Tous les articles par Damien Bancal

Damien Bancal, expert reconnu en cybersécurité Damien Bancal est une figure incontournable de la cybersécurité, reconnu à l’international pour son expertise et son engagement depuis plus de 30 ans. Fondateur de ZATAZ.com en 1989 (et DataSecurityBreach.fr en 2015), il a fait de ce média une référence majeure en matière de veille, d’alertes et d’analyses sur les cybermenaces. Auteur de 17 ouvrages et de plusieurs centaines d’articles pour des médias comme Le Monde, France Info ou 01net, il vulgarise les enjeux du piratage informatique et de la protection des données personnelles. Lauréat du prix spécial du livre au FIC/InCyber 2022, finaliste du premier CTF Social Engineering nord-américain (2023), et vainqueur du CTF Social Engineering du HackFest Canada (2024), il est reconnu pour sa capacité à allier pratique du terrain et transmission pédagogique. Le New York Times ou encore Le Big Data ont salué son parcours, et l’agence Tyto PR l’a classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023. Il est aujourd’hui 9ᵉ influenceur cyber en Europe. Chroniqueur à la radio et à la télévision (France Info, RTL, M6, Medi1...), il est également réserviste citoyen au sein de la Gendarmerie Nationale (Lieutenant-Colonel - Unité Nationale Cyber) et de l'Éducation Nationale (Hauts-de-France). Médaillé de la Défense Nationale (Marine) et des réservistes volontaires, il poursuit son engagement au travers de son entreprise veillezataz.com, lancée en 2022.

6 Français sur 10 seraient des idiots avec le Wi-Fi public

8 français sur 10 utiliseraient chaque mois le Wi-Fi public tout en craignant d’être la cible de hackers. 66% des français préfèrent se connecter au Wi-Fi public non sécurisé et risquer de perdre leurs données personnelles.

Alors que les pirates informatiques peuvent aujourd’hui très facilement accéder aux données personnelles des utilisateurs du Wi-Fi public, Avast Software, éditeur de solutions de sécurité pour mobiles et PC, dévoile les résultats de son étude menée auprès des utilisateurs de réseaux sans fil en France. D’après cette enquête, la plupart des français ont conscience des dangers liés à l’accès aux réseaux Wi-Fi publics pour leurs données mais il semblerait que les bonnes pratiques ne soient pas toujours appliquées.

En effet, 66% des répondants admettent préférer accéder aux réseaux Wi-Fi publics qui ne requièrent pas de nom d’utilisateur ni de mot de passe pour se connecter et ainsi risquer de mettre leurs données personnelles à la portée du premier hacker venu, voire de se faire voler leur identité. Seuls 4% d’entre eux utilisent un réseau privé virtuel (VPN) pour crypter les données, empêcher les pirates informatiques d’avoir de la visibilité sur leur navigation et donc de protéger leurs appareils mobiles. Pourquoi ces négligences ? L’étude d’Avast révèle notamment que 36% des utilisateurs du Wi-Fi font confiance au fournisseur d’accès à internet quant à la sécurisation du réseau alors que rien ne garantit son engagement en matière de protection.

Les risques associés à une connexion aux réseaux Wi-Fi publics sont pourtant bien réels et les utilisateurs ne peuvent les ignorer. Parmi eux, 28% craignent effectivement de se faire voler leurs identifiants et leurs mots de passe, et 39% redoutent que les hackers ne s’emparent de leurs informations bancaires et financières depuis leurs terminaux mobiles. Toutefois, cela ne les empêchent pas de surfer sur des sites sensibles ou d’effectuer des achats susceptibles de mettre en péril la protection de leurs données personnelles et confidentielles. En effet, 10% des répondants affirment réaliser des activités bancaires lorsqu’ils sont connectés aux réseaux sans fil non sécurisés, 4% font du shopping en ligne et 2% effectuent d’autres types de transactions financières.

