Archives de catégorie : Mise à jour

La France largement ciblée par les attaques DDoS au premier trimestre 2016

Les attaques DDoS – Chaque attaque DDoS neutralisée est une invitation pour ses auteurs à intensifier leur assaut. C’est là la réalité du secteur de la protection DDoS et l’explication de bon nombre des tendances que nous observons aujourd’hui dans le paysage des menaces DDoS.

Dans le précédent rapport, de la société Incapsula, l’attention sur un nombre croissant d’attaques DDoS de type « flood » à très haut débit lancées contre les clients de l’entreprise au niveau de la couche réseau. Dans ce type d’attaques, des paquets de données de petite taille, ne dépassant généralement pas 100 octets, sont émis à un rythme extrêmement élevé de façon à saturer la capacité des commutateurs réseau, ce qui aboutit à un déni de service pour les utilisateurs légitimes.

La vitesse d’émission des paquets est mesurée en Mpps (millions de paquets par seconde). Au 1er trimestre 2016, la fréquence de ces attaques présentant un nombre élevé de Mpps a été sans précédent. En moyenne, nous avons neutralisé une attaque de plus de 50 Mpps tous le quatre jours et une de plus de 80 Mpps tous les huit jours. Plusieurs de ces attaques ont franchi le cap des 100 Mpps, la plus intense culminant à plus de 120 Mpps.

Nous pensons que ces attaques à très haut débit sont une tentative pour mettre en échec les solutions de neutralisation DDoS de la génération actuelle.

A l’heure actuelle, la majorité des services et appliances de neutralisation sont d’une grande efficacité face aux assauts présentant un nombre élevé de Gbit/s. Cependant, comme les auteurs des attaques s’en rendent compte, bon nombre de ces mêmes solutions n’offrent pas une capacité identique contre les très hauts débits de paquets, car elles n’ont pas été conçues pour en traiter un volume aussi important.

Fait intéressant, nous avons également observé dans le nouveau rapport d’incapsula, l’emploi fréquent d’une combinaison de différents vecteurs pour constituer des assauts plus complexes, avec un débit élevé à la fois en Mpps et en Gbit/s.

Le scénario le plus courant ici est la combinaison d’une attaque de type UDP Flood à très haut débit et d’une attaque par amplification DNS, grosse consommatrice de bande passante. En conséquence, au 1er trimestre 2016, la fréquence des attaques par amplification DNS a augmenté de 6,3 % par rapport au trimestre précédent.

En outre, nous avons également constaté un accroissement notable du nombre d’attaques multivecteurs. Globalement, celles-ci ont représenté 33,9 % de l’ensemble des assauts sur la couche réseau, soit une hausse de 9,5 % par rapport au trimestre précédent. En termes absolus, le nombre d’attaques multivecteurs est passé de 1326 au 4ème trimestre 2015 à 1785 au 1er trimestre 2016.

Les attaques DDoS par pays.

Couche application : des robots DDoS plus malins

Les attaques DDoS sur la couche réseau, nous avons vu au premier trimestre 2016 les auteurs d’attaques passer à la vitesse supérieure et se concentrer sur des méthodes susceptibles de contourner les mesures de sécurité. La meilleure illustration en est une augmentation du nombre de robots DDoS capables de se glisser au travers des mailles du filet, à savoir les tests couramment utilisés pour filtrer le trafic d’attaque.

Au 1er trimestre 2016, le nombre de ces robots a explosé pour atteindre 36,6 % du trafic total des botnets, contre 6,1 % au trimestre précédent. Dans le détail, 18,9 % étaient capables d’accepter et de conserver des cookies, tandis que les 17,7 % restants pouvaient également interpréter du code JavaScript.

De telles capacités, combinées à une empreinte HTTP d’apparence authentique, rendent les robots malveillants indétectables par la plupart des méthodes. Les attaques DDoS se démultiplient !

En dehors de l’utilisation de robots plus sophistiqués, les assaillants explorent de nouvelles méthodes d’exécution des attaques sur la couche application. Les plus notables d’entre elles sont de type HTTP/S POST flood, employant des requêtes très longues pour tenter de saturer la connexion réseau de la cible.

Enfin, nous avons également observé un accroissement continu de la fréquence des assauts. Au premier trimestre 2016, un site sur deux victime d’une attaque a été ciblé plusieurs fois. Le nombre de sites attaqués entre deux et cinq fois est passé de 26,7 % à 31,8 %.

Les attaques DDoS : la Corée du Sud en tête des pays à l’origine des attaques

A partir du deuxième trimestre 2015, nous avons enregistré une forte recrudescence de l’activité des botnets DDoS provenant de Corée du Sud, une tendance qui s’est poursuivie ce trimestre. Cette fois, étant à l’origine de 29,5 % de l’ensemble du trafic DDoS sur la couche application, le pays s’est hissé en tête de liste des attaquants.

Un examen plus approfondi des données concernant les attaques DDoS révèle que la majorité du trafic d’attaque émanant de Corée du Sud provient de botnets Nitol (52,9 %) et PCRat (38,2 %). Plus de 38,6 % de ces attaques ont été lancées contre des sites web japonais et 30,3 % contre des cibles hébergées aux Etats-Unis.

Il est intéressant de noter, au cours de ce trimestre, une forte augmentation de l’utilisation de Generic!BT bot, un cheval de Troie connu pour infecter les ordinateurs Windows. Celui-ci a été identifié pour la première fois en 2010 et nous voyons aujourd’hui ses variantes employées pour pirater des machines dans le monde entier.

Au 1er trimestre 2016, des variantes de Generic!BT ont ainsi été utilisées dans des attaques DDoS issues de 7756 adresses IP distinctes réparties dans 52 pays, principalement en Europe de l’Est. La majorité de cette activité a été tracée jusqu’en Russie (52,6 %) et en Ukraine (26,6 %).

