Archives de catégorie : Securite informatique

L’aéroport de Bristol mis au tapis par un logiciel de rançonnage

L’aéroport de Bristol touché par une cyberattaque. Parmi les problèmes, les écrans d’affichage des vols mis hors ligne pendant 48 heures.

L’aéroport de Bristol (Royaume-Uni) ferme une partie de son informatique. Durant deux jours, en raison d’un ransomware, les écrans d’affichage dédiés aux vols perturbés pendant deux jours. La BBC explique que le rançongiciel a mis une telle pagaille que des systèmes entiers ont du être retirés du réseau. Pour répondre aux attentes des voyageurs, tableaux blancs et marqueurs ont servi de palliatifs ! Le code malveillant peut se retrouver dans la place de plusieurs façons : un employé qui clique sur le mauvais mails ; une clé usb sur un bureau ; une infiltration d’un des serveurs et exécution du code pirate. Un message sur le site web de l’aéroport indique que les vols sont « ok ». Un délai supplémentaire est à prévoir pour l’enregistrement et l’embarquement. Le logiciel de rançonnage n’aurait pas infecté des systèmes sensibles de l’aéroport. Cependant, le site web de la structure aéroportuaire ne proposait plus toutes ses options habituelles.

La fraude dans les centres d’appels a augmenté de 350% en 4 ans

Fraude dans les centres d’appels : Les secteurs des assurances, des banques et du commerce de détail sont les industries les plus ciblées par cybercriminels.

La Fraude dans les centre d’appels prendrait de l’ampleur selon une étude récemment sortie. La société Pindrop, spécialiste de la sécurité et de l’authentification vocales, annonce dans son rapport sur l’intelligence vocale (Voice Intelligence Report 2018) que la fraude vocale est en hausse. Entre 2016, où 1 appels sur 937 était une tentative de fraude, et 2017, 1 appel sur 638. Le taux global de fraude vocale a augmenté de 47%. Une tendance à la hausse de 113% par rapport à 2016. Au cours des quatre dernières années, le taux de fraude a ainsi grimpé de plus de 350%. Aucun signe de ralentissement se fait sentir ! Aux Etats-Unis, le centre de ressources sur le vol d’identité (Identity Theft Resource Centre) a détecté jusqu’à 1 300 cas de fuites de données. Des chiffres à prendre avec des pincettes. Un grand nombre de fuites reste inconnu. En outre, les fraudeurs sont devenus plus sophistiqués, tirant parti de l’approche du shopping omni-canal. Par exemple, un fraudeur peut utiliser l’ingénierie sociale pour réinitialiser un mot de passe sur le compte d’une victime, puis utiliser ce mot de passe pour commettre une fraude en ligne.

Pindrop Labs a récemment mené une enquête méticuleuse sur les Serveur Vocaux Interactifs (SVI) dans une entreprise du fortune 500. Il a ainsi découvert que l’activité suspecte sur les serveurs vocaux interactifs représentait l’indicateur principal de la fraude multicanal. En moyenne, une activité suspecte sur les SVI donne lieu à une tentative de transaction frauduleuse dans les 15 jours suivants. Pour plus de 85% des transactions frauduleuses provenant d’un SVI, le délai de mise œuvre ne dépassait pas 24 heures.

Assurance, Banque et Commerce de détail : les secteurs cibles des fraudeurs

Cet intervalle de temps dans l’activité est typique des fraudeurs qui peuvent utiliser les SVI pour vérifier les listes de comptes compromis achetés dans le black market. L’intention peut alors être d’affiner et de revendre cette liste. Cette activité aide les cybercriminels à tirer profit des fuites de données personnelles sans prendre le risque de commettre des fraudes.

Les compagnies d’assurance connaissent le fort taux d’augmentation de fraude vocale, avec 36% de 2016 à 2017 et de 248% depuis 2015 ! Les banques arrivent en deuxième position. Les assurances, avec une augmentation de la fraude de 20% d’une année sur l’autre et une hausse record de 269% au cours des quatre dernières années ! Le secteur du commerce de détail les suit de près, avec une augmentation de 15% sur l’année et de 134% sur 4 ans. L’utilisation de la technologie vocale par les entreprises triplera au cours des douze prochains mois. Cependant, la révolution « Internet of ears » – qui désigne le phénomène par lequel de plus en plus d’objets connectés sont capable d’écouter ce qui se passe dans leur environnement et de répondre éventuellement à des instructions vocales – est bien parti pour être la plus grande menace.

Une menace grandissante

« Une des principales raisons pour lesquelles les taux de fraude augmentent est que la plupart des organisations luttent pour trouver le bon équilibre entre sécurité et service client. indique Vijay Balasubramaniyan, CEO et co-fondateur de Pindrop. Lorsque des mesures de sécurité traditionnelles plus strictes sont mises en place, ces mesures ont généralement un impact sur l’expérience client – souvent au détriment de l’organisation. La prolifération des technologies vocales continuera de mettre en danger la sécurité et l’identité des consommateurs. Actuellement, les fraudeurs peuvent facilement contourner les méthodes d’authentification existantes. Comme les entreprises adoptent les dernières technologies vocales pour la majorité des interactions avec leurs clients, il y aura un besoin parallèle de sécurité de premier ordre. »

Le rapport « Voice Intelligence Report 2018 » révèle que la voix synthétique est probablement l’une des technologies les plus excitantes aujourd’hui, et potentiellement la plus terrifiante pour la sécurité des données des consommateurs. Les entreprises utilisent déjà l’apprentissage automatique, ou machine learning, pour faire correspondre entre eux des dispositifs, des comportements et des voix. Cependant, les fraudeurs ont toujours une légère longueur d’avance. Ils utilisent l’apprentissage automatique pour créer des discours synthétiques, pour usurper des indentifications automatiques de numéros (ANI) et effectuer des appels automatisés pour attaquer en masse et pirater le SVI d’une organisation afin de vérifier les informations des comptes volés.

Un Javascript permet de piéger des boutiques en ligne

Une bibliothèque Javascript hébergée par Feedify et utilisée par des sites de commerce électronique piégée à plusieurs reprises. Mission, intercepter les données bancaires des visiteurs.

Le code de la bibliothèque est généralement intégré aux pages Web de vente au détail par les administrateurs de sites et les développeurs afin d’ajouter un moyen de paiement pour les clients. Ce code – feedbackembad-min-1.0.js – se diffuse à partir des serveurs Web de Feedify. Altéré à plusieurs reprises par des pirates informatiques pour inclure le logiciel malveillant MageCart. Cet outil pirate recherche les informations de carte de crédit saisies sur les pages Web compromises. Copiées en temps réel sur un serveur externe (info-stat*ws) des pirates.

Ainsi, si quelqu’un visite un site Web piégé, leur navigateur va lancer le malware MageCart. Ce dernier va siphonner les informations confiées par le visiteur. Les internautes utilisateurs de l’un des sites de commerce basés sur le code de Feedify risquaient de tomber dans le piège. Selon Feedify, plus de 4 000 sites Web utilisent son code.

Une recherche rapide démontre quelques centaines d’utilisateurs de cette bibliothèque. MageCart est apparu sur les sites Web de British Airways et de Ticketmaster.

61 Vulnérabilités corrigées en septembre

Le Patch Tuesday de ce mois corrige 61 vulnérabilités dont 20 classées comme critiques. Parmi ces dernières, la plupart sont liées aux navigateurs tandis que les autres concernent Windows, Hyper-V et l’infrastructure .Net. Une vulnérabilité (CVE-2018-8475) d’exécution de code à distance divulguée publiquement. Elle peut apparaître sous la forme d’un fichier image compromis. En outre une vulnérabilité (CVE-2018-8457) dans le moteur de script.

Correctifs pour les postes de travail

Les patches destinés aux navigateurs et au moteur de script doivent être déployés en priorité sur tous les systèmes bureautiques qui utilisent un navigateur pour accéder à la messagerie et à Internet. La visionneuse PDF, le système d’analyse des images de Windows, l’infrastructure .Net et la bibliothèque de polices Windows bénéficient aussi de patches pour des vulnérabilités basées sur l’interaction de l’utilisateur avec un site ou un fichier malveillant. Deux de ces vulnérabilités étant divulguées publiquement, il est important de définir les priorités pour le déploiement des correctifs sur les postes de travail Windows.

Attaque Escape dans l’hyperviseur Hyper-V

Deux vulnérabilités avec exécution de code à distance (RCE) sont corrigées dans l’Hyper-V. Elles permettaient à un utilisateur authentifié sur un système invité d’exécuter du code arbitraire sur le système hôte. Microsoft signale que l’exploitation de cette vulnérabilité est moins probable, mais ces patches restent tout de même une priorité pour les systèmes Hyper-V.

FragmentSmack

Même si cette vulnérabilité n’a pas été corrigée, Microsoft a publié des recommandations pour la vulnérabilité FragmentSmack qui est un déni de service contre la pile IP.

Vulnérabilité 0-Day ALPC

La menace 0-Day mentionnée hier dans le billet de blog a été corrigée dans la publication de ce mois-ci. Cette vulnérabilité entraînait une élévation de privilèges locaux, des attaques actives ont été lancées à l’aveugle en s’appuyant sur cette vulnérabilité.

Adobe

Adobe publie des correctifs pour Flash et Coldfusion. Tandis qu’Adobe classe la CVE-2018-15967 comme une élévation de privilèges « importante » contre Flash, Microsoft indique cette vulnérabilité comme critique, elle est identifiée comme exécution de code à distance (RCE). Concernant les patches Coldfusion, 9 vulnérabilités CVE sont traitées dont 6 classées critiques. Fin août, Adobe a également publié des patches en urgence pour Adobe Photoshop CC et Creative Cloud. Deux vulnérabilités CVE dans Photoshop sont classées critiques et une vulnérabilité dans Creative Cloud est classée comme importante. (Par Jimmy Graham dans The Laws of Vulnerabilities pour DataSecurityBreach.fr)

Menace : les documents Office peuvent être dangereux

Nous utilisons quasiment tous des documents Microsoft Office. Qu’il s’agisse de documents de travail, de reçus électroniques ou du bail d’un nouvel appartement, les documents Office sont utiles à chacun d’entre nous et c’est en partie la raison pour laquelle nous sommes susceptibles de les ouvrir lorsque nous en recevons en pièce jointe d’un e-mail. Connaissant la propension de nombreux utilisateurs à ouvrir la quasi-totalité des documents, même ceux provenant d’une source non fiable, des individus malintentionnés choisissent couramment ces fichiers pour attaquer et infecter un système.

Nous allons ici passer en revue cinq techniques différentes permettant de détourner les documents Office pour en faire des armes d’attaque et d’infection des postes de travail Windows. Nous en avons déjà évoqué certaines précédemment, tandis que d’autres sont nouvelles.

Macros

Les macros sont le moyen le plus simple pour un assaillant d’infecter des documents Office. Les applications Office intègrent un moteur de scripts capable d’exécuter le langage VBA (Visual Basic for Applications). Du code malveillant contenu dans ces scripts peut ainsi s’exécuter sur le système dès l’ouverture du document, sans aucune intervention de l’utilisateur (à condition toutefois que ce dernier ait au préalable activé les macros). Si l’utilisateur n’a pas activé les macros, un message apparaît pour lui demander s’il souhaite le faire. Il s’agit de l’un des divers mécanismes de sécurité mis en place par Microsoft afin d’atténuer le risque présenté par les macros. Microsoft impose également une autre extension de nom de fichier (.docm au lieu de .docx pour les nouveaux documents contenant des macros). En dépit de ces mesures de sécurité, des utilisateurs décident néanmoins d’ouvrir ces fichiers et d’activer leur contenu, de sorte que les macros demeurent un vecteur courant, aussi bien pour des attaques vastes et simples destinées à propager un ransomware, telles que Emotet, que pour des campagnes élaborées, à l’image de Sofacy.

Comme l’illustre cet exemple, les auteurs des attaques tentent de convaincre les utilisateurs de désactiver les mécanismes de sécurité mis en place par Microsoft. Ils usent, pour ce faire, de techniques d’ingénierie sociale, persuadant l’utilisateur d’activer le contenu afin de pouvoir consulter l’intégralité du document. Dans l’exemple Sofacy, les assaillants ont simplement coloré le texte en blanc, de sorte que celui-ci était bien présent avant que l’utilisateur n’active les macros, mais invisible.

Fichiers Flash incorporés

En dehors des fonctionnalités intégrées telles que les macros, les documents Office peuvent aussi incorporer des objets externes, par exemple des fichiers Adobe Flash. Ces objets étant transmis au logiciel approprié pour leur traitement, toute vulnérabilité éventuellement présente dans ce logiciel peut également être exploitée par son incorporation dans le contenu Adobe Flash à l’intérieur du document Office. Un exemple de ce vecteur d’attaque est la faille Zero Day CVE-2018-4878dans Adobe Flash Player, exploitée par l’incorporation de fichiers SWF malveillants dans des documents Excel. Dans les attaques de ce type, le document Excel infecté incorpore un contenu Adobe Flash capable de déclencher la vulnérabilité Flash et d’exécuter du code shell intégré.

Editeur d’équations Microsoft

Comme pour les fichiers Adobe Flash incorporés dans un document Office, il est également possible d’insérer dans des documents des équations mathématiques qui seront interprétées par l’Editeur d’équations Microsoft, un outil ayant pour vocation de faciliter leur écriture :

Comme dans notre exemple précédent, des vulnérabilités dans l’éditeur d’équations s’exploitent par l’intermédiaire de documents Office malveillants. Nous en avons observé des cas tout récemment lorsque la faille CVE-2017-11882 a été exploitée, ouvrant la voie à d’autres, telles que CVE-2018-0802. Toutes deux touchent l’éditeur d’équations, ce qui permet d’amener l’utilisateur à ouvrir un document Office pour l’exécution de code à distance. Des vulnérabilités similaires dans l’Editeur d’équations Microsoft, telles que CVE-2018-0807 et CVE-2018-0798, identifiées par les chercheurs de l’Unité 42.

Il est à noter que, l’Editeur d’équations Microsoft s’exécutant sous la forme d’un processus distinct (eqnedt32.exe), les protections spécifiques à Microsoft Office, telles que EMET et Windows Defender Exploit Guard ne sont pas efficaces par défaut, car elles protègent uniquement les processus Microsoft Office (par exemple winword.exe).

Objets OLE et handlers HTA

Les objets OLE et les handlers HTA sont des mécanismes pour les documents Office. Ils font référence à d’autres documents inclus dans leur contenu. Ils peuvent servir à infecter un poste de travail de la manière suivante :

Un objet OLE2 (lien) s’incorpore dans un document Microsoft Word. Une fois le document ouvert, le processus Word (winword.exe) envoie une requête HTTP à un serveur distant afin de télécharger un fichier HTA contenant un script malveillant. Winword.exe recherche alors dans le handler le type « application/hta » via un objet COM, ce qui entraîne le chargement et l’exécution du script malveillant par l’application Microsoft HTA (mshta.exe).

Cette fonctionnalité a été exploitée dans la vulnérabilité CVE-2017-0199, permettant l’exécution de code à distance dans Microsoft Office/WordPad et corrigée par Microsoft en septembre 2017. Diverses campagnes y ont eu recours, par exemple OilRig.

Aux côtés des vulnérabilités OLE et HTA décrites plus haut, les auteurs des attaques ont découvert que des fichiers RTF peuvent également exécuter des objets OLE de type mime « text/html », au moyen de MSHTML. Cela signifie que les documents RTF présentent la même vulnérabilité aux attaques qu’Internet Explorer.

