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PERSPECTIVES POUR 2024 : LES CYBERCRIMINELS S’OFFRENT DE NOUVEAUX LEVIERS D’ATTAQUE SIMPLIFIÉS

Avec la progression des offres de cybercriminalité en tant que service (CaaS) et l’avènement de l’intelligence artificielle (IA) générative, les auteurs de menaces gagnent en simplicité pour mener à bien leurs attaques. Avec leurs boîtes à outils qui s’enrichissent de nouvelles capacités, les assaillants affûtent leurs armes. Ils lanceront des attaques plus ciblées et furtives, capables de contourner les arsenaux de sécurité en place et gagneront en agilité en rendant chaque tactique d’attaque plus efficace au fil du temps. Voici les perspectives pour 2024.

Dans son rapport 2024 de prédictions sur les menaces, FortiGuard Labs se penche sur une nouvelle ère de la cybercriminalité, examine comment l’IA change la donne en matière d’attaques et livre les nouvelles tendances qui devraient émerger pour l’année à venir et au-delà. Ce rapport propose également des conseils qui permettront aux entreprises dans le monde de renforcer leur résilience face à des menaces qui n’ont pas fini d’évoluer.

Une évolution des techniques traditionnelles d’attaque

Depuis des années, nous observons et échangeons sur les tactiques d’attaque les plus populaires, abordées dans des rapports précédents. Les grands classiques ne disparaissent jamais, mais ils évoluent et progressent à mesure que les assaillants accèdent à de nouveaux outils. Ainsi, en matière de menaces APT (Advanced Persistent Threat), nous anticipons une activité plus dynamique. Au-delà de l’évolution des APT, nous prévoyons qu’en général, les groupuscules cybercriminels diversifieront leurs cibles et leurs playbooks en misant sur des attaques plus sophistiquées et plus destructives, basées notamment sur des dénis de services et autres tentatives d’extorsion.

Les guerres de territoires restent d’actualité au sein de la cybercriminalité. En l’espace de 24 heures ou moins, de nombreux groupuscules se concentrent sur les mêmes cibles en déployant plusieurs variantes de ransomware. Cette multiplication des actions est telle que le FBI américain a lancé un avertissement aux entreprises sur ce sujet en début d’année.

D’autre part, n’oublions pas que l’IA générative évolue et que l’instrumentalisation de l’IA jette de l’huile sur le feu en offrant aux assaillants un moyen simple d’améliorer les nombreuses étapes de leurs attaques. Comme nous l’avions prédit, les cybercriminels font de plus en plus appel à l’IA pour optimiser leurs actions, qu’il s’agisse de déjouer la détection de leurs techniques d’ingénierie sociale ou d’imiter des comportements humains.

Nouvelles tendances pour 2024 et au-delà

Même si les cybercriminels continuent de tirer parti de tactiques éprouvées pour engranger des gains rapides, ils disposent d’un nombre croissant d’outils pour simplifier l’exécution de leurs attaques. À mesure que la cybercriminalité évolue, nous anticipons différentes tendances pour 2024, et au-delà :

Voir plus grand : ces dernières années, les attaques par ransomware ont proliféré dans le monde, ciblant toutes les entreprises, quelles que soient leur taille et leur secteur d’activité. Toutefois, alors des cybercriminels sont toujours plus nombreux à exécuter leurs attaques, ils épuisent rapidement les cibles les plus petites et les plus faciles à pirater. À l’avenir, nous prévoyons que les assaillants adopteront une approche de type « tout ou rien ». Ils se recentreront leurs attaques sur des secteurs critiques (santé, finance, transports et services publics) pour un impact majeur sur l’ensemble de la société et des demandes de rançons bien plus élevées qu’aujourd’hui. Ils élargiront également leur mode opératoire, rendant leurs exactions plus personnalisées, moins prévisibles, plus agressives et donc plus dommageables.

Des vulnérabilités zero-day toujours plus nombreuses : les entreprises intègrent de nouvelles plateformes, applications et technologies pour mener leurs activités. Les cybercriminels disposent ainsi de nouvelles opportunités d’exploiter des vulnérabilités logicielles. Nous avons observé un nombre record de vulnérabilités zero-day et CVE en 2023, et cette tendance s’accélère. Ces vulnérabilités attirent les assaillants et nous nous attendons à ce que des brokers (cybercriminels qui revendent ces vulnérabilités sur le dark web à plusieurs acheteurs) apparaissent au sein de la communauté CaaS. De manière générale, les vulnérabilités N-days continueront à faire courir d’importants risques aux entreprises.

Jouer à domicile : les entreprises renforcent leurs contrôles de sécurité, adoptent de nouvelles technologies et de nouveaux processus pour consolider leurs défenses. Il est donc beaucoup plus difficile d’infiltrer un réseau depuis l’extérieur. Les cybercriminels doivent donc trouver de nouvelles stratégies pour atteindre leurs cibles. Anticipant cette évolution, nous prévoyons que les assaillants continueront à préparer toujours plus en amont leurs exactions (tactiques, reconnaissance et armement). D’ailleurs certains groupuscules n’hésiteront pas à recruter à l’intérieur même des entreprises ciblées pour obtenir un accès initial pour leurs attaques.

