Tous les articles par Damien Bancal

Damien Bancal, expert reconnu en cybersécurité Damien Bancal est une figure incontournable de la cybersécurité, reconnu à l’international pour son expertise et son engagement depuis plus de 30 ans. Fondateur de ZATAZ.com en 1989 (et DataSecurityBreach.fr en 2015), il a fait de ce média une référence majeure en matière de veille, d’alertes et d’analyses sur les cybermenaces. Auteur de 17 ouvrages et de plusieurs centaines d’articles pour des médias comme Le Monde, France Info ou 01net, il vulgarise les enjeux du piratage informatique et de la protection des données personnelles. Lauréat du prix spécial du livre au FIC/InCyber 2022, finaliste du premier CTF Social Engineering nord-américain (2023), et vainqueur du CTF Social Engineering du HackFest Canada (2024), il est reconnu pour sa capacité à allier pratique du terrain et transmission pédagogique. Le New York Times ou encore Le Big Data ont salué son parcours, et l’agence Tyto PR l’a classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023. Il est aujourd’hui 9ᵉ influenceur cyber en Europe. Chroniqueur à la radio et à la télévision (France Info, RTL, M6, Medi1...), il est également réserviste citoyen au sein de la Gendarmerie Nationale (Lieutenant-Colonel - Unité Nationale Cyber) et de l'Éducation Nationale (Hauts-de-France). Médaillé de la Défense Nationale (Marine) et des réservistes volontaires, il poursuit son engagement au travers de son entreprise veillezataz.com, lancée en 2022.

L’Union européenne doit bloquer les sites « .vin » et « .wine », illégaux sur Internet

L’autorité américaine ICANN, qui gère au niveau mondial l’ensemble des noms de domaine sur Internet, vient de prendre la décision de ne pas suspendre sa décision d’accorder des délégations dans le secteur du vin. L’attribution de ces nouveaux domaines, tels que « wine » et « vin », ouvre la porte à des violations potentielles de la législation internationale sur la protection des appellations géographiques.
Eric Andrieu dénonce ainsi l’attitude proaméricaine de cet organisme. « Cette décision est absolument inacceptable : d’un côté les producteurs risquent d’être rackettés et, de l’autre, les consommateurs trompés. Des personnes pourront, sans être inquiétées, s’approprier des noms de domaine, comme « languedoc.wine », en mettant à la vente sur Internet des produits qui n’ont rien à voir avec cette région de production ».
Comme l’a exprimé le gouvernement français, l’eurodéputé considère que l’Union et ses Etats membres doivent renoncer à participer à la réforme de l’ICANN qui a montré les limites de son fonctionnement. Cette décision devra, par ailleurs, être prise en compte dans le cadre des négociations actuelles sur le Traité transatlantique entre les Etats-Unis et l’Union européenne.
La délégation socialiste et radicale française soutient l’ensemble des vignerons européens et du monde entier attachés à la défense de vins de qualité, dans leur campagne de boycott de vente de vins sur Internet. Demain, cette question se posera avec d’autres produits alimentaires, bénéficiant d’appellations de qualité et pouvant être mis en vente sur la toile. Ce n’est pas à l’ICANN, société de droit américain et qui sert les intérêts de quelques entreprises, de régenter la vente sur Internet de produits alimentaires de qualité. Aujourd’hui, il y a donc un besoin urgent d’action au niveau de l’Union européenne, une action forte et unie, capable de contribuer, par le droit international, à l’amélioration de la gouvernance mondiale en matière de gestion de l’Internet.

L’avènement de la Security Intelligence

Selon une étude récente du cabinet d’analyse IDC, les entreprises françaises sont de plus en plus préoccupées par les menaces de sécurité et comptent bien investir dans ce sens au cours des prochaines années.

Les attaques récentes portées à l’encontre de grandes entreprises telles qu’Orange ou Domino’s Pizza ne font qu’accentuer la prise en considération des risques liés au vol de données personnelles : non seulement d’un point de vue financier, mais aussi en raison de l’impact sur la réputation de l’entreprise.