Conclusion : les attaques DDoS conçues contre les solutions de neutralisation

Les années précédentes, la plupart des attaques observées avaient pour but de causer un maximum de dommages aux infrastructures ciblées. Il s’agissait typiquement d’assauts de force brute, de type « flood », frappant avec une grande capacité et sans faire de détail. Les attaques plus sophistiquées étaient alors rares.

Cependant, au cours des derniers mois, nous avons enregistré un nombre croissant d’attaques orchestrées par rapport aux solutions de neutralisation DDoS. La diversité des méthodes d’attaque ainsi que l’expérimentation de nouveaux vecteurs semblent indiquer un changement de priorité, les assauts étant de plus en plus conçus pour paralyser les solutions de neutralisation, et non plus uniquement la cible.

D’une part, cela dénote l’omniprésence des services et appliances de protection DDoS, qui sont appelés à devenir partie intégrante de la majorité des périmètres de sécurité pour espérer contrer les attaques DDoS. D’autre part, cela illustre également le défi auquel le secteur de la neutralisation DDoS va être confronté : des attaques de plus en plus élaborées qui exploitent les points faibles de ses propres technologies.

Cybersécurité & Génération Z : entre confiance et insouciance

Entre confiance et insouciance – Une enquête menée par l’APSSIS auprès d’un panel d’adolescents montre comment la génération Z, omni connectée par nature, envisage la notion de confidentialité, en particulier s’agissant de ses données personnelles de santé. Entre confiance et insouciance, les adolescents redessinent certainement les contours de la confidentialité et seront peut-être les futurs clients connectés et dociles des mutuelles et assureurs 3.0.

L’APSISS, l’Association pour la Promotion de la Sécurité des Systèmes d’Information de Santé, publie les résultats d’une enquête réalisée auprès d’adolescents sur leur relation avec la protection des données, en particulier les données liées à leur santé.

Menée sur un panel de 204 jeunes scolarisés en classe de seconde, l’enquête a permis de dégager plusieurs enseignements qui viennent bouleverser notre vision de la notion de confidentialité.

Relation à Internet : entre confiance et insouciance
Plus de la moitié des adolescents interrogés déclarent faire confiance à Internet. Et, ils sont nombreux à utiliser leur propre identité pour s’y afficher et à y livrer des informations personnelles. Pourtant, « découvrir des photographies de la maison familiale sur des réseaux sociaux n’amuse pas les parents », confie Damien Bancal, spécialiste du cybercrime et contributeur de l’enquête APSSIS. « La majorité des parents ne savent pas que leurs enfants n’ont pas un, mais des espaces Facebook. (…) Le record, pour une jeune Lilloise de 12 ans : 14 comptes différents. »

Et si 32 % des jeunes interrogés déclarent avoir déjà été confrontés à des problèmes sur Internet (vol de données, harcèlement, confidentialité), ils restent néanmoins attirés par les plateformes de partage, comme le montre la croissance de l’usage des réseaux tels que Snapchat, Pinterest, Instagram…. 88 % d’entre eux, savent en outre que toutes les données qu’ils publient sont conservées sur Internet, et ils sont 62% à penser que cela ne pose aucun problème.

« Il est d’ailleurs intéressant de leur demander s’ils savent où sont stockées leurs données sauvegardées par leur montre connectée », s’amuse Damien Bancal. « Les adolescents (…) pensaient que ces informations n’étaient stockées qu’à leur poignet ».

Les données de santé moins sensibles que les données bancaires !
Selon les adolescents interrogés, les données bancaires et de santé ne font pas l’objet du même enjeu de protection. En effet, 77,5% estiment que leurs données de santé sont moins importantes que leurs données bancaires. « Est-ce parce qu’ils sont habitués à partager de nombreuses informations personnelles via leurs applications, sans trop se soucier des risques, et certains qu’elles sont protégées, qu’ils n’envisagent pas la même nécessité de protection pour leurs informations médicales ou de bien être ? », s’interroge Vincent Trély, Président de l’APSSIS.

Par ailleurs, 79% des adolescents du panel se disent plutôt d’accord avec le principe de partager leurs données de santé, avec leur mutuelle ou leur assureur au travers des applications et objets connectés qui les collecteront et ce, dans la perspective d’obtenir des tarifs adaptés à leur cas particulier.

entre confiance et insouciance : La notion de confidentialité remise en question
Il y a ceux qui font confiance au médecin (45 répondants) et à l’Etat (27 répondants) pour se charger du problème de confidentialité des données, et les autres, à la fois inquiets (76 répondants) et qui ignorent comment fonctionnent Internet et les applications collectant leurs données (84 répondants). Ce qui se cache derrière les applications qu’ils utilisent, notamment en termes de gestion de la vie privée, cela ne les intéresse pas (57 répondants). « Globalement, ils semblent peu curieux d’en savoir plus », note Vincent Trély. « Une fois l’inquiétude passée, c’est le service rendu par l’application qui prévaut ».

« Les conclusions de cette étude doivent nourrir notre réflexion et apporter quelques paramètres issus du réel à la conception traditionnelle que nous avons de la confidentialité. Le deal sera simple : la mise à disposition des données est par principe acquise, en fonction du bénéfice qu’apportera l’application collectrice. Nous serons tracés, géo localisés et nos données intimes seront agrégées par des plates-formes privées, mais nous serons d’accord. Car le retour sur investissement nous sera favorable. Il est également certain que la nouvelle génération prendra conscience de la valeur de ses données personnelles et décidera de les monnayer… Après tout, si la matière, ce sont les données, il serait bien légitime de rémunérer leur production » analyse Vincent Trély, Président de l’APSSIS. Pour recevoir l’étude complète : secretaire@apssis.com

Le fichier Pagat.txt dans votre site, attention danger

Plus de 45% d’augmentation, selon IBM Security, de la présence du fichier Pagat.txt dans les machines de ses clients. Le programme, une porte cachée qui permet bien des malveillances.

La force de WordPress, sa souplesse et ses nombreux plugins (options permettant d’agrémenter de services son site web). Cette force et aussi une faiblesse si vous ne mettez pas à jour votre CMS (WordPress, mais aussi Joomla! et compagnie, NDR) et les outils que vous avez pu y installer.

