4 documents sur 10 perdus par année sur le web

Une étude Kroll Ontrack révèle que 40 % des entreprises perdent des données dans leurs environnements virtuels chaque année. 33 % seulement des entreprises ayant subi une perte au cours de l’année écoulée ont pu récupérer 100 % de leurs données.

80 % des entreprises pensent que le stockage de données dans un environnement virtuel réduit ou prévient le risque de perte de données pour leur organisation. Pourtant, 40 % des entreprises qui ont recours au stockage virtuel ont subi l’an passé une perte de données à partir de ces environnements.

Cette étude menée par Kroll Ontrack, leader sur le marché de la récupération de données, de la recherche d’informations et de preuves informatiques, révèle des chiffres sur la fréquence des pertes de données dans les environnements virtuels et sur la gestion de la récupération. Ainsi, il en ressort que 84 % des entreprises ont recours à la virtualisation pour le stockage et que près d’un tiers des personnes interrogées ont 75 à 100 % de leur environnement actuel stockés dans un environnement virtualisé. Parmi les entreprises qui stockent des données dans un environnement virtuel, 40 % ont subi au moins une perte de données au cours des 12 derniers mois, contre 65 % en 2011. Fait intéressant, 52 % des entreprises croient que les logiciels de virtualisation diminuent le risque de perte de données.

« C’est une erreur de croire que les environnements virtuels sont intrinsèquement plus sûrs ou moins exposés à la perte de données que les autres supports de stockage », affirme Paul Dujancourt, directeur général de Kroll Ontrack France. « La perte de données virtuelles peut avoir différentes causes, notamment l’altération du système de fichiers, la suppression de machines virtuelles, l’altération d’un disque virtuel interne, la défaillance du système RAID et autre matériel serveur ou de stockage, et la suppression ou l’altération de fichiers contenus dans les systèmes de stockage virtualisés. Les ramifications sont généralement bien plus graves, car le volume de données stockées dans un environnement virtuel est exponentiel par rapport à celui stocké sur un système de stockage ou un serveur physique ».

L’étude révèle en outre que seulement 33 % des entreprises ont réussi à récupérer 100 % de leurs données perdues, ce qui représente une baisse de 21 % par rapport à 2011, où 54 % des entreprises avaient pu récupérer l’intégralité de leurs données. Les 67 % de personnes interrogées restantes ont révélé qu’elles n’avaient pas été en mesure de récupérer toutes les données suite à leur perte de données la plus récente.

« Même si l’utilisation de VMware® en tant qu’infrastructure courante a gagné en maturité et qu’il se produit apparemment moins d’incidents, les entreprises sont toujours frappées par des pertes de données cruciales », souligne Paul Dujancourt, directeur général de Kroll Ontrack France. « Cette diminution de l’aptitude à restaurer entièrement les données prouve qu’il existe un risque élevé de perte permanente des données lorsque les entreprises ne font pas appel à un professionnel expérimenté dans ce type de récupération après une perte de données dans un environnement virtuel ».

Lorsqu’on leur demande comment leur entreprise a tenté la récupération, la majeure partie des personnes interrogées (43 %) indique avoir reconstitué les données. Elles étaient seulement une sur quatre à avoir consulté un spécialiste de la récupération de données.

« La reconstitution des données ne doit pas être le premier réflexe des entreprises, car cette méthode leur coûte beaucoup de temps et de ressources. Des spécialistes expérimentés de la récupération de données tels que Kroll Ontrack ont les processus, les technologies et l’expérience nécessaires pour récupérer les données dans des environnements virtualisés complexes, et permettre ainsi d’assurer le fonctionnement continu des entreprises », ajoute Paul Dujancourt, directeur général de Kroll Ontrack France.