L’avènement d’attaques médiatiques : nous nous attendons à ce que les assaillants tirent parti de rendez-vous géopolitiques et événementiels majeurs, tels que les élections américaines de 2024 ou les Jeux olympiques de Paris en 2024. Pour cibler ces événements, les cybercriminels disposent désormais de nouveaux outils, en particulier l’IA générative, pour rendre leurs opérations plus efficaces.

Réduire le champ d’action des TTP : les assaillants continueront inévitablement à élargir l’ensemble des tactiques, techniques et procédures (TTP) qu’ils utilisent pour atteindre leurs cibles. Cependant, les équipes de sécurité en entreprise peuvent prendre l’avantage en identifiant les leviers pour perturber leurs actions. Bien que la majeure partie du travail quotidien des équipes de cybersécurité consiste à traiter les indicateurs de compromission, il est utile d’examiner de près les tactiques, techniques et procédures régulièrement utilisées pour en maîtriser le champ d’action.

La 5G en tant que nouveau terrain de chasse : l’accès à un éventail toujours plus large de technologies connectées entraîne de nouvelles opportunités. Avec la croissance exponentielle de la 5G, nous prévoyons une accélération des attaques connectées. Des attaques réussies contre l’infrastructure 5G sont susceptibles de perturber nombre de secteurs critiques (pétrole et gaz, transports, sécurité publique, finance, santé).

Vivre dans la nouvelle ère de la cybercriminalité

La cybercriminalité impacte chaque citoyen et les conséquences d’un incident sont souvent considérables. Pour autant, les acteurs malveillants ne sont pas nécessairement en capacité de prendre le dessus. Les professionnels de la cybersécurité peuvent prendre de nombreuses mesures pour anticiper les actions des criminels et perturber leurs activités : collaboration entre public et privé pour partager des informations, normalisation des procédures de reporting des incidents, etc.

Les entreprises ont bien sûr un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre la cybercriminalité. En premier lieu, il s’agit de favoriser une culture de la cyber résilience pour faire de la cybersécurité le travail de chacun. On peut également penser à des initiatives permanentes telles que des programmes d’information et de formation à l’échelle de l’entreprise, ou encore des activités plus ciblées telles que des simulations ou des études de cas pratiques à l’intention des dirigeants. Un autre axe consiste à pallier le déficit de compétences de cybersécurité en interne en puisant dans de nouveaux viviers de talents pour pourvoir les postes vacants, une approche qui aidera les entreprises à faire face à la surcharge de travail des équipes sécurité et à anticiper l’évolution des menaces. Enfin, le partage de l’information, qui est appelé à gagner en importance, permettra d’activer rapidement les mesures de protection qui s’imposent.

Quand la cybersécurité sort de la facture d’électricité des clients

Des incitations financières, tirées des factures clients, pour renforcer la cybersécurité des services publics : un pas vers une protection renforcée contre les menaces en ligne ?

Dans le domaine de la cybersécurité, le manque de ressources financières représente souvent un obstacle majeur pour les services publics. Cependant, une nouvelle règle mise en place par la Commission fédérale de réglementation de l’énergie (FERC) américaine pourrait apporter une solution à ce problème. À partir du mois prochain, les services publics d’électricité auront la possibilité de financer des investissements dans la cybersécurité grâce à une augmentation des factures d’électricité des consommateurs. Cette mesure vise à aider les propriétaires et les opérateurs qui manquent de ressources à renforcer leur protection contre les cyberattaques malveillantes.

Le nouveau cadre volontaire de cyber incitations, requis par la loi bipartite sur l’investissement et l’emploi dans les infrastructures de l’administration Biden, permettra aux services publics de bénéficier d’un allégement tarifaire lorsqu’ils effectuent des investissements préqualifiés dans la cybersécurité ou rejoignent un programme de partage d’informations sur les menaces. Cette règle vise à éliminer l’excuse financière souvent invoquée par les acteurs du secteur public pour ne pas investir dans la cybersécurité.

Le défi du manque de ressources financières

Cette nouvelle règle pour surmonter le principal obstacle rencontré par les propriétaires et les exploitants d’infrastructures critiques, à savoir le manque d’argent pour investir dans la cybersécurité. Les services publics dépendent des tarifs réglementés approuvés pour l’électricité, et ils ne peuvent pas compter sur les contribuables pour couvrir l’ensemble de leurs dépenses. Les commissions des services publics sont généralement réticentes à approuver une augmentation des tarifs, à moins qu’elle ne soit directement liée à la fourniture d’électricité aux clients.

Une opportunité pour les services publics

La nouvelle règle ouvre la voie à une opportunité pour les services publics d’investir dans la cybersécurité. Les commissions des services publics pourront désormais accorder des allégements tarifaires aux services publics qui souhaitent effectuer des investissements dans la cybersécurité. Cela incite les services publics à renforcer leurs défenses numériques et à mieux se protéger contre les menaces croissantes.

Une réponse aux besoins changeants

La règle qui entrera en vigueur le 3 juillet s’inscrit dans les efforts du gouvernement fédéral pour renforcer la cybersécurité des infrastructures critiques. Alors que les cybermenaces évoluent rapidement, il est crucial que les services publics puissent s’adapter rapidement aux nouvelles menaces. La lenteur du processus réglementaire existant est une préoccupation majeure, mais les incitations proposées permettront aux services publics de mettre en place des mesures de cybersécurité plus rapidement et d’assurer une protection plus efficace.

