Tous les articles par Damien Bancal

Damien Bancal, expert reconnu en cybersécurité Damien Bancal est une figure incontournable de la cybersécurité, reconnu à l’international pour son expertise et son engagement depuis plus de 30 ans. Fondateur de ZATAZ.com en 1989 (et DataSecurityBreach.fr en 2015), il a fait de ce média une référence majeure en matière de veille, d’alertes et d’analyses sur les cybermenaces. Auteur de 17 ouvrages et de plusieurs centaines d’articles pour des médias comme Le Monde, France Info ou 01net, il vulgarise les enjeux du piratage informatique et de la protection des données personnelles. Lauréat du prix spécial du livre au FIC/InCyber 2022, finaliste du premier CTF Social Engineering nord-américain (2023), et vainqueur du CTF Social Engineering du HackFest Canada (2024), il est reconnu pour sa capacité à allier pratique du terrain et transmission pédagogique. Le New York Times ou encore Le Big Data ont salué son parcours, et l’agence Tyto PR l’a classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023. Il est aujourd’hui 9ᵉ influenceur cyber en Europe. Chroniqueur à la radio et à la télévision (France Info, RTL, M6, Medi1...), il est également réserviste citoyen au sein de la Gendarmerie Nationale (Lieutenant-Colonel - Unité Nationale Cyber) et de l'Éducation Nationale (Hauts-de-France). Médaillé de la Défense Nationale (Marine) et des réservistes volontaires, il poursuit son engagement au travers de son entreprise veillezataz.com, lancée en 2022.

Les pots de miel sont-ils toujours dans le coup ?

Les honeypot ou pot de miel en français, encore à la mode il y a quelques années, commencent à tomber en désuétude, tout du moins sous leur forme classique. Pour rappel, ces systèmes qui ont vu le jour dans le milieu des années 2000 face à la recrudescence des attaques dites de « cyber-terrorisme » ont pour objectif d’observer le comportement des pirates afin de mieux comprendre et donc appréhender les techniques utilisées pour leurs attaques et même d’identifier les pirates eux-mêmes. Ils consistent à placer au sein même d’un système d’information des services volontairement faillibles, plus ou moins sécurisés en fonction des informations recherchées, et surtout d’analyser les différents flux générés. Le principe de base d’un honeypot est que tous les flux qui y transitent doivent être considérés comme malicieux et peuvent donc apporter des informations intéressantes. Un honeypot nécessite de fait une attention particulière si on veut en tirer un réel profit.

Est-ce que la perte de vitesse de ces solutions n’est pas justement due à ce facteur? Doit-on aujourd’hui exploiter ce genre de solutions quand des acteurs majeurs de la sécurité proposent de tenir à jour des bases d’informations complètes, des vulnérabilités exploitables et des listes noires d’adresses IP ? Le constat est assez simple, les honeypot doivent se développer pour pouvoir continuer à exister dans le monde de la sécurité informatique et ne pas limiter leurs cibles aux acteurs à l’origine de ces fameuses bases.

Vers les honeypot « Next-Gen »
C’est dans ce contexte que certains éditeurs tentent d’aborder le sujet d’une façon différente et assez novatrice. L’objectif de ces honeypot « Next-Gen » n’est plus d’apprendre à connaître les façons qu’utilise le hacker pour corrompre un système, mais de lui faciliter le travail pour pouvoir l’identifier plus facilement et remonter son identité à l’ensemble du système d’information.  En surfant sur la vague de la « webisation » des applications métiers, ils s’orientent principalement dans cet axe en se basant sur le protocole http. Une fois un hacker repéré, son adresse IP peut directement être remontée aux équipements de sécurité de type pare-feu, relai de messagerie ou encore proxy web.

Les méthodes utilisées sont assez simples : en intégrant la solution de la même manière qu’un firewall applicatif, devant un serveur web, ces honeypots vont pouvoir analyser tant les requêtes que les réponses http. En ajoutant aux réponses valides certaines informations maîtrisées par le système, il devient facile pour eux d’identifier la réaction de l’utilisateur. Par exemple, en ajoutant un paramètre dans l’URL, ces nouvelles solutions vont pouvoir vérifier l’intégrité de ce paramètre dans les requêtes suivantes de ce même utilisateur. Encore plus fort, si un hacker tente d’accéder à un fichier interdit comme le .htaccess, ces solutions lui en fournissent un factice et surveillent l’utilisation des données envoyées. Si un utilisateur cumule plusieurs comportements suspicieux, il peut être considéré comme un pirate et donc ses informations remontées aux systèmes. Ce mode de fonctionnement beaucoup plus actif que les précédentes solutions permet une exploitation plus accessible et surtout apporte un réel intérêt pour les entreprises. Ainsi la cible cliente peut être déplacée vers n’importe quelle société cherchant à protéger les données de son entreprise des hackers.