724 professionnels de l’informatique ont participé à cette étude en août 2013. 223 ont répondu à l’étude en personne à l’occasion du VMworld® 2013 aux États-Unis, tandis qu’ils étaient 466 de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique et 35 de la région Asie-Pacifique à répondre à l’étude en ligne. La liste complète des questions et des résultats de l’étude est disponible sur demande.

Retour sur le Hacknowledge Tunis

C’est dans une chaleur intense que plus de 110 concurrents se sont retrouvés pour les 12 heures d’épreuves du HackNowLedge contest Tunisie. Organisé par  l’ATAST et Sup’COM, en collaboration avec l’association Française ACISSI, le concours a offert 72 épreuves de hacking éthique dans les très beaux locaux de l’école d’ingénieur située dans la capitale tunisienne. Autant dire que la Tunisie aura fait fort avec des vainqueurs dépassant l’ensemble des autres équipes des éditions antérieures (1 – Tunisie, 2 – France, – 3 Belgique). 6610 points aux compteurs pour la team ForbiddenBits. Autant dire que la finale du 7 décembre prochain s’annonce palpitante. (Reportage sur ce week-end exceptionnel sur zatazweb.tv). Prochaine date, fin octobre, à Alger.

 

HackNowLedge Live – Tunis 2013

Les 28 et 29 septembre, à partir de 18 heures, suivez en direct, le HackNowLedge Contest Tunis 2013 en partenariat avec ACISSI ; ATAST ; Sup’COM, ZATAZ.COM et ZATAZWEB.tv. Après la Côté d’Ivoire, le Maroc, l’Espagne, la Belgique et la France. C’est à Tunis que le H.N.C. a déposé ses conférences et ses 12 heures d’épreuves de Hacking Ethique. 72 épreuves de hacking logiciels, codes, hardware, lock Picking … Retrouvez nous sur Twitter @zataz et @hacknowledgeC. Vous pourrez retrouver dans cette page, … le voyage de l’équipe (selon connexions wifi, ndlr), les conférences (en live) et les 12 heures d’épreuves en streaming vidéo.

 

Des mesures renforcées pour la lutte contre la cybercriminalité

Une nouvelle directive européenne (n° 2013-40/UE du 12 août 2013) relative aux attaques contre les systèmes d’information est entrée en vigueur le 3 septembre 2013. Elle remplace et renforce une décision-cadre du Conseil de l’Union (2005/222/JAI) du 24 février 2005, qui avait déjà pour principal objectif de renforcer la coopération entre les autorités judiciaires des Etats membres grâce à un rapprochement de la législation pénale sanctionnant la cybercriminalité. Donatienne Blin, avocat au département Informatique & réseaux de Courtois Lebel, explique quelles vont être ces nouvelles règles. Les attaques contre les systèmes d’information constituent une menace croissante au sein de l’Union et plus généralement à l’échelle mondiale. Les progrès technologiques permettent aux hackers de construire des méthodes de plus en plus sophistiquées, susceptibles de provoquer des dommages économiques considérables : interruption de l’activité de l’entreprise, perte ou altération de données confidentielles ou personnelles…

L’existence de lacunes et de disparités dans les différentes législations des Etats membres en matière d’attaques contre les systèmes d’information risque d’entraver la lutte contre la cybercriminalité et de ralentir la coopération policière et judiciaire européenne. La directive 2013-40/UE renforce donc les mesures mises en place par la décision-cadre de 2005, avec pour objectif de lutter plus efficacement contre les attaques informatiques au niveau européen. En synthèse, la directive fixe les règles minimales concernant la définition des infractions pénales et les sanctions pénales applicables et améliore la coopération entre les autorités compétentes des Etats membres.