Le Wi-Fi permet d’accéder facilement à internet dans les lieux publics, raison pour laquelle 47% des français s’y connectent, mais aussi un moyen efficace d’économiser du forfait internet. Aujourd’hui, 8 français sur 10 utilisent chaque mois les réseaux Wi-Fi publics dont 24% plusieurs fois par semaine. Il est donc primordial qu’ils prennent conscience des menaces qui planent sur leurs informations et surtout des conséquences qu’un vol de données ou une usurpation d’identité peut avoir. Les hackers peuvent très facilement avoir de la visibilité sur les mots de passe, les emails, l’historique de navigation ou encore les données confidentielles si les utilisateurs du réseau Wi-Fi public n’utilisent pas de système de protection. Même s’ils sont peu expérimentés, les pirates informatiques peuvent facilement espionner, accéder aux informations d’un utilisateur voire les modifier rien qu’en s’infiltrant dans une borne Wi-Fi ouverte.

Pour être en mesure de protéger leurs données, les internautes et les mobinautes doivent privilégier les connexions aux réseaux Wi-Fi sécurisés moins facilement accessibles pour les hackers. Il est également nécessaire de mettre en place une solution de sécurité performante, que ce soit pour ordinateurs, smartphones et tablettes, qui permette d’identifier les connexions Wi-Fi sécurisées ainsi que d’éventuelles failles sur le réseau, et qui soit aussi en mesure de protéger les données de l’utilisateur lorsqu’il se connecte au Wi-Fi public. Les pirates informatiques sont de plus en plus expérimentés et à l’affût de la moindre faille, mieux vaut donc mettre toutes les chances de son côté pour protéger ses informations personnelles tout en continuant à profiter des avantages du Wi-Fi.

Pirate Versus Pirate

Un groupe de pirates s’attaque à un concurrent. De cette confrontation sont apparues les guerres des menaces persistantes avancées (APT).

L’éditeur de solution de sécurité informatique Kaspersky Lab a observé un cas qu’ils considèrent rare et inhabituel, une attaque perpétrée par un cybercriminel contre un autre. Ils ne doivent pas trainer souvent dans certains chans IRC, forums ou Twitter. Les pirates aiment se taper dessus. Le cas révélé par la société Russe a débuté en 2014. Hellsing, un petit groupe de cyber espions, assez  « anodin » sur le plan technique et ciblant principalement des organismes gouvernementaux et diplomatiques en Asie, a fait l’objet d’une attaque de spear-phishing. Cette attaque a été lancée par un autre groupe de cybercriminels et Hellsing a décidé de répliquer. Kaspersky Lab pense que cela pourrait marquer le début d’une nouvelle tendance dans le monde de la cybercriminalité : les guerres des APT (menaces persistantes avancées).

La découverte a été faite pendant leurs recherches sur les activités de Naikon, un groupe de cyber espionnage visant des cibles dans la zone Asie-Pacifique. Les experts ont remarqué que l’une des cibles de Naikon avait repéré la tentative d’infection de ses systèmes par un e-mail de spear-phishing comportant une pièce jointe malveillante. Le destinataire a vérifié l’authenticité de l’e-mail auprès de l’expéditeur et, apparemment non satisfait de la réponse, n’a pas ouvert la pièce jointe. Peu après, il a renvoyé à l’expéditeur un message contenant un malware de son cru.

Le mode de contre-attaque indique que Hellsing voulait identifier le groupe Naikon et recueillir des informations à son sujet. Une analyse approfondie de la menace Hellsing révèle une succession de mails de spear-phishing accompagnés de fichiers malveillants conçus pour propager un spyware entre les différents destinataires. Si l’un d’entre eux ouvre la pièce jointe malveillante, son système est infecté par un backdoor spécifique, capable de télécharger des fichiers, de se mettre à jour et de se désinstaller. Hellsing compterait près d’une vingtaine de victimes.