D’autre part, contrairement aux anciennes solutions, celles-ci doivent traiter autant le trafic légitime que le trafic malicieux. Elles se doivent donc d’être beaucoup plus robustes en termes de gestion du trafic et de disponibilité. Nous entrons donc dans une gamme supérieure de produit qui viendra faire partie intégrante des architectures de sécurité, comme c’est le cas d’un WAF, d’un pare-feu ou d’un IPS.

Des solutions communautaires
Le partage des informations récoltées est l’un des principes de base des pots de miel. Dans la période où les solutions SaaS et le Cloud deviennent des éléments incontournables, même en ce qui concerne la sécurité, on peut imaginer que ces honeypots n’échappent pas à la règle et partagent leurs expériences dans le Cloud en faisant ainsi profiter toute une communauté. Nous connaissons tous aujourd’hui ce type de base de données qui répertorient des listes noires d’IP considérées comme dangereuses. Mais qu’en sera-t-il si cette base pouvait être alimentée en temps réel avant même qu’une attaque réelle soit tentée ? ((par Johan Bourgeois, Ingénieur Sécurité Réseaux, Nomios)

Revenus des pirates

Alors que la campagne d’espionnage hyper sophistiquée Regin continue de faire parler d’elle, le spécialiste en sécurité informatique Kaspersky Lab s’intéresse aux revenus générés par les cyber-attaques de façon générale. Il ressort sans surprise que les activités cyber criminelles sont très lucratives. Selon cet éditeur, DataSecurityBreach.fr rencontre d’autres moyennes de prix (+/- 25% de ceux annoncés par l’éditeur) une page web de phishing imitant un réseau social coûte en moyenne 150$. Si les criminels piègent 100 internautes, ils peuvent gagner 10 000$ en revendant les données personnelles obtenues. Un trojan qui bloque les appareils mobiles coûte plus cher à l’achat et la distribution, en moyenne 1 000$. Mais le retour sur investissement est très intéressant puisque les rançons demandées aux utilisateurs pour débloquer leur appareil mobile sont fixées entre 10$ et 200$. En touchant 100 victimes, le butin peut donc s’élever à 20 000$. Les trojans bancaires sont l’assurance de toucher le jackpot. En dépensant à peu près 3 000$ pour un exploit et une campagne de spams, les gains peuvent atteindre 72 000$ pour 100 victimes (la moyenne des pertes d’un utilisateur est de 722$).

Opération MouseTrap : 15 utilisateurs de RAT arrêtés

Cette semaine, Europol et plusieurs services de police et autorités judiciaires ont mené des actions contre des citoyens européens suspectés d’utiliser des chevaux de Troie (ou RAT) pour réaliser des activités cybercriminelles. Il s’agit principalement d’adolescents et de jeunes adultes. Cette action et les perquisitions associées ont permis l’interpellation ou l’audition d’une quinzaine de suspects dans plusieurs pays Européens.

Les individus interpellés ou interrogés, en Estonie, France, Roumanie, Lettonie, Italie, Norvège, Royaume-Uni, utilisaient de façon frauduleuse ces troyens d’administration à distance pour commettre différents types de délits dont le vol de données personnelles, des attaques en déni de service et des extorsions. Cette opération, pilotée par la France qui réalise six enquêtes dans le cadre de cette opération, prend place dans le cadre d’EMPACT – le plan multi-annuel d’action de l’Union européenne – en collaboration avec le Centre européen de lutte contre la cybercriminalité d’Europol (EC3) et les autorités européennes concernées. EC3 a apporté son soutien à sept pays dans leurs efforts pour identifier les individus utilisant de façon frauduleuse ce type de RATs, en hébergeant deux réunions de coordination, en collationnant le renseignement et en fournissant un appui en analyse criminelle.