La nouvelle règle prévoit des investissements préqualifiés qui bénéficieront d’un allégement tarifaire. Actuellement, deux investissements préqualifiés sont mentionnés : la surveillance de la sécurité du réseau interne et l’adhésion à un ISAC (Information Sharing and Analysis Center). Ces investissements permettront aux services publics de renforcer leur capacité à détecter et à prévenir les attaques cybernétiques. De plus, la FERC envisage d’autoriser des incitations au cas par cas pour d’autres investissements qui amélioreraient considérablement la posture de sécurité des services publics.

La FERC prévoit également d’intégrer des contrôles supplémentaires provenant du catalogue de l’Institut national des normes et de la technologie (NIST) et des recommandations spécifiques d’agences fédérales telles que CISA, le FBI, la National Security Agency et le DOE. Ces mesures garantiront une approche plus complète de la cybersécurité et aideront les services publics à se conformer aux normes et aux meilleures pratiques recommandées.

Nouvelle technique d’attaque utilisant OpenAI ChatGPT pour distribuer des packages malveillants

Les chercheurs ont récemment découvert une nouvelle technique d’attaque qui exploite les capacités du modèle de langage OpenAI ChatGPT. Cette technique permet aux attaquants de distribuer des packages malveillants dans les environnements de développement. Dans un avis conjoint publié aujourd’hui, les chercheurs ont alerté sur cette nouvelle menace et ont souligné l’importance de prendre des mesures pour atténuer les risques.

Selon les auteurs du rapport technique, ChatGPT a été observé en train de générer des URL, des liens et même des bibliothèques et des fonctions de code qui n’existent pas réellement. Ce phénomène, connu sous le nom d’hallucinations des grands modèles de langage, a été documenté auparavant et pourrait résulter de données d’apprentissage obsolètes. Ces hallucinations ou recommandations erronées peuvent être exploitées par les attaquants pour tromper les utilisateurs.

L’hallucination du package AI

La nouvelle technique de distribution de packages malveillants, baptisée « l’hallucination du package AI« , repose sur l’interaction entre les attaquants et ChatGPT. Les attaquants posent une question à ChatGPT en demandant un package pour résoudre un problème d’encodage, et en réponse, ils obtiennent plusieurs recommandations de package, y compris certains qui ne sont pas publiés dans des référentiels légitimes. Les attaquants remplacent ensuite ces packages inexistants par leurs propres packages malveillants, incitant ainsi les utilisateurs futurs à faire confiance aux recommandations de ChatGPT.

Atténuation des risques et meilleures pratiques

La détection des packages malveillants issus de l’IA peut être difficile car les attaquants utilisent des techniques d’obscurcissement et créent des packages de chevaux de Troie fonctionnels. Cependant, il existe des mesures que les développeurs peuvent prendre pour atténuer les risques. Tout d’abord, il est essentiel d’examiner attentivement les bibliothèques proposées par ChatGPT, en tenant compte de facteurs tels que la date de création, le nombre de téléchargements, les commentaires et les notes jointes. Une certaine prudence et un certain scepticisme à l’égard des packages suspects sont également importants pour assurer la sécurité des logiciels.

Les opportunités de l’IA générative et les risques associés

L’intelligence artificielle (IA), en particulier l’IA générative, représente une avancée majeure dans le domaine de la science et de la technologie. Elle offre des opportunités passionnantes dans de nombreux domaines, tels que la création de contenu, le design, la musique, la recherche médicale et bien d’autres. Cependant, cette avancée technologique soulève également des inquiétudes quant à son utilisation potentielle à des fins malveillantes.

L’IA générative est capable de créer du contenu de manière autonome, imitant et produisant des résultats indiscernables de ceux créés par des humains. Cela ouvre de nouvelles perspectives créatives et permet des avancées significatives dans de nombreux domaines. Cependant, cette même capacité peut être exploitée par des individus mal intentionnés pour des activités telles que la manipulation de l’opinion publique, la production de contrefaçons, la falsification de documents, voire la création de faux médias.

Il est donc impératif de sécuriser l’IA contre le vol, la falsification, la manipulation et autres attaques. Les chercheurs et les entreprises du secteur ont pris conscience de ces enjeux et travaillent activement pour développer des solutions de sécurité pour l’IA générative.

Le Secure AI Framework (SAIF) de Google pour la protection de l’IA

Le 8 juin 2023, Google a présenté le Secure AI Framework (SAIF), un cadre conceptuel conçu pour protéger les technologies d’IA contre les attaques malveillantes. SAIF s’appuie sur l’expérience de Google dans le développement de modèles de cybersécurité éprouvés, tels que le cadre collaboratif de niveaux de chaîne d’approvisionnement pour les artefacts logiciels (SLSA) et BeyondCorp, une architecture de confiance zéro.

SAIF repose sur six principes fondamentaux pour sécuriser l’IA générative

Étendre des bases de sécurité solides à l’écosystème de l’IA : Cela inclut l’utilisation de protections d’infrastructure par défaut, telles que les techniques de prévention des injections SQL, pour renforcer la sécurité des systèmes d’IA générative.

Développer la détection et la réponse : Il est essentiel de surveiller attentivement les entrées et les sorties des systèmes d’IA générative afin de détecter les anomalies potentielles. En utilisant les renseignements sur les menaces, il est possible de prévoir et de contrer les attaques.

Automatiser la protection : Face aux menaces existantes et émergentes, l’automatisation joue un rôle crucial pour garantir la sécurité de l’IA générative. En automatisant les processus de protection, il est possible de réagir rapidement aux attaques.

