Archives de catégorie : Communiqué de presse

Pirater des cerveaux pour manipuler et voler des souvenirs : la technologie de base existe

Organe en perpétuelle évolution, le cerveau et son fonctionnement posent de nombreuses questions. Ainsi, les scientifiques travaillent sur la découverte du mode de création des souvenirs dans le cerveau pour pouvoir les cibler, les restaurer et les enrichir au moyen d’ implants, et les technologies nécessaires existent d’ores et déjà sous la forme de dispositifs de stimulation profonde du cerveau.

Néanmoins, à l’avenir, des cyberattaques pourraient exploiter des implants mémoriels pour voler, espionner, modifier ou contrôler des souvenirs humains, même si les menaces les plus extrêmes ne se profileront pas avant plusieurs décennies. Il existe donc, dans les logiciels et le matériel connectés, des vulnérabilités qu’il importe de traiter pour nous préparer aux menaces qui nous attendent, selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de Kaspersky Lab et le Groupe de neurochirurgie fonctionnelle de l’Université d’Oxford, publiée à l’occasion du sommet annuel Kaspersky NeXT à Barcelone.

Des implants de stimulation cérébrale, utiles à la médecine, mais vulnérables aux cyberattaques.

Les chercheurs ont associé une analyse pratique et théorique afin d’explorer les vulnérabilités actuelles des implants utilisés pour la stimulation cérébrale profonde. Appelés générateurs d’impulsions implantables (IPG) ou neurostimulateurs, ces dispositifs envoient des impulsions électriques vers des cibles spécifiques dans le cerveau pour le traitement de troubles tels que la maladie de Parkinson, le tremblement essentiel, la dépression majeure ou les TOC (troubles obsessionnels compulsifs). La dernière génération en date de ces implants s’accompagne de logiciels de gestion pour les médecins comme les patients, installés sur des tablettes et smartphones professionnels. La connexion entre les différents appareils repose sur le protocole standard Bluetooth.

Les chercheurs ont établi un certain nombre de scénarios de risques existants et potentiels, dont chacun pourrait être exploité par des attaques :
· Exposition des infrastructures connectées : les chercheurs ont découvert une vulnérabilité grave et plusieurs mauvaises configurations préoccupantes dans une plate-forme de gestion en ligne très répandue parmi les équipes chirurgicales, des failles susceptibles de conduire un intrus vers des données sensibles et des procédures de traitement.

· Le transfert de données non sécurisées ou non cryptées entre l’implant, le logiciel de programmation et les réseaux associés pourrait permettre la manipulation malveillante des implants d’un patient, voire de groupes entiers de patients connectés à la même infrastructure. Il risquerait d’en résulter la modification de réglages entraînant une douleur, une paralysie ou encore le vol de données personnelles, privées et confidentielles.

· En raison de contraintes de conception, la sécurité des patients prend le pas sur celle des données. Par exemple, un implant médical doit pouvoir être contrôlé par les médecins dans les situations d’urgence, notamment lorsque le patient est hospitalisé loin de son domicile. Cela exclut l’utilisation de tout mot de passe qui ne soit pas largement connu du personnel médical. En outre, cela implique que ces implants soient dotés par défaut d’un « backdoor » (un accès dérobé).

· Comportement non sécurisé du personnel médical : des logiciels critiques conservent souvent leurs mots de passe par défaut, utilisés pour l’accès à Internet ou à des applications complémentaires téléchargées.

Des méthodes scientifiques et médicales en perpétuelle évolution, qui nécessitent un accompagnement en cybersécurité

Il est indispensable de remédier à ces vulnérabilités car les chercheurs estiment qu’au cours des prochaines décennies, des neurostimulateurs plus avancés et une compréhension plus approfondie de la formation et de la mémorisation des souvenirs dans le cerveau humain vont accélérer le développement et l’utilisation de ce type de technologies et susciter de nouvelles possibilités de cyberattaques.

Dans les cinq années à venir, des scientifiques pensent pouvoir enregistrer sous forme électronique les signaux cérébraux qui créent les souvenirs, puis les enrichir voire les réécrire avant de les réimplanter dans le cerveau. D’ici une dizaine d’années pourraient apparaître sur le marché les premiers implants commerciaux destinés à stimuler la mémoire et, dans une vingtaine d’années, la technologie pourrait avoir suffisamment progressé pour permettre une prise de contrôle poussée des souvenirs.

Parmi les nouvelles menaces qui en découleront pourrait notamment figurer la manipulation de masse de populations par l’implantation ou l’effacement de souvenirs relatifs à des événements politiques ou à des conflits, tandis que des cybermenaces « réorientées » pourraient cibler de nouvelles opportunités de cyberespionnage ou bien le vol, la suppression ou le « verrouillage » de souvenirs (par exemple pour l’extorsion d’une rançon en échange de leur déblocage).