CVE-2018-8174

L’exploitation de cette vulnérabilité logique, nommée CVE-2018-8174, permet aux auteurs d’attaques d’exécuter du code HTML/JavaScript/VBScript arbitraire. Tandis que le code exécuté de cette façon se place dans une « sandbox » (où il ne peut lancer de nouveaux processus, écrire dans le système de fichiers ou effectuer d’autres opérations) à l’instar de tout autre code exécuté à partir d’Internet Explorer. Cette faille peut servir à en exploiter d’autres, par exemple une vulnérabilité UAF de corruption de mémoire dans le moteur VBScript, pour permettre l’exécution de code arbitraire dans le cadre de l’application Word (winword.exe) et la prise de contrôle du système.

Tandis que les attaques utilisant des documents comme vecteur sont courantes depuis plus d’une dizaine d’années, nous observons une augmentation récente de leur fréquence et de leur complexité. Cette tendance pourrait s’expliquer par la difficulté croissante d’exploiter les vulnérabilités des navigateurs, en raison du renforcement de leur protection par leurs développeurs. Quoi qu’il en soit, il est important pour les entreprises de savoir comment se défendre.

Cybermenaces : Le navigateur web, cible de toutes les attaques

Le rapport sur les cybermenaces du 1er semestre 2018 montre une évolution des types de dangers. Si avec plus de 2 millions de nouveaux types de logiciels malveillants, la tendance est à la décroissance sur les malwares classiques, les attaques web dites « sans fichiers » explosent. Autre information notable du rapport : avec 7,5 attaques bloquées par mois et par utilisateur, G DATA situe la France au 8éme rang mondial de son indice de dangerosité.

Le développement de nouveaux types de logiciels malveillants a légèrement diminué au cours du premier semestre par rapport à l’année précédente. Au total, G DATA Security Labs a classé 2 396 830 nouveaux échantillons comme nocifs. En moyenne, environ 13 000 nouveaux échantillons de logiciels malveillants ont été détectés chaque jour, soit environ 9 par minute.

Le développement des familles de logiciels malveillants actuelles et leur utilisation sont soumis à de fortes fluctuations. Neuf des dix menaces les plus courantes pour les utilisateurs de PC au cours de l’année écoulée ne figurent plus parmi les dix principales menaces évitées au cours du premier semestre 2018.

Les codes utilisés changent, mais la manière dont ils sont diffusés se confirment mois après mois. Aujourd’hui, les attaques sont lancées pour la majorité à partir de sites Web, les attaquants délaissant la diffusion par fichiers exécutables.

Indice de dangerosité stable avec 3 attaques par mois par utilisateur

Le nombre de nouveaux spécimens de programmes malveillants apporte un premier niveau d’information, mais n’indique pas l’activité réelle de ces codes : un seul code aux méthodes de diffusion innovantes ou à la technicité supérieure peut causer plus de dégâts que des milliers. Pour définir cet indice de dangerosité, les attaques détectées chez les utilisateurs des solutions G DATA sont comptabilisées. La moyenne mondiale des attaques sur le premier semestre 2018 pour 1000 utilisateurs est de 94,29. Autrement dit, chaque jour dans le monde un utilisateur d’une solution G DATA sur 10 est confronté à une attaque bloquée. Cela représente en moyenne 18 attaques par utilisateur sur les 6 premiers mois de l’année 2018. 

La France dans le top 10 avec 7,5 attaques par mois ! 

Avec 250 attaques bloquées pour 1000 utilisateurs, la France arrive en 8eme position de ce classement : chaque jour en France, un utilisateur d’une solution G DATA sur 4 est confronté à une attaque bloquée. Cela représente en moyenne 7,5 attaques bloquées par utilisateur par mois. 

La grande tendance du cryptojacking
Durant le premier semestre, le Cryptojacking – minage des monnaies virtuelles à l’insu de l’internaute – se révèle être l’activité principale des cybercriminels. Sur les 6 premiers mois de l’année, les Cryptomineurs ont inondé le Web. 4 cryptomineurs sont dans le Top 10 mondial des codes nuisibles détectés par G DATA. Ils sont 5 dans le Top 10 français ! Cachés sur de nombreux sites Internet Web, ces cryptomineurs téléchargent des scripts sur l’ordinateur de l’utilisateur et minent des cryptomonnaies à l’insu de l’utilisateur. Face à la difficulté technique de miner des bitcoins (trop de ressources de calcul nécessaires), c’est le minage de Monero qui est maintenant privilégié.

Le Webassembly, aussi pour les malwares
Le standard bytecode Webassembly est généralement utilisé comme langage par les cryptomineurs pour s’intégrer dans les navigateurs Internet. Webassembly est un supplément à Javascript supporté par tous les navigateurs. Avec Webassembly, les développeurs web peuvent réaliser une exécution de code plus rapide dans le navigateur : une technologie idéale pour les cryptomineurs… Ce qui est nouveau, c’est que Webassembly n’est plus seulement utilisé dans les cryptomineurs. Il est aussi utilisé par les codes malveillants.

PUP ou Malware ? 
Classer la dangerosité des codes a toujours été une tâche difficile. À partir de quel niveau d’ingérence, un logiciel publicitaire devient-il nuisible ? Cette question se pose également avec les cryptomineurs : il n’est pas toujours clair si les utilisateurs ont accepté ou non l’installation du mineur dans leur navigateur. Ce critère de dangerosité est représenté dans deux catégories de classement : Malware et PUP (programme potentiellement indésirable). Les chiffres globaux du 1er semestre montrent cette ambivalence : 3 cryptomineurs sont parmi le top 10 des malwares et 4 sont dans le top 10 des PUP.

Faits marquants du premier semestre

Forte croissance des attaques à l’escroquerie au support technique en juillet
Au mois de juillet, une série de scripts trojan spécialisés dans l’affichage de fausses alertes dans les navigateurs est arrivée à la cinquième position des dangers détectés. Sous prétexte d’infection, des fenêtres invitent l’utilisateur à contacter un support technique. À l’autre bout du fil, un arnaqueur attend sa victime…

Fortnite au coeur de toutes les attentions

L’arrivée poussive de Fortnite sur Android fut une aubaine pour les cybercriminels. Surfant sur cet engouement, de nombreuses fausses APK du jeu ont vu le jour. Vol d’identifiants et abonnement SMS coûteux étaient au programme pour les plus impatients. Piqué au vif pour ne pas avoir été choisi comme store officiel pour l’application, Google pointe publiquement la faille de sécurité (corrigée depuis) présente dans l’application officielle disponible chez l’éditeur EPIC.

 

Des clés USB piégées diffusées par Schneider Electric

La société Schneider Electric annonce que des clés USB livrées avec certains de ses produits infectées par des logiciels malveillants.

Des clés USB qui font désordre. La société Schneider Electric annonce des supports amovibles USB livrés avec les produits Conext Combox et Conext Battery Monitor exposés à des logiciels malveillants lors de la fabrication. Montrés du doigt, un fournisseur partenaire. Les lecteurs auraient été livrés avec deux produits, à savoir le Conext Combox (sku 865-1058) et le Conext Battery Monitor (sku 865-1058). ComBox est un dispositif de surveillance et de communication utilisé par les installateurs/opérateurs d’appareils dédiés à l’énergie solaire.

Par conséquent, la société exhorte ses clients à ne pas utiliser les clés USB et à détruire ces dernières. Il est à noter que la société a expédie une clé USB à l’ensemble de ses clients. Cela signifie que presque tous les appareils peuvent être infectés par des logiciels malveillants. Il est à noter que les logiciels malveillants sont détectés et bloqués par tous les principaux antivirus du marché. Il ne s’agirait pas d’une attaque ciblée. Ce n’est pas la première fois qu’une entreprise livre des clés USB infectées par des logiciels malveillants.

En 2017, IBM avait émis un avertissement concernant l’existance d’un certain nombre de clés USB infectées. Des supports livrés avec Storwize Flash. En décembre 2017, la police taïwanaise avait distribué des clés USB infectées aux gagnants d’un concours… relatif à la cybersécurité.

Cyberattaques : mon voisin, le pirate !

Cyberattaques – On a l’habitude de dire que l’été est une période propice aux cambriolages. Mais il en de même pour le piratage qui ne « baisse pas pavillon »… bien au contraire. En effet, la cuvée 2018 a été marquée par une série de cyberattaques diverses et variées. C’est l’occasion de rappeler que la cybersécurité est un enjeu crucial tant au niveau local que global, qu’il s’agisse de grandes entreprises ou de petites structures, du secteur privé ou public.

Marie-Benoîte Chesnais, experte en cybersécurité chez CA Technologies, fait le point sur les principaux évènements de l’été, liés à cette menace grandissante qu’est le « piratage ».

Cyberattaques : Les temps forts de l’été

Au début de l’été, le FBI a adressé une note confidentielle aux banques américaines concernant des risques potentiels d’attaques informatiques visant les distributeurs de billets (« ATM Cashout »). L’Inde en a finalement été la première victime, le 11 août dernier. Le « butin », d’un montant d’environ 10 millions d’euros, retiré dans plus de 2 100 distributeurs de billets, dispersés dans 28 régions différentes du pays. Une sacre logistique.

Début août, c’est une mairie du Var (La Croix-Valmer), victime d’une attaque par « cryptovirus ». Les données des administrés prises en otage contre rançon. Refusant de céder aux pirates, la mairie a dû réunir une cellule de crise composée d’informaticiens afin de tenter de désamorcer la situation. Cependant, avec la mise en place du RGPD, la mairie encourt une amende salée…

Cyberattaques à l’encontre de banque

Le 26 août, sur fond de soupçon de revendications politiques, c’est la Banque d’Espagne qui, cette fois-ci, a dû composer avec un site internet bloqué par intermittence, fort heureusement sans conséquences sur la bonne marche des services. De même, en Belgique, les services publics fédéraux visés chaque semaine par des attaques.

Les failles de sécurité sont lourdes de conséquences mais peuvent également entacher la notoriété des entreprises. A titre d’exemple, Instagram constate une recrudescence des attaques, sous la forme de tentatives de « phishing » ou d’hameçonnage dont le nombre est passé de 150 à plus de 600 par jour.

A noter le bilan ÉTÉ Français de ZATAZ.COM sur les fuites de données dans l’hexagone.

Gorgon Group : Des pirates pakistanais tentent d’infiltrer des institutions étatiques

Des pirates informatiques baptisés Gorgon Group, présumés venir du Pakistan, attaquent des institutions étatiques en Russie, en Espagne et aux États-Unis via des courriels piégés.

Gorgon Group – Le phishing et autres courriels piégés sont légions. Un groupe de pirates informatique présumés pakistanais tente d’attaquer des organisations gouvernementales via ce procédé. Une attaque qui a exploité les mêmes serveurs qui diffusent spams et logiciels malveillants.

Un faux mail sur le terrorisme

Comme rapporté par des chercheurs de l’unité 42 de Palo Alto Networks, le Gorgon Group est actif depuis Février 2018. Via des phishings ciblés, ils ont visé des bureaux gouvernementaux en Espagne, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Russie.

Script-kiddies au Pakistan ?

D’abord, les attaquants envoient des mails phishing à leurs victimes sur des questions de terrorisme, ainsi que sur des problèmes militaires et politiques au Pakistan. Les courriels contiennent des documents Microsoft Word. Fichier piégé par l’exploit CVE-2017-0199. Lorsque la victime ouvre le document, un script Visual Basic s’exécute avec des commandes PowerShell. Le pirate n’a plus qu’à installer son logiciel espion dans la machine piégée. Dans le cas du groupe Gorgone, les chevaux de Troie sont : NanoCoreRAT, QuasarRAT ou encore NJRAT.

Pour conclure, le nombre exact d’infections réussies est inconnu. Néanmoins, les chercheurs ont trouvé des preuves que même une campagne avec une infrastructure aussi primitive (script-kiddies ?) peut constituer une menace pour la sécurité des organisations gouvernementales.

Triout, un espion dans votre smartphone

Triout, un nouveau logiciel espion s’attaque aux appareils sous Android.

Triout, l’espion 2.0 ! Aucun système d’exploitation n’est à l’abri des logiciels malveillants. Les cybercriminels voudront toujours voler, espionner ou manipuler vos données. La prolifération des appareils Android – des smartphones aux tablettes et aux téléviseurs intelligents – ouvrent des nouvelles « voix » aux développeurs de logiciels malveillants. Ces appareils contiennent des micros, des caméras et un gps.

Premièrement, les chercheurs de Bitdefender identifient un nouveau logiciel espion Android, baptisé Triout. Trouvé avec une application reconditionnée, les capacités de surveillance de ce logiciel espion consiste à masquer sa présence sur l’appareil. Il va ensuite enregistrer des appels téléphoniques. Copier les SMS. Recoder les vidéos. Prendre des photos. Recueillir des coordonnées GPS.

Ensuite, il est intéressant de noter que Triout apparaît pour la première fois en Russie. La plupart des analyses/rapports proviennent d’Israël. La première apparition de l’échantillon date du 15 mai 2018, sur VirusTotal.

Enfin, l’analyse du logiciel espion indique que Triout a la capacité d’enregistrer chaque appel téléphonique. La conversation se retrouve sous la forme de fichier multimédia. L’information est communiquée au C&C avec l’identifiant de l’appareil. L’espion enregistre chaque SMS entrant (corps SMS et expéditeur SMS). Il a la possibilité d’envoyer tous les journaux d’appels. Chaque photo prise par l’appareil piégé, caméra avant ou arrière, est envoyée au C&C.

OpenSSH faillible depuis 20 ans ?

Toutes les versions d’OpenSSH, publiées au cours des 20 dernières années, sont soumises à une vulnérabilité dangereuse. Compte tenu de la large diffusion d’OpenSSH, cela peut représenter des milliards de périphériques vulnérables.

Les chercheurs en sécurité de la société Qualys ont remarqué une vulnérabilité dans OpenSSH. La faille permettrait à un pirate de deviner les connexions enregistrées sur les serveurs OpenSSH. Une action possible à distance.

Le problème (CVE-2018-15473) touche toutes les versions du client OpenSSH publiées au cours des 20 dernières années. Compte tenu de la large diffusion d’OpenSSH, cela peut représenter des milliards de périphériques vulnérables – des serveurs cloud aux équipements IoT -. La correction du problème risque de prendre du temps. Le correctif correspondant est cependant disponible.

Mode d’attaque

Pour attaquer avec succès, un pirate qui tente de s’authentifier sur un serveur vulnérable, va communiquer une demande d’authentification spécialement conçue. Le serveur peut répondre à la requête de deux manières différentes: la connexion n’existe pas, le serveur répondra par un message d’erreur. Si un nom d’utilisateur existe, la connexion quitte sans réponse. C’est ce dernier comportement qui permet à un malveillant de deviner les connexions valides enregistrées sur le serveur SSH. Il n’a plus qu’à sortir le dictionnaire de mots de passe.

Correctif

La vulnérabilité corrigée avec la sortie de versions stables d’OpenSSH. Les experts publient un code PoC pour vérifier la présence de vulnérabilités sur les serveurs (ici et ). Les chercheurs ont notamment présenté des instructions détaillées sur la manière de tester la présence d’un problème sur les serveurs.

Cybersécurité : Les Chevaux de Troie bancaires mobiles atteignent un niveau historique

Une société de cybersécurité constate lors de ces trois derniers mois que les chevaux de troie ont atteint le haut de la pile des cyber casse-tête.