Harmoniser les contrôles au niveau de la plateforme : Pour assurer une sécurité cohérente dans toute l’organisation, il est nécessaire de mettre en place des contrôles de sécurité standardisés au niveau de la plateforme.

Adapter les contrôles : Il est important d’ajuster les mesures d’atténuation pour sécuriser l’IA générative. Cela comprend l’utilisation de techniques telles que l’apprentissage par renforcement basé sur les incidents et les commentaires des utilisateurs, la mise à jour des ensembles de données de formation, le réglage des modèles pour une réponse stratégique aux attaques et l’utilisation de commandes de drapeaux rouges.

Contextualiser les risques des systèmes d’IA : Il est essentiel de comprendre les risques associés aux systèmes d’IA générative dans le contexte des processus métier environnants. Cela nécessite des évaluations complètes des risques pour déterminer comment les organisations utiliseront l’IA de manière sécurisée. Google s’est engagé à publier plusieurs outils open source pour aider à mettre en œuvre les éléments du SAIF et renforcer la sécurité de l’IA générative. De plus, la société étendra ses programmes de recherche de bogues pour encourager la communauté à contribuer à la sécurité et à la fiabilité de l’IA.

Les équipes de sécurité mettent en moyenne 145 heures jours pour résoudre une alerte cybersécurité

Selon le nouveau Cloud Threat Report, les équipes de sécurité mettent en moyenne 145 heures, soit environ six jours, pour résoudre une alerte de cybersécurité.

Les chercheurs du groupe Unit 42 ont analysé plus de 210 000 comptes cloud de 1 300 organisations dans le monde pour parvenir à cette conclusion. À mesure que les organisations adoptent le cloud, elles sont confrontées à des risques de sécurité croissants, car toute configuration erronée peut être exploitée par des cybercriminels. Dans son rapport, Palo Alto Networks met en garde contre les dangers de l’authentification insuffisante, des correctifs inadéquats et des logiciels open source malveillants.

Les chercheurs ont également constaté que 76 % des organisations n’utilisent pas d’authentification multi-facteur pour les utilisateurs ayant des droits de contrôle et que 58 % n’ont pas d’authentification multi-facteur pour les gestionnaires d’accès administrateur. Unit 42 a également observé que 63 % du code de base en production présentent des failles critiques non corrigées, tandis que seulement 5 % des règles de sécurité sont responsables de 80 % des alertes dans la plupart des environnements cloud.

Palo Alto Networks conseille donc aux organisations de planifier des sauvegardes et de les stocker dans des emplacements isolés, ainsi que d’élaborer des plans stratégiques en cas d’incident. Les chercheurs prévoient également un glissement de la sécurité des terminaux vers des plates-formes protégeant directement les applications dans le cloud, connues sous le nom de Cloud-Native Application Protection Platforms (CNAPP). Selon le cabinet-conseil Gartner, la demande de solutions CNAPP a augmenté de 70 % en 2021-2022.

CNAPP, Kesako ?

Un CNAPP (Cloud-Native Application Protection Platform) est une plateforme de sécurité des applications dans le cloud. Les CNAPP sont conçues pour protéger les applications qui fonctionnent nativement dans des environnements de cloud computing, tels que les conteneurs et les microservices. Les plates-formes CNAPP sont également adaptées aux environnements de développement DevOps, où les applications sont fréquemment mises à jour et déployées rapidement. Les CNAPP fournissent des fonctionnalités telles que la gestion des identités et des accès, la détection et la réponse aux menaces, la conformité et la gouvernance, ainsi que la surveillance et la gestion des risques. L’utilisation de CNAPP est de plus en plus courante car elle permet de mieux sécuriser les applications dans le cloud, qui est devenu une cible de choix pour les cyberattaques en raison de l’augmentation de la migration des applications des entreprises vers le cloud.

Hébergement : penser budget cybersécurité

Planifier son budget cybersécurité ne doit plus être une option. Dans ce dernier, la ligne « hébergement » sécurisé doit y figurer parmi les premières places avec l’humain et les experts appropriés.

Les RSSI européens augmentent leurs investissements pour sécuriser la transition de leur organisation vers le cloud public et fournissent de plus en plus de contrôles de sécurité à partir du cloud. Qui dit cloud, dit hébergement, et qui dit hébergement impose obligatoirement de suivre des règles tels que le Règlement Général des Données Personnelles (RGPD), du pentest pour s’assurer de ne pas finir avec l’ensemble de ses données dans les méandres du web, etc… Pour vous pencher sur cette question cliquez ici pour avoir des pistes d’une sélection possible pour vos besoins.

Des dépenses stratégiques

Les responsables de la sécurité européens maintiennent également les changements antérieurs vers les dépenses des fournisseurs de services gérés et des sociétés de conseil pour les aider à réaliser leurs priorités stratégiques.

Forrester, dans sa dernière étude donne d’ailleurs un aperçu de la planification des budgets de cybersécurité en Europe pour 2021 et 2022. On y découvre, par exemple, que jusqu’à 15% des dirigeants interrogés ont décidé d’établir une stratégie cybersécurité pour le hébergement, leur cloud (laas, Paas, SaaS). 