 Un objectif important de cette action coordonnée au plan Européen est d’informer le public sur la menace posée par ce type de virus informatiques. Les exemples de ces RATs parmi les plus connus sont Blackshades, Poisonivy et DarkComet. Des actions similaires sont d’ores et déjà programmées au cours de l’année à venir.

Les chevaux de Troie ou troyens d’administration à distance (Remote access trojans – RATs) sont des codes informatiques qui sont utilisés pour espionner l’ordinateur des victimes (pour accéder à des informations personnelles, enregistrer l’activité à l’écran ou encore enregistrer l’image de la caméra ou le son du microphone intégrés ou connectés à l’ordinateur, collecter des mots de passe ou des numéros de cartes bancaires). Ces RATs frauduleux sont distincts des outils légitimes d’administration à distance (remote administration tools) qui sont par exemple souvent utilisés dans les réseaux d’entreprises pour assister les utilisateurs ou installer des logiciels à distance, avec le consentement et la connaissance de l’utilisateur légitime de la machine.

Ils sont souvent utilisés dans la réalisation des formes graves de criminalité organisé pour détourner des informations confidentielles des entreprises ou des réseaux des administrations, mais ils sont utilisés pour cibler des individus pour commettre différentes formes de fraude ou d’atteinte à la vie privée. Parfois, la motivation des délinquants est décrite comme un amusement ou une distraction consistant à s’immiscer dans la vie privée d’inconnus. Dans tous les cas, l’utilisation de ces RATs est une infraction dans la plupart des pays du Monde et en tous cas dans toute l’Europe (infractions d’accès illégal à un système de traitement automatisé de données, collecte illégale de données à caractère personnel ou d’atteintes à la vie privée). A titre d’exemple l’article 323-3-1 du code pénal français punit l’utilisation de ce type de virus informatiques de peines pouvant aller au maximum de 2 ans à 7 ans d’emprisonnement suivant les circonstances.

Detekt, le logiciel anti espion

Amnesty International a diffusé, ce 20 novembre, un outil permettant aux victimes d’espionnage de détecter les manœuvres de surveillance gouvernementales. L’utilisation et le commerce de technologies de surveillance des télécommunications se sont développés de manière exponentielle ces dernières années.

La Coalition contre l’exportation illégale de technologies de surveillance, dont Amnesty International est membre, estime que le commerce mondial des technologies de surveillance représente 4 milliards d’euros par an, et qu’il est en expansion. Detekt propose donc de voir si votre ordinateur, votre smartphone ou votre tablette sont surveillés. Le fonctionnement est assez simple. Plusieurs versions sont téléchargeables sur le site officiel de l’opération resistsurveillance.org. La version PC, par exemple, demande d’être exécutée en mode Administrateur, connexion web coupée. Attention, nous avons remarqué que les PC sous Windows 8.1 se retrouvaient avec un message d’alerte leur indiquant l’impossibilité d’utiliser Detekt.

1 – Télécharger Detekt
2 – Exécuter le logiciel en mode « Administrateur ».
3 – Choisissez la langue (le Français n’est pas présent).
4 – Cliquez sur le bouton « Scan ».
5 – Attendre entre 30 et 45 minutes.
6 – Découvrez si vous avez un espion dans votre machine.

Si un espion est découvert dans votre PC, dites vous qu’il est malheureusement trop tard. Nous ne pouvons que vous conseiller de changer d’ordinateur très rapidement. Ensuite, réfléchissez à comment le piège s’est installé dans votre machine (mail, liens, Facebook, Twitter clé USB, smartphone, baladeur mp3, …). Ne reconnectez plus cette machine au web. Bloquez son wifi/Bluetooth. Analysez les documents contenus dans la machine en question. Qu’est ce que le pirate/espion a pu intercepter, lire, copier, modifier. Alertez vos contacts. Il est préférable à ce niveau de crier au feu que d’attendre que tout le monde soit bruler pour s’inquiéter. N’hésitez surtout jamais à déposer plainte et alerter les autorités compétentes, surtout si vous êtes dans une entreprise.

Facebook sécurise WhatsApp à coup de chiffrement

L’outil de conversation WhatsApp chiffre dorénavant les messages diffusés par ses utilisateurs. Voilà une nouvelle qui a de quoi étonner. Non pas que Facebook soit considéré comme un pirate, mais plutôt comme un aspirateur de données.

WhatsApp, la messagerie rachetée par Facebook se lance dans la grande aventure du chiffrement qui transitent par ses bits. Facebook vient d’annoncer un chiffrement de bout-en-bout, comprenez que même Facebook ne possède pas les clés de lecture. Whisper Systems, développeur de TextSecure, considéré comme étant l’application de messagerie la plus sécurisée du moment, a aidé à la mise en place de cette protection qui doit permettre aux internautes de chiffrer leurs messages. Bilan, la derniére mise à jour de WhatsApp pour Android transporte cette sécurité. Les 600 millions d’utilisateurs de WhatsApp vont donc apprécier cette attention. Attention, elle ne chiffre que les messages textes.

TextSecure est une application de messagerie qui vous permet de vous réapproprier votre vie privée tout en communiquant facilement avec vos amis. Avec TextSecure, vous pouvez communiquer instantanément tout en évitant les frais de SMS, créer des groupes pour discuter en temps réel avec tous vos amis à la fois, et partager des pièces jointes, photos ou autres en toute confidentialité. Le serveur n’a jamais accès à vos communications et n’enregistre aucune donnée vous concernant. (The Verge)

 

Protéger votre wp-config.php de votre WordPress

Adrien Thierry, Gérant-Fondateur de la société française SERAUM vient d’éditer une petite option intéressante pour les utilisateurs de WordPress.

L’idée de l’application wp-obfuscator est de permettre de cacher un fichier sensible, le wp-config.php. L’application obfusque le contenu du document dédié à votre WordPress. Un fichier, malheureusement en texte clair. Dans les mains d’un malveillant, ce fichier pourrait permettre au pirate de récupérer suffisamment d’informations pour atteindre votre base de données. « Avec ce plugin, souligne à DataSecurityBreach.fr Adrien Thierry, en un clic, le wp-config.php est illisible, et le site toujours fonctionnel ». Ce nouveau plugin est hébergé sur le site de wordpress. Vous pouvez aussi installer directement cette option en vous rendant dans l’ongle Extension et chercheur dans le moteur de recherche dédié obfuscator d’Adrien Thierry.

Faille Windows Phone 8.1

Une faille considérée comme sérieuse découverte dans le plus jeune des OS de Microsoft, Windows Phone 8.1. Bilan, les données d’un téléphone portable sous cet OS pourraient finir entre de mauvaises mains.

Un internaute, du nom de DJAmol, vient d’annoncer sur le forum XSA Developers la découverte d’une faille dans le plus récent des OS de Microsoft. D’après ce chercheur, une vulnérabilité sérieuse a été mise à jour dans Windows Phone 8.1. Bilan, le système d’exploitation de la firme de Redmond serait très facile à pirater. La vulnérabilité pourrait permettre à un malveillant d’exécuter l’application avec les privilèges d’un autre utilisateur et modifier à souhait le registre de l’appareil.

DJAmol s’est rendu compte qu’en changeant simplement le contenu d’une application OEM, application de confiance transférée vers la carte SD du téléphone, l’application hérite des privilèges de l’application d’origine. Une fois la copie effectuée, un pirate pourrait alors supprimer le répertoire existant et créer un nouveau répertoire avec le même nom original de l’App de base. La vulnérabilité a été annoncée à Microsoft. (XDAD)

Une nouvelle histoire de hack du PSN de Sony ?

Un chercheur autrichien affirme qu’une nouvelle faille, grave, dans le PSN permet de mettre la main sur les données des utilisateurs des consoles de Sony.

Souvenez-vous, en 2011, des « Anonymous » annonçaient et diffusaient sur la toile, des informations concernant le piratage du Playstation Network. A l’époque, une faille iSQL (SQLi) avait permis de mettre la main sur la base de données des joueurs inscrits, 77 millions de personnes dans le monde. Sony avait été obligé de fermer son espace durant de longue journée, perdant au passage, plus de 100 millions de dollars. L’été dernier, un autre groupe s’attaquait à grands coups de DDoS au PSN pour des raisons futiles.

Trois ans plus tard, nouvelle possibilité d’injection SQL ? C’est du moins ce qu’affirme Aria Akhavan, bidouilleur de 20 ans. Il a expliqué au journal EH que la faille n’ayant pas encore été corrigée, il ne pouvait en dire plus. Espérons que son message a été entendu par Sony. C’est l’espace assistance de Sony qui serait vulnérable. Rappelons que Sony avait annoncé du chiffrement pour sécuriser les données de ses clients après les attaques de 2011. (Golem)

Une faille corrigée dans Windows, problème pour Drupal et Yosemite

Depuis 19 ans, une faille présente dans Windows n’avait jamais été corrigée. Voilà qui est dorénavant de l’histoire ancienne.

Imaginez, un bug informatique connu et présent dans Windows depuis 19 ans. Depuis Windows 95, cette « faille » permettait dans certaines mesures difficiles (mais pas impossibles, ndlr zataz.com) de prendre la main sur un ordinateur. Une attaque possible à distance. Baptisée par les ingénieurs sécurité de chez IBM, inventeurs de la faille, WinShock, l’exploit permettait d’infiltrer un ordinateur sous Windows (95, 98, 2003, 2008, Vista, 7, 8) à distance. Il suffisait de mettre en place un site Internet particulièrement fabriqué (XSS, …) pour déclencher l’attaque via Internet Explorer. Microsoft a corrigé la faille… sauf pour Windows XP dont le support n’existe plus. « Les utilisateurs qui ont paramétré leur Windows de telle manière à recevoir automatiquement les mises à jour, ne doivent rien faire de particulier. Ils seront protégés » explique le service presse de Microsoft.

Pour novembre, Microsoft a publié un Patch Tuesday conséquent, avec 17 bulletins dont 5 concernent l’exécution de codes à distance (RCE), un type de vulnérabilité dont les pirates sont particulièrement friands. À ce jour, avec ces 17 bulletins, Microsoft en aura diffusé 79 en tout pour 2014. Nous finirons donc l’année sous la barre des 100 bulletins de sécurité, soit un peu moins qu’en 2013 et 2011 et à peu près autant qu’en 2012.

Pendant ce temps…
Une grave et importante faille a été découverte dans Drupal. La communauté Drupal, et son logiciel Open Source gratuit pour créer et administrer des sites Web, annonçait l’existence d’une vulnérabilité dans la couche d’API d’abstraction de base de données de Drupal 7. Cette vulnérabilité (CVE associé : CVE-2014-3704) permet à un pirate d’envoyer des requêtes personnalisées qui rendent arbitraire l’exécution de SQL. Selon le contenu des requêtes, ceci peut entraîner une élévation des privilèges, une exécution arbitraire de PHP ou d’autres attaques. Ce que nous savons La vulnérabilité affecte toutes les principales versions 7.x de Drupal antérieures à la 7.32. Survenue au moment de l’annonce de POODLE, cette vulnérabilité a été un peu occultée, même si elle est directement exploitable et similaire à Heartbleed.

Depuis le 15 octobre 2014, les exploits automatisés ciblant cette vulnérabilité spécifique ont semé le chaos sur Internet. L’équipe chargée de la sécurité Drupal conseille aux administrateurs de sites Web fonctionnant sous Drupal 7.x de considérer comme compromis les sites qui n’ont pas été mis à jour ou patchés avant le 15 octobre 2014, ou bien 7 heures après la première annonce de la vulnérabilité. Corriger ou mettre à niveau un site Web compromis ne suffira pas pour supprimer les portes dérobées et autres chevaux de Troie qui auraient pu être installés.

La société Qualys propose une vérification de cette vulnérabilité via son logiciel Qualys Freescan, accessible depuis son site Internet dédié.

Du côté d’Apple, une faille a été détectée dans la dernière version de l’OS de la grosse pomme, Mac OS X Yosemite. Le problème a été révélée par la société suédoise Truesec. Baptisée ‘RootPipe’, la faille pourrait permettre à un pirate, en local, de prendre la main sur l’ordinateur en mode administrateur. Un mode qui permet de faire tout et n’importe quoi dans la machine. Emil Kvarnhammar, l’inventeur de la probable faille n’a pas donné plus d’information. Il attend qu’Apple corrige. Un mot de passe sudo, il permet d’avoir des privilèges temporaires de super utilisateur, est demandé afin q’un administrateur puisse agir sur une machine sans pour autant être le Kalif à la place du Kalif. La faille RootPipe contournerait cette restriction sous  Mac OS X Yosemite, mais aussi sous Mountain Lion et Mavericks.

SPAMPIONSHIP des douze pays émettant le plus de spams

Comme chaque trimestre, Sophos mesure le volume de spam envoyé dans le monde et publie le résultat des douze pays ayant émis le plus de spam.

Imaginez qu’un cybercriminel puisse à l’autre bout du monde et à n’importe quel moment, dicter les actions de votre ordinateur. Il exécuterait ou téléchargerait, comme vous, des programmes. Il visiterait les mêmes sites, cliquerait sur les mêmes liens, remplirait les mêmes formulaires, posterait les mêmes commentaires. Il ouvrirait les mêmes dossiers, corrigerait les mêmes documents, visualiserait les mêmes tableaux d’entreprise. Il se connecterait au même réseau social que vous.

N’importe quel ransomware que vous installeriez par erreur et qui effacerait toutes vos données, il pourrait l’installer volontairement. Voici exactement ce que peuvent faire les cybercriminels lorsque votre ordinateur est infecté par un vers (bot), également appelé zombie. Cette expression signifie que n’importe quel escroc peut prendre la main sur votre ordinateur, à votre insu, et lui ordonner à peu près n’importe quelle action, qui sera fort probablement illégale. Cependant, les zombies sont très connus pour une chose en particulier : l’envoi de spam.

Un PC personnel, avec une connexion internet personnelle peut facilement émettre jusqu’à 5 millions de spams par semaine et faire la promotion illégale de produits et de services obscurs, tout en dissimulant des malwares dans les pièces jointes. Ceci signifie que si nous cartographions les pays d’origine des spams, nous cartographions également ceux des zombies.

Pourquoi ces chiffres sont-ils importants ?
Si votre pays est en tête du classement sur le graphique des pays émetteurs de spams, cela signifie qu’il sera également en tête de celui recensant « là-où-les-cybercriminels-peuvent-faire-ce-qu’ils-souhaitent ». Pour le reste du monde, c’est une mauvaise nouvelle : cela signifie qu’il reçoit des tonnes de spams de votre part. C’est une mauvaise nouvelle pour vous également puisque cela fait peser un risque sur vos informations personnelles, vos finances et même votre identité. Soyons clairs : nous ne tentons pas de savoir quel pays compte le plus grand nombre de spammeurs ou de cybercriminels.

C’est la grande problématique autour du spam : la plupart des personnes qui relaient les emails d’une campagne de spams ne sont absolument pas des cybercriminels. Ils servent, malgré eux, de relais à un escroc qui agit probablement à partir d’un autre pays. Il est évidemment assez injuste de classer les pays en fonction du volume de spams qu’ils émettent : en effet, des pays très peuplés comme la Chine, ou extrêmement bien connectés, comme les USA arriveront indéniablement en tête des classements. Le classement des douze pays qui émettent le plus de spams est exactement le même qu’en Q2 2014 (avril, mai, juin). Comme on peut le voir, le bas du classement a quelque peu changé mais c’est à peu près tout. Les choses deviennent plus réalistes, et plus intéressantes, lorsque l’on divise le volume de spam d’un pays par le nombre approximatif d’habitants de ce même pays.

Nous avons désormais une évaluation du nombre de spams par personne. Il faut évidemment prendre un peu de distance par rapport à ce tableau, car bien entendu, tout le monde souhaite perdre le SPAMIONSHIP. Cependant, s’il nous fallait sélectionner le pays gagnant, car en réalité perdant, ce serait la Biélorussie qui continue de descendre dans le classement. Après avoir occupé la première place de Q2 2013 à Q1 2014, au trimestre dernier, la Biélorussie est descendue à la seconde place, pour atteindre la neuvième ce trimestre. La Biélorussie se place désormais derrière les six pays qui étaient dans les douze premiers au dernier classement. Ceci signifie que le pays a réussi à réduire considérablement son émission de spam, plutôt que d’avoir bénéficié d’une augmentation du volume dans d’autres pays. C’est un bon résultat. Cependant, dans sa globalité, le SPAMPIONSHIP nous rappelle deux choses importantes : Le spam est un problème d’envergure mondiale ; La prévention contre le spam démarre dans son propre pays. Choisissez donc de ne pas contribuer au problème, mais plutôt à sa solution. Tuez un zombie aujourd’hui !