Au cours des mois de février en mars 2016, l’équipe IBM Managed Security Services (MSS) a découvert une augmentation de 45% de la présence d’un fichier baptisé pagat.txt dans les machines des clients.

Derrière ce faux fichier texte, une backdoor, un shell, bref une porte cachée codée en php. L’outil pirate est connu, aussi, sous le nom de C99. Une arme numérique ultra exploitée sur la toile. On trouve ce webshell sous forme d’image, de vidéo… Pagat semble être diffusé en profitant de failles dans les plugins de WordPress. Une quinzaine serait exploité à cet effet.

Rien de bien nouveau cependant, en janvier 2015, lors de l’opération pirate Anti Charlie, 80% des sites défacés (barbouillés) en France étaient le résultat de l’installation de C99 (grand frêre de Pagat) dans les serveurs des sites non sécurisés. Rien de plus simple, pour le pirate, de modifier la page index, de mettre la main sur les données privées. Cela démontre aussi que les mises à jour ne sont pas prises au sérieux par les utilisateurs. Google indique que 31 829 sites seraient touchés par cette malveillance.

Fuite de données santé pour 1.400 institutions

Fuite de données santé – Les tests de la mise à jour d’un logiciel américain dédié aux études cardiovasculaires effectués avec de vraies données de patients. 1.400 institutions de santé américaines alertées par l’American College of Cardiology.

Ce n’est pas la première fois qu’un tel cas est découvert. J’ai bien peur que cela ne soit pas le dernier. L’American College of Cardiology vient d’alerter 1.400 institutions américaines de santé après la découverte d’une fuite de données de patients pas comme les autres.

L’American College of Cardiology indique que des informations de patients ont pu être compromises après que les dites informations se soient retrouvées dans une base de données utilisées lors du test d’un logiciel professionnel. Des dossiers médicaux datant de 2009 et 2010.

C’est lors de la refonte du logiciel du registre des données cardiovasculaires national ACC, qu’une table de la base de données (BDD) officielle a été copiée. L’incident a été découvert en Décembre 2015. Les hôpitaux ont reçu l’alerte deux mois plus tard. Dans les données de la BDD malmenée : noms, dates de naissance, numéros de sécurité sociale et les numéros d’identification des patients.

Effacer Quicktime de votre PC

Apple arrête de mettre à jour son logiciel QuickTime pour Windows. De multiples failles sortent de l’ombre. Effacer Quicktime de votre PC.

QuickTime et Windows, une longue et périlleuse histoire d’amour. Apple stoppe les frais, et vient de décider que son outil ne sera plus mis à jour pour les ordinateurs tournant sous Windows. Bilan, quelques minutes après cette annonce, des failles sortaient de l’ombre. Parmi les alertes, celles de Trend Micro, du Cert USA et du blackmarket.

Certes, tous les logiciels ont un cycle de vie, mais cet arrêt soudain et brutal pourrait entraîner de sérieux problèmes aux internautes et entreprises non avertis. Rien que le Zero Day initiative (2), deux vulnérabilités.

Comme le rappel le CERT, les systèmes informatiques exécutant ce logiciel sont exposés à un danger numérique. L’exploitation de QuickTime Windows pourrait permettre à des malveillants de prendre le contrôle des systèmes concernés. Apple explique comment effacer Quicktime de son ordinateur.

96 % des DSI Français s’attendent à être la cible d’attaques

Les DSI français admettent investir des millions à fonds perdus dans une cybersécurité qui se révèle inopérante sur la moitié des attaques. Une nouvelle étude  indique que 96 % des DSI, en France, s’attendent à être la cible d’attaques en raison de leur aveuglement à l’égard des nouvelles menaces.

Une étude, menée par Vanson Bourne auprès de 100 DSI en France, portant sur la fréquence et l’incidence d’une sécurité informatique inefficace indique que les Directeurs des Services Informatiques s’attendent à être la cible d’attaques. Ces décideurs informatiques sont unanimes : ils estiment que les fondements de la cybersécurité – clés cryptographiques et certificats numériques – n’étant actuellement aucunement protégés, les entreprises sont dans l’ignorance, en proie au chaos, et incapables de se défendre.

Les DSI, en France, reconnaissent gaspiller plusieurs millions de dollars dans la superposition de mécanismes de défense puisque ces outils vouent une confiance aveugle aux clés et aux certificats – et se révèlent incapables de différencier ceux dignes de confiance des autres. Si l’on se réfère aux prévisions de Gartner, qui estime que 50 % des attaques réseau cibleront le protocole SSL/TLS, cela signifie que des systèmes de sécurité aussi répandus que FireEye ne seront opérants que la moitié du temps. Et les DSI français admettent que ce chaos met en péril leurs projets des plus stratégiques, à savoir ériger des structures informatiques agiles autour du concept DevOps.

Etre la cible d’attaques

  • 90 % des DSI, en France, sont convaincus de l’inefficacité de leurs mécanismes de défense puisque ceux-ci sont incapables d’analyser le trafic réseau crypté pour y déceler d’éventuelles attaques.
  • 96 % des DSI, en France, ont déjà essuyé ou s’attendent à essuyer une attaque dissimulée dans du trafic crypté.
  • 91 % des DSI, en France, estiment que les clés de cryptage et certificats numériques dérobés sont en passe de représenter un marché extrêmement lucratif pour les pirates.
  • 79 % des DSI, en France, conviennent que leur stratégie d’accélération de l’informatique et de l’innovation est en danger car leurs initiatives introduisent des vulnérabilités nouvelles.