Au sujet des résultats de l’étude, Dmitry Galov, chercheur junior en sécurité au sein de l’équipe GReAT de Kaspersky Lab, commente : « Les vulnérabilités actuelles sont à prendre au sérieux car la technologie existant aujourd’hui préfigure ce qui verra le jour à l’avenir. Même si aucune attaque visant des neurostimulateurs n’a encore été observée, il existe des faiblesses qui ne seront pas difficiles à exploiter. Il nous faut réunir les professionnels de santé, les spécialistes de la cybersécurité et les fabricants pour étudier et corriger toutes les vulnérabilités potentielles, qu’elles soient déjà visibles actuellement ou qu’elles apparaissent dans les années à venir. »

Laurie Pycroft, chercheuse doctorale au sein du Groupe de neurochirurgie fonctionnelle de l’Université d’Oxford, ajoute : « Les implants mémoriels sont une perspective bien réelle et passionnante, offrant des bienfaits considérables pour la santé. Si l’idée de pouvoir modifier et enrichir nos souvenirs à l’aide d’électrodes paraît relever de la science-fiction, elle repose sur des fondements scientifiques solides qui existent dès à présent. L’arrivée de prothèses mémorielles n’est qu’une question de temps. La collaboration afin de cerner et de traiter les risques et vulnérabilités qui arrivent, et ce alors que cette technologie est encore relativement neuve, se révèlera payante à l’avenir. »

L’étude, intitulée The Memory Market: Preparing for a future where cyber-threats target your past, est disponible ici.

RGPD : la CNIL précise les compétences du DPO

Le RGPD est entré en vigueur depuis plus de 5 mois et le ratio du nombre d’entreprises en conformité serait encore faible (inférieur à 25%) en France, si l’on en croit différentes études récentes et non-officielles. On sait en revanche que la CNIL, garante de la protection des données des citoyens français, a reçu 13 000 déclarations de DPO, soit seulement 16% des 80 000 estimées nécessaires. Le Délégué à la Protection des Données est pourtant considéré par la CNIL comme la clé de voûte de la conformité au règlement européen.

Pour mémoire, le RGPD est la nouvelle réglementation mise en place le 25 mai 2018 par l’Union Européenne pour contraindre toutes les organisations à garantir leur contrôle sur la collecte, le stockage et l’utilisation des données à caractère personnel des ressortissants européens. Les conséquences peuvent être très lourdes pour les entreprises, avec des amendes pouvant atteindre 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires annuel mondial. Sans compter bien sûr le risque sur la réputation de la société, sa perte de clientèle, les frais de procédures en cas de plaintes, etc.

RGPD et DPO : quelles sont les obligations de l’entreprise ?

Pour être en mesure de tenir leurs engagements, les entreprises doivent donc se doter d’un DPO, dont les missions sont stratégiques : conseils organisationnels, techniques et juridiques sur la bonne sécurité des données, relations avec la CNIL et les autres DPO, gestion des demandes d’exercice des droits, du respect des règles (Accountability) et des risques encourus.

D’après la CNIL, dans le cadre de la mise en application du RGPD, l’entreprise a l’obligation de :
Choisir son DPO en fonction de son expertise.
Veiller à ce que son expert reçoive la formation et les moyens matériels, financiers et intellectuels nécessaires pour mener à bien sa mission.
Veiller à ce que son DPO exerce ses activités sans conflit d’intérêts, en toute indépendance, qu’il puisse rendre compte de son action au plus haut niveau de l’entreprise.

Le choix du DPO doit être pris en fonction de ses compétences, mais aussi de son expérience de la protection des données, selon l’exposition aux risques identifiés de l’entreprise (classement risques EBIOS) :
Exposition basse : un minimum de 2 ans d’expérience peut être suffisant.
Exposition très haute : un minimum de 5 à 15 ans d’expérience peut s’avérer nécessaire.

Si l’on considère la pénurie actuelle de DPO et le caractère récent du métier, ces exigences d’expérience peuvent apparaître compliquées à remplir par tous.

Compétences et savoir-faire du DPO

Pour répondre aux nombreux questionnements des entreprises, la CNIL a publié au Journal Officiel le 11 octobre un référentiel listant les 17 critères cumulatifs auxquels un DPO doit pouvoir répondre pour être certifié par un organisme certificateur. Une démarche d’autant plus attendue que les profils ont été jugés très hétérogènes parmi les 13 000 DPO déclarés à la CNIL. Les compétences et savoir-faire que les DPO doivent satisfaire peuvent être regroupés en trois catégories, organisationnelle, juridique et technique :

Les savoirs organisationnels : le DPO conseille l’entreprise dans l’élaboration de procédures et politiques, ce qui induit des connaissances en gouvernance des entreprises. Par ailleurs, il est en mesure de mener un audit de conformité et de proposer des mesures de réduction ou gestion des risques, de les évaluer et d’en surveiller la mise en œuvre.

Les savoirs techniques et informatiques : le DPO doit mettre en œuvre les principes de minimisation ou d’exactitude, d’efficacité et d’intégrité des données et pouvoir exécuter les demandes de modification et d’effacement de données, ce qui impacte les systèmes et solutions de l’entreprise. Le DPO doit être ainsi force de conseils et de recommandations pour la mise en œuvre du « Privacy by Design » dans l’entreprise.

Les savoirs juridiques

Le DPO est un expert en protection juridique et règlementaire des données à caractère personnel. Outre le RGPD, il peut conseiller l’entreprise en cas de conflit de lois. Il participe à l’élaboration des contrats avec les partenaires, peut négocier avec le DPO du partenaire les clauses de protection de données personnelles. Il a également un rôle essentiel à jouer en matière de contentieux : il est l’interlocuteur de la CNIL et il instruit les plaintes des personnes concernées.

Avec ce référentiel de certification, l’entreprise dispose donc désormais d’éléments pour vérifier l’adéquation des savoirs en place en interne. Et force est de constater que le DPO doit faire figure de super-héros multi-compétences aux expertises transverses dans de nombreux domaines. Par ailleurs, il s’avère dans la pratique que la seule connaissance du texte de loi est insuffisante pour être en mesure de répondre à ces exigences.