Cybersécurité – Le nombre de packs d’installation pour les services bancaires mobiles – permettant d’apporter des modifications qui aident les attaquants à éviter la détection par les solutions de sécurité – a atteint plus de 61 000. Cela représente un sommet historique ; Plus du triple par rapport au premier trimestre de 2018, et plus du double par rapport au premier trimestre de 2017.

Les Chevaux de Troie mobiles sont les malwares les plus impopulaires, créés pour voler de l’argent directement depuis les comptes en banque.

Les Etats-Unis, la Russie et la Pologne sont les 3 pays avec la plus grande proportion d’utilisateurs ciblés par les malwares bancaires mobiles.

Le Cheval de Troie Hqwar est la principale source de cette croissance, avec plus de la moitié des modifications enregistrées relatives à ce malware.

De tels chiffres pour les malwares bancaires mobiles peuvent s’expliquer par l’augmentation de l’intérêt pour les malwares mobiles de manière générale (+ 421 000 sur Q2).

61 045

C’est le nombre de chevaux de Troie bancaires mobiles enregistrés sur le 2e trimestre 2018. Le pic le plus haut jusqu’alors datait de Q4 2016 et n’atteignait pas 40 000.

351 913 075

URLs uniques reconnues comme malveillantes (+24% par rapport à Q1) par des composants antivirus web.

215 762

C’est le nombre de tentatives d’infections par malware ayant pour but de voler de l’argent.

962 947 023

Attaques malveillantes en provenance de ressources en ligne de 187 pays du monde repoussées par Kaspersky ce trimestre (+20% par rapport à Q1).

Cryptojacking : le danger des objets connectés résidentiels

Un nouveau rapport de sécurité révèle que les objets connectés résidentiels constituent une nouvelle cible pour le cryptojacking.

Quasiment aucune entreprise n’échappe à un exploit majeur : l’analyse des événements critiques souligne une tendance inquiétante : 96% des entreprises ont subi au moins un incident majeur de sécurité. En clair, les entreprises, dans leur quasi-totalité, cèdent au moins une fois aux attaques des cybercriminels. De plus, près d’un quart des entreprises ont été confrontées à un malware de cryptojacking, tandis que six variantes de malwares ont, à elles seules, impacté plus de 10 % de toutes les organisations. FortiGuard Labs a également identifié 30 nouvelles vulnérabilités zero-day sur ce trimestre.

Le cryptojacking s’en prend aux objets connectés résidentiels : pour renforcer le minage des crypto-monnaies, les objets connectés résidentiels – et notamment les dispositifs multimédias – sont désormais ciblés. Ces dispositifs présentent un attrait certain compte tenu de leurs ressources informatiques importantes pouvant être détournées à des fins malveillantes. Les assaillants tentent ainsi d’inoculer un malware qui assurera un minage permanent, puisque ces appareils sont généralement toujours actifs. De plus, leurs interfaces sont exploitées en tant que navigateurs web modifiés, ce qui étend le nombre de vulnérabilités et de vecteurs de minage. La segmentation devient ainsi essentielle pour cloisonner ces dispositifs personnels si leurs utilisateurs les connectent à des réseaux d’entreprise.

La créativité des cybercriminels au service des botnets : la tendance en matière de botnets illustre comment les cybercriminels maximisent l’impact de ce type de malware grâce à de multiples actions malveillantes. WICKED, une nouvelle variante du botnet Mirai, s’est ainsi enrichi de trois nouveaux exploits pour cibler les objets connectés non patchés. VPNFilter, l’attaque sophistiquée qui cible les environnements industriels SCADA/ICS grâce à une surveillance des protocoles MODBUS, est devenue une menace majeure qui exfiltre les données et peut mettre à l’arrêt un dispositif, voire un groupe de dispositifs. La variante Anubis du malware Bankbot a fait l’objet de plusieurs innovations : elle agit en tant que ransomware et enregistreur de frappe, mais peut également assurer une fonction de cheval de Troie (avec accès distant malveillant), intercepter des SMS, verrouiller les écrans et transférer des appels. Ces évolutions au niveau des attaques doivent être suivies précisément, grâce notamment à une veille pertinente sur les menaces.

Cryptojacking, malware and co !

Les concepteurs de malware misent sur un développement agile : les malwares ont longtemps été polymorphes pour éviter de se faire détecter. Les récentes attaques soulignent une adoption des pratiques de développement agile pour rendre la détection des malwares plus complexe et contourner les toutes dernières fonctions des produits anti-malware. GandCrab compte déjà plusieurs versions cette année et ses concepteurs continuent à le faire évoluer rapidement. L’automatisation des attaques, tout comme les méthodes de développement agile, pose un réel défi aux organisations ciblées, ces dernières ne disposant pas toujours du savoir-faire nécessaire pour contrer des menaces toujours plus furtives. Le développement agile utilisé par les cybercriminels incite à déployer des fonctions évoluées de protection et de détection pour combattre ces attaques de nouvelle génération.

Un ciblage efficace des vulnérabilités : les cybercriminels sélectionnent avec précision les vulnérabilités qu’ils souhaitent exploiter. Ces dernières sont sélectionnées compte tenu de leur prévalence et du volume d’exploits détectés : ainsi seules 5,7% des vulnérabilités connues sont réellement exploitées. Mais si la majorité d’entre elles ne seront pas exploitées, elles doivent néanmoins être restaurées proactivement par les entreprises.

L’utilisation des applications dans les secteurs de l’enseignement et des services publics : lorsqu’on compare le nombre d’applications utilisées par secteur d’activité, l’utilisation d’applications SaaS dans le secteur public surperforme la moyenne de 108%. D’autre part, ce secteur est devancé par celui de l’enseignement sur le critère du nombre total d’applications utilisées chaque jour, ce chiffre étant de 22,5% et 69% supérieur à la moyenne, respectivement. Le besoin pour un panel diversifié d’applications explique le taux d’utilisation plus important sur ces deux secteurs d’activité. Il s’agira néanmoins de décloisonner ces différentes applications au sein des environnements multi-cloud, pour renforcer la visibilité et appliquer les fonctions de sécurité. (Merci à Fortinet)

Cybermenaces : Que font les pirates en 1 minute ?

Cybermenaces : Les pirates feraient perdre plus de 1 million de dollars par minute dans leurs actions malveillants.

Alors que les cybercriminels et les cybermenaces ont coûté 600 milliards de dollars à l’économie mondiale l’an dernier, la société RiskIQ, spécialiste dans la gestion des menaces numériques, a fait appel à des recherches exclusives pour examiner le volume croissant d’activités malveillantes sur Internet.

L’étude montre que, dans une seule minute employée par les pirates informatique du globe, 1 138 888 dollars sont perdus. Dans ce même laps de temps, 1 861 personnes sont victimes d’un acte de piratage. Malgré les efforts des entreprises pour se protéger contre les cybermenaces externes, en dépensant jusqu’à 171 233 dollars en 60 secondes aux USA, les pirates continuent à proliférer et à lancer des campagnes malveillantes.

« Alors qu’Internet et sa communauté continuent de croître à un rythme rapide, le ciblage de la menace se développe également à grande échelle« , déclare à DataSecurityBreach.fr le PDG de RiskIQ, Elias Manousos.

Les tactiques d’attaque

Les méthides d’attaques ? Elles vont des logiciels malveillants au phishing en passant par les attaques de chaînes d’approvisionnement ciblant des tiers. Les motivations pirates incluent l’argent, les dommages à la réputation à grande échelle, la politique et l’espionnage. Les cybercriminels continuent de réussir à déployer des tactiques à partir de 1 274 logiciels malveillants uniques (par minute) et à déployer plus de neuf publicités piégées.

Activités malveillantes

Selon la société américaine RiskIQ, toutes les minutes, 1,5 entreprises de part le monde touchée par un ransomware. Coût moyen pour les entreprises : 15 221 $. (corrections, pertes …) ; En une minute, 17 applications mobiles se retrouvent sur liste noire. 21 nouveaux domaines sont créés pour du phishing et un nouveau site utilisateur (volontaire ou non) du script d’extraction de crypto-monnaie CoinHive voit le jour.

Un ancien hacker de la NSA démontre une faille majeure dans macOS

La société Apple est généralement considérée comme étant une marque fiable, proposant une sécurité accrue. Un ancien hacker de la NSA démontre une faille majeure dans macOS. Elle permet le contournement des mécanismes de sécurité !

Faille majeure pour Apple ! Lors des conventions de cybersécurité Def Con/Black Hat qui se sont tenues à Las Vegas, début août, Patrick Wardle, un ancien Ninja de la NSA, fondateur de la société DigitaSecurity, a présenté des exemples d’attaques visant les produits Apple, et plus précisément macOS.

D’abord, Patrick Wardle est aussi généreux que doué. Il a expliqué comment un pirate pouvait contourner la plupart des mécanismes de sécurité mis en œuvre par Apple pour protéger macOS.

Wardle explique que les logiciels malveillants peuvent échapper aux méthodes de sécurité en les ciblant au niveau de l’interface utilisateur.

Chez Apple, les avertissements et autres autorisations à la moindre action font partis de l’écosystème des produits de la firme Californienne. Un mécanisme de défense contre les clics indésirables.



Faille majeure

Ensuite, Wardle affirme qu’il est possible d’exploiter ces avertissements en modifiant la façon dont macOS convertit les clics de clavier en clics de souris. Étant donné que macOS interprète deux actions de la souris comme équivalant à cliquer sur OK, il est donc possible d’écrire une ligne de code supplémentaire pour éviter qu’un avertissement n’apparaisse à l’écran. En abusant des nombreuses interfaces de macOS, un code peut s’executer via un code malveillant qui permettra d’ignorer les avertissements. Wardles a baptisé cette action « Synthetic Click ». Des attaques que l’ancien hacker de la National Security Agency a expliqué lors de la Def Con via des attaques automatisées visant macOS Sierra.

Cependant, Wardle a déclaré que les exploits ne permettent pas à un pirate d’accéder initialement à un appareil Mac, mais qu’ils pourraient exploiter efficacement le sandboxing.

Une possibilité qui laisserait aux applicationx malveillantes de quoi obtenir des autorisations de niveau supérieur. De son côté, Apple a confirmé les correctifs adequates dans son nouveau OS, macOS Mojave.

Pour conclure, Patrick Wardle propose, via sa société, l’outil Do Not Disturb. Une application qui permet d’avertir le propriétaire d’un MacBook en cas d’accès non autorisé. L’application tourne sous iPhone.

Elle permet de surveiller votre ordinateur portable afin de détecter les événements ouverts et vous avertir en temps réel, via une photographie par exemple.

L’audit de fichier : quel rôle pour une bonne conformité ?

Les mandats de conformité ont tous un point en commun, la volonté de sécuriser des données protégées. Pour ce faire, il ne faut permettre l’accès à certaines données qu’à ceux qui en ont besoin pour des raisons professionnelles. Pour pouvoir prouver aux auditeurs que c’est le cas pour les données protégées de votre organisation, il faut avoir une certaine visibilité sur qui a accès, qui utilise l’accès, et quelles actions sont effectuées sur les données protégées. Comment utiliser l’audit de fichier pour la conformité ? La société IS Decisions revient sur cette problématique en plusieurs questions comme « Faut-il utiliser une solution tierce ou un outil natif ? » ou encore « Comment garantir la conformité« .

Les malwares les plus actifs en France en juillet 2018

Le Global Threat Index pour le mois de juillet 2018 affiche le top 10 des virus et codes malveillants les plus répandus en France.

Ce dernier rapport virus et malware met en lumière l’augmentation des attaques ciblant l’IoT et la vulnérabilité des réseaux, comme en témoigne l’entrée dans le Top 10 des « Vulnérabilités les plus exploitées au monde » de 3 vulnérabilités en lien avec l’IoT : MVPower DVR router Remote Code Execution (5ème place), D_Link DSL-2750B router Remote Command Execution (7ème place) et Dasan GPON router Authentication Bypass (10ème place).

Au total, ce sont 45% des entreprises du monde entier qui ont été touchées par des attaques ciblant des vulnérabilités en lien avec l’IoT, contre 35% en juin 2018 et 21% en mai. Ces dernières permettent aux cybercriminels d’exécuter des codes malveillants dans le but d’obtenir le contrôle à distance de dispositifs cibles.

Point d’entrée facile

« Ces vulnérabilités, malwares et et virus offrent aux cybercriminels un point d’entrée facile dans les réseaux d’entreprise, ce qui leurs permet de propager un large éventail d’attaques « , a commenté Thierry Karsenti, vice-président technique Europe pour Check Point. « Une fois qu’un dispositif est compromis, il est très facile d’infiltrer d’autres dispositifs connectés. Il est donc essentiel que les entreprises se protègent efficacement et à tous les niveaux.« 

Il est important de noter que Coinhive reste le « malware » le plus répandu dans le monde, avec un impact sur 19% des entreprises mondiales. Cryptoloot et Dorkbot se classent respectivement en deuxième et troisième position, avec un impact global de 7% chacun. Pour rappel, CoinHive n’a rien d’illégal. C’est son utilisation par des malveillants qu’il faut montrer du doigt.

Top 10 des virus et malwares

Nom du malware Description Impact mondial Impact sur le pays
1 – Coinhive Ce cheval de Troie est conçu pour effectuer l’extraction en ligne de la crypto-monnaie Monero lorsqu’un internaute visite une page Web. Le script java implanté utilise les ressources informatiques des utilisateurs finaux pour extraire de la monnaie cryptée. 18.60% 16.02%
2 – Roughted Campagne de publicité malveillante à grande échelle, elle est utilisée pour diffuser divers sites Web et charges embarquées malveillants tels que des escroqueries, des logiciels publicitaires, des kits d’exploitation de vulnérabilité et les logiciels de rançon. Il peut être utilisé pour attaquer n’importe quel type de plateforme et de système d’exploitation, et utilise le contournement des bloqueurs de publicités pour attaquer de la manière la plus efficace. 5.85% 11.60%
3 – Cryptoloot Ce malware utilise la puissance du processeur ou du GPU de la victime et les ressources existantes pour le crypto-miningen ajoutant des transactions à la chaîne de blocage et en libérant de nouvelles devises. Similaire à Coinhive, ce programme est implanté sur des pages Web et utilise le pouvoir de traitement des internautes pour exploiter tous types de crypto-monnaies. 92829 6.92% 7.07%
4 – Conficker Conficker est un virus / ver informatique qui cible le système d’exploitation Windows. Il exploite les vulnérabilités de l’OS pour voler des données telles que des mots de passe. Ainsi, il prend le contrôle des ordinateurs touchés, les transformant en « zombie ». Les ordinateurs contrôlés forment alors un réseau, utile aux hackers. 3.50% 4.09%
5 – Jsecoin Ce mineur JavaScript peut être intégré à n’importe quel site Web.  JSEcoin permet de lancer un mineur directement dans le moteur de recherche en échange d’une navigation Web sans publicité. 5.92% 3.76%
6 – Dorkbot Dorkbot est un virus / ver basé sur un IRC conçu pour permettre l’exécution de code à distance, ainsi que le téléchargement de logiciels malveillants vers le système déjà infecté. Ce dernier permet de voler des informations sensibles et de lancer des attaques par déni de service. Il installe un rootkit en mode utilisateur pour empêcher l’affichage ou l’altération des fichiers et modifie le registre pour s’assurer qu’il s’exécute chaque fois que le système démarre. Il enverra des messages à tous les contacts de l’utilisateur infecté ou détournera un thread existant pour diffuser un lien renvoyant vers la copie du ver. 6.91% 2.98%
7 – Locky Locky est un cheval de Troie ransomware qui cible la plate-forme Windows. Ce logiciel malveillant envoie des informations système à un serveur distant et reçoit une clé de cryptage permettant de crypter les fichiers présents sur le système infecté. 1.72% 2.10%
8 – Fireball Fireball est un logiciel publicitaire largement distribué par la société chinoise de marketing numérique Rafotech. C’est un détourneur de navigateur qui change le moteur de recherche par défaut et installe des pixels de suivi, mais qui peut aussi servir à télécharger des logiciels malveillants. 3.02% 1.99%
9 – Nivdort Appartenant à la famille de chevaux de Troie ciblant la plate-forme Windows, il est capable de recueillir des mots de passe et des informations sur le système ou les paramètres telles que la version Windows utilisée, l’adresse IP, la configuration du logiciel et l’emplacement approximatif. Certaines versions de ce malware sont aussi en mesure de collecter les frappes de touches afin de modifier les paramètres DNS. Nivdort se propage via des pièces jointes de courriers indésirables ou des sites Web malveillants. 2.57% 1.88%
10 – Andromeda Repéré pour la première fois en 2011, Andromeda est un bot modulaire principalement utilisé comme porte dérobée afin de diffuser des logiciels malveillants supplémentaires sur les systèmes infectés. Il peut aussi être modifié dans le but de créer différents types de botnets. 6.35% 1.66%
10b – Ramnit Ramnit est un ver qui se propage principalement par l’intermédiaire de disques amovibles et de fichiers téléchargés vers des services FTP publics. Le logiciel malveillant crée une copie de lui-même pour infecter le système. 2.71% 1.66%

 

Assurance cybersécurité

Alors que le marché de l’assurance cybersécurité est déjà bien développé outre Atlantique, il peine à mûrir en France. Les entreprises françaises n’ont sans doute pas encore pris conscience de l’importance des risques liés la cybersécurité. Et pourtant, en 2017, 79% des entreprises ont été victimes d’une cyberattaque[1].