Les entreprises s’en remettent à des dizaines de milliers de clés et de certificats qui posent les fondements de la confiance sur lesquels s’appuient leurs sites web, machines virtuelles, appareils mobiles et serveurs cloud. Cette technologie a été adoptée pour contribuer à résoudre la problématique de sécurité initiale d’Internet, c’est-à-dire être en mesure d’isoler les contenus sûrs et confidentiels. Depuis la banque en ligne jusqu’à l’Internet des objets en passant par la sécurisation des applications et les applications mobiles, tout ce qui est basé sur IP dépend d’une clé et d’un certificat pour établir une connexion fiable et sécurisée. Sauf que des cybercriminels détournent actuellement des clés et certificats sans protection pour se dissimuler dans du trafic crypté, créer de faux sites web, déployer des logiciels malveillants, élever leurs privilèges et dérober des données.

Les technologies déployées – protection des postes de travail, protection contre les menaces avancées, pare-feu de nouvelle génération, analyse comportementale, détecteurs d’intrusions et prévention des pertes de données (DLP) – sont foncièrement imparfaites puisqu’il est impossible de séparer le bon grain de l’ivraie en dissociant les clés et certificats valables de ceux qui sont corrompus. Résultat, ces outils se révèlent incapables de passer au crible la grande majorité du trafic réseau crypté. D’où des failles béantes dans les mécanismes de défense des entreprises. Les cybercriminels mettent à profit ces angles morts dans le domaine de la sécurité : ils se servent de ces clés et certificats dénués de protection pour se dissimuler dans du trafic crypté et contourner les contrôles de sécurité.

« Les clés et certificats constituent les fondements de la cybersécurité : ils authentifient les connexions système et nous indiquent si les logiciels et équipements fonctionnent comme prévu. Si ces fondements s’effondrent, nous rencontrons de graves difficultés », commente Kevin Bocek, vice-président stratégie de sécurité et veille des menaces chez Venafi. « Si la France dispose de l’une des approches les plus évoluées au monde en matière de cybersécurité, elle se classe également parmi les 10 pays où la cybercriminalité fait rage : les entreprises françaises courent donc davantage de risques. Dotés d’une clé et d’un certificat compromis, dérobés ou falsifiés, les pirates peuvent usurper, contrefaire et surveiller les sites web, infrastructures, clouds et appareils mobiles de leurs cibles, et décrypter des communications censées être confidentielles. »

« Progressivement, les systèmes que nous avons mis en place pour tester et instituer une confiance en ligne se retournent contre nous. Pire, les éditeurs et fournisseurs qui affirment être en mesure de nous protéger en sont bien incapables. Leurs outils de protection pour postes de travail, pare-feu, détecteurs d’intrusions, systèmes DLP et autres sont pires qu’inutiles puisqu’ils leurrent les clients en les entretenant dans une illusion de sécurité. Cette étude indique que les DSI, en France, sont désormais conscients de dilapider des millions dans la mesure où des systèmes de sécurité tels que FireEye ne peuvent stopper la moitié des attaques. Selon les prévisions de Gartner, d’ici à 2017, plus de la moitié des attaques réseau ciblant les entreprises utiliseront du trafic crypté pour esquiver les contrôles ; ces technologies sont sans défense face à elles ! Sachant que le marché mondial de la sécurité des entreprises pèse environ 83 milliards de dollars, autant dire que c’est énormément d’argent gaspillé dans des solutions qui ne s’acquittent de leur mission qu’à temps partiel. »

« Et les marchés expriment clairement leur manque de confiance dans la cybersécurité. Ce n’est pas une coïncidence si 96 % des DSI admettent dilapider des milliards dans une cybersécurité inadéquate et si le fonds spéculatif HACK, spécialisé dans ce domaine, a perdu 25 % depuis novembre 2015. Des résultats bien en-deçà de l’indice S&P500 qui, lui, s’inscrit en repli de 10 % du fait des turbulences sur les marchés. »

Les risques liés à des clés et certificats sans protection, échappant à tout contrôle, se multiplient à mesure que leur nombre augmente. Un récent rapport de Ponemon révèle qu’en moyenne, une entreprise possède plus de 23 000 clés et certificats, et que 54 % des professionnels de la sécurité avouent tout ignorer de leur emplacement, de leurs détenteurs et de leur mode d’utilisation. Les DSI craignent que la multiplication des clés et certificats à l’appui des nouvelles initiatives informatiques n’aggrave encore la situation.

La cible d’attaques : trop de clés et certificats

À la lumière des initiatives de cryptage systématique (« Encryption Everywhere »), apparues dans le sillage des révélations d’Edward Snowden et des opérations d’espionnage de la NSA, la quasi-totalité des DSI français (97 %) se disent préoccupés par la marche à suivre pour sécuriser la gestion et la protection de l’ensemble des certificats et clés de cryptage. Car à mesure que l’informatique s’accélèrera – via l’activation et la désactivation de services en fonction de l’élasticité des besoins – le nombre de clés et de certificats progressera en proportion. À la question de savoir si la rapidité de progression du mouvement « DevOps » complique encore l’identification de ce qui est ou non digne de confiance au sein de leurs entreprises, les DSI, en France, affirment à 79 % que c’est le cas.

« Gartner prévoit que d’ici à 2017, trois entreprises sur quatre évolueront vers une structure informatique bimodale avec une informatique à deux axes et deux vitesses : l’une qui accompagnera les applications en place en quête de stabilité, l’autre qui dispensera des services agiles adaptés aux projets d’innovation et stratégiques pour l’activité », poursuit Kevin Bocek. « Pourtant, le recours à des méthodes agiles et l’adoption du concept DevOps est une tentative extrêmement risquée et chaotique. Dans ces nouveaux environnements, la sécurité sera toujours mise à mal, et il sera pratiquement impossible de suivre ce qui est digne de confiance de ce qui ne l’est pas. »

« Raison pour laquelle il nous faut un système immunitaire pour Internet », conclut Kevin Bocek. « Comme chez l’homme, ce système donne aux entreprises les moyens de détecter instantanément les clés et certificats dignes de confiance des autres. Et, à partir du moment où la confiance en ces clés et certificats renaît, la valeur accordée aux autres investissements réalisés par l’entreprise dans le domaine de la sécurité augmente. »

Cette étude a été réalisée par le cabinet d’études de marché indépendant Vanson Bourne qui a interrogé 100 DSI au total, en poste dans de grandes entreprises en France.

