Archives de catégorie : Mise à jour

Patch Tuesday Juin 2016

L’analyse du Patch Tuesday juin contient une menace 0-Day connue sur Flash, qui est actuellement en cours d’exploitation à l’aveugle. Le reste est plutôt classique avec 16 bulletins de Microsoft pour corriger plus de 40 vulnérabilités pour le mois de juin.

Le Patch Tuesday juin 2016 arrive avec un cortège de 16 bulletins publiés par Microsoft pour résoudre plus de 40 vulnérabilités (CVE) différentes. Cela porte à 81 le nombre de bulletins pour les 6 premiers mois, ce qui laisse augurer plus de 160 bulletins d’ici fin 2016, un nouveau record pour la dernière décennie en termes de correctifs.

Votre attention doit se porter en priorité sur Adobe Flash. En effet, Adobe a reconnu qu’une vulnérabilité (CVE-2016-4171) au sein du lecteur Flash actuel est en cours d’exploitation en aveugle, si bien que l’éditeur a reporté le patch mensuel pour Adobe Flash. Dans son avis de sécurité APSA16-03. Adobe promet ce patch pour d’ici la fin de la semaine. Surveillez attentivement sa diffusion et déployez-le dès que possible. Si l’outil EMET est installé sur vos systèmes, vous êtes protégés. Pour information, c’est le troisième mois d’affilée qu’une faille 0-Day est découverte dans Flash, ce qui en fait le logiciel certainement le plus ciblé sur les points d’extrémité de votre entreprise.

Ce mois-ci, un ensemble de bulletins à la fois pour les serveurs et les systèmes clients va occuper cette semaine toute l’équipe IT qui devra sécuriser les systèmes de l’entreprise.

Vulnérabilité critique

La vulnérabilité la plus intéressante côté serveur est résolue dans le bulletin MS16-071. Ce dernier corrige une vulnérabilité critique unique sur le serveur DNS de Microsoft. En cas d’exploitation réussie, l’attaquant déclenche une exécution de code à distance (RCE) sur le serveur, ce qui est extrêmement fâcheux pour un service aussi critique que DNS. Les entreprises qui exécutent leur serveur DNS sur la même machine que leur serveur Active Directory doivent être doublement conscientes du danger que représente cette vulnérabilité.

Côté client, la vulnérabilité la plus importante est résolue dans le bulletin MS16-070 Elle corrige plusieurs problèmes dans Microsoft Office. Principale vulnérabilité associée au format Microsoft Word RTF, CVE-2016-0025 déclenche une exécution RCE au profit de l’attaquant. Le format RTF pouvant être utilisé pour attaquer via le volet d’aperçu d’Outlook, la faille peut être déclenchée à l’aide d’un simple email et sans interaction avec l’utilisateur.

Côté navigateur Web, les bulletins MS16-063 pour Internet Explorer, MS16-068 pour Edge et MS16-069 pour Javascript sur Windows Vista traitent plusieurs vulnérabilités RCE critiques qui sont exploitables lors d’une simple navigation sur le Web. Ces vulnérabilités constituent un vecteur d’attaque privilégié pour les cybercriminels et nous vous recommandons de les corriger dans les 7 prochains jours.

Les autres vulnérabilités concernées par ce Patch Tuesday juin sont toutes classées comme importantes. Elles sont généralement exploitées pour élever des privilèges une fois qu’un intrus est parvenu à exécuter du code sur la machine et sont donc associées avec une exécution de code à distance comme décrit ci-dessus. L’exception est MS16-076 qui résout une faille unique dans Windows Netlogon pouvant fournir une exécution RCE à l’attaquant. Sa gravité est moindre qu’une vulnérabilité RCE normale parce l’attaquant devra dans un premier temps prendre le contrôle du serveur Active Directory.

Deux autres vulnérabilités côté serveur dans le patch tuesday juin

Une élévation de privilèges sur le composant du serveur SMB résolue dans le bulletin MS16-075

Une faille dans Microsoft Exchange résolue dans le bulletin MS16-079 entraînant aussi une élévation de privilèges, certains étant liés au patch Oracle dans la bibliothèque Outside-in.

En résumé, il s’agit d’un Patch Tuesday relativement classique mais avec une menace 0-Day connue qui nécessite de surveiller impérativement la publication de la prochaine mise à jour de Flash. Corrigez les autres problèmes en fonction de vos priorités habituelles, mais faites particulièrement attention à la vulnérabilité qui affecte le serveur DNS et qui va forcément susciter des comportements indésirables. (Wolfgang Kandek, CTO de Qualys).