Le référentiel Européen

L’enjeu de souveraineté numérique face aux géants du web (GAFAM) est plus qu’évidente. Choisir son hébergement face à cet élément stratégique, politique et sociétale est indispensable.  Choisir ses infrastructures et autres points d’accès web hors des murs européens, et encore mieux français ne doit plus être option pour le choix de son hébergement. Il en va de l’indépendance numérique de vos données et de celles de vos clients.

Pour finir,  l’objectif du gouvernement français de sécuriser à la fois les process, la technique et la gestion juridique des services d’hébergement et cloud des entreprises françaises est à prendre en compte. Le nouveau label “Label du Cloud de Confiance” est gage de qualité, de confiance et de cybersécurité. Seules les entreprises possédant déjà la qualification SecNumCloud peuvent espérer le recevoir. Ce label ++ démontre l’indépendance du récipiendaire vis-à-vis des lois non européennes, comme le très intrusif patriot act américain.

Les e-mails contrefaits mis en péril : DMARC

Pour lutter contre les fraudes par les e-mails, des technologies d’authentification ont été mises en place. Dans cet article, nous parlerons de l’une des technologies d’authentification les plus utilisées : le DMARC.

Le DMARC : qu’est-ce que c’est ?

DMARC est l’acronyme anglais pour Domain Based Authentication, Reporting, and Conformance. C’est une technologie mise en place afin de lutter contre les fraudes par e-mail. Il s’agit entre autres des e-mails contrefaits, des spams, du phishing, etc.

Petit historique de DMARC : des débuts à nos jours

Sous l’égide de dmarc.org et dmarc.fr, plusieurs organisations se sont mises ensemble pour élaborer le DMARC. On les catégorise en deux groupes : les émetteurs et les destinataires.

Au niveau des émetteurs, nous avons : Facebook, PayPal, Twitter, LinkedIn, Fidelity Investments, American Greetings, Bank of America, JPMorganChase, etc. Quant aux destinataires, il s’agit de Google, Yahoo, Microsoft, Yandex, AOL, Mail.Ru, Netease, Comcast.

Dès son élaboration, le DMARC a mis du temps à décoller. Les grandes entreprises sont longtemps restées réticentes quant à son adoption. Il s’agit notamment de certaines entreprises du Fortune 500, de Chine et bien d’autres à travers le monde.

Cependant, force est de constater qu’on assiste depuis quelques temps à une certaine prise de conscience, certes lente, des entreprises. En effet, le taux d’adoption de DMARC au niveau des entreprises a connu un regain ces deux dernières années.

Le taux d’adoption, aujourd’hui, est nettement supérieur à celui des années antérieures.

DMARC : comment marche ce processus d’authentification ?

DMARC est une spécification qui complète SPF et DKIM. Ainsi, elle entre en œuvre en cas d’échec de ces deux protocoles et permet de déterminer la meilleure politique à appliquer. Il existe 3 politiques parmi lesquelles DMARC identifie les cas de non-correspondance des e-mails :

None/aucun : dans ce cas, aucune action spécifique n’est recommandée. La politique locale est donc appliquée. L’e-mail est reçu et traité comme il le serait s’il n’y avait pas DMARC ;

Quarantine/quarantaine : L’e-mail est reçu par le destinataire, mais n’est pas directement placé dans la boite de réception. Il est plutôt placé dans les spams ou courriers indésirables ;

Reject/rejet : l’e-mail est tout simplement rejeté ou détruit par le serveur destinataire.

Comment configurer DMARC ?

Pour pouvoir configurer les paramètres d’authentification DMARC de votre domaine, il vous faut vous assurer que SPF et DKIM sont bien implémentés. Après cela, vous devez accéder aux enregistrements DNS de votre compte d’hébergement.

À ce niveau, il vous faut ajouter ou modifier l’enregistrement DNS auprès de votre fournisseur. Cela se présente sous la forme d’une ligne de texte de format .TXT dans laquelle vous définissez laquelle des 3 politiques doit être appliquée.

DMARC : importance et avantages

Le DMARC est une spécification technique qui fait suite à DKIM et à SPF. En effet, mettre en place le DMARC offre de multiples avantages aussi bien pour les expéditeurs que les destinataires. Il existe plusieurs niveaux de configuration du DMARC, et chaque niveau a ses avantages.

Lorsque DMARC n’est pas configuré sur votre domaine, ce dernier est vulnérable aux attaques des pirates et autres individus malintentionnés. Ils pourront alors facilement s’introduire dans votre réseau pour effectuer leurs méfaits.

Ils pourront, par exemple, se faire passer pour vous ou l’un des membres de votre organisation auprès de vos employés, de vos clients, de vos fournisseurs, etc.

DMARC vous permet de limiter les risques d’hameçonnage, de spams et de faux positifs pour le destinataire. Pour cela, il indique au destinataire la bonne conduite de sécurité à tenir en cas de doute sur la fiabilité du message. De plus, DMARC est gratuit et facile à configurer.

En quoi DMARC permet-il de lutter contre les e-mails contrefaits et les fraudes ?

Contrairement à ses prédécesseurs (SPF et DKIM), DMARC prend en compte dans son processus des informations sur les domaines des destinataires. Cela lui permet d’être plus efficace et de renforcer la sécurité lors des échanges d’e-mails.

L’expéditeur met en place le DMARC tout en précisant au destinataire la réaction à avoir vis-à-vis de tout e-mail qui ne respecterait pas ses normes (l’expéditeur). Il peut s’agir de la destruction ou de la mise en quarantaine de l’e-mail en question.