Cette étude indique toutefois un certain décalage entre les craintes des RSSI et les politiques de sécurité appliquées. Si la mobilité représente un risque pour 91% des entreprises interrogées, seules 75% disposent d’une solution de sécurité dédiée. En ce qui concerne les nouvelles tendances liées aux réseaux sociaux par exemple, d’autres contradictions apparaissent : 72% des entreprises considèrent toujours les réseaux sociaux comme risqués, mais seulement 60% d’entre elles disposent d’outils de filtrage et 34% dispensent des formations de sensibilisation auprès des employés.

Pour répondre à des besoins précis de sécurité en matière de mobilité, d’accès aux réseaux, de transfert de données, etc., les organisations disposent de nombreuses solutions dédiées. Cependant, dans un contexte où les cyber-attaques deviennent plus sophistiquées et les hackers plus expérimentés, c’est une stratégie globale consacrée à la sécurité des données qui doit impérativement être mise en place au sein de chaque organisation.

Mais chaque entreprise est différente et ses besoins en matière de sécurité varient en fonction des infrastructures, voire de l’activité même de l’entreprise. D’après IDC, une nouvelle alternative en matière de protection de données se présente : le Big Data et l’analytique. «  Les entreprises savent aujourd’hui détecter et empêcher les attaques les plus basiques, cependant, les hackers font preuve d’autant de dynamisme pour s’introduire par tous les moyens sur les réseaux d’entreprise, que les éditeurs pour détecter et parer ces attaques.  explique Jean-Pierre Carlin, Directeur Europe du Sud chez LogRhythm,Nous savons que la question n’est plus de savoir « si » une menace pourra passer outre les systèmes de sécurité, mais « quand ». Et c’est à ce moment que l’analytique entre en jeu« .

Si les méthodes de détection traditionnelles ont prouvé leurs limites, la combinaison des rapports d’analyses de l’ensemble des données de l’entreprise permet une visibilité accrue de l’activité sur les réseaux. En termes de solution, le SIEM – qui collecte la totalité des logs et journaux d’activités du système d’information – apporte une réponse concrète aux problématiques globales de sécurité : grâce à la collecte des logs en temps réel, aux analyses comportementales et à la corrélation des données, toute anomalie est repérée afin d’être aussitôt contrôlée. Ainsi, chaque incident peut-être vérifié en temps réel et permettre une réponse immédiate en cas de véritable menace.

Cette méthode de détection automatisée et en temps réel peut être définie comme de la Security Intelligence, un concept qui tend vers des solutions dotée d’intelligence artificielle, basé sur les solutions SIEM de nouvelle génération. Grâce aux évolutions constantes dans ce domaine, notamment en termes de fonctionnalités et de facultés d’analyse automatique, nous pouvons espérer que les entreprises puissent enfin être à l’abri des cyber-attaques les plus avancées. (Par Jean-Pierre Carlin, LogRhythm)

Microsoft met à jour sa déclaration de confidentialité

Microsoft vient d’annoncer, sans trop de bruit, la modification de ses conditions d’utilisation et sa déclaration de confidentialité.

« Dans tout ce que nous faisons, indique le géant américain, nous avons à cœur de tenir compte des besoins de nos utilisateurs. C’est pourquoi nous avons décidé de mettre à jour le Contrat de services Microsoft et d’élaborer une Déclaration de confidentialité pour les services Windows. » Dans les principales modifications, et sur ce qu’elles impliquent pour les utilisateurs, une modification de la « Confidentialité ».

Microsoft indique s’engager à respecter la vie privée de ses utilisateyrs en toutes circonstances. « C’est pourquoi nous n’utiliserons jamais à des fins de ciblage publicitaire vos documents, photos ou autres fichiers personnels, ni ce que vous pouvez être amené à dire dans vos e-mails, conversations instantanées, appels vidéo ou messages vocaux« . Dans ses modifications, la firme de Redmond stipule aussi qu’elle allait avoir un peu plus de transparence. « Nous avons mis à jour notre Code de conduite afin de mieux vous faire comprendre les types de comportement susceptibles d’avoir des conséquences sur votre compte. »

Microsoft en profite pour rappeler que les parents sont responsables de l’usage que leurs enfants mineurs font de leur compte et des services Microsoft, y compris des achats effectués par ce biais. Bilan, un peu plus de responsabilité des parents ne fera pas de mal… surtout si Microsoft rabat ses avocats sur des parents pensant que le petit dernier de la famille joue aux Pokémons sur la toile.