Piratage d’utilisateurs de TeamViewer : la faute aux utilisateurs

Un nombre conséquent d’utilisateurs de TeamViewer se sont plaints du piratage de leur compte. La société américaine indique que les utilisateurs sont responsables… de leur négligence.

De nombreuses sociétés Internet comme Reddit ont dû modifier les mots de passe de certains de leurs utilisateurs, 100.000 pour Reddit, à la suite du piratage massif des données de Myspace, LinkedIn… Pourquoi ? Les utilisateurs exploitaient le même mot de passe sur différents supports numériques. Autant dire du pain béni pour les pirates. Parmi les victimes, le fondateur de Facebook. Lui, il cherchait doublement les ennuis, son mot de passe n’était rien d’autre que « dadada« . Bref, à force de penser que cela n’arrive qu’aux autres, le danger vous tombera dessus, un jour ou l’autre, et plus rapidement que vous pourriez le penser.

TeamViewer, l’outil qui permet de se connecter sur un ordinateur, à distance, vient d’alerter ses utilisateurs. Un grand nombre de clients TeamViewer s’étaient plaints du piratage de leur compte. L’entreprise a utilisé le terme de « négligence » pour définir les récents problèmes.

TeamViewer a mis en place, la semaine dernière, un nouveau système de sécurité pour renforcer les connexions : la double authentification. Le porte-parole de TeamViewer a indiqué que le développement des outils de sécurité avait commencé, il y a quelques semaines, lorsque les premiers rapports de vols de compte ont émergé du web.

Problème de confidentialité pour le site My pension

Le site Belge Mypension.be souffre d’un problème de confidentialité. Un utilisateur pensant être déconnecté… le reste sans le savoir.

problème de confidentialité – Les cookies sont de petits fichiers permettant de rendre « unique » l’utilisation d’un site Internet. Il permet de garder en mémoire une session après l’utilisation d’un identifiant de connexion ; de garder en mémoire les choix que vous avez pu effectuer sur un forum, une boutique… Le cookie peut aussi être un problème, surtout si ce dernier est mal géré.

C’est ce qui vient d’arriver au site Internet du gouvernement Belge, Mypension.be. Cet espace du service public du royaume ne prend pas en compte l’ordre pourtant donné par le bouton « deconnexion ». Bilan, si une personne surfe sur un ordinateur public ou semi public (bureau…) un second internaute, face au clavier, peut se retrouver connecter aux informations privées et sensibles du propriétaire légitime. « Une solution technique est en préparation et sera déployée aussitôt qu’elle aura été validée. La sécurité est en effet essentielle pour nos utilisateurs. » infique le site des pensions belges au journal Le Vif.

Espérons pour ce site qu’aucune faille de type XSS (Cross-Site Scripting) existe. Une XSS permet de dérober, par le biais d’un lien particulièrement formulé, d’intercepter les données d’un cookie, donc dans ce cas, de connexion d’un belge utilisateur de My Pension. Une attaque qui peut faciliter, pour un malveillant, l’accès aux données d’une cible pensant être déconnectée de son administration.

Télécom Lille propose un Mastère Spécialisé « Ingénierie de la Cybersécurité »

Télécom Lille propose un Mastère Spécialisé  « Ingénierie de la Cybersécurité »  accrédité par la Conférence des Grandes Ecoles en septembre 2016.

Ingénierie de la Cybersécurité – Les entreprises et les organisations privées et gouvernementales font face chaque jour à de nouveaux enjeux en matière de protection de leurs patrimoines et de sécurisation de leurs infrastructures. En effet, l’omniprésence de la technologie sans fil, les systèmes d’information répartis, le cloud computing, le nomadisme, ont profondément modifié et accentué les risques touchant à la sécurité des données.

Télécom Lille, grande école d’ingénieurs dans le domaine du numérique, a fait de la sécurité l’un de ses axes majeurs de formation et de recherche depuis plus de 20 ans. Pour répondre aux besoins croissants de ce secteur, elle proposera à partir de la rentrée 2016 une formation diplômante en « Ingénierie de la Cybersécurité », accréditée Mastère Spécialisé par la Conférence des Grandes Ecoles.
Cette formation, conçue en partenariat avec les entreprises, s’appuie sur 522 heures d’enseignements théoriques, de travaux pratiques et de travaux de groupes et sur une thèse professionnelle de 5 mois à réaliser en entreprise.