La nécessaire montée en expertise du DPO

L’entreprise qui constate ne pas être en capacité à répondre aux critères du référentiel se trouve dans une position potentiellement à risque. Si elle dispose déjà d’un DPO en place, déclaré à la CNIL ou pas encore, il s’agit de mesurer l’écart d’expertise à combler et de l’accompagner en mettant à sa disposition les moyens matériels, financiers et intellectuels pour lui permettre d’atteindre les objectifs.

Selon l’exposition aux risques identifiées par l’entreprise, elle peut faire le choix d’une montée en expertise dans les catégories prioritaires pour elle. Par exemple, si l’organisation a une part importante de son activité en gestion par des prestataires externes. Elle devra les auditer régulièrement et réviser sa politique contractuelle. Le DPO, très attendu sur les aspects juridiques et audits. Il pourra alors avoir besoin d’un soutien sur des points précis tels que : auditer un traitement ou une conformité, mener un DPIA et gérer les risques, élaborer une procédure…

Le référentiel de la CNIL fixe le plancher des connaissances au suivi d’une formation de 35h sur le RGPD, afin d’en avoir une vision synthétique. Cela pourra s’avérer insuffisant tant la plupart des missions du DPO requiert des expertises fines dans des domaines très divers.

En prenant en compte l’isolement du DPO dans ses fonctions du fait de leur nature, et que la collaboration ou l’émulation avec des profils plus seniors dans l’entreprise est donc rarement possible, il n’est effectivement pas simple d’organiser un accompagnement dans sa montée en compétence. La CNIL encourage donc les DPO à s’organiser en groupes de travail réunis par secteurs d’activité, territoires ou même pour les indépendants à mutualiser leurs fonctions pour plusieurs entreprises. Cette approche ne produira néanmoins des résultats qu’à moyen terme et remplacera difficilement un transfert de savoir-faire par des DPO seniors.

Le choix de l’externalisation

Si l’entreprise ne dispose pas encore de DPO, ou si l’écart d’expertise à combler est trop important, l’externalisation totale ou partielle des fonctions de DPO peut être une option viable. Pour une entreprise de petite ou moyenne taille qui ne souhaite pas disposer d’un DPO en interne, avoir recours à des services extérieurs mutualisés est une des possibilités les plus pertinentes. Mais une externalisation partielle présente aussi l’avantage d’accompagner le DPO interne dans une partie de ses activités, avec un partage des pratiques professionnelles à l’aune des contraintes de l’entreprise. Une approche qui gagnera en efficacité si elle envisage un plan global de formation du DPO. (Par Patricia Chemali-Noël, Expert en Protection des Données chez Umanis)

Risques ! En vacances, hors de vos murs, le WIFI ne s’utilise pas sans VPN

Une enquête menée par HideMyAss! révèle en effet que, si la grande majorité (80 %) des Français sont conscients des risques de sécurité en ligne, près d’un internaute sur cinq (17 %) se connecte toujours à des réseaux Wi-Fi gratuits dans des lieux publics.

Selon une étude récente, partir en vacances est un besoin vital pour 55 % des Français. Seulement, à l’approche des vacances de la Toussaint, le même dilemme se pose pour toutes les familles qui ont décidé d’en profiter pour voyager : comment occuper les enfants ? Sécurité des données ! Selon Harris Interactive, disposer d’un accès à Internet constitue un critère important pour 71 % des Français, pour choisir leur lieu de vacances. En effet, ils vont se connecter, entre autres, pour rester en contact avec des proches, planifier des loisirs ou encore surveiller leur compte bancaire.

Pour Brad Pool, Responsable chez HideMyAss!, bien que cela soit pratique, se connecter à n’importe quel endroit, à tout moment, comporte de nombreux risques, si on ne se montre pas vigilant : « Une enquête menée par HideMyAss! révèle en effet que, si la grande majorité (80 %) des Français sont conscients des risques de sécurité en ligne, près d’un internaute sur cinq (17 %) se connecte toujours à des réseaux Wi-Fi gratuits dans des lieux publics. Parmi ces derniers, près de la moitié des répondants (47 %) admet préférer se connecter aux réseaux Wi-Fi gratuits qui ne nécessitent ni inscription, ni mot de passe. Or, ces critères de connexion attestent en réalité de leur manque de sécurisation. ».

Risques réels

Les risques augmentent d’autant plus pour les personnes qui se connectent au Wi-Fi de leur hôtel. L’année dernière, des recherches ont ainsi montré que le groupe de hackers russes ‘Fancy Bear’ ciblait les réseaux Wi-Fi d’hôtels dans toute l’Europe, pour installer des logiciels malveillants sur les appareils des vacanciers. Pour s’immiscer dans les terminaux et récupérer des informations personnelles, les cybercriminels créent aussi de faux réseaux Wi-Fi, dotés d’un nom proche de celui de l’hôtel, pour inciter les voyageurs à s’y connecter.

Près de la moitié des utilisateurs français (47 %) se fient à un logiciel, ou une application, pour assurer leur sécurité en ligne, et 28 % affirment éviter de saisir des informations sensibles sur un réseau Wi-Fi public, telles que des identifiants de connexion ; mais de nombreuses personnes ne sont pas aussi prudentes. Presque un répondant sur dix pense que la sécurité du fournisseur réseau le protège, et seuls 12 % des français utilisent un proxy ou un réseau privé virtuel (VPN) pour sécuriser leur connexion.