Les nouvelles conditions prendront effet le 31 juillet 2014. Si vous continuez à utiliser les services après le 31 juillet 2014, cela signifie que vous avez accepté ces nouvelles conditions. Dans le cas contraire, vous pouvez annuler votre service à tout moment.

OPEN SSL : 49% des serveurs vulnérables et 14% exploitables

OpenSSL a publié un avis consultatif détaillant un certain nombre de difficultés sérieuses.

La vulnérabilité CVE-2014-0224 sera la plus problématique pour la plupart des déploiements car elle peut être exploitée par l’intermédiaire d’une attaque réseau active de type « Man the Middle ». Cette vulnérabilité permet à un attaquant actif sur un réseau d’injecter des messages ChangeCipherSpec (CCS) des deux côtés d’une connexion et de forcer les deux parties à se mettre d’accord sur les clés à utiliser avant que tous les éléments relatifs à la clé ne soient disponibles. Ce qui entraîne la négociation de clés faibles. (Pour en savoir plus sur le sujet, voir l’analyse technique pertinente d’Adam Langley).

Bien que pratiquement toutes les versions d’OpenSSL soient vulnérables, ce problème est exploitable seulement si les deux parties utilisent OpenSSL et (2) si le serveur utilise une version vulnérable d’OpenSSL de la branche 1.0.1. La bonne nouvelle est que la plupart des navigateurs ne s’appuient pas sur OpenSSL, ce qui signifie que la plupart des internautes ne seront pas affectés. Cependant, les navigateurs Android utilisent OpenSSL et sont donc vulnérables à cette attaque. De plus, de nombreux outils en mode ligne de commande et assimilés utilisent OpenSSL. En outre, les produits pour réseaux VPN seront une cible particulièrement intéressante s’ils reposent sur OpenSSL comme c’est le cas pour OpenVPN.

Qualys teste une vérification à distance pour CVE-2014-0224 via SSL Labs. Suite au test qui a permis d’identifier correctement les serveurs vulnérables, Qualys a lancé une analyse sur l’ensemble des données du tableau de bord SSL Pulse. Les résultats indiquent que près de 49% des serveurs sont vulnérables. Environ 14% (de l’ensemble des serveurs) peuvent être victimes d’un exploit parce qu’ils exécutent une version plus récente d’OpenSSL. Les autres systèmes ne sont probablement pas exploitables, mais leur mise à niveau s’impose car il existe probablement d’autres moyens d’exploiter cette vulnérabilité.

Si vous souhaitez tester vos serveurs, la toute dernière version de SSL Labs propose un test de vérification pour la vulnérabilité CVE-2014-0224.

1800 fonctionnaires piégés par un phishing

S’il existe bien un secteur qui mériterait d’être un peu plus regardant sur sa sécurité informatique, c’est bien celui concernant les fonctionnaires. Ils gèrent les informations locales, régionales, nationales, donc des milliers, quand cela ne se chiffre pas en millions de données privées et sensibles. seulement, la sécurité informatique, faudrait-il encore qu’il en entende parler sous forme de formation, de réunion, et autrement que par des professionnels qui ne connaissent du terrain que les rapports chiffrés qu’ils lisent et recopient à longueur de journée.

Un exemple en date, chez nos cousins canadiens. Un sondage interne lancé par le ministère fédéral de la Justice annonce qu’environ 2000 membres du personnel ont cliqué sur un courriel piégé. De l’hameçonnage facile via un faux courriel traitant… de la sécurité des informations confidentielles du ministère. Un tiers des personnes ciblées a répondu à la missive, soit 1850 fonctionnaires sur 5000. Les prochains essais auront lieu en août et au mois d’octobre avec un degré de sophistication supérieure.