Elle vise l’acquisition des connaissances méthodologiques, théoriques et techniques nécessaires pour maîtriser la mise en place de la sécurité du système d’information, l’identification des risques et l’élaboration des plans de sécurité destinés à  protéger les ressources vitales de l’entreprise contre les agressions internes et externes de toutes natures. De grandes entreprises leaders du secteur de la Cybersécurité/Cyberdéfense soutiennent ce nouveau Mastère et participeront à la formation à travers l’intervention de leurs experts.

Pour plus d’informations sur les conditions de candidatures : consulter le site web ou par tél  03.20.33.55.79

Le ransomware : une histoire de business criminel

Le ransomware est un modèle économique criminel, et non un problème de malware.

L’Unité 42 publie sa dernière analyse en date sur les ransomware, qui représentent l’une des cybermenaces les plus sérieuses auxquelles sont aujourd’hui confrontées les entreprises aux quatre coins du monde. Véritable modèle économique, le ransomware, ou rançongiciel, se révèle extrêmement efficace pour enrichir les cybercriminels tout en causant un préjudice opérationnel significatif aux entités touchées. Il ne fait pas de distinction entre ses victimes, sévit partout dans le monde et frappe les principaux marchés verticaux. Petites structures, grandes entreprises, particuliers : tous sont des cibles potentielles.

Si les rançongiciels existent, sous diverses formes, depuis plusieurs décennies, les criminels en ont perfectionné les principaux aspects au cours de ces trois dernières années. Résultat : les nouvelles familles de malware se sont multipliées, rendant cette technique particulièrement redoutable, et de nouveaux acteurs prennent aujourd’hui part à ces procédés très lucratifs.

Pour mener à bien une attaque de ce type, un pirate doit se conformer à la procédure suivante :
1.     Prendre le contrôle d’un système ou d’un équipement.
2.     Empêcher le propriétaire de l’équipement contrôlé d’y avoir accès, en partie ou en totalité.
3.     L’avertir que l’accès à son équipement lui sera restitué, moyennant le versement d’une rançon, et lui préciser les modalités de règlement de celle-ci.
4.     Accepter le paiement effectué par le propriétaire de l’équipement.
5.     Restituer au propriétaire un accès intégral à son équipement une fois le paiement perçu.

Si le pirate néglige l’une de ces étapes, il ne parviendra pas à ses fins. Bien que le concept de ransomware existe depuis plusieurs décennies, la technologie et les techniques requises pour s’acquitter de ces cinq étapes à grande échelle étaient encore inaccessibles il y a quelques années. La déferlante d’attaques imputables à l’exploitation de cette procédure a eu des répercussions sur les entreprises du monde entier qui, pour nombre d’entre elles, n’étaient pas préparées à les esquiver.

Multiplication des plates-formes
Les rançongiciels ont d’ores et déjà migré de Windows à Android, et un cas sous Mac OS X a été recensé. Aucun système n’est à l’abri de ce genre d’attaques, et tout équipement susceptible d’être détourné pour faire l’objet d’une demande de rançon sera une cible à l’avenir. Ce phénomène s’affirmera encore avec l’essor de l’Internet des objets (IoT). Si un pirate est en mesure d’infecter un réfrigérateur connecté à Internet, peut-être est-il plus délicat de monnayer cette intrusion. Pourtant, le modèle économique du ransomware peut s’appliquer à ce cas de figure, et plus largement, à partir du moment où le pirate est en mesure de s’acquitter des cinq étapes citées pour mener à bien ce type d’attaque. Une fois le réfrigérateur infecté, le pirate en question pourrait parfaitement désactiver à distance le circuit de refroidissement et ne le réactiver qu’en contrepartie d’un petit pécule versé par la victime.

Rançons très élevées
Dans le cadre d’attaques mono systèmes de type ransomware, des rançons allant de 200 à 500 $ sont exigées, mais les montants peuvent être nettement plus élevés. Si des pirates réalisent avoir compromis un système stockant de précieuses informations, et que l’entité infectée a les moyens de payer, ils reverront à la hausse le montant de leurs exigences. Nous avons d’ores et déjà constaté ce phénomène avec plusieurs attaques ultra-médiatisées dirigées contre des hôpitaux en 2016 : les rançons acquittées dépassaient largement les 10 000 $.