Les infractions pénales mieux définies S’agissant de la mise en place de « règles minimales », on citera :

I – L’adoption de définitions communes s’agissant des éléments constitutifs des infractions pénales suivantes (Art. 3 à 6) :

– accès illégal à un système d’information  – atteinte illégale à l’intégrité d’un système

– atteinte illégale à l’intégrité des données  – interception illégale de ces données ;

II – l’incrimination de la production, de la vente et de l’obtention des outils (programmes) ou dispositifs (code d’accès) conçus pour commettre l’une de ces infractions précitées  (Art.7) ;

III – l’incrimination du fait « d’inciter à commettre » lesdites infractions, d’y participer ou de s’en rendre complice (Art. 8) ;

DSB – le principe de « sanctions effectives, proportionnées et dissuasives » à mettre en place par les Etats membres : des peines d’emprisonnement minimum sont imposées par la directive (Art.9) ;

V – la présence de circonstances aggravantes en cas d’attaque de grande ampleur commise par des organisations criminelles (notamment dans le cas des réseaux dit « zombie »), en cas de préjudice grave, lorsque les attaques sont menées contre une « infrastructure critique » d’un état membre, ou encore en cas d’usurpation d’identité numérique (Art.9) ;

VI – la mise en cause de la responsabilité et la sanction des personnes morales, lorsque les infractions sont commises pour leur compte par toute personne qui exerce un pouvoir de direction (Art.10) ; VII – la responsabilité et la sanction des personnes morales, lorsque « l’absence de surveillance et de contrôle » aura rendu possible l’une des infractions précitées commise pour son compte par ses salariés (Art.10 et 11).

La directive insiste en effet sur le fait qu’il est nécessaire de « garantir des niveaux de protection appropriés contre les menaces et les vulnérabilités pouvant être raisonnablement identifiées » : la responsabilité de la personne morale devra donc être engagée dès lors que celle-ci n’a pas, « de toute évidence », assuré un niveau de protection suffisant contre les cyberattaques commises pour son compte (Considérant 26).

Des dispositions contraignantes pour les entreprises Les dispositions des articles 10 et 11 sont donc particulièrement contraignantes à l’égard des entreprises, à qui il revient d’apporter la preuve de leurs diligences en matière de surveillance et de protection contre les cyberattaques commises par leurs propres salariés.

Pour s’exonérer de leur responsabilité, celles-ci devront donc démontrer cumulativement :

A –  que la vulnérabilité ou la menace ne pouvait pas être raisonnablement identifiée ou anticipée (soit au regard de l’état de l’art, soit au regard des moyens déployés par l’auteur de l’attaque pour dissimuler ses actes au sein de l’entreprise) ;

B – avoir mis en œuvre en interne des mesures préventives, à la fois juridiques (dispositions spécifiques dans la charte informatique par exemple) et techniques (logiciel de surveillance et de contrôle) de protection contre les cyberattaques susceptibles d’être commises par leurs employés.

La coopération entre Etats membres est renforcée S’agissant de la coopération entre Etats membres, la directive prévoit :

A – la mise en place de réseaux de coopération et de partenariat pour permettre l’échange d’informations, destinées à prévenir et à combattre la cybercriminalité ;

B – que les Etats membres doivent désormais disposer « d’un point de contact national opérationnel », et recourir, au niveau européen, au « réseau existant de points de contact opérationnels » (art. 13) ;

C – que ces réseaux devront être disponibles 24h/24 et 7j/7 ; de plus, des procédures pour répondre aux demandes urgentes sous huit heures devront être mises en place par les Etats membres (Art.13).

La France devra transposer les dispositions imposées par cette directive au plus tard le 4 septembre 2015.  Par le Cabinet d’avocats d’affaires français Courtois Lebel pour DataSecurityBreach.fr.