Avec le développement des activités commerciales sur Internet, les risques liés au piratage ou au vol de données n’ont jamais été aussi grands. D’où la nécessité, presque indispensable, de se prémunir face aux risques qui en découlent. Par ailleurs, la nouvelle réglementation européenne RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données, qui entrera en application en 2018) prévoie des amendes infligées aux entreprises en cas de fuite de données massive, pouvant aller jusqu’à 20 millions d’euros. En outre, ce règlement prévoie une obligation de notification élargie en cas d’atteinte aux données d’une entreprise, et ce, qu’elle que soit son activité ou sa taille. Or, aucune entreprise n’est à l’abri des cyber-attaques comme le prouvent les attaques récentes sur Sony, Uber, Renault ou encore Orange.


Imaginez donc… Un lundi matin, en ouvrant vos emails, un virus s’installe sur le réseau informatique de votre agence. Le réseau est maintenant bloqué et toutes les données sont inaccessibles. Il vous faut payer la rançon réclamée pour les récupérer. Malheureusement, ces scénarios de cyber-extorsion sont de plus en plus communs et susceptibles de nuire grandement à une entreprise. Cependant, grâce à une assurance Cybersécurité, les frais liés à la récupération de vos données peuvent être pris en charge.

Dans sa mission d’accompagner les professionnels de l’immobilier, Galian apporte une solution exhaustive pour assurer les données, le chiffre d’affaires et la e-réputation de ses clients-sociétaires:
l’assurance cybersécurité.

Cette assurance a été développée dans le but protéger les entreprises faces aux risques liés au vol d’identité, à la fuite de données et à l’e-réputation.

En effet, un professionnel de l’immobilier renferme dans ses systèmes des données sensibles liées à son activité (fichiers clients, comptes clients, processus, données personnelles, etc.). En tant que
professionnel de l’immobilier vous êtes exposé à la perte, la destruction ou le vol de ces mêmes données. Vous risquez également une impossibilité d’exercer suite à un blocage de votre système
informatique (ex: menace d’extorsion, virus, etc.)

L’assurance cybersécurité offre une indemnisation en cas de pertes liées à une interruption de votre activité suite à une cyber-attaque. Le déclenchement des garanties se fait par simple appel à la
plateforme d’assistance. En cas de cyber-incidents, Galian vous met en relation avec des experts qui vous accompagnent depuis la découverte de l’incident jusqu’à sa réparation. En cas de crise, vous disposez également de l’appui de cabinets d’avocats qui vous aideront à prendre les meilleures décisions pour assurer la pérennité de votre activité. Ainsi, les impacts financiers sont limités et,
grâce aux conseils d’experts, vous aurez la possibilité de mettre en oeuvre une stratégie de communication pour protéger votre e-réputation.

Enfin, Galian propose différentes formules d’assurance, avec différents plafonds annuels de garanties selon le chiffre d’affaires global de l’entreprise. Les offres sont donc adaptées selon les besoins de l’entreprise. 

En conclusion, se protéger face à la cybercriminalité est devenu une nécessité incontournable pour les entreprises. La nouvelle réglementation bientôt en vigueur et les risques liés à une cyber-attaque sont trop importants pour être négligés. Grâce à l’assurance contre le risque de cybercriminalité de Galian, les professionnels bénéficient dorénavant d’une couverture complète contre les cybers risques, minimisant les dégâts financiers liés à votre activité en ligne.

[1] Source : CESIN : Club des experts de la sécurité, de l’information et du numérique

 

TEMP.Periscope : Des pirates Chinois, amateurs d’éléctions présidentielles ?

Il n’y aurait pas que les pirates Russes amateurs d’éléctions ? Le groupe d’espionnage chinois TEMP.Periscope cible le Cambodge avant les élections de juillet 2018, et révèle un large éventail d’activités au niveau mondial.

TEMP.Periscope – La société américaine FireEye, une des « sources » des médias concernant les « pirates Russes« , annonce avoir examiné une série d’activités du groupe d’espionnage chinois TEMP.Periscope, qui révèlent un intérêt majeur pour les événements politiques au Cambodge, illustré par des cyber attaques actives contre de multiples acteurs cambodgiens liés au système électoral du pays. Ceci comprend des cyber attaques contre des entités gouvernementales cambodgiennes chargées du contrôle des élections, ainsi que le ciblage de figures de l’opposition. Cette campagne a lieu alors que se préparent les élections générales dans le pays, qui auront lieu le 29 juillet prochain. TEMP.Periscope a utilisé la même infrastructure pour une série d’activités visant des cibles plus traditionnelles, dont l’industrie de la défense aux Etats Unis et une société de l’industrie chimique en Europe. Voir notre article précédent consacré au ciblage par le même groupe de sociétés d’ingénierie et de transport maritime aux Etats Unis.

Gloabalement, selon FireEye, cette activité indique que le groupe exploite une importante architecture d’intrusion et un large éventail d’outils, et cible des victimes très diverses, ce qui est en ligne avec la stratégie traditionnelle des acteurs chinois en matière d’APT (menaces persistantes avancées). Nous pensons que cette activité fournit au gouvernement chinois une visibilité étendue sur les élections cambodgiennes et les actions du gouvernement de ce pays. De plus, ce groupe est clairement capable de mener simultanément plusieurs intrusions à grande échelle ciblant un large éventail de types de victimes.

Notre analyse a également renforcé notre affirmation que ces activités peuvent être attribuées à ce groupe de pirates chinois. Nous avons observé les outils que nous avions précédemment attribués à ce groupe, les cibles visées sont en ligne avec ses actions passées et sont également très similaires aux operations APT connues menées par le Chine. En outre, une adresse IP originaire de Hainan en Chine a été enregistrée pour des activités C2 (command and control).

TEMP.Periscope en bref

Actif depuis au moins 2013, TEMP.Periscope s’est principalement intéressé à des cibles du secteur maritime dans de nombreux domaines, dont l’ingénierie, le transport, la fabrication, la défense, les agences gouvernementales et la recherche universitaire. Toutefois, le groupe a également ciblé des services de consulting et les industries high tech, de la santé et des medias. Ses cibles identifiées sont principalement basées aux Etats Unis, même si des organisations en Europe et au moins une à Hong Kong ont également été touchées. TEMP.Periscope coincide en termes de ciblage, ainsi que de tactiques, techniques et procédures (TTPs), avec le groupe TEMP.Jumper.

Description de l’incident

FireEye a analysé trois serveurs qu’il pense être contrôlés par TEMP.Periscope, ce qui lui a permis d’obtenir des informations sur les objectifs et les tactiques opérationnelles du groupe, ainsi qu’un grand nombre de données techniques d’attribution/validation. Ces serveurs était “open indexés” et donc accessibles par quiconque sur l’Internet public, sans exiger la moindre identification. Ce type d’erreur permet d’obtenir des informations intéressantes sur les activités d’un groupe car, à la différence de données contenues dans des messages de spear phishing, des acteurs malveillants n’anticipent pas que ces données puissent être analysées. L’analyse de FireEye couvre la période allant d’avril 2017 jusqu’à aujourd’hui, la plupart des opérations actuelles étant concentrées sur les élections au Cambodge. Pour l’heure, nous retenons les domaines concernés.

Deux serveurs, Domain 1 et Domain 2, fonctionnent comme des serveurs C2 et des sites d’hébergement traditionnels, alors que le troisième, Domain 3, fonctionne comme un serveur SCANBOX actif. Les serveurs C2 contenaient à la fois les logs et le malware. Une étude des trois serveurs a révélé une adresse IP d’un acteur potentiel située à Hainan en Chine, et des données volées provenant d’attaques potentielles ciblant d’autres industries et secteurs dont l’éducation, l’aviation, la chimie, la défense, les administrations gouvernementales, le monde maritime et le high tech dans de multiples régions du monde. Les fichiers sur les serveurs comprenaient des malwares nouveaux (DADBOD, EVILTECH) et précédemment identifiés (AIRBREAK, EVILTECH, HOMEFRY, MURKYTOP, HTRAN, and SCANBOX ) utilisés par TEMP.Periscope.

Attaques sur les entités liées aux élections cambodgiennes

L’analyse des logs des victimes associées avec les serveurs identifiés a révélé des attaques ciblant de multiples entités cambodgiennes, principalement celles liées aux élections de juillet 2018. De plus, un email de spear phishing séparé analysé par FireEye a mis en évidence une action simultanée ciblant des figures de l’opposition au Cambodge. L’analyse a révélé que des organisations gouvernementales cambodgiennes et des individus ciblés avaient été attaqués comme la Commission Nationale des Elections, Ministère de l’Intérieur, Ministères des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Sénat du Cambodge, Ministère de l’Economie et des Finances. Des membres du Parlement représentant le Parti cambodgien du Sauvetage National. De multiples personnalités cambodgiennes partisans des droits de l’homme et de la démocratie ayant écrit des articles critiquant le parti actuellement au pouvoir. Deux diplomates cambodgiens en poste à l’étranger et de multiples organes de presse au Cambodge.

Le Domain 2 a été identifié comme le serveur C2 pour un malware AIRBREAK attaché à un message leurre envoyé à Monovithya Kem, Directeur Général Adjoint, Affaires Publiques, Parti Cambodgien du Sauvetage National (CNRP), et à la soeur de Ken Sokha, leader (emprisonné) d’un parti cambodgien de l’opposition. Le document leurre prétend provenir de LICADHO (une ONG cambodgienne fondée en 1992 pour promouvoir les droits de l’homme).

Une infrastructure également utilisée pour des opérations contre des entreprises privées

’infrastructure décrite plus haut a également été utilisée contre des entreprises privées en Asie, en Europe et en Amérique du Nord. Ces entreprises appartiennent à des industries très diverses, dont l’éducation, l’aviation, la chimie, le monde maritime et le high tech. Beaucoup de ces attaques sont en ligne avec les activités précédentes de TEMP.Periscope en direction des secteurs du maritime et de la défense. Toutefois, nous avons également découvert une attaque visant une société européenne dans la chimie très implantée en Asie, ce qui démontre que ce groupe est une menace pour des entreprises partout dans le monde, et particulièrement celles ayant des intérêts en Asie.

Un malware MURKYTOP de 2017 et des données contenues dans un fichier lié au domain 1 suggère qu’une entreprise impliquée dans l’industrie de la défense aux Etats Unis, peut être en lien avec la recherche maritime, a également été attaquée. De plus, des attaques probables d’une entreprise du secteur américain de la défense et d’une entreprise européenne dans la chimie ayant des bureaux en Asie ont été découvertes sur les serveurs “open indexés”.

Les Downloaders et Droppers AIRBREAK révèlent des indicateurs leurres

Les noms de fichiers pour les downloaders AIRBREAK trouvés sur les sites “open indexés” suggèrent aussi un intérêt marqué pour des cibles associées à la géopolitique liée à l’Asie orientale. De plus, l’analyse des sites downloaders AIRBREAK a révélé un serveur associé qui souligne l’intérêt de TEMP.Periscope pour la politique au Cambodge. Les downloaders AIRBREAK redirigent les victimes vers les sites indiqués pour afficher un document légitime mais leurre tout en téléchargeant un contenu malveillant AIRBREAK à partir d’un des serveurs C2 identifiés. A noter que le site hébergeant les documents légitimes n’a pas été compromis. Un domaine C2 supplémentaire, partyforumseasia[.]com, a été identifié comme la fonction de rappel (callback) pour un downloader AIRBREAK référençant le Parti Cambodgien du Sauvetage National.

Le serveur SCANBOX utilisé pour prévoir des opérations futures

e serveur SCANBOX actif, Domain 3, héberge des articles liés à la campagne actuelle au Cambodge et à des opérations plus larges. Les articles trouvés sur le serveur indiquent le ciblage d’intérêts liés à la géopolitique Etats Unis – Asie orientale, à la Russie et à l’OTAN. Les victimes sont probablement attirées sur le serveur SCANBOX soit via une attaque stratégique de site web soit via des liens malicieux dans des emails ciblés, l’article étant présenté comme un leurre. Les articles proviennent de contenus open source disponibles directement en ligne.

La suite de malwares de TEMP.Periscope

L’analyse du catalogue de malwares contenus sur les trois serveurs révèle une suite classique de contenus malveillants utilisés par TEMP.Periscope, dont les signatures d’AIRBREAK, MURKYTOP, et de HOMEFRY. De plus, l’enquête de FireEye a révélé de nouveaux outils, EVILTECH et DADBOD.

Les données contenues dans les logs renforcent l’attribution à la Chine

FireEye suit les activités de TEMP.Periscope depuis 2013 et de multiples facteurs nous conduisent à affirmer qu’il agit au nom du gouvernement chinois. Notre analyse des serveurs et des données associées dans cette dernière campagne renforcent cette affirmation. Les données du log d’accès au panneau de contrôle indique que les opérateurs sont probablement basés en Chine et travaillent sur des ordinateurs fonctionnant en langue chinoise. Les cibles historiques de TEMP.Periscope restent cohérentes avec les objectifs du gouvernement chinois, et les outils qu’il utilise sont cohérents avec ceux utilisés par de nombreuses autres équipes chinoises. Un log sur le serveur a révélé des adresses IP qui avaient été utilisées pour se connecter au logiciel employé pour communiquer avec le malware implanté sur des machines victimes. L’une de ces adresses IP, 112.66.188.xx, est située à Hainan, en Chine. D’autres adresses appartiennent à des serveurs virtuels privés, mais des éléments indiquent que les ordinateurs utilisés pour se connecter sont configurés pour fonctionner en chinois.