Trois démarches clés peuvent aider les familles à protéger leurs données

  1. S’assurer que la connexion Wi-Fi est sécurisée. Les points d’accès Wi-Fi publics sont en effet des cibles de choix pour les pirates. S’ils se connectent au même réseau qu’un internaute, ils peuvent facilement voir les sites web visités, leur historique de navigation, ainsi que leurs mails et identifiants de connexion. Pour toute navigation hors du réseau domestique, il est donc fortement conseillé d’installer un VPN sur ses appareils pour sécuriser la connexion, et de minimiser les risques de compromission avec des extensions de navigateur telles que « HTTPS Everywhere ».
  1. Désactiver les services de géolocalisation et, si possible, l’extraction de métadonnées sur les appareils et navigateurs. Dans le cas contraire, le simple fait de partager une photo sur un réseau social permet de révéler sa position, ou celle d’un membre de sa famille.
  1. Installer un logiciel de sécurité de confiance sur les smartphones et les tablettes. De très bonnes versions gratuites sont disponibles, et réduisent tout risque de perte de données personnelles ou de vol d’identité.

Si, comme l’indique le rapport Harris Interactive, plus de 8 Français sur 10 utilisent Internet durant leurs congés pour rester en contact avec leurs proches, ou pour planifier et réserver des activités, les pirates informatiques sont eux aussi au rendez-vous et profitent de chaque vulnérabilité pour opérer. Partant du constat que les cyberattaques ont augmenté de 100 % ces deux dernières années, d’après un rapport publié par ThreatMetrix, il est urgent que les vacanciers connaissent et adoptent les bonnes pratiques en ligne pour y faire face et pour protéger leurs informations sensibles, non seulement en voyage, mais également le reste de l’année.

Élaborer une stratégie de sécurité des données – pourquoi les acteurs du marché doivent collaborer

D’ici 2025, près de 90 % des données créées dans le monde nécessiteront un certain niveau de sécurité, mais moins de la moitié seront sécurisées.

L’augmentation de l’influence des données sur nos données personnelles, nos vies personnelles et professionnelles au cours des dernières années a été plus rapide que ce que l’on pouvait imaginer. Le rythme du changement devrait se poursuivre : selon le rapport Data Age 2025 d’IDC et de Seagate, d’ici 2025, le volume de données mondial pourrait atteindre 163 zettaoctets et 90 % de ces données nécessiteront un certain niveau de sécurité, mais moins de la moitié seront sécurisées. Face aux cas de violation de données et de cybercriminalité qui font beaucoup parler d’eux dans les médias, les entreprises de différents secteurs, tels que la finance, le transport, la santé et la distribution, reconnaissent le besoin urgent d’investir dans la sécurité des données.

Comme on pouvait s’y attendre, ce regain d’intérêt pour les produits de sécurité des données n’a pas échappé au marché de la sécurité. Celui-ci est à présent sous de nouvelles offres de produits et solutions qui prétendent répondre aux préoccupations des entreprises et aux nouvelles réglementations gouvernementales, telles que le règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne. Selon un récent rapport de MarketsandMarkets, le marché mondial de la cybersécurité pourrait atteindre 231 milliards de dollars d’ici 2022.

Manque de vision d’ensemble

Bien que l’augmentation des dépenses puisse être une bonne chose pour la sécurité des données, il est à craindre que, dans la course visant à être le premier à commercialiser de nouveaux produits et services, les fournisseurs du secteur de la sécurité n’aient pas de vision d’ensemble. La sécurité est un cercle et non une ligne : il incombe à chaque acteur impliqué dans la gestion et le traitement des données de garantir leur sécurité. Concrètement, cela implique de recentrer l’attention sur les domaines de la protection matérielle et logicielle qui n’ont jamais été au centre des préoccupations ou fait l’objet d’importants investissements de la part des entreprises, la sécurité au niveau des disques étant à cet égard un parfait exemple.

Un problème de silos

Comme pour bon nombre d’autres questions liées aux technologies de l’information, le problème commence par les silos. Aujourd’hui, les données se déplacent fréquemment, ce qui augmente les problèmes de sécurité. Pour le moment, tous ceux impliqués dans la gestion et le traitement des données – des opérateurs de réseaux aux fabricants de matériel en passant par les éditeurs de logiciels Cloud – ont chacun leurs propres techniques pour sécuriser leur petite partie de la chaîne de valeur des informations et vont rarement plus loin.

Cela devient un réel problème à l’heure où l’environnement mondial des données gagne en complexité. Nous assistons à l’essor de l’IdO, des systèmes embarqués, de l’apprentissage automatique et de l’analyse en temps réel, qui peuvent tous être en fonction dans des systèmes complexes tels que les véhicules autonomes et les drones. Plus il y a d’étapes dans le transfert de données, plus il y a de risques d’infiltration de malfaiteurs dans le système.

Pour fournir à leurs clients les environnements les plus fiables, les fournisseurs du secteur de la sécurité devront garder une longueur d’avance sur plusieurs aspects : la manière dont les entreprises mettent en œuvre leurs technologies, quels sont les autres produits utilisés dans la même pile et comment ces différents produits peuvent fonctionner ensemble pour créer une boucle de protection des données des clients.