Les cibles de Hellsing
Le malware Hellsing a été bloqué en Malaisie, aux Philippines, en Inde, en Indonésie et aux Etats-Unis, les victimes étant les plus nombreuses dans les deux premiers pays. Les auteurs des attaques sont par ailleurs très sélectifs dans le choix de leurs cibles, tentant d’infecter principalement des organismes gouvernementaux et diplomatiques. « Le fait que le groupe Naikon ait été pris pour cible par Hellsing en représailles est pour le moins fascinant. Par le passé, nous avons assisté à des frappes accidentelles entre groupes APT, résultant du vol du carnet d’adresses des victimes puis d’un envoi massif à tous les destinataires répertoriés. Cependant, compte tenu du caractère ciblé et de l’origine de l’attaque, il paraît plus probable qu’il s’agisse d’un cas d’attaque délibérée entre APT », commente Costin Raiu, Directeur de l’équipe GReAT de Kaspersky Lab. Hellsing serait actif depuis au moins 2012 et demeure d’actualité.

Pour se protéger contre les attaques Hellsing, mais aussi par toutes les autres possibilités malveillantes débarquant par mail, DataSecurityBreach.fr vous conseille de ne pas ouvrir les pièces jointes suspectes provenant d’expéditeurs inconnus. De prendre garde aux archives protégées de mot de passe et contenant des fichiers SCR ou d’autres exécutables. En cas de doute sur une pièce jointe, essayer de l’ouvrir dans une zone de quarantaine. Veiller à disposer d’un système d’exploitation récent et à y installer tous les correctifs de sécurité. Mettre à jour toutes les applications telles que Microsoft Office, Java, Adobe Flash Player et Adobe Reader.

Le botnet Beebone enterré vivant

Le botnet Beebone enterré vivant Europol vient de mettre fin au botnet Beebone. Plus de 12000 ordinateurs infectés par ce couteau Suisse malveillant.

Beebone, un bot net connu aussi sous le nom de AAEH, permettait à ses « maîtres » d’injecter des logiciels espions dans les machines infectées. Une arme numérique efficace selon Europol. Le 8 Avril, Le centre anti cybercriminalité d’Europol (EC3) a annoncé avoir pris la main sur l’ensemble des serveurs et noms de domaine qui permettaient d’utiliser le bot Beebone (connu aussi sous le nom de AAEH, ndr).

Avec l’aide des autorités néerlandaises, du FBI et du J-CAT, le Cybercrime Action Taskforce, l’ensemble des points de connexion de cet outil pirate ont été bloqués. Ce botnet permettait d’installer différentes formes de logiciels malveillants dans les ordinateurs des victimes. Les premiers chiffres montrent que plus de 12 000 ordinateurs ont été infectés « mais il est probable qu’il y en a beaucoup plus » confirme Europol.

Cette action a été menée avec l’aide des éditeurs de solutions de sécurité informatique (Intel Security, Kaspersky et de Shadow server) et de la remontée d’informations de leurs antivirus. Les FAI et les CERT (Computer Emergency Response Teams) concernés ont été alertés afin de prévenir les victimes. Les attaques ont visés les Etats-Unis, le Japon, Taïwan et l’Inde. (EC3)

10 ans de prison pour un pirate politique

Un pirate informatique colombien condamné à 10 ans de prison ferme. Il avait piraté des ordinateurs pour espionner les pourparlers de paix entre le gouvernement et la guérilla des FARCS.

Andreas Sepulveda, un jeune colombien, travaillait pour l’ancien président de la Colombie, Alvaro Uribe. Ce dernier était contre le processus de paix entre les FARCS et le nouveau gouvernement Colombien. Andreas a piraté plusieurs ordinateurs, dont ceux de journalistes cubains, afin d’espionner les pourparlers de paix en cours. Il a été arrêté en juin 2014. 33 équipements informatiques avaient été saisis lors de son arrestation,n dont du matériel israélien d’interception téléphonique.

Son piratage va lui coûter cher, d’autant qu’il semble avoir voulu commercialiser des données volées. Il risque 10 ans de prison ferme. Il a été entendu par le tribunal vendredi 10 avril. Il a signé un accord qui doit lui permettre de réduire sa peine. Il a d’abord lu une lettre d’excuse et va devoir tout raconter à la justice. Autant dire que l’ancien parti politique au pouvoir va commencé à trembler. (El Tiempo)

Un bon mot de passe est un mot de passe mort

Edward Snowden, l’homme le plus détesté par l’armée américaine vient d’expliquer comment créer un bon mot de passe. Peut-on vraiment faire confiance en l’homme qui lisait des documents top secrets non protégés ?