Cheval Troie infectant les mobiles via « alien botnets »

Le tout premier cas de cheval Troie infectant  les mobiles via « alien botnets ». Depuis trois mois, les analystes de Kaspersky Lab étudient le mode de propagation du cheval de Troie Obad.a, une application malveillante détectée sur Android. Datasecuritybreach.fr a appris que les criminels qui se cachent derrière ce cheval de Troie ont adopté une technique inédite pour répandre leur malware. En effet, celui-ci se propage par le biais de botnets contrôlés par d’autres groupes criminels, ce qui est une première dans l’histoire de la cybercriminalité visant les terminaux mobiles. Il ressort aussi clairement que Obad.a se retrouve principalement dans les pays de la CEI (ex-URSS). Au total, 83% des tentatives d’infections ont été enregistrées en Russie, tandis que d’autres ont également été détectées sur des équipements mobiles en Ukraine, au Bélarus, en Ouzbékistan et au Kazakhstan.

Le modèle de diffusion le plus intéressant consiste en la propagation de diverses versions de Obad.a avec SMS.AndroidOS.Opfake.a. Cette double tentative d’infection commence par l’envoi d’un texto demandant au destinataire de télécharger un message reçu récemment. Si la victime clique sur le lien fourni, un fichier contenant Opfake.a se télécharge automatiquement sur son smartphone ou sa tablette.

Le fichier malveillant ne peut s’installer seulement si l’utilisateur le lance : dans ce cas, le cheval de Troie envoie d’autres messages à tous les contacts figurant sur le terminal qu’il vient d’infecter. Le fait de cliquer sur le lien contenu dans ces messages déclenche le téléchargement de Obad.a. Le système est parfaitement organisé : un opérateur de réseau mobile russe a signalé plus de 600 messages de ce type en l’espace de cinq heures, à peine, ce qui révèle une diffusion de masse. Dans la plupart des cas, le malware s’est propagé à partir d’appareils déjà contaminés.

En dehors des botnets mobiles, ce cheval de Troie, d’une grande complexité, est également diffusé par l’intermédiaire de spams. Typiquement, un message avertissant le destinataire de l’existence d’une « dette » impayée incite celui-ci à suivre un lien qui va télécharger automatiquement Obad.a sur son mobile. Là encore, il faut que l’utilisateur ouvre le fichier téléchargé pour que le cheval de Troie s’installe.

De fausses boutiques d’applications propagent également Backdoor.AndroidOS.Obad.a. Elles imitent le contenu de pages Google Play, remplaçant les liens authentiques par d’autres, malveillants. Lorsque des sites légitimes sont piratés et leurs utilisateurs redirigés vers des sites dangereux, Obad.a cible exclusivement les mobiles : si les victimes potentielles arrivent sur le site à partir d’un ordinateur, rien ne se passe. En revanche, les smartphones et tablettes, quelle que soit leur plate-forme, sont en danger.

« En trois mois, nous avons découvert 12 versions de Backdoor.AndroidOS.Obad.a. Toutes présentent le même jeu de fonctionnalités et un degré élevé de masquage du code. Aussi, chacune utilise une vulnérabilité d’Android OS qui confère au malware les droits DeviceAdministrator et le rend bien plus difficile à éliminer. Dès que nous avons fait cette découverte, nous en avons informé Google et la faille en question a été corrigée dans Android 4.3. Cependant, seuls quelques modèles récents de smartphones et de tablettes sont dotés de cette version et les appareils plus anciens restent menacés. Obad.a, qui exploite un grand nombre de vulnérabilités non publiées, se comporte davantage comme un malware Windows qu’à d’autres chevaux de Troie pour Android », explique à Data security breach Roman Unuchek, expert en antivirus chez Kaspersky Lab.