Selon le gouvernement canadien environ 10 % des 156 millions de filoutages diffusés chaque jour réussissent à contrer les logiciels et autres filtres antipourriels. Huit millions sont executés par le lecteur, 10% cliquent sur le lien. 80.000 se font piéger. (La presse)

Un outil Ransomware Removal supprime Simplocker

L’éditeur de solution de sécurité informatique AVAST annonce la sortie d’avast! Ransomware Removal, une nouvelle application gratuite qui élimine les logiciels de rançon Android et déchiffre les fichiers verrouillés et pris en otages.

Avec la nouvelle application pour smartphones et tablettes Android, AVAST propose une solution rapide et gratuite à la menace Simplocker détectée début juin. Simplocker est un nouveau virus Android qui chiffre les photos, les vidéos et les documents stockés sur les smartphones et les tablettes, et exige ensuite un paiement pour les déchiffrer. « Simplocker bloque l’accès aux fichiers stockés sur des appareils mobiles. Sans notre outil gratuit de suppression de logiciel de rançon, les utilisateurs infectés doivent payer 21 $ pour récupérer l’accès à leurs fichiers personnels, déclare à Data Security Breach Ondrej Vlcek, directeur technique d’AVAST Software. Même si nous voyons une croissance exponentielle des logiciels de rançon sur les appareils mobiles, la plupart des menaces de chiffrement des fichiers personnels sont fictives. Simplocker étant le premier logiciel de rançon qui chiffre véritablement ces fichiers, nous avons développé un outil gratuit pour que les utilisateurs puissent les restaurer. »

Toute personne infectée par Simplocker ou tout autre type de logiciel de rançon peut télécharger l’outil gratuit avast! Ransomware Removal en visitant la version web du Google Play Store et en installant ensuite l’application à distance sur son appareil infecté. Une fois celle-ci installée, l’utilisateur peut lancer facilement l’application et éliminer la menace. L’outil analysera ensuite l’appareil, supprimera le virus et déchiffrera les fichiers de l’utilisateur.

27.000€ de dommages pour avoir perturbé Deezer

Le site de diffusion de musique en mode streaming, Deezer, vient de faire condamner un internaute français à 15.000€ d’amende (avec sursis) et 27.000€ de dommages-intérêts.

Comme le stipule le site juridique Legalis, les juges ont estimé qu’il avait porté atteinte à une mesure technique efficace de protection et proposé sciemment à autrui des moyens conçus pour porter atteinte à une telle mesure, en violation des articles L. 335-3-1, I et II du CPI, qu’il avait développé et diffusé auprès du public un logiciel manifestement destiné à la mise à disposition du public non autorisé d’œuvres protégées, en violation de l’article L 335-2-1 du CPI. Bref, le jeune français avait créé le logiciel Tubemaster++ qui permettait, en profitant d’une faille de Deezer, pour copier les musiques proposés par le site web.

L’étudiant s’est retrouvé face à l’article L 331-5 du code de la propriété intellectuelle, introduit par la loi Hadopi du 12 juin 2009. Il a du créer un outil pour contourner la sécurité de Deezer et s’est retrouvé face aux « mesures techniques efficaces destinées à empêcher ou à limiter les utilisations non autorisées par les titulaires d’un droit d’auteur ou d’un droit voisin du droit d’auteur d’une œuvre, autre qu’un logiciel, d’une interprétation, d’un phonogramme, d’un vidéogramme ou d’un programme sont protégées dans les conditions prévues au présent titre. ».

Mise en garde contre ce que l’on trouve « Sous les jupes des filles »

L’éditeur de solutions de sécurité informatique, McAfee, alerte les internautes sur le téléchargement gratuit de film sur internet.

De nombreux sites frauduleux ont profité de cette tendance pour se développer et piéger les internautes. Traditionnellement, afin d’accéder à des liens de téléchargements, l’apprenti pirate effectue sa recherche via un  moteur de recherche en ajoutant par exemple le terme « torrent » (terme désorma is générique faisant référence  au protocole BiTorrent pour le transfert de données en mode P2P). Comme avec l’exemple du film «  Sous les jupes des filles », film français  récemment sorti dans les salles, de nombreuses pages s’offrent à lui.

Ces liens se révèleront pour la plupart être  frauduleux. Ces mêmes liens sont accessibles via Facebook, par le biais d’invitation d’amis ou de pages populaires, faisant  baisser la vigilance des internautes. Après avoir cliqué sur ces liens frauduleux, l’internaute se retrouve face à 2 situations différentes : Soit, il doit télécharger des fichiers compressés, censés contenir le film, mais qui finalement le dirige sur un autre lien afin de récupérer un mot de passe pour ouvrir un second fichier archivé.

Processus compliqué qui multiplie les téléchargements inutilement, mais ajoute des pages vues, donc des publicités, aux pirates diffuseurs. Soit, il est dirigé vers un site de téléchargement, où un clic doit suffire à télécharger le film. Mais la finalité est la même, l’internaute se retrouve devant une offre préalable, qu’il doit accepter avant de pouvoir poursuivre. Par exemple, le site incite l’internaute à télécharger   une application (Lampe Torche, espionne tes amis, …).

Pour cela, il doit rentrer ses coordonnées téléphoniques. Ce que l’internaute ignore c’est que son numéro de téléphone mobile servira à payer un droit d’accès, par débit direct, directement sur la facture de son opérateur mobile.  L’escroquerie va plus loin : une phrase écrit en petit indique à l’internaute qu’il ne fait pas un paiement unique mais s’engage à verser un abonnement hebdomadaire. Il est important de noter que, dans ce cas précis, la société se décharge des modalités de résiliation, qui sont à effectuer exclusivement auprès de l’opérateur mobile, dans l’espace client web. Ainsi, l’internaute n’aura ainsi jamais accès à son film et sera la cible d’entreprises malhonnêtes qui profitent de la bienveillance des gens pour intégrer des pratiques  douteuses mais légales.

Protection des données personnelles : 5 étapes d’un plan de mise en conformité

Pour Elizabeth Maxwell, directrice technique EMEA chez CompuwareLes, la question se pose : les entreprises se sentent-elles concernées par les législations européennes ? En matière de protection des données personnelles, l’impact risque d’être plus retentissant que ne le laisse penser l’éloignement géographique d’institutions dont les objectifs sont parfois obscurs. Transferts des données encadrés, amendes réévaluées à la hausse, profilage sous condition, l’ensemble du cadre législatif européen aura des conséquences sur les investissements IT des entreprises. Protection des données personnelles, voici les 5 étapes d’un plan de mise en conformité.

·        Comprendre les implications de la législation
Cela va sans dire mais il appartient aux entreprises de comprendre les conséquences du nouveau cadre législatif européen sur leurs opérations quotidiennes et récurrentes. Cette première étape est essentielle à l’identification des processus de collecte et de transferts applicables chez elles. L’erreur à ne pas commettre est de minimiser l’impact et le coût. Il faudra s’attendre, au contraire, à d’importantes dépenses, compte tenu des pratiques généralisées de développement et de test qui s’appuyaient jusque-là sur des données non anonymisées.

·        Auditer et localiser les données sensibles
La deuxième étape consiste à réaliser un audit global de localisation des données personnelles et sensibles. Qui a accès à quoi, où et comment ces données sont-elles recoupées ? Quels sont les points d’achoppement, où sont les risques de violation ?  Encore une fois, le temps nécessaire à cette analyse ne doit pas être sous-estimé.

·        Adapter ses processus aux nouvelles contraintes
Une fois la localisation et l’identification des données et des risques associés réalisées, il devient plus aisé d’introduire à ses processus de traitement existants l’anonymisation de la donnée. Il est également envisageable de créer de nouveaux flux de travail qu’il sera plus facile et plus rapide d’adapter aux exigences à venir de la législation européenne.

·        Développer une solution conforme aux exigences
En fonction des résultats de l’audit, du niveau préalable de conformité, du business model choisi ou encore de la démarche retenue par l’entreprise, la solution globale définie pourra porter par exemple sur une révision des droits d’accès aux données, sur le choix d’une nouvelle solution de MDM, sur la refonte des clauses contractuelles relatives aux transferts ou (et très certainement) une combinaison de ces différents sujets.

·        Donner de l’air à la  DSI
L’ensemble de ces étapes représente un processus long et fastidieux, dont la réussite repose sur une parfaite maîtrise du cadre législatif. Le délai de deux ans laissé aux entreprises n’est pas de trop au regard des très nombreux paramètres à prendre en compte. Le volume de données, leur interaction complexe, leur qualité et leur intégrité ne sont qu’une étape d’un plan plus général de révision des processus afin de répondre rigoureusement aux obligations européennes.

Les DSI européennes travaillent aujourd’hui, bien malgré elles, à flux tendu. La charge de travail qu’implique le dispositif européen de protection des données personnelles peut être supportée en s’appuyant sur une expertise extérieure, afin de réduire à la fois le risque d’erreur, les délais d’initiation à la législation et donc le coût global.

Programme espion d’usine dans un clone Android

Les experts de l’éditeur de solutions de sécurité G DATA ont analysé un smartphone livré en sortie d’usine avec un programme espion. Le code malveillant est déguisé en service Google Play Store et fait partie des programmes préinstallés. Ainsi équipé, le smartphone envoie les données personnelles de l’utilisateur à son insu vers un serveur situé en Chine. La prise de contrôle à distance de l’appareil peut être totale. Le modèle concerné est le N9500 fabriqué par l’entreprise chinoise Star. Ce clone d’un modèle connu est vendu sur des plateformes en ligne entre 130 et 165 euros.

Les caractéristiques techniques du N9500 de Star sont attrayantes. Un smartphone Quad-Core, au design inspiré d’une grande marque, livré avec plusieurs accessoires (deux batteries, deux coques…) et pour un tarif compris entre 130 et 165 euros ! Mais opter pour le Star N9500 c’est aussi accepter le programme-espion intégré ! Christian Geschkat, chef produit des solutions de sécurité mobiles G DATA, explique : « Les possibilités qu’offre ce programme d’espionnage sont presque illimitées. Les cybercriminels peuvent tout simplement prendre le contrôle du smartphone ».

Cheval de Troie d’usine
L’analyse du système montre qu‘un faux service Google Play Store intègre le cheval de Troie Android.Trojan.Uupay.D. La fonction d’espionnage est invisible pour l’utilisateur. L’unique information accessible à l’utilisateur est l’icone Google Play Store, présent dans les applications en cours d’exécution, tout le reste est masqué. Le programme communique également avec un serveur situé en Chine. « Difficile de savoir qui réceptionne les données et les utilise » précise Christian Geschckat. Afin de garantir un bon fonctionnement au code malveillant, les mises à jour de sécurité Android sont aussi bloquées.

Désinstallation impossible
Ce programme, camouflé derrière l’application Google Play Store falsifiée,  a été préinstallé dans le système et ne peut donc pas être désinstallé par l’utilisateur. Ce smartphone représente donc un danger pour ses utilisateurs. Les criminels peuvent y installer automatiquement des applications, par lesquelles tous les abus sont permis : localisation, écoutes et enregistrements, achats, escroquerie en ligne, envoi de SMS surtaxés.

Les smartphones et tablettes en ligne de mire des criminels
La diffusion croissante de smartphones et tablettes n’est pas passée inaperçue aux yeux des criminels. L’année passée, plus de 1,2 million de nouveaux programmes malveillants sont apparus et la tendance ne fait que de s’accroître. La découverte d’un code malveillant préinstallé dans un clone démontre que les cybercriminels innovent dans de nouvelles méthodes d’infection à grande échelle et invite à la plus grande prudence quant à l’achat de clones.