correctifs ne soient disponibles. Pour rappel, un 0Day est une vulnérabilité qui n’est pas publique, mais exploitée par des pirates.

CVE-2022-41073 est une vulnérabilité d’élévation de privilège dans Windows Print Spooler. Les vulnérabilités de Print Spooler ont gagné en notoriété suite à la divulgation des failles PrintNightmare en juin (CVE-2021-1675) et juillet (CVE-2021-34527). Bien que plusieurs vulnérabilités liées à Print Spooler aient été divulguées par des chercheurs en sécurité depuis l’année dernière, il semble que CVE-2022-41073 soit la première vulnérabilité de Print Spooler depuis PrintNightmare à être exploitée dans la nature par des attaquants. Nous avons longtemps mis en garde contre le fait qu’une fois la boîte de Pandore ouverte avec PrintNightmare, les failles de Windows Print Spooler reviendraient hanter les entreprises, et si l’on se base sur le succès que les groupes de ransomware et d’autres acteurs de la menace ont eu avec PrintNightmare, une attention continue sur la nature omniprésente de Windows Print Spooler en fait l’une des cibles les plus attrayantes pour l’escalade des privilèges et l’exécution de code à distance. Sa découverte a été attribuée au Microsoft Threat Intelligence Center.

CVE-2022-41128 est une vulnérabilité d’exécution de code à distance dans les langages de script de Windows. Plus précisément, elle affecte le langage de script JScript9 de Microsoft. L’exploitation nécessite une interaction avec l’utilisateur, de sorte qu’un attaquant devrait convaincre une victime exécutant une version vulnérable de Windows de visiter un partage de serveur ou un site Web spécialement conçu, par le biais d’un type d’ingénierie sociale. Selon Microsoft, cette faille a été exploitée dans la nature et divulguée par Clément Lecigne du Threat Analysis Group de Google.

CVE-2022-41125 est une vulnérabilité d’élévation de privilège dans l’API de chiffrement de Windows : Next Generation (CNG) Key Isolation Service, un service d’isolation de clés privées hébergé dans le processus Local Security Authority (LSA). L’exploitation de cette vulnérabilité pourrait accorder à un attaquant des privilèges SYSTEM. Elle a été exploitée dans la nature par des attaquants et est attribuée à la fois au Microsoft Threat Intelligence Center et au Microsoft’s Security Response Center.

CVE-2022-41091 est l’une des deux vulnérabilités de contournement de la fonctionnalité de sécurité dans Windows Mark of the Web (MoTW). MoTW est une fonctionnalité conçue pour signaler les fichiers qui ont été téléchargés depuis Internet, en invitant les utilisateurs à afficher une bannière d’avertissement de sécurité, leur demandant de confirmer que le document est fiable en sélectionnant Enable content. Bien qu’elle n’ait pas été attribuée à un chercheur en particulier, cette vulnérabilité a récemment été découverte comme étant exploitée dans la nature par le groupe de ransomware Magniber sous forme de fausses mises à jour logicielles, selon des chercheurs de HP. L’autre contournement de la fonction de sécurité dans MoTW, CVE-2022-41049, a été révélé à Microsoft par le chercheur Will Dormann.

« Heureusement, souligne Satnam Narang, de chez Tenable, Microsoft a corrigé les deux CVE-2022-41040 et CVE-2022-41082, également connus sous le nom de ProxyNotShell, lors du Patch Tuesday de ce mois-ci. Cela fait plus d’un mois que ces failles ont été divulguées. Bien que l’impact de ProxyNotShell soit limité en raison de l’exigence d’authentification, le fait qu’elle ait été exploitée dans la nature et que les attaquants soient capables d’obtenir des informations d’identification valides en font des failles importantes à corriger.« 

SandStrike cible les utilisateurs d’Android avec une application VPN piégée

Au cours du troisième trimestre 2022, des chercheurs ont fait la découverte d’une campagne d’espionnage sur Android jusqu’alors inconnue, baptisée SandStrike. Cette dernière cible une minorité religieuse persanophone, les Baháʼí, en distribuant une application VPN qui contient un logiciel espion très sophistiqué.