Patch Tuesday Avril 2016

Place au Patch Tuesday d’avril 2016 qui nous donne un aperçu de ce qui nous attend. La semaine dernière, Adobe a été contraint d’anticiper la publication de son patch mensuel pour Adobe Flash Player (APSB16-10) afin d’aider ses utilisateurs à se protéger contre une menace Zero Day exploitée en aveugle. Qui plus est, nous avons appris il y a deux semaines par l’équipe de développement de Samba l’existence de la vulnérabilité « Badlock » qui affecte à la fois Windows et Samba sur Linux/Unix.

Badlock semble cependant moins dangereuse qu’elle n’y paraît puisqu’elle est résolue par MS16-047, un bulletin Microsoft classé comme « important ». Il s’agit d’une vulnérabilité de type Man-in-the-Middle qui permet de se connecter à la place d’une autre personne utilisant des applications basées sur le protocole SAMR ou LSAD, le protocole SMB n’étant pas affecté. Toutes les versions de Windows sont touchées, de Vista à Server 2012 R2. Même s’il est difficile de la classer, cette vulnérabilité ne figure pas pour autant parmi les priorités absolues.

Hormis MS16-047, Microsoft a publié 12 autres bulletins lors de ce Patch Tuesday , soit 50 à ce jour pour l’année 2016. 30 vulnérabilités y sont traitées au total mais aucune menace Zero-Day. Le bulletin MS16-039 contient des correctifs pour un composant graphique de Windows et concerne toutes les versions, de Vista à Windows 10 en passant par Server 2008 et 2102 R2. Il est également destiné aux versions Office 2007 et 2010 plus anciennes ainsi qu’à .NET, Skype et Lync. Situées toutes les deux dans Windows, les deux menaces Zero-Day facilitent une élévation de privilèges, que ce soit pour un utilisateur normal ou un administrateur. Elles permettront d’exploiter une vulnérabilité qui introduit l’attaquant sur la machine, notamment via la faille dans Flash Player traitée par le patch APSB16-10 et résolue dans le bulletin Microsoft MS16-050. Dans ce cas de figure, l’utilisateur se rend sur un site Web anodin puis est victime d’un exploit Flash qui se développe ensuite via les vulnérabilités CVE-2016-0165/7 résolues dans le bulletin MS16-039. Pour se protéger contre de telles attaques, corrigez aussi vite que possible. Les bulletins MS16-050 pour Flash (APSB16-10 si vous utilisez Firefox) et MS16-039 figurent tout en haut de la liste des priorités de ce mois.

Le suivant sur la liste de ce Patch Tuesday est le bulletin de sécurité MS16-042 qui résout quatre failles dans Microsoft Office. Microsoft classe ce bulletin comme critique, ce qui est uniquement le cas lorsqu’une vulnérabilité peut être directement attaquée sans interaction de l’utilisateur. En effet, CVE-2016-0127 est une vulnérabilité basée sur l’exécution de code à distance (RCE) dans le format de fichier RTF. Ce dernier est automatiquement visualisé dans le volet d’aperçu d’Outlook et facilite une exécution RCE pour l’attaquant via un simple courrier électronique. Renforcez si possible votre configuration en bannissant les emails contenant des formats de fichier RTF. Vous pouvez également désactiver ces emails via la politique de blocage de fichiers d’Office qui fonctionne aussi bien sur 2007/2010 que sur 2013.

Microsoft Internet Explorer et Edge sont respectivement corrigés au moyen des bulletins critiques MS16-037 et MS16-038. Ces deux navigateurs sont affectés par six vulnérabilités. C’est d’ailleurs la première fois qu’Edge contient autant de failles qu’IE et qu’Edge rencontre des problèmes plus sérieux qu’IE, ce qui constitue également une première. Aucune de ces vulnérabilités n’est actuellement exploitée, mais comme la plupart des exploits visent les navigateurs, il est légitime de les mettre à jour sans tarder. N’oubliez pas que Microsoft ne propose des correctifs que pour le navigateur le plus récent associé à chaque système d’exploitation, à savoir IE11 à partir de Windows 7, IE9 pour Vista et IE10 pour Windows Server 2012.

Quant à la dernière vulnérabilité critique, elle se trouve dans le sous-système de traitement XML. Aucun patch n’a été publié à ce niveau depuis plus d’un an. Le bulletin MS16-040 fournit une nouvelle version de msxml.dll pour résoudre la seule vulnérabilité présente, CVE-2016-0147. Le vecteur d’attaque se situe au niveau d’un site Web qui transmet le format XML malveillant à la machine ciblée.

Même si elles sont classées comme non critiques, les autres vulnérabilités de ce Patch Tuesday peuvent avoir un impact non négligeable et être également intéressantes. Hyper-V fait ainsi l’objet d’un correctif dans le bulletin MS16-045 dans la mesure où un système invité peut abriter une élévation de privilèges susceptible d’être très critique dans un environnement hôte où l’attaquant accède aux systèmes à cause d’un problème de conception de Hyper-V. Les systèmes d’exploitation affectés sont Windows 8.1, Server 2012 et 2012 R2. Le bulletin MS16-041 résout une vulnérabilité unique dans .NET tandis que MS16-049 corrige une vulnérabilité DoS dans les systèmes Windows 10 au niveau du pilote HTTP.sys.

Adobe a corrigé Flash la semaine dernière en urgence à l’aide du patch APSB16-10, mais publie aujourd’hui des mises à jour pour Robohelp avec le patch APS16-12 et pour les applications Creative Cloud via le patch APSB16-11.