Pensez à vos mises à jour

Mardi 17 septembre, une nouvelle vulnérabilité zero-day affectant toutes les versions d’Internet Explorer a été annoncée par Microsoft. Cette vulnérabilité peut corrompre la mémoire de manière à permettre aux attaquants d’exécuter des codes arbitraires. L’attaque fonctionne en attirant des utilisateurs vers des sites conçus pour l’occasion et qui abrite cette vulnérabilité dirigée contre Internet Explorer. Jusqu’à présent, cette vulnérabilité a été utilisée dans un nombre limité d’attaques ciblées. Microsoft a pris connaissance de cette vulnérabilité et a posté une alerte sur le sujet. L’éditeur n’a pas encore distribué de patch, mais a fourni une solution  temporaire – cf. “Fix It” – qui devrait servir jusqu’à ce qu’une mise à jour en matière de sécurité soit disponible. (Symantec)

Publicités « in app », nouveaux pièges des fraudeurs en ligne

G Data met en garde les utilisateurs de smartphones et de tablettes : les cyber escrocs publient à grande échelle des publicités dites « in app » pour attirer les utilisateurs dans le piège de la souscription par SMS surtaxés. Intégrées dans des applications légitimes gratuites, ces fausses publicités dont l’affichage est totalement intégré à l’application passent à travers les systèmes de protection anti-hameçonnage. DataSecuritybreach.fr rappelle régulièrement que les systèmes mobiles constituent une source d’inspiration croissante pour les cybercriminels. Cette alerte sur les publicités « in app » confirme une nouvelle fois cette tendance que datasecuritybreach.fr vous présente, malheureusement, très souvent dans ses colonnes.

Fraudes « in app », démonstration par l’exemple

Le G Data SeucrityLabs a identifié plusieurs publicités in app frauduleuses usurpant la solution MobileSecurity de G Data. Diffusées dans de nombreux pays en différentes langues, ces publicités sont affichées dans diverses applications gratuites. Les bannières invitent l’utilisateur à protéger son appareil des dangers. Une fois la bannière cliquée, l’utilisateur est dirigé vers une page intégrée dans l’application gratuite : elle lui propose l’achat de G Data MobileSecurity. Problème, aucune solution n’est disponible après paiement, mais surtout le tarif est prohibitif : inscrites en petit caractère sur les fenêtres de validation de commande, les sommes oscillent selon les pays entre 4 et 15 € par semaine ! Les paiements sont réalisés par souscription à des services SMS surtaxés. En France c’est le système Internet+ qui est utilisé : le coût est automatiquement répercuté sur la prochaine facture d’abonnement mobile ou Internet.

Exemples d’in apps multilingues vendant de faux services sous la marque G Data « La publicité in- app devient de plus en plus attrayante pour les fraudeurs en ligne », explique à datasecuritybreach.fr Ralf Benzmüller , Directeur du G Data SecurityLabs. « Totalement intégrées aux applications, les pages relatives à ces annonces ne passent pas par le navigateur Internet. La plus grande vigilance est donc requise. Les utilisateurs doivent lire attentivement l’offre et les petits caractères dans les termes et conditions pour éviter de tomber accidentellement dans un piège d’abonnement. Les cyberescrocs utilisent des sociétés-écrans pour proposer ces fausses applications. Le paiement étant effectué par l’intermédiaire du fournisseur de réseau mobile ou Internet, obtenir un remboursement peut se révéler complexe. »

Publicité in app, une activité en pleine expansion La publicité in app constitue un pilier fondamental dans le marché ultra dynamique de l’application mobile. Une étude Juniper Research estime que le marché des publicités In App devrait s’élever à 7,1 milliards de dollars en 2016. Pour les éditeurs d’applications gratuites, les annonces intégrées dans leurs applications constituent leur principale source de revenus. Pour les éditeurs de solutions payantes, la promotion de leur application via les publicités in app leur assure une visibilité ciblée et massive. Une effervescence qui profite aussi aux fraudeurs. Par manque de contrôle, les agences spécialisées en placement de publicités in app laissent passer des sociétés peu scrupuleuses qui usurpent l’identité de logiciels pour vendre de fausses applications à prix d’or.