Cette politique permet également aux destinataires d’envoyer un rapport au domaine de l’expéditeur pour spécifier que les e-mails passent ou non.

83 vulnérabilités dont 10 critiques, une vulnérabilité Zero Day et correctifs Adobe

Le premier Patch Tuesday de l’année permet de résoudre 50 vulnérabilités. Les 10 vulnérabilités critiques concernent les codecs Windows, Office, des extensions vidéo HEVC, le runtime RPC ainsi que les postes de travail. Pour sa part, Adobe a publié des correctifs pour Photoshop, Campaign Classic, InCopy, Illustrator, Captivate, Bridge et Animate.

Correctifs pour les postes de travail

Le déploiement de patches pour Office et Edge est une priorité pour les équipements de type poste de travail, c’est-à-dire tous les systèmes utilisés pour accéder à la messagerie ou à Internet depuis un navigateur. Les serveurs multi-utilisateurs faisant office de postes de travail distants sont également concernés.

Zero Day par exécution de code à distance dans Microsoft Defender

Microsoft corrige la vulnérabilité par exécution de code à distance (CVE-2021-1647) dans Defender en publiant un correctif pour Microsoft Malware Protection Engine. Microsoft a déclaré que cette vulnérabilité était exploitée avant que des correctifs ne soient disponibles. Ce correctif doit être déployé en priorité.

Élévation de privilèges avec le processus splwow64

Même si Microsoft précise que ce problème (CVE-2021-1648) concerne une vulnérabilité par élévation de privilèges, cette faille peut être exploitée pour divulguer des informations et plus particulièrement de la mémoire non initialisée. Microsoft a déclaré que cette vulnérabilité n’a pas été exploitée en mode aveugle, même si les détails la concernant sont disponibles publiquement.

Adobe

Adobe publie des correctifs pour de nombreuses vulnérabilités dans Adobe PhotoshopIllustratorAnimate, Campaign, InCopy, Captivate et Bridge. Les correctifs pour Adobe Campaign sont de Priorité 2 tandis que les autres patches sont de Priorité 3Même si aucune des vulnérabilités rapportées par Adobe n’est a priori activement attaquée pour l’instant, tous les correctifs doivent être déployés en priorité sur les systèmes où ces produits sont installés. (Par Animesh Jain, Directrice des produits Signatures des vulnérabilités chez Qualys)

Protéger les informations confidentielles du secteur industriel

L’importance d’une cybersécurité efficace dans le secteur industriel et propose une série de conseils pour aider chaque entreprise à la concrétiser.

La cybersécurité est importante dans tous les secteurs, mais nulle part plus que dans le secteur industriel, où la quantité considérable d’informations confidentielles détenues par les entreprises en fait des cibles extrêmement attrayantes pour les criminels.

Les cybermenaces modernes peuvent prendre de nombreuses formes, allant de l’espionnage commandité par des États aux gangs criminels organisés, en passant par des tiers mécontents et même des initiés imprudents dans l’entreprise, commettant des erreurs en toute honnêteté. Mais en fin de compte, tous ces acteurs représentent un grave danger pour la sécurité des données, qui peut entraîner de graves conséquences sur le plan de la réputation, de la concurrence et des finances en cas de violation.

Pour les industriels aux chaînes d’approvisionnement complexes, les données les plus importantes relèvent de leur propriété intellectuelle (PI), notamment les formules, les conceptions et les brevets exclusifs, pour n’en nommer que quelques-uns. Garder cette PI hautement sensible à l’abri des regards indiscrets peut être la clé du succès à long terme d’une entreprise. C’est pourquoi il est essentiel de mettre en place une cybersécurité efficace pour la protéger. Cet article abordera une série de conseils en matière de cybersécurité. Beaucoup sont très faciles à mettre en œuvre. Ils peuvent améliorer considérablement la posture de sécurité de toute entreprise et contribuer à protéger les données sensibles.

1. L’importance d’agir pour la protection des données

En matière de protection des données, il est étonnant de voir le nombre d’entreprises qui en parlent beaucoup sans pour autant agir sur cette question. Les dirigeants aiment à citer la productivité des travailleurs et la fluidité du flux d’informations pour justifier l’absence de programmes de sécurité significatifs, qui, selon eux, nuirait à ces aspects. Mais ces idées sont dépassées. Il existe aujourd’hui une pléthore d’excellentes solutions de sécurité qui offrent un excellent équilibre entre la protection nécessaire et des niveaux optimaux en matière de productivité et d’innovation. En fin de compte, aucun programme de protection des données ne décollera sans un soutien de la direction, c’est pourquoi c’est un premier pas si fondamental vers la réussite.

2. Identifier et localiser les informations précieuses

Une fois que l’engagement en matière de protection des données a été pris, l’étape suivante consiste à identifier exactement les actifs à protéger et, surtout, à les localiser. Trop souvent, les organisations n’ont aucune idée de l’endroit où toutes leurs précieuses données sont réellement stockées, ni de qui y a accès, ce qui les rend vulnérables au vol. Bien que la tâche puisse paraître complexe, ce n’est pas nécessairement le cas. Commencez par la propriété intellectuelle la plus précieuse de l’entreprise. Par exemple, les industriels pourraient commencer par leurs designs et formules propriétaires. Une fois qu’ils ont tous été identifiés et localisés sur le réseau, passez à la fonction organisationnelle suivante et recommencez.