Ce sera tout pour avril et ce Patch Tuesday avec plusieurs menaces 0-Day et des vulnérabilités immédiatement exploitables qui rendent ce mois-ci plus critique que le mois dernier. Attendez-vous à ce que la vulnérabilité affectant Adobe Flash se répande et mettez en œuvre des solutions de contournement pour les procédures d’atténuation actuellement déployées. (Publié par wkandek dans The Laws of Vulnerabilities)

État des lieux de la sécurité des systèmes SCADA de contrôle industriels

Systèmes SCADA – Alors que les cybercriminels ont toujours plus tendance à privilégier les attaques ciblées, directes ou par ricochet, il devient plus que jamais essentiel de dresser un état des lieux de la sécurité des systèmes de contrôle industriels.

Les systèmes de contrôle industriels, les système scada surveillent et gèrent des processus physiques de type distribution d’électricité, transport de gaz, distribution d’eau, feux de signalisation et autres infrastructures similaires, largement répandues aujourd’hui.

Au cours des récentes années, les systèmes de contrôle industriels, au cœur de nombre de nos infrastructures critiques et environnements industriels, ont été sous le feu d’attaques toujours plus fréquentes et virulentes. A l’évidence, cette tendance résulte, entre autres facteurs, de la convergence des technologies opérationnelles et des technologies de l’information. Comme dans tous les domaines de l’informatique, les avantages d’une connectivité réseau toujours plus étendue, rendue possible grâce à des standards ouverts (Ethernet et TCP/IP notamment), ainsi que les gains financiers qui résultent du remplacement de technologies propriétaires dédiées par des solutions commerciales packagées, se font néanmoins aux dépens d’une vulnérabilité accrue.

Pour autant, si l’impact d’un piratage informatique aboutit généralement à des pertes financières, les attaques sur les systèmes SCADA industriels peuvent aller jusqu’à détruire des équipements critiques, menacer la sécurité nationale d’un pays, si ce n’est mettre en danger des vies humaines.

Ce distinguo est très important, mais il existe aussi une différence quelque peu troublante dans les profils et les motivations des assaillants. Alors que le gain financier constitue le principal moteur de la cybercriminalité actuelle, revenons un instant sur les intentions des assaillants en 2015, pour mieux comprendre leur volonté de cibler les systèmes SCADA :

La toute première panne électrique causée par un hacker en Ukraine

Le 23 décembre 2015, une panne d’électricité a eu lieu en Ukraine occidentale suite à la mise à l’arrêt de 57 centrales électriques. Cette panne était attribuée dans un premier temps, à des “ interférences” dans le système de monitoring de l’une des entités ciblées. Ce souci a été, par la suite, directement lié à une attaque de hacker sur le système de contrôle industriel. Ce blackout, confirmé par le CERT Ukrainien le 4 janvier 2016, est aujourd’hui considéré comme la toute première panne dont l’origine prouvée est une cyberattaque.

L’attaque à été menée de manière sophistiquée et organisée, via un processus en trois étapes :

  • L’infection des systèmes a été initiée par des emails de spear phishing utilisant des documents MS Office en fichier joint. Ces documents contenaient des macros malveillantes.
  • La mise à l’arrêt des systèmes a été menée en effaçant les fichiers systèmes et en supprimant la possibilité de pouvoir assurer une restauration.
  • Des attaques de type DDoS (Distributed Denial of Service) ont ciblé les centres de services clients des acteurs ciblés, à l’aide de faux appels, retardant ainsi l’identification de la problématique par les entreprises.

Le logiciel malveillant utilisé pour ces attaques relève de la famille du malware BlackEnergy qui sévit depuis 2007. D’autres variantes ont été identifiées, des variantes susceptibles d’avoir pu recueillir des informations sur les infrastructures SCADA depuis 2014.

Confirmation d’attaques de reconnaissance sur les systèmes de contrôle industriel aux Etats-Unis

En décembre 2015, deux rapports sur les attaques ICS aux Etats-Unis révélaient l’existence d’une phase de reconnaissance, à savoir des attaques perpétrées avec l’intention de recueillir avant tout des données plutôt que d’engendrer des dommages.

Le premier rapport vient confirmer la réalité d’une attaque jusqu’à présent suspectée sur le barrage de Bowman Avenue à New York en 2013. Bien que ce barrage n’ait pas été “piraté” à proprement parler, l’attaque a permis de recueillir des requêtes et recherches sur les machines infectées, sans doute dans le cadre d’une opération de reconnaissance, d’ailleurs attribuée à des hackers iraniens.

De manière similaire, l’analyse d’un ordinateur appartenant à un sous-traitant de Calpine, une Utility américaine spécialisée dans la génération d’électricité à partir de gaz naturel et de géothermie, a révélé un piratage qui a permis à ses auteurs de détourner des informations de l’entreprise Calpine. Les informations dérobées ont été retrouvées sur le serveur FTP de l’un des assaillants connecté aux systèmes infectés. Parmi ces informations, des noms d’utilisateurs et des mots permettant de se connecter à distance aux réseaux de Calpine, ainsi que des schémas détaillés de réseaux et de 71 centrales électriques sur l’ensemble des États-Unis.

Des systèmes SCADA piratés proposés à la vente au sein de l’économie souterraine

De nombreux messages sur des forums de type underground proposaient de commercialiser des systèmes SCADA piratés et illustrés de copies d’écran de ces systèmes, ainsi que trois adresses IP françaises et des mots de passe VNC. Notons que l’authenticité de ces informations de connexion n’a jamais été prouvée. Cependant, ce scénario souligne qu’il devient possible de se procurer des systèmes SCADA vulnérables dans l’underground, aussi simplement que d’acheter une commodité.

Ces attaques ne sont que des exemples parmi tant d’autres. Selon l’ICS-CERT Monitor Newsletter: Oct 2014 – Sept 2015, ce sont 295 incidents qui ont été notifiés en 2015 à ce CERT américain spécialisé dans les systèmes industriels. Dans leur majorité, ces incidents répertoriés ciblaient des infrastructures de production critiques, ainsi que le secteur des énergies. Cette inflation d’attaques visant les systèmes critiques de production, par rapport à 2014, est le résultat d’une campagne de spear-phishing étendue qui a ciblé essentiellement les entreprises de ce secteur, et à un moindre niveau, d’autres secteurs d’activité.