Perspectives et Implications

Les operations révélées ici fournissent un nouvel éclairage sur les activités de TEMP.Periscope. Nous connaissions déjà l’intérêt de cet acteur pour les affaires maritimes, mais cette campagne malveillante apporte des indications supplémentaires indiquant que ce groupe va cibler le système politique de pays possédant une importance stratégique. Le Cambodge a été un supporter fiable de la position de la Chine dans le Sud de la Mer de Chine au sein de forums internationaux tels que l’ASEAN, et figure parmi les partenaires importants du pays. Bien que le Cambodge soit classé comme Autoritaire dans le Democracy Index de The Economist, le récent renversement surprise du parti au pouvoir en Malaisie peut motiver la Chine à surveiller étroitement les élections du 29 juillet au Cambodge.

Le ciblage de la commision électorale est particulièrement significatif, en raison du rôle stratégique qu’elle joue pour inciter les gens à voter. Nous n’avons pas encore suffisamment d’informations expliquant pourquoi cette organisation a été attaquée – simplement pour récolter des informations ou dans le cadre d’une opération plus complexe. Quelle que soit la raison, cet incident est l’exemple le plus récent de l’implication aggressive d’un état nation dans les processus électoraux dans le monde. Bien que des activités liées à des élections aient seulement été découvertes en Asie du Sud Est, ce serait une erreur d’assumer que ces menaces ne peuvent pas se reproduire ailleurs.

Nous pensons que TEMP.Periscope va continuer à cibler un large éventail d’entités gouvernementales, d’organisations internationales et d’entreprises privées, particulièrement celles travaillant dans l’ingénierie ou des processus chimiques utilisés par des navires. Nous ne pensons pas qu’il va modifier beaucoup voire même un seul élément révélé par cette enquête, mais il continuera probablement à développer de nouvelles architectures d’intrusion via de nouveaux domaines, sites compromis, certificats et outils. FireEye prévoit que ces intrusions vont se poursuivre et monter en puissance aussi longtemps que le groupe y trouvera un intérêt.

cyberattaque : 13% des chefs d’entreprise s’estiment mieux armés contre le risque cyber en tirant les leçons des sinistres du passé

Une étude mondiale menée par « The Economist Intelligence Unit (EIU) » et sponsorisée par Willis Towers Watson, révèle que les dirigeants restent dubitatifs sur la réelle mise en œuvre de solutions correctrices à la suite d’une cyberattaque.

D’après les résultats de la récente enquête publiée par « The Economist Intelligence Unit » (EIU), réalisée avec le concours de Willis Towers Watson, en matière de cyber risques, la grande majorité des dirigeants dans le monde considère que leur entreprise ne tire pas assez de leçons du passé. L’EIU a interrogé plus de 450 entreprises du monde entier au sujet de leurs stratégies appliquées et aux défis rencontrés dans l’élaboration d’organisations « cyber-résilientes ». D’un côté, la plupart des sociétés se considèrent réactives et efficaces pour répondre à un sinistre cyber. De l’autre, seules 13% d’entre elles se déclarent réellement performantes, et ce car elles prennent en compte les leçons tirées des incidents du passé dans leurs stratégies de cyber-résilience.

L’enquête a par ailleurs révélé que les administrateurs et les dirigeants trouvent rarement d’accord sur les réponses à apporter au risque cyber. Comment rendre l’organisation cyber-résiliente ? Avec quels fonds financer les investissements ? Quelles sont les entités de l’entreprise les plus risquées ?
La vision de ce qu’est la préparation au risque cyber est également variable selon les zones géographiques. Les entreprises d’Amérique du Nord contrastent fortement avec leurs homologues asiatiques et, dans une certaine mesure avec l’Europe. Ces dernières appréhendent différemment la fréquence et l’impact des attaques cyber et s’affirment plus confiantes dans leur capacité à surmonter une intrusion dans leur système.

Parmi les autres conclusions clés du rapport, les dépenses des entreprises en cyber-résilience représentent environ 1,7% de leurs revenus et 96% des membres du conseil d’administration considèrent que ce montant est insuffisant. Les entreprises nord-américaines sont celles qui dépensent le plus pour se protéger des risques cyber (2 à 3% des revenus contre 1 à 2%, voire moins, pour les autres régions). Aucune solution de cyber-protection ne se démarque des autres. Les investissements dans les technologies de cyber-défense et le recrutement de compétence IT spécifiques obtiennent des scores comparables. 3 régions sur 4 estiment que la supervision du risque cyber doit être confiée au « conseil d’administration dans son ensemble ». Seule l’Europe se distingue en confiant cette responsabilité à une équipe dédiée à ce risque.

Pour Anthony Dagostino, Responsable Monde de l’activité cyber chez Willis Towers Watson, « il est important que les entreprises comprennent que résister au risque cyber n’est pas facultatif. La gestion de cette menace reste encore trop confinée à certains rôles alors qu’elle relève de la responsabilité de tous. Le conseil d’administration devrait mettre en évidence les besoins d’avoir un cadre formel pour contrer la menace cyber et les dirigeants de l’entreprises devraient mettre en œuvre ce cadre en impliquant toutes les parties, de la DSI, à la gestion des risques, en passant par le département juridique, la mise en conformité… »

Guillaume Deschamps, Directeur des Lignes Financières (FINEX) en France, ajoute : « les entreprises ont besoin d’une gestion du risque beaucoup plus intégrée qu’elle ne l’est aujourd’hui. S’il est vrai que la technologie continuera à jouer un rôle crucial dans la défense les entreprises, n’oublions pas que plus de la moitié des intrusions sont dues à des mauvais réflexes des collaborateurs et au manque de compétences dans les équipes en charge de la protection cyber. C’est pourquoi il faut que les entreprises mettent les investissements dans la sensibilisation de leur capital humain et la souscription de contrats d’assurances cyber à l’ordre du jour de leur conseil d’administration ».

HMA! renforce la vie privée des internautes et permet l’accès à du contenu restreint en ligne

Quand le RGPD restreint la liberté d’expression ! En mai dernier, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) est entré en vigueur, offrant plus de transparence sur la collecte des données et des droits plus importants en termes de vie privée pour les Européens. Pourtant, comme le révélait alors une récente étude menée par HideMyAss!, près de la moitié des français (48 %) ne considèrent pas la vie privée comme un droit fondamental.

Le RGPD restreint la liberté d’expression ? Ils sont cependant 66 % à penser que le gouvernement, les fournisseurs d’accès à internet et les services de police peuvent accéder, à leur insu, à l’historique des sites qu’ils ont visité, et de leurs activités en ligne.

Pour répondre aux besoins des consommateurs soucieux du respect de leur vie privée, HMA! propose une couche d’anonymat supplémentaire lors de la navigation en ligne via son service gratuit Proxy Web. Cette fonctionnalité permet de masquer l’adresse IP d’un internaute et de lui en attribuer une nouvelle, afin d’acheminer le trafic web vers d’autres serveurs et adresses IP. Cela signifie que son adresse IP, qui représente également son identité en ligne, devient beaucoup plus difficile à repérer ou à suivre. En outre, la toute dernière version de HMA! est fournie via le protocole HTTPS, garantissant ainsi le cryptage des activités en ligne.

Elle permet également d’accéder à du contenu restreint. Un citoyen Européen pourra par exemple lire le Los Angeles Times, le New-York Daily News ou encore le Chicago Tribune, grâce à l’utilisation du Proxy Web. Impossible en effet de faire sans, car ces médias ont bloqué l’accès aux internautes basés en Europe, suite à l’entrée en vigueur du RGPD.

Un Proxy Web n’a cependant pas les mêmes fonctions qu’un réseau privé virtuel (VPN). Ce dernier devra en effet être envisagé par un internaute s’il recherche un anonymat en ligne avancé et une protection contre les regards indiscrets. En revanche, dans le cas où il veut se procurer un outil lui permettant de contourner la « censure locale » et de bénéficier d’un niveau convenable de confidentialité lors de sa navigation sur Internet, un Proxy Web constitue un bon point de départ.

Plus fort qu’un ransomware, le cryptominage devient le summum du lucratif

À la différence d’un rançongiciel, ou ransomware, qui exige la participation des victimes, le cryptominage pirate, ou cryptojacking,est très difficile à détecter et s’exécute sur les systèmes informatiques quasiment à l’insu de leurs utilisateurs.

La cybercriminalité est une activité extrêmement lucrative : cette économie florissante génèrerait chaque année, si l’on en croit de récentes estimations, 1 500 milliards de dollars de recettes. Un montant astronomique dont les cybercriminels font leurs choux gras, d’autant plus que le retour sur investissement maximal est obtenu au prix d’un minimum d’efforts et que les risques de sanctions encourues sont quasi-nuls.

Dans ce contexte, il n’est guère surprenant que le cryptojacking, c’est-à-dire l’emploi non autorisé des ressources informatiques d’un tiers pour fabriquer (ou miner) de la cryptomonnaie, ait ravi au ransomwarela première place au classement des outils favoris des cybercriminels Le ransomware a en également souffert de la volatilité du BitCoin avec son modèle économique basé sur des attaques rapides et répétées ciblant des paiements modiques

Alliés à la recherche continue de nouvelles techniques d’attaques toujours plus rentables, ce contexte a hissé le cryptojackingen tête des enjeux de sécurité informatique en 2018, que ce soit pour les entreprises ou les particuliers. Examinons en détail les facteurs à l’origine de ce basculement.

Rentabilité accrue

Unis dans le minage… Sachant que la capitalisation boursière des cryptomonnaies avoisine les 500 milliards de dollars, le cryptojackings’avère extrêmement intéressant pour les cybercriminels : il ne nécessite pas de compétences techniques poussées et, contrairement aux rançongiciels, offre une rentabilité potentielle de 100 %. Une fois compromise, la machine infectée peut aussitôt s’atteler au minage de cryptomonnaie en mode furtif, indépendamment de sa puissance de traitement ou de sa localisation géographique : même les systèmes d’entrée de gamme servent cette cause puisque c’est l’envergure du réseau de machines compromises et, par conséquent, la puissance de calcul totale qui importent vraiment. De plus, si les assaillants réfrènent leurs ardeurs et adaptent leur programme de minage de manière à ne pas ponctionner l’intégralité des ressources processeur (jusqu’à mettre hors service votre appareil sous Android), l’attaque peut se poursuivre par des moyens détournés et passer inaperçue durant un long moment.

Surface d’attaque omniprésente

Une plate-forme de minage unique… L’omniprésence de la surface d’attaque représente un autre aspect important. Qui que vous soyez, où que vous vous trouviez, le minage est à votre portée… Peu importe que le « mineur », ce composant malveillant, soit injecté dans un appareil mobile, un ordinateur personnel, un serveur, une instance dans le cloud, voire un objet connecté (appareil photo, réfrigérateur ou ventilateur). Quel que soit le système d’exploitation, les assaillants peuvent tirer parti de ses cycles processeur à des fins illégitimes. Même des objets connectés dotés d’une puissance de traitement limitée peuvent faire l’affaire : le botnet Mirai nous a appris ce dont sont capables des réseaux IoT œuvrant de concertpar milliers, simultanément. Et ce n’est pas une coïncidence si une variante a été testéepour le minage de cryptomonnaie ; ce même botnet a d’ailleurs donné naissance à Satori, un fork infectant les plates-formes de minage pour mieux dérober les identifiants à leurs propriétaires. De fait, le piratage de multiples objets connectés s’avère lucratif : d’après de récentes estimationsl’infection de 15 000 accessoires connectés à Internet permet de fabriquer l’équivalent de 1 000 dollars en cryptomonnaie en quatre jours seulement. Pas mal du tout, sachant que d’ici à 2020, il faudra composer avec plus de 20 milliardsd’objets connectés.

Mécanismes d’infections multiples

Tous les chemins mènent à la mine… La rentabilité élevée et l’omniprésence de la surface d’attaque ne sont pas les seuls facilitateurs du cryptojacking. Étant donné que des « mineurs » malveillants peuvent être injectés dans la quasi-totalité des appareils, de multiples vecteurs d’infections peuvent être utilisés : les attaques par force brute, les vulnérabilités non corrigées ou les sites web compromis (cryptominage furtif) font partie des techniques employées jusqu’à présent. Jetez un œil à lachronologiedes cyberattaques relevées mensuellement, et vous serez surpris par la créativité dont font preuve les assaillants toujours soucieux de trouver de nouveaux moyens de perpétrer des attaques de type cryptojacking.

La compromission des serveurs s’exerce de diverses manières pour l’injection de « mineurs » : depuis les attaques « classiques » par force brute utilisant des authentifiants par défaut (exemple d’une campagne récente ciblant plusieurs milliers de sites Magento) jusqu’à l’exploitation de vulnérabilités non corrigées sur Oracle WebLogic (CVE 2017-10271), Apache Struts (CVE-2017-5638), DotNetNuke (CVE-2017-9822), OrientDB (CVE-2017-11467), Jenkins CI (CVE-2017-1000353), les serveurs JBoss (CVE-2017-12149) et Apache Solr (CVE-2017-12629), entre autres exemples.

Les vulnérabilités non corrigées servent également à la compromission de clients, créant de nouvelles machines esclaves pour les botnets cryptomineurs. Le botnet Smomirnu et le maliciel Wannamine sont deux exemples de menaces exploitant la triste célèbre vulnérabilité EternalBlue (CVE-2017-144) pour se propager. Même des logiciels malveillants existants peuvent être réécritspour miner de la cryptomonnaie, ou pour ajouter cette « fonctionnalité » à d’autres.

En réalité, les postes clients sont encore plus exposés puisqu’ils peuvent miner des cryptodevises rien qu’en consultant une page web hébergeant un mineur JavaScript ; c’est le cas de Coinhive, qui mine une cryptomonnaie baptisée Monero (XMR). La principale raison est que, hormis la préservation de l’anonymat assurée par cette blockchain, l’algorithme servant au calcul des hashcodes, baptisé Cryptonight, a été conçu pour une exécution optimale avec des processeurs grand public(quelle coïncidence !). Une occasion bien trop favorable pour ne pas être saisie par des criminels constamment aux aguets, en quête de vulnérabilités leur permettant d’injecter Coinhive : Los Angeles Timeset Blackberry Mobilesont deux exemples de sites web de renom ayant été compromis à cette fin en 2018. Sans parler des discrètes options d’opt-in proposées par Coinhive qui n’ont jamais été respectées dans ces cas de figure.

Pour autant, il ne s’agit là que de la partie émergée de l’iceberg, l’ampleur, l’omniprésence et la constance des campagnes de cryptominage pirate ne faisant que se renforcer au fil de vos pérégrinations sur Internet. Le mode opératoire aujourd’hui adopté par les cybercriminels est du même ordre que la publicité malveillante (minevertising), se caractérisant par l’injection de code Coinhive dans des publicités diffusées par des plates-formes telles qu’AOL ou Google DoubleClick (deux exemples se sont produits en 2018). Que l’utilisateur quitte la page compromise ou ferme son navigateur (ou, du moins, pense le fermer) n’a même aucune importance puisque le code malveillant peut être dissimulé dans une minuscule fenêtre non sollicitée s’affichant à l’arrière-plan (« pop-under »), derrière la barre des tâches Windows, le rendant omniprésent et invisible à l’utilisateur. Dans certains cas, des extensions malveillantes de navigateur ont également injecté(es)Coinhive directement dans ce dernier.