Données personnelles : sécurité au niveau des disques

Dans un monde où les propriétaires d’informations sont constamment sous les attaques de type WannaCry, il est important de s’assurer que chaque maillon de la chaîne de sécurité est en place et que tous les éléments matériels et logiciels qui gèrent des contenus sensibles disposent de fonctions de sécurité adéquates. Selon un récent rapport Thales Data Threat, les outils de protection des données inactives sont systématiquement considérés comme le meilleur moyen de protéger les données après l’infiltration d’attaquants. Le chiffrement des données inactives fonctionne comme une dernière ligne de défense : si un malfaiteur parvient à violer des couches de sécurité externes en utilisant des informations d’identification piratées ou frauduleuses, le chiffrement au niveau du matériel peut protéger l’entreprise contre le vol de données.

Cependant, malgré les avantages évidents, ce type de chiffrement est en retard sur d’autres domaines, tels que la sécurité des réseaux et des terminaux, en termes d’investissement. Selon le rapport Thales Data Threat mentionné précédemment, en 2016, la sécurité des données inactives figurait au bas de l’échelle de l’augmentation des dépenses : +44 %, contre +62 % pour la sécurité des réseaux et +56 % pour la sécurité des terminaux.

Données personnelles : boucler la boucle

Selon l’étude Cost of Cybercrime d’Accenture, le nombre de violations de données a augmenté de 27,4 % en 2017 par rapport à 2016. Il devient de plus en plus difficile de se protéger contre ce type d’attaques.

Pensons, par exemple, à la multitude d’entreprises qui utilisent des services hébergés dans un Cloud. Compte tenu de l’augmentation des données stockées dans le Cloud, les entreprises doivent se préparer à faire face à des problèmes de sécurité majeurs en cas de défaillance de la technologie du Cloud. Et il y en a de nombreux exemples. De même, le développement rapide de la technologie de la chaîne de blocs (blockchain) et les attaques de logiciels malveillants tels que WannaCry présentent des menaces beaucoup plus graves que celles auxquelles les entreprises s’habituent.

Il n’y a pas de réponse unique à ces différentes menaces, et c’est vraiment le point le plus important. À l’époque où nous vivons, la sécurité dans cette nouvelle ère exige que plusieurs systèmes de défense complexes fonctionnent harmonieusement les uns avec les autres. Ces systèmes, y compris le chiffrement au niveau des disques, doivent communiquer entre eux et former une boucle de sécurité autour des données sensibles. Les acteurs du marché de la sécurité doivent collaborer et être compétitifs pour pouvoir servir efficacement leurs clients. (Par Raghavan Srinivasan, directeur de l’entité Enterprise Data Solutions chez Seagate Technology pour DataSecurityBreach)

RENFORCER LA SÉCURITÉ RÉSEAU DES CENTRES D’APPELS : ETUDE DE CAS TELEPERFORMANCE

Les centres d’appels (aussi appelés call centers) permettent de prendre en charge la relation à distance entre une marque et son marché. Ils opèrent dans des domaines à haut risque tels que les canaux de service client, c’est pourquoi la protection des données client, des données de paiement et d’autres informations sensibles est particulièrement importante pour les centres d’appels. Certaines normes telles que ISO 27001 et PCI DSS indique clairement aux clients que la société prend la sécurité au sérieux. Ainsi, ils ont besoin d’une solution pour renforcer la sécurité de leur réseau tout en garantissant la conformité aux réglementations en vigueur. Explication par IS Decisions.

Contrats juridiques sécurisés par la blockchain

Rocket Lawyer, leader mondial des services juridiques en ligne, s’est associé à ConsenSys, leader mondial de la technologie « Blockchain » Ethereum, et la start-up OpenLaw (Groupe ConsenSys) afin d’accélérer l’implémentation de son service « Rocket Wallet »* qui permet l’exécution de contrats sécurisés par la blockchain.

Blockchain – Rocket Lawyer est l’une des plates-formes en ligne de contrats juridiques qui connaît la croissance la plus rapide au monde. Rocket Lawyer est à l’origine de l’utilisation croissante de contrats juridiques dans le cloud par des millions de personnes et d’entreprises. Ainsi, chaque année, des millions de documents juridiques sont créés, signés ou stockés, mais des éléments clés du processus, notamment ceux liés à l’exécution des contrats et au règlement des litiges, restent à optimiser.

Fonctionnant avec la blockchain Ethereum et s’appuyant sur le protocole OpenLaw, Rocket Lawyer va déployer des transactions plus intelligentes gérées par un réseau plutôt que par une autorité centrale. De cette manière, Rocket Lawyer aspire à limiter le partage d’informations personnelles et à renforcer la sécurité et la confidentialité des données.

« La collaboration entre ConsenSys, OpenLaw et Rocket Lawyer nous permettra de travailler ensemble au développement de contrats juridiques intelligents« , a déclaré Joe Lubin, fondateur de ConsenSys et co-fondateur d’Ethereum. “Nous sommes impatients de rationaliser la mise en œuvre des contrats de manière à réduire les frictions et à créer des accords juridiques basés sur la blockchain, ce qui est un développement important pour l’écosystème Ethereum”.

Après avoir développé la manière la plus simple de créer et de signer des documents juridiques, Rocket Lawyer rendra la signature des contrats et la résolution des litiges, sûrs et abordables, en devenant la première société de la legaltech à intégrer la technologie de la blockchain dans les transactions juridiques quotidiennes à grande échelle.

« Rocket Wallet » (dépôt de brevet en cours) est d’ores et déjà disponible en version bêta aux États-Unis. Le lancement officiel est quant à lui prévu au premier semestre 2019.