3. Étiqueter les actifs sensibles puis y ajouter des couches de sécurité si nécessaire

Dès que des données sensibles ont été identifiées, elles doivent avant toute chose être étiquetées comme telles. Étiqueter les actifs comme « confidentiels » semble basique, mais c’est le moyen le plus rapide et le plus simple de s’assurer que quiconque y accède en est immédiatement informé. Une fois cela effectué, vous pouvez ajouter des couches de sécurité supplémentaires si nécessaire. Du chiffrement à la gestion des droits numériques, en passant par l’étiquetage persistant des documents et la protection des données pilotée par des politiques, de nombreuses approches peuvent garantir que les données circulent librement, mais sur la base du besoin d’information uniquement, ce qui réduit considérablement les risques de vol.

4. Veillez à ce que les employés soient formés à la sécurité

Quelle que soit l’efficacité du programme de sécurité d’une entreprise sur le plan technologique, le maillon le plus faible sera invariablement l’élément humain : ses employés. Des cadres aux réceptionnistes, il suffit que quelqu’un clique sans se méfier sur un lien ou une pièce jointe compromis et les vannes peuvent s’ouvrir. Heureusement, la solution est à la fois simple et efficace. Une formation régulière permet non seulement de garder la sécurité à l’esprit des employés, mais aussi de les garder informés de toutes les dernières méthodes et tactiques d’ingénierie sociale utilisées par les criminels. Dans la mesure du possible, les sous-traitants, les fournisseurs et les partenaires doivent également être invités à participer, pour contribuer à réduire le risque de brèche ailleurs dans la chaîne d’approvisionnement.

6. Etre préparé à un éventuel incident

Même avec la meilleure volonté du monde, aucune entreprise ne peut éliminer complètement le risque de violation, c’est pourquoi il est important de toujours disposer d’un plan détaillé de réponse aux incidents. Avec un peu de chance, il ne sera jamais utilisé, mais il est beaucoup plus prudent d’en avoir un et de ne pas en avoir besoin que l’inverse. Si le pire doit arriver, un plan clair garantira que chacun connaît ses rôles et responsabilités, pour atténuer la violation le plus rapidement possible, en évitant, espérons-le, la perte de données critiques.

Les cybercriminels d’aujourd’hui sont plus créatifs, plus agiles et plus motivés que jamais, il est donc avantageux d’être préparé. C’est particulièrement vrai dans le secteur industriel, où la propriété intellectuelle sensible joue un rôle prédominant dans la réussite ou l’échec de nombreuses entreprises. Une stratégie de cybersécurité n’a pas besoin d’être coûteuse, mais elle nécessite l’adhésion des plus hauts cadres de l’entreprise, une attention aux détails et la juste combinaison d’outils et de formations pour être performante. (Tim Bandos, vice-président de la cybersécurité chez Digital Guardian)

Citadelles : Les 5 piliers d’une cybersécurité efficace

Au Moyen-Âge, l’attaque d’un château-fort avantageait la défense. Du haut des remparts, on pouvait observer les assaillants de loin. Ils ignoraient la structure des fortifications. Quant à elle, l’architecture bien connue du château-fort par les défenseurs brisait de nombreuses stratégies d’attaque. Mais depuis que les citadelles sont devenues numériques, les batailles cyber sécuritaires, à l’inverse avantagent nettement les attaquants et désarment les défenses. Bien souvent, les défenseurs ignorent leurs failles.

Les fortifications, les citadelles d’Internet sont devenues floues depuis l’arrivée des nouveaux systèmes d’information. Les menaces sont moins visibles. Surtout, il est possible pour un attaquant de frapper par un point A, puis par un point B le lendemain, en n’éveillant jamais les soupçons. Dans un contexte où l’on manque énormément de visibilité, comment contrer ces menaces ? 5 piliers indispensables à mettre en place.

1 – La sécurité périmétrique

Dans un monde informatique sans périmètre où les frontières sont devenues plus floues, la sécurité périmétrique reste toujours le premier rempart à mettre en place. C’est un prérequis essentiel dont on ne peut faire l’économie. Elle consiste à protéger la frontière externe de l’entreprise des menaces extérieures pour éviter ou limiter les infections (malwares, cheval de Troie, etc.). Les réflexes de base à adopter sont de bien paramétrer ses firewalls et d’être très sélectif et granulaire dans les autorisations de flux.

2 – La sécurité Endpoint

Elle permet de combattre directement l’infection une fois détectée grâce à des antivirus ciblés. Auparavant, la capacité de détecter des virus était une activité relativement facile, il suffisait de comparer ces virus à des bases de signatures prédéfinies. Aujourd’hui, de nouveaux malwares ont pris le relai et sont capable de « muter » afin d’éviter d’être détecté. On voit aussi des États Nations développer des virus « intraçables » car utilisant des failles encore inconnues. Face à ces menaces invisibles, les entreprises doivent se doter de solution de type Endpoint Detection and Response – EDR. Comparer des signatures n’est plus suffisant. Depuis, beaucoup de mécanismes ont été inventé, dont l’analyse comportementale, du machine learning en pre-execution, du sandboxing, qui se révèlent plus efficaces dans la détection des nouvelles menaces.