Attaques ciblées avec demande de rançon
Une intrusion ciblée sur un réseau s’avère intéressante pour un pirate à plus d’un titre. La revente ou l’exploitation d’informations dérobées est une technique usuelle, mais qui nécessite souvent une infrastructure « back-end » supplémentaire et des préparatifs pour pouvoir les monnayer. Les attaques ciblées avec ransomware représentent un réel potentiel pour ces pirates susceptibles de ne pas savoir comment autrement monétiser leur intrusion. Une fois le réseau infiltré, rien ne les empêche d’isoler des fichiers très lucratifs, bases de données et systèmes de sauvegarde, puis de crypter simultanément l’ensemble de ces données. De telles attaques, qui font appel au logiciel malveillant SamSa, ont d’ores et déjà été observées et se sont révélées très rentables pour les adversaires les exécutant.

L’Insee et la Drees ouvrent le code source d’Ines

L’Insee et la Drees mettent leurs données à disposition depuis de nombreuses années. Le 14 juin, ils iront encore plus loin et partageront le code source d’un de leurs outils de simulation, le modèle Ines, qui fête ses 20 ans cette année.

Cette ouverture sera précieuse pour tous ceux qui souhaitent utiliser un modèle fiable et éprouvé, afin de mener des évaluations de politiques publiques. Elle le sera également pour l’Insee et la Drees qui pourront améliorer le modèle grâce aux contributions libres.

Mais qu’est Ines ?
Créé en 1996, Ines est l’acronyme d’« Insee-Drees », les deux organismes qui développent conjointement le modèle. Le modèle Ines simule les prélèvements sociaux et fiscaux directs et les prestations sociales à partir de données représentatives de la population française que fournit l’enquête Revenus fiscaux et sociaux. Il est largement mobilisé par l’Insee et la Drees pour éclairer le débat économique et social dans les domaines de la redistribution monétaire, la fiscalité ou la protection sociale.

A partir d’Ines, l’équipe Insee – Drees  publie chaque année un dossier dans France Portrait Social qui décrit l’impact des mesures fiscales et sociales de l’année précédente sur le niveau de vie moyen et les inégalités.   Ines permet également l’estimation des indicateurs avancés du taux de pauvreté monétaire et des inégalités.  Il est aussi utilisé comme outil d’appui à la réflexion, notamment en réponse aux sollicitations des ministères de tutelles, de divers Hauts Conseils, ou d’organismes de contrôle (IGF, Cour des Comptes, Igas).

Pour en savoir plus sur le modèle Ines .

Que pourra-t-on faire à partir du code source d’Ines ?  
Mener des travaux de recherche à partir d’un outil performant et éprouvé. Fort de ses vingt ans d’existence, le modèle Ines est un modèle de référence en matière de simulation des prélèvements obligatoires et des prestations sociales. Le mettre à disposition, c’est permettre aux  équipes de recherche ayant accès aux données sur lesquelles s’appuie le modèle, de mener des travaux pointus et approfondis, notamment à des fins d’évaluation de politiques publiques.  De plus, l’Insee et la Drees joignent au code source une documentation très complète et continuellement alimentée via un wiki, pour permettre à chacun une utilisation autonome du modèle.

Contribuer à l’amélioration du modèle
L’Insee et la Drees se réjouissent de pouvoir bénéficier ainsi des contributions d’experts extérieurs à la conception du modèle Ines. Un dispositif sera mis en place dès le 14 juin pour recueillir les propositions d’amélioration. Les utilisateurs pourront communiquer entre eux et s’adresser à l’équipe qui administre le modèle pour signaler des erreurs dans le code et/ou proposer des améliorations, via un forum dédié. Ces propositions seront étudiées par l’équipe Insee – Drees et pourront être intégrées au modèle.

Football : Euro 2016 et sécurité informatique

Euro 2016 – Les événements sportifs mondiaux ont toujours constitué un terrain de chasse idéal pour les cybercriminels. L’Euro 2016, qui débute le 10 juin prochain, ne devrait pas déroger à la règle.

Euro 2016 – Voici quelques éléments clés à retenir, amateur de football, de l’Euros 2016 ou non. Se méfier du spam et autre fausses « bonnes affaires » (places pour assister aux matchs à des prix défiant toute concurrence, par exemple). Ces mails peuvent contenir une pièce jointe infectée contenant un malware accédant au PC et interceptant les données bancaires des internautes lorsqu’ils font des achats en ligne. Ils peuvent également contenir un ransomware, qui verrouille et chiffre les données contenues dans le PC et invite les victimes à verser une rançon pour les récupérer.