Pour inciter leurs victimes potentielles à télécharger les extensions dissimulant les logiciels espions, les acteurs de la menace ont créé des comptes Facebook et Instagram comptabilisant plus de 1000 abonnés, et ont conçu des infographies attrayantes sur le thème de cette religion, constituant ainsi un piège efficace pour ses adeptes. De plus, la plupart de ces profils malveillants contiennent un lien vers un canal Telegram également créé par les cyberpirates.

Sur ce canal, l’acteur à l’origine de SandStrike a distribué une application VPN en apparence inoffensive permettant d’accéder à des sites interdits dans certaines régions comme, par exemple, des ressources relatives à la religion. Pour rendre cette application pleinement fonctionnelle, les criminels ont mis en place leur propre infrastructure VPN.

Mais contrairement aux apparences, le VPN contient un logiciel espion actif, avec des fonctionnalités permettant aux agents malveillants de collecter et de voler des données sensibles: le spyware leur permet de traquer l’activité en ligne des personnes ciblées, de consulter leurs historiques d’appels et leurs listes de contact.

Tout au long du troisième trimestre de 2022, les acteurs APT ont continuellement modifié leurs tactiques, affiné leurs outils et développé de nouvelles techniques. Les découvertes les plus significatives sont les suivantes :

  • Une nouvelle plateforme de logiciels malveillants sophistiqués ciblant les entreprises de télécommunication, les fournisseurs d’accès à Internet et les universités.

En collaboration avec SentinelOne, les chercheurs de Kaspersky ont analysé une plateforme de logiciels malveillants sophistiqués jusqu’alors inconnue, baptisée Metatron.

Metatron cible principalement les entreprises de télécommunications, les fournisseurs de services Internet et les universités des pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Metatron est conçue pour contourner les solutions de sécurité natives tout en déployant des plateformes de logiciels malveillants directement dans la mémoire des appareils infectés.

  • La mise à niveau d’outils avancés et sophistiqués

Les experts ont repéré Lazarus utiliser le cluster DeathNote pour faire de nouvelles victimes en Corée du Sud. L’acteur a probablement utilisé une compromission web stratégique, employant une chaîne d’infection similaire à celle que les chercheurs de Kaspersky avaient précédemment signalée, compromettant un dispositif de sécurité des terminaux. Autre élément, les chercheurs de Kaspersky ont observé que le malware et les schémas d’infection ont également été mis à jour. L’acteur a utilisé un logiciel malveillant qui n’avait jamais été observé auparavant, avec une fonctionnalité minimale pour exécuter les commandes du serveur C2. Grâce à l’implémentation de cette porte dérobée, l’opérateur a pu se cacher dans l’environnement numérique de la victime pendant un mois et recueillir des informations sur le système.

  • Le cyber-espionnage reste la finalité principale des campagnes APT

Au troisième trimestre 2022, les chercheurs de Kaspersky ont détecté de nombreuses campagnes APT, prenant essentiellement pour cible les institutions gouvernementales. Les récentes investigations montrent que cette année, à partir de février, HotCousin a tenté de compromettre des ministères des affaires étrangères en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud.

Pharos veut tisser un lien avec ses contributeurs

L’exceptionnel travail de la plateforme Pharos, elle permet d’alerter les autorités de cas de pédopornographie, apologie du terrorisme, violence, etc. va permettre de tisser un lien plus étroit avec ses contributeurs.

La plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements, plus connu sous le nom de PHAROS, permet depuis 2009 de signaler des contenus et comportements en ligne illicites. Un amendement à la loi vient de valider le fait que PHAROS va pouvoir communiquer de manière plus efficace et proche de ses contributeurs.

« Le présent amendement vise à entretenir la démarche citoyenne de signalement à travers la mise en place de bilans semestriels, qui seront communiqués par mail à la communauté de contributeurs de Pharos et publiés sur le site internet-signalement.gouv.fr. » indique le Député (5e circonscription des Côtes d’Armor) Eric Bothorel.

Informer les utilisateurs/contributeurs de son activité entretient le lien. C’est désormais dans la loi, avec l’amendement adopté en commission des lois.