Rôle du cloud

Le soleil finit toujours par percer les nuages… Sur la listedes cinq attaques les plus dangereuses présentée par le SANS Institute lors de la dernière RSA Conference figurent à la fois les fuites de données stockées dans le cloud et la monétisation des systèmes compromis via des cryptomineurs. Les fuites dans le cloud sont souvent la conséquence de configurations inadéquates (autorisations inappropriées ou absence de protection adéquate par mot de passe). Outre le vol de données, ces mêmes erreurs de configurations peuvent être mises à profit par des escrocs pour faire monter en régime leurs propres instances et miner ainsi de la cryptomonnaie aux dépens de la victime, en ayant la quasi-certitude que cette dernière ne détecte rien. Du moins jusqu’à ce qu’elle reçoive sa facture d’électricité. La redoutable association des deux techniques d’attaques répertoriées par le SANS Institute a d’ores et déjà fait certaines victimes de renom, comme Tesla, dont le cloud public a servi au minage de cryptomonnaie.
Il faut également composer avec d’autres risques. Les mineurs peuvent faire appel à des services cloud connus pour s’infiltrer plus rapidement au sein des entreprises (l’équipe Netskope Threat Research Labs a mis au jour un mineur Coinhive résidant sur une instance Microsoft Office 365 OneDrive for Business), ou se soustraire à la détection (commeZminerqui télécharge des charges utiles depuis le service de stockage cloud Amazon S3).

Recommandations d’ordre général

Quelques mesures peuvent être prises pour contrer la menace grandissante du cryptojacking.

1. Régir l’usage du web au moyen d’une plate-forme de protection contre les menaces effective à plusieurs niveauxcomme Netskope for Web, capable d’unifier la sécurité SaaS, IaaS et web de manière centralisée.

2. Détecter les cryptomineurs dans le cloud et y remédier, au moyen d’une solution CASBsensible aux menaces telle que Netskope : veiller au respect de règles régissant l’utilisation de services non autorisés, ainsi que d’instances non autorisées de services cloud autorisés afin de bloquer les attaques hybrides sur plusieurs niveaux dès lors que la charge utile est téléchargée d’un service cloud.

3. Exemples de règles à faire appliquer :
• Analyser tous les transferts opérés vers des applications cloud autorisées à partir d’équipements non administrés afin d’y rechercher d’éventuels logiciels malveillants.
• Analyser tous les transferts opérés vers des applications cloud autorisées à partir d’équipements distants afin d’y rechercher d’éventuels logiciels malveillants. Analyser tous les téléchargements effectués à partir d’applications cloud non autorisées dans cette même optique.
• Analyser tous les téléchargements effectués à partir d’instances non autorisées d’applications cloud autorisées afin d’y rechercher d’éventuels logiciels malveillants. Appliquer des actions de mise en quarantaine/blocage sur la détection de logiciels malveillants afin de réduire l’impact côté utilisateurs.
• Bloquer les instances non autorisées d’applications cloud autorisées/connues afin d’empêcher les assaillants d’abuser de la confiance des utilisateurs dans le cloud. Si cette mesure peut sembler restrictive, elle limite considérablement les tentatives d’infiltration de malwares via le cloud.

4. Déployer une solution CASB capable de réaliser une évaluation de sécurité continueet d’effectuer un suivi de votre configuration IaaS/PaaS. Autrement dit de prendre en compte les configurations d’infrastructure inadéquates et les vulnérabilités susceptibles d’entraîner des compromissions et l’installation ultérieure de cryptomineurs, ou d’instances malveillantes destinées au minage de cryptomonnaie.

5. Bien évidemment, faire en sorte de mettre en place un processus de gestion efficace des correctifs pour les clients et les serveurs. Vérifier que l’antivirus d’entreprise est à jour, et que les dernières versions et les derniers correctifs sont installés.

6. Favoriser l’utilisation responsable des ressources de l’entreprise :
• Rappeler aux utilisateurs de ne pas exécuter de macros non signées, ni des macros provenant d’une source non fiable, à moins qu’ils ne soient absolument certains de leur caractère inoffensif
• Rappeler aux utilisateurs de ne pas exécuter de fichier, à moins qu’ils ne soient absolument certains de leur caractère inoffensif
• Mettre en garde les utilisateurs contre l’ouverture de pièces jointes, quels que soient les extensions ou noms de fichiers

7. Les bloqueurs de publicités ou extensions de navigateur comme NoScriptpeuvent contribuer à mettre obstacle au cryptominage pirate. Certaines extensions de navigateur publiées récemment peuvent bloquer des mineurs JavaScript comme CoinHive ; prenez soin, néanmoins, de n’installer des extensions dignes de confiance, celles qui se révèlent douteuses étant également couramment employées pour injecter des cryptomineurs à l’intérieur du navigateur directement.

8. Les administrateurs peuvent créer des règles de pare-feu pour bloquer les pools de bitcoins dont il est question dans l’article Wikipedia. (Paolo Passeri, Global Solutions Architech chez Netskope)

Les stratagèmes d’ingénierie sociale liés aux cryptomonnaies ont rapporté aux cybercriminels près de 10 millions en 2017

Des experts ont mis à jour un type de fraude relativement nouveau : le développement des cryptomonnaies n’attire pas seulement les investisseurs mais aussi des cybercriminels poussés par l’appât du gain. Au cours du premier semestre 2018, les produits de la société ont bloqué plus de 100 000 événements déclencheurs liés à des cryptomonnaies, sur de faux sites et d’autres plateformes. Chacune de ces tentatives visait à leurrer un nombre croissant d’utilisateurs crédules par des stratagèmes frauduleux.

Le phénomène des cryptomonnaies et l’engouement qu’elles suscitent ne sont pas passés inaperçus des cybercriminels. Pour réaliser leurs noirs desseins, ceux-ci emploient généralement des techniques classiques de phishing mais vont souvent au-delà des scénarios « ordinaires » que nous connaissons. En s’inspirant des investissements ICO (Initial Coin Offering) et de la distribution gratuite de cryptomonnaies, les cybercriminels ont pu abuser aussi bien de l’avidité des détenteurs de monnaie virtuelle que de la naïveté des néophytes.

Certaines des cibles plus prisées sont les investisseurs ICO, qui cherchent à placer leur argent dans des start-ups dans l’espoir d’en tirer profit à l’avenir. A leur intention, des cybercriminels créent de fausses pages web imitant les sites de projets ICO officiels ou bien tentent d’accéder à leurs contacts de façon à pouvoir diffuser un message de phishing contenant le numéro d’un e-portefeuille et incitant les investisseurs à y envoyer leurs cryptomonnaies. Les attaques les plus fructueuses se servent de projets ICO bien connus. Par exemple, en exploitant l’ICO Switcheo au moyen d’une proposition de distribution gratuite de cryptomonnaies, des malfaiteurs ont dérobé l’équivalent de plus de 25 000 dollars après avoir propagé un lien via un faux compte Twitter.

Autre exemple, la création de sites de phishing pour le projet ICO OmaseGo a permis à des escrocs d’empocher plus de 1,1 million de dollars dans cette cryptomonnaie. Les cybercriminels ont été tout aussi intéressés par les rumeurs entourant l’ICO Telegram, ce qui a eu pour effet l’apparition de centaines de sites factices destinés à recueillir de prétendus « investissements ».

Une autre tendance répandue porte sur des escroqueries aux faux dons de cryptomonnaie. La méthode la plus courante consiste à demander aux victimes de faire cadeau d’une petite somme en monnaie virtuelle, en leur faisant miroiter un gain bien plus élevé dans cette même monnaie à l’avenir. Les malfrats vont même jusqu’à utiliser les comptes de personnalités réputées sur les réseaux sociaux, telles que l’homme d’affaires Elon Musk ou le fondateur de la messagerie Telegram, Pavel Durov. En créant de faux comptes et en s’en servant pour répondre aux tweets d’utilisateurs de bonne foi, les escrocs réussissent à tromper des internautes.

Selon les estimations approximatives de Kaspersky Lab, des cybercriminels seraient parvenus l’an dernier à engranger plus de 21 000 ETH (la cryptomonnaie Ether, qui utilise la blockchain générée par la plate-forme Ethereum), soit plus de 10 millions de dollars au cours actuel, grâce aux stratagèmes que nous venons de décrire. Cette somme ne tient même pas compte des attaques de phishing classiques ou des cas de génération d’une adresse individuelle pour chaque victime.

« Notre étude révèle que les cybercriminels sont passés maîtres dans l’art d’actualiser et de développer leurs ressources afin d’obtenir un maximum de résultats de leurs attaques de phishing liées aux cryptomonnaies. Ces nouveaux stratagèmes de fraude reposent sur des méthodes élémentaires d’ingénierie sociale mais se distinguent des attaques de phishing habituelles car ils peuvent rapporter des millions de dollars à leurs auteurs. Les succès obtenus par ces escrocs donnent à penser qu’ils savent comment exploiter le facteur humain, l’un des éternels maillons faibles de la cybersécurité, pour profiter du comportement des utilisateurs », commente Nadezhda Demidova, analyste en contenus web chez Kaspersky Lab.

Les chercheurs conseillent aux utilisateurs d’observer quelques règles élémentaires afin de protéger leurs avoirs en cryptomonnaie :
· Rappelez-vous que rien n’est jamais gratuit et que les offres qui paraissent trop belles pour être vraies doivent être traitées avec scepticisme.
· Vérifiez auprès de sources officielles les informations concernant la distribution gratuite de cryptomonnaies. Par exemple, si vous remarquez une distribution pour le compte de l’écosystème de blockchain Binance, piraté récemment, rendez-vous sur le site officiel pour y obtenir des éclaircissements.
· Vérifiez si des tiers sont liés au portefeuille vers lequel vous envisagez de transférer vos économies. L’une des solutions consiste à faire appel à des navigateurs de blockchain, tels que etherscan.io ou blockchain.info, qui permettent aux utilisateurs de visualiser des informations détaillées sur toute transaction en cryptomonnaie et de déterminer si le portefeuille risque d’être dangereux.
· Vérifiez toujours les liens et données affichés dans la barre d’adresse du navigateur, par exemple que vous y lisez bien « blockchain.info », et non « blackchaen.info ».
· Conservez l’adresse de votre e-portefeuille dans un onglet et accédez-y depuis ce dernier, ce qui évitera une erreur de saisie dans la barre d’adresse, susceptible de vous faire aboutir accidentellement à un site de phishing.

COMMENT SÉCURISER LES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES (PME) ?

Les petites et moyennes entreprises (PME) sont devenues une cible facile, lucrative et croissante pour les cyberattaquants.

D’après l’étude du Ponemon Institute 2017, plus de 61% des PME ont été victimes d’une violation de données au cours des 12 derniers mois contre 55% en 2016. Même si de nombreuses PME sont conscientes du risque, elles trouvent difficile d’obtenir des mesures de sécurité efficaces en place.

Défis auxquels sont confrontées les PME

La plupart des PME n’ont pas suffisamment de défenses en place pour protéger, détecter ou réagir aux attaques, ce qui les rend faciles à attaquer. En réalité, l’étude du Ponemon Institute a constaté que seulement 14% des PME considèrent leur propre sécurité comme «très efficace».

  • Manque de ressources
  • Manque d’expertise
  • Manque d’information et de formation
  • Manque de temps

A cause de cela, la majorité des PME se focalise sur une sécurité protectrice. Elles mettent en place un antivirus, des filtres de messagerie, une liste blanche des applications et peut-être un système de détection d’intrusion ou d’authentification à deux facteurs pour les comptes les plus privilégiés.

Il n’y a pas de mal à cela. Ces mesures de protection et de détection doivent évidemment être mises en place, mais cela ne suffit pas. Malgré tous ces efforts, la compromission persistera. Les attaquants s’améliorent, cherchent de nouvelles façons d’attaquer et le problème est que personne ne le détecte. Et s’il n’y a pas de détection, il n’y a pas non plus de réponse.

Développer une stratégie de sécurité proactive adatée aux PME

Une stratégie de protection doit être validée au fil du temps si elle se veut être efficace. «Détection et réaction» devrait être utilisé pour s’assurer que les mesures préventives fonctionnent – il faut repérer et réagir à une activité anormale ou suspecte.

Les PME ont besoin d’une défense conçue pour les grandes entreprises en termes de concentration et d’efficacité et adaptée aux PME en termes de mise en œuvre et d’utilisation. Cette infographie vous détaille 8 critères adaptés aux PME pour atteindre un impact maximum avec un minimum d’effort.

Ce qu’il faut aux PME c’est une stratégie de sécurité proactive. Elles doivent être en mesure d’identifier quand n’importe quel type d’acteur de menace essaie de frapper. Il existe un certain nombre d’indicateurs de compromission mais il est impossible de tout surveiller en même temps. Il convient donc de déterminer quel indicateur est le plus facilement détectable, tout en fournissant le meilleur indicateur de compromission.

La gestion des connexions – la solution pour les PME !

Une PME peut rechercher des compromis de plusieurs façons, mais au final, une vérité fondamentale ressort – un attaquant est incapable de faire quoi que ce soit dans votre organisation à moins de pouvoir compromettre un ensemble de informations d’identification internes.

Autrement dit: pas de connexion, pas d’accès.

Mais pour un administrateur de sécurité, il peut être fastidieux d’essayer d’identifier une activité suspecte lorsque l’adversaire dispose d’informations d’identification valides et autorisées.

Un indicateur de compromis inclut les anomalies de connexion suivantes:

  • Point de terminaison utilisé: le PDG ne se connecte jamais à partir d’une machine située dans le département comptabilité, n’est-ce pas?
  • Heure d’utilisation – Un utilisateur avec un travail de 9h à 17h se connectant un samedi à 3h du matin? Oui, c’est suspect.
  • Fréquence – Un utilisateur se connecte normalement une fois le matin et se déconnecte le soir, s’il est soudainement en train de se connecter et déconnecter plusieurs fois en très peu de temps, cela peut indiquer un problème.
  • Sessions simultanées – La plupart des utilisateurs se connectent à un seul point de terminaison. Voir un utilisateur se connecter soudainement à plusieurs terminaux simultanément est un indicateur évident.

La visibilité est la clé. En surveillant vos connexions, vous aurez une meilleure idée des risques auquel l’organisation est confrontée quotidiennement. Néanmoins, vous devez également mettre en place des contrôles pour limiter le comportement à risque si vous voulez que votre organisation commence à améliorer sa position en matière de sécurité et à limiter les risques de compromission.

Avec UserLock, les équipes informatiques peuvent s’assurer que les utilisateurs authentifiés sont ceux qu’ils prétendent être, même lorsque les identifiants sont compromis. Les tentatives de connexions qui ne satisfont pas aux restrictions établies sont automatiquement bloquées avant que tout dommage ne soit causé. Les outils de détection des risques alertent sur des activités suspectes offrant aux administrateurs informatiques la possibilité de réagir instantanément. Travaillant aux côtés d’Active Directory, UserLock étend la sécurité bien au-delà des stratégies de groupe et des fonctionnalités Windows natives.

Pour en savoir plus sur comment sécuriser les PME, lisez le livre blanc intitulé Le défi de sécuriser les petites et moyennes entreprises (PME).