L’assurance contre les cyber-risques d’Allianz ne peut être qu’un « filet de sécurité » pour les entreprises

Le spécialiste de l’assurance Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) vient d’annoncer une nouvelle gamme de produits destinée à protéger les entreprises contre les problèmes qui peuvent découler d’une cyber-attaque grave ou d’une violation de données. Cette annonce fait suite à de récentes études qui indiquent que les cyber-attaques sont susceptibles de faire perdre plusieurs millions d’euros aux entreprises, dans un contexte où elles sont visées par des cyber-attaques de plus en plus sophistiquées.

Nigel Pearson, responsable de la  cybernétique chez Allianz, déclare à ce sujet que les entreprises ne réalisent pas l’ampleur du risque actuel alors que « de nombreux cybercriminels sont déjà en mesure de pirater les systèmes de petites et moyennes structures, et qu’ils peuvent ainsi trouver un moyen d’accéder aux systèmes des grandes entreprises avec lesquelles ces PME sont partenaires ».

Jean-Pierre Carlin, directeur commercial Europe du Sud chez LogRhythm, a fait les commentaires suivants : « La cybercriminalité et l’espionnage industriel sont devenus tellement banals que les récents incidents n’ont pas réussi à susciter l’intérêt requis des entreprises au moment où ils ont été rapportés. Le fait que la cybercriminalité ait coûté plus de 2,5 milliard d’euros en 2012 aurait dû servir de détonateur et envoyer un message fort et clair aux organisations. Malheureusement, vu les nombreuses attaques médiatisées auxquelles nous avons pu assister jusqu’ici cette année, le chemin est encore long et certains iront même jusqu’à dire que nous sommes déjà en train de perdre la bataille.« 

Ce qui est intéressant ici, cependant, c’est que les assureurs commencent à reconnaître à la fois la nouvelle source de revenus, et les nouvelles opportunités commerciales offertes par cette nouvelle catégorie de risque. Comme les attaques des cybercriminels deviennent plus sophistiqués, et que nous nous rendons compte du caractère inéluctabilité de la crise, il semble logique que les entreprises souhaitent bénéficier du plus haut niveau de protection.

Il est également judicieux pour les assureurs de commencer à reconnaître ce risque lié à l’ère du temps – comme ils l’avaient fait avec le détournement des avions et à la cendre volcanique. Pour les entreprises, les conséquences d’une faille grave pourraient être comparées aux dommages d’un incendie ou d’un cambriolage important – si ce n’est pire… Il ne serait donc pas surprenant de voir d’autres assureurs suivre l’exemple d’Allianz très prochainement.

« Cependant, cette nouvelle prise en compte du risque par l’assurance doit être considérée comme un filet de sécurité, et ne pas donner un prétexte aux entreprises pour entretenir un faux sentiment de sécurité. Il est impératif que les bonnes pratiques en matière de sécurité soient maintenues afin de préserver l’étanchéité des réseaux de l’entreprise. La protection des renseignements personnels devrait être primordiale, par exemple, plutôt que de simplement couvrir les frais d’une violation. Le contrôle de la protection devrait être la norme dans toutes les organisations car il offre une vue étendue de toutes les activités du réseau de façon à ce que si quelque chose de suspect est identifié, il peut être arrêté avant que le mal ne soit fait. Cette protection devrait être élargie aux fournisseurs tiers, comme les petites entreprises qui desservent les grandes, et qui sont de plus en plus perçues comme maillon faible par les pirates qui veulent contourner la sécurité des grandes multinationales« .

Sortie de la version 9 de Dr.Web

Dr. Web, éditeur de solutions antivirus, annonce la sortie de la version 9 de ses produits Dr.Web Antivirus et Dr.Web Security Space. La nouvelle version Dr.Web 9.0 pour Windows met l’accent sur la réactivité face aux menaces et renforce la protection des données. Parmi les principales nouveautés : -L’analyseur de comportement Dr.Web Process Heuristic est une protection efficace contre les dernières menaces inconnues. Aujourd’hui, près de 90% des menaces réelles nuisant aux utilisateurs sont les Trojan. Les algorithmes de détection de ces menaces développés pour Dr.Web Process Heuristic sont basés sur les connaissances sur le comportement des représentants de différents groupes de malware accumulées depuis des années. En raison de la similitude de comportement de nombreux programmes malveillants, Dr.Web Process Heuristic peut identifier ceux qui ne sont pas encore connus de Dr.Web, en particulier les nouvelles modifications des Trojan.Encoder et Trojan.Inject.