Détecter les tentatives de phishing (vente de tickets à prix cassés voire gratuits, offres attractives de goodies en lien avec l’évènement,…) en vérifiant l’URL des pages auxquelles le mail propose de se connecter et en ne communiquant aucune information confidentielle (logins/mots de passe, identifiants bancaires, etc.) sans avoir préalablement vérifié l’identité de l’expéditeur.

Être prudent vis à vis du Wi-Fi public pour éviter tout risque de fuite de données, par exemple en désactivant l’option de connexion automatique aux réseaux Wi-Fi. Les données stockées sur les smartphones circulent en effet librement sur le routeur ou le point d’accès sans fil (et vice-versa), et sont ainsi facilement accessibles.

Redoubler de vigilance vis-à-vis des mails invitant à télécharger un fichier permettant d’accéder à la retransmission des matchs en temps réel. Il s’agit en réalité de logiciels malveillants qui, une fois exécutés, permettent d’accéder aux données personnelles stockées dans le PC (mots de passe, numéro de CB, etc.) ou utilisent ce dernier pour lancer des procédures automatiques comme l’envoi de mails massifs. (TrendMicro)

Une erreur d’inattention : jusqu’à 15 millions de dollars

Erreur d’inattention – On peut perdre de l’argent à cause des fluctuations du marché ou d’un secteur d’activité. Mais lorsque l’on oublie de renouveler ses certificats SSL, les conséquences financières peuvent être catastrophiques pour l’entreprise – notamment en termes d’image de marque et de fiabilité auprès de vos prospects et clients.

D’après une étude, près des deux tiers des entreprises reconnaissent avoir déjà perdu des clients au cours des deux dernières années parce qu’elles avaient omis de sécuriser leur site Web avec les certificats appropriés. Une erreur d’inattention qui coûte ! Dès qu’un client perd confiance dans votre site Web – et par analogie, dans votre entreprise –, il risque d’aller voir ailleurs par crainte pour la sécurité de ses données. Si un site Web n’est pas sécurisé, l’entreprise expose ses données à des risques de violation dont les conséquences financières peuvent se chiffrer en millions d’euros. Un simple oubli à la date de renouvellement de ses certificats suffit à déclencher une avalanche de frais : interventions en cas d’incident, dommages et intérêts, frais de justice, sanctions financières et relations publiques…

D’après un rapport Ponemon de 2015, l’entreprise « moyenne » a déjà connu plus de deux défaillances système ces deux dernières années à cause de « pannes en rapport avec des certificats ».  Pour une panne non programmée liée aux certificats, le coût moyen avoisine 15 millions de dollars (USD).

Étude de cas Microsoft Azure
En 2013, la plate-forme cloud Azure de Microsoft a connu une panne mondiale à cause d’un certificat SSL expiré. L’incident s’est produit au moment même où l’on signalait des problèmes sur les services Xbox Music et Xbox Video de Microsoft. L’annonce est survenue le jour où Microsoft reconnaissait avoir été victime de la même cyberattaque qu’Apple et Facebook. Comme l’on peut l’imaginer, ses nombreux clients ont dû être informés, son service des relations presse a dû gérer la communication autour de la situation et Microsoft a enregistré un important manque à gagner pendant l’attaque.

Comment s’assurer que son site est protégé ?
Face au risque croissant des cyberattaques, les sociétés d’audit traquent les normes et les réglementations auxquelles les entreprises devront se conformer pour démontrer l’absence de risques pour leurs clients ou leurs données. Pour savoir quelles sont les mesures de mise en conformité à prendre, on peut se rendre sur le site IT Governance pour consulter les pages consacrées aux normes publiées.

Depuis que des sociétés comme Google notent mieux les entreprises dont les sites sont sécurisés, le sujet est d’actualité dans les entreprises et les départements responsables de la sécurité des systèmes d’information.

Faire un audit interne
Commencer par rassembler l’ensemble de ses certificats actuels et de ses clés pour identifier les éventuelles failles.

L’entreprise peut d’ores et déjà utiliser l’outil gratuit mis à disposition par GlobalSign pour vérifier ses serveurs Web. Si l’on est client de GlobalSign, on peut également utiliser l’outil d’inventaire de certificats pour vérifier gratuitement l’emplacement de ses certificats et leur date de renouvellement.