Cela n’a jamais intrigué personne, mais Edward Snowden, l’ancien analyste de la NSA (Il travaillait pour une entreprise privée, NDR), a en sa possession un grand nombre de documents classifiés, non protégés par un mot de passe, ou encore par un chiffrement quelconque. On parle pourtant de documents, par certains, classés « top secrets ». Un petit aparté en mode « troll » pour revenir sur un commentaire de Snowden lors de l’émission américaine « Last Week Tonight » de John Oliver.

L’animateur s’est rendu à Moscou pour interviewé E.S. Parmi les questions posées par John Oliver  : « Qu’est ce qu’un bon mot de passe ? » Snowden a rétorqué qu' »Un mot de passe commun de 8 signes est cassable en moins d’une seconde. » Il conseille de préférer une phrase passe, plus facile à retenir, qu’un mot de passe comportant chiffres, lettres (majuscules, minuscules) et signes de ponctuations.

NBS System s’oppose au projet « Boite Noire » de la Loi Renseignement

Le projet proposé par le gouvernement de « Boite noire » va, par certain aspects, plus loin que ce que l’on a pu reprocher aux États-Unis avec le Patriot Act. Cette mesure permettant l’écoute à tout instant de tout le trafic d’un hébergeur ou d’un fournisseur d’accès à Internet dans le but de rechercher de potentiels terroristes semble relativement vaine, très peu ciblée et contre-productive économiquement.

En effet, le but semble vain car les personnes visées savent déjà utiliser les réseaux anonymes comme Tor et les VPN (Par exemples avec Vyprvn ; HMA ; …) pour chiffrer leurs connexions et les faire aboutir ailleurs. D’autre part, ils utilisent déjà des algorithmes de chiffrement (comme PGP) dont nombreux sont considérés comme sécurisés à ce jour, ce qui reviendra à intercepter de la soupe numérique illisible, et non des informations utiles.

De plus, les récentes attaques perpétrées l’ont été par des individus déjà connus du ministère de l’intérieur, celui-ci n’a pas eu besoin d’écouter tout Internet pour les identifier jusqu’ici.

Vouloir identifier des individus déjà connus, qui communiquent de manière chiffrée en analysant des Téraoctets de données par jour à la recherche d’un signal qui n’y sera probablement pas ou sera tout le moins noyé dans l’immensité de l’information semble totalement inutile. Ceci est d’autant plus vrai que la Loi étant publique, les utilisations des réseaux potentiellement à but d’attentats passeront par ailleurs, un autre pays ou un autre réseau et encore une fois, de manière chiffrée.

En contrepartie, les contraintes imposées aux hébergeurs semblent bien démesurées quant aux violations des normes de sécurité internationales comme PCI/DSS ou ISO 2700x qui ne permettent pas l’inclusion d’un matériel externe, non contrôlé par l’hébergeur. Cette Loi ferait donc perdre à nos hébergeurs la plupart de leurs certifications, leur imposerait d’ouvrir leurs réseaux à des tiers, qui ne sont bien souvent pas les plus sécurisés. Il semble inutile de préciser ici que de nombreux sites étatiques se sont déjà fait compromettre, ce qui induirait donc encore plus de danger pour l’hébergeur et ses clients, des risques que par ailleurs il ne maîtrisera pas.

Par ailleurs, et c’est là le plus grave, les clients partiront simplement se faire héberger ailleurs. Dans un pays ayant un respect de la communication et de la vie privée, à nos frontières. C’est déjà l’effet qu’a eu le Patriot Act aux US à l’époque, et dont la portée était moindre. À n’en pas douter, cela détruira un pan de notre économie, un des rares à être encore en croissance, ce qui semble disproportionné pour finalement ne rien trouver.

D’autant plus que la Loi ne semble pas mettre de périmètre à cette écoute systématique. Si l’on n’héberge aucun forum, aucun lieu d’échange, aucune VoIP et aucun blog, ce dispositif sera quand même imposé. Cela semble inutile puisque les personnes recherchées ne pourraient pas utiliser un quelconque service d’un hébergeur de ce type, mais pourtant, celui-ci aurait à installer la Boite noire… A l’inverse, l’usage de Skype ou d’autres réseaux d’échanges non contrôlés par ces dispositifs semble courant chez les personnes visées par ces mesures, et ces moyens de communications sont hébergés à l’étranger (et, là encore, chiffrés).