En 2021, PHAROS a reçu 365 000 signalements (290 000 en 2020).

Vos anciens employés sont-ils partis avec vos données ?

Seuls 40% des dirigeants de PME en France sont certains que leurs anciens employés ne peuvent pas accéder aux actifs numériques de leur entreprise.

Une récente enquête sur le comportement des petites et moyennes entreprises en temps de crise montre que les réductions de personnel peuvent entraîner des risques supplémentaires en matière de cybersécurité. Preuve en est, seuls 40% des dirigeants d’entreprises françaises sont sûrs que leurs anciens employés n’ont pas accès aux données stockées dans le cloud de l’entreprise, et seulement 39% d’entre eux sont certains qu’ils ne peuvent plus utiliser les comptes de l’entreprise. En comparaison à la moyenne globale, s’élevant respectivement à 51% et 53% (des chiffres toujours insuffisants), la France fait figure de mauvaise élève.

Si les études ont montré que les entreprises se sont attachées à fidéliser leurs équipes au maximum pendant la pandémie, il n’en reste pas moins que nombre d’entre elles risquent encore de devoir recourir à des suppressions de postes afin de réduire les coûts en temps de crise. Kaspersky a interrogé plus de 1 300 dirigeants de petites et moyennes entreprises pour connaître les stratégies privilégiées pour maintenir les activités à flot, et quels risques cyber ces mesures pourraient entraîner.

Parmi les personnes interrogées, plus de la moitié des répondants et 6 Français sur 10 ont dit être incapable d’affirmer avec certitude que leurs ex-employés n’ont pas accès aux actifs numériques de l’entreprise. Sur la base de ces données, il apparaît que les réductions de personnel peuvent faire courir des risques supplémentaires à la sécurité des données de l’entreprise et à ses moyens d’existence. L’utilisation abusive de ces données par d’anciens employés dans le cadre d’un nouvel emploi ou pour se faire de l’argent est une préoccupation majeure pour les dirigeants d’entreprises. Les résultats de l’enquête suggèrent que la plupart d’entre eux s’inquiètent de voir d’anciens collaborateurs partager les données internes de l’entreprise avec de nouveaux employeurs (63% à l’international, 66% en France), ou qu’ils fassent usage de données corporate comme les bases de données de leurs prospects existants pour se lancer à leur compte (60%).

Dans l’ensemble, 31% des responsables interrogés considèrent les réductions d’effectifs comme une mesure à considérer pour réduire les coûts en cas de crise. Les chefs d’entreprise français sont moins disposés à envisager des réductions d’effectifs que la moyenne globale, avec seulement 20% des répondants estimant qu’il s’agit là d’une possibilité.

Les mesures de réduction des coûts les plus pratiquées en France incluent la diminution des dépenses marketing (41%) et des dépenses liées aux véhicules (34%), suivie par la diminution des coûts attribués à la formation du personnel (24 %). Quant à la cybersécurité, 14% des dirigeants de PME françaises sont susceptibles de réduire les sommes allouées à ce poste de dépense, c’est plus que la moyenne, et très au-dessus, par exemple, des 5% obtenus au Royaume-Uni !

« Tout accès non autorisé peut devenir un réel problème pour toutes les entreprises, car cela peut affecter la compétitivité d’une société lorsque les données de celles-ci sont transférées à un concurrent, vendues ou supprimées » explique Bertrand Trastour, directeur général de Kaspersky France. « Ce problème se complique lorsque les employés utilisent des services non professionnels (« shadow IT ») qui ne sont pas directement déployés ou contrôlés par les départements informatiques de l’entreprise. Si l’utilisation de ces services n’est pas maîtrisée après le licenciement d’un employé, il est fort probable que l’ex-employé ait toujours accès aux informations partagées via ces applications.« 

Sécurité de votre entreprise

Gardez le contrôle du nombre de personnes ayant accès aux données critiques de l’entreprise, en réduisant la quantité de données accessibles à l’ensemble des employés. Il est plus probable que les incidents adviennent dans des entreprises où trop d’employés manipulent des informations confidentielles qui peuvent être vendues ou utilisées d’une manière ou d’une autre.