Répertorier les dates d’expiration pour chaque certificat et les consigner dans un endroit facile à mémoriser. Pour se faciliter la tâche, la personne chargée de la sécurité des systèmes d’information peut éventuellement programmer un rappel dans son calendrier avant la date d’expiration de chacun de ses certificats pour effectuer les mises à jour dans les délais et éviter que le site de son entreprise ne se retrouve en situation de vulnérabilité. L’on peut également envisager une solution Managed SSL pour contrôler ses certificats via une plate-forme en ligne et être prévenu lorsqu’un certificat doit être renouvelé.

Faites appliquer les règles en interne
Après avoir pris connaissance des normes ISO, GlobalSign recommande de mettre en place les processus adéquats dans son entreprise et de les documenter pour que chacun soit, dans la mesure du possible, informé des mesures prises, des raisons sous-jacentes et de son rôle.

Des formations doivent également être mises en place à l’échelle de l’entreprise pour expliquer à ses collaborateurs les changements entrepris. Autre objectif de ces formations : éviter que les collaborateurs ne soient victimes d’arnaques de type phishing (hameçonnage) ou qu’ils exposent inutilement des données sensibles avec le risque de compromettre les données de l’entreprise.

Voici un exemple de procédures à mettre en œuvre pour assurer la protection interne et externe d’une entreprise au niveau physique et en ligne :
Carte magnétique/Badge permettant d’accéder aux bâtiments, bureaux et salles avec des niveaux d’autorisation différents en fonction des collaborateurs
Règlement intérieur prévoyant des formations régulières pour les collaborateurs sur les bonnes pratiques et les moyens de détecter et de signaler d’éventuelles menaces et problèmes de sécurité. Authentification à deux facteurs pour l’accès des collaborateurs aux machines, terminaux, réseaux et portails en ligne. Signature numérique des e-mails permettant de garantir l’authenticité de l’auteur des messages, d’éviter toute modification non autorisée des messages et de chiffrer les messages contenant des données et des informations sensibles. (GlobalSign)

Un million d’ordinateurs piégés par un botnet

Un botnet infectant près d’un million de machines détourne les requêtes effectuées sur Google, Bing et Yahoo. Les programmes d’affiliation publicitaires génèrent des millions de dollars de revenus, ce qui n’a pas échappé aux pirates. Les redirections frauduleuses de trafic et le détournement de clics sont exploités depuis longtemps.

Il y a seulement quelques semaines, les auteurs du malware botnet DNSChanger ont été condamnés à sept ans de prison pour ce type de pratiques. Grâce à ce malware, Vladimir Tsatsin avait ainsi pu gagner un million de dollars en modifiant les paramètres DNS des ordinateurs infectés pour détourner les publicités, effectuer du « clickjacking » ou modifier les résultats des moteurs de recherche. Avec la nouvelle génération de clickbots tels que le Trojan Redirector.Paco ce type de détournement de revenus publicitaires prend une ampleur sans précédent. Le cheval de Troie Redirector.Paco repose sur un fichier PAC (Proxy auto-config) permettant de rediriger toutes les recherches effectuées via Google, Bing ou Yahoo des machines infectées sur des résultats définis par les pirates.

Comment ça marche ?
L’objectif du malware est de rediriger tout le trafic généré lors de l’utilisation d’un des principaux moteurs de recherche (Google, Yahoo ou Bing) et de remplacer les résultats de cette recherche par ceux obtenus à partir d’un autre moteur conçu à cet effet. Le but étant de permettre aux cybercriminels de gagner de l’argent grâce au programme AdSense. Le programme Google AdSense for Search affiche normalement des publicités contextuelles sur les pages de résultats du moteur de recherche et partage une partie de ses revenus publicitaires avec les partenaires du réseau AdSense. Pour rediriger le trafic, le malware effectue quelques réglages simples au niveau du registre. Il modifie les valeurs des clés AutoConfigURL et AutoConfigProxy des paramètres Internet de sorte que pour chaque requête effectuée par l’utilisateur, une requête de fichier PAC (Proxy auto-config) soit effectuée. Ce fichier impose au navigateur Web de rediriger le trafic vers une adresse différente.