3 – La détection de menaces sur le réseau

Si la sécurité Endpoint et périmétriques sont indispensables et gèrent autant les frontières externes et internes du système d’information ; on sait bien, qu’elles sont insuffisantes sans une approche d’analyse côté réseau. La sécurité sur le réseau, consiste à détecter des comportements non conventionnels et retrouver les traces d’un attaquant sur le réseau de l’entreprise (logs, données, IA, etc.).

Elle se fait surtout à l’aide d’outils à base d’intelligence artificielle et de machine learning qui sont capables d’écrémer et de ressortir des informations suspectes dans un lot gigantesque de données grâce à l’automatisation. La prise de décision finale reste à l’appréciation d’un humain, mais qui aura gagné énormément de temps sur sa prise de décision et la collecte d’informations.

4 – L’Active Directory

L’Active Directory ou l’annuaire d’entreprise comme partie intégrante d’une attaque, est largement sous-estimé. Et par conséquent, il est sous protégé alors que les cyberattaques suivent généralement le même schéma. Après avoir franchi les défenses périmétriques, les hackers ciblent le coeur de l’entreprise. L’Active Directory leur permet d’avoir accès aux comptes de l’ensemble de l’entreprise, administrateurs et grands patrons compris. Le but ? S’emparer des comptes à hauts-privilèges pour pouvoir, par exemple, diffuser un ransomware à l’ensemble de l’entreprise.

5 – La sensibilisation des utilisateurs

On dit souvent que les failles sécuritaires modernes se situent toujours entre l’écran et le clavier. C’est vrai. Les scénarios se suivent et se ressemblent. Monsieur tout le monde prend possession de son ordinateur, ouvre ses mails, clique sur une pièce jointe et contamine son entreprise. En effet, l’être humain demeure le premier facteur d’infection. En conséquence, chaque entreprise doit réduire les risques liés aux mauvais comportements des utilisateurs. La solution est simple : former les mauvais élèves « clique à tout » grâce à des mises en situations, questionnaires ou vidéos interactives.

La réalité est simple : il est difficile d’être proactif en défense et de devancer les attaques. La cybersécurité a souvent un temps de retard par rapport aux nouvelles menaces. C’est presque toujours face à de nouvelles attaques que la défense réagit et adapte ses systèmes de défense. D’où la nécessité dans ce contexte, d’assurer a minima ces arrières avec ces piliers, de sensibiliser et de réaliser un important travail de veille technologique pour limiter les pots cassés. (par David Clarys, NewTech Manager Europe du Sud chez Exclusive Networks)

Une nouvelle campagne de ransomware Android propagée par le carnet d’adresses des victimes

Les rançongiciels pour Android sont peut-être en baisse depuis 2017, mais ils n’ont pas disparu pour autant. Des chercheurs ont récemment découvert une nouvelle famille de logiciels de rançon, Android/Filecoder.C. En utilisant les listes de contacts des victimes, il tente de se propager par SMS en envoyant des liens malveillants.

Ce nouveau ransomware tout d’abord distribué ses liens malveillants via des fils de discussion sur la thématique pornographique du site Reddit. Le profil d’utilisateur utilisé a été signalé par ESET, mais est toujours actif à l’heure actuelle. La campagne a également brièvement ciblé le forum « XDA developers », destiné aux développeurs Android ; Après avoir été alertés, les opérateurs ont retiré les messages malveillants.

La campagne que nous avons découverte est de faible envergure et plutôt amateur. De plus, le logiciel lui-même est défectueux — surtout en ce qui concerne le chiffrement. Tous les fichiers peuvent être récupérés sans payer de rançon. Cependant, si ses auteurs corrigent les failles et que la distribution prend de l’ampleur, ce nouveau logiciel de rançon pourrait devenir une menace sérieuse.

Ce malware se distingue par son mécanisme de diffusion. Avant de commencer à chiffrer les fichiers de sa victime, il envoie un lot de SMS aux contacts de la victime, les incitant à cliquer sur un lien malveillant menant au fichier d’installation du rançongiciel. « En théorie, cela peut conduire à un afflux d’infections — d’autant plus que le message peut être envoyé en 42 langues. Heureusement, même les utilisateurs les moins sensibilisés doivent remarquer que les messages sont mal traduits. Certaines versions n’ont même aucun sens ! », explique Lukáš Štefanko de che ESET.

Outre son mécanisme de diffusion, Android/Filecoder.C présente quelques anomalies dans son chiffrement. Il exclut les grandes archives (plus de 50 Mo) et les petites images (moins de 150 Ko), et sa liste des types de fichiers à cibler contient de nombreuses entrées sans rapport avec Android, tout en n’ayant pas certaines extensions typiques pour ce système. En fait, cette liste semble provenir du célèbre ransomware WannaCry.

Il y a aussi d’autres éléments intrigants : contrairement aux logiciels de rançon Android classiques, Android/Filecoder.C n’empêche pas l’utilisateur d’accéder à l’appareil en verrouillant l’écran. De plus, la rançon n’est pas prédéfinie, mais créée dynamiquement en utilisant l’ID utilisateur attribué au moment de l’infection. Ce processus se traduit par un montant de rançon aléatoire compris entre 0,01 et 0,02 BTC.

Il s’agit d’une pratique inédite, probablement destinée à attribuer les paiements aux victimes. « Cette tâche est généralement résolue en créant un portefeuille Bitcoin unique pour chaque victime. Mais ici l’attaquant n’utilise qu’un seul portefeuille Bitcoin », observe Lukáš Štefanko.