-La protection des données contre l’endommagement : une fonctionnalité qui permet d’effectuer des copies protégées des données. L’utilisateur peut choisir à l’avance les répertoires et créer des copies protégées des données qu’ils contiennent avec la possibilité de les récupérer ultérieurement. La technologie de protection des données permet de sauvegarder ultérieurement les modifications apportées dans les fichiers originaux avec une périodicité spécifiée par l’utilisateur ou manuellement sur commande (cette fonction ne peut toutefois pas remplacer la copie de sauvegarde complète standard).

-Analyseur des menaces empaquetées : détection efficace des objets malveillants connus dissimulés sous de nouveaux packers. Ce module améliore considérablement la détection des menaces soi-disant «nouvelles» qui peuvent déjà être connues de la base de données virales Dr.Web, mais empaquetées d’une manière nouvelle pour ne pas être détectées par l’antivirus.

-Nouveau système d’analyse complète du trafic. Le contrôle du trafic (y compris le trafic crypté) est effectué via tous les protocoles pris en charge par les composants SpIDer Mail et Spider Gate, et via tous les ports. La fonctionnalité Safe Search a été mise en place. Lors de l’utilisation des moteurs de recherche Google, Yandex, Yahoo!, Bing, Rambler, seuls les sites sécurisés seront affichés dans les résultats de recherche. Le contenu dangereux est filtré par les moteurs de recherche eux-mêmes.

Le pare-feu Dr.Web a également été optimisé afin notamment de moins solliciter l’utilisateur sur l’autorisation des applications lancées. Le Contrôle Parental permet de bloquer le changement de l’heure système et le fuseau horaire pour ne pas permettre aux enfants d’utiliser l’ordinateur durant les heures non autorisées par leurs parents.

Les robots de la police privée du copyright attaquent « Robocopyright »

Avec une mordante ironie, la vidéo « Robocopyright ACTA » [1] que La Quadrature du Net avait publiée en 2010 sur Youtube [2] pour dénoncer les excès de la répression conduite au nom du droit d’auteur a été retirée cette semaine [3] par la plateforme… pour violation du droit d’auteur ! Elle constituait pourtant incontestablement une parodie protégée par une exception au droit d’auteur en France et par le fair use (usage équitable) aux États-Unis. Cette atteinte caractérisée à la liberté d’expression ne fait qu’illustrer une fois de plus les risques de censure dont sont porteurs les systèmes d’application automatisée du droit d’auteur. Ce sont pourtant ces modèles qui sont montrés en exemple aujourd’hui en France, notamment à travers le concept « d’auto-régulation des plateformes », que l’on retrouve aussi bien dans le rapport Lescure, à la Hadopi ou au CSA. ***

La vidéo « Robocopyright ACTA » avait été réalisée par l’équipe de La Quadrature [4] à partir du détournement d’une scène du film RoboCop, dont les droits appartiennent à la société de production MGM. Ce sont ces contenus que le système automatique de filtrage Content ID [5], mis en place par Google sur Youtube, a repérés et retirés, peut-être à la demande des ayants droit.

Content ID fonctionne sur une base contractuelle par le biais d’accords de redistribution des revenus publicitaires entre Google et les ayants droit. Il se substitue aux mécanismes prévus par la loi, aussi bien en Amérique qu’en France, concernant la responsabilité des hébergeurs. En laissant aux titulaires de droit la possibilité de décider arbitrairement du retrait de leurs contenus, Content ID occasionne très fréquemment des dommages collatéraux, en provoquant le retrait de mashups, de remix ou de parodies reconnues par ailleurs par la loi.