61 Vulnérabilités corrigées en septembre

Le Patch Tuesday de ce mois corrige 61 vulnérabilités dont 20 classées comme critiques. Parmi ces dernières, la plupart sont liées aux navigateurs tandis que les autres concernent Windows, Hyper-V et l’infrastructure .Net. Une vulnérabilité (CVE-2018-8475) d’exécution de code à distance divulguée publiquement. Elle peut apparaître sous la forme d’un fichier image compromis. En outre une vulnérabilité (CVE-2018-8457) dans le moteur de script.

Correctifs pour les postes de travail

Les patches destinés aux navigateurs et au moteur de script doivent être déployés en priorité sur tous les systèmes bureautiques qui utilisent un navigateur pour accéder à la messagerie et à Internet. La visionneuse PDF, le système d’analyse des images de Windows, l’infrastructure .Net et la bibliothèque de polices Windows bénéficient aussi de patches pour des vulnérabilités basées sur l’interaction de l’utilisateur avec un site ou un fichier malveillant. Deux de ces vulnérabilités étant divulguées publiquement, il est important de définir les priorités pour le déploiement des correctifs sur les postes de travail Windows.

Attaque Escape dans l’hyperviseur Hyper-V

Deux vulnérabilités avec exécution de code à distance (RCE) sont corrigées dans l’Hyper-V. Elles permettaient à un utilisateur authentifié sur un système invité d’exécuter du code arbitraire sur le système hôte. Microsoft signale que l’exploitation de cette vulnérabilité est moins probable, mais ces patches restent tout de même une priorité pour les systèmes Hyper-V.

FragmentSmack

Même si cette vulnérabilité n’a pas été corrigée, Microsoft a publié des recommandations pour la vulnérabilité FragmentSmack qui est un déni de service contre la pile IP.

Vulnérabilité 0-Day ALPC

La menace 0-Day mentionnée hier dans le billet de blog a été corrigée dans la publication de ce mois-ci. Cette vulnérabilité entraînait une élévation de privilèges locaux, des attaques actives ont été lancées à l’aveugle en s’appuyant sur cette vulnérabilité.

Adobe

Adobe publie des correctifs pour Flash et Coldfusion. Tandis qu’Adobe classe la CVE-2018-15967 comme une élévation de privilèges « importante » contre Flash, Microsoft indique cette vulnérabilité comme critique, elle est identifiée comme exécution de code à distance (RCE). Concernant les patches Coldfusion, 9 vulnérabilités CVE sont traitées dont 6 classées critiques. Fin août, Adobe a également publié des patches en urgence pour Adobe Photoshop CC et Creative Cloud. Deux vulnérabilités CVE dans Photoshop sont classées critiques et une vulnérabilité dans Creative Cloud est classée comme importante. (Par Jimmy Graham dans The Laws of Vulnerabilities pour DataSecurityBreach.fr)

Menace : les documents Office peuvent être dangereux

Nous utilisons quasiment tous des documents Microsoft Office. Qu’il s’agisse de documents de travail, de reçus électroniques ou du bail d’un nouvel appartement, les documents Office sont utiles à chacun d’entre nous et c’est en partie la raison pour laquelle nous sommes susceptibles de les ouvrir lorsque nous en recevons en pièce jointe d’un e-mail. Connaissant la propension de nombreux utilisateurs à ouvrir la quasi-totalité des documents, même ceux provenant d’une source non fiable, des individus malintentionnés choisissent couramment ces fichiers pour attaquer et infecter un système.

Nous allons ici passer en revue cinq techniques différentes permettant de détourner les documents Office pour en faire des armes d’attaque et d’infection des postes de travail Windows. Nous en avons déjà évoqué certaines précédemment, tandis que d’autres sont nouvelles.

Macros

Les macros sont le moyen le plus simple pour un assaillant d’infecter des documents Office. Les applications Office intègrent un moteur de scripts capable d’exécuter le langage VBA (Visual Basic for Applications). Du code malveillant contenu dans ces scripts peut ainsi s’exécuter sur le système dès l’ouverture du document, sans aucune intervention de l’utilisateur (à condition toutefois que ce dernier ait au préalable activé les macros). Si l’utilisateur n’a pas activé les macros, un message apparaît pour lui demander s’il souhaite le faire. Il s’agit de l’un des divers mécanismes de sécurité mis en place par Microsoft afin d’atténuer le risque présenté par les macros. Microsoft impose également une autre extension de nom de fichier (.docm au lieu de .docx pour les nouveaux documents contenant des macros). En dépit de ces mesures de sécurité, des utilisateurs décident néanmoins d’ouvrir ces fichiers et d’activer leur contenu, de sorte que les macros demeurent un vecteur courant, aussi bien pour des attaques vastes et simples destinées à propager un ransomware, telles que Emotet, que pour des campagnes élaborées, à l’image de Sofacy.

Comme l’illustre cet exemple, les auteurs des attaques tentent de convaincre les utilisateurs de désactiver les mécanismes de sécurité mis en place par Microsoft. Ils usent, pour ce faire, de techniques d’ingénierie sociale, persuadant l’utilisateur d’activer le contenu afin de pouvoir consulter l’intégralité du document. Dans l’exemple Sofacy, les assaillants ont simplement coloré le texte en blanc, de sorte que celui-ci était bien présent avant que l’utilisateur n’active les macros, mais invisible.