Malware Zacinlo : outil pour fraude publicitaire

Un nouveau malware appelé Zacinlo, spécialisé dans la fraude publicitaire découvert. Il infecte le PC de l’utilisateur pour ensuite ouvrir des sessions de navigateur invisibles dans le but de charger des bannières publicitaires et de simuler des clics sur ces dernières, ou encore remplacer les publicités naturelles dans le navigateur par celles du pirate pour détourner les revenus publicitaires générés.

Cet adware a plusieurs caractéristiques qui ont attiré l’attention  :

  • Zacinlo contient un driver de type rootkit, qui se protège lui-même ainsi que ses autres composants. Celui-ci peut stopper des processus jugés dangereux pour le fonctionnement de l’adware, tout en empêchant son arrêt ou sa suppression. Les chercheurs ont également relevé la présence de fonctionnalités « man-in-the-browser » qui interceptent et déchiffrent les communications SSL. Cela permet à l’adware d’injecter du code JavaScript personnalisé dans les pages Internet visitées par l’utilisateur. Les malwares basés sur des rootkits sont EXTRÊMEMENT rares, et constituent généralement moins de 1% des menaces habituelles. Ils sont également très difficiles à éliminer car ils s’intègrent profondément au système d’exploitation.
  • Zacinlo inclut un programme de nettoyage d’adware, utilisé pour éliminer la « concurrence » potentielle pour l’espace publicitaire. Il est plutôt générique et ne cible pas de famille ou de type d’adware en particulier.
  • Il collecte des informations à propos de l’ordinateur infecté. Par exemple, si un logiciel antivirus est installé ou non (et si oui, lequel), quelles applications se lancent au démarrage, etc.
  • Il prend des captures d’écran et les envoie au serveur de commande et contrôle pour analyse. Cette fonctionnalité menace la vie privée des victimes car les captures d’écran peuvent contenir des informations sensibles telles que des e-mails, des conversations privées, des identifiants ou des coordonnées bancaires.
  • Il peut faciliter l’installation de quasiment n’importe quel nouveau logiciel de manière transparente, sans arrêter de fonctionner et ainsi étendre ses fonctionnalités.
  • Il ajoute ou remplace des publicités lors de la navigation en cherchant des objets de type « DOM » par taille, par style, par classe ou expressions régulières spécifiques.
  • Il extrait des publicités de plusieurs plateformes, dont Google AdSense.
  • Il ouvre des pages Internet en arrière-plan dans des fenêtres cachées, et interagit avec elles comme un utilisateur normal : en les faisant défiler, en cliquant et en utilisant le clavier. Il s’agit d’un comportement typique des fraudes publicitaires, qui inflige d’importants dommages financiers aux plateformes publicitaires en ligne.
  • Zacinlo utilise énormément de projets et de bibliothèques Open-Source (ex : chromium, cryptopop, jsoncpp, libcef, libcurl, zlib).
  • Il utilise des scripts Lua pour télécharger différents composants (très certainement afin de passer inaperçu aux yeux de certains programmes antivirus qui détectent les téléchargements suspects et les bloquent).
  • Il dispose d’un design extrêmement paramétrable et hautement modulaire, ce qui lui permet d’étendre ses fonctionnalités grâce à des scripts et des fichiers de configuration disponibles via les infrastructures de commande et contrôle.

Ce malware est présent principalement aux États-Unis et semble avoir une certaine affinité pour Windows 10. La France et l’Allemagne font également partie des pays qui en sont victimes, bien que le nombre d’infections soit un peu plus bas qu’aux États-Unis jusqu’ici.  Un livre blanc édité par BitDefender détaille ce nouveau malware ICI .

La plateforme de jeux Steam visée par un schéma de fraude

Des analystes ont mis en lumière un schéma de fraude qui a permis à un cybercriminel de gagner des millions de roubles. Ce dernier, masqué sous le pseudo « Faker » a développé un système de « location de malwares » sur abonnement. Parmi les victimes de ce schéma frauduleux, de nombreux joueurs de la plateforme de divertissement Steam.

« Faker » utilise plusieurs méthodes. Le schéma principal qu’il a développé est appelé MaaS (Malware-As-a-Service). Il représente un système de location de programmes malveillants sur abonnement. Les « clients » de « Faker » qui souhaitent utiliser ce système n’ont rien à fournir à part de l’argent et, parfois, un nom de domaine : le créateur de virus leur fournit le Trojan demandé, l’accès au panneau d’administration et au support technique. Les chercheurs de Doctor Web estiment que sa solution « clé en main » lui a rapporté des millions de roubles.

Ce qu’ont gagné les « clients » reste à l’appréciation de chacun, sachant que l’argent dépensé en un mois d’abonnement peut être récupéré en un jour. Tous les logiciels malveillants créés par « Faker » représentent une menace pour les utilisateurs de la plateforme de jeux Steam.

Steam, une plateforme développée par Valve Corporation, distribue des jeux et programmes numériques. Un utilisateur enregistré sur Steam accède à un espace personnel avec tous les jeux et applis qu’il a achetés. Il est également possible d’effectuer des achats sur la boutique en ligne de Steam, ainsi que de vendre et d’échanger des objets de collection. Ces objets ont une valeur clé dans plusieurs jeux multi joueurs. Armes, munitions, et d’autres objets permettent au joueur de modifier son apparence et la représentation de ses possessions dans un jeu. Ces éléments peuvent être échangés sur des sites spécifiques ainsi qu’achetés ou vendus en monnaie réelle. Ceci représente la base sur laquelle « Faker » a construit son activité criminelle.

Une de ses méthodes pour gagner de l’argent implique une soi-disant « roulette ». C’est ainsi que les joueurs en réseau appellent les enchères au cours desquelles les participants listent simultanément plusieurs objets de collection. La possibilité de gagner dépend de la somme engagée par les participants et le gagnant remporte tous les objets mis aux enchères. Ce qui est frauduleux est que le joueur véritable se trouve en face de bots qui sont sûrs de remporter l’enchère. Parfois, une victime potentielle se voit proposer l’administration d’un de ces jeux et est également « autorisé » à gagner plusieurs fois avant la mise en jeu d’éléments chers qui sont sûrs d’être perdus au profit des cybercriminels.

Le panneau d’administration des « roulettes » permet une configuration flexible du design du site d’enchères et de ses contenus affichés ; il permet la modification des noms et textes dans le chat, le contrôle des mises et l’affichage des objets mis en jeu par les autres joueurs. Il peut également servir à contrôler tout le système de « roulette ». Par ailleurs, « Faker » prête ses logiciels malveillants à d’autres cybercriminels. L’un de ces malwares nommé Trojan.PWS.Steam.13604 a été créé pour voler les données des comptes des utilisateurs de Steam. Après un mois d’abonnement, le créateur du malware fournit aux cybercriminels un fichier malveillant assemblé spécialement pour eux ; il leur donne également l’accès au tableau de bord.

Le Trojan est diffusé par différentes méthodes. L’une d’entre elles utilise l’ingénierie sociale : un utilisateur Steam reçoit un message lui disant que plusieurs membres de la communauté ont besoin d’un nouveau joueur pour former une équipe. Après une partie collective et dans le but d’une future collaboration, la victime est invitée à télécharger et à installer un client pour passer des appels. Les cybercriminels envoient à la victime un lien vers un faux site web pour télécharger l’appli. Lorsque la victime clique sur le lien, un Trojan masqué derrière un programme est téléchargé.

Si la victime potentielle utilise déjà TeamSpeak, elle reçoit une adresse de serveur utilisé par une équipe de joueurs pour communiquer. Après s’être connectée à ce serveur, la victime voit s’afficher une fenêtre de dialogue invitant à mettre à jour un des composants de TeamSpeak et un driver de sous-système audio. Déguisé derrière cette mise à jour, le malware est téléchargé sur l’ordinateur. Lorsqu’il se lance, le Trojan décharge le processus de Steam (si ce processus n’est pas le sien) puis trouve le chemin vers le répertoire Steam, la langue de l’application et le nom de l’utilisateur. Si l’un des fichiers système de Steam est disponible, Trojan.PWS.Steam.13604 en extrait des paires représentant des identifiants steamid64 et des noms de comptes. Puis le malware envoie l’information à son serveur de commande et contrôle. Ceci inclut la version de l’OS, le nom de la machine et de l’utilisateur, la langue de l’OS, le chemin vers Steam, la langue de l’appli etc.

Lorsque les actions qui lui sont commandées sont effectuées, le malware supprime le fichier original de Steam et se copie lui-même à sa place. Pour empêcher l’utilisateur de mettre à jour Steam et d’accéder au support technique, le Trojan modifie le contenu du fichier hôte en bloquant l’accès aux sites web steampowered.com, support.steampowered.com, store.steampowered.com, help.steampowered.com, forums.steampowered.com, virustotal.com, etc. Puis le Trojan.PWS.Steam.13604 affiche une fausse fenêtre d’authentification Steam. Si l’utilisateur entre ses identifiants, le malware tente de les utiliser pour s’authentifier sur Steam. S’il y parvient et que Steam Guard – un système d’authentification à deux facteurs, destiné à protéger les comptes utilisateurs – est activé sur l’ordinateur, il affiche une fausse fenêtre où entrer le code d’authentification. Toutes ces données sont envoyées sur le serveur des cybercriminels.

Le créateur du virus utilise le même serveur de commande et contrôle pour tous ses « clients ». Les données obtenues forment un fichier que les cybercriminels utilisent pour accéder aux comptes Steam. L’interface du panneau d’administration du Trojan.PWS.Steam.13604 est la suivante :

« Faker » loue également un autre Trojan qu’il a créé. Il apparaît comme Trojan.PWS.Steam.15278 dans la nomenclature Dr.Web. Il est distribué de la même façon et son objectif est de voler des inventaires de jeu. Les cybercriminels peuvent vendre les objets virtuels qu’ils ont volé aux autres joueurs. Le créateur du virus fait de la publicité pour son « service de location » de ce malware sur des forums spécialisés.

Pour fonctionner, le Trojan.PWS.Steam.15278 utilise Fiddler, un outil gratuit d’analyse de trafic, lorsqu’il est transféré via le protocole http. Son fonctionnement est basé sur le principe du serveur proxy. Fiddler installe un certificat root dans le système, ce qui permet au malware d’intercepter le trafic HTTPS chiffré. Il intercepte également les réponses du serveur et les modifie.

Si un joueur dont la machine est infectée échange des éléments avec d’autres joueurs sur des marchés spécialisés comme opskins.com, igxe.cn, bitskins.com, g2a.com, csgo.tm, market.csgo.com, market.dota2.net et tf2.tm, le malware modifie le destinataire des objets de collection au moment de l’échange.

Voici le fonctionnement du schéma : lorsque l’utilisateur liste les éléments à vendre ou à échanger, le malware se connecte à son compte et vérifie les offres entrantes à intervalles réguliers. Si le joueur reçoit une offre, le malware la supprime, identifie le nom de l’utilisateur, son icône et le texte du message de la requête d’origine puis envoie à la victime exactement la même requête mais depuis le compte des cybercriminels. Concrètement, cet échange est effectué grâce à des injections web : Trojan.PWS.Steam.15278 injecte à des pages web un code malveillant qu’il reçoit de son serveur C&C (Commande & Contrôle). « Faker » est l’auteur d’autres Trojans qui fonctionnent de la même façon et sont déguisés derrière des extensions pour Google Chrome.

Lors de l’échange d’éléments via le site officiel steamcommunity.com, Trojan.PWS.Steam.15278 permet aux cybercriminels de remplacer l’affichage des objets de collection des joueurs. Il modifie les contenus des pages web du site steamcommunity.com de façon à ce que les joueurs voient une offre pour un objet très cher et très rare. Si un joueur accepte l’offre, il recevra en réalité un objet banal et bon marché. Il est également pratiquement impossible de revenir sur la transaction après coup parce que le serveur considère que le joueur a accepté l’échange. Voici une illustration de ce schéma frauduleux : sur le site steamcommunity.com, le joueur dont la machine est infectée verra qu’un autre joueur offre soi-disant d’échanger un objet de collection appelé « PLAYERUNKNOWN’s Bandana” valant 265,31$. En réalité, une fois le marché conclu, l’utilisateur reçoit « Combat Pants (White) » dont le prix est de 0,03$.

De manière générale, le tableau de bord du Trojan.PWS.Steam.15278 est identique au panneau d’administration de Trojan.PWS.Steam.13604. Cependant, la version mise à jour comporte une section supplémentaire qui permet aux cybercriminels de contrôler la substitution des objets de collection lors des échanges. Ils peuvent configurer les images et les descriptions d’objets destinés à rempacer les vrais objets et à être présentés aux joueurs. Ensuite, les cybercriminels peuvent vendre les objets obtenus illégalement contre de l’argent réel sur les plateformes de commerce réseau.

La cryptomonnaies façonne le paysage cybercriminel ?

Les cybercriminels ont toujours été attirés par les cryptomonnaies parce qu’elles offrent un certain degré d’anonymat et peuvent facilement être monétisées. Cet intérêt s’est accru ces dernières années, allant bien au-delà du simple désir d’utiliser les cryptomonnaies en tant que moyen de paiement pour des outils et services illicites. De nombreux acteurs ont également tenté de tirer parti de la popularité croissante et de la hausse subséquente de la valeur des cryptomonnaies en les prenant pour cible par diverses opérations, telles que le ‘minage’ malveillant de cryptomonnaie, la collecte d’identifiants de portefeuilles de cryptomonnaie, des activités d’extorsion et le ciblage des plateformes d’échanges de cryptomonnaie.

Parallèlement à l’intérêt croissant pour le vol de cryptomonnaies, la technologie DLT (Distributed Ledger Technology), sur laquelle s’appuient les cryptomonnaies, a également fourni aux cybercriminels un moyen unique d’héberger leurs contenus malveillants. Ce blog couvre la tendance croissante des cybercriminels à utiliser les domaines blockchain pour des infrastructures malveillantes.

Utilisation de l’infrastructure Blockchain

Traditionnellement, les cybercriminels ont utilisé diverses méthodes pour masquer l’infrastructure malveillante qu’ils utilisent pour héberger de nouveaux malwares, stocker des données volées et/ou mettre en place des serveurs de commande et de contrôle (C2). Les méthodes traditionnelles incluent l’utilisation de l’hébergement ‘bulletproof’, de l’infrastructure fast-flux, de l’infrastructure Tor, et/ou d’algorithmes de génération de domaine (DGA) pour aider à dissimuler l’infrastructure malveillante. Nous pensons que les cybercriminels continueront à utiliser ces techniques dans un avenir proche, mais une autre tendance émerge : l’utilisation de l’infrastructure blockchain.

Intérêt de la communauté Underground pour l’infrastructure blockchain

FireEye iSIGHT Intelligence a identifié l’intérêt des acteurs de la cybercriminalité pour les sujets liés à l’infrastructure des cryptomonnaies depuis au moins 2009 au sein des communautés ‘underground’. Bien que la recherche de certains mots-clés ne permettent pas d’établir une tendance précise, la fréquence de termes spécifiques, tels que blockchain, Namecoin et .bit, augmente nettement dans les conversations autour de ces sujets à partir de 2015.

Domaines Namecoin

Namecoin est une cryptomonnaie basée sur le code Bitcoin qui est utilisée pour enregistrer et gérer des noms de domaine avec le ‘top level domain’ (TLD).bit. Toute personne qui enregistre un domaine Namecoin en est typiquement son propre dépositaire ; cependant, l’enregistrement d’un domaine n’est pas associé au nom ou à l’adresse d’une personne. La propriété du domaine est plutôt basée sur le chiffrement unique utilisé par chaque utilisateur. Ceci crée essentiellement le même système d’anonymat que Bitcoin pour l’infrastructure Internet, dans lequel les utilisateurs ne sont connus que par leur identité cryptographique.