Le malware s’efforce de donner une apparence d’authenticité aux résultats obtenus. Cependant, certains indices devraient normalement alerter les utilisateurs. Dans la barre d’état du navigateur, des messages tels que « Waiting for proxy tunnel » ou «Downloading proxy script » peuvent être affichés. Deuxièmement, la fausse page Google est anormalement longue à charger. De plus, le malware n’affiche pas les lettres colorées habituelles du logo Google au-dessus des numéros de page. Le botnet Redirector.Paco est en activité depuis la mi-septembre 2014. Depuis, il a réussi à infecter plus de 900 000 adresses IP dans le monde entier, principalement en Inde, Malaisie, Grèce, Italie, au Pakistan, au Brésil, aux États-Unis, et en Algérie.

Droit à l’oubli : Google interjette appel de sa condamnation par la CNIL

Cnil contre Google : Le combat du droit à l’oubli continue après l’appel de sa condamnation par la CNIL ce 19 mai.

Google est bousculé par les autorités européennes et nationales depuis 2 ans concernant le référencement des personnes physiques au sein du moteur de recherches.

Tout a commencé avec l’affaire dite ‘’Google Spain’’ en 2014, au terme de laquelle la Cour de justice de l’Union Européenne a condamné le géant mondial de l’internet à retirer les résultats « inadéquats, pas ou plus pertinents ou excessifs » référençant le nom de personnes qui ne le souhaitaient pas ou plus et en ont formulé la demande.

Suite à cette décision, le moteur de recherche a reçu des dizaines de milliers de requêtes de la part de citoyens français. On dit qu’ils cherchent à exercer leur « droit à l’oubli », bien que celui-ci n’existe pas actuellement de manière explicite dans la législation ou jurisprudence européenne et française.

Les tentatives de Google pour échapper au droit à l’oubli
Suite à la décision de la Cour de Strasbourg, la société Google a accédé en demi-teinte aux demandes des internautes. Après avoir créée un formulaire à cet effet, elle a procédé au déréférencement de certains résultats mais seulement sur les extensions européennes du moteur de recherches comme google.fr ou google.uk. A contrario, elle refuse catégoriquement de faire jouer le droit à l’oubli des personnes sur le portail google.com. Or, tout le monde peut utiliser cette extension, ce qui revient à rendre illusoire le déférencement.

En mai 2015, face à ce manque de volonté, la présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a publiquement mis en demeure le moteur de recherche mondial n°1 d’accéder aux demandes de déréférencement sur tous les noms de domaine de la société. Un recours gracieux a été formé fin juillet 2015 par Google faisant valoir que l’injonction entraverait le droit à l’information de ses internautes tout en instaurant une forme de censure. Selon la société, il ne revient pas à une agence nationale de protection des données à caractère personnel de se revendiquer « une autorité à l’échelle mondiale pour contrôler les informations auxquelles ont accès les internautes à travers le monde ».

Après le rejet de ce recours gracieux, la CNIL a engagé une procédure de sanction à l’encontre de Google qui s’est soldée par sa condamnation à 100 000 euros d’amende pour ne pas avoir appliqué le droit à l’oubli sur l’ensemble de ses extensions géographiques.

Google interjette appel de sa condamnation par la CNIL
Ce jeudi 19 mai 2016, Google a fait appel de cette condamnation peu sévère au regard du chiffre d’affaire astronomique de cette société de droit américain, qui était de 66 milliard de dollars en 2014, soit 19% de plus qu’en 2013. On en déduit que Google en fait une affaire personnelle, une affaire de principe : La société ne veut pas se laisser dicter sa conduite par la Cour de justice de l’Union européenne et certainement pas par une autorité administrative française.

A l’image de David contre Goliath, le combat de la CNIL contre Google est extrêmement déséquilibré. Nous ne pouvons que saluer la persévérance de la CNIL dans sa confrontation avec Google pour faire respecter les droits des particuliers français partout dans le monde. Le projet de loi pour une République numérique conforte la position de la CNIL en consacrant un droit à l’oubli pour les mineurs. De plus, toute personne pourra dorénavant organiser les conditions de conservation et de communication des données à caractère personnel la concernant après son décès, ce qu’on peut rattacher au droit à l’oubli. Entre neutralité du net et droit à l’oubli, des choix vont devoir être pris et il faudra les imposer à Google, ce qui présage encore une longue vie à la saga judiciaire sur le déréférencement. (Par Maitre Antoine Chéron, avocat spécialisé en propriété intellectuelle et NTIC)