backdoor Cybersécurité

Le virus qui fait disjoncter les réseaux électriques

Un nouveau malware potentiellement lié à la Russie serait capable de causer des dommages physiques aux réseaux électriques. En décembre 2021, un utilisateur russe a téléchargé ce logiciel malveillant sur le service d’analyse antivirus de Google, VirusTotal.

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Un nouveau malware potentiellement lié à la Russie serait capable de causer des dommages physiques aux réseaux électriques. En décembre 2021, un utilisateur russe a téléchargé ce logiciel malveillant sur le service d’analyse antivirus de Google, VirusTotal.

Baptisé CosmicEnergy par Mandiant, ce malware présente des similitudes avec Industroyer, utilisé par la Russie pour attaquer l’infrastructure énergétique de l’Ukraine en 2016 et 2022. Les chercheurs ont également découvert un commentaire dans le code du malware le reliant à un projet nommé « Solar Polygon » organisé par Rostelecom, la plus grande entreprise de télécommunications russe, dans le but de former des spécialistes de la cybersécurité.

En septembre 2022, Les autorités Russes avaient annoncé une dépense de 1,9 milliard de roubles (22 millions d’euros) pour la création et le développement en Russie du « National cyber training ground » pour la formation et l’éducation de spécialistes dans le domaine de la sécurité de l’information. Le projet est mis en œuvre par Rostelecom. Dans le cadre du cyberpolygone, des scénarios étaient annoncés pour les secteurs bancaire, pétrolier et énergétique, et il est prévu d’étendre le polygone aux réseaux de raffinage du pétrole et de communication dorsale.

Bien que les chercheurs n’aient pas encore suffisamment de preuves pour déterminer l’origine et les intentions précises de CosmicEnergy, cette découverte est préoccupante, car les pirates pourraient réutiliser ce logiciel malveillant pour cibler les infrastructures critiques existantes.

CosmicEnergy vise un protocole de communication couramment utilisé dans l’industrie de l’énergie électrique en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. Ce protocole facilite l’échange de données entre les centres de contrôle et les appareils, y compris les unités terminales distantes (RTU) essentielles à l’exploitation et au contrôle des systèmes de transmission et de distribution électriques.

Le malware dispose de deux outils de perturbation, PieHop (écrit en Python) et LightWork (écrit en C++), utilisés pour mener des attaques. Bien que l’échantillon de PieHop analysé contienne des erreurs, celles-ci pourraient être corrigées facilement par les pirates s’ils décidaient de le déployer.

CosmicEnergy fait partie d’une lignée de malwares industriels tels qu’Industroyer, Triton et Incontroller, qui exploitent des protocoles non sécurisés de l’industrie. Ces logiciels malveillants peuvent être réutilisés et cibler plusieurs victimes, profitant des faiblesses de conception des environnements industriels. De plus, la disponibilité de projets open source implémentant ces protocoles facilite la tâche des pirates.

La découverte de ce malware présente une menace immédiate pour les organisations concernées, car les environnements industriels non sécurisés sont peu susceptibles d’être corrigés rapidement, soulignent les chercheurs. (Mandiant)

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