Comme Namecoin est décentralisé, sans autorité centrale gérant le réseau, les domaines enregistrés avec Namecoin ne peuvent être ni détournés ni fermés. Ces facteurs, associés à un anonymat comparable, font de Namecoin une option de plus en plus attractive pour les cybercriminels ayant besoin d’une infrastructure pour supporter leurs opérations malveillantes.

Navigation vers les domaines Namecoin

Les domaines enregistrés avec Namecoin utilisent le TLD .bit et ne sont pas gérés par les fournisseurs DNS standard. Un client ne pourra donc pas établir une connexion vers ces domaines à moins de procéder à des configurations supplémentaires. En conséquence, beaucoup de cyber criminels ont configuré leurs malwares pour interroger leur propre DNS OpenNIC compatible Namecoin, ou pour interroger d’autres serveurs compatibles qu’ils ont acquis auprès de la communauté ‘underground’. Les fournisseurs d’hébergement ‘bulletproof’, tels que Group 4, ont profité de la demande accrue pour les domaines .bit en ajoutant du support pour permettre aux acteurs malveillants d’interroger des serveurs compatibles.

Analyse de l’utilisation de Namecoin

Parallèlement à l’intérêt croissant des acteurs malveillants pour l’utilisation des domaines .bit, un nombre croissant de familles de malwares sont configurés pour les utiliser. Les familles de malwares que nous avons observées utilisant les domaines Namecoin dans le cadre de leur infrastructure C2 comprennent :

Necurs
AZORult
Neutrino (alias Kasidet, MWZLesson)
Corebot
SNATCH
Coala DDoS
CHESSYLITE
Emotet
Terdot
Ransomware Gandcrab Ransomware
SmokeLoader (alias Dofoil)

Sur la base de notre analyse d’échantillons configurés pour utiliser les domaines .bit, les méthodes suivantes sont couramment utilisées par les familles de malwares pour se connecter à ces domaines :
Query hard-coded OpenNIC adresse(s) ; Query hard coded DNS server(s).

Perspectives

Bien que l’utilisation de méthodes traditionnelles de dissimulation telles Tor, « bulletproof » et l’hébergement fast-flux se poursuivra très probablement dans un avenir proche, nous estimons que l’usage de domaines blockchain continuera de gagner en popularité parmi les cybercriminels dans le monde entier. Parallèlement à l’augmentation prévue de la demande pour ces domaines, un nombre croissant d’offres d’infrastructures malveillantes apparaîtront au sein des communautés ‘underground’ pour les supporter.

En raison de la nature décentralisée et reproductible d’une blockchain, la saisie par les forces de l’ordre d’un domaine malicieux nécessitera probablement la fermeture de l’ensemble de l’infrastructure blockchain, une démarche impossible en raison des nombreux services légitimes qui l’utilisent. Si un service de police est en mesure d’identifier le ou les individus qui gèrent des domaines blockchain malicieux, alors leur prise de contrôle pourra être envisageable ; toutefois, la probabilité de ce cas de figure dépend fortement du niveau de sécurité mis en place par les cyber criminels. De plus, ces derniers continuant à développer de nouvelles méthodes de dissimulation et de protection de leurs infrastructures, la prise de contrôle des domaines blockchain restera une opération difficile. (David GROUT, Director Technical – PreSales, South EMEA)

Retour en force des attaques DDoS en Europe en 2018

Les attaques par déni de service, ou DDoS, avaient marqué les esprits à la fin de l’année 2016. Perpétrées grâce au botnet « Miraï », l’un des premiers « thingbots » constitué exclusivement d’objets connectés (Internet of Thing), les deux attaques de plusieurs Tbit/s lancées contre OVH et DynDNS, avaient ébranlé le web mondial.

De l’avis des experts, ce type d’attaques était voué à se multiplier en 2017. Il n’en fut rien et les attaques tant redoutées ne se sont jamais produites. Pourtant les pirates n’ont pas mis un terme à leurs attaques volumétriques massives. Ils n’ont simplement pas exploité au maximum de leurs capacités, les impressionnantes cyberarmes à leur disposition.

F5 fait état d’une véritable explosion des attaques DDoS depuis janvier 2018 :   

  • Le thingbot « JenX » proposant ses services pour mener des attaques DDoS (DDoS-for-hire) a tout d’abord été découvert en janvier. Celui-ci permet de lancer des attaques DDoS de 300 Gbit/s pour la modique somme de 20 dollars, plaçant ainsi la neutralisation d’une cible à la portée de tous.
  • En mars, c’est un nouveau record du monde qui a été établi : le site de développement collaboratif GitHub a été ciblé par une attaque DDoS d’une puissance sans précédent, atteignant un débit de 1,35 Tbit/s. Techniquement, l’attaque a été lancée depuis des systèmes de mémoire cache (« memcached ») non sécurisés.

Le centre des opérations de sécurité (SOC) de F5 Silverline fait état d’une véritable explosion des attaques DDoS en 2018. Jusqu’à présent, le SOC F5 a écarté des attaques volumétriques de haut débit comprises entre 100 et 300 Gbit/s. Les attaques volumétriques reviennent ainsi sérieusement jouer les trouble-fête.

F5 a observé plusieurs tendances dans les attaques menées à la fin de l’année 2016 et les nombreuses attaques réapparues lors du 1er trimestre 2018.

  • Les entreprises de la zone Europe, Moyen-Orient et Asie-Pacifique sont désormais toutes autant ciblées que leurs homologues nord-américaines.
  • Les établissements financiers et les hébergeurs continuent de figurer parmi les secteurs les plus ciblés. Mais sur le 1er trimestre 2018, ce sont les sociétés de jeu en ligne qui ont été particulièrement ciblées. A eux trois, ces secteurs ont subi 76 % des attaques DDoS au 1er trimestre 2018.
  • Cependant, avec la montée en puissance de ressources à la location, bon marché, qui facilitent le ciblage de tout type d’entreprise, l’écart se rétrécit entre ces secteurs historiquement ciblés et les autres.
  • Le SOC de F5 a commencé à neutraliser des attaques DDoS ciblant directement des applications (et non le réseau) au 3ème trimestre 2016, et cela risque de devenir un vecteur d’attaque en hausse à mesure que les entreprises évoluent vers des processus de virtualisation de services orientés applications.
  • Après un hiatus en 2017, les attaques volumétriques à haut débit ont repris au premier trimestre 2018. En mars 2018, le SOC de F5 a neutralisé une attaque multi-vecteurs de 325 Gbit/s, principalement issue de systèmes basés aux États-Unis.

Vincent Lavergne, expert attaques DDoS de F5 explique : « Avec l’explosion des objets connectés, du Cloud computing et des bases de données en ligne, les pirates disposent plus que jamais de systèmes plus vulnérables leur permettant de lancer des attaques DDoS dévastatrices ».

Rappel – Quelques bonnes pratiques pour se prémunir de ce type d’attaques :

  1. Ne pas exposer l’administration à distance à l’ensemble du réseau Internet, en particulier aux appareils IoT ou aux bases de données en ligne.
  2. Protéger ses systèmes au moyen de protocoles d’accès sécurisés, d’identifiants d’administration complexes (ou de clés SSH lorsque cela est possible), et ne pas laisser se produire des attaques par force brute.
  3. Appliquer régulièrement des correctifs sur tous les systèmes en contact avec Internet, et immédiatement dès la détection d’une faille dans l’exécution de code à distance ou d’un défaut de conception susceptible de conduire à une exploitation à distance.

L’analyse approfondie menée par F5 révèle également les enseignements suivants :

  • Croissance des attaques mondiales

Le nombre d’attaques neutralisées au niveau mondial par F5 entre 2016 et 2017 a augmenté de 26 %. Sur le premier trimestre 2018 (vs le 1er trimestre 2017), F5 a analysé une augmentation plus significative, de 33% du nombre d’attaques.

Toutes les zones observées par F5 ont connu une hausse constante des attaques depuis 2016, mais le nombre d’attaques DDoS commises contre des cibles dans la région Asie-Pacifique (APAC) augmente plus rapidement que dans n’importe quelle autre région du monde.

L’Amérique du Nord, historiquement la zone la plus touchée par les attaques DDoS, est depuis 2017 passées sous la barre des 50% du total d’attaques DDoS mondiales, alors que les attaques DDoS ciblant la région EMEA ont augmenté d’environ un tiers. La région APAC a, quant à elle, fait un bond de 8 % en 2016 à 17 % en 2017. Au premier trimestre 2018, les entreprises de la région APAC ont subi presque autant d’attaques que les entreprises situées en Amérique du Nord.

  • Répartition des attaques par secteur

Les hébergeurs Web et les établissements financiers ont toujours figuré parmi les principales cibles d’attaques DDoS, une tendance qui ne s’est pas démentie en 2017.

Vincent Lavergne explique : « Dans ces deux secteurs, tout temps d’arrêt se traduit directement en pertes financières. C’est pourquoi les attaques DDoS avec chantage à la clé sont très lucratives, car le fait de payer la rançon est pour les entreprises un moyen efficace de régler le problème ».

Le fossé se rétrécit entre les principales cibles traditionnelles et d’autres secteurs ; les profils des cibles sont variés et comptent notamment les fournisseurs de technologies, les FAI, l’univers du jeu en ligne et les fournisseurs de services aux entreprises.

Vincent Lavergne ajoute : « Chaque année, nous continuons à observer un plus large éventail de cibles d’attaques DDoS, en corrélation avec la hausse des services « DDoS for hire » à des prix extrêmement abordables et la mise à disposition des outils DDoS accessibles même aux néophytes ».

  • Origine des attaques

F5 a analysé un ensemble d’attaques de très fort débit, persistantes pendant 4 jours en mars 2018 et a observé que les 10 principaux pays à l’origine du trafic ont conservé le même débit tout au long des attaques, ce qui pourrait laisser entendre que ces attaques ont été lancées par les mêmes systèmes sur toute la durée de quatre jours. Ce type de comportement d’attaque cadre avec l’utilisation d’objets connectés, dans lesquels des failles et les attaques qui en découlent ne sont pas détectées, ou, dans un scénario moins probable, avec la compromission de systèmes appartenant à des entreprises (qui ne sont pas au courant de la faille) et qui sont utilisés pour lancer des attaques.

Fait inhabituel, la plus importante source de cette campagne d’attaques est venue des États-Unis. Cela indique qu’un nombre significatif de systèmes vulnérables (appareils IoT ou systèmes « memcached » potentiellement compromis) est ciblé aux États-Unis pour lancer des attaques DDoS.

Les fraudes sur les réseaux sociaux augmentent de 200%

Chaque jour, les chercheurs analysent plus de 5 milliards de messages électroniques, des centaines de millions de messages sur les réseaux sociaux, et plus de 250 millions d’échantillons de logiciels malveillants pour protéger les entreprises du monde entier contre ces menaces.

Le Proofpoint Quarterly Threat Report met en lumière l’évolution des systèmes sophistiqués de menaces, que ce soit à travers les emails, les réseaux sociaux ou plus largement sur internet. Conçu pour mieux combattre les menaces d’aujourd’hui et anticiper les attaques émergentes, il permet de découvrir les tendances du premier trimestre de 2018 en termes de cyberattaques :

Attaques sur les réseaux sociaux et les moteurs de recherche en forte augmentation avec une hausse de phishing

La fraude par les réseaux sociaux, et le  » phishing « , ont explosé au T1 2018, avec une augmentation de 200% par rapport au trimestre précédent. 30 % des enregistrements de domaines liés au Bitcoin étaient suspects, mais les nouveaux enregistrements ont fortement diminué alors que la valeur du Bitcoin a continué à baisser au cours du premier trimestre. 84% des PDG du Fortune 500 ont été victimes de menaces et de discours haineux sur Twitter et sur le dark web en février 2018.

Tendances des menaces par email : les chevaux de Troie bancaires reprennent la première place tandis que le phishing explose

Au premier trimestre, 59% des messages malveillants étaient des chevaux de Troie bancaires.

Pour la première fois depuis le deuxième trimestre 2016, les chevaux de Troie bancaires ont remplacé les ransomwares en tant que principaux logiciels malveillants dans le domaine de la messagerie électronique.

Les voleurs d’informations confidentielles et les adeptes du téléchargement représentaient le reste des menaces malveillantes avec respectivement 19 % et 18 % des courriels malveillants. L’accalmie des ransomwares et les volumes généralement plus faibles d’emails malveillants au premier trimestre semblent être associés à une perturbation du botnet Necurs, mais ont été accompagnés de charges utiles plus diverses, y compris des RAT et des backdoors. Emotet était le cheval de Troie bancaire le plus largement distribué, représentant 57% de l’ensemble des chevaux de Troie identifiés. 40 % des organisations ciblées ont été attaquées entre 10 et 50 fois au T1 2018, et le nombre d’entreprises recevant plus de 50 attaques a augmenté de 20% par rapport au dernier trimestre de 2017.

Menaces sur le Web : Les kits d’exploitation continuent de décliner à mesure que de nouvelles menaces émergent. Le trafic des kits d’exploitation (EK) a continué à baisser de 71 % par rapport au trimestre précédent. Environ 95% des attaques basées sur le Web sont maintenant redirigées vers des schémas d’ingénierie sociale au lieu de kits d’exploitation. Les chercheurs de Proofpoint ont joué un rôle clé dans le naufrage de l’EITest, la plus ancienne chaîne d’infection du web, empêchant jusqu’à deux millions de redirections malveillantes par jour.

Pour plus de détails.

Dixons Carphone : Plusieurs millions de données compromises

Dixons Carphone : Une importante entreprise du Royaume-Uni face à une violation de données personnelles. Des infos financières de millions de clients compromises.

La société ciblée Dixons Carphone a reconnu la violation et a déclaré que les pirates avaient eu accès à 1,2 million de données personnelles et 5,9 millions de cartes de paiement à partir des systèmes de traitement de ses magasins Currys PC World et Dixons Travel. Dans un communiqué de presse [voir ci-dessus, NDR], le PDG de Dixons Carphone, Alex Baldock, a déclaré : « Nous sommes extrêmement déçus de tout ce bouleversement que cela pourrait vous causer. La protection des données doit être au cœur de nos activités« .

La société a également révélé que sur 5,9 millions de cartes de paiement, 5,8 millions de cartes sont protégées par des combinaisons de puce et de numéro d’identification, mais que 105 000 cartes basées en dehors de l’Union européenne ne sont pas protégées.

De plus, les 1,2 million d’enregistrements compromis contenaient des données personnelles de clients, notamment des noms, des adresses électroniques et des adresses. Cependant, l’entreprise affirme n’avoir aucune preuve que cette information a quitté ses systèmes ou a entraîné une fraude à ce stade.

Dixons Carphone est une importante société de distribution et de services de télécommunication et d’électricité avec des magasins dans toute l’Europe, notamment au Royaume-Uni, en Irlande, au Danemark, en Suède, en Norvège, en Finlande, en Grèce et en Espagne.

On ne sait pas comment la violation de données a eu lieu et qui est derrière elle depuis que les enquêtes sont en cours. Cependant, ce n’est pas la première fois que Dixons Carphone subit une violation de données aussi massive. En 2015, des pirates avait pu accéder aux données personnelles et bancaires de millions de clients de Carphone Warehouse lors d’une cyberattaque.