Ce système aboutit à la mise en place d’une police privée du droit d’auteur, s’exerçant en dehors du contrôle de la justice et dérivant graduellement vers un système de censure aveugle. Une possibilité de contre-notification a bien été prévue [6] par le biais d’un appel, mais, outre la lourdeur de cette procédure pour les simples citoyens, l’impartialité de ce dispositif est douteuse, puisque certains ayants droit comme Universal [7] ont obtenu des privilèges leur permettant d’obtenir les retraits comme ils le souhaitent.

Il est très inquiétant de voir que ces systèmes automatiques de filtrage sont pris pour exemple par les pouvoirs publics français, comme des dispositifs dont l’application pourrait être généralisée pour « réguler » Internet au nom du droit d’auteur. Mireille Imbert Quaretta, présidente de la Commission de protection des droits de la Hadopi, s’est ainsi vue confier par le Ministère de la Culture une mission de lutte contre la contrefaçon commerciale [8]. Elle entend pousser les plateformes à « s’autoréguler » en mettant en place des dispositifs de filtrage, sous peine de voir leur responsabilité engagée. On retrouve la même idée dans les recommandations du rapport Lescure [9], qui vante les mérites de Content ID et envisage favorablement sa généralisation.

Face à ces dérives, qui pourraient amener un ACTA ou un SOPA contractuel en France [10], La Quadrature réaffirme que le retrait d’un contenu sur Internet ne devrait intervenir qu’après le contrôle d’un juge impartial dans le cadre d’une procédure contradictoire au sein d’un tribunal. Il n’appartient pas à des acteurs privés de définir à leur guise l’étendue de la liberté d’expression. Le mashup, le remix et la parodie doivent être consacrés comme des droits dans la loi, mais les abus de la censure ou de la sanction automatisée ne sont en rien limités à ces cas.

« Le retrait arbitraire de cette vidéo illustre le fait que l’application du droit d’auteur ne devrait jamais être confiée à des machines ou à des humains machinisés. C’est hélas une tendance lourde de la guerre au partage, inscrite dès l’origine dans le fonctionnement de la Hadopi. Le projet de confier au CSA la possibilité d’infliger automatiquement des amendes par voie d’ordonnances pénales participe de la même logique », déclare Philippe Aigrain, co-fondateur de La Quadrature du Net.

« Cette vidéo était l’un des symboles de la lutte contre l’accord ACTA et elle avait été vue par des centaines de milliers d’internautes. Le détournement parodique de contenus est devenu un mode d’expression à part entière sur Internet. Ce sont des pans entiers de notre culture qui sont menacés par cette application disproportionnée, injuste et dangereuse du droit d’auteur », déclare Jérémie Zimmermann, porte-parole de la Quadrature du Net.

* Références *

1. http://mediakit.laquadrature.net/view.php?full=1&id=555

2. https://www.youtube.com/watch?v=4-NmUklcbDc

3. https://www.laquadrature.net/fr/numerama-la-quadrature-du-net-censuree-par-le-robocop-youtube

4. Et l’aide précieuse de Magali « StarMag »

5. https://www.youtube.com/t/contentid

6. https://www.youtube.com/yt/copyright/fr/counter-notification.html

7. http://www.numerama.com/magazine/25601-universal-a-les-pleins-pouvoirs-de-censure-sur-youtube.html

8. http://www.pcinpact.com/news/80696-aurelie-filippetti-confie-mission-antipiratage-a-copresidente-dhadopi.htm

9. https://www.laquadrature.net/fr/rapport-lescure-le-catalogue-repressif-de-lindustrie

10. https://www.laquadrature.net/fr/hadopi-et-intermediaires-du-net-non-a-un-acta-a-la-francaise

Petites entreprises, grandes menaces : restez informés, restez protégés

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