Dans leur volonté de protéger leurs systèmes industriels, les organisations connaissent un réel défi, à savoir la sophistication des attaques actuelles menées par les cybercriminels. Cependant, il existe d’autres défis notamment au niveau des systèmes, des réglementations et des pratiques spécifiques à un secteur d’activité. Les systèmes de contrôle industriel proviennent de fournisseurs hétérogènes et utilisent des systèmes d’exploitation, applications et protocoles propriétaires (GE, Rockwell, DNP3, Modbus). Du coup, la sécurité des systèmes hôtes telle que conçue pour l’informatique classique n’est généralement pas disponible pour les systèmes SCADA, tandis que les fonctions de sécurité réseau pour les applications et protocoles communs en entreprise sont souvent absentes ou non adaptées aux environnements industriels.

Compte tenu des faits présentés dans cet article, il devient essentiel de formuler certaines recommandations en matière de sécurité, et ainsi éviter de se faire piéger :

  • Gare aux emails de phishing : les emails de phishing peuvent s’afficher très séduisants et convaincants et il est d’autant plus essentiel de disposer d’un antivirus, pour activer une couche de sécurité contre les fichiers malveillants joints à ces emails. Dans la pratique, force est de constater que le phishing a été utilisé dans toutes les attaques, ce qui en fait une arme de choix pour cibler tant les environnements industriels que les réseaux d’entreprise. Une attaque de spear-phishing a ainsi été notifiée à l’ICS-CERT, impliquant des assaillants utilisant un compte sur un réseau social et lié au profil d’un candidat en recherche de poste. À l’aide de ce compte, les assaillants ont pu récupérer des informations comme le nom du responsable informatique de l’organisation ciblée, ou encore les versions des logiciels installées. Par la suite, les collaborateurs ont reçu un email, avec, en fichier joint, le CV du faux candidat joint dans un format ‘resume.rar’. Le fichier joint contenait un logiciel malveillant qui a infecté les équipements des collaborateurs, mais qui a néanmoins pu être neutralisé avant de se propager et impacter les systèmes de contrôle.
  • Mise en log et scans réguliers du réseau : les logs constituent un moyen pertinent de surveiller l’activité des systèmes et de rassembler les différentes pièces du puzzle en cas d’incident. Cette analyse des logs permet également de détecter en amont les infections dans de nombreux cas. La gestion des logs est une pratique qui s’impose aux administrateurs des systèmes de contrôle. Les scans réguliers du réseau constituent également une bonne pratique pour être prévenu en amont de toute infection possible.

La bonne nouvelle est néanmoins que dans les années récentes les problématiques de sécurité et de vulnérabilité des systèmes SCADA ont été davantage reconnues, et que les premières étapes pour y remédier sont déjà en place.

Ceci est notamment une priorité pour les organisations gouvernementales tels que l’ICS-CERT américain (Industrial Control Systems Cyber Emergency Response Team), le CPNI britannique (Centre for Protection of National Infrastructure, et bien sûr l’ANSSI ou le Clusif en France. Tous ces organismes ont fait état de recommandations et de publications sur les meilleures pratiques de sécurité en environnement industriel.

Notons également la définition de normes communes comme ISA/IEC-62443 (ex ISA-99). Créés par l’International Society for Automation (ISA) sous l’appellation ISA-99, puis renommée 62443 pour se conformer aux standards IEC (International Electro-Technical Commission), ces documents définissent un cadre exhaustif pour la conception, la planification, l’intégration et la gestion des systèmes de contrôles industriel sécurisés.

Les systèmes industriels restent sous le feu des attaques, mais aujourd’hui, il est possible, en associant technologies et méthodologies, de juguler ces attaques. (Par Ruchna Nigam, Chercheur en sécurité, pour DataSecurityBreach.fr, au sein de FortiGuard Labs de Fortinet)

La Gendarmerie Nationale organise son 1er Hackathon

En partenariat avec de grandes écoles d’ingénieurs (EISTI, ENSTA Paris Tech, EPITECH Montpellier et Nice), ce challenge a pour objectif de développer, en coopération avec les étudiants, les outils informatiques d’aide à la personne en détresse.

En stimulant la créativité des participants, ce challenge participe à la conception de solutions innovantes. Durant trois jours, la Direction générale de la gendarmerie nationale reçoit à Issy-les-Moulineaux une vingtaine d’élèves ingénieurs, et choisit par cet événement innovant de s’inscrire dans un cycle de partenariat et de coopération. Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, remettra les récompenses aux lauréats à 11h30, le mercredi 20 avril.

L’objectif de ce challenge est de développer l’aide à la personne en détresse à travers 3 objectifs : – mieux interagir avec la personne en détresse à partir de son téléphone portable, – mieux appréhender et utiliser l’environnement de la personne en détresse à partir des téléphones qui l’entourent, – collecter des informations de masse utiles aux interventions en cas de situation exceptionnelle (catastrophe, attentat…). Les équipes étudiantes seront assistées et conseillées par des drivers professionnels du Service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure (ST(SI)2). Elles choisiront une idée à développer permettant de répondre à l’un des trois objectifs qui constituent autant de concours: Technicité, qualité de l’expérience utilisateur, aspect opérationnel et engagement du groupe seront autant de critères objectifs pour classer ces compétiteurs. La meilleure équipe sur chacun des objectifs gagnera une récompense immatérielle : des visites ou activités avec des unités de gendarmerie. À cet effet, pour valoriser la coopération de ces étudiants au service de la personne en détresse, les meilleurs d’entre eux recevront en récompense une visite du GIGN, du musée de la gendarmerie ou du PJGN, une représentation de la garde républicaine ou encore un vol en hélicoptère gendarmerie.