Beaucoup de questions subsistent, qui seraient réglées par des juristes et des parlementaires dont la spécialité ne semble pas nécessairement liée à l’architecture de réseaux de communications. Il reste par exemple à définir les frontières de cette écoute. Les VPN avec nos clients devront-ils aussi tous être écoutés, chacun avec une boite noire séparée ? Ou devrons-nous rejoindre tous ces VPN au même endroit, leur faisant peser un risque de sécurité colossal pour faire des économies et n’avoir à déployer qu’une seule boite noire ? La téléphonie sur IP est-elle un service concerné ? Nos conversations téléphoniques sont-elles donc aussi visées ?

Au final, quelle garanties seront données contre l’abus de ce pouvoir ? Et pourquoi ne pas laisser les juges, comme c’est le cas actuellement, arbitrer du bien-fondé ou non d’une écoute et la commanditer au besoin, comme la Loi le permet déjà aujourd’hui ? Pourquoi serait-ce aux juristes, Parlementaires et Sénateurs de décider qui, quand et comment ? Quelle garantie que le pouvoir politique en place à un moment donné ne l’utilisera pas comme une arme contre ses opposants ?

M. le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs les Députés et Sénateurs, nous ne saurions souligner assez que tout ceci, au-delà d’être bien inutile en termes de résultats, semble être une très mauvaise direction à adopter, tant pour la confidentialité à laquelle chacun n’aurait plus jamais droit que pour le fait que cela tuera net un pan de notre économie, un des seuls encore en croissance.

Nous nous joignons à ce titre à nos confrères iKoula, Gandi, Lomaco, AFHADS, Online et OVH pour vous demander solennellement de reconsidérer ce projet.

Analyse du virus qui aurait attaqué TV5 Monde

Jeudi 9 avril, la chaîne de télévision française TV5 Monde a été piratée par des partisans de l’État islamique. Peu de renseignements ont été donnés sur la façon dont l’attaque s’est déroulée. La seule information semi-technique qui était disponible au moment de la rédaction de ce post venait du site web Breaking3Zero.

L’éditeur BlueCoat a envoyé à Data Security Breach son analyse de ce qui semble être le code malveillant en question. Personne, autres que TV5 Monde et l’ANSSI ne disposent d’informations internes, mais nous sommes parvenus à trouver un malware, qui n’est pas totalement identique, mais qui correspond à plusieurs indicateurs révélés par Breaking3Zero. Par exemple, des références aux alias JoHn.Dz et Najaf. Un échantillon de ce hash md5 est  2962c44ce678d6ca1246f5ead67d115a.

Jenxcus and Bladabindi

Cet échantillon semble être un équivalent du virus (Visual Basic Script) worm KJ_W0rm, un dérivé de NJ_W0rm, ancien et particulièrement répandu.Ce malware est connu des antivirus sous le nom de VBS/Jenxcus. Puisqu’il dépend d’un script, le malware est très facile à modifier, ce qui a engendré un très grand nombre de modifications. Jenxcus apparait souvent en compagnie d’un autre malware appelé Bladabindi ou NJ_Rat. Contrairement à Jenxcus, Bladabindi n’est pas un script, mais un exécutable Windows, écrit en .NET. Il possède d’autres caractéristiques et peut, par exemple, prendre des captures d’écran, dérober des identifiants en ligne, mais aussi télécharger et installer d’autres codes malicieux.