Fichiers Flash incorporés

En dehors des fonctionnalités intégrées telles que les macros, les documents Office peuvent aussi incorporer des objets externes, par exemple des fichiers Adobe Flash. Ces objets étant transmis au logiciel approprié pour leur traitement, toute vulnérabilité éventuellement présente dans ce logiciel peut également être exploitée par son incorporation dans le contenu Adobe Flash à l’intérieur du document Office. Un exemple de ce vecteur d’attaque est la faille Zero Day CVE-2018-4878dans Adobe Flash Player, exploitée par l’incorporation de fichiers SWF malveillants dans des documents Excel. Dans les attaques de ce type, le document Excel infecté incorpore un contenu Adobe Flash capable de déclencher la vulnérabilité Flash et d’exécuter du code shell intégré.

Editeur d’équations Microsoft

Comme pour les fichiers Adobe Flash incorporés dans un document Office, il est également possible d’insérer dans des documents des équations mathématiques qui seront interprétées par l’Editeur d’équations Microsoft, un outil ayant pour vocation de faciliter leur écriture :

Comme dans notre exemple précédent, des vulnérabilités dans l’éditeur d’équations s’exploitent par l’intermédiaire de documents Office malveillants. Nous en avons observé des cas tout récemment lorsque la faille CVE-2017-11882 a été exploitée, ouvrant la voie à d’autres, telles que CVE-2018-0802. Toutes deux touchent l’éditeur d’équations, ce qui permet d’amener l’utilisateur à ouvrir un document Office pour l’exécution de code à distance. Des vulnérabilités similaires dans l’Editeur d’équations Microsoft, telles que CVE-2018-0807 et CVE-2018-0798, identifiées par les chercheurs de l’Unité 42.

Il est à noter que, l’Editeur d’équations Microsoft s’exécutant sous la forme d’un processus distinct (eqnedt32.exe), les protections spécifiques à Microsoft Office, telles que EMET et Windows Defender Exploit Guard ne sont pas efficaces par défaut, car elles protègent uniquement les processus Microsoft Office (par exemple winword.exe).

Objets OLE et handlers HTA

Les objets OLE et les handlers HTA sont des mécanismes pour les documents Office. Ils font référence à d’autres documents inclus dans leur contenu. Ils peuvent servir à infecter un poste de travail de la manière suivante :

Un objet OLE2 (lien) s’incorpore dans un document Microsoft Word. Une fois le document ouvert, le processus Word (winword.exe) envoie une requête HTTP à un serveur distant afin de télécharger un fichier HTA contenant un script malveillant. Winword.exe recherche alors dans le handler le type « application/hta » via un objet COM, ce qui entraîne le chargement et l’exécution du script malveillant par l’application Microsoft HTA (mshta.exe).

Cette fonctionnalité a été exploitée dans la vulnérabilité CVE-2017-0199, permettant l’exécution de code à distance dans Microsoft Office/WordPad et corrigée par Microsoft en septembre 2017. Diverses campagnes y ont eu recours, par exemple OilRig.

Aux côtés des vulnérabilités OLE et HTA décrites plus haut, les auteurs des attaques ont découvert que des fichiers RTF peuvent également exécuter des objets OLE de type mime « text/html », au moyen de MSHTML. Cela signifie que les documents RTF présentent la même vulnérabilité aux attaques qu’Internet Explorer.

CVE-2018-8174

L’exploitation de cette vulnérabilité logique, nommée CVE-2018-8174, permet aux auteurs d’attaques d’exécuter du code HTML/JavaScript/VBScript arbitraire. Tandis que le code exécuté de cette façon se place dans une « sandbox » (où il ne peut lancer de nouveaux processus, écrire dans le système de fichiers ou effectuer d’autres opérations) à l’instar de tout autre code exécuté à partir d’Internet Explorer. Cette faille peut servir à en exploiter d’autres, par exemple une vulnérabilité UAF de corruption de mémoire dans le moteur VBScript, pour permettre l’exécution de code arbitraire dans le cadre de l’application Word (winword.exe) et la prise de contrôle du système.

Tandis que les attaques utilisant des documents comme vecteur sont courantes depuis plus d’une dizaine d’années, nous observons une augmentation récente de leur fréquence et de leur complexité. Cette tendance pourrait s’expliquer par la difficulté croissante d’exploiter les vulnérabilités des navigateurs, en raison du renforcement de leur protection par leurs développeurs. Quoi qu’il en soit, il est important pour les entreprises de savoir comment se défendre.

Cybersécurité : Les Chevaux de Troie bancaires mobiles atteignent un niveau historique

Une société de cybersécurité constate lors de ces trois derniers mois que les chevaux de troie ont atteint le haut de la pile des cyber casse-tête.

Cybersécurité – Le nombre de packs d’installation pour les services bancaires mobiles – permettant d’apporter des modifications qui aident les attaquants à éviter la détection par les solutions de sécurité – a atteint plus de 61 000. Cela représente un sommet historique ; Plus du triple par rapport au premier trimestre de 2018, et plus du double par rapport au premier trimestre de 2017.

Les Chevaux de Troie mobiles sont les malwares les plus impopulaires, créés pour voler de l’argent directement depuis les comptes en banque.

Les Etats-Unis, la Russie et la Pologne sont les 3 pays avec la plus grande proportion d’utilisateurs ciblés par les malwares bancaires mobiles.