Mettez en place une politique d’accès aux actifs de l’entreprise, notamment aux boîtes mail, aux dossiers partagés et aux documents en ligne. Tenez-la à jour et pensez à supprimer l’accès si un employé quitte l’entreprise. Utilisez un logiciel de sécurité d’accès au cloud pour gérer et surveiller l’activité des employés dans les services de cloud de votre entreprise, et vous aider à appliquer les politiques de sécurité.

Effectuez des sauvegardes régulières des données essentielles de l’entreprise pour garantir leur sécurité en cas d’urgence.

Effectuez une veille régulière des données essentielles de l’entreprise ayant pu fuite, comme la veille proposée par le service veille ZATAZ.

Donnez des directives claires quant à l’utilisation des services et des ressources externes. Les employés doivent savoir quels outils ils doivent ou ne doivent pas utiliser et pourquoi. Lors du passage à un nouveau logiciel de travail, il faut mettre en place une procédure pour que les services informatiques et les autres responsables puissent le valider en amont.

Encouragez les employés à avoir des mots de passe forts pour tous les services numériques qu’ils utilisent, et à en changer régulièrement.

Rappelez régulièrement au personnel l’importance de respecter les règles de base en matière de cybersécurité (gestion sécurisée des comptes, des mots de passe, des e-mails et bonnes pratiques en ligne). Un programme de formation complet permettra à vos travailleurs non seulement d’acquérir les connaissances nécessaires mais aussi de les mettre en pratique.

Une nouvelle version d’un logiciel espion visant les citoyens iraniens, Furball, caché dans une application de traduction

Une nouvelle version du malware Android FurBall utilisée dans une campagne « Domestic Kitten » impacte les citoyens iraniens. Et cela dure depuis 2016 !

Des chercheurs ont récemment identifié une nouvelle version du malware Android FurBall. Cette version est utilisée dans une campagne nommée Domestic Kitten. Le groupe de pirates APT-C-50 opère des actions de surveillance visant des smartphones de citoyens iraniens. Depuis juin 2021, le malware est diffusé sous couvert d’une application de traduction par l’intermédiaire d’une copie d’un site web iranien fournissant des articles, des revues et des livres traduits. La campagne Domestic Kitten remonte au moins à 2016 et est toujours active.

Cette version de FurBall possède les mêmes fonctionnalités de surveillance que les versions précédentes. Comme la fonctionnalité de cette variante n’a pas changé, l’objectif principal de cette mise à jour semble être d’échapper aux logiciels de sécurité. Ces modifications n’ont cependant eu aucun effet sur les solutions ESET, qui ont détecté cette menace sous le nom de Android/Spy.Agent.BWS. FurBall,. Ce malware Android utilisé depuis le début de ces campagnes, a été créé à partir du stalkerware commercial KidLogger.

L’échantillon analysé par l’éditeur d’antivirus ESET ne demande qu’une seule permission intrusive ; celle d’accéder aux contacts. La raison pourrait être son objectif d’éviter d’être détecté, mais d’un autre côté, nous pensons également qu’il pourrait s’agir de la phase préliminaire d’une attaque d’hameçonnage ciblé menée par SMS. Si l’auteur de la menace élargit les autorisations de l’application, il pourrait être également possible d’exfiltrer d’autres types de données à partir des téléphones concernés, comme les SMS, la géolocalisation de l’appareil, les appels téléphoniques et bien plus encore.

Cette application Android malveillante est diffusée via un faux site web imitant un site légitime qui propose des articles et des livres traduits de l’anglais au persan (download maghaleh). D’après les coordonnées du site web légitime, ce service est proposé depuis l’Iran, ce qui nous amène à penser avec quasi-certitude que le faux site web cible des citoyens iraniens. « Le but est de proposer une application Android à télécharger après avoir cliqué sur un bouton qui indique en persan « Télécharger l’application ». Le bouton porte le logo Google Play, mais cette application n’est pas disponible dans Google Play Store. Elle est téléchargée directement depuis le serveur de l’attaquant « déclare Luká tefanko, chercheur chez ESET.

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