Programme
Lundi 18 avril Reçus à midi les étudiants constituent leurs équipes et fixent les objectifs poursuivis. Après avoir choisi les idées à développer, leurs travaux sont lancés à 19 h avec l’élaboration de maquettes (« mock up »). Mardi 19 avril En cours d’élaboration, les maquettes sont présentées à 10h aux professionnels du ST(SI)2. L’après-midi, ces « mock up » doivent être livrées au jury, et des preuves de concepts opérationnels doivent être produites. Mercredi 20 avril Les équipes finalisent leurs travaux jusqu’à 10 h, heure de présentation au jury des différents concepts. Après l’annonce des résultats et la remise de récompenses, un déjeuner clôturera à midi ce premier Hackathon de la gendarmerie.

Fuite, perte, piratage de données ? Entreprise, il va falloir communiquer !

La directive européenne de protection des données personnelles est morte ! Vive le règlement général sur la protection des données (GDPR). Fuite, perte, piratage de données ? Entreprise, il va falloir communiquer !

En 1995, l’Europe s’équipait de la directive européenne de protection des données personnelles. Mission, protéger les informations des utilisateurs d’informatique. 21 ans plus tard, voici venir le règlement général sur la protection des données (GDPR). La Commission européenne avait proposé en 2012 un nouveau règlement portant sur un ensemble de règles unique pour toutes les données collectées en ligne afin de garantir qu’elles soient conservées de manière sûre et de fournir aux entreprises un cadre clair sur la façon dont les traiter.

Mercredi 13 avril 2016, le paquet législatif a été formellement approuvé par le Parlement dans son ensemble. Le GDPR impose aux entreprises (petites ou grandes) détenant des données à caractère personnel d’alerter les personnes touchées par une fuite, une perte, un piratage de la dire informations privée. Grand groupe, PME, TPE doivent informer les autorités de contrôle nationales (CNIL) en cas de violation importante de ces données. Comme je pouvais déjà vous en parler en 2014, il faut alerter les autorités dans les 72 heures après avoir découvert le problème. Les entreprises risquent une grosse amende en cas de non respect : jusqu’à 4% de son chiffre d’affaire. Les informations que nous fournissons doivent être protégées par défaut (Art. 19). A noter que cette régle est déjà applicable en France, il suffit de lire le règlement de la CNIL à ce sujet. Faut-il maintenant que tout cela soit véritablement appliqué.

Fuite, perte, piratage de données

Parmi les autres articles, le « 7 » indique que les entreprises ont l’obligation de demander l’accord « clair et explicite » avant tout traitement de données personnelles. Adieu la case par défaut imposée, en bas de page. De l’opt-in (consentement préalable clair et précis) uniquement. Plus compliqué à mettre en place, l’article 8. Je le vois dans les ateliers que je mets en place pour les écoles primaires et collèges. Les parents devront donner leur autorisation pour toutes inscriptions et collectes de données. Comme indiqué plus haut, les informations que nous allons fournir devront être protégées par défaut (Art. 19). Intéressant à suivre aussi, l’article 20. Comme pour sa ligne téléphonique, le numéro peut dorénavant vous suivre si vous changez d’opérateur, cet article annonce un droit à la portabilité des données. Bilan, si vous changez de Fournisseur d’Accès à Internet par exemple, mails et contacts doivent pouvoir vous suivre. L’histoire ne dit pas si on va pouvoir, du coup, garder son adresse mail. 92829@orange.fr fonctionnera-t-il si je passe chez Free ?

La limitation du profilage par algorithmes n’a pas été oublié. En gros, votre box TV Canal +, Orange ou Netflix (pour ne citer que le plus simple) utilisent des algorithmes pour vous fournir ce qu’ils considèrent comme les films, séries, émissions qui vous conviennent le mieux. L’article 21 annonce que l’algorithme seul ne sera plus toléré, surtout si l’utilisation n’a pas donné son accord. Enfin, notre vie numérique est prise en compte. Les articles 33 et 34 s’annoncent comme les défenseurs de notre identité numérique, mais aussi notre réputation numérique. L’affaire Ashley Madisson est un des exemples. Votre identité numérique est volée. L’entreprise ne le dit pas. Votre identité numérique est diffusée sur Internet. Vous ne la maîtrisez plus.

Bref, 33 et 34 annonce clairement que les internautes ont le droit d’être informé en cas de piratage des données. La CNIL sera le récipiendaire des alertes communiquées par les entreprises piratées. Bref, fuite, perte, piratage de données ? Entreprise, il va falloir communiquer !

Les entreprises ont jusqu’au 1er janvier 2018 pour se mettre en conformité. Les 28 pays membres doivent maintenant harmoniser leurs lois sur le sujet. Je me tiens à la disposition des entreprises, associations, particuliers qui souhaiteraient réfléchir à leur hygiène informatique.

Police : nouvelles règles sur les transferts de données

Le paquet sur la protection des données inclut par ailleurs une directive relative aux transferts de données à des fins policières et judiciaires. La directive s’appliquera aux transferts de données à travers les frontières de l’UE et fixera, pour la première fois, des normes minimales pour le traitement des données à des fins policières au sein de chaque État membre.

Les nouvelles règles ont pour but de protéger les individus, qu’il s’agisse de la victime, du criminel ou du témoin, en prévoyant des droits et limites clairs en matière de transferts de données à des fins de prévention et de détection des infractions pénales, d’enquêtes et de poursuites en la matière ou d’exécution de sanctions pénales – incluant des garanties et des mesures de prévention contre les menaces à la sécurité publique, tout en facilitant une coopération plus aisée et plus efficace entre les autorités répressives.

« Le principal problème concernant les attentats terroristes et d’autres crimes transnationaux est que les autorités répressives des États membres sont réticentes à échanger des informations précieuses », a affirmé Marju Lauristin (S&D, ET), députée responsable du dossier au Parlement. « En fixant des normes européennes sur l’échange d’informations entre les autorités répressives, la directive sur la protection des données deviendra un instrument puissant et utile pour aider les autorités à transférer facilement et efficacement des données à caractère personnel tout en respectant le droit fondamental à la vie privée« , a-t-elle conclu.