Le Cheval de Troie Hqwar est la principale source de cette croissance, avec plus de la moitié des modifications enregistrées relatives à ce malware.

De tels chiffres pour les malwares bancaires mobiles peuvent s’expliquer par l’augmentation de l’intérêt pour les malwares mobiles de manière générale (+ 421 000 sur Q2).

61 045

C’est le nombre de chevaux de Troie bancaires mobiles enregistrés sur le 2e trimestre 2018. Le pic le plus haut jusqu’alors datait de Q4 2016 et n’atteignait pas 40 000.

351 913 075

URLs uniques reconnues comme malveillantes (+24% par rapport à Q1) par des composants antivirus web.

215 762

C’est le nombre de tentatives d’infections par malware ayant pour but de voler de l’argent.

962 947 023

Attaques malveillantes en provenance de ressources en ligne de 187 pays du monde repoussées par Kaspersky ce trimestre (+20% par rapport à Q1).

Cryptojacking : le danger des objets connectés résidentiels

Un nouveau rapport de sécurité révèle que les objets connectés résidentiels constituent une nouvelle cible pour le cryptojacking.

Quasiment aucune entreprise n’échappe à un exploit majeur : l’analyse des événements critiques souligne une tendance inquiétante : 96% des entreprises ont subi au moins un incident majeur de sécurité. En clair, les entreprises, dans leur quasi-totalité, cèdent au moins une fois aux attaques des cybercriminels. De plus, près d’un quart des entreprises ont été confrontées à un malware de cryptojacking, tandis que six variantes de malwares ont, à elles seules, impacté plus de 10 % de toutes les organisations. FortiGuard Labs a également identifié 30 nouvelles vulnérabilités zero-day sur ce trimestre.

Le cryptojacking s’en prend aux objets connectés résidentiels : pour renforcer le minage des crypto-monnaies, les objets connectés résidentiels – et notamment les dispositifs multimédias – sont désormais ciblés. Ces dispositifs présentent un attrait certain compte tenu de leurs ressources informatiques importantes pouvant être détournées à des fins malveillantes. Les assaillants tentent ainsi d’inoculer un malware qui assurera un minage permanent, puisque ces appareils sont généralement toujours actifs. De plus, leurs interfaces sont exploitées en tant que navigateurs web modifiés, ce qui étend le nombre de vulnérabilités et de vecteurs de minage. La segmentation devient ainsi essentielle pour cloisonner ces dispositifs personnels si leurs utilisateurs les connectent à des réseaux d’entreprise.

La créativité des cybercriminels au service des botnets : la tendance en matière de botnets illustre comment les cybercriminels maximisent l’impact de ce type de malware grâce à de multiples actions malveillantes. WICKED, une nouvelle variante du botnet Mirai, s’est ainsi enrichi de trois nouveaux exploits pour cibler les objets connectés non patchés. VPNFilter, l’attaque sophistiquée qui cible les environnements industriels SCADA/ICS grâce à une surveillance des protocoles MODBUS, est devenue une menace majeure qui exfiltre les données et peut mettre à l’arrêt un dispositif, voire un groupe de dispositifs. La variante Anubis du malware Bankbot a fait l’objet de plusieurs innovations : elle agit en tant que ransomware et enregistreur de frappe, mais peut également assurer une fonction de cheval de Troie (avec accès distant malveillant), intercepter des SMS, verrouiller les écrans et transférer des appels. Ces évolutions au niveau des attaques doivent être suivies précisément, grâce notamment à une veille pertinente sur les menaces.

Cryptojacking, malware and co !

Les concepteurs de malware misent sur un développement agile : les malwares ont longtemps été polymorphes pour éviter de se faire détecter. Les récentes attaques soulignent une adoption des pratiques de développement agile pour rendre la détection des malwares plus complexe et contourner les toutes dernières fonctions des produits anti-malware. GandCrab compte déjà plusieurs versions cette année et ses concepteurs continuent à le faire évoluer rapidement. L’automatisation des attaques, tout comme les méthodes de développement agile, pose un réel défi aux organisations ciblées, ces dernières ne disposant pas toujours du savoir-faire nécessaire pour contrer des menaces toujours plus furtives. Le développement agile utilisé par les cybercriminels incite à déployer des fonctions évoluées de protection et de détection pour combattre ces attaques de nouvelle génération.

Un ciblage efficace des vulnérabilités : les cybercriminels sélectionnent avec précision les vulnérabilités qu’ils souhaitent exploiter. Ces dernières sont sélectionnées compte tenu de leur prévalence et du volume d’exploits détectés : ainsi seules 5,7% des vulnérabilités connues sont réellement exploitées. Mais si la majorité d’entre elles ne seront pas exploitées, elles doivent néanmoins être restaurées proactivement par les entreprises.

L’utilisation des applications dans les secteurs de l’enseignement et des services publics : lorsqu’on compare le nombre d’applications utilisées par secteur d’activité, l’utilisation d’applications SaaS dans le secteur public surperforme la moyenne de 108%. D’autre part, ce secteur est devancé par celui de l’enseignement sur le critère du nombre total d’applications utilisées chaque jour, ce chiffre étant de 22,5% et 69% supérieur à la moyenne, respectivement. Le besoin pour un panel diversifié d’applications explique le taux d’utilisation plus important sur ces deux secteurs d’activité. Il s’agira néanmoins de décloisonner ces différentes applications au sein des environnements multi-cloud, pour renforcer la visibilité et appliquer les fonctions de sécurité. (Merci à Fortinet)