Bladabindi peut être créé et configuré en utilisant un outil de création disponible publiquement, rendant ainsi très simple la production de nouvelles versions. Cet outil s’est donc beaucoup répandu, car il est facile à utiliser clandestinement. Bladabindi fait donc aujourd’hui parti des familles de malwares les plus courantes, surtout dans le Moyen-Orient. Aussi, il est devenu tellement fréquent que Microsoft a décidé de prendre des mesures offensives contre lui. Cela a donné lieu à une destruction quelque peu controversée du botnet en juin 2014. Les documents juridiques déposés ont alors identifié les auteurs du clandestin Bladabindi et du worm Jenxcus comme étant Naser Al Mutairi (Koweit), and Mohamed Benabdellah (Algérie). Mutairi aurait utilisé le virus en ligne njq8, et se trouve être probablement la personne mentionnée dans la section Crédits de l’échantillon malware « Najaf ».

Le variant Najaf – md5 2962c44ce678d6ca1246f5ead67d115a

Si l’on compare l’échantillon « Najaf » avec un échantillon type KJ_W0rm, on peut voir qu’il y a des véritables similitudes. Les différences sont surtout dans la façon dont les paramètres hardcodés sont placés dans le code.

Ci-dessus: Najaf vs KJ_W0rm

Fonctionnalité

Le script est plutôt court et simple, et diffère seulement légèrement de KJ_W0rm. Il s’autocopie dans un fichier (ex : C:Users%USERNAME%AppDataRoamingMicrosoftWindowsStart MenuProgramsStartup on Win7. Des clés de lancement sont créées sur le registre afin de dérouler le script :

HKCUsoftwaremicrosoftwindowscurrentversionrun securitynajaf = wscript.exe /B « SecurityNajaf.vbs »HKLMsoftwaremicrosoftwindowscurrentversionrun securitynajaf = wscript.exe /B « SecurityNajaf.vbs »

Une fois que cette installation initiale est faite, il s’autocopie sur le dossier racine de tous les supports amovibles connectés. Un dossier raccourci (*.LNK) va aussi se créer. Le script va tenter de restaurer le dossier toutes les six secondes.

A partir de ce moment, le script va entrer dans un circuit très court où il se connectera au serveur configuré de commande et de contrôle (C&C) en HTTP, annonçant qu’il est prêt à accepter les commandes.  Le serveur C&C est hardcodé 127.0.0.1, il n’y a donc pas de commande à distance établie et d’adresse de contrôle dans cet échantillon. Cela peut donc dire que l’échantillon est juste un test, ou bien qu’il y a un mécanisme de rebouclage installé sur l’ordinateur où il fonctionne. Le malware donne des informations sur le système, tels que le nom d’utilisateur, le nom de l’ordinateur, l’OS, etc.

Commandes possibles

uninstall Désinstaller le script
RE Recharger le script
download Télécharger un dossier de %url
update Mettre à jour le script et recharger
execute Executer un fichier
cmd Commande shell directe
Attack Ping flood contre cible donnée
ourl Ouvrir URL
close Sortir du script
shutdown Eteindre l’ordinateur
restart Redémarrer l’ordinateur
logoff Fermer la session

Attribution

Sur internet, n’importe qui peut proclamer appartenir à n’importe quel mouvement de son choix. Ils peuvent non seulement utiliser tout type d’outil, prétendre être des personnes complètement différentes, mais aussi mentir autant qu’ils le veulent. Il est donc difficile mais pas impossible de trouver les auteurs des méfaits. Il faut pour cela des données solides, de l’expérience, et souvent l’application des lois. Pour cette raison, nous ne ferons aucune supposition sur qui se cache derrière cette intrusion dans le réseau de TV5. Toutefois, nous pouvons montrer des indicateurs.

L’échantillon 2962c44ce678d6ca1246f5ead67d115a est identique au script VBS mentionné par l’article de Breaking3Zero. Le script contient les mêmes formules de bienvenue, les mêmes JoHn.Dz et Najaf. Security.Najaf semble correspondre au handle en ligne d’un développeur apparemment situé dans la province de Najaf en Irak. Il est un utilisateur très actif sur le forum dev-point[.]com, un forum qui contient beaucoup de NJ-Rat/Worm. Il est qualifié de recodeur, programmeur, dans de nombreux scripts malicieux.

Un exemple est le dossier avec md5 de8e6e14b7e548eda7d4ff33bb3705ad:

Dans ce document, le serveur C&C est défini comme aziza12.no-ip.biz, un domaine qui a aussi été utilisé comme C&C par le malware Bladabindi, tel que l’échantillon avec md5 a5ce6dcb062ceb91a6fce73e99b3514d. C’est un domaine DynDNS, ce qui signifie qu’il n’y a pas de donnée de domaine d’enregistrement consultable. Cependant, si l’on examine l’historique IP de ce domaine, on peut constater qu’il est relié à de nombreuses adresses IP, la plupart situées en Irak. L’une d’elles, 178.73.223.9, a renvoyé cette année au domaine : islamstate.no-ip[.]biz.

Cela ne veut-il rien dire ?

Non, pas nécessairement. Le chevauchement d’IP peuvent arriver pour plusieurs raisons, les alias sur les forums et les malwares internes sont justes des chaînes de textes. NJRat et son malware relié sont utilisés par de nombreux activistes au Moyen-Orient, aussi leur utilisation dans ce piratage, si elle est confirmée, ne peut pas servir de base à une conclusion.

Détection

Les worms VBS basé sur NJ_W0rm et KJ_W0rm devraient à présent être détectés par la plupart des antivirus, même si c’est toujours un défi de détecter de manière fiable des malwares basés sur des textes, car ils sont modifiables très facilement.

Bluecoat a, en tout, cas ajouté une détection pour ces familles dans notre solution Malware Analysis Appliance :

L’attaque de TV5 Monde, tout comme l’attaque Sony, prouve que n’importe quelle entité sur internet est à présent une cible. Tous les conflits portent maintenant la probabilité d’une cyber dimension, car ces attaques sont faciles, peu coûteuses et relativement sans risque. Malheureusement, il ne semble pas y avoir de solution miracle pour cette situation. Les systèmes d’ordinateurs modernes sont tellement interconnectés et complexes qu’il y a toujours une opportunité de méfait si vous êtes persévérant, et vous n’avez même pas besoin de l’être tout le temps. Si le pirate ne peut pas trouver immédiatement un moyen de rentrer, il y a toujours le facteur humain. Les humains sont malheureusement difficiles à corriger. Cependant, des personnes qualifiées peuvent faire la différence entre un gain et une perte. Cela peut paraitre étrange de la part d’un vendeur de boîtes, mais la sécurité ne sort pas d’une boîte. Elle vient des gens qui utilisent les boîtes.

Loi sur le renseignement : des hébergeurs Français inquiets

Les hébergeurs AFHADS, Gandi, IDS, Ikoula, Lomaco, Online et OVH diffusent une lettre ouverte dédiée au projet de loi sur le renseignement. Les députés français doivent débattre à son sujet ce lundi 13 avril. Les hébergeurs indiquent que ce cyber espionnage de leurs clients, couteux et inutile, pourrait les contraindre à quitter l’hexagone.

Dans une lettre ouverte diffusée ce 9 avril, les sept hébergeurs indique qu’il est évident qu’il faille doter la France des moyens de renseignement nécessaires pour lutter contre le terrorisme. Il n’y a aucun débat là-dessus. « Là où le projet de loi renseignement pose problème, c’est qu’en voulant être capable de capter en permanence toutes les données personnelles des utilisateurs, notamment par le biais de « boîtes noires », le projet de loi du gouvernement est non seulement liberticide, mais également antiéconomique, et pour l’essentiel, inefficace par rapport à son objectif« .

Ce projet n’atteindra pas son objectif, mettra potentiellement chaque Français sous surveillance, et détruira ainsi un pan majeur de l’activité économique de notre pays. La lettre explique que ces boites noires, en plus d’être couteuse, concernera moins de 5 000 personnes en France. Les hébergeurs expliquent qu’en l’état, le projet de loi renseignement empêchera de réussir le renouveau économique de la France, détruisant un des rares avantages compétitifs majeurs que l’hexagone possède.

Les hébergeurs annoncent 30 % de croissance annuelle et créent des milliers d’emplois directs et indirects, tout en investissant des centaines de millions d’euros tous les ans en France.

Faille pour OS X et iOS

Les chercheurs en sécurité de Kaspersky Lab ont découvert une vulnérabilité au cœur de « Darwin », un élément open source issu des deux systèmes d’exploitation OS X et iOS. Cette faille, dénommée « Darwin Nuke », expose les ordinateurs sous OS X 10.10 et mobiles sous iOS 8 à des attaques par déni de service (DoS) déclenchées à distance, capables d’endommager les appareils et d’impacter les réseaux d’entreprise auquel ceux-ci seraient connectés. Les experts appellent donc les utilisateurs à installer les mises à jour OS X 10.10.3 et iOS 8.3, qui ne présentent plus cette vulnérabilité.

L’analyse de la vulnérabilité par Kaspersky Lab révèle que les mobiles menacés concernent ceux qui sont dotés de processeurs 64 bits et d’iOS 8, à savoir les iPhone 5s, iPhone 6, iPhone 6 Plus, iPad Air, iPad Air 2, iPad mini 2 et iPad mini 3.

La vulnérabilité « Darwin Nuke » est exploitée lors du traitement d’un paquet IP d’une taille donnée et comportant des paramètres IP incorrects. Des pirates peuvent déclencher à distance une attaque DoS sur un système OS X 10.10 ou iOS 8, en envoyant à la cible un paquet réseau incorrect dont le traitement va faire « planter » le système. Les chercheurs de Kaspersky Lab ont découvert que le problème ne se produit que si le paquet IP remplit les conditions suivantes :

  • longueur de l’en-tête IP égale à 60 octets ;
  • taille des informations IP utiles inférieure ou égale à 65 octets ;
  • paramètres IP incorrects (longueur, classe, etc.).

« À première vue, il est très difficile d’exploiter cette faille car les conditions à remplir ne sont pas banales. Cependant des cybercriminels persévérants peuvent réussir à paralyser des équipements, voire à perturber l’activité de réseaux d’entreprise. Les routeurs et les pare-feux suppriment généralement les paquets incorrects en termes de taille mais nous avons découvert plusieurs combinaisons de paramètres IP incorrects qui permettent de franchir les routeurs Internet. Nous conseillons à tous les utilisateurs d’OS X 10.10 et iOS 8 d’installer les mises à jour OS X 10.10.3 et iOS 8.3 », commente à DataSecurityBreach.fr Anton Ivanov, analyste senior en malware chez Kaspersky Lab.

Les produits de Kaspersky Lab protègent OS X contre la vulnérabilité « Darwin Nuke » grâce à la fonction Network Attack Blocker. A commencer par Kaspersky Internet Security for Mac 15.0, qui détecte cette menace sous le nom DoS.OSX.Yosemite.ICMP.Error.exploit.

Conseils pour renforcer la sécurité des ordinateurs Mac :

  1. Utiliser un navigateur web réputé pour résoudre rapidement les problèmes de sécurité.
  2. Exécuter « Mise à jour de logiciels » et installer sans délai les mises à jour disponibles.
  3. Utiliser un gestionnaire de mots de passe pour parer plus facilement aux attaques de phishing.
  4. Installer une solution de sécurité performante.

Fraude au président : Hameçonnage et OPA en cours

Les pirates spécialisés dans la Fraude au président semblent s’intéresser avec grand interet aux entreprises Québecoises.

L’Autorité des marchés financiers, l’organisme de réglementation et d’encadrement du secteur financier du Québec, vient d’afficher sur son site Internet une alerte à destination des dirigeants d’entreprise. Plusieurs courriers particulièrement bien ciblés annoncent la conclusion prochaine d’offres publiques d’achat (OPA).

Ces courriels qui semblent provenir du principal dirigeant de l’entreprise se présentent souvent sous la même forme. Généralement, on y reconnaît que le destinataire du courriel, souvent le contrôleur financier ou le comptable d’entreprise, a été choisi parce qu’il est digne de confiance. On lui demande de transmettre des données bancaires ou de faire un virement bancaire vers une personne externe et de demeurer discret pour respecter la procédure de l’AMF. Dans un cas récent porté à l’attention de AMF, le courriel frauduleux réfère même à un prétendu représentant de l’AMF qui communiquerait par téléphone avec le destinataire du courriel afin de confirmer